Année : 2012

  • Le MUJAO, une création in vitro

    Bruits de bottes à nos frontières
    Par Tarik Hamza
    Le MUJAO, allié d’Aqmi, est devenu une menace sérieuse pour la sécurité de l’Algérie et de toute la région du Sahel. Mais il est évident que c’est l’Algérie qui est est visée, par une coalition de forces maléfiques. Le tragique attentat kamikaze, qui a ciblé le siège du commandement de gendarmerie de la quatrième région militaire, est une pièce du rouage du vaste engrenage cherchant à impliquer coûte que coûte l’Algérie dans un conflit régional, à l’issue inconnue. Avant cela, il y eut d’autres signes avant coureurs, comme l’attentat de Tamanrasset ou l’enlèvement des six ressortissants à Gao par la mouvance islamiste. 
    La guerre fratricide en Libye a permis de mettre un arsenal, composé d’armes de guerre modernes et meurtrières, entre les mains d’extrémistes religieux, de narcotrafiquants et de contrebandiers, qui ont fait de la prise d’otages une spécialité lucrative. On n’oubliera pas non plus le rôle joué par le va-t-en-guerre BHL, et le financement occulte des salafistes par les monarchies du Golfe. Le but est clair : il s’agit de transformer cette région, véritable poudrière, en une nouvelle Somalie, ou en un nouvel Afghanistan, tout en entraînant l’Algérie dans un enlisement sans fin, qui risque de remettre en cause l’intégrité du territoire et la souveraineté nationale. 
    Il est temps de dire halte aux chants des sirènes, tout en prenant les mesures idoines pour renforcer les capacités défensives à nos frontières, surtout avec le Mali. On voit bien que le MUJAO est un mouvement terroriste, créé in vitro. Il est spécialement destiné à déstabiliser l’Algérie et à contrôler les immenses richesses de toute la région (Mauritanie, Libye, Niger, Nigeria, Algérie). La jonction prévisible entre Aqmi, Boko Haram et le MUJAO, est loin d’être une vue de l’esprit. Elle correspond bien à une réalité tangible vérifiée sur le terrain. Quant aux accointances de ces mouvements terroristes avec des forces extérieures à la région, elles sont tout aussi manifestes. 
    La décennie rouge a mis à nu l’isolement de l’Algérie dans les moments difficiles, et notre pays a montré qu’il ne se laisse pas manipuler, tout en étant prêt aux agressions, d’où qu’elles viennent.
    La Tribune des Lecteurs, 1/07/2012
  • Université d’été sahraouie demain à Boumerdès

    L’Université d’Eté des cadres du Front Polisario et de la RASD sera ouverte demain à l’université M’Hamed-Bouguera de Boumerdès par le Premier ministre sahraoui, Abdelkader Taled Omar, indique un communiqué du Comité national algérien de solidarité avec le peuple du Sahara Occidental (CNASPS). 
    Baptisée du nom de défunt président algérien Ahmed Ben Bella, cette édition de l’université d’été se déroulera sous le thème : «L’Etat sahraoui indépendant est la solution.» 
    En plus de Mme Meriem Salek Hamada, ministre sahraoui de l’enseignement et de l’éducation et présidente de l’université d’été de la RASD et de Mohamed Mahrez Lamari, président du CNASPS, cette cérémonie verra la présence d’invités d’honneur algériens et sahraouis, précise le communiqué.
    Le Front Polisario, unique représentant du peuple sahraoui reconnu par l’ONU conduit la lutte du peuple sahraoui contre le Maroc, pays voisin ayant envahi le Sahara Occidental en 1975 et 1979. Une mission onusienne, la MINURSO (Mission des Nations Unies pour le référendum au Sahara Occidental) surveille le cessez-le-feu proclamé en 1991 entre le Front Polisario et le Maroc.
  • L’intrigante «mission» du MUJAO

    Créée en mars 2011, soit en plein «Printemps arabe», la mystérieuse organisation terroriste appelée Mouvement pour l’Unicité et le Jihad en Afrique de l’Ouest (MUJAO) s’en prend uniquement à l’Algérie. Qui est derrière cette organisation criminelle ? Quelles sont ses «missions» ? Et pourquoi cible-t-elle uniquement le Sahel, alors que son appellation indique l’Afrique de l’Ouest ?
    Le MUJAO, ce groupe terroriste opérant au Sahel, dont le chef terroriste n’est autre qu’Abou Gaâgaâ, un mauritanien, longtemps recherché par les services de sécurité mauritaniens, s’acharne de plus en plus sur l’Algérie. Composé de près de 1000 terroristes fortement équipés en armes et matériels. Ces derniers font, aujourd’hui, partie de ce groupe sanguinaire, dont certains sont de nationalité algérienne, alors que d’autres sont des Maliens, des Mauritaniens ; on trouve même des Tunisiens, des Nigériens et des Marocains. Cette organisation criminelle est derrière plusieurs attaques terroristes opérées sur les frontières algériennes, et cela depuis sa création toute récente. Cela nous amène droit à poser plusieurs questions sur les origines de MUJAO. Mais aussi sur son mode opératoire qui privilégie uniquement le Sud algérien. Pour mieux expliquer cet acharnement du MUJAO, il faut commencer par faire la chronologie des attaques orchestrées par ce groupe islamiste armé. En novembre 2011, un commando armé, appartenant au MUJAO, avait infiltré les frontières nord-ouest du pays, avant d’enlever trois humanitaires européens, travaillant pour le compte des Nations unies dans les camps de réfugiés de Tindouf. Ce rapt avait été revendiqué par ce groupe quelques jours après. Poursuivant leur acharnement visant l’Algérie, les fous de Dieu du MUJAO avaient réédité une autre attaque, cette fois c’est à Tamanrasset, à l’extrême Sud du pays. Ici, un attentat suicide commandité par deux jeunes kamikazes, le premier d’origine malienne et le second un subsaharien. Ces deux terroristes avaient foncé, avec leur Toyota Station bourrée de 200 kg sur le siège de la brigade territoriale de la Gendarmerie nationale. Bilan : 23 algériens blessés, dont 17 gendarmes. Un attentat revendiqué un jour après par la sphère du MUJAO. Ces criminels avaient menacé d’exécuter d’autres attentats sur le sol algérien, dans le cadre de ce qu’ils appellent la «guerre» sainte contre l’Algérie. Une guerre déclarée uniquement contre l’Algérie et qui s’est soldé, par la suite, par l’enlèvement de sept diplomates algériens, dont le consul Boualem Sias, le 5 avril dernier, à Gao. C’est toujours le même groupe qui est derrière cette énième action visant l’Algérie. De mal en pis, le 29 juin passé, les sbires d’Abou Gaâgaâ avaient ciblé, cette fois, le Commandement régional de la Gendarmerie nationale de Ouargla. Ici, un kamikaze avait foncé, également, sur le siège, sans toutefois arriver au but, faisant un mort parmi les gendarmes et trois autres blessés. Cette nouvelle attaque a été perpétrée au lendemain des menaces projetées par cette organisation criminelle, qui butent toujours sur la stabilité et la sécurité des frontières algériennes.
    Comment le MUJAO s’est doté d’une capacité de nuisance en si peu de temps ?
    Le mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest (qui, rappelle-t-on, sévit bizarrement en Afrique du Nord) est présenté comme étant une «dissidence» d’Aqmi.
    La création de cette organisation terroriste dirigée par un chef terroriste connu sous le pseudonyme d’Abou Gaâgaâ, d’origine mauritanienne, en mars 2011, impose nombre de questions dont celle relative à sa capacité de nuisance. En effet, comment le Mujao a, en seulement quelques mois, pu se doter d’une telle capacité de nuisance qu’Aqmi, dont il serait issu, ne dispose pas ? Des armes acquises, sûrement, depuis la Libye là où les dépôts d’arsenaux de guerre avaient été dépouillés lors de la guerre civile contre l’ex-régime kaddafiste. On parle ici d’armes très sophistiquées, parmi elles, des RPG7, des FM/PK et des missiles sol-air de type S300 qui seraient tombées entre les mains des terroristes salafistes. Avec ces arsenaux, la capacité du MUJAO ne fait que s’agrandir, dans une région attirant les convoitises des pays puissants. D’ailleurs, le fait de s’attaquer uniquement aux intérêts algériens dans une région où sept pays existent, cela prouve les enjeux de cet acharnement. L’Algérie est considérée comme étant le pays le plus puissant dans la région du Sahel et du Maghreb et également un leader dans la lutte antiterroriste, un pays aussi connu pour sa défense des droits des peuples à l’indépendance et un pays qui est en train de s’armer davantage, tout cela a fait que l’Algérie soit le pays à traquer. En plus de tout cela, l’Algérie a été ciblée par ce qu’on appelle le «Printemps arabe» ; certes, elle est toujours debout et le «tremblement de terre» des révolutions arabes ne l’a pas touchée. Toutefois, elle est toujours dans l’œil du cyclone. Cela se traduit, actuellement, sur la sécurité de ses frontières. Des frontières explosives, là où les terroristes veulent à tout prix frapper. Certaines parties étrangères veulent pousser coûte que coûte l’Algérie dans le ghetto malien. Cependant, les autorités algériennes sont conscientes de ce piège tendu.
