Année : 2012

  • Sahara occidental : Ross réaffirme la détermination de l’ONU pour un règlement du conflit

    L’envoyé personnel du Secrétaire général de l’ONU pour le Sahara Occidental, M. Christopher Ross, a réaffirmé, lundi lors d’une visite dans les camps de réfugiés sahraouis à Smara, la détermination de l’organisation onusienne à trouver un règlement à la question du Sahara Occidental sur la base d’une solution garantissant le droit du peuple Sahraoui à l’autodétermination.
    “Mes discussions avec les responsables sahraouis et les représentants de la société civile sahraouie contribuent à la recherche d’un moyen efficace d’aboutir à un règlement politique permettant l’autodétermination du peuple sahraoui”, a déclaré M. Ross, à l’issue de cette visite et de ses rencontres avec le Président du conseil consultatif sahraoui et le wali de Smara.
    Lors de son entretien avec l’envoyé personnel du SG de l’ONU, le président du Conseil consultatif sahraoui, M. Slama Mouissi a réitéré l’attachement du peuple sahraoui à son droit légitime à l’autodétermination, et dénoncé les actes de répression et les violations des droits de l’homme commis par l’occupant marocain contre les populations sahraouies dans les territoires occupés du Sahara occidental.
    Il a appelé dans ce contexte la communauté internationale à agir pour mettre un terme à ces violations et à protéger le peuple sahraoui.
    Par ailleurs, M. Ross s’est entretenu avec le président de la RASD, et secrétaire général du front Polisario, Mohamed Abdelaziz.
    Au cours de cette rencontre, M. Abdelaziz a exprimé l’attachement du front Polisario à la légitimité internationale et à l’application des résolutions du Conseil de sécurité des Nations unies portant protection du droit du peuple sahraoui à exprimer son choix, libre, démocratique et transparent, à travers l’organisation d’un référendum d’autodétermination.
    M. Ross, qui a reçu un accueil chaleureux de la population sahraouie, a eu aussi des rencontres avec les représentants de la société civile.
  • Ross appelé à promouvoir la force du droit international

    La visite aux camps des réfugiés sahraouis et aux territoires libérés du Sahara Occidental de l’envoyé spécial de Ban Ki-moon pour le Sahara Occidental, Christopher Ross, s’achèvera ce soir, lundi par une rencontre avec le secrétaire général du Front Polisario, Mohamed Abdelaziz.
    Cette tournée a permis à l’envoyé spécial du secrétaire général de l’ONU pour le Sahara Occidental de s’imprégner davantage des conséquences du retardement de l’application du droit international car s’agissant d’une question de décolonisation inscrite à l’ONU. Répression et oppression du système colonial du royaume chérifien dans les territoires sahraouis encore sous occupation marocaine. Soucieux de faire taire toute voix sahraouie clamant son droit à un référendum d’autodétermination, le Maroc a usé de la force et du bâton au cours de la visite de Ross le week-end dernier dans les territoires sahraouis occupés. Au moment où Ross continue sa mission par sa visite aux camps des réfugiés sahraouis et aux territoires libérés du Sahara Occidental, les voix des organisations internationales se sont élevées pour dénoncer et condamner le système colonial marocain, fondamentalement en opposition au respect des droits de l’Homme. 
    La fondation Robert Kennedy, les réseaux de soutien à la cause sahraouie, d’Europe, d’Afrique, d’Amérique latine ont exprimé leur attachement à l’application du droit international pour la décolonisation du Sahara Occidental. Seule voie à même de garantir le respect des droits de l’Homme contenu dans la déclaration de l’ONU, notamment le droit à la terre. Le Sahara Occidental a été spolié de son indépendance par l’Espagne qui n’a pas assumé ses responsabilités pour le parachèvement de sa décolonisation ouvrant la voie à l’occupation et l’envahissement par le Maroc en 1975. 
    La visite de Ross dans les camps des réfugiés sahraouis après s’être rendu à Tifariti, région dans les territoires libérés du Sahara Occidental, il s’est rendu hier, après-midi au musée national de l’Armée de libération populaire. Cette escale lui a permis de s’imprégner davantage des sacrifices consentis par le peuple sahraoui à travers l’histoire de sa lutte, qui, depuis le cessez- le- feu sous les auspices onusiens en 1991entre le Front Polisario et le Maroc pour la tenue d’un référendum, est reporté au calendes grecs. Un report en réponse aux manœuvres des puissances, membres permanents au Conseil de sécurité, particulièrement, la France au vu de son passé colonial en Afrique, conforte politiquement à l’ONU, Rabat dans sa colonisation du Sahara Occidental. Pour ne citer à ce propos que la position de la France au Conseil de sécurité en 2006, brandissant son veto contre l’adoption du rapport de la commission onusienne des droits de l’Homme concluant par des recommandations dont «l’application du référendum est la seule voie à même de mettre un terme aux atteintes des droits de l’Homme au Sahara Occidental». 
    Le séjour de Ross dans les camps des réfugiés sahraouis et à Tifariti, territoire libéré du Sahara Occidental, a été rythmé par des rencontres avec les responsables de la République arabe sahraouie démocratique (RASD), le Premier ministre, Abdelkader Taleb Omar, le ministre de l’Intérieur, Hamada Selma et avec des organisations et associations civiles avec la présence des membres du Conseil national sahraoui. En achevant sa visite ce soir par une rencontre avec le secrétaire général du Front Polisario, Mohamed Abdelaziz, le responsable onusien est appelé à traduire et à promouvoir dans son approche pour la rédaction de son rapport et sa mission de médiateur onusien entre le Maroc et le Front Polisario. La primauté de la force du droit international sur le droit de la force des manœuvres de Rabat et ses alliés et de surcroît ainsi l’urgence d’élargir la mission de la Minurso est de superviser et protéger les droit de l’Homme, comme c’est le cas pour les autres missions onusiennes.
    KARIMA BENNOUR
  • Ross a tout vu et tout entendu

