Année : 2012

  • Le président Abdelaziz : «L’élection de Zuma est une victoire de l’Afrique anti-coloniale»

    La cérémonie de clôture à la 3ème université d’été, dénommée « Université Ahmes Ben Bella », des cadres du Front Polisario en lutte pour la libération du Sahara Occidental a connu des moments forts, notamment après les prises de parole de la direction du Maghreb et du Macherk au Ministère des Affaires Etrangères de l’Afrique du Sud et de Pierre Galand, président de la Coordination Européenne de Solidarité avec le Peuple Sahraoui.


    Le discours de clôture du Président sahraoui, Mohamed Abdelaziz, n’a pas manqué d’y faire référence chaleureusement. Il n’a pas failli non plus à la tradition de passer en revue les derniers faits marquants de la politique dans la région du Maghreb et en Afrique. A ce propos, le Président sahraoui a mis en relief l’importance de l’élection de Mme Zuma à la tête du Conseil de l’Union africaine récemment à Addis Abéba. Selon lui, «c’est la victoire de l’Afrique anti-coloniale et qui augure d’une nouvelle ère pour les peuples en lutte, notamment pour le dernier peuple colonisé d’Afrique, à l’instar du peuple sahraoui.» 

    Dans la foulée, M. Abdelaziz a souligné «la victoire de la diplomatie algérienne, représentée par Lamamra, qui a grandement contribué à cette élection.» Dans ce sens, il a mis en avant que « le monde a compris la position particulière acquise par l’Algérie et qui en fait un acteur incontournable dans la région et dans le continent.» Il a exprimé la position de son peuple pour un règlement politique de la crise malienne avant de dénoncer «les graves dérapages du Maroc pour son refus de reconnaître M. Christopher Ross comme émissaire de l’ONU pour le problème du Sahara Occidental. 

    Pour le président sahraoui : «C’est un refus de la loi et de la légitimité internationale». Si les politiques de blocage du processus de négociations pour l’organisation d’un référendum sur l’autodétermination du peuple sahraoui sont refusés, «le plus grave est le soutien d’une puissance occidentale.» La référence à la France est sans équivoque. Et de résumer l’attitude marocaine : «le Maroc déstabilise le Maghreb». Faut-il y lire non seulement les différents trafics qui se sont multipliés ces dernières années, notamment de la drogue vers l’Algérie, mais aussi les graves accusations sur l’existence de groupes terroristes «encouragés» par le makhzen au Mali. 

    Enfin, le président du Sahara Occidental s’est adressé au Conseil de sécurité pour qu’il «exerce des pressions sur le pouvoir au Maroc pour le respect de la réglementation internationale, pour que le Minurso poursuive sa mission de préparation au référendum en toute indépendance, pour la libération des détenus politiques, pour que toute la lumière soit faite sur les 651 disparus, sur la fin du pillage des ressources et richesses du peuple sahraoui et pour la levée du siège militaire marocain sur les territoires sahraouis occupés. 

    Signalons que cette université d’été a vu la participation de plus de 400 cadres du Front Polisario dont pour la première fois 50 représentants des territoires occupés et du sud du Maroc. Enfin, pour la petite histoire une de ces participantes a donné naissance à un garçon durant l’université. Elle l’a prénommé Ahmed Ben Bella, ce qui lui a valu des félicitations et des cadeaux des personnalités présentes à la cérémonie.
    SADEK

  • ONG Mundubat accuse les services secrets marocains d’entraver la libération des otages

    L’ONG espagnole, Mundubat, a accusé hier les services secrets marocains de divulguer de fausses nouvelles sur l’enlèvement des deux coopérants espagnols Enric Gonyalons, Ainhoa Fernandez et l’italienne Rossella Urru.
     « Au lieu de collaborer, tout ce qu’ils ont fait c’est rendre toutes les démarches difficiles« , a déclaré Iñaki Markiegi, président de l’association Mundubat où travaille Enric Gonyalons, l’un des trois coopérants enlevés, le 22 octobre 2011 à Rabouni, centre administratif du Front Polisario. Ils dirigeaient des projets d’aide en faveur des réfugiés qui ont fui l’invasion du Sahara Occidental par le Maroc en 1975 et 1979.
    M. Markiegi a affirmé que son organisation avait « perçu cet enlèvement comme une agression contre le peuple sahraoui et les organisations qui y collaborent». « Enric, Ainhoa, et Rossella font partie de ces personnes indispensables à la construction d’un nouveau monde, plus juste et plus engagé », a-t-il ajouté avant de conclure que « le peuple sahraoui a retrouvé un frère et deux sœurs mais aussi trois militants pour leur avenir ».
    Source : Europa Press, 19/07/2012
  • Cinq questions au politologue Mohamed Chafik Mesbah

    Est‑ce que la visite du ministre français des Affaires étrangères a pu rapprocher les points de vue entre l’Algérie et la France concernant la crise malienne ?
    En diplomatie, la prise de contact pour la concertation entre protagonistes est toujours la bienvenue. Mais je ne pense pas que cette visite de deux jours puisse aplanir totalement les divergences à propos d’une situation complexe comme celle qui prévaut aussi bien pour les relations algéro‑françaises que pour le Sahel.Il reste néanmoins que la visite de M. Laurent Fabius, qui est crédité de sentiments plutôt hostiles vis‑à‑vis du monde arabe et de l’Algérie – c’est un courant qui existe au sein du PS français – vient signifier que la France, même après la victoire de la majorité socialiste, ne change pas fondamentalement sa politique algérienne, le pays restant incontournable pour la France.
    La visite de M. Laurent Fabius s’inscrit dans la continuité de la politique algérienne de la France, elle ne préfigure pas un retournement spectaculaire. Ce serait une erreur d’imaginer qu’il existe, en France, une doctrine diplomatique de droite et de gauche. Les appareils qui concourent à la mise en œuvre de l’action diplomatique française sont là pour prévenir tout risque de retournement spectaculaire. M. François Hollande, tout comme M. Laurent Fabius, ne pourrait l’ignorer.
    Des divergences demeurent donc entre les deux pays…
    Prenons les choses dans l’ordre. En ce qui concerne les relations bilatérales, l’Algérie a, par exemple, une exigence de repentance de la part de la France qu’elle pose presque comme un préalable à l’assainissement des relations bilatérales en perspective de la mise en œuvre d’un partenariat stratégique entre les deux pays. À cet égard, M. François Hollande, qui a manifesté de bonnes dispositions, ne pourra pas prendre, pourtant, de mesures substantielles.
    À côté de cet écueil important, d’autres contentieux bloquent la voie à une véritable éclaircie dans les relations algéro‑françaises .Il s’agit notamment du statut de l’immigration et de la politique de circulation des personnes. Faut‑il évoquer la conception française de la coopération économique, rappelée avec force par M. Laurent Fabius évoquant le projet d’implantation de Renault en Algérie ? Au plan diplomatique, les divergences entre les deux pays – malgré les propos lénifiants du ministre français des Affaires étrangères – sont évidentes par rapport au Sahel, au conflit du Sahara occidental et même à celui du Proche‑Orient.
    L’Algérie rejette toujours l’option militaire, souhaitée par la France, pour régler la crise au Mali. Cette option est‑elle inévitable, selon vous ?
    Sur le plan doctrinal, l’Algérie rejette effectivement l’option d’une intervention militaire au Mali. Mais à côté de ces préventions doctrinales, il faut reconnaître que les autorités algériennes nourrissent des craintes par rapport au risque d’enlisement sur le théâtre d’opérations au Mali. Un tel enlisement aurait, sans doute, des conséquences fâcheuses sur la situation interne dans le pays. Il est évident que l’option militaire souhaitée par la France tend, de plus en plus, à s’imposer comme la solution de denier recours.
    L’Algérie a‑t‑elle les moyens de s’impliquer dans cette voie militaire ?
    Le problème de l’intervention ne se pose pas en termes de moyens techniques et humains. L’Algérie dispose, en termes de dispositif militaire et d’encadrement humain, de la capacité d’intervenir avec l’assistance logistique et technologique des pays occidentaux. 
    Le problème est que la France entend se servir de l’Algérie comme d’un auxiliaire – au sens péjoratif du terme – dans le dénouement de la crise au Mali. C’est‑à‑dire que l’Algérie est invitée à payer le prix politique de l’intervention militaire au Mali. Si par malheur, les autorités algériennes se résignaient à cette solution militaire sans avoir réuni un consensus national préalable, il faudrait s’attendre à un cataclysme qui affecterait jusqu’à l’intégrité territoriale du pays.
    Les démarches française et américaine vous semblent‑elles converger à propos de la crise actuelle au Mali ?
    À l’évidence, les États‑Unis d’Amérique et la France visent, par‑delà les stricts objectifs sécuritaires, des intérêts stratégiques qui peuvent être concurrents. Le plus important, cependant, reste que les deux pays veulent, graduellement, enferrer l’Algérie dans un système de sécurité régionale qui échapperait à sa maîtrise souveraine. Ce serait le reniement de toute la doctrine diplomatique passée de l’Algérie. Que faire cependant ? La nature a horreur du vide et, fatalement, un pays en particulier ou une force donnée règleront la crise du Mali et en tireront, pour leur compte, les dividendes. 

