Année : 2012

  • LES PLATRES DU PALAIS

    par M. Saadoune
    Les islamistes marocains du PJD ont découvert rapidement que leur accession au gouvernement n’était pas un cadeau. La situation économique du pays est inquiétante, fragilisée par sa grande dépendance de la zone euro. Même si cela est injuste, ces difficultés qui s’ajoutent à l’héritage des gouvernements précédents, vont être comptabilisées sur leur gestion. Dans le domaine diplomatique aussi, ils vont essuyer les conséquences de la décision, peu avisée, de déclarer «non grata» le représentant spécial du secrétaire de l’ONU pour le Sahara Occidental, M. Christopher Ross. 
    Il est clair que cette décision est venue du Palais et n’a pas été prise en solitaire par le gouvernement. Mais la fonction de ce dernier est de servir aussi de fusible. Car le Maroc semble avoir trop préjugé de la capacité de ses amis occidentaux à faire passer la pilule au secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon. Ce dernier, après une déclaration du ministre espagnol des AE, Manuel Garcia-Margallo, estimant qu’il «serait pertinent que l’émissaire spécial sur le dossier s’intéresse aux thèmes centraux et non aux thèmes accessoires », a réagi de manière tranchante. Par la voix de son porte-parole, il a redit «sa confiance et son total appui à son envoyé personnel au Sahara ». Et, répondant directement au chef de la diplomatie espagnole, il a souligné que «durant les rounds de négociations informelles, son envoyé a donné diverses opportunités aux parties pour débattre de thèmes centraux mais jusqu’à présent les parties n’ont pas bougé de leurs positions initiales ». 
    A cette réaffirmation de confiance, s’est accompagnée la désignation de l’Allemand Wolfgang Weisbrod-Weber à la MINURSO. Ce qui est, à la lecture de la presse marocaine, un autre motif d’inquiétude, l’homme ayant à son actif d’avoir mené à bien en septembre 1999 le référendum d’autodétermination du Timor-Oriental, conduisant à l’indépendance. Le ministre marocain des Affaires étrangères Saad-Eddine Al-Othmani a bien tenté une «ouverture» en affirmant que la décision de retrait de confiance à l’envoyé personnel du secrétaire général de l’ONU pour le Sahara, Christopher Ross, «ne signifie pas le retrait du Maroc des négociations». Rabat «adhère aux résolutions onusiennes et continue à coordonner étroitement avec le secrétaire général de l’ONU, les membres permanents du Conseil de sécurité et les amis du Maroc au sein de la communauté internationale», a-t-il déclaré. Sauf que le SG de l’ONU est clairement décidé à ne pas transiger sur son soutien à Christopher Ross et si négociations il y a, elles devront se dérouler sous son égide. 
    Le Maroc s’est clairement mis à l’étroit. Certaines forces politiques au Maroc se sont déjà préparées à mettre cette situation d’impasse et de conflit potentiel avec le SG de l’ONU au débit du gouvernement islamiste. C’est le cas de Mohamed El-Yazghi, ancien ministre et ancien secrétaire général de l’USFP, qui avait critiqué une décision précipitée qui risque de transformer «le conflit avec Christopher Ross en une crise avec le secrétaire général de l’ONU, voire avec le Conseil de sécurité». En réalité, le gouvernement marocain sous impulsion du Palais qui décide de la politique étrangère et du dossier du Sahara, a fait un parallèle erroné avec le cas Van Walsum. Le Polisario a effectivement retiré sa confiance à Van Walsum mais après une prise de position flagrante de ce dernier contre le principe de l’autodétermination. Christopher Ross n’est pas dans ce cas de figure, il s’en tient aux décisions de l’ONU qui tout en acceptant que l’option de l’autonomie marocaine soit discutée n’a jamais renoncé à l’autodétermination. 
    Le cas Van Walsum n’était pas défendable. Ce n’est pas le cas de Christopher Ross qui essuie en définitive le seul reproche de s’intéresser aux droits de l’homme au Sahara Occidental. Ce qui est une des missions fondamentales de l’ONU que ce soit au Sahara ou ailleurs. Ross est devenu un os pour le Maroc. Le PJD devra essuyer les plâtres à la place du Palais. 
  • Alors qu’Alger attend du concret : Paris prend son temps

    La France se tourne vers l’Algérie pour asseoir les jalons de sa politique en Afrique et dans le monde arabe. L’élection de François Hollande et le départ de Nicolas Sarkozy devraient donner un nouveau souffle aux relations tumultueuses entre les deux pays.
    A la veille du cinquantenaire de l’indépendance de l’Algérie, bien de dossiers restent encore en suspens, mais les responsables français semblent comprendre que l’amélioration des relations avec Alger ne peut se faire sans le règlement définitif de l’épineuse revendication de la repentance. 
    Dominique de Villepin, ancien Premier ministre et ex-ministre des Affaires étrangères français a déclaré avoir  » la conviction que la clé d’une nouvelle politique arabe de la France, est une nouvelle relation de la France et de l’Algérie fondée sur une réconciliation historique comme nous l’avons fait avec l’Allemagne ». Ce diplomate s’exprimant dans une tribune publiée par le quotidien «Le Monde», a ajouté que « l’Algérie semble immobile. Elle se débat avec la mémoire de ses passés, de son indépendance, de sa guerre civile meurtrière. Soyons au rendez vous de la réconciliation », a-t-il ajouté. Cette réconciliation passe par « des signaux forts, notamment une visite du chef de l’Etat chez nos partenaires de la région, pour montrer que nous sommes aux côtés des peuples », écrit il encore, rappelant notamment l’accueil populaire réservé à Jacques Chirac lors de sa visite en Algérie. Bien que la relance tant attendue des relations entre les deux pays tarde à se faire, il n’empêche que tout donne à croire que les prochains mois seront chargés pour les deux capitales. Outre les dossiers d’ordre diplomatique et économique, le rôle que joue l’Algérie dans la région du sahel et le développement que connaît le monde arabe suite aux dernières révolutions impose à Paris une nouvelle approche, qu’elle ne peut concrétiser sans qu’elle ne se résigne à composer avec Alger. Une vérité que les responsables de l’Hexagone semblent bien comprendre. Avant son élection le président François Hollande avait déclaré vouloir en finir avec « la guerre des mémoires ». « Aujourd’hui, entre une repentance jamais formulée et un oubli forcément coupable, il y a place pour un regard lucide, responsable sur notre passé colonial et un élan confiant vers l’avenir », avait-il écrit. De son côté le nouvel ambassadeur de France en Algérie a indiqué récemment que « le moment est venu de lui donner [à la relation algéro française] une nouvelle impulsion, une nouvelle ambition et de lui conférer toute l’envergure mais aussi la sérénité et la chaleur qui conviennent », « La relation entre les deux pays ne se compare à aucune autre », a-t-il souligné à l’issue d’un entretien avec le Président Abdelaziz Bouteflika. Ces déclarations de bonnes intentions ne sont toutefois pas très convaincantes. C’est du moins ce que l’on peut comprendre de la dernière sortie médiatique du ministre du Moudjahidine, Mohamed Chérif Abbès, affirmant que l’Algérie veut « des actes concrets » de la part de la France. Et pour commencer, va-t-on voir, le nouveau président français faire un pas en avant et tenir un discours évolué concernant la repentance de la France coloniale à l’occasion du 5 juillet prochain. A l’heure actuelle, seule la visite à « brève échéance » de Laurent Fabius, ministre français des Affaires étrangères a été confirmée.
    Par Aomar Fekrache
    Les Débats, 28/06/2012
  • Crise malienne et stabilité sécuritaire au Sahel : Incontournable Algérie

