Année : 2012

  • Omerta en France… même Javier Bardem en est victime

    Javier Bardem au Parlement européen en mai 2012
    Evoquer le conflit du Sahara occidental en France s’avère difficile, voire impossible, même quand on se nomme Javier Bardem.
    (para ver el texto en español, aquí)
    Javier Bardem vient de participer et co-produire un documentaire sur le Sahara occidental : «Hijos de las nubes. La ultima colonia» (« Les enfants des nuages. La dernière colonie »)
    A ce jour, le documentaire n’est pas distribué en France.
    Le 29 mai dernier, l’acteur espagnol est venu présenter le film au Parlement européen du documentaire réalisé par Álvaro Longoria et qui retrace les grandes lignes de ces 37 ans de conflit.
    Interrogé par Aline Pailler, productrice de l’émission «Jusqu’à la lune et retour» sur France Culture et co-présidente du Comité pour le respect des libertés et des droits humains au Sahara Occidental (CORELSO), sur l’absence de distribution de son film en France, Javier Bardem s’est montré «scandalisé», selon Aline Pailler.
    Selon Aline Pailler, interrogée par Nouvellesdusahara.fr, «Javier Bardem a dit qu’il ne comprenait pas comment la patrie des Droits de l’Homme pouvait empêcher la diffusion d’un tel documentaire par la bouche des directions des chaînes publiques que l’équipe du film est allée rencontrer pour leur présenter le film. Il était très remonté par le fait que les chaînes de télévision aient refusé une telle diffusion».
    Dès la sortie du film, sa diffusion en France était bien un des enjeux majeurs du projet qui a demandé quatre ans de travail. Interrogé lors d’une conférence de presse, le réalisateur Álvaro Longoria a affirmé que sa distribution en France pourrait « faire la différence« . « Nous lui souhaitons une plus large diffusion, y compris dans des pays non acquis à la cause, comme la France« , a-t-il annoncé.
    Une implication personnelle de Bardem
    Le célèbre acteur espagnol s’est impliqué dans ce conflit en 2008 à l’occasion de son séjour dans les campements de réfugiés Sahraouis du sud-ouest de l’Algérie pour participer au festival de cinéma du campement de Dakhla.
    Suite à cette implication, le comédien espagnol a décidé de s’investir personnellement dans la réalisation de «Hijos de las nubes. La ultima colonia». On le voit mis en scène en train d’aller à la rencontre de responsables politiques espagnols et français notamment. «Le documentaire montre également sous forme de reportage les vaines tentatives de Bardem pour remettre au président Zapatero la liste des 230 000 signatures rassemblées sur le site todosconelsahara.com», souligne le site cineuropa.org.
    A la sortie de certains entretiens, on le voit faire le débriefing avec le réalisateur dans une voiture, pour pouvoir consigner des propos tenus en off.
  • Le représentant spécial onusien évoque avec les Sahraouis les moyens de régler le conflit du Sahara occidental

    CHAHID EL HAFEDH – Le représentant spécial du Secrétaire général de l’ONU pour le Sahara occidental, M. Wolfgang Weisbrod-Weber, a indiqué avoir écouté les Sahraouis et la direction du Front Polisario concernant la situation actuelle et les moyens d’aller de l’avant dans le règlement du conflit du Sahara occidental, a rapporté dimanche l’Agence de presse sahraouie (SPS).
    Le représentant onusien a déclaré samedi à l’issue de sa rencontre avec le président sahraoui, M. Mohamed Abdelaziz, au terme de sa première visite dans les camps de réfugiés sahraouis, avoir été reçu chaleureusement par les citoyens et la direction sahraouis avec lesquels il a « évoqué la situation actuelle et les moyens d’aller de l’avant dans le règlement du conflit », a précisé SPS.
    Le Front Polisario a, de son côté, réaffirmé la « pleine disposition » des autorités sahraouies à coopérer avec le nouveau représentant spécial du SG de l’ONU pour le Sahara occidental afin de faciliter sa mission dans la région.
