Année : 2012

  • Iles Azores : le plan Ross refait son chemin

    L’île portugaise des Azores accueille du 3 au 6 juillet une rencontre entre sahraouis des deux côtés du mur de la honte érigé par le Maroc. Le rendez-vous s’inscrit dans le cadre des mesures de confiance accordées par les marocains et les sahraouis dans les négociations menées sous les auspices des Nations Unies. La première a eu lieu dans l’ile de Madeira du 12 au 16 septembre 2011 sur la culture sahraouie. Celle-ci avait été complètement ignorée par l’agence officielle MAP, ce qui n’est pas le cas pour la deuxième. Ironie du sort, peut-être parce qu’elle fait partie du plan de règlement conçu par l’Envoyé Spécial de l’ONU pour le Sahara Occidental, l’ambassadeur Christopher Ross. 
    En effet, la rencontre s’inscrit dans le cadre des mesures de confiance prévues par M. Ross pour instaurer la confiance entre les deux parties en conflit. Mais celui-ci, rappelons-le, a été répudié par Rabat le 13 mai dernier accusé de « partialité ». Seulement, la demande marocaine n’a pas été, jusqu’à présent, exaucé, puisque le Secrétaire Général de l’ONU, ainsi que le groupe appelé « Les amis du Sahara Occidental » ont exprimé leur soutien au chevronné médiateur onusien. 
    La relance du programme des mesures de confiance confirme les nouvelles répandues dans les couloirs de l’ONU, selon lesquelles celle-ci aurait convaincu les autorités marocaines de réviser leur décision sur le diplomate américain devant la difficulté de trouver une personnalité de son poids prête à accepter cette mission et l’absence de négociations pourraient déboucher sur des scénarios violents. Colin Powell l’avait déclinée dans le passé. 
  • « La révolution algérienne est notre source d’inspiration » (ministre sahraouie)

    Propos recueillis par Samira B.
    Que représente, pour vous et pour le peuple sahraoui qui lutte pour son autodétermination, la célébration de l’indépendance de l’Algérie ?
    Le 50e anniversaire de l’indépendance de l’Algérie est une grande joie pour tous les peuples épris de liberté, de justice et de fierté. Ce pays a toujours représenté l’appui et le soutien des peuples qui aspirent à la liberté. Il a aidé les révolutions palestinienne, sahraouie et tous les mouvements de libération à travers le monde.
    C’est pour toutes ces raisons que nous sommes là pour partager la joie des Algériens qui est aussi la nôtre parce que l’indépendance de l’Algérie a été la base de l’indépendance de plusieurs pays africains, un itinéraire qui s’achèvera bientôt, par celle du Sahara Occidental.
    Entre la lutte algérienne et celle des Sahraouis, y a-t-il des points communs ? 
    Evidemment. Il y a beaucoup de points en commun entre les deux révolutions notamment dans leurs débuts : manque de moyens financiers et d’armes, embargo médiatique, etc.
    Dans notre lutte pour l’indépendance, nous nous sommes inspirés de la lutte du peuple algérien sur plusieurs fronts. Il a mené une lutte armée mais il a notamment mené une guerre diplomatique et médiatique. La révolution algérienne disposait même d’une remarquable équipe de football qui la représentait dans les occasions sportives.
    Vous subissez un embargo médiatique. Que faites-vous pour le briser ?
    Nous n’avons pas beaucoup de moyens. Nous essayons toujours de faire avec ce que nous avons comme moyens de communication : radio, chaîne de télévision. Récemment, nous avons rajouté les réseaux sociaux comme Facebook et Twitter pour expliquer notre lutte aux internautes. 
    Nous avons compris que la presse n’est jamais neutre. Elle défend une cause précise d’une manière ou d’une autre. Nous étions très contents à la naissance de la chaîne satellitaire Al Jazeera. Mais nous avons compris par la suite qu’elle est dirigée et qu’elle exerce le même embargo que les autres chaînes de télévision.
    Que faites-vous pour faire entendre votre voix notamment en France ?
    A vrais dire, nous n’avons pas beaucoup d’espoirs en ce pays qui a toujours soutenu le Maroc. Nous avons un peu d’espoir en le président François Hollande, mais nous savons aussi que les choses ne changeront pas de la manière que nous le souhaitons. C’est au peuple français et à sa société civile que nous nous adressons pour leur demander d’exiger de leurs dirigeants d’être justes avec notre question.