  • MUJAO-Nouakchott/ marché d’échange de prisonniers contre des otages occidentaux

    Un marché d’échange de prisonniers a eu lieu en Mauritanie entre Nouakchott et le mouvement Jihad et unicité en Afrique de l’Ouest, mouvement dissident d’Al-Qaïda au Maghreb Islamique, a appris Numidianews de sources bien informées dans la capitale Mauritanienne Nouakchott. En vertu de ce marché, trois ressortissants occidentaux ayant été enlevés dans le camp de Rabouni au Sahara Occidentale ont été libérés. 

    Par ailleurs, les autorités mauritaniennes ont libéré, en échange, des prisonniers de l’entreprise pénitentiaire civile de Nouakchott, appartenant au Mouvement unicité et jihad en Afrique de l’Ouest MUJAO, ont expliqué les mêmes sources. 

    Un prisonnier saadiste ayant été relâché a été transportée vers une destination inconnue pour le livrer, ont indiqué nos sources qui ont ajouté qu’il s’agit de Mamine Ould Afqir, de nationalité Sahraouie. 

    Il est à rappeler que Nouakchott avait accusé Ould Afqir d’être impliqué dans l’enlèvement de trois ressortissants occidentaux du camp de Rabouni dans la ville de Tindouf dans le sud de l’Algérie, le mois de novembre 2011.
    Nouakchott. A. Ould Sidi

    Numidianews, 18/07/2012
  • «C’est Paris qui détient la clé de la question sahraouie» (Abdelaziz)

    Le président du Front Polisario, Mohamed Abdelaziz, presse la France pour qu’elle contribue positivement au règlement du conflit sahraoui. Intervenant mardi lors d’une conférence de presse tenue à Boumerdès, M. Abdelaziz n’a pas mâché ses mots, mettant le doigt là où cela fait mal.