    Le président sahraoui a, dans ce contexte, souligné la nécessité d’accélérer le travail de la mission des Nations unies pour l’organisation du référendum au Sahara occidental (Minurso) en vue de relancer les efforts de l’ONU en faveur de la décolonisation au Sahara occidental qui reste bloquée du fait du refus marocain de coopérer avec M. Christopher Ross, l’envoyé personnel du SG des Nations unies.
    M. Mohamed Abdelaziz a rappelé à M. Wolfgang Weisbrod-Weber les missions de la Minurso telles que définies dans le rapport du SG de l’ONU, Ban Ki-moon, sur le Sahara occidental, et qui consistent notamment en l’organisation et la surveillance du référendum d’autodétermination au Sahara occidental, précisant que le contrôle du respect du cessez-le-feu était une mission secondaire.
    Il a également souligné que le rapport du SG insistait sur « l’autorité de la Minurso pour qu’elle puisse assumer son rôle principal et regagner sa crédibilité perdue ces dernières années ».
    Le président sahraoui a également insisté sur la nécessité pour la Minurso d’être respectée par les deux parties au conflit, Front Polisario et Maroc, de préserver sa neutralité et de faciliter les visites des diplomates, des militants des droits de l’Homme et des journalistes pour permettre à la communauté internationale d’être au fait de la situation.
    Arrivé vendredi dans les camps des réfugiés, où il s’est entretenu avec le coordinateur sahraoui avec la Minurso, M. Weisbrod-Weber s’est rendu samedi dans la ville de Smara où il a écouté la population évoquer la question de la dégradation de la situation des droits de l’Homme dans les régions occupées du Sahara occidental.
    Le responsable onusien s’est, par ailleurs, entretenu avec plusieurs responsables sahraouis, notamment le premier ministre, M. Abdelkader Taleb Omar, le président de l’assemblée nationale sahraouie, M. Khatri Addouh et le président du Conseil consultatif sahraoui, M. Moulay Bibatt.
  • Début des travaux de la conférence panafricaine contre le retour du colonialisme

    ALGER- Les travaux de la conférence panafricaine contre le retour du colonialisme en Afrique, qui se tient dans le cadre de la célébration du cinquantenaire de l’indépendance de l’Algérie, ont débuté dimanche à Alger, avec la participation de personnalités algériennes et étrangères.
    La rencontre de deux jours est organisée par le Collectif algérien de la société civile, membre du Front citoyen africain pour la démocratie et contre le retour du colonialisme en Afrique.
    Dans son allocution d’ouverture le président du Comité national algérien de solidarité avec le peuple sahraoui (CNASPS), M. Mohamed Mahrez Lamari a indiqué que « le colonialisme que nous avons vécu hier et nous avons chassé de nos territoires, essaye de revenir par tous les moyens et sous de nouvelles formes ».
    Pour M. Lamari, ce colonialisme tente de « fabriquer des conditions pour déstabiliser les souverainetés nationales, l’intégrité territoriale pour nous déposséder de notre histoire, de nos valeurs et de nos richesses naturelles ».
    « L’indépendance de l’Afrique sera moindre et incomplète tant que le Sahara occidentale n’est pas indépendant. A travers cette rencontre nous proclamons avec force notre soutien à la cause palestinienne et au droit du peuple palestinien à un Etat souverain avec comme capitale El Qods », a-t-il insisté.
    Le colonialisme, « hier vaincu » et « bouté hors de nos territoires », entreprend aujourd’hui, « sous divers aspects » et à l’occasion de « circonstances préfabriquées », un retour « prédateur et menaçant pour nos souverainetés nationales », avait indiqué samedi le CNASPS, membre du collectif, dans un communiqué.
    Selon les organisateurs de la conférence, le néocolonialisme multiforme souvent brutal et arrogant, « annihile tous les programmes nationaux légitimes de développement », privant nos peuples « d’une promotion sociale programmée dans leurs mouvements d’émancipation ».