    Les Français doivent connaître que leur intérêts ne sont pas avec le Maroc qui joue la carte de la pression des émigrants, du cannabis et de la pêche dans les eaux territoriales sahraouies.
    Horizons, 04/07/2012
  • La drogue marocaine, principal facteur d’instabilité au Sahel

    Le Maroc, aidé par ses lobbies, s’accroche à l’idée d’arriver, un jour, à diaboliser le Front Polisario en liant le mouvement de libération sahraoui au terrorisme et au trafic de drogue. 
    « C’est une énième manœuvre du régime marocain. Le monde entier est au courant d’une réalité que nul ne peut nier : c’est Mohammed VI qui parraine le marché des stupéfiants dans son pays. C’est grâce aux rentrées de la drogue que les dépenses du palais royal et autres sont garanties. Nous accuser de terrorisme est scandaleux», a affirmé Mariam Salek, ministre sahraouie de l’Enseignement dans une déclaration au journal Info-Soir en marge du deuxième jour des travaux de l’université d’été des cadres de la RASD qui se tient à Boumerdès. 
    «Devrions-nous rappeler au Maroc que les Sahraouis sont omniprésents dans les plus grandes villes marocaines ? Si on avait vraiment une relation avec le terrorisme, des kamikazes sahraouis auraient déjà ciblé des intérêts marocains. Les Sahraouis continueront à mener leur combat pour l’indépendance par des voix reconnues», a-t-elle ajouté. 
    Si « le gouvernement algérien s’attelle activement à lutter contre la drogue », selon les termes du rapport annuel du Département d’Etat américain sur la stratégie internationale de contrôle des stupéfiants, rendu public au mois de juin 2012, le Maroc est désigné par tous les rapports internationaux comme le principal fournisseur de cannabis dans le monde entier. 
    L’Europe et les pays de la région subissent de plein fouet la drogue marocaine, le Mali en premier degré, où les populations ont perdu toute sécurité à cause de la criminalité qui y règne due à des luttes de clans rivaux pour vendre la drogue marocaine et latino-américaine. 
    Le trafic de stupéfiants et le kidnapping sont la principale source d’approvisionnement des organisations terroristes présentes sur le sol malien. Le haschich marocain destiné à l’Europe traverse la méditerranée au bord de puissants hors bords ultra-rapides et de plus en plus sophistiquées. Celui destiné à l’Afrique du Nord et l’Asie traverse le mur marocain de défense qui s’étend le long du Sahara Occidental du Nord au Sud. Une autre partie est acheminée via les frontières maroco-algériennes. Le tout converge au Mali, où l’argent de la drogue règne en maître grâce à la corruption. 
    Le Maroc s’est mis sous la tutelle de la France pour réaliser ses rêves de devenir un jour le maître du riche territoire du Sahara Occidental et s’ériger en première puissance militaire et économique maghrébine. Le titre, pour l’instant, revient à l’Algérie, ce qui met les autorités marocaines dans tout leur état. Pour renverser la balance, Rabat est prêt à tout. Quitte à empoisonner le monde entier avec sa drogue. 
    Hassan II disait que la région du Rif dépendait du cultive du haschich pour survivre. Il a pu ainsi financer la guerre contre les sahraouis. Aujourd’hui, sa guerre s’est déplacé vers un lieu où les intérêts de la France sont menacés. La France, elle, ne lèvera pas le petit doigt pour mettre fin à ce fléau qui sévit dans tous les département de l’Hexagone. Pire encore, Gadhafi qui garantissait un certain contrôle de la situation en Azawad a été assassiné de la pire manière qui soit, pour des raisons inconnues. Sa disparition a infligé un sérieux coup à la lutte anti-drogue. 
    Le MUJAO, dernier né de la poudrière malienne est actuellement dirigé par un arabe de la ville de Gao (Nord-est du Mali) dénommé Sultan Ould Bady, trafiquant de drogue notoire dont le nom a été associé à des connexions sud-américaines et ouest-africaines.
  • Me Weyl : Le cas du sahara Occidental « une agression qui se perpétue ».

    Roland Weyl, avocat au barreau de Paris et 1er vice-président de l’Association Internationale des Juristes Démocrates, livre pour le site Nouvellesdusahara.fr son analyse du conflit du Sahara occidental dans une interview vidéo. Voici son point de vue sur un conflit alimenté par la France depuis 37 ans.