    «Paris détient la clé de la question sahraouie», a-t-il clamé, ajoutant que «la France est une puissance mondiale et dispose du droit de veto au Conseil de sécurité des Nations unies». Ainsi, lors de cette sortie médiatique en marge de la clôture de la 3ème université d’été des cadres de la République arabe sahraouie démocratique (RASD), le président Abdelaziz a appelé le nouveau gouvernement français à «entreprendre des démarches positives en faveur de la question sahraouie» en exerçant «des pressions sur le gouvernement
    marocain pour l’amener à reconnaître le droit du peuple sahraoui à l’autodétermination».
    Il a affirmé que le conflit du Sahara Occidental n’a que trop duré ajoutant que «celui qui entrave les efforts pacifiques pour son règlement est connu». Le président sahraoui, qui s’est dit optimiste quant au nouveau gouvernement français, a souhaité voir ce dernier «entreprendre les démarches nécessaires dans le cadre des efforts en faveur de la résolution de cette question conformément aux règles et lois internationales ».
    «L’intransigeance du gouvernement marocain vis-à-vis d’une solution pacifique de cette question menace la paix et la sécurité et entrave le processus d’intégration et d’édification de l’Union du Maghreb Arabe (UMA)», a souligné le président Abdelaziz à la clôture de cette manifestation à laquelle étaient présents plusieurs ambassadeurs, une délégation du ministère des Affaires étrangères d’Afrique du Sud ainsi que le président de la Coordination européenne de solidarité avec le peuple sahraoui (EUCOCO).
    A cet effet, le président sahraoui a appelé la communauté internationale à «adopter une position ferme à l’égard du non-respect par le Maroc des résolutions onusiennes et des lois internationales et de la volonté de l’Union africaine (UA) de parachever le processus de décolonisation de la dernière colonie en Afrique», ce qui «menace la paix et la sécurité dans la région d’Afrique du Nord tout entière».
    Il a rappelé dans le même contexte que l’UA qui est «un partenaire important de l’ONU concernant le règlement de la question sahraouie, est appelée à assumer ses responsabilités dans la mise en oeuvre du plan de règlement onusien au Sahara Occidental en permettant au peuple sahraoui de jouir de son droit à l’autodétermination et à l’indépendance». Il a insisté par ailleurs sur «la nécessité d’élargir les prérogatives de la Mission des Nations unies pour l’organisation du référendum au Sahara Occidental (Minurso) afin qu’elle puisse s’enquérir de la situation des droits de l’Homme et à oeuvrer à la libération des prisonniers politiques sahraouis détenus dans les geôles marocaines».
    Le président sahraoui a estimé que la question sahraouie a connu ces derniers mois «des développements dangereux» d’autant plus «que le gouvernement marocain, qui occupe militairement les territoires et viole les droits de l’Homme, tente aujourd’hui de saper les efforts de paix». «L’intifadha du peuple sahraoui pour l’indépendance est aujourd’hui une réalité » et «gagne du terrain à tous les niveaux», conclut le président Abdelaziz.


    Amine Liamine


    Ouest Tribune, 19/07/2012

  • Position française vis-à-vis du Sahara occidental, Mohamed Abdelaziz «optimiste»

    Le président sahraoui a estimé hier à Boumerdes, que Paris détient la clé de la question sahraouie de par son droit de veto au Conseil de sécurité.
    Lors d’une conférence de presse animée enmarge de la clôture de la 3ème université d’été des cadres de la République arabe sahraouie démocratique (RASD), M. Mohamed Abdelaziz a appelé le nouveau gouvernement français à «prendre des démarches positives en faveur de la question sahraouie» en exerçant «des pressions sur le gouvernement marocain pour l’amener à reconnaître le droit du peuple sahraoui à l’autodétermination».
    Il a affirmé que le conflit du Sahara occidental n’a que trop duré ajoutant que «celui qui entrave les efforts pacifiques pour son règlement est connu». Le président sahraoui, qui s’est dit optimiste quant aux positions futures du nouveau gouvernement français, a souhaité voir ce dernier «prendre les démarches nécessaires dans le cadre des efforts en faveur de la résolution de cette question conformément aux règles et lois internationales». «L’intransigeance du gouvernement marocain vis-à-vis d’une solution pacifique de cette question menace la paix et la sécurité et entrave le processus d’intégration et d’édification de l’Union du Maghreb arabe (UMA)», a souligné le président Abdelaziz à la clôture de cette manifestation à laquelle étaient présents plusieurs ambassadeurs, une délégation du ministère des affaires étrangères d’Afrique du sud ainsi que le président de la Coordination européenne de solidarité avec le peuple sahraoui (EUCOCO). A cet effet, le président sahraoui a appelé la communauté internationale à «adopter une position ferme à l’égard du non respect par le Maroc des résolutions onusiennes et des lois internationales et de la volonté de l’Union africaine (UA) de parachever le processus de décolonisation de la dernière colonie en Afrique», Ce qui, a-t-il dit, «menace la paix et la sécurité dans la région de l’Afrique du Nord tout entière». Il a rappelé dans le même contexte que l’UA qui est «un partenaire important de l’ONU concernant le règlement de la question sahraouie, est appelée à assumer ses responsabilités dans la mise en œuvre du plan de règlement onusien au Sahara occidental en permettant au peuple sahraoui de jouir de son droit à l’autodétermination et à l’indépendance».
    Il a insisté par ailleurs sur la nécessité d’élargir les prérogatives de la Mission des Nations unies pour l’organisation du référendum au Sahara occidental (Minurso) afin qu’elle puisse s’enquérir de la situation des droits de l’Homme et à œuvrer à la libération des prisonniers politiques sahraouis détenus dans les geôles marocaines». Le président sahraoui a estimé que la question sahraouie a connu ces derniers mois «des développements dangereux» d’autant plus que le gouvernement marocain qui occupe militairement les territoires et viole les droits de l’Homme, tente aujourd’hui de saper les efforts de paix». «L’intifadha du peuple sahraoui pour l’indépendance est aujourd’hui une réalité» et «gagne du terrain à tous les niveaux», conclut le président Abdelaziz.
  • Sahara Occidental : La France tourne le dos à « l’autonomie » ?

