Année : 2012
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Frontières : le Maroc pousse l’UMA à faire pression sur l’Algérie
Le gouvernement marocain s’adonne depuis quelques semaines à un travail sournois contre l’Algérie au sein des structures de l’Union du Maghreb arabe (UMA). Selon une source diplomatique proche de cette organisation maghrébine, le gouvernement dirigé par l’islamiste du PJD, Abdelillah Benkirane, multiplie les tractations auprès de ses homologues tunisien et libyen afin de les convaincre d’inscrire à l’ordre du jour du prochain sommet de l’UMA un projet de résolution sur l’obligation des Etats membres d’assurer la libre circulation des personnes par toutes les voies (terre, air et mer).Il est clair comme l’eau de roche que ce projet de résolution vise directement le gouvernement algérien qui refuse, depuis plusieurs années, d’accéder à la demande maintes fois exprimée par les dirigeants marocains de rouvrir la frontière terrestre avec notre voisin de l’ouest. Hormis la frontière terrestre entre l’Algérie et le Maroc, aucune autre bande frontalière entre les Etats membres de l’UMA n’est fermée. N’arrivant visiblement plus à donner des gages de confiance pour que cette bande frontalière soit rouverte, le gouvernement marocain sollicite, selon toute vraisemblance, l’aide de ses «nouveaux alliés» d’Ennahda tunisien et du gouvernement libyen. «Le Maroc agit de cette manière en désespoir de cause», estime notre source.En butte à des difficultés économiques graves, le gouvernement marocain cherche une réouverture rapide des frontières avec l’Algérie dans le but de relancer le commerce de tous bords. Les discussions bilatérales engagées entre les deux Etats sur le sujet risquent de prendre du temps, ce qui n’arrangerait pas le Maroc. Mais selon notre source, cette démarche a très peu de chance d’aboutir. Car «l’Algérie refuse qu’une question bilatérale soit traitée dans un cadre multilatéral». C’est aussi une question de souveraineté. Dans une déclaration récente, le Premier ministre marocain, Abdelillah Benkirane, mettait comme préalable à la construction de l’UMA la réouverture de la frontière avec l’Algérie.Il estimait ainsi que le sommet de l’UMA, prévu avant la fin de l’année en cours en Tunisie, «sera de pure forme» sans le règlement de cette question frontalière avec l’Algérie. Le roi Mohammed VI n’avait nullement évoqué cette question des frontières lors de son discours du trône, lui qui en fait son cheval de bataille depuis 2005. Du côté algérien, une source diplomatique, dans une déclaration à une agence étrangère, sous le sceau de l’anonymat, a remis les pendules à l’heure en réaffirmant le caractère «exclusivement bilatéral» de cette question des frontières.Sonia B.Algérie Patriotique, 11/08/2012 -
La chaîne saoudienne MBC se positionne sur le Sahara Occidental
Dans le conflit du Sahara Occidental, le gouvernement marocain veille par tous les moyens à sauver la face pour garder intact le soutien du peuple marocain à ses ambitions expansionnistes et éviter les critiques de l’opposition.Pour garder « le moral des troupes », les médias officiels s’appliquent à présenter le Maroc comme un pays surfant sur les succès à tous les niveaux. Dans ce cadre, le pouvoir marocain a toujours tenté de convaincre les citoyens marocains que la communauté internationale n’a jamais mis en doute la souveraineté du Maroc sur le Sahara Occidental. Dans les cartes officielles, ce territoire non-autonome selon l’ONU, se trouve toujours rattaché à son voisin du nord.Mais si les marocains accueillent cela avec joie, ce n’est pas le cas des autres. Ainsi,MacDonalds s’est déjà attiré les foudres du Makzen à cause de jouets distribués aux enfants qui comportaient une carte petit format sur laquelle les frontières marocaines étaient celles reconnues par la communauté internationale. C’est-à-dire, sans le Sahara Occidental.Les responsables marocains avaient, à l’époque, ont prétendu que la société américaine avait présenté ses excuses. En avançant ce mensonge, le Makhzen ne s’attendait pas à ce que l’épisode se répète.Le Qatar, à l’occasion de la cérémonie d’ouverture des jeux arabes qu’il a organisés en décembre 2011 sur son territoire, a présenté le Maroc dans ses frontières légales. Comme à chaque fois, les voix officielles parle d’un « peuple marocain blessé dans son profond ».A peine remis de cette « blessure » causée par un virus géographique, le peuple marocain et son Makhzen se sont trouvés face à une autre épreuve : Abdelmounim Aboulfoutouh, dans sa campagne pour les présidentielles egyptiennes présente une carte du monde arabe avec le Sahara Occidental et son drapeau.Les cauchemars du Makhzen ne s’arrêtent pas là. La surprise vint, cette fois, de la chaîne MBC, dont le propriétaire n’est autre que l’Arabie Saoudite, un allié du Maroc de longue date. Au « grand malheur des marocains » et de leur Makhzen, MBC a montré une carte du Maroc « sans son Sahara ».De nouveau, la MAP nous informe du « grand étonnement » du ministère de la communication et « ses protestations ». Protestations qui ne vont pas au-delà d’une dépêche de l’agence de presse officielle. Une pièce de théâtre destinée au peuple marocain dont le soutien est décisif pour la poursuite de cette folle aventure contre le droit et la légalité internationaux.France 24, chaîne officielle française, n’a jamais présenté une carte du Maroc avec le Sahara Occidental. Pourtant, Rabat n’a jamais protesté contre cela. Est-ce la politique de deux poids deux mesures ou bien c’est juste que le Makhzen se moque de son peuple? -
Pour dénoncer le rapatriement des coopérants, une délégation espagnole arrive aux camps des réfugiés sahraouis
Chahid El Hafed.- Une délégation espagnole conduite par le président de la coordination espagnole des associations solidaires avec le Sahara occidental (CEAS) José Taboada est arrivée mardi à Tindouf dans le cadre d’une visite de solidarité aux camps des réfugiés sahraouis.
Cette visite est une réponse à la décision du gouvernement espagnol de rapatrier le 27 juillet dernier des humanitaires espagnols opérant dans les camps des réfugiés sahraouis et vise à réaffirmer avec fermeté la solidarité de la société espagnole avec le peuple sahraoui
« Nous sommes venus pour évaluer la situation sécuritaire et les besoins humanitaires urgents et les aides alