Année : 2012
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Enquête : Areva en Afrique ou la loi de la jungle
Depuis la fermeture de la dernière mine d’uranium en France durant l’année 2001, l’Afrique reste aujourd’hui indispensable au fonctionnement de son parc électronucléaire. Avec le soutien de l’État, jusqu’à présent actionnaire majoritaire, le groupe Areva y poursuit une activité lucrative dans un climat d’omerta et d’ingérences politiques. Au mépris de l’environnement et des populations qui en paient le prix fort.Présent dans une centaine de pays, Areva dispose de la maîtrise de l’ensemble de la chaîne du nucléaire : exploitation de l’uranium, enrichissement et retraitement, ingénierie, fabrication de réacteurs et de systèmes de contrôle, maintenance. Ce « fleuron de l’industrie française » naissait le 3 septembre 2001, de la fusion de deux acteurs majeurs du secteur de l’énergie nucléaire : la Cogema (Compagnie générale des matières nucléaires) à laquelle le Commissariat à l’énergie atomique transférait en 1976 ses activités d’exploitation minière et d’enrichissement de l’uranium ; le second, Framatome, spécialisé depuis 1958 dans la fabrication de chaudières pour centrales nucléaires. Tout est en place pour la poursuite de l’exploitation de l’uranium, avec le soutien de l’Etat français et l’appui des réseaux de la Françafrique aux méthodes bien huilées.Mais l’histoire d’Areva ne commence pas en 2001, et se présente bien davantage comme le prolongement du développement du nucléaire en France et de l’institution chargée de le promouvoir : le Commissariat à l’énergie atomique, impulsé en 1945 par Charles De Gaulle, dans le but de susciter la recherche et d’obtenir la maîtrise de l’arme nucléaire. Les matières premières, l’uranium en particulier, deviennent une priorité pour la France qui se tourne vers l’Afrique. Mais comme on le verra par la suite, le nucléaire civil, destiné à la production d’électricité, est à l’origine d’autres dangers dont les populations des pays producteurs feront les frais.Le premier gisement d’uranium important a été découvert à Mounana au Gabon en 1956, alors colonie française de l’Afrique équatoriale. L’exploitation démarre en 1961 et se poursuivra pendant près de quarante ans, parfois sous la menace des armes, comme ce fut le cas lors du déclenchement de l’une des premières grèves des mineurs en 1965 après un accident mortel. Au total, plus de 26 000 tonnes du précieux métal ont été extraites, non sans laisser des traces.La population cohabite toujours avec les effets radioactifs de l’uranium, par inhalation de l’air, absorption d’eau et d’aliments, et dans de nombreux logements construits avec des remblais provenant de l’ancienne mine. Deux millions de tonnes de déchets radioactifs ont été déversés dans les cours d’eau et quatre millions dans les carrières abandonnées exploitées par la COMUF (Compagnie des mines d’uranium de Franceville), filiale gabonaise de la COGEMA, « ancêtre » d’Areva.Ancien directeur diocésain de Caritas, l’abbé Bruno Ondo nous a apporté son témoignage : « Treize ans après la fermeture du site de Mounana, les riverains et les anciens mineurs en subissent toujours les conséquences. Les zones radioactives se trouvent à l’intérieur du champ d’activité des populations, là où les habitants viennent tremper le manioc, où elles vont pêcher, à proximité des habitations. Le prix véritable de l’uranium est celui payé par les populations. » La COMUF avait mandaté le laboratoire français Algade, une ex-filiale de la COGEMA, pour l’assister dans la surveillance radiologique à Mounana sous le contrôle du CNPPRI (Centre national de prévention et de protection contre les rayonnements ionisants). Mais il s’avère que le scénario de la COMUF, présenté depuis 2008, est en retrait de la réalité, ne prend pas en compte toutes les expositions et ne se présente pas en adéquation avec celui du CNPPRI. « Le manque d’informations concernant la situation radiologique est inacceptable », poursuit Bruno Ondo. « Depuis dix ans, cette surveillance est menée par la COMUF et le CNPPRI, mais ni les autorités locales ni les populations, premières concernées, n’ont vu le résultat de ce suivi. Ce qui fait lever des soupçons légitimes sur des déclarations qui se veulent rassurantes. » Où l’on retrouve une tradition d’omerta et de mépris des populations qui est une constante d’Areva.LE VERITABLE PRIX DE L’URANIUM EST CELUI PAYE PAR LES POPULATIONSAu Niger, l’exploitation d’Arlit était lancée en 1966. Situé entre le Sahara et le Sahel, dans la région d’Agadez, capitale du peuple touareg, le site a permis d’extraire à ce jour plus de 100 000 tonnes d’uranium. En 2008, le chiffre d’affaires d’Areva était de 13,2 milliards d’euros, cinq fois le PIB du Niger. Mais pour l’ancienne colonie française, c’est une véritable catastrophe environnementale, sanitaire et sociale. Accumulation des déchets, pollution des sols, de l’air et de l’eau… Areva affirme