    « La France détient la clé de la question sahraouie qui n’a que trop duré », affirme Mohamed Abdelaziz dans un point de presse qu’il a animé en marge de la clôture de la 3e université d’été des cadres de la République arabe sahraouie démocratique, dans la soirée de mardi à Boumerdes. Il appelle pour la énième fois le gouvernement français à « entreprendre des démarches positives » dans le dernier conflit colonial en Afrique et à « exercer des pressions sur le gouvernement marocain pour l’amener à reconnaître le droit du peuple sahraoui à l’autodétermination ». 

    L’exécutif du socialiste François Hollande rompra-t-il avec celui du libéral Nicolas Sarkozy qui a régulièrement « entravé » les efforts de paix déployés par le toujours médiateur onusien Christopher Ross ? « Oui », répond le président sahraoui. Il est convaincu que le gouvernement en poste entreprendra les démarches nécessaires à la résolution de cette question et ce, conformément aux règles et lois internationales. « Oui », répond aussi Laurent Fabius, le ministre français des Affaires étrangères. « Notre position est celle défendue par les Nations unies », dit-il dans une conférence de presse qu’il a animée, lundi dernier, à Alger, à la résidence de l’ambassadeur de France. Autrement dit, Paris soutient la résolution 2204 du Conseil de sécurité. Adoptée le 24 avril dernier, celle-ci « appelle les deux parties (Front Polisario et Maroc) à poursuivre leurs négociations sous les auspices du secrétaire général de l’Onu, sans conditions préalables et de bonne foi, en vue de parvenir à une solution juste, durable et mutuellement acceptable, qui permette l’autodétermination du peuple du Sahara occidental dans le contexte d’accords conformes avec les buts et principes de la Charte des Nations unies ». 

    Cette résolution, qui a prolongé d’une année le mandat de la Mission des Nations unies pour l’organisation du référendum au Sahara occidental, appelle, en outre, les autorités marocaines à « améliorer la situation des droits de l’Homme » dans les territoires sahraouis occupés. Rabat dont le comportement au Sahara occupé « entrave le processus d’intégration maghrébine » et menace la paix et la sécurité dans la région » saura-t-elle écouter ces appels relayés par le Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine et la Coordination européenne de solidarité avec le peuple sahraoui ? 

    Annahj Addimocrati (la Voie Démocratique du Maroc) qui a compris que « l’Intifada du peuple sahraoui pour l’indépendance qui gagne du terrain à tous les niveaux est aujourd’hui une réalité » presse le Palais d’aller à la tenue « d’un référendum d’autodétermination » du peuple sahraoui s’il veut « épargner » à la région le danger d’une guerre et jeter les bases d’un Maghreb des peuples.
    Djamel Boukrine