    Le comité relève également que cette conférence sera mise à profit pour revisiter l’Histoire du continent africain, dont nombre de mouvements de libération de pays, aujourd’hui souverains, ont reçu le soutien politique, moral et matériel aussi bien de la Révolution algérienne que de l’Algérie indépendante ». Au terme des travaux, une déclaration sera adoptée par les participants en vue de consolider le « Front africain pour la démocratie et contre le retour du colonialisme en Afrique ».
  • Le Maroc mène une guerre psychologique contre l’ambassadeur Ross

    Dans le conflit du Sahara Occidental, l’histoire se répète. En manque d’arguments pour convaincre la société marocaine, le gouvernement marocain martèle le nom de l’ancien émissaire de l’ONU, Peter Van Valsum, qui s’était prononcé en faveur d’le nom de l’ancien émissaire de l’ONU, Peter Van Valsum, qui s’était prononcé en faveur d’une solution basée sur l’autonomie. Cependant, Van Valsum avait été précédé par un autre diplomate beaucoup plus chevronné et dont le poids sur la scène internationale n’est comparable qu’à celui de M. Christopher Ross. Il s’agit de James Baker dont le plan porte son nom. Sa proposition était basée sur une semi-autonomie pendant 4 à 5 ans, suivi d’un référendum d’autodétermination dont lequel participeraient un corps électoral élargi aux colons marocains installés sur le territoire sahraoui de 1975 à décembre 1999. A l’époque, les responsables marocains avaient attribué sa démission à la « ténacité de la diplomatie marocaine ». 
    En s’appuyant trop sur la France et l’Espagne socialiste, le Maroc a bâti sa diplomatie sur une autosuggestion: faire des négociations politiques un moyen d’imposer son pseudo-plan d’autonomie au détriment du droit international. L’arrivée de Nicolas Sarkozy à l’Elysée allait être fatale pour Rabat. Le dossier du Sahara Occidental sera perçu à Paris comme une arme contre l’Algérie. Celle-ci étant toujours réticente devant une vision qui ne soit pas globale de l’ensemble des contentieux bilatéraux. La situation actuelle dans la région est la preuve qu’une approche qui ne prévoit pas la solution du conflit du Sahara Occidental est erronée. Ceux qui ont allumé le feu avec la politique du parti pris pour le Maroc, rêvent d’une intervention algérienne pour la pacification et l’unification du Mali voisin. Alors que l’Algérie attend, depuis 37 ans, la solution du conflit du Sahara Occidental pour que ses frontières ouest puissent enfin connaître la paix. 
    Si la France a empêché, en 2003, le Conseil de Sécurité de faire recours aux moyens coercitifs pour contraindre le Maroc à appliquer le deuxième plan de paix conçu par Baker en vertu du Chapitre VII de la Charte de l’ONU, aujourd’hui, Paris ne veut pas se mettre sur le dos le départ d’un homme de la taille de Christopher Ross à un moment où, devant le scénario malien, la solution du problème du Sahara Occidental s’avère impératif. 
    Aujourd’hui encore, sur base d’une lecture erronée de l’équilibre des forces, le gouvernement marocain a décidé de répudier l’ambassadeur Ross. Cependant, le Secrétaire Général de l’ONU et les USA ne cessent de réitérer leur soutien à l’Envoyé Spécial des Nations Unies pour le Sahara Occidental. 
    Le rêve marocain est de voir Ross plier bagage. Ils ont même rêvé de Colin Powell à sa place. Mais Ross est toujours là et il a de plus en plus de soutien de la communauté internationale. Rêver est un droit gratuit, mais la réalité est là. Le Maroc, dans le conflit du Sahara se retrouve seul. Malmené par le rapport de Ban Ki-moon et la situation d’isolement, Rabat s’acharne contre Ross. Les autorités marocaines multiplient les attaques contre lui. Une véritable guerre psychologique. Elles y voient un moyen de faire pression sur Ross pour l’amener à démissionner. 