    A portée de regard, le drame sahraoui dans toutes ses manifestations est la résultante de l’ordre colonial anachronique le plus abject qui soit.
    Le retour en fanfare de l’envoyé spécial de Ban Ki-moon, Christopher Ross, rythme la question incontournable des droits de l’Homme, qui a conditionné, par-delà le veto marocain de la forfaiture pleinement assumée, la poursuite de la mission onusienne, désormais, émancipée du diktat colonial et de la volonté d’occultation de la réalité d’un peuple en lutte pour son droit inaliénable à la liberté et à l’autodétermination. Au centre de la revendication légitime de l’élargissement des prérogatives de la Minurso, elle-même prise en étau par l’occupant et soumise à un régime draconien de surveillance, elle forge le consensus de la communauté internationale de plus en plus sensibilisée, sur la base des rapports d’évaluation objective et impartiale des différents organisations en visite dans les territoires occupés, sur l’enfer vécu par les Sahraouis.
    A la veille de la visite de Ross, la rencontre du conseiller à l’ambassade américaine au Maroc, David J. Green, avec le bureau exécutif de Codesa (Collectif des défenseurs sahraouis des droits de l’Homme), présidée par la figure emblématique de la résistance, Aminatou Haider, et les représentants de l’Association des victimes des violations graves commises par l’Etat marocain, souligne l’importance accordée à ce volet essentiel de la question sahraouie.
  • Christopher Ross poursuit ses rencontres avec les responsables sahraouis