    Horizons, 19/07/2012
  • Alger, Paris, le dégel prendra un peu de temps

    Par Hassane Zerrouky


    Nombreux sont ceux qui s’attendaient, après l’arrivée de la gauche au pouvoir en France, à ce que les relations entre les deux pays soient différentes de ce qu’elles étaient quand la droite gouvernait ce pays. Il ne faut pas trop rêver. La récente visite du ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius, a bien montré qu’elle avait pour seul et unique but de renouer des rapports marqués par une certaine tension entre les deux pays. 
    Dissiper les malentendus, rétablir des rapports de confiance, rapprocher les points de vue sur des sujets communs demande du temps. La gestion de Nicolas Sarkozy a laissé des traces.
    Ce dernier, représentant de la droite dure française, qui s’était imaginé un destin comparable à l’ex-président George Bush qu’il admirait, rêvait d’une France puissante régnant sur le Bassin méditerranéen. A l’instar de son modèle américain, il voulait remodeler le Maghreb en fonction des visées stratégiques de la France et, pourquoi pas, avec l’aide de son allié qatari, l’ensemble proche-oriental. Une première fois à travers son projet d’Union pour la Méditerranée (UPM) reposant sur deux alliés précieux, l’Egypte de Moubarak et la Tunisie de Ben Ali, dont la chute a fait tomber son plan à l’eau. 

    Ayant raté la révolution tunisienne et même la révolution égyptienne – Sarkozy ayant soutenu les deux régimes jusqu’au bout – l’ex-président français, sur les conseils de Bernard-Henri Lévy, a voulu rebondir en déclarant la guerre au régime de Kadhafi, l’autocrate à qui il faisait les yeux doux deux ans auparavant en tentant de lui fourguer des armes, des avions et même des centrales nucléaires à des fins civiles ! «Libérer» la Libye pour ensuite s’occuper de l’Algérie, seul pays resté plus ou moins à l’écart des soubresauts que connaissaient les autres pays du Maghreb ? «Dans un an l’Algérie, dans deux ans l’Iran» s’enthousiasmait alors le locataire de l’Elysée qui, sans provoquer la moindre réaction officielle algérienne, persuadé qu’il était de l’imminence d’un Maghreb nouveau qui serait naturellement entièrement assujetti à l’ancienne puissance coloniale ! attendait- il le bon moment – un changement en Algérie – pour ressortir une version dépoussiérée de son projet de l’UPM qui dormait quelque part dans un tiroir de l’Elysée ? 

    Les rapports entre les deux pays, déjà envenimés par le poids du passé, mais aussi par la position française sur le Sahara occidental et le rapprochement accéléré entre Paris et Rabat ont de surcroît pâti de l’arrogance manifestée par Alain Juppé à l’égard d’Alger sur fond de clins d’œil appuyés à la mouvance islamiste depuis son discours à l’Institut du monde arabe. Dans ce contexte de bouleversements en Afrique du Nord et au Proche-Orient, les autorités algériennes, dont la politique en matière de respect des droits de l’Homme ne plaide pas en leur faveur, ne faisaient rien ou peu afin de créer les conditions d’une démocratisation de la société. Bien au contraire, la défense du système et sa perpétuation, moyennant quelques aménagements à la marge, primant sur le reste, elles estimaient – c’est toujours le cas – que les changements intervenus dans le monde arabe n’étaient qu’un complot ourdi par l’Occident auquel la France de Sarkozy prenait une part active ! Ainsi expliquait-on, la détérioration des rapports entre les deux pays et la mauvaise volonté française à l’égard de l’Algérie en matière de coopération. 

    Avec l’arrivée des socialistes au pouvoir en France, l’approche en matière de règlement des contentieux sera sans doute différente, plus apaisée. Mais il n’en reste pas moins que sur de nombreux dossiers – la question palestinienne, l’Iran, la Syrie, le Sahel et le Sahara occidental – il n’y aura pas de rupture entre la politique de Nicolas Sarkozy et celle que poursuivra François Hollande. En revanche, le fait que la Chine risque de devenir le premier fournisseur de l’Algérie – c’est le cas au cours de ces premiers mois de 2012 selon le quotidien les Echos – est un sujet qui préoccupe les Français, voire l’Europe. Si Laurent Fabius ne l’a pas évoqué, il l’avait sans doute en tête avant de poser le pied sur le tarmac de l’aéroport d’Alger. Aussi faut-il s’attendre à voir Paris faire des efforts pour recoller les morceaux afin de créer un meilleur climat, puis envisager une politique visant à contrer la menace chinoise en Algérie. 
    Le Soir d’Algérie, 19/07/2012
  • SAHARA OCCIDENTAL Depuis Rabat, les États-Unis renouvellent leur confiance à Ross