qu’elle « met en œuvre tous les moyens disponibles pour limiter l’exposition au risque » (Areva : Nos dix engagements) et se prévaut d’un rapport de l’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRNS), organisme dont le manque d’indépendance à l’égard de l’exécutif français a été plusieurs fois épinglé. L’accès aux soins est assuré par Areva, dont les médecins ne détectent pas, étrangement, des pathologies liées aux radiations. C’est aussi l’épuisement des nappes aquifères, puisqu’Areva pompe, en plein désert, la nappe du Tarat. Depuis 1966, 270 milliards de litres d’eau ont été utilisés à Arlit et Akokan, l’autre ville minière, et des millions de litres d’eau continuent à être utilisés quotidiennement.Cinquième producteur d’uranium, le Niger fait partie des pays les plus pauvres du monde et l’espérance de vie y dépasse à peine 50 ans. Le bénéfice annuel d’Areva tourne autour de 770 millions de dollars, tandis que le budget du Niger est de 320 millions de dollars.Areva représente une présence industrielle dans quarante-trois pays et un réseau commercial dans une centaine de pays. Mais dans une logique insatiable de profits, la société rachetait à prix d’or (2,5 milliards de dollars), en 2007, la société canadienne UraMin, qui lui ouvrait des nouveaux gisements en Afrique. UraMin, rebaptisée Areva Resources Southern Africa, est immatriculée à l’ombre du paradis fiscal et judiciaire des îles Vierges britanniques, classé parmi les plus opaques et les plus nocifs. Etonnant pour un groupe qui se déclare au-dessus de tout soupçon. Curieusement, le titre d’UraMin avait vu sa valeur multipliée par quatre durant les six mois ayant précédé l’offre d’Areva… D’où les soupçons qui ont coûté en juin 2011 son poste à Anne Lauvergeon, PDG du groupe depuis 2001. Pour la petite histoire, c’est elle qui a choisi le nom d’Areva, inspirée par l’abbaye d’Arevalo en Espagne. On peut dire qu’elle aura caché jusqu’au bout son côté mystique. Les promesses de l’achat d’UraMin sont pour l’instant au point mort. Fin 2011, arguant des difficultés du marché après l’accident de Fukushima, Areva décidait le gel de ses projets miniers en Centrafrique, en Namibie et même à Imouraren au Niger, particulièrement prometteur, provoquant la colère des chefs d’Etat,… pour renforcer ses positions au Kazakhstan, en Jordanie, au Maroc ou en Mongolie.En 2007, Nicolas Sarkozy se rendait à Tripoli, officiellement pour « resserrer les liens entre les deux pays ». Outre des accords militaires tenus secrets, la France promettait à Kadhafi la fourniture par Areva d’un réacteur nucléaire, officiellement pour dessaler l’eau de mer. Mais comme le déclarait Jacques Attali (« Economie et apocalypse, trafic et prolifération nucléaire », Fayard, 1995) : « Il n’y a pas de distinction valable possible entre les matières nucléaires militaires et civiles (…) Le caractère dual de presque toutes les technologies permet de vendre des savoir-faire ou des technologies en feignant de croire aux intentions pacifiques du client. » La vente de centrales se poursuit…« Le nombre d’Etats nucléaires pourrait être d’une vingtaine dans trente ans », annonçait un rapport de la Délégation aux affaires stratégiques remis le 20 avril 2011 au ministère de la Défense. La multiplication des risques nucléaires, comme la déstabilisation et l’enfoncement dans la dette des pays africains, devraient rassembler largement face à la stratégie d’Areva, entreprise constituée à plus de 80% de capitaux publics.L’INDEPENDANCE ENERGETIQUE, A QUEL PRIX ?Au moment où était commémoré en 2011, à grands renforts de discours humanistes, le cinquantenaire des indépendances africaines, perdurait un système hérité de la domination coloniale : soutien militaire, diplomatique et financier apporté aux dictatures et régimes autoritaires qui, en retour, favorisent un accès privilégié aux ressources naturelles. Le tout assaisonné de violence, affairisme et corruption.Le groupe Areva symbolise à lui seul le poids des réseaux de la Françafrique qui ont toujours su saborder les dynamiques démocratiques africaines. Ses mines nigériennes représentent toujours un tiers de sa production d’uranium, tandis que le pays est enfoncé dans la dette. Une lampe sur trois est éclairée en France grâce à l’uranium nigérien, mais la plupart des Nigériens n’ont pas l’électricité. Elle n’est pas produite localement, mais importée du Nigéria pour une minorité.Le mythe de l’indépendance énergétique française a un prix. Et ce prix est celui payé par les populations, spoliées de leurs terres, atteintes dans leur santé, leur environnement, leur espoir dans un devenir meilleur. L’eau elle-même, indispensable à la vie, est polluée, et la surexploitation de la nappe phréatique a contribué à la désertification de la zone d’Arlit au Niger en pays touareg.L’enlèvement de cinq Français fin 2010, sur le site même, n’est sans doute pas étranger à la frustration des populations locales et au partage des bénéfices liés à l’exploitation de l’uranium. Force est de constater que le débat de fond est évité et Areva pas égratignée le moins du monde. Contrats dont certaines clauses sont tenues secrètes, négation des risques sur le long terme, une constante des industries extractives… qui évoque irrésistiblement l’exploitation des gaz et huiles de schistes qu’on entend nous imposer. Le marché n’a pas de frontières, il serait bon de nous en souvenir.- GoliasLes mines d’uranium tuentPour chaque tonne de minerai d’uranium utilisable, il faut jusqu’à 2000 tonnes de déblai radioactif rejeté dans l’environnement. Le radon, gaz radioactif libéré lors de l’extraction, touche la santé des mineurs et des habitants autour des sites.En Allemagne, l’exploitation des mines de la Wismut constitue un exemple typique. En raison de la forte contamination radioactive, on a enregistré des taux de cancers particulièrement élevés. Pas moins de 7000 cas de cancer du poumon ont été attestés et on estime à plus de 20 000 les victimes reconnues de l’extraction de l’uranium.En Afrique, il est difficile d’établir des estimations en raison du manque de statistiques et du climat d’omerta entretenu. Mais les conséquences sanitaires sont catastrophiques. Alors qu’Areva prétend avoir mené des opérations de décontamination sur le site d’Arlit au Niger, des échantillons, prélevés et analysés par la Commission de recherche indépendante sur la radioactivité (Criirad) ont révélé des chiffres deux mille fois supérieurs à la normale. Sans cesse repoussée depuis 2009, la gigantesque mine à ciel ouvert d’Imouraren reproduirait les mêmes conditions d’exploitation qu’à Arlit, mais en pire, compte tenu de son étendue. Areva montre des velléités de retour au Gabon où les conséquences de l’exploitation des mines de Manouna ont laissé des traces dont souffre encore aujourd’hui la population.En Centrafrique, le projet d’exploitation de la mine de Bakouma, censé être relancé après l’achat d’UraMin en 2007, est gelé. Tout comme celui de Namibie, qui avait déjà alimenté la France en aluminium lorsque le pays était colonisé par l’Afrique du Sud au temps de l’apartheid… en parfaite contradiction avec les résolutions de l’ONU et la condamnation de la Cour internationale de justice, des transactions commerciales qui impliqueraient une reconnaissance de cette occupation. Le cynisme et le contournement des lois et règles de sécurité ne sont pas franchement une nouveauté.Sur le site de Trekkopje en Namibie, la teneur en uranium est très faible et ce sont des centaines de millions de roches qu’il faudrait traiter chimiquement, et plus la concentration en minerai est faible plus la pollution est importante. Si l’exploitation de l’une des plus grandes mines à ciel ouvert se concrétisait, ce serait l’annonce d’un nouveau désastre sanitaire et environnemental.Eva LacostePambazuka News, 04/07/2012 -
Le Plan De François Hollande Pour L’Afrique
L’Elysée veut relancer sur d’autres bases les relations de la France avec l’Afrique. Et lutter contre le recul de l’influence française sur ce continent en pleine croissance.Semaine à forte tonalité africaine pour François Hollande. En l’espace de cinq jours, pas moins de trois chefs d’Etat vont défiler dans son bureau : le Guinéen Alpha Condé, le Gabonais Ali Bongo et le Sénégalais Macky Sall. Dans les semaines qui ont précédé, trois autres visiteurs de marque ont déjà été reçus : le roi Mohammed VI du Maroc, le Béninois Boni Yayi, président en titre de l’Union africain (UA), et le Nigérien Mahamadou IssoufouTous — à l’exception de ce dernier et de Condé, qui fréquentaient Hollande au sein de l’Internationale socialiste — viennent découvrir un homme qu’ils connaissent peu, ou pas du tout, et s’enquérir de sa politique en direction de l’Afrique. A l’Elysée, on la résume en un mot : « normalité ».Changement de méthodes« Nous n’avons pas vocation à gérer seuls les dossiers africains, le ministère des Affaires étrangères est là pour ça. », indique-t-on à l’élysée. Placés sous l’autorité du conseiller diplomatique Paul Jean-Ortiz, les deux conseillers Afrique , Hélène Le Gal et Thomas Mélonio alertent néanmoins le président dès qu’ils le jugent nécessaires. Mais les dossiers africains ne seront pas traités différemment de ceux des autres continents. Pour marquer la césure avec la période où Claude Guéant était à l’Elysée, le nouveau secrétaire général, Pierre-René Lemas, ne devrait pas effectuer des missions à l’étranger à la place des ministres. La « cellule Afrique » de l’Elysée, qui connut ses plus belles heures sous les septennats de François Mitterrand et de Jacques Chirac, a donc été officiellement « désarmée » au profit du Quai d’Orsay. Même si Le Gal et Mélonio occupent ses bureaux historiques au 2, rue de l’Elysée.Fabius et Canfin aux commandesIl incombe désormais au ministre des Affaires étrangères, Laurent Fabius, et à son ministre délégué au Développement (nouvelle appellation de la Coopération), l’écologiste Pascal Canfin, de faire passer dans la réalité les principes énoncés par François Hollande : bonne gouvernance des partenaires africains — « pas d’ingérence mais une exigence » —, pacte de croissance, stabilité. Les intermédiaires, chers à la Françafrique, n’ont officiellement plus de raison d’être. « Il peut y avoir encore de mauvaises habitudes, notamment de régimes autoritaires, reconnaît Denis Pietton, le directeur de cabinet du Quai d’Orsay, mais cette période est clairement révolue. » Adossé à la Direction générale de la mondialisation et à l’Agence française de développement, Pascal Canfin entend bien mener en direction de l’Afrique, « continent émergent de demain », une politique de développement « pleinement justifiée par les chiffres », tout en menant une bataille contre les paradis fiscaux où sont détournées d’énormes masses financières destinées à l’Afrique.L’a priori favorable des AfricainsLes responsables politiques africains observent pour l’instant avec satisfaction les nouvelles dispositions affichées par Paris. Tout en faisant poliment remarquer que la France n’est plus en position de force. « Cette nouvelle vision de la coopération ne doit pas être seulement politique. Les relations économiques de la France ont beaucoup reculé », avertit Ibrahima Sall, le ministre de l’Education du Sénégal. « On veut une politique gagnant-gagnant », renchérit le président guinéen, Alpha Condé. Tout en observant que « François Hollande a les mains libres car lui n’a jamais touché d’argent de l’Afrique ».PHILIPPE MARTINAT/LPLe Congolais, 3/07/2012 -
Un journaliste de France 2 confond le Roi Albert II avec Hassan II
« Nous sommes dans Tournai. Il y a un monde fou. Notamment, sa Majesté le Roi, Hassan II », a déclaré Jean-René Godart, le journaliste sportif de France 2, alors qu’il commentait l’arrivée des coureurs du Tour de France à Tournai ce mardi.Si le Roi Albert II était bien à Tournai pour assister à l’arrivée de cette deuxième étape du Tour de France, c’est loin d’être le cas du Roi Hassan II. Ce serait difficile. Hassan II a régné sur le Maroc pendant 38 ans avant de décéder le 23 juillet 1999. Mohammed VI lui a succédé.Le commentaire du journaliste peut être réécouté dans son résumé de l’étape du jour sur internet (avancez jusqu’à 5’30 »).C. B.RTBF, 3/07/2012 -
La police marocaine expulse un militant de gauche tunisien
24 heures après son arrestation à Casablanca, Aymen El Bhiri, un ressortissant tunisien, militant associatif et membre du parti communiste ouvrier tunisien, a été expulsé lundi en début d’après-midi vers la Tunisie. Ce serait ses visites aux sièges du parti Annahdj Eddimocrati et l’AMDH qui expliquent cette expulsion.Ayman El Bhiri a été expulsé du Maroc, »en application d’une décision prise par les autorités administratives de la Wilaya du Grand Casablanca », rapporte l’agence MAP, qui cite une source proche de la préfecture de police de Casablanca. » Cette mesure, qui se base sur les dispositions légales relatives au séjour et à l’entrée des étrangers au Royaume, a été exécutée via l’aéroport international Mohammed V de Casablanca », précise la même source.L’expulsion d’El Bhiri, membre du parti communiste ouvrier tunisien (PCOT) suscite des interrogations dans les milieux associatifs au Maroc. Le militant tunisien, en séjour touristique, a été arrêté dimanche à Casablanca au cours d’une marche de protestation de chômeurs marocains. Ali Jallouli, également membre du PCOT, a indiqué à la radio »mosaïque FM » que l’arrestation et l’expulsion de Bhiri du Maroc étaient liées probablement à des visites qu’il avait effectué dimanche aux sièges du parti Ennahdj Eddimocrati (gauche radicale) et de l’association marocaine de défense des droits humains (AMDH). Il s’est interrogé par ailleurs sur cette expulsion, affirmant qu’à Tunis, »on réserve un bon accueil aux marocains ».
Très critiques sur la politique sociale des différents gouvernements et particulièrement sur les droits humains, y compris au Sahara Occidental, Ennahdj et l’AMDH ne sont pas en odeur de sainteté chez les services de sécurité. L’expulsion du militant tunisien survient près d’un mois après la visite à Tunis du chef du gouvernement marocain. A cette occasion, »le niveau distingué des relations fraternelles entre les deux pays » avait été souligné par les deux parties. Le parti Annahdj Eddimocrati avait donné l’alerte en parlant de l’enlèvement du militant tunisien dimanche 1er juillet, devant le siège du parti à Casablanca par des « éléments inconnus en tenue civile » qui ont refusé de « décliner leur identité ». Le communiqué indiquait aussi que le militant Ayoub Zerad qui était avec le tunisien avait agressé au vu et au su des passants. Ayman El Bhiri était présent à Casablanca pour assister au 3ème congrès du parti Annahdj Eddimocrati.
Maghreb Emergent, 2/07/2012 -
Sire, le racisme anti-noir prospère au Maroc, c’est pourquoi j’irai manifester le 10 juillet !
Sire Mohammed VI, dans la plupart de vos discours, vous ne dérogez pas à une tradition autrefois consacrée par votre père : l’éloge de l’unité africaine dont il fut un partisan convaincu. Et ceci malgré le retrait du Maroc de l’Union Africaine suite à la reconnaissance du Sahara occidental.Eh bien Sire, permettez-moi de vous dire que votre propre société est en décalage complet avec cette grande tradition qui a permis pendant longtemps aux Africains du Maghreb et du sud du Sahara de s’appeler “frères” malgré le passé esclavagiste douloureux. En effet, qu’il est loin ce temps où nous combattions ensemble l’envahisseur colonial, aussi bien dans l’Aïr que dans le Hoggar, ou sous les tropiques où votre père soutenait Patrice Lumumba au Congo, l’Union des Populations du Cameroun, etc. Votre société et votre population accueillaient chaleureusement alors les exilés politiques et leurs enfants qui fuyaient la cruauté du colon. Je n’irai même pas jusqu’à parler de la coexistence pacifique entre Arabes et Noirs lorsque le sultanat du Maroc était le vassal de l’empire du Ghana dirigé par des Noirs !Aujourd’hui, cette parenthèse enchantée où l’union des progressistes Arabes et des Noirs s’est faite dans un mélange harmonieux, est bel et bien terminée. Votre société ressort des mots et des attitudes qui renvoient le Noir à sa condition d’esclave que les razzias arabes pourchassaient. Les mots “Hartani” -homme libre de second rang – ou “aâzi” – sale nègre – ont repris de la vigueur. Les Noirs qu’ils soient marocains ou pas, subissent cette stigmatisation inhumaine. Ceux qui en prennent plus pour leur grade, ce sont les migrants et les étudiants subsahariens à qui on jette des pierres. Ces derniers sont complètement isolés à la Cité Internationale Universitaire de Rabat. Selon la Confédération des Etudiants et Stagiaires Africains au Maroc (CESAM), ils ne partagent pas les mêmes locaux que les étudiants “blancs” marocains. Les insultes sont régulières, les crachats insupportables quotidiens. Les attaques physiques se multiplient entraînant parfois des morts.Sire, comment s’étonner de ces comportements sauvages lorsque votre si beau pays n’a pas aboli officiellement l’esclavage ? Comment s’étonner lorsque de génération en génération, se transmet ce sentiment de supériorité issu de l’esclavage ?Sire, le racisme anti-noir prospère car le travail d’éducation et de lutte que mène les associations des droits de l’homme n’est pas assez soutenu. L’Association Marocaine des Droits Humains a même récemment mis en cause l’Etat marocain pour sa stigmatisation des Noirs. Le 14 mai dernier, Amadou, jeune Malien a été tué, poignardé de plusieurs coups de couteaux suite à une altercation avec l’un de vos sujets dans une épicerie. Le racisme anti-noir prospère parce que vos médias font tout pour le minimiser. Il y a peu, la chaîne de télé 2M a organisé enfin un débat sur la question, mais peine perdue. Des passages entiers ont été censurés, notamment ceux où il y a eu des plaintes.Même quand on est un Noir en transit à Casablanca, on se rend compte du mépris avec lequel les douaniers vous regardent, vous fouillent et vous suspectent juste en raison de votre couleur de peau et d’une histoire douloureuse pour les Noirs, marquée par des razzias esclavagistes.L’image du Maroc depuis plusieurs mois se dégrade en Afrique Noire et dans le monde car au lieu de prendre le problème à bras le corps, il est complètement nié par les institutions socio-politiques de votre pays. Aujourd’hui, on ne parle plus de crachats, d’insultes ou de stigmatisation ; aujourd’hui, on parle bien de morts.C’est pourquoi Sire, partisan du retour du Maroc dans l’Union Africaine, je répondrai à l’appel de SOS Migrants en Belgique et j’irai manifester le 10 juillet prochain à Bruxelles à 18h devant votre ambassade – 29 boulevard St Michel (métro Montgomery) -, pour dénoncer l’impuissance du pays sur lequel vous régnez à considérer les Noirs comme des humains.Et j’invite toutes les personnes éprises de liberté et de respect pour les droits humains à faire comme moi.TOUS CONTRE LE RACISME ANTI NOIR AU MAROC, MARDI 10 JUILLET A 18h DEVANT L’AMBASSADE DU MAROC – 29 BOULEVARD SAINT-MICHEL (METRO MONTGOMERY) !Blog de Soiresse Njalla Kalvin, 2/07/2012 -
« L’Etat sahraoui indépendant, est la solution », thème de l’université d’été des cadres de la RASD
BOUMERDES- Le Premier ministre de la République arabe sahraouie démocratique (RASD), M. Abdelkader Taleb Omar, a procédé lundi à l’université M’hamed Bougera de Boumerdes, à l’ouverture de la 3ème université d’été des cadres de la RASD et du Front Polisario.Organisée cette année sous le nom du défunt président algérien Ahmed Ben Bella, cette 3ème université du genre, tenue sous le signe « l’Etat sahraoui indépendant, est la solution », se poursuivra jusqu’au 15 du mois, avec la participation de près de 400 cadres et dirigeants du Front Polisario et de membres du gouvernement sahraoui.L’inauguration des travaux de cette université d’été a été marquée par une allocution du Premier ministre sahraoui qui a annoncé l’ouverture officielle des travaux de cette manifestation, suivie par celle du président du Comité algérien de solidarité avec le peuple sahraoui, M. Mehrez Lamari.L’occasion a aussi donné lieu à la présentation d’interventions et de témoignages vivants par une cinquantaine de militants sahraouis, issus notamment de villes du Sahara occidental sous occupation marocaine.Une série de communications sur des thèmes liés à la politique et aux droits de l’homme est portée au programme de cette rencontre, dont une conférence du professeur M’hend Berkouk sur « La situation au Sahel et son impact sur la région » et une autre de M. Kamel Rezzag Bara sur « La société civile : c’est quoi ? et comment la gérer ».APS, 2/07/2012 -
Najat Vallaud-Nelkacem : une déclaration d’intérêt incomplète
Par Olivier QuaranteDans sa déclaration d’intérêts, Najat Vallaud-Belkacem n’a pas mentionné son appartenance très récente au Conseil de la communauté marocaine à l’étranger. Pourquoi ?Comme les autres ministres du Gouvernement Ayrault, Najat Vallaud-Berlkacem, devenue ministre des droits des femmes et porte-parole du Gouvernement, doit remplir une « déclaration d’intérêts ». La sienne signée le 22 mai dernier a été mise en ligne et est accessible à tous. (Ici)Ce document vise à réguler des engagements qui pourraient s’avérer être contradictoires.Chose étonnante, la déclaration d’intérêts, datée du 22 mai 2012, de Najat Vallaud-Belkacem, ne mentionne pas son appartenance de quatre ans au Conseil de la communauté marocaine à l’étranger, entre décembre 2007 et décembre 2011 semble-t-il (soit à la suite de sa démission, soit à la suite de l’extinction de son mandat de quatre ans).Ce lien démontre que Najat Belkacem était membre en 12/2007, au moment de la création du CCME.Cette instance voulue et créée par Mohamed VI, a pour but d’assurer le lien entre le pays d’origine (le Maroc) et ses ressortissants ou doubles-nationaux marocains.On peut ainsi lire dans un communiqué officiel du 21/12/2007 que : -
La ministre Belkassem-Vallaud ment dans sa déclaration de conflits d’intérêts
Dans un document officiel du gouvernement français sur les déclarations de conflits d’intérêts présentée par la ministre Najat Vallaud- Belkassem no figure pas son activité en tant que membre du Conseil de la Communauté Marocaine à l’Etranger, créé par le roi Mohamed VI le 21 décembre 2007.
Cependant, Mme Vallaud-Belkassem n’a pas soufflé un traître mot sur son dévouement aux désirs du roi du Maroc qui veut faire de la France sa base-arrière pour mater les sahraouis et semer l’instabilité dans la région dans le but de s’accaparer du riche territoire du Sahara Occidental, ancienne colonie espagnole envahie par le Maroc en 1975 et 1979.Pour rappel, Rabat a conditionné ses relations internationales au soutien à ses ambitions expansionnistes au Sahara Occidental. Non sans raison, grand nombre de dignitaires français possèdent des propriétés privées de luxe au Maroc. Belkassem doit y en avoir les siennes. Mais, qui va y enquêter?DÉCLARATION D’INTÉRÊTSMEMBRES DU GOUVERNEMENTMme Najat VALLAUD-BELKACEMMinistre des droits des femmes et porte-parole du GouvernementI – Responsabilités exercées en sus des fonctions ministérielles– fonctions électives ;– autres responsabilités (par exemple, dans le secteur associatif)– conseillère municipale, ville de Lyon– conseillère générale du Rhône– Vice-présidente du Mouvement Européen – France (démission en cours)II – Instruments financiers actuellement détenus par le membre du GouvernementLes parts ou actions d’organismes de placement collectif (SICAV, FCP) ne sont pas à déclarer, sauf si elles se rapportent à un secteur d’activité particulier, précisément défini.Une participation ne doit être déclarée que si elle est supérieure à 5 000 euros ou à 5 % du capital de la structure concernée.Structure (société, établissement, organisme) Type d’investissement : NEANTLa gestion de ces instruments financiers est confiée, pendant la durée des fonctions ministérielles, à un intermédiaire agréé.V – Responsabilités et activités antérieures du membre du Gouvernement durant les trois dernières années précédant la nomination dans les fonctions ministérielles actuelles– responsabilités publiques ;– fonctions électives ;– activité(s) professionnelle(s) ;– autres responsabilités (secteur associatif ; participation aux organes dirigeants d’un organisme public ou privé ou d’une société…).– Adjointe au Maire de Lyon– Conseillère générale du Rhône– Conseillère régionale Rhône-Alpes– Chargée de mission au cabinet du maire de Lyon– Juriste, cabinet SCP Monod-Colin, avocat aux conseils– Vice-présidente du Mouvement Européen – FranceVI – Autres intérêts, notamment familiaux, que le membre du Gouvernement estime souhaitable de signaler.NEANTJe soussignée Najat VALLAUD-BELKACEM. :– certifie l’exactitude des renseignements indiqués dans la présente déclaration ;– m’engage, en cas d’évolution de ma situation personnelle ou des intérêts mentionnés dans les différentes rubriques, à modifier la présente déclaration ;– ai pris connaissance que cette déclaration sera rendue publique sur le site Internet du Gouvernement, à l’exception des informations indiquées aux rubriques III et IV.Fait le 22/05/2012Signature : Najat VALLAUD-BELKACEM -
Au Sahara occidental : un autre apartheid Marocain
Partout où vous allez au Sahara occidental depuis son nord non concerné par le conflit entre le royaume du Maroc et le Polisario, tous les sahraouis sont sous-traités avec animadversion et marginalisation méthodique.Quel est le complice de ces jeunes Sahraoui ?Rien d’autre que la revendication très civique de ce qu’ils ont de droit et défendent ardemment leur dignité et leur droit absolu de bénéficier des richesses de leur Sahara de façon équitable conformément aux droits universels reconnus et ratifier par le Maroc. Voir même rien que conformément à la constitution dite de tous les marocains dans l’esprit des normes par lesquelles le Maroc gère administrativement les territoires Sahraouis.De jour en jour les responsables marocains deviennent intransigeants face à la montée des masses de jeunes Sahraouis qui ne peuvent plus faire confiance dans l’état marocain.Ces jeunes ne peuvent que chercher des moyens pour se faire entendre. Aujourd’hui ceux du nord du Sahara n’ont pu faire que rejoindre leurs camarades à Laayoune capitale du Sahara occidental pour constituer une masse plus compacte espérant mieux réussir dans la dignité, en refusant la domestication qui est la condition sine quoi non pour que la gouvernance marocaine leur permet de bénéficier de rôle plus que secondaire dans leur propre territoire si riche dans tout les domaines.En tant que militant du nord du Sahara ayant subit des tortures des plus dramatiques et en tant que formateur des cadres enseignants qui endure encore de l’effet des atrocités des autorités du royaume du Maroc je crains pour les jeune du nord Sahara un sort encore plus horrible.Situation chaotiqueMa crainte n’est pas d’aujourd’hui car les autorités marocaines au Sahara détestent le Sahraoui vu la résistance et le progrès réalisé par le front POLISARIO malgré sa difficile situation. Alors que les liens tribaux s’enracinent dans le nord du Sahara, elles se vengent pour leurs propres plaisirs schizophrènes…Les tribus de Takna qui étaient jadis des maîtres dans leurs territoires nord Sahara aujourd’hui elles sont affaiblies par les autorités du Maroc bien épaulée par les forces du royaume et deviennent comme des réfugiés dans leur propre territoire. Leurs enfants comme des orphelins sans institutions protectrices et sans avenir… voguent errant dans tous les sens sans orientation sans éducation institutionnelle valorisants de leur être.Il s’agit donc d’un autre apartheid exterminant à l’insu de l’ONU et de la conscience internationale.C’est pourquoi je lance un SOS à tous ceux de bonne conscience Maghrébins, Européens, Asiatiques, Américains, Russes… pour nous aider à restituer notre région nord Sahraouie dans son vari cadre géo existentiel.C’est avec mon honneur que je vous signe l’objectivité, la légalité et la justesse de cet appel. Nous pensons déposés plainte à l’ONU et les grandes institutions internationales.Source : Alter-Info, 2/07/2012 -
Le Maroc tente de se replacer sur la carte sahélienne : Le nord du Mali sous l’ivresse fanatique des djihadistes
par Salem FerdiLa destruction du patrimoine religieux par les fanatiques d’Ançar Eddine apporte des arguments de plus en faveur des partisans d’une intervention armée au nord du Mali. Le Maroc saisit l’opportunité pour appeler à une intervention internationale pour contrer la politique algérienne de limitation de la réponse aux seuls « pays du champ » sahélo-saharien. Les réserves algériennes à l’égard d’une intervention militaire risquée sont appuyées par les Américains pour qui la priorité est de mettre de l’ordre au sud du pays et à Bamako.La situation au nord du Mali s’aggrave. De nouveaux actes de destruction ont ciblé d’autres mausolées de saints patrons dans la ville de Tombouctou. Les membres d’Ançar Eddine dans une sorte d’ivresse fanatique se sont attaqués à coups de burins aux mausolées situés dans l’enceinte du Djingareyber (sud). « Cela fait mal, mais on ne peut rien faire, les « fous » sont armés» raconte un témoin. Les habitants de Tombouctou assistent, dans l’impuissance, à la destruction de ce patrimoine religieux et culturel, classé récemment par l’Unesco pour mettre en garde contre les menaces qui pèsent sur lui. Une marche inexorable vers la destruction semble imprimée par des djihadistes frustres et bornés. Samedi, le porte-parole d’Ançar Eddine, à Tombouctou, Sanda Ould Boumama, affirmant agir au « nom de Dieu » a assuré que tous les mausolées, « sans exception » vont être détruits. Ces actes suscitent l’émoi. D’autant que les djihadistes islamistes ont pris le contrôle total du nord du Mali après la cuisante défaite infligée au MNLA à Gao. L’écrasement du MNLA qui a commis l’erreur stratégique de s’aliéner des soutiens internationaux en proclamant l’Etat de l’Azawad crée un déséquilibre qui alimente les inquiétudes. Et susciter des appels à des interventions urgentes. Rabat, avec un certain sens de l’opportunité politique, y a trouvé une possibilité de se remettre dans le jeu sahélien jusque-là réservé, sur insistance de l’Algérie, aux seuls « pays du champ ». Le Maroc a ainsi appelé les « Etats islamiques et la communauté internationale à une intervention urgente et conjointe pour protéger le riche patrimoine malien ». Sans préciser la nature de « l’intervention urgente », le Maroc relève « la gravité de la situation sécuritaire prévalant dans la région sahélo-saharienne et sur ses répercussions sur la paix et la stabilité dans toute la région» et appelle à une « action déterminante et une coopération sérieuse sur les plans régional et international» pour y mettre fin. A l’évidence, le Maroc trouve dans la dégradation incontestable de la situation une fenêtre d’opportunité pour tenter de contrer la volonté de l’Algérie de limiter la gestion de la crise sahélienne aux seuls « pays du champ » concerné.UNE ENTREPRISE «TROP LOURDE»Et de fait, hormis une réserve remarquable des Etats-Unis, la pression en direction d’une intervention armée a tendance à s’accroître. Vendredi, les dirigeants de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao), réunis à Yamoussoukro, ont de nouveau exhorté le Conseil de sécurité de l’ONU à autoriser l’envoi d’une force au Mali. Ils ont exprimé, pour la forme, leur préférence pour la négociation. Le point de vue des Américains est qu’une force de la Cédéao de 3300 hommes serait la bienvenue mais pour stabiliser le sud du Mali. Le secrétaire d’Etat adjoint US chargé des questions africaines, Johnnie Carson, a noté que le gouvernement de Bamako « n’a plus de force armée digne de ce nom et a perdu la moitié de son équipement quand il a quitté le Nord ». Une « éventuelle reconquête du Nord serait une entreprise très lourde pour la Cédéao » a-t-il souligné. L’option de l’intervention n’est pas franchement écartée mais, a souligné M. Carson, une éventuelle mission au nord du Mali « devrait être préparée très soigneusement et disposer de ressources en conséquence ». Pour lui, il faut répondre aux « demandes légitimes de la rébellion touareg et de soutenir des négociations avec des mouvements prêts à dialoguer avec Bamako », l’Aqmi et Ançar Eddine étant qualifiés de « dangereux et mortels ».LES MENACES DE BELMOKHTARDe son côté, Mokhtar Belmokhtar a envoyé un communiqué à l’Agence Nouakchott d’Information (ANI) où il explique le rôle d’Aqmi dans l’écrasement militaire des forces du MNLA à Gao. Se présentant comme une force qui voulait rétablir la sécurité, Belmokhtar affirme que l’action menée à Gao n’était pas destinée spécialement contre le MNLA. « L’usage de la force a été contraint et limité dans le temps et l’espace ». Cette mesure militaire « ne signifiait pas une déclaration de guerre contre une quelconque partie, ni contre les membres et les regroupements du MNLA comme le prétend un de ses dirigeants ». Ces explications sont assorties d’une mise en garde contre ceux qui collaboreront avec une force militaire appelée à intervenir dans la région. «Nous prévenons chacun devant la tentation de tirer profit» de la situation actuelle dans le nord du Mali «en collaborant avec les forces étrangères qui guettent la région que nous ne resterons pas les bras croisés et que nous agirons en fonction de la situation avec fermeté et détermination», a menacé samedi un de ses chefs, Mokhtar Belmokhtar dans un communiqué diffusé par l’Agence Nouakchott Informations (ANI), un média privé en Mauritanie. Le Mujao avait menacé vendredi de s’attaquer aux pays qui composeraient la force de 3 300 hommes dont l’Afrique de l’Ouest prépare depuis plusieurs semaines l’envoi dans ce pays. On perçoit chez les djihadistes une certaine appréhension à l’idée d’une intervention de la Cédéao ou d’autres forces étrangères. Pourtant, tous leurs actes semblent orientés vers une sorte d’appel à intervention. Entre l’apparente élimination du MNLA du circuit – qui peut être réversible en cas de soutien extérieur consistant – et les actes de destruction du patrimoine de Tombouctou, les incitations à l’intervention extérieure se renforcent. Le Maroc en profite, à peu de frais, pour appeler à l’internationalisation de la réponse.Le Quotidien d’Oran, 2/07/2012