    CHAHID EL HAFED – L’envoyé personnel du Secrétaire général de l’Organisation des Nations Unies pour le Sahara occidental, Christopher Ross, a poursuivi dimanche ses rencontres avec des responsables sahraouis pour la deuxième journée consécutive dans les camps des réfugiés sahraouis.
    M. Ross a été reçu par le premier ministre, Abdelkader Taleb Omar au siège du Premier ministère en présence du secrétaire général du gouvernement et des cadres sahraouis, a indiqué l’agence de presse sahraouie (SPS).
    La rencontre a porté notamment sur la mission de l’envoyé onusien et les perspectives du règlement. Le Premier ministre a félicité à cette occasion M. Ross de la confiance dont le Conseil de sécurité et l’ONU l’ont investi réaffirmant le soutien du Front Polisario et du gouvernement sahraoui à ses démarches en vue de parvenir à une solution en faveur de l’autodétermination et de l’indépendance du peuple sahraoui.
    Le Premier ministre sahraoui a appelé à « accélérer les résolutions et recommandations du Conseil de sécurité notamment celles relatives à l’organisation d’un référendum d’autodétermination ».
    Il a réitéré son appel à la levée du blocus qui frappe la région et à la prise en charge par la Minurso (Mission des Nations unies pour l’organisation du référendum au Sahara occidental) de la surveillance des droits de l’Homme tout en permettant aux journalistes et observateurs indépendants d’accéder à la région.
    Il a en outre appelé à « oeuvrer pour mettre fin aux violations marocaines des droits de l’Homme et au pillage des richesses d’un territoire qui demeure sous la responsabilité directe des Nations unies » dans l’attente du parachèvement du processus de décolonisation de la dernière colonie d’Afrique.
    M. Ross s’est rendu par la suite à Boudjedour où il a rencontré des membres du mouvement de défense des droits des femmes. Il s’est entretenu à cette occasion avec la ministre sahraouie de la Culture, Khadidja Hamdi, la secrétaire générale de l’Union nationale des femmes sahraouies, Fatma Mahdi, le wali de Boujedour ainsi que des femmes cadres sahraouies.
    L’envoyé personnel du Secrétaire général de l’ONU a rencontré par ailleurs la ministre sahraouie de la fonction publique, Kheira Bellahi, la ministre de l’éducation et de l’enseignement, Meriem Hmada avec laquelle il a évoqué le système éducatif dans les établissements scolaires sahraouis et les moyens de règlement de la question sahraouie.
    M. Ross a visité également le centre des statistiques et des archives où il a reçu des explications sur la conception de cartes et de passeports sahraouis.
    APS, 4 Nov 2012
  • Après avoir privilégié le Maroc et le Qatar, Paris tente de rééquilibrer sa politique arabe

    La nouvelle politique arabe de la France commence à se dessiner. Sous la présidence de Nicolas Sarkozy, la France avait deux alliés dans le monde arabe : le Maroc et le Qatar. Au Maghreb, Paris s’était aligné sur les positions de Rabat, à tel point qu’il avait provoqué à plusieurs reprises la colère d’Alger, notamment dans le dossier du Sahara occidental. À l’ONU, la France avait bloqué toutes les résolutions contraignantes pour le Maroc. Elle avait aussi régulièrement usé de son influence pour convaincre des pays européens de soutenir le Maroc.
    Avec le Qatar, la relation a été particulièrement forte, surtout depuis le déclenchement du printemps arabe. L’axe Paris‑Doha avait pleinement fonctionné dans les crises libyenne et syrienne. En seulement quelques années, le Qatar est également devenu l’un des principaux investisseurs étrangers en France. Il est entré dans le capital de plusieurs entreprises, y compris dans les secteurs stratégiques. Il a également investi dans l’immobilier et le sport, en rachetant notamment le PSG, l’un des plus grands clubs de football français. Dans le même temps, Nicolas Sarkozy avait contribué à rapprocher Doha et Rabat. Les Qataris ont notamment multiplié leurs investissements dans le Royaume.
    Privilégier des relations avec Alger et Riyad

    Mais l’arrivée des socialistes au pouvoir, cet été, a visiblement modifié la donne. Élu en mai dernier, François Hollande a rapidement pris ses distances avec le Qatar, un pays soupçonné de financer les mouvements islamistes radicaux, y compris dans les banlieues françaises. Au Moyen‑Orient, Paris veut privilégier des relations fortes avec l’Arabie saoudite, puissant pays pétrolier qui présente aussi l’avantage d’être opposé à l’Iran. Un allié important dans le conflit qui oppose les Occidentaux à Téhéran sur son programme nucléaire.
  • Kaplan : Christopher Ross "n’est pas notre envoyé, il représente l’ONU"