    Nouveau camouflet pour la diplomatie marocaine. C’est depuis Rabat même que l’ambassadeur des Etats-Unis à Rabat, Samuel Kaplan, a affirmé que son pays continuera à soutenir l’envoyé personnel du secrétaire général des Nations unies pour le Sahara occidental, Christopher Ross, jusqu’à la fin de sa mission, afin de trouver une solution au conflit du Sahara occidental. «Les Etats-Unis continueront à soutenir M. Christopher Ross jusqu’à la fin de sa mission, afin de trouver une solution au Sahara occidental», a déclaré M. Kaplan dans une interview au journal marocain de langue arabe « Al Massae», ajoutant que son pays soutenait « le processus onusien et Christopher Ross en fait partie». 

    Le diplomate américain, qui a notamment rappelé que M. Ross avait été désigné par le secrétaire général de l’ONU, a souligné que « les efforts de l’ONU ne pourraient être concluants qu’à la condition de soutenir l’envoyé onusien». Le Maroc avait décidé, en mai dernier, de retirer sa confiance à Christopher Ross, prétendant que les décisions de ce dernier étaient «partiales et déséquilibrées» et que ses comportements contrastés s’écartent des grandes lignes tracées par les négociations au sein Conseil de sécurité. Suite à cette décision marocaine, le porte-parole du chef de l’ONU, Martin Nesirky, avait alors affirmé que Ban Ki-moon a « pleinement confiance» en Christopher Ross. 

    Un des porte-paroles du département d’Etat américain avait également déclaré que les Etats-Unis « soutiennent le processus du secrétaire général de l’ONU sur le Sahara occidental ainsi que les efforts de son envoyé personnel, Christopher Ross». La semaine dernière, le porte-parole adjoint du secrétaire général de l’ONU, Farhan Haq, avait déclaré que M. Ban Ki-moon avait toujours pleinement confiance en son Envoyé personnel pour le Sahara occidental. Interrogé sur des informations rapportées récemment par un journal arabe paraissant à Londres, selon lequel le secrétaire général de l’ONU se serait heurté à plusieurs refus de diplomates internationaux pour remplacer son envoyé personnel pour le Sahara occidental, M. Haq a réitéré, sans autre commentaire, que « le secrétaire général de l’ONU a pleinement confiance en Christopher Ross». 

    Par ailleurs, et à Addis Abeba où il participait au sommet de L’UA, le président sahraoui M Mohammed Abdelaziz a de nouveau dénoncé l’intransigeance du Maroc, qui menace la paix et la sécurité dans la région. «La gravité du désengagement du Maroc de ses engagements internationaux, faisant des résolutions et du Droit international et de la volonté de l’UA de parachever la décolonisation du Continent et ses conséquences pour la menace à la paix et la sécurité dans la région nord ouest africaine, appelle à une réaction internationale décisive et dissuasive», a souligné le Président sahraoui. «Le conflit du Sahara occidental traverse une étape dangereuse depuis que le Maroc ait annoncé son refus de coopérer avec l’ambassadeur américain, Christopher Ross, l’envoyé personnel du Secrétaire général de l’Onu pour le Sahara occidental et par là même l’arrêt du processus de négociation entre les deux parties au conflit, le Front Polisario et le Maroc et par conséquent l’impasse dans le processus de règlement», a-t-il martelé. Il a en outre rappelé aux dirigeants africains que l’UA est un «partenaire officiel» de l’ONU et qu’elle est par conséquent appelée à «assumer ses responsabilités dans le suivi et la mise en oeuvre totale du plan de règlement onusien pour le Sahara occidental, pour le conduire, sans délai, à son objectif essentiel, la décolonisation de la dernière colonie en Afrique, en permettant au peuple sahraoui d’exercer son droit légitime à l’autodétermination et à l’indépendance ».
    Mokhtar Bendib

    Le Courrier d’Algérie, 18/07/2012
  • Laurent Fabius : Accord de défense, Renault, Sahel

    Les relations entre Alger et Paris vont-elles connaître un nouveau départ à la faveur de l’arrivée des socialistes au pouvoir en France ?