  • Le représentant spécial de l’ONU en visite chez les réfugiés sahraouis

    Le nouveau représentant spécial du secrétaire général de l’organisation des Nations Unies (ONU) pour le Sahara occidental, le diplomate allemand Wolfgang Weisbrod-Weber effectue sa première visite dans la région, rapporte samedi l’agence de presse sahraouie (SPS).
    Dans le cadre sa première visite dans la région en vue de « rencontrer les deux parties au conflit, le Front Polisario et le Maroc, après sa nomination, à la mi juin dernier, représentant spécial du SG de l’ONU M. Ban Ki-moon pour le Sahara Occidental », M. Weisbrod-Weber se trouve depuis hier vendredi au camp des réfugiés Chahid El Hafedh.
    En provenance de la ville de Layoune occupée, M. Weisbrod-Weber a été reçu par le coordinateur sahraoui avec la mission des Nations Unies pour l’organisation du référendum au Sahara occidental (Minurso), M. M’hamed Kheddad.
    Il prévoit également de se rendre aux autres Camps des réfugiés sahraouis où il aura des entretiens avec les plus hautes autorités du Front Polisario et de la République Sahraouie.
    A rappeler, Le Secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon a nommé à la mi juin dernier l’Allemand Wolfgang Weisbrod-Weber, Représentant spécial et Chef de la MINURSO en remplacement de l’égyptien Hany Abdelaziz.
  • Boumerdes : Jumelage avec la wilaya sahraouie de Boujdour dans les territoires sahraouis libérés

    Un accord de jumelage entre la commune côtière de Boumerdes et la wilaya sahraouie de Boujdour dans les territoires sahraouis libérés, a été signé, jeudi au siège de la wilaya de Boumerdes.
    L’accord a été signé par le président de l’APC de Boumerdes, M Ouzerdine Mbarek, côté algérien, et par le wali de Boujdour, Mme Alaaza Boudjedour, coté sahraoui. La ministre de l’Education et de l’Enseignement de la RASD, Mme Meriem Salek Ahmada, le wali de Boumerdes, M Kamel Abasse et le président du Comité national algérien de solidarité avec le peuple sahraoui (CNASPS), M. Mehrez Lamari, ont assisté à cette cérémonie de signature, organisée en marge de l’université d’été des cadres de la RASD.
    « Ce jumelage est à inscrire au titre de la participation des frères sahraouis aux festivités commémoratives du cinquantenaire de l’indépendance de l’Algérie, ainsi que dans le cadre du renforcement du soutien du peuple algérien à la cause sahraouie », ont déclaré les deux parties à l’issue de la cérémonie de signature.
    Les clauses de l’accord stipulent, entre autres, le renforcement des relations de coopération et de partenariat entre les deux parties, notamment dans les domaines culturel et touristique, ainsi que l’échange d’expertises et expériences dans d’autres domaines à fixer à l’avenir, a ajouté le président de l’APC de Boumerdes.
    A l’issue de cette cérémonie, la délégation de la RASD a procédé, à l’inauguration, en compagnie du wali de Boumerdes, d’une tente sahraouie traditionnelle installée au niveau de la grande place de la ville de Boumerdes.
    Cette cérémonie s’est déroulée au milieu de chants patriotiques sahraouis, et autres déclamations de poèmes présentés par la troupe du « 27 février », au niveau de cette kheima traditionnelle abritant, par ailleurs, une exposition des innovations et autres us et coutumes du peuple sahraoui.(Aps)
  • Indétectable, le cannabis sous forme de fruit menace le monde

    Après la drogue irriguée à partir des oueds d’eaux usées et traitée avec des déchets organiques, voilà que les narcotrafiquants du Rif marocain trouvent un nouveau procédé pour faire passer la marchandise sans qu’elle soit détectée par les scanners ou les renifleurs. En effet, la nouvelle technique consiste à dissimuler des résines de cannabis sous forme de boule de 200 grammes, donnant ainsi une nouvelle ergonomie à l’emballage du haschich. 