    « Le problème du Sahara Occidental n’est pas un problème de décolonisation. Le problème n’est pas que le Sahara Occidental gagne le droit de se séparer du Maroc. Le problème est que le Maroc doit en finir avec une agression. C’est une occupation. Ce qui s’est passé c’est qu’il y avait une colonisation espagnole. La colonisation espagnole a pris fin. Le jour où les espagnols s’en vont, la colonisation est terminée et, dès ce moment-là, le peuple sahraoui redevient maître de ses affaires. Et dans l’immédiat, qu’est-ce qu’il se passe ? Les marocains envoient une expédition occuper le Sahara Occidental. C’est exactement comparable à l’occupation de la Palestine par Israël. Ce n’est pas une colonisation, c’est une agression qui viole l’article 2/4 de la Charte qui interdit le recours à la force dans les relations internationales. Et l’occupation du Sahara Occidental par le Maroc est une agression qui se perpétue ». 

  • Que se cache-t-il sous la poudrière malienne ?

    par Abdelkader Abderrahmane *
    Le 22 mars dernier, l’armée malienne déposait à travers un coup d’Etat l’ancien président Amadou Toumani Touré (ATT). Selon la junte militaire, ce coup était motivé par la rébellion du MNLA (Mouvement National pour la Libération de l’Azawad) qui appelait à l’autonomie du nord du Mali. 
    Depuis, un nouveau gouvernement civil intérimaire a été mis en place mais il demeure cependant difficile de savoir qui gouverne vraiment le Mali. En attendant, la situation à travers le pays s’est détériorée et AQMI et Ansar dine ont renforcé leur présence dans la partie nord du Mali. Par ailleurs, selon certains rapports d’Intelligence, un lien de plus en plus étroit se tisse entre AQMI et le groupe terroriste nigérian de Boko Haram, ce qui ne ferait qu’aggraver la situation déjà alarmante. En outre, le MNLA qui était favorable à une solution à travers des discussions sereines avec Bamako est de plus en plus pris entre le marteau et l’enclume d’Ansar Dine et d’AQMI et aucune solution politique ne semble apparaitre dans l’immédiat. Dans l’intervalle, la situation humanitaire ne fait que s’aggraver alors que l’UNESCO à souligné son inquiétude au sujet du futur de la ville de Tombouctou, classé patrimoine mondial et dont plusieurs mausolées ont été détruits par les hommes d’Ansar Dine et d’AQMI. Enfin, dans ce conflit malien, un nombre de voix s’interrogent sur la position de l’Algérie, état pivot de la région, qui insiste sur une approche de non-intervention militaire, privilégiant l’option du dialogue afin de trouver une solution et mettre un terme à ce conflit. 
    En étudiant cette crise malienne, il est cependant nécessaire d’élargir le champ d’analyse et de prendre une approche globale et holistique afin d’avoir une meilleure compréhension des enjeux au sein du Sahel. En effet, certaines pièces du puzzle sahélien restent encore à assembler et une analyse binaire n’incluant que Bamako et Alger comme les seuls et premiers protagonistes risque de ne pas présenter une image complète nécessaire à la compréhension des ramifications de cette crise malienne. 
    En effet, le Sahel a été historiquement le théâtre de multiples flux religieux, démographique, militaires et financiers. Ceux-ci ont résulté en une insécurité générale et confrontations géopolitique et stratégique entre différent protagonistes externes. Plusieurs des états du Sahel ont non seulement été colonisés par la France mais leur politique est encore hautement influencée, sinon contrôlée, par le Quai D’Orsay. De plus, certains de ces pays sont riches en ressources naturelles et minéraux tel que l’uranium et l’or. Le Niger est par exemple, le deuxième producteur d’uranium mondial et le Mali est le troisième producteur d’or en Afrique. A ce sujet, en exploitant deux mines et une troisième à partir de 2013, le géant français AREVA, détient le quasi monopole d’uranium au Niger. Pareillement, le groupe pétrolier français TOTAL s’apprête à forer deux puits de pétrole au Mali. 