    Samuel Kaplan
    IL DEVRA RENCONTRER PLUSIEURS RESPONSABLES DE LA RASD
    Ross se rend aux camps des réfugiés sahraouis
    L’envoyé personnel du SG de l’ONU au Sahara occidental, Christopher Ross, est arrivé samedi soir à l’aéroport de Tindouf à bord d’un avion de l’ONU pour se rendre aux camps des réfugiés sahraouis. M. Ross qui a été reçu par le coordinateur sahraoui avec la Minurso, M’hamed Khedad, a tenu une séance de travail avec le secrétaire d’Etat à la Documentation et à la Sécurité, Brahim Mohamed Mahmoud, a rapporté l’agence de presse sahraouie.
    L’envoyé personnel du SG de l’ONU devrait rencontrer plusieurs responsables sahraouis, dont les présidents du Conseil constitutionnel et du Conseil suprême de magistrature et les secrétaires généraux des Unions de la jeunesse et des étudiants. Il se réunira également avec l’association des parents des détenus et des disparus sahraouis et avec les membres de la société civile. Dans le cadre de son séjour de 4 jours aux camps des réfugiés sahraouis, M. Ross devait visiter hier certaines structures, comme le musée national de l’armée de libération populaire sahraouie, avant de se rendre dans la wilaya de Boujdour pour rencontrer des dirigeantes sahraouies.
    Il devra en outre rencontrer la secrétaire générale de l’Union nationale de la femme sahraouie et aura des entretiens au siège du Premier ministère avec le Premier ministre Abdelkader Taleb Omar et le ministre de l’Intérieur Hamada Selma. Au troisième jour de sa visite, M. Ross se réunira avec les ministres de l’Enseignement et de l’Education,
    de la Formation professionnelle et de la Fonction publique avant de se rendre à la wilaya de Smara où une rencontre le regroupera avec le wali et les membres du Conseil national sahraoui, ainsi qu’avec les secrétaires généraux des organisations de masse. M. Ross achèvera lundi soir ses rencontres avec les responsables sahraouis avec la tenue d’une rencontre avec le secrétaire général du Front Polisario, président de la Rasd, Mohamed Abdelaziz, au siège de la Présidence.
    Christopher Ross «représente l’ONU» 
    L’ambassadeur des Etats-Unis au Maroc, Samuel L. Kaplan, a réaffirmé à Rabat que l’envoyé personnel du Secrétaire général de l’Organisation des Nations unies pour le Sahara occidental, Christopher Ross, «n’est pas notre envoyé, il représente l’ONU». «Souvenez-vous bien que malgré la confusion souvent entretenue, notamment dans la presse, Christopher Ross n’est pas notre envoyé, il représente l’ONU.
    Le fait qu’il soit américain est une coïncidence», a déclaré M. Samuel L. Kaplan dans une interview parue dans le dernier numéro du magazine marocain TelQuel. A une question sur le rôle que pourraient jouer les Etats-Unis pour pousser à l’acceptation du plan marocain d’autonomie du Sahara occidental, il a rappelé que les Etats-Unis travaillent sous l’égide des Nations unies.
    Robert F. Kennedy Center dénonce 

    Le Centre américain Robert F. Kennedy pour la justice et les droits de l’Homme a dénoncé samedi soir «la violence des exactions commises» par les forces policières marocaines contre les Sahraouis à l’occasion de la visite effectuée par l’envoyé personnel du Secrétaire général de l’ONU au Sahara occidental, Christopher Ross. «RFK Center a reçu plusieurs rapports indiquant une présence policière marocaine considérablement accrue ainsi que la répression et les agressions contre les civils à El Ayoune, la capitale du Sahara occidental occupée, coïncidant avec l’arrivée de Christopher Ross dans la région», a souligné dans son communique RFK Center, basé à Washington.
    Accompagnant sa déclaration par un enregistrement filmé montrant des scènes d’agressions des forces marocaines contre des femmes sahraouies dont la militante des droits de l’homme, Aminatou Haidar, RFK Center a vivement déploré ces actes de répression contre «les victimes de la violence systématique et de la brutalité policière sous l’instigation du gouvernement marocain contre le peuple sahraoui».
    A. Mohamed
  • Sahara Occidental : Silence, on réprime !