    Ce procédé inquiète les services de sécurité et ceux de la douane. Pour preuve, des camions de gros tonnage transportant des tonnes de pommes de cannabis ont été interceptés en Espagne et au Maroc, et ce, grâce au travail de renseignement. Car avec un simple contrôle de scanner, le kif traité est non seulement indétectable, mais arrivera, à coup sûr, à destination. 
    Le pire dans cette histoire, c’est que l’information a été révélée par les Marocains eux-mêmes, ce qui inquiète le plus les services de sécurité maghrébins et européens, d’une part, et suggère que les autorités marocaines cacheraient d’autres procédés d’acheminement de la drogue vers le Sahel, l’Europe et le Moyen-Orient, d’autre part. Cette résine de cannabis est parfois cheminée jusqu’en Israël où elle est utilisée dans les prisons pour faire parler les détenus. 
    Cette technique se veut un autre stratagème pour les Marocains pour gagner des «parts de marché» dans le monde. Cette information a fait réagir toutes les autorités sécuritaires du Bassin méditerranéen, à commencer par l’Algérie qui a pris ses devants au niveau de la frontière ouest.
    Yanis B.
  • Maroc-UMA : le piège sécuritaire

    Conformément à la décision du Conseil des ministres et des Affaires étrangères, tenue à Rabat le 18 février 2012, une réunion des ministres des Affaires étrangères de l’Union du Maghreb arabe, UMA, devra se tenir, lundi prochain 09 juillet, à Alger. Le ministre des Affaires étrangères de la République islamique de Mauritanie, M. Hamadi Ould Baba Ould Hamadi, arrivé samedi à Alger, a estimé que cette réunion sera « l’occasion d’examiner la question sécuritaire dans la région et d’en identifier les obstacles ». 
    De son côté, le ministre délégué chargé des affaires maghrébines et africaines, M. Abdelkader Messahel, a indiqué que cette réunion, décidée en février dernier à Rabat, à l’initiative de l’Algérie, sortira avec « une vision nouvelle sur la sécurité dans la région ». 
    L’importance de l’UMA pour le Maroc a été soulignée dans une lettre récente adressée par le roi Mohamed VI au président Bouteflika à l’occasion du Cinquantenaire de l’Indépendance algérienne. Il a fait part de son souci permanent de « consentir davantage d’efforts et d’appuyer toutes les initiatives agissantes visant la consolidation de l’édifice maghrébin sur des bases solides et saines à la faveur de la confiance, du dialogue et du bon voisinage pour davantage de complémentarité et d’intégration entre nos cinq pays à même de constituer un ensemble régional influent dans son environnement arabe et euro-méditerranéen et africain où les peuples jouissent de bien être, de prospérité et de stabilité ». 
    Les chefs de la diplomatie des cinq pays de l’UMA auront donc à examiner dans cette réunion qui sera précédée, dimanche, par une réunion au niveau des experts, les menaces qui pèsent sur la sécurité du Maghreb avant de définir les grands axes de coopération dans ce domaine. En plus des armes qui affluent de la Libye, un sujet s’impose : le trafic de drogue qui est devenu la source principale d’approvisionnement des organisations terroristes responsables de la situation actuelle au Mali. Etant plus que prouvé que les champs de cannabis marocains servent au financement d’AQMI et du MUJAO, le Maroc devra répondre de cette question épineuse que l’Algérie ne manquera pas de soulever. 
  • Les fondements stratégiques de l’intégration maghrébine (IV)

    Ensembles politiques Fondée le 17 février 1989 à Marrakech, l’UMA ne cesse, depuis, de faire du surplace. Les responsables des cinq pays membres (Algérie, Libye, Maroc, Mauritanie, Tunisie) continuent certes de se rencontrer périodiquement et de développer une coopération bilatérale dans plusieurs domaines, mais sans amélioration substantielle sur le plan des échanges économiques.