    De plus, des zones d’ombres subsistent au sujet de l’obscur et énigmatique groupe terroriste du MUJAO. Basé au Sahel, il a fait la une des journaux en s’attaquant à l’Algérie à quatre différentes occasions au cours de ces derniers mois. En effet, le MUJAO à kidnappé trois humanitaires dans les camps de refugiés sahrawis de Tindouf ; il a ensuite attaqué un baraquement de gendarmerie à Tamanrasset; kidnappé en avril, sept diplomates algériens, dont le vice-consul, dans la ville malienne de Gao et la semaine dernière a attaqué un autre baraquement de gendarmerie à Ouargla. Cependant, selon les services français secrets de la DGSE (Direction Générale de la Sécurité Extérieure) ainsi que la DRM (Direction du Renseignement Militaire), le Qatar aurait financé ces derniers mois AQMI, MUJAO et Ansar Dine. De plus, selon des sources maliennes concordantes, des membres du Croissant Rouge qatari escortés par le MUJAO, ont récemment été aperçu dans le nord du Mali. 
    Il est important ici de rappeler que Al Qaddafi était une réelle épine pour Paris vis à vis de ses anciennes colonies africaines. En versant ses pétrodollars au sein de la CEN-SAD créée par lui-même en 19981 , l’ancien leader libyen avait essayé de diminuer l’influence de Paris sur ces états. Cependant, suite à la chute de Al Qaddafi, la CEN-SAD se retrouve aujourd’hui sans support ni financement. Depuis, Tripoli est aussi devenu un allié de Paris qui peut poursuivre sa politique au Sahel -sa chasse gardée pour ses entreprises- avec l’assistance active du Maroc et du Qatar. En effet, Rabat essaie depuis plusieurs mois maintenant de prendre la direction de la CEN-SAD. Le mois dernier, une réunion des ministres des affaires étrangères de ce groupe des états sahéliens eut lieu à Rabat. Ce fût l’occasion pour le Maroc de réitérer son ambition de piloter la CEN-SAD qui pourrait éventuellement lui procurer un plus grand support dans son ambition de prendre le leadership de l’Afrique du nord. Last but not least, depuis l’élection de François Hollande, il semblerait qu’un rapprochement rapide entre Paris et Nouakchott ait été engagé. 
    Avec le Maroc -allié par excellence de la France dans la région- à la tête de la CEN-SAD, Paris aurait encore plus d’influence sur le groupe sahélien. Cette stratégie pourrait par ailleurs être facilitée grâce à la participation financière du Qatar, et peut être même des états du Golfe. En retour de cette aide financière, Doha, qui rêve d’une aura diplomatique sur la scène internationale, peut espérer de Paris un fort lobbying en sa faveur au sein des chancelleries européennes et d’ailleurs. Il est important de rappeler ici que le Qatar entretient des liens étroits avec la France et que cet état du Golfe est aussi actionnaire à hauteur de 5% de la compagnie pétrolière française TOTAL et à hauteur de 12.80% du joyau français qui se spécialise dans l’aéronautique civil et militaire, EADS2 . Le Qatar est aussi le propriétaire du club de football français du PSG (Paris Saint-Germain), du club de handball de cette même ville et à aussi investi ses dernières années, dans un très grand nombre de projets immobiliers et hôtels de luxes en France. Doha a aussi des parts dans différents groupes français tels que LVMH, Vinci, Veolia Environnement et Vivendi. Une succursale du musée du Louvre existe aussi à Doha ainsi qu’une école de la très prestigieuse HEC (École des Hautes Études Commerciales). Il y a même un projet de reproduire le quartier historique du Vieux Lyon en plein désert qatari. 
    En outre, en augmentant sa présence dans la région, le Qatar qui est gouverné par des musulmans sunnites, pourrait contrecarrer l’influence grandissante de l’Iran en Afrique. En effet, ce dernier s’est depuis plusieurs années embarqué dans une politique subtile afin de non seulement tisser des liens commerciaux avec les états de l’Afrique de l’ouest tel que le Sénégal mais a aussi l’ambition d’encourager l’islam shiite en Afrique. Il est ici important de rappeler qu’il y a une importante communauté libanaise en Afrique de l’ouest qui pourrait servir de relais et prêcher la parole de Téhéran. 