    Le Polisario appelle, pour la énième fois, la communauté internationale à assumer ses responsabilités au Sahara Occidental, c’est-à-dire protéger les civils, cibles des troupes marocaines dans les territoires occupés.
    Jeudi, à Layoune occupée, les forces d’occupation, qui ont reçu 4.000 policiers en renfort, ont violemment dispersé une manifestation pacifique, organisée à l’occasion de la visite de Christopher Ross, la première depuis sa nomination en 2009. Bilan : plus de 40 blessés dont des militants reçus par l’envoyé onusien au siège de la Minurso. Leur crime ? Avoir marché à travers plusieurs quartiers de la ville arborant des drapeaux de la RASD et scandant des slogans en faveur du droit du peuple sahraoui à l’autodétermination.
    «Cette intervention reflète la persistance du gouvernement marocain à intensifier ses méthodes répressives contre les civils sahraouis pacifistes et sans défense. Nous condamnons ces graves méthodes d’intimidation des civils dont leur seul délit est d’avoir exprimé pacifiquement le rejet de l’occupation marocaine du Sahara Occidental et appelé au droit à l’autodétermination de leur peuple», écrit Mohamed Abdelaziz, le président de la République sahraouie, dans une lettre à Ban Ki-moon. Le secrétaire général de l’ONU, qui sait que cette «répression» est dirigée contre son envoyé personnel, qui est déterminé à trouver une solution à ce conflit, basée sur le respect du droit des peuples à leur indépendance, laissera-t-il encore les pratiques coloniales se poursuivre dans un territoire qui relève de «sa» responsabilité ? Il en va de la crédibilité de l’institution. Surtout quand on sait qu’en 37 ans d’occupation, l’association des détenus et disparus sahraouis a recensé plus de 4.500 cas de disparitions forcées, 25.000 cas de détention abusive, 30.000 cas de torture et 1.550 procès injustes. 
    Le dernier rapport de l’association des détenus et disparus sahraouis fait état de plus de 1.300 cas d’assassinat de civils dont la majorité sont des femmes et des enfants ! «La visite de M. Cristopher Ross dans les territoires occupés signe la fin de la politique de bras de fer engagée entre la communauté internationale, représentée par le SG de l’ONU, les membres du Conseil de sécurité et le Maroc», affirme, cité par l’Agence de presse sahraouie, M’hamed Khedad, membre du secrétariat national du Front Polisario et coordinateur avec la Minurso. «M. Ross a pu constater la lutte pacifique que mènent les Sahraouis depuis des années», dira-t-il.
    Djamel Boukrine
    Horizons, 4 Nov 2012
  • Maroc : Le revers d’une arrogance

    Quand on joue au colonialiste il faudrait en avoir tous les moyens. Le Makhzen ne les a pas, ou croit les avoir par procuration, à tort. Il en est, de surcroît, aux méthodes archaïques d’occupation armée, avec tout ce que cela engendre comme charges sur des finances publiques près de la banqueroute et des attentes populaires insoutenables. De plus ses soutiens ne semblent pas apprécier ses écarts et son arrogance. Cela lui a été signifié à la suite de son outrecuidante décision de «retrait de confiance» à l’émissaire des Nations unies sur l’affaire du Sahara occidental, Christopher Ross. 

    Confiant d’avoir des amis hauts placés dans le concert des nations, le roi Mohammed VI a cru pouvoir se permettre d’être arrogant, sur un dossier toujours pendant en matière de droit international. Il a dû se convaincre qu’il lui était loisible de singer l’Etat sioniste, sans mesurer la distance qui le sépare du modèle qu’il a pris pour exemple. 
    Défier l’ONU n’est pas permis à un «indigène». On a pu dès lors deviner le chagrin royal quand, avalant sa dignité, le monarque a dû se résoudre à recevoir celui dont il ne voulait pas et dont il avait cru se débarasser sans coup férir. Remis à sa place, le roi doit commencer à avoir des doutes. Lui qui doit se dire qu’il avait tout fait pour maintenir les bonnes grâces des maîtres. Le fait d’avoir été aux avant-postes de la guerre contre la Libye et contre la Syrie n’a pas beaucoup joué dans la balance. 
  • Sahara occidental : plus de 4500 cas de disparition forcée