    Mais du fait de la rigidité de la gestion, ce n’est pas parce qu’il y a des ressources que le financement est plus facile pour les entreprises souvent non bancables, les banques privilégiant l’importation. Ce qui suppose d’autres modes de financement, sans, bien entendu, renier les instruments classiques adaptés à certains secteurs afin de dynamiser les projets facteurs de croissance dont le retour du capital est lent et dont la rentabilité n’est qu’à moyen terme, dont, par exemple, l’extension du crédit bail qui est en fait une sous-traitance dans l’achat de biens et la gestion de prêts, le crédit-bail étant souvent considéré comme un substitut de l’endettement tant des entreprises que des particuliers écartées des formes traditionnelles d’emprunt en raison de leur risque. C’est que les petites et moyennes entreprises (PME) jouant un rôle vital dans le développement économique, par l’accroissement de la concurrence, la promotion de l’innovation et la création d’emplois, sont souvent confrontées à plusieurs défis en matière de croissance, qui varient des environnements macroéconomiques peu favorables aux barrières administratives et à la bureaucratie. Toutefois, le plus grand obstacle demeure peut-être leurs capacités limitées à avoir accès aux services financiers. Les financements bancaires à long terme habituels sont généralement inaccessibles pour les PME, faute de garanties, ce qui rend les actifs mobiliers peu sûrs pour l’accès au crédit. Cette situation, ajoutée au niveau élevé des coûts de transaction liés à l’obligation de vigilance, amène les banques commerciales à continuer de privilégier les prêts aux marges, les entreprises bien établies. Dès lors, le crédit bail pourrait être un complément comme moyen de financement pour certains biens d’équipements en particulier pour les entreprises plus petites qui n’ont pas une tradition de crédit ou qui ne disposent pas des garanties requises pour avoir accès aux formes habituelles de financement. Comme d’ailleurs, il faudrait songer à impulser le marché de la finance islamique qui a bien résisté à la crise mondiale ayant atteint au niveau mondial les 1 000 milliards de dollars dès 2010 et étant appelé à croître. D’ailleurs, certains savants musulmans ont pu émettre l’idée du cycle de d’investissement concernant la durée de détention d’un titre de société intervenant par exemple dans le domaine agricole qui correspond au temps nécessaire pour semer, récolter et commercialiser, la décision de vente du titre étant alors justifiée par une véritable stratégie d’investissement mesurée par le retour sur investissement post-cycle de récolte. L’objectif de la réforme du système financier, condition d’accompagnement de la politique industrielle, est de promouvoir l’investissement dans des actifs tangibles, les investissements devant être adossés à des actifs réels, le banquier ne devant pas être seulement prêteur mais co-investisseur et partenaire du projet financé, ses revenus correspondant à une quote-part des résultats issus du projet financé, permettent d’atténuer le risque selon le principe des 3P (partage des Pertes et Profits) ? 3.2- Quelle stratégie de la privatisation comme facteur d’investissement ? Force est de reconnaître que le grand problème au Maghreb reste la dynamisation du tissu productif. La solution pour relancer l’activité économique n’est-elle pas de combiner la démonopolisation et la privatisation, s’agissant de ne pas avoir une vision négativiste vis-à-vis des entreprises publiques qui évoluent dans un environnement concurrentiel. Il y a lieu de ne pas confondre démonopolisation à travers l’encouragement à l’investissement neuf, avec la privatisation qui à la lumière des expériences historiques peut être définie soit comme un transfert partiel ou total vers la propriété privée, ou un transfert du management et comme restructuration globale de l’économie. Il s’agit d’éviter la vision micro- statique de restructuration industrielle pouvant toucher certes l’industrie mais également, l’agriculture, les banques, les services et certains segments dits biens publics où est introduit la mixité. Il est complémentaire à la démonopolisation en impulsant des segments nouveaux