    La question mérite d’être posée à la lumière des déclarations de Laurent Fabius, le ministre des Affaires étrangères français. En effet, lors d’une conférence de presse, animée hier à la résidence de l’ambassade de France à Alger, Fabius a clairement fait savoir que les entretiens qu’il a eus avec les responsables algériens se sont déroulés dans un « nouvel état d’esprit » et que l’objectif assigné avant son arrivée est atteint. « Le premier objectif de ma visite était de donner un nouvel élan dans les relations entre l’Algérie et la France » a-t-il déclaré, en précisant que l’objectif est désormais atteint.
    Laurent Fabius dont les trois mots d’ordre sont : «l’objectivité», «la proximité» et «l’amitié», a indiqué que « nous allons faire beaucoup ensemble ». Cela sonne comme un vœu de relancer et d’aller plus loin dans les relations avec l’Algérie après la tiédeur ayant marqué ces relations sous l’ère Nicolas Sarkozy. Les divergences rapportées hier par la presse algérienne sur le dossier du Mali sont erronées, a déclaré le ministre des Affaires étrangères français. « Il n’y a pas de contradictions dans les positions de nos deux pays concernant le Mali et le Sahel », dira le chef de la diplomatie française qui explique qu’il y a des réponses politiques à apporter à des problèmes politiques, tout comme il ne faut pas perdre de vue qu’il existe un mouvement terroriste extrêmement dangereux qui représente une menace régionale et internationale. «Il faut que le problème terroriste soit réglé de la manière qu’il faut », précise Fabius qui souligne qu’à ce sujet il n’existe aucune divergence entre les deux pays. Le ministre des Affaires étrangères qui venait d’être reçu en audience par le chef de l’Etat, Abdelaziz Bouteflika, paraissait par ailleurs très serein quant aux futures relations entre les deux pays.      Il soulignera à cet effet que l’Accord de défense, signé en 2008 entre les deux pays, et mis au placard par l’ancien gouvernement Fillon, sera ratifié dans les prochaines semaines. Pour ce qui est des projets déjà entamés par ses prédécesseurs, à l’image des projets Renault, Lafarge et d’autres pétrochimiques, Laurent Fabius dira que «ça avance».

    Le conférencier, concernant l’implantation de Renault dans notre pays, précisera toutefois que ce projet doit être bénéfique pour les deux parties, sans pour autant donner d’autres précisons.  Pour ce qui est de la circulation des personnes, notamment en évoquant l’accord de 1968, le chef de la diplomatie française soulignera «qu’il y a encore des progrès à faire». Le conférencier a annoncé que Manuel Valls, le ministre de l’Intérieur français, se rendra dans les jours qui viennent, en Algérie, afin de discuter du sujet avec les autorités algériennes. Interrogé sur la reconnaissance des crimes coloniaux de la France, Fabius a été très diplomate en rappelant «les messages très apaisés» des chefs d’Etat des deux pays, à l’occasion notamment du cinquantenaire de l’Indépendance de l’Algérie et du 14 juillet.

    Sur le plan international, notamment la Syrie, la position de Fabius ne diffère pas de celle de son prédécesseur.  «Personne de raisonnable ne peut soutenir le régime de Bachar El Assad», a-t-il déclaré en soulignant que la France soutient les résolutions qu’elle a votées au Conseil de sécurité. Pour ce qui est de la question du Sahara Occidental, les réponses du diplomate sont nuancées. Alors que le gouvernement Sarkozy soutenait clairement la proposition d’autonomie du Maroc, le nouveau chef de la diplomatie française affirme que son gouvernement est «pour les résolutions de l’ONU». Laurent Fabius affirme également que son pays est pour un rapprochement entre Alger et Rabat, concernant ce dossier. 

    par Z. Mehdaoui

    Le Quotidien d’Oran, 17/07/2012