    CHAHID EL HAFIDH, (territoires occupés) – L’association des détenus et disparus sahraouis a révélé dans un rapport, publié à la veille de la visite de l’envoyé personnel du SG de l’ONU, Christopher Ross, aux territoires occupés du Sahara Occidental, des chiffres effarants sur les détentions, procès et assassinats perpétrés par les autorités marocaines tout au long de 37 ans d’occupation, a indiqué l’Agence de presse sahraouie (SPS).
    L’association a exprimé dans son rapport ses vives préoccupations quant à la poursuite de ces violations au Sahara occidental. Plus de 4500 cas de disparition forcée, dont 550 cas sont toujours portés disparus, 25000 cas de détention abusive, 30000 cas de torture et 1550 procès injustes ont été enregistrés par l’association dans son rapport.
    Le document fait également état de plus de 1300 cas d’assassinat de civils dont la majorité sont des femmes et des enfants.
    Les autorités marocaines ont procédé au renforcement des agents de police dans la ville de El Aaiun avec 4000 agents supplémentaires, et ce à la veille de la visite de M. Ross dans la région, a ajouté l’association. Le document a dénoncé également les harcèlements contre les observateurs et les médias par les forces de sécurité.
    Par ailleurs, l’association a dénoncé avec force les violations flagrantes des droits de l’Homme dans les territoires occupés. L’association a saisi la visite de M. Ross dans la région pour adresser un appel urgent à la communauté internationale afin qu’elle assume ses responsabilités en matière de protection des citoyens.
    Ella a également appelé à la libération de tous les détenus politiques sans condition, et à jeter la lumière sur le devenir des personnes disparues.
    APS, 3 Nov 20122
  • Sahara: Rabat et l’émissaire de l’ONU ont renoué, mais la donne a changé

    Rabat – Le Maroc et l’émissaire de l’ONU pour le Sahara occidental, qui avait été désavoué en mai par Rabat, ont repris langue lors de la visite de Christopher Ross, mais la donne a changé aux dépens du royaume, selon des experts.
    La situation au Sahel, avec l’éventualité d’une intervention au Mali contre des islamistes, accroît par ailleurs le poids de l’Algérie, soutien du Polisario (indépendantistes sahraouis).
    Au Maroc, le retour de Christopher Ross, moins de six mois après que le royaume lui a retiré sa confiance, s’est fait sans tambour ni trompette: si le sujet a été commenté dans la presse locale, les deux parties ont restreint leur communication, tenant les médias internationaux à l’écart.
    L’envoyé spécial de Ban Ki-moon a passé quatre jours à Rabat, avant de se rendre à Laâyoune, la principale ville du Sahara occidental, une visite inédite –la première depuis sa nomination en 2009–.
    Au-delà des rendez-vous classiques avec les dirigeants du royaume, M. Ross a rencontré d’autres acteurs politiques et des représentants de la société civile, de toutes tendances.
    « L’environnement a radicalement changé », notamment dans le « contexte nouveau » né du Printemps arabe, fait valoir Khadija Mohsen-Finan, universitaire en France et spécialiste du Maghreb.
    « Nous assistons à une redéfinition du rôle des Nations unies » dans ce dossier, dit-elle, estimant que « les peuples vont désormais être associés ».
    Surtout, Mme Mohsen-Finan juge que la confirmation de M. Ross à son poste puis son retour dans la région constituent « un camouflet » pour le Maroc, qui avait fustigé une partialité de l’émissaire onusien.
    Pour le quotidien Akhbar al-Youm, la diplomatie marocaine a commis « deux erreurs » dans le dossier Ross: « La première, quand il a décidé de retirer expressément sa confiance (…) avant même l’obtention du feu vert américain, et la deuxième lorsqu’il a accepté le retour de Ross, comme si de rien n’était ».