des secteurs privés réduisant ainsi dans le temps la part du secteur public, permettant la transition vers l’économie de marché. La question qui se pose est la suivante : la privatisation s’assimilerait-elle à un simple transfert de propriété ou n’est-elle pas l’instrument privilégié de la restructuration de l’outil de production permettant l’accroissement de la valeur ajoutée interne dans le cadre d’une libéralisation maîtrisée ? Comme toute comparaison doit être replacée dans son contexte historique évitant de comparer la mixité au niveau de certains pays du Maghreb avec une mixité de l’économie occidentale qui est dominée par le mode de gestion privée dans un environnement mondial concurrentiel. Il s’agit pour rendre opérationnel ce processus complexe d’avoir une vision globale donc systémique inséparable de la politique socio-économique d’ensemble. C’est dans ce contexte que la réussite de ce processus complexe implique de tenir compte tant de l’environnement national qu’international. Les objectifs de la privatisation, qui est avant tout un processus éminemment politique, entraînant un bouleversement systémique, les gagnants d’aujourd’hui n’étant pas forcément ceux de demain, d’où des résistances assimilant souvent privatisation à bradage du patrimoine national, à des fins d’ intérêts de rente, demandent un minimum de consensus social et politique. Ils peuvent varier et être adaptés en fonction de l’activité ou de l’entreprise. Se pose d’ailleurs cette question : avec des politiques économiques divergentes des différents pays du Maghreb, peut-on avancer dans l’intégration ? 3.3- Les actions à court terme. Concernant les perspectives à court terme , si je me place du côté de l’Algérie, les opportunités sont également immenses pour la reconstruction de la Libye, pouvant cibler bon nombre de segments ou la complémentarité est possible en rappelant l’ambitieux programme de la dépense publique de 286 milliards de dollars entre 2010/2013 avec des réserves de change estimées en janvier 2012 à 190 milliards de dollars et estimées selon le FMI à 2005 fin 2012. Par ailleurs, si en 2000, la dette extérieure algérienne était d’environ 40 milliards de dollars et le service représentait 30% des recettes d’exportation, en 2012 l’Algérie a maintenu un très faible degré de dette totale selon le FMI à 3,8 milliards de dollars en 2009 à 2,8 milliards mds en 2010 et à 2,2 mds en 2011. La dette extérieure brute de l’Algérie représente 2% du PIB en 2011 et devra reculer à 1,7% en 2012 tandis que la dette publique devrait baisser à 8,9% du PIB en 2012 et à 8,6% en 2013 (contre 9,9% en 2011). Je ne citerai que certains segments structurants où la coopération serait possible en m’en tenant aux grosses masses : – Au niveau de Sonatrach où il est prévu de dégager une enveloppe d’environ 80 milliards de dollars entre 2012/2016 et 40/50 milliards de dollars au niveau de Sonelgaz entre 2012/2020 sans compter 60 milliards de dollars pour les énergies renouvelables étant prévu une modification partielle de la loi des hydrocarbures prochainement, selon le ministre de l’Energie algérien . – Dans la dynamisation de bureaux d’études pluridisciplinaires complexes, la balance de paiement algérienne montrant une sortie de devises 10/11 milliards de dollars/an entre 2009/2010 et allant vers 12 milliards de dollars 2011/2012, ce qui suppose une coopération dans le domaine de la formation/éducation par la création de partenariat pour des grandes écoles spécialisées et universités. – Dans la fabrication de pièces détachées dont les importations avoisinent plus de 3 milliards de dollars concernant tant Sonatrach/ Sonelgaz, les principaux donneurs d’ordre et également le parc automobile en Algérie qui est estimé à plus 4 millions de véhicules (dont plus de 60% véhicules de touristes ), l’Algérie possédant le deuxième parc le plus important d’Afrique après l’Afrique du Sud et le premier rang des pays maghrébins. – Dans le domaine des médicaments dont les importations ont avoisiné 1,87 milliard de dollars en 2011 et globalement dans le secteur de la santé. Dans le développement des services notamment l’informatique et les nouvelles technologies, sans compter les relations touristiques, qui constituent un marché potentiel. – Dans certains segments agro-alimentaires tenant compte des avantages comparatifs mondiaux, étant dans une économie ouverte la facture alimentaire algérienne a été de 10 milliards en 2011. – L’Algérie disposant de peu d’entreprises performantes dans le bâtiment, travaux publics, hydraulique (l’eau, cet or bleu qui sera un enjeu majeur dans les années à venir au Maghreb) expliquant la percée notamment de la Chine alors que plus de 50% du programme 2010/2014 est consacré à ce secteur, des perspectives peuvent être envisagées. – Dans le système financier/assurance par des partenariats ciblés banques/assurances algériennes/banques/assurances françaises, l’assistance bancaire pour une engeerening financière inexistante en Algérie associant nos compétences émigrées en vue de la création d’une bourse maghrébine supposant la résolution de la distorsion des taux de change. – Plus globalement, pour les pays du Maghreb, on peut imaginer du fait de l’acquisition du savoir- faire tunisien et marocain le développement de la filière textile/cuir maghrébine, de la filière poisson par l’apport de la Mauritanie, de grands complexes combinant le phosphate marocain et le gaz algérien, des segments dans l’agro-alimentaire, des unités pétrochimiques du savoir algérien couplant les réserves importantes du couple Libye/Algérie, de puissantes industries sidérurgiques grâce à l’important gisement de fer à faible teneur et à ciel ouvert de Gara Djebilet ( région de Tindouf/Béchar) sous réserve de la résolution du conflit du Sahara occidental, qui devra être résolu dans le cadre des Nations unies, la fermeture des frontières entre le Maroc et l’Algérie depuis 1994 , limitant la libre circulation des biens de la sphère réelle ( les transactions informelles n’ayant jamais été aussi florissantes) et des personnes, frein à l’intégration. Il est entendu qu’il y a lieu de cibler les PMI/PME qui satisferont le marché intérieur maghrébin entre maghrébins et des partenariats avec des firmes internationales pour promouvoir les exportations ce qui suppose un cadre juridique stable et unifié, et ce tenant compte d’une économie ouverte(coûts/qualité). (A suivre)
    ABDERAHMANE MEBTOUL
  • Conférence aujourd’hui à Alger sur le néocolonialisme

    Le collectif algérien de la société civile organisera aujourd’hui et demain une conférence panafricaine à Alger contre le retour du colonialisme en Afrique qui menace les souverainetés nationales, dans le cadre de la célébration du cinquantenaire de l’indépendance de l’Algérie. 
    Le colonialisme, «hier vaincu» et «bouté hors de nos territoires», entreprend aujourd’hui, «sous divers aspects» et à l’occasion de «circonstances préfabriquées», un retour «prédateur et menaçant pour nos souverainetés nationales», a indiqué hier le Comité national algérien de solidarité avec le peuple sahraoui (CNASPS), membre du collectif, dans un communiqué. 
    «Ce néocolonialisme multiforme souvent brutal et arrogant», ajoute la même source, «annihile tous les programmes nationaux légitimes de développement», privant nos peuples «d’une promotion sociale programmée dans leurs mouvements d’émancipation». 
    «Ce même néocolonialisme pousse l’insolence et le mépris jusqu’à attenter, sans vergogne, à nos libertés, aux droits humains et à l’indépendance de notre décision politique», s’indigne le CNASPS. Le comité relève aussi que cette conférence sera l’occasion de «revisiter l’Histoire du continent africain, dont nombre de mouvements de libération de pays frères, aujourd’hui souverains, ont reçu le soutien politique, moral et matériel aussi bien de la Révolution algérienne que de l’Algérie indépendante». La conférence sera sanctionnée par l’adoption de la déclaration d’Alger du «Front africain pour la démocratie et contre le retour du colonialisme en Afrique».
    Le Sahara Occidental, dernière colonie d’Afrique, a été envahie par le Maroc en 1975 et 1979. La MINURSO (Mission des Nations Unies pour le référendum au Sahara Occidental) surveille un cessez-le instauré depuis 1991 dans l’attente de la célébration d’un référendum d’autodétermination promis par les Nations Unies depuis plus de 45 ans.