    Par Sofiane Abi
    Le Jour d’Algérie, 1/07/2012
  • Le Mujao, l’ennemi venu du Sud

    Le Mouvement unicité et jihad en Afrique de l’Ouest a revendiqué, vendredi soir, l’attentat à la voiture piégée qui a ciblé le siège du quatrième commandement régional de la Gendarmerie nationale de Ouargla. Une opération qui confirme aujourd’hui que le Mujao est devenu une véritable menace pour la sécurité intérieure de l’Algérie. 
    Tarek Hafid – Alger (Le Soir) – Les terroristes du Mouvement unicité et jihad en Afrique de l’Ouest n’ont attendu que quelques heures pour revendiquer l’attentat qui a ciblé vendredi matin le siège du commandement régional de la Gendarmerie nationale de Ouargla. «L’attaque contre le siège de la gendarmerie algérienne ce (vendredi) matin à Ouargla a été effectuée par un jeune Algérien de la même ville. (…) Les cellules de la branche Mujao en Algérie ont réussi à asséner une punition rapide pour les autorités algériennes», a rapporté tard dans la nuit de vendredi l’Agence France Presse en citant un message transmis par le porte-parole du Mujao, Adnan Abu Walid Sahraoui. «Sa voiture Toyota 4×4 transportait presque 1 300 kg de matières explosives, et les services de renseignements de l’Algérie n’ont pas estimé la situation comme il faut», a précisé le porte-parole de cette organisation terroriste. Dans son message, Adnan Abu Walid Sahraoui justifie cet attentat en accusant l’Algérie d’avoir poussé le Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA, organisation politique des Touareg du Nord-Mali) à combattre le Mujao. «Le MNLA a été poussé par l’Algérie à aller dans une guerre avec les moujahidine perdue d’avance», note-t-il. La piste du Mujao n’a donc pas tardé à se confirmer. Après Tindouf au mois d’octobre 2011, Tamanrasset en mars et Gao en avril, le groupe terroriste est sorti de la zone du Sahel pour remonter vers le nord du territoire algérien et frapper une cible située dans un périmètre hautement sécurisé. 
    Narcotrafic
    Le montage d’une telle opération nécessite la mise en œuvre d’une organisation importante. Le Mujao a vraisemblablement dû monter plusieurs réseaux pour obtenir des renseignements et acheminer le véhicule, les armes et les explosifs. Il a sûrement dû recruter parmi les éléments de certaines «cellules dormantes » d’Al-Qaïda, probablement de Ouargla ou de Oued-Souf. En fait, cette sortie opérée en dehors de sa «zone d’influence» a été rendue possible grâce à un atout-clé : l’argent. Selon certains observateurs de la situation sécuritaire au Sahel, la force du Mouvement unicité et jihad en Afrique de l’Ouest réside dans ses capacités financières. Entré en activité en automne 2011, le Mujao a été créé par des terroristes d’Aqmi suite à un conflit sur le partage de l’argent de la drogue. La «dissidence» avec l’organisation d’origine, évoquée lors de la première opération (le kidnapping des trois ressortissants européens d’un camp de réfugiés sahraouis de Tindouf), n’a aucune base idéologique mais repose uniquement sur la «gestion» du flux du narcotrafic. Ces dernières années, Aqmi et, depuis peu, le Mujao sont chargés de sécuriser le transport de stupéfiants. Car la drogue circule en très grandes quantités dans la sous-région du Sahel. Il y a d’abord le chanvre indien que produit le Maroc en quantité industrielle. Celui-ci traverse les régions frontalières de Tindouf et de Béchar puis la Mauritanie, le Mali, le Niger avant d’être acheminé vers les pays du Moyen-Orient et d’Asie. Il y a ensuite la cocaïne latino-américaine qui arrive par navire jusqu’aux côtes d’Afrique occidentale — notamment la Guinée-Bissau — avant de transiter à travers la sous-région du Sahel et remonter vers les pays européens. La «prestation» offerte aux narcotrafiquants par Aqmi et le Mujao permet à ces deux organisations terroristes d’amasser d’importantes sommes en euro et en dollar américain. Les kidnappings, autre source de financement de ces organisations dans la région, n’a, pour l’heure, pas rapporté grand-chose au Mujao. Contrairement à Aqmi, qui est parvenue à «monnayer» la vie de plusieurs otages ces dernières années.
    Effet Frankenstein 
    Cependant, le Mujao n’est pas une simple organisation terroriste qui brasse des milliards. Ce groupe dispose également d’un agenda politique très précis. Un agenda axé sur le Nord-Mali — qu’il contrôle en partie — et surtout l’Algérie. «Le Mujao est un groupe douteux. Il porte le nom de l’Afrique de l’Ouest mais s’attaque à l’Algérie. Sa première cible a été les camps de réfugiés à Tindouf où il kidnappe des ressortissants étrangers. Cette opération a fait le bonheur du Maroc car l’enlèvement visé a discrédité l’Algérie et le Front Polisario. Ceci avait permis au Maroc et à d’autres de dire que l’Algérie n’a pas la capacité de jouer le rôle de leader au Sahel. Puis il y a l’attaque de Tamanrasset qui ne se trouve pas en Afrique de l’Ouest», souligne Yahia Zoubir, professeur de relations internationales et directeur de recherche en géopolitique à Euromed Management Marseille. Le professeur Yahia Zoubir estime que les véritables initiateurs du Mouvement unicité et jihad en Afrique de l’Ouest ne devaient pas tarder à apparaître au grand jour. «Mais, comme on l’a vu pendant la guerre d’Afghanistan, ce genre de mouvement se retourne contre ceux qui ont permis sa création, c’est ce que l’on appelle l’effet Frankenstein.»
  • « L’Algérie a cette malchance d’avoir comme voisin un narco-Etat » (Me Ksentini)

    « L’Algérie a cette malchance d’avoir comme voisin un narco-Etat ». Cette plainte « fraternelle » est de Me Kesentini qui a plaidé, hier, pour des négociations entre l’Algérie et la Maroc pour faire participer ce dernier à la lutte contre la drogue. « Il faut que des négociations soient engagées et que des propositions soient faites », a-t-il suggéré.  
    Une campagne-pilote de sensibilisation sur la consommation des drogues parmi les enfants, menée à Constantine et appelée à être élargie sur l’échelle nationale, a abouti à des constats qui, le moins que l’on puisse dire, donnent froid dans le dos. 
    Me Fatma-Zohra Benbraham, qui présentait le projet, durant une conférence de presse, en compagnie de M. Farouk Kesentini, président de la Commission nationale consultative pour la protection et la promotion des droits de l’homme (CNCPPDH) ainsi que de Me Krikou Kaouter représentante du bâtonnat régional de Constantine, qui a piloté cette campagne, assurera que « des drogues sont commercialisées en guise de bonbons ». Ce n’est pas tout ! « Des délinquants font appel à des écoliers pour transporter leurs drogues en contrepartie de l’argent ou de friandises », dira Me Benbraham et d’ajouter : « les enfants sont devenus des pourvoyeurs de drogues ». D’où, selon les conférenciers, une meilleure sensibilisation quant à ce phénomène qui ne cesse de prendre de l’ampleur. « Jamais, en Algérie, il n’y a eu autant de drogues ! », assurera, pour sa part, Me Kesentini. 
    S’agissant de la réouverture des frontières, le Président de la CNCPPDH s’est dit carrément contre, avançant l’argument que sur le plan économique, cette éventualité n’apportera aucun bénéfice pour l’Algérie. « Nous ne pouvons rien exporter », a-t-il rappelé ; autant protéger les jeunes Algériens des drogues qui nous parviendraient de ce pays.
  • MUJAO, l’organisarion qui ne s’en prend qu’à l’Algérie et aux sahraouis

    Ansar Edine, MUJAO et Aqmi : Les conséquences sur l’Algérie
    Les nouvelles venant du Nord du Mali tombent l’une après l’autre, là où les terroristes de différentes factions assiègent cette vaste partie, voire à quelques kilomètres des frontières algériennes. Les fous de Dieu ont pourchassé les combattants du MNLA des deux villes, Gao et Tombouctou. Ils ont instauré la Charia et détruit des mausolées qui, pourtant, faisaient la fierté du peuple malien. Un pire scénario à l’ »Afghanisatisme ». Quelles sont les conséquences sur la stabilité et la sécurité de l’Algérie ?
    L’Algérie suit de plus près l’évolution inquiétante au Nord du Mali. Une zone à haut risque, d’autant que les terroristes ont réussi de se métamorphoser et ce, à quelques dizaines de kilomètres des frontières algériennes. En effet, les terroristes, au nombre de plusieurs milliers, ont assiégé les grandes villes du Nord du Mali. Un décor propre à celui qui est vécu, actuellement, à l’Afghanistan.
    Des véhicules de type 4X4 sillonnent les rues des villes de Gao, Tombouctou, Agheloc et Kidal, appartenant à Al Qaida, Ansar Edine et Mouvement pour l’Unicité et Jihad en Afrique de l’Ouest.
    Les dépassements des groupuscules terroristes ont atteint le seuil. Ils ont non seulement, installé la Charia dans toutes les villes du nord malien, mais ces fous de Dieu ont, encore plus loin, pourchassé les combattants Azawads suite à plusieurs accrochages sanglants signalés à Gao et Tombouctou.
    Le MNLA qui, au départ, a réussi de contrôler ces villes après avoir traqué l’armée malienne, s’est vu à son tour, pourchassé par les salafistes armés. Un scénario dont le MNLA n’avait pas prévu, lui qui avait déjà annoncé la création de son Etat et déclaré son indépendance. Effet boomerang.
    Du coup, les terroristes ont infligé des pertes colossales au MNLA. On parle déjà de la mort d’une trentaine de combattants de l’Azawad lors d’un violent accrochage à Gao, entre les terroristes du MUJAO et les rebelles du MNLA.
    C’était le cas aussi à Tombouctou, là où les terroristes d’Ansar Edine ont réédité le coup en tuant plusieurs rebelles Azawadis, obligeant ainsi au MNLA de quitter rapidement cette ville.
    Plus grave également, des mausolées ont été détruits par la branche armée malienne, Ansar Edine, à Tombouctou.
    Une ville symbolique du Mali, là où autrefois, des pèlerins venus des quatre coins de l’Afrique, se rendaient visite pour visiter le mausolée du Saint Sidi Mahmoud.
    Un patrimoine mondial inscrit sur les annales de l’Unesco est en péril. Cela nous rappelle les agissements des talibans en Afghanistan, lorsqu’ils ont fait explosé les statuts de Bouddhistes en février 2001.
    Le MUJAO, le mystérieux groupe terroriste qui s’en prend à l’Algérie
    Le Mouvement pour l’Unicité et le Jihad en Afrique de l’Ouest (MUJAO), est une organisation terroriste créée récemment. Etrangement, depuis sa naissance en mars 2011, cette organisation criminelle s’en prend uniquement à l’Algérie. Des attaques terroristes ont été opérées par ce groupe sanguinaire ciblant, bizarrement, la ceinture sécuritaire de l’Algérie. A Tindouf comme à Tamanrasset et récemment à Ouargla, les villes « symboliques » algériennes ont été le théâtre des attentats commis par le MUJAO. Le dernier attentat kamikaze exécuté par ce groupe mystérieux est fait avant-hier seulement. C’est à Ouargla, là où les sbires d’Abou Gaâgaâ, chef sanguinaire de cette organisation terroriste, avaient frappé en exécutant un attentat suicide ciblant le corps de la Gendarmerie Nationale. Pourquoi maintenant ? C’est la question à laquelle des observateurs de la scène sécuritaire tentent de trouver une réponse quant à l’attentat suicide qui a ciblé, avant-hier, à 5h, le siège du Commandement régional de la Gendarmerie nationale de Ouargla. L’attentat, revendiqué, dans la même journée, en milieu d’après-midi, par le Mouvement pour l’unicité et le Jihad en Afrique de l’Ouest (Mujao), intervient, au lendemain de violents affrontements armés entre cette organisation terroriste et le Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA) à Gao, ville du nord du Mali. Des affrontements au bout desquels le Mujao s’est entièrement emparé de Gao et Tombouctou, deux villes du nord du Mali. Elle intervient, surtout, après la déclaration faite par le directeur général de la Sûreté nationale (DGSN), le Général-Major Abdelghani Hamel, que « les jeunes citadins ne rejoignent plus les maquis terroristes », le déplacement, récent, du Général-Major Ahmed Bousteilla, commandant de la Gendarmerie nationale, aux frontières algéro-marocaines et les instructions données aux garde-frontières (GGF) de renforcer la lutte contre les narcotrafiquants, ainsi que celle faite par le général du corps d’armée Gaïd Salah, à l’ occasion de la sortie de la quarantième promotion, mercredi dernier, à l’Académie militaire inter-armes de Cherchell, en présence du président de la République, Abdelaziz Bouteflika, confirmant le refus de l’Algérie d’abandonner la lutte contre le terrorisme. L’attentat suicide d’hier est-il une réaction à l’un de ces événements ? A-t-il été décidé par le mystérieux Mujao pour toutes ces déclarations ? Le mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest (qui, rappelle-t-on, sévit bizarrement en Afrique du Nord), est présenté comme étant une « dissidence » d’Aqmi. La création de cette organisation terroriste dirigée par un chef terroriste connu sous le pseudonyme de Abou Gaâgaâ, d’origine mauritanienne, en décembre 2011, impose nombre de questions dont celle relative à sa capacité de nuisance. En effet, comment le Mujao a, en seulement quelques mois, pu se doter d’une telle capacité de nuisance qu’Aqmi, dont il serait issu, ne dispose pas ? L’organisation terroriste a, rappelle-t-on, revendiqué l’enlèvement de trois Occidentaux, deux Espagnols et une Italienne, dans les camps de réfugiés sahraouis, à Tindouf, l’attentat suicide perpétré, le 3 mars 2012 contre un siège de la Gendarmerie nationale dans la wilaya de Tamanrasset, et le rapt, le 5 avril de la même année, de sept diplomates algériens à Gao, ville du nord du Mali. La même organisation terroriste a, rappelle-t-on, exigé le versement d’une rançon de 15 millions d’euros et la libération de détenus « Djihadistes » en Algérie ; faute de quoi le Mujao assassinerait les otages, menaçant, aussi, de perpétrer de nouveaux attentats contre l’Algérie. La justice algérienne, bien au contraire, poursuit la programmation de procès contre les chefs et éléments d’Aqmi. C’est ainsi qu’il y a trois jours, l’actuel émir national d’Al Qaïda au Maghreb islamique, a été condamné à la peine capitale au terme d’un procès ayant eu lieu au tribunal criminel près la cour d’Alger. C’est donc la détermination de l’Algérie, dans sa lutte contre toutes les formes du crime organisé et transfrontalier, dont le narcotrafic, face à l’acharnement terroriste représenté par Aqmi et le Mujao, qui est visée. 
    Par Lotfi Itou
    Les Débats, 1/07/2012
  • La sortie de crise au Sahel passe par une refondation de la relation franco-algérienne

    Cette analyse reprend l’essentiel des éléments d’une intervention faite à Alger par Richard Labévière le 3 juin 2012 à l’initiative de l’Institut national des études de stratégie globale (INESG). Spécialiste des questions diplomatiques et expert du monde arabo-musulman, Richard Labévière [1] est rédacteur-en-chef du site espritcorsaire.com (Observatoire de la défense et de la sécurité). Cartes Hugues Dumont. Paris le 18 juin 2012.© 
    Les derniers événements survenus dans la région sahélienne s’inscrivent dans l’arc traditionnel des crises méditerranéennes. A titre de rappel, on peut les formaliser à travers cinq dimensions constitutives d’une « zone grise » :
    Premièrement, on finit toujours par revenir aux effets déstructurants du conflit israélo-palestinien dont le dernier avatar concerne les gisements gaziers disputés – dits du « Léviathan » – dans les eaux territoriales libanaises.
    Deuxièmement, nous avons la question de Chypre qui met aux prises Turcs et Grecs depuis 1974 avec sa ligne verte qui coupe l’île en deux, la fameuse « ligne Attila ».
    Troisièmement, la question du Sahara occidental qui n’est pas directement méditerranéen, mais qui bloque, qui empêche, l’émergence d’une Union du Maghreb unifié.
    Quatrièmement, nous avons tous les flux du crime organisé, drogues, armes et êtres humains dont le port de Tanger constitue l’une des principales têtes de pont.
    Enfin, cinquièmement, nous avons tous les produits dérivés des « mal nommées « révolutions arabes », en provenance de Tunisie, d’Égypte, du Yémen et de Libye.
    Cette cinquième menace – service après-vente des dites révolutions arabes – fonctionne désormais comme le catalyseur de toutes les autres. Elle s’impose, en tout cas, comme la contradiction principale d’un espace méditerranéen plus que jamais problématique.
    Le Sahel s’étend entre le Sahara au nord, les savanes du domaine soudanien au sud et d’est en ouest, de l’Atlantique à la mer Rouge
    On assiste à un grand basculement « géographique » qui fait – qu’en termes sécuritaires – la région sahélienne est en train de basculer dans la Méditerranée en devenant la principale de nos préoccupations de proximité.
    Par conséquent, il s’agit de se concentrer sur ce grand chambardement géographique et géopolitique, avant de revenir sur les sorties de crises possibles…
    I) Trois niveaux de menaces
    Il y a d’abord le triptyque criminalités/ rébellions/ et terrorisme sur lequel prospèrent trois géopolitiques morbides et anomiques qui se superposent – celle des États dits « faillis » permettant le développement de différentes formes de crime organisé ; celle des rébellions et des irrédentismes qui contestent les frontières stato-nationales et, enfin, celle du salafisme armé.
    Ces trois géopolitiques prospèrent de manière « interactive ».
    Il y a, ensuite, cette fameuse « coupure libyenne », convergence de deux dynamiques : les mal nommées « révolutions arabes » et la dernière guerre néo-coloniale de Benghazi, trop hâtivement baptisée « guerre humanitaire ».
    Enfin, face à la nouvelle configuration de menaces qui s’est redéployée, notamment à la faveur du coup d’État survenu au Mali, il s’agira d’examiner quelques perspectives de gestion de crise, sinon de ripostes, face à cette « triple géopolitique morbide ».
    A) Des difficultés d’affirmation d’une souveraineté nationale effective : [2]
    Comme le suggère, notamment l’instrumentalisation par les trafiquants ou les salafistes de certains Touaregs et Harratines – ces Noirs arabisés de Mauritanie, d’origine esclave – et d’une jeunesse désœuvrée, les questions de sécurité au Sahel sont indissociables de celles liées à l’ordre social et économique, c’est-à-dire à la gouvernance politique locale.
    La Mauritanie, le Mali et le Niger, en tant que Pays les moins avancés (PMA), ont des difficultés assez semblables à fournir des services de base à une population en rapide croissance et disséminée sur des territoires immenses. Chacun de ces trois États, avec près d’un million de Km2, dont la moitié nord est désertique, pourrait contenir trois fois le territoire de l’Allemagne.
    Or, cette portion septentrionale où opèrent trafiquants, rebelles et terroristes, est précisément celle dont les habitants ont le moins de raisons d’être coopératifs avec leur gouvernement.
    C’est justement ces populations qui ont le plus d’intérêts à tirer profit des opportunités matérielles offertes par les différents concurrents de l’État.
    Parfois, comme au Mali et au Niger, la raison en est le clivage entre sédentaires du Sud et nomades du Nord. Dans la plupart des situations, il s’agit de la mutation de sociétés nomades avec son corollaire d’insatisfaction parmi une jeunesse désœuvrée. Partout, le sentiment de délaissement est palpable, comme le montra de manière anecdotique une levée de drapeaux maliens dans une petite ville des confins mauritaniens en 2007.
  • Sahara occidental : Le Maroc déjugé à nouveau par Ban Ki-moon

    Les fils de Sion ne pourront rien pour le roi
    Après avoir été longtemps chouchouté par certaines démocraties occidentales (C’est le cas notamment de la France et de l’Espagne), le Maroc s’est mis depuis peu à collectionner les camouflets diplomatiques dans le dossier du Sahara occidental. Et le dernier en date lui a été infligé par le secrétaire général des Nations Unies, Ban Ki-moon.
    Celui-ci ne s’est pas empêché, en effet, d’exprimer ouvertement ses divergences avec le Maroc sur la question. M. Ban Ki-moon n’a ainsi rien trouvé de mieux pour le faire que de réitérer sa confiance à l’américain Christopher Ross, personnalité dont Rabat réclamait justement la tête.
    Ce n’est pas tout. Pour enfoncer le clou, le SG de l’ONU a nommé un allemand à la tête de la Minurso. Et pas n’importe lequel ! Il s’agit du très expérimenté Wolfgang Weisbrod-Weber. Celui-ci remplacera l’Egyptien Hany Abdelaziz dont la mission s’était terminé le 30 avril dernier. Diplomate chevronné, M. Weisbrod-Weber s’était distingué auparavant en dirigeant notamment la mission de l’ONU chargée de l’organisation du référendum qui a donné l’indépendance, en 1999, au Timor oriental. Cette élection historique avait permis de mettre fin à plus de 35 ans d’occupation indonésienne. Le Front Polisario a longtemps plaidé pour une transposition de ce modèle au Sahara.
    La position de M. Ban Ki-moon a été exprimée lors d’un point de presse, vendredi à New-York, par Martin Nesirky, porte-parole du SG des Nations-Unies. Elle a été donnée en réponse à une question sur les critiques du chef de la diplomatie espagnole, José Margallo au travail du médiateur américain. Le jeudi 21 juin à Rabat, José Margallo a estimé qu’« il serait pertinent que l’émissaire spécial sur le dossier (Sahara, ndlr) s’intéresse aux thèmes centraux et non aux thèmes accessoires ».
    Ne partageant nullement cette position, Martin Nesirky a rappelé que «le secrétaire général précise que durant les rounds de négociations informelles, son envoyé a donné diverses opportunités aux parties pour débattre de thèmes centraux mais jusqu’à présent les parties n’ont pas bougé de leurs positions initiales».
    Algérie1, 29/06/2012
  • Selon l’AFP, les algériens sont reconnaissables à leur teint plus clair

    Terrorisme et désinformation 
    La désinformation, voire l’intox fait souvent bon ménage avec le terrorisme, dont elle est souvent même l’une des forces de frappes. Mais là où le bas blesse c’est quand une grande agence d’information se prête à ce jeu malsain et croit voir des «jihadistes algériens» tout frais débarqués hier vendredi à Gao venus en renfort «aux islamistes qui contrôlent la ville après en avoir chassé deux jours plus tôt les rebelles touareg du Mouvement national pour la libération de l’Azawad (Mnla)». 
    Pour seule source de ce « scoop » repris allégrement et sans le moindre recoupement par des journaux électroniques, la « grande » AFP a recours a viel artifice d’agence de presse et cite de « sources concordantes», pour donner crédibilité et force à son affirmation. Mais là ou la désinformation atteint des sommets c’est lorsque l’agence de presse, porte voie de la France écrit : «Deux témoins ont affirmé avoir vu vendredi à Gao ces jihadistes algériens, reconnaissables à leur peau plus claire que celle des Maliens des communautés arabe ou touareg, et à leur tenue afghane. Ils étaient dans des véhicules pickup quasiment neufs, d’après ces témoins.» 
    Ainsi nous autres algériens serions reconnaissables a notre teint plus clair. Nous sommes des blancs en somme. Mais en quoi un algérien serait-il plus reconnaissable à son teint clair qu’un marocain ou un mauritanien ? C’est dire le peu de sérieux avec lequel l’information en provenance du Sahel et véhiculé par des médias occidentaux autoproclamés «objectifs» et grands professionnels est sciemment orientée. Sciemment orientée contre l’Algérie que l’on veut voir coûte que coûte impliquée militairement dans le bourbier malien. C’est pourquoi il est malheureux et dangereux que des medias nationaux et notamment un site électronique en vogue, a qui il est vrai l’AFP consent des faveurs, se fassent le relais de cette propagande distillée contre Algérie.
    M. B.
    Le Courrier d’Algérie, 39/06/2012
  • États-Unis : l’OIT salue la réforme du système de santé, déclarée constitutionnelle

    29 juin 2012 – Aux États-Unis, la loi réformant le système de santé, qui vient d’être déclarée constitutionnelle par la Cour suprême, peut grandement contribuer à étendre la couverture médicale, dont sont privés environ 30 millions de personnes dans ce pays, a estimé vendredi l’Organisation internationale du Travail (OIT).
    « La nouvelle législation peut certainement aider les personnes qui n’ont pas accès à des soins de santé et va complètement dans le sens des efforts que l’OIT déploie pour universaliser la protection sociale », s’est félicitée le Dr Xenia Scheil-Adlung, Coordinatrice des politiques de santé au sein du Département de la sécurité sociale de l’OIT.
    La décision que vient de prendre la Cour suprême des États-Unis pour valider la loi sur l’assurance-maladie du Président Barack Obama a suscité un débat public passionné dans tout le pays.
    «Les États-Unis étaient à la traine par rapport à beaucoup d’autres pays en matière de couverture de santé de sécurité sociale, surtout en cette période où la crise économique n’a fait qu’accroître les besoins», a rappelé le Dr Scheil-Adlung.
    L’assurance santé – qui est tout l’enjeu de cette nouvelle loi américaine – est le premier pilier de ce que l’OIT définit comme le « socle de protection sociale », c’est-à-dire un ensemble de droits fondamentaux que les États doivent garantir dans le domaine de la protection sociale.
    L’OIT a récemment adopté une nouvelle recommandation internationale sur les socles de protection sociale. Le Dr Scheil-Adlung a par ailleurs estimé que la controverse soulevée par la loi sur le système de santé aux États-Unis est réalité une bonne chose.
    « La nouvelle recommandation de l’OIT établit clairement que les besoins en matière de protection sociale doivent être déterminés au niveau national et doivent être discutés avec l’ensemble des parties concernées, y compris la société civile. Le débat actuel qui se déroule aux États-Unis autour de la protection sociale peut être bénéfique à cet égard », a-t-elle précisé.