    Une telle stratégie iranienne est donc un danger pour les pays du Golfe où une minorité shiite vit -et même une majorité dans le cas du Bahreïn- qui pourrait un jour se retourner contrer leurs dirigeants sunnites. De plus, l’Iran, ennemi des Occidentaux par excellence, est aussi intéressé par l’uranium présent en Afrique qui lui permettrait de poursuivre son supposé programme nucléaire. En sus des inquiétudes des états du Golfe, une présence shiite en Afrique serait donc un réel challenge stratégique, politique et économique pour les intérêts de pays tels que la France et les Etats-Unis. 
    Aussi, ce qui pourrait se tramer aujourd’hui est la création d’un axe politico-économique et stratégique à travers le Sahel incluant le Qatar, le Maroc, la France et les Etats-Unis. Le Maroc a déjà ouvert en 2011 sa base militaire de Guelmim aux forces militaires américaines. Ces dernières sont à ajouter à leur présence massive en Afrique sub-saharienne ainsi qu’aux troupes françaises, et plus précisément au Sénégal, en Côte d’Ivoire, au Tchad, au Gabon et à Djibouti. Avec une telle stratégie, ce trio serait en mesure de renforcer leur position dans cet océan sahélien3 . 
    En analysant de plus près une carte de l’Afrique et de la région de la CEN-SAD, il est possible d’avoir une perspective différente de ce qui se trame au Mali mais aussi à travers cette vaste région du Sahel qui s’étend de l’Océan Atlantique aux côtes somaliennes et la Mer Rouge. Mais ce qui est extrêmement important, c’est qu’une analyse claire nécessite d’avoir une vision de long terme tenant compte de l’histoire complexe de la région. 
    C’est le père Foucauld, qui était plus qu’un homme d’église, qui dès 1910 avait compris et informé le gouvernement français de la localisation géostratégique du Sahel et conseilla les militaires de son pays d’opposer les Touaregs [blancs] plus assimilables aux valeurs et à la civilisation occidentales aux noirs [de Bamako] afin de permettre à la France de contrôler le Sahel. Cette région a depuis des décennies indéniablement été le champ de batailles de différents acteurs régionaux et internationaux qui sans forcément avoir des intérêts communs ont néanmoins une stratégie convergente. Le Sahel, qui est au carrefour de tous les dangers, demeurera donc et pour longtemps encore une zone géographique sensible où une grande part du futur du monde pourrait être décidée. 
    En attendant, les militaires et les civils à Bamako doivent urgemment mettre un terme à leur querelle intestine afin de trouver une solution durable à la crise qui perdure au nord du pays, au risque de créer très bientôt, un maliland. Et penser qu’Alger détient seul la clé de la solution est sûrement erroné car la crise du Sahel est un nœud où trop de protagonistes sont partis prenantes. 
    Cela dit, la crise au Mali et plus généralement au Sahel, se dirige dramatiquement vers une lutte de pouvoir stratégico- économique et religieux international dans lequel les populations autochtones seront les premières victimes. 
    * Chercheur au sein de la division des conflis et Analyses des Risques’, (CPRA) Institut d’études de sécurité (ISS) 
    Note : 
    1 La CEN-SAD est composé de 28 états membres, nommément le Bénin, le Burkina Faso, l’Afrique Centrale, le Tchad, les Comores, la Côte d’Ivoire, Djibouti, l’Egypte, l’Eritrée, la Gambie, le Ghana, la Guinée, Guinée-Bissau, le Kenya, la Libye, le Libéria, le Mali, la Mauritanie, le Maroc, le Niger, le Nigéria, Sao Tomé et Principe, le Sénégal, la Sierra Léone, la Somalie, le Soudan, le Togo et la Tunisie. Par ailleurs, plus de la moitié de ces pays sont francophones. 
    2 Il est de notoriété publique que le Qatar souhaite aussi devenir actionnaire d’Areva, afin de sécuriser sa provision d’uranium. L’Emirat à cependant jusqu’à présent essuyé un refus catégorique de la part des autorités françaises. 