    La résolution de la crise au Mali et le maintien de la paix et de la sécurité dans la sous-région du Sahel passe inéluctablement par l’appui de l’Algérie, devenue un acteur majeur dans toute la région.
    Conscients de l’apport inestimable d’Alger dans cette équation sécuritaire, les pays africains et même occidentaux accentuent leur concertation avec l’Algérie, dans le cadre des efforts entrepris pour une solution rapide et politique au Mali, un pays déchiré suite à un coup d’Etat militaire, qui a donné libre cours à la scission brandie par les habitants de l’Azawad dans le nord du pays. La situation, est-il besoin de le rappeler, s’est davantage détériorée avec l’apparition du mouvement islamiste dit Ançar Eddine qui menace sérieusement l’intégrité territoriale de ce pays partageant des frontières désertiques avec l’Algérie. 
    En effet, aussitôt les Etats-Unis ont vite fait de se rallier aux propositions de l’Algérie quant à la résolution de la crise au Mali, abandonnant de fait l’option d’une intervention militaire, plusieurs pays africains se sont rencontrés, hier et avant-hier, à Alger, dans la perspective de s’inscrire en droite ligne des recommandations préconisées pour sauvegarder la paix dans ce pays africain livré, il y a quelques mois, à l’incertitude et l’anarchie. C’est dan cet esprit que planchent les travaux de la 9ème session du Comité international des services de renseignement et de sécurité africains (CISSA.
    Le Premier ministre, Ahmed Ouyahia qui a présidé les travaux n’a pas manqué de souligner d’inscrire ces efforts tendant à restaurer la paix dans la sous-région du Sahel, notamment au Mali, dans le cadre d’une vision globale qui favorisera entre autres les solutions africaines loin de l’ingérence étrangère. « Travaillons ensemble pour faire face aux défis sécuritaires nationaux, régionaux et continentaux grâce à l’ancrage historique et à la solidarité », est le thème- phare de cette rencontre africaine qu’abrite Alger. Un thème qui manifeste clairement l’esprit panafricain et les valeurs de solidarité qui doivent imprimer les efforts de règlement des différents conflits en adoptant des solutions endogènes. « La préservation de la souveraineté de nos pays et des acquis de nos indépendances demeurent une quête permanente et une préoccupation de tous les instants », a indiqué Ahmed Ouyahia, ajoutant que le rôle du CISSA est « primordial dans la préservation de la paix et de la sécurité en Afrique, eu égard à la définition des menaces, leur anticipation et leur neutralisation » par ce comité. L’Algérie qui s’apprête à célébrer le cinquantenaire de son
    Indépendance, a exhorté les membres du CISSA à élaborer  » une pensée stratégique africaine  » afin d’endiguer tous les facteurs défavorables et hostiles à la stabilité sécuritaire dans tout le continent noir.
    « Le terrorisme et le crime transnational organisé sont une menace grave pour l’Afrique qu’il s’agit de combattre en permanence avec la détermination nécessaire et nos propres moyens et en harmonie avec la communauté internationale dans le cadre d’une stratégie mondiale des Nations unies sur la prévention et la lutte contre le terrorisme », a ajouté le Premier ministre. Par ailleurs, le ministre des Affaires étrangères du Burkina Faso est arrivé hier, à Alger, pour discuter avec son homologue algérien des modalités de sortie de crise au Mali.
    Ce pays dont le président est désigné médiateur entre les parties belligérantes au Mali par la CEDEAO compte s’imprégner des solutions algériennes en la matière, approuvées même par les pays occidentaux.
    Le ministre burkinabé, Djibril Bassolé, a qualifié « d’extrêmement important » le rôle de l’Algérie dans le règlement de la crise qui secoue depuis plusieurs mois le Mali. « Le rôle de l’Algérie pour le règlement de la crise au Mali est extrêmement important. Je vais travailler avec mon homologue algérien sur les différents aspects et modalités de ce dossier », a-t-il indiqué. Le diplomate burkinabé a exprimé, dans ce contexte, le souhait de voir la Communauté économique de développement des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) bénéficier de l’ »implication de l’Algérie pour la recherche d’une solution stable et durable à la situation au Mali ». 
    Par M. Ait Chabane
    Les Débats, 28/06/2012
  • Royaume Uni-Algérie : Alger réïtère sa position ferme à l’égard de la question sahraouie

    Le président de l’Assemblée Populaire Nationale, le Parlement algérien, Mohamed Larbi Ould Khelifa a reçu mardi au siège de l’Assemblée Nationale le Ministre britannique chargé de la région du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord (MENA) auprès du ministère des affaires Etrangères, Alistair Burt, en visite à Alger dans le cadre de la 6ème Session de la Commission Bilatérale de coopérations entre les deux pays.
    La coopération, la situation en Palestine, au Sahara Occidental, au Mali et en Libye, tous ces points ont été au centre des entretiens de cette rencontre. Ould Khelifa a réitéré, à cette occasion la position ferme de l’Algérie à l’égard de ces questions, affirmant le respect par l’Algérie «des résolutions de la légalité internationale». 
    Pour rappel, le processus de paix entamé il ya plus de 20 ans pour résoudre le conflit du Sahara Occidental est bloqué suite à la décision marocaine de rejeter la médiation de l’Envoyé Spécial de l’ONU pour le Sahara Occidental, l’ambassadeur Christopher Ross.
    Source : La Nouvelle République, 28/06/2012
  • Annaba : Une soixantaine d’enfants sahraouis bénéficient de vacances

    Une soixantaine d’enfants de la République Arabe Sahraouie Démocratique (RASD) bénéficient d’un séjour de vacances d’été, à Annaba, dans le cadre d’une action de solidarité avec les réfugiés du Sahara Occidental qui ont fui l’invasion de peur pays par le Maroc en 1975 et 1979.
    Dès leur arrivée, la semaine dernière, dans l’antique Hippone, ces enfants, pris en charge par la direction de la jeunesse et des sports en matière d’encadrement, ont pris leurs quartiers dans un camp de colonies de vacances près de la plage d’Aïn Achir, sur la corniche annabie, a-t-on constaté. Plusieurs petits Sahraouis, approchés par l’APS dans ce camp de toile, ont exprimé leur joie de goûter aux plaisirs de la mer et de passer d’agréables moments sur les magnifiques plages de la ville d’Annaba.
    Un programme d’activités culturelles, sportives et récréatives a été mis au point pour agrémenter le séjour de ces enfants, a indiqué un responsable de la direction de la jeunesse et des sports.
    Source : El Moudjahid, 28/06/2012
  • Hollande et les autres veulent faire les poches à Angela Merkel

    De notre bureau de Bruxelles, Aziouz Mokhtari
    En deux ans, Bruxelles a abrité plus d’une vingtaine de sommets de chefs d’Etat et de gouvernement européens. Chacun d’entre eux était considéré et estampillé comme celui de la «dernière chance» ou de la «dernière espérance». Ce qui revient au même. A chaque fois, l’on disait que l’Union européenne a trouvé la formule pour sauver sa peau, s’est parée de nouveaux instruments pour faire face à la crise…
    Dès les responsables rentrés chez eux, les marchés, les seuls maîtres en définitive, ici et ailleurs, reviennent à la charge et exigent de nouvelles mesures d’austérité, de rigueur, de réduction du service public, des soins de santé, des allocations sociales, des prestations de solidarité. L’Europe n’en peut plus et les marchés ne s’arrêtent plus d’en vouloir plus. Aujourd’hui, c’est le même scénario… François Hollande, le Français dont c’est le premier sommet, grand espoir devant l’Eternel des désargentés du Sud du continent — ses propos de campagne laissaient supposer que la France pouvait permettre du répit dans l’austérité et faire gagner quelque temps aux endettés — semble revenir à la raison, aux dures lois du marché, des marchés. Pire, le conciliabule d’aujourd’hui s’ouvre sur des demandes pressantes de l’Espagne et de Chypre d’aides financières et de prêts à court, moyen et long terme. Sans cela, Madrid et Larneca risquent de ne plus pouvoir continuer de rembourser leurs emprunts et de ne pas tenir leurs engagements envers l’Europe. Avec la Grèce, en réanimation artificielle, laquelle veut un coup de pouce, l’Italie dont les effets du redressement entamé par Monti, le banquier qui a sauvé Rome des inconduites de Sylvio Berlusconi, tardent à voir le jour, l’Irlande, mendiante et orgueilleuse, le Portugal qui arrive à peine à rembourser non pas sa dette, mais les services de cette dette et qui ne tardera pas, selon les observateurs, à redemander quelques milliards d’euros en plus. L’Europe est au bord de l’implosion et l’euro n’est pas encore définitivement hors de course. Le bras de fer annoncé entre Paris et Berlin autour du pacte de stabilité auquel Hollande veut ajouter un volet croissance inscrit dans le marbre du traité, risque, sans doute, de tourner au désavantage du compagnon de Valérie Trierweiller. Le locataire de l’Elysée, en effet, ne peut faire les poches à Merkel et donner aux autres. La chancelière allemande, le seul bon élève, en définitive de la zone euro, a dit dès avant l’ouverture du sommet que Berlin ne mettra plus un euro sur la table pour financer la dette de qui que ce soit. Selon Berlin, pas enchanteur du tout, qui paye ses dettes s’enrichit. Alors que pour Madrid, Athènes, Rome, Larneca, Lisbonne et Dublin, rembourser, c’est crever la dalle. En euro zone, les uns et les autres ne disent plus la même chose. Au sein de cet ensemble composite, il y a les riches et il y a les pauvres. Une seule monnaie les unit, mais c’est tout. L’euro sonne différemment que l’on soit allemand ou grec… Le sommet d’aujourd’hui ne sera pas différent des autres. Il acte les divergences en attendant des jours meilleurs. Le président Barroso dira, évidemment, que «ça a été un succès». Comme d’habitude. 
    A. M. 
  • Conflit d’intérêts

    par Ponce de León
    Il serait intéressant de savoir comment Mme Belkacem rend compatibles sa position dans le gouvernement Hollande et son appartenance au Comité Consultatif des Marocains à l’étranger (depuis décembre 2007), nommée personnellement par le roi Mohamed VI et, en conséquence, à la solde de celui-ci. Le conflit évident d’intérêts, qui n’est pas nouveau puisque la jeune Mme Belkacem a déjà occupé le poste de porte-parole dans le cabinet de Mme Ségolène Royal tout en exerçant la même fonction au Maroc, ne semble pas, pour le moment, attirer l’attention des socialistes; mais cette fois, je crois qu’ils sont allés un peu loin car il s’agit d’un Ministre de la République…
    Quoique… vu la complicité des socialistes, comme celle de toute la droite en France, aujourd’hui avec Mohamed VI, hier avec Hassan II, peut-être n’y a-t-il pas de conflit d’intérêts … ce qui serait plus grave… N’oublions pas que, en tant que marocaine, Mme Belkacem doit soumission à son Roi, commandeur des croyants. Il est inévitable de penser qu’avec une telle présence au coeur du Gouvernement de la République, nous ne pouvons pas attendre de M Hollande d’autre politique que celle suivie par ses prédécesseurs en ce qui concerne le soutien aux thèses marocaines sur le Sahara Occidental, de non respect, en somme, des résolutions des Nations Unies depuis 1975.
    Cette position contraste par ailleurs avec la position du nouveau Premier Ministre, révélée récemment par une lettre de M Ayrault adressée à une association française d’amis de la RASD, dans laquelle la présence du Royaume du Maroc au Sahara Occidental est qualifiée, à juste titre, d’occupation. Verrons-nous bientôt éclater le conflit d’intérêts?
    Plan de Paix au Sahara Occidental, 27/06/2012
  • Prémisses

    La défaite aurait-elle en fait été une libération pour un certain cadre de l’UMP ? C’est du moins l’impression que nombre d’entre eux donnent aujourd’hui en critiquant de façon acerbe la stratégie adoptée par leur parti pour aborder la présidentielle d’avril dernier. Une présidentielle à la suite de laquelle Nicolas Sarkozy a dû quitter l’Élysée après seulement un mandat à la tête de la France. Visiblement, pour certains membres du gouvernement ainsi que pour plusieurs cadres de l’UMP la droitisation de la campagne et du discours de leur candidat a été très mal vécue et est subie comme une véritable épreuve qu’il a fallu endurer par loyauté pour Nicolas Sarkozy. 
    Ce dernier, entouré de conseillers à l’idéologie proche de celle du Front National aurait en effet été dévoyé et convaincu de durcir conséquemment sa ligne pour s’aligner sur celle de Marine Le Pen. Une stratégie, qui, on le sait aujourd’hui, loin d’avoir fonctionné semble surtout avoir favorisé le vote FN en décomplexant et en dédiabolisant en grande partie le programme du parti d’extrême droite. 
    Ainsi, loin d’avoir fait gagner des voix à Nicolas Sarkozy, cette stratégie de droitisation a visiblement au contraire encouragé de nombreux électeurs encore frileux à franchir le pas et à voter pour celle qui portait sans ambages le discours le plus radical. Car après tout, quitte à être d’accord avec des idées et des points de programme de l’extrême droite, autant aller jusqu’au bout et voter pour la candidate du FN. Une défaillance dans la stratégie de l’équipe de Sarkozy que beaucoup critiquent après coup et notamment ceux qui sont aujourd’hui prêts à prendre la tête du parti. 
    De nombreuses voix à l’UMP s’élèvent notamment pour demander une révision de la charte des valeurs du parti pour remplacer celle datant de 2002, établie à la création du mouvement. Une révision qui sera le prémisse d’un changement important à la tête du parti, un nouveau président pour l’UMP devant être désigné dans les prochains mois. Une désignation qui attise déjà toutes les convoitises et qui laisse augurer des tensions immenses entre les différents prétendants et leurs supporters. Reste à savoir qui des militants veulent avoir pour président et surtout si ces tensions grandissantes ne vont pas laisser le champ libre à Marine Le Pen qui est bien décidée pour sa part à détruire l’UMP pour reconstruire une nouvelle droite dont elle serait la dirigeante. 
    F. M.
    Le Jour d’Algérie, 27/06/2012
  • Situation des femmes sahraouies : L’Internationale socialiste des femmes invitée à agir

    La Secrétaire générale de l’Union nationale des femmes sahraouies (UNFS) et membre du secrétariat du Front Polisario, Fatma Mehdi, a demandé à l’Internationale socialiste des femmes de constituer une délégation pour s’enquérir de la situation des femmes au  Sahara Occidental envahie par le Maroc en 1975 et 1979. 
    Dans son intervention lors des travaux de la réunion des groupes de l’Internationale socialiste des femmes, dimanche à Istanbul (Turquie), la SG de l’UNFS a appelé à « constituer une délégation pour s’enquérir de la situation dans les territoires occupés du Sahara Occidental et dans les camps de réfugiés sahraouis », a précisé la même source. Mme Mehdi a, à cette occasion, présenté un exposé sur la réalité de la situation des femmes sahraouies qui pâtissent de l’absence de paix, de l’achoppement du projet de négociations et de la régression des droits de l’homme dans les territoires sahraouis occupés. 
    Evoquant « les femmes qui parviennent à résoudre les conflits par le dialogue et la négociation », thème de la rencontre d’Istanbul, la présidente de l’Internationale socialiste des femmes, Pia Locatelli, a souligné l’importance de la participation des femmes à la médiation et à la négociation pour le règlement des conflits et pour la paix mondiale. La vice-présidente de l’Internationale socialiste des femmes pour la région de la Méditerranée et du Moyen-Orient, Caralee Antqona, a, quant à elle, axé son intervention sur les guerres et les conflits que connaît la région et les initiatives les plus importantes menées par l’Internationale socialiste des femmes dans ce domaine.
    Rédaction/Le Midi Libre, 27/06/2012
  • Bruits de bottes entre Turquie et Syrie

    La destruction de l’avion de combat turc vendredi dernier par les forces du régime d’El-Assad laisse craindre une escalade de la crise entre les deux pays voisins à tel point que leurs relations ne semblent vraisemblablement tenir plus qu’à un fil.
    C’est d’ailleurs pour cela que le l’Otan s’est réuni hier matin à Bruxelles à la demande de la Turquie qui, après la destruction de l’un de ses avions de combat par la Syrie, a invoqué l’article 4 du traité de l’Alliance prévoyant que tout pays membre peut porter une question à l’attention du Conseil quand il estime que son intégrité territoriale ou sa sécurité est menacée. A ce propos, il est à souligner que l’option militaire n’a jusqu’à présent pas été privilégiée par l’Otan. D’ailleurs, Anders Fogh Rasmussen, secrétaire général de l’Otan, a déclaré juste avant la réunion qu’ «une intervention militaire étrangère n’est pas la bonne voie pour la Syrie». Pour les responsables de l’Alliance occidentale, les conditions de 2011 pour intervenir en Libye ne sont pas réunies pour la Syrie, à savoir une base légale internationale sous la forme d’une résolution du Conseil de sécurité de l’ONU et l’appel de l’opposition syrienne à une intervention. 
    En revanche, jouant la carte de la prudence, Anders Fogh Rasmussen a réaffirmé la solidarité de l’Otan à la Turquie, tout en condamnant le comportement de la Syrie qu’il appelle à tout mettre en œuvre pour éviter qu’un nouvel incident de ce genre se reproduise. «La sécurité de l’Alliance est indivisible. Nous soutenons la Turquie dans un esprit de solidarité forte», a-t-il dit. «Nous jugeons cet acte inacceptable et le condamnons dans les termes les plus fermes». Il a précisé que l’article 5 du traité de l’Atlantique-Nord, qui organise la solidarité entre Etats membres et autorise le recours à la force en cas d’agression, n’avait pas été invoqué. «Je ne pense pas que la situation continuera à s’envenimer, a-il estimé, je pense que la Syrie va prendre toutes les mesures nécessaires pour éviter qu’un tel évènement se reproduise à l’avenir, au regard de l’évolution de la situation dans la région». Toutefois, il est indiqué que les 28 Etats membres de l’Otan avaient prévu de nouvelles consultations et qu’ils continuaient de suivre l’affaire de très près. 
    A noter que c’est seulement la seconde fois depuis la création de l’Otan en 1949 qu’est évoqué l’article 4, la précédente ayant été faite en 2003, également à la demande de la Turquie, à propos de la guerre contre l’Irak.
    Le jour d’Algérie, 27/06/2012