    3 L’expression est de Mehdi Taje.
  • Ballet diplomatique visant à impliquer militairement l’Algérie en Azawad

    par Kharroubi Habib
    Dans l’entretien qu’il a eu avec son homologue malien Sadio Lamine Sow venu en visite de travail à Alger, notre ministre des Affaires étrangères Mourad Medelci s’est limité à souligner la nécessité dans le conflit en Azawad de « privilégier une solution politique qui préserve l’unité nationale et l’intégrité territoriale du Mali ». Ce qui semble clairement signifier que l’Algérie n’est pas désireuse de s’investir militairement dans ce conflit comme il serait venu à Alger pour le demander aux autorités du pays. Medelci ainsi que Abdelkader Messahel qui a également eu une séance de travail avec le chef de la diplomatie malienne n’ont nullement laissé transparaître la moindre indication que l’Algérie pourrait éventuellement s’impliquer militairement au Nord-Mali sous la forme d’une participation de l’ANP à une intervention armée telle que le voudraient apparemment les autorités de Bamako. 
    Malgré l’inquiétante situation créée en Azawad avec sa prise de contrôle par les groupes armés islamistes Aqmi, Ansar Eddine et MUJAO, les autorités algériennes s’en tiennent donc à leur position axiale sur le conflit malien, à savoir qu’il existe toujours pour le règlement de cette crise « un espace pour le dialogue et la négociation entre le gouvernement malien et les acteurs qui acceptent de s’inscrire dans une logique de solution politique qui préserve l’unité nationale et l’intégrité territoriale du Mali et qui tienne compte des revendications qui peuvent être légitimes et qui inclut les populations locales ». Or le seul acteur en Azawad qui n’a pas catégoriquement rejeté le principe de la solution politique est le MNLA qui vient d’être supplanté par les groupes islamistes qui ambitionnent d’instaurer un «émirat» au Nord-Mali. 
    Il peut donc paraître que la position algérienne qui se justifiait incontestablement tant que le MNLA encadrait la rébellion touareg et contrôlait l’Azawad est désormais en décalage avec la réalité du terrain qui prouve que les groupes islamistes l’ayant imposée ne sont pas dans la logique du compromis politique et des revendications légitimes. Ils ne cherchent nullement à négocier avec les autorités maliennes et encore moins avec d’autres acteurs régionaux ou internationaux. 
    A se demander donc comment en excluant de s’investir militairement, l’Algérie est en mesure d’honorer à l’égard du Mali son devoir qui est, selon l’affirmation d’Abdelkader Messahel, « d’accompagner nos frères maliens vers une sortie de crise qui préserve les intérêts du Mali ». Des intérêts que ne peuvent se négocier avec les groupes armés islamistes qui ont pris le contrôle du Nord-Mali et ne sont pas disposés à écouter les véritables doléances des populations de ce territoire. Sadio Lamine Sow repart à Bamako apparemment sans avoir convaincu Alger de la gravité du changement de donne dans la crise malienne par la prépondérance que se sont acquise les groupes islamistes dans l’Azawad. 
    Ce n’est pas un simple hasard de calendrier qui fait qu’une haute délégation française conduite par la conseillère Afrique du nouveau président français François Hollande arrive à Alger peu après la visite du chef de la diplomatie malienne. Elle s’inscrit à n’en point douter dans la campagne des pressions régionales et internationales visant à convaincre l’Algérie à réviser sa position sur le conflit malien.
  • Des sahraouis de El Aaiun et Tindouf se retrouvent aux Açores grâce au HCR

    Des représentants du Front Polisario, du gouvernement marocain et des sahraouis des deux côtés du mur militaire construit par le Maroc au Sahara occidental se rencontrent dans l’archipel portugais des Açores, a annoncé aujourd’hui le Haut Commissariat pour les Réfugiés (HCR). 
    Cette réunion s’inscrit dans le cadre du programme de mesures de confiance lancé en 2004 par le HCR en collaboration avec les gouvernements du Maroc, de l’Algérie, la Mauritanie et le Front Polisario. 
    Le programme comprend aussi l’interchange de visites familiales des Sahraouis des deux côtés du mur de la honte. Ainsi, des citoyens d’El Aaiun, capitale occupée du Sahara occidental ont eu l’occasion de revoir leurs familles après plus de 37 ans. 
    C’est la deuxième fois que le HCR organise un séminaire de ce type, et à cette occasion, y participent 33 personnes, principalement des femmes, qui vont échanger des idées au sujet de leur situation. 
    La première a eu lieu dans l’île portugaise de Madère en Septembre 2011. 
    À ce jour, selon des chiffres fournis par le HCR, plus de 12800 personnes ont visité leurs parents réfugiés en Algérie ou au Sahara occidental occupé par le Maroc, tandis qu’un autre groupe de 42.000 Sahraouis sont sur ​​la liste d’attente. 
    RI/ABC
  • France : Un ami du roi Mohamed VI dans l’œil du cyclone

    En France, l’étau se resserre autour de l’ex-président Nicolas Sarkozy. Les enquêteurs ont perquisitionné ce mardi le domicile et le bureau de l’ancien président français Nicolas Sarkozy. Sarkozy est soupçonné du financement illégal de sa campagne présidentielle en 2007. 
    L’ex-président avait envoyé au tribunal une lettre en espérant ainsi lever tous les soupçons qui tombent sur lui dans cette affaire. Mais l’enquête n’a pas exclu la possibilité que Sarkozy aurait financé sa campagne de 2007 avec l’argent de l’héritière de la maison L’Oréal, Liliane Bettencourt. En février et avril 2007, Bettencourt avait retiré 800 000 euros de son compte bancaire en Suisse. 
    Le grand ami du roi du Maroc, Mohamed VI, est également mis en cause dans deux autres affaires : Karachi, et Libye. D’ailleurs, grand nombre d’observateurs voyait dans l’assassinat de l’ancien guide libyen une claire volonté de l’enterrer avec ses secrets. 
    Sarkozy avait adopté la relation avec le roi Mohamed VI et la question du Sahara Occidental pour se venger de l’Algérie et la faire plier à sa volonté.
  • Les “Chlihates” et le retour des Ibères

    « Douar Chlihates » ! Le nom claque comme une insulte, tant il charrie de mépris.
    « Le douar des petites chleuhs », comme on cracherait son venin.
    Sombre attitude héritée du colonialisme, lorsque celui-ci préméditait la détestation et semait la haine et la discorde histoire de dresser les uns contres les autres, les habitants de ce pays.
    Il n’y a qu’au Maroc que les autorités locales ont à ce point banalisé le lazzi et le dédain qu’elles nourrissent à l’endroit du petit peuple, qu’elles en ont baptisé un village entier et ses habitants dans la foulée.
    Pire que le sketch de Fellag, il y a le cas marocain.
    Un ancien officier de l’Etat-civil, aujourd’hui à la retraite, me confessait le plus tranquillement du monde que les fonctionnaires de l’administration coloniale qui l’avaient formé, s’inspiraient le plus souvent du physique, de l’accoutrement, du phrasé ou encore de l’attitude de leur vis-à-vis, pour lui attribuer un nom de famille. Les mêmes pratiques se sont perpétuées après l’indépendance.
    Le chef de famille souvent analphabète qui venait d’empocher le précieux livret, ne se doutait pas un instant que le fonctionnaire qui en pouffait encore de rires, l’avait affublé, pour des générations d’un patronyme infâmant. Ainsi naquirent les « Draouis » (Nègres), les « Bouderbala » (l’homme aux haillons), les « Boukaa » (Gros cul), les « Bounif » (Gros nez), les « Boueden » (Grandes oreilles)……………………..
    Nombre de ces marocains-là appartiennent pourtant à de prestigieuses tribus qui n’ont pas démérité de la patrie. Le sobriquet « Chlihates » procède de ces ignominies là, tout comme l’interdiction qui est faite, aujourd’hui, aux marocains de choisir librement un prénom pour leur descendance.
    Le Maroc d’aujourd’hui ressemble donc bien étrangement à celui qu’occupaient naguère, les puissances coloniales et la parabole des « Chlihates » se nourrit assurément de tous les ingrédients du colonialisme: une population misérable et complètement démunie, un pouvoir central arrogant, omnipotent, magouilleur et confiscatoire, des investisseurs s’adjugeant, d’un seul tenant, à vil prix et dans des conditions qui restent à éclaircir, quelques milliers d’hectares, avec en prime, le soutien inconditionnel de l’administration. Saupoudrez le tout de chômage des autochtones, de désoeuvrement et d’injustices et vous aurez le scénario idéal pour la jacquerie que l’on sait.
    Autiste aux revendications des paysans, l’administration n’a su, comme de coutume, apporter, pour seule et unique réponse, que violences, mises à sac et arrestations. En outre, dans leur insondable stupidité, les « facilitateurs » marocains, (appelons les ainsi) obnubilés par leur voracité et l’appât du gain, ont tout bonnement oublié d’intégrer un postulat d’une simplicité enfantine : la location de milliers d’hectares aux espagnols dans une région qui faisait partie intégrante du protectorat de Madrid, constitue en soi, une lamentable faute de goût et une malheureuse provocation. Les deux ne sont, sans doute, pas étrangères à la haine que les habitants du douar vouent désormais à ceux qu’ils qualifient d’occupants.
    – « Le colon n’a désormais plus besoin de faire appel à ses légionnaires, puisque c’est le colonisé lui-même qui garnit les rangs de la répression et fournit les armes qui servent à le battre ! » gronde un jeune qui dissimule les traits de son visage sous un keffieh.
    L’affaire des « Chlihates » est à elle seule un condensé de l’histoire du Maroc. Hassan II avait conduit la politique des barrages, des terres récupérées et de la marocanisation pour se constituer un matelas, une dot qui le rendrait attrayant aux yeux de ses courtisans. Il ignorait que viendrait Mohamed VI et ses comparses. Le premier puise abondamment et sans vergogne, dans le matelas foncier confisqué par son géniteur. Les seconds battent la campagne à la recherche de “pigeons” à plumer. Ils sillonnent l’Europe et ne manquent jamais une occasion de draguer les uns et aguicher les autres avec les miettes que le roi a oubliées ou négligées. Les milliers d’hectares loués aux ibères du côté de Larache font partie de ces miettes-là.
    J. un proche de Mohamed VI promet par exemple, à tout investisseur, l’attribution de terrains de l’Etat à des prix « préférentiels », l’appui inconditionnel de l’administration et des hommes politiques, l’inauguration du projet par le roi, l’obtention rapide des autorisations de construire, des protections spéciales et des passe-droits. En échange, notre ami prélève sa dîme sous forme de cash, avant même le lancement du projet en question.
    C’est sans doute dans cette façon de procéder que se trouve l’explication de l’arrogance des espagnols de « Ribera del arroz », l’indifférence des autorités aux souffrances des villageois et la violence de la répression policière.
    Elayoubi, 01/07/2012
  • Le site d’Annahj Addimocrati piraté

    LE SITE A ÉTÉ PIRATÉ PAR DES AGENTS DU MAKHZEN,
    ACTUELLEMENT LE SITE EST EN RÉPARATION
    NOS EXCUSES
    الأيادي الوسخة امتدت من جديد لمحاولة النيل من أحد الأصوات الحرة، متوهمة بأنها بعمليتها الجبانة (قرصنة الموقع الإلكتروني للنهج الديمقراطي) ستتمكن من اسكاتنا وثنينا عن القيام بواجبنا في فضح الممارسات المشيينة للمافيا المخزبية ورعاتها الامبرياليين وأذيالها المحليين… خسؤوا جميعاً، فلن نحيد عن صف الجماهير، ولن نتراجع مهما كان الثمن …
    Par Ali Fkir, membre du CN d’ANNAHJ ADDIMOCRATI, virulent anti makhzenien. 
    Nouvelle page du site d’ANNAHJ ADDIMOCRATI piraté. 
    Les lâches essaient de brouiller les cartes. 
    Qui a kidnappé Ayman BHIRI? 
    Qui est irrité par la tenue du 3ème congrès d’ANNAHJ ADDIMOCRATI qui se tiendra les 13, 14 et 15 juillet et dont le succès est certain ?
    Qui est gêné par le MVT20FEVRIER ?
    Qui est responsable de la misère populaire que dénonce ANNAHJ ADDIMOCRATI ?
    Qui est responsable de la faillite économique que dénonce ANNAHJ ?
    Qui ne veut pas rendre des comptes des crimes politiques et économiques, comptes exigés par ANNAHJ ADDIMOCRATI ?
    Qui réprime les mouvements de lutte légitime des travailleurs et autres déshérités de ce pays et que ANNAHJ soutient sans réserve aucune?…
    QUI A PEUR DU CHANGEMENT RADICAL QUE PRÉCONISE ANNAHJ ADDIMOCRATI?… 
    Voila les véritables responsables de ce piratage. 
    ANNAHJ ADDIMOCRATI n’a jamais classé des islamistes comme ennemis. Ali Fkir, membre du CN d’ANNAHJ ADDIMOCRATI, virulent anti makhzenien.
    SOLIDARITE MAROC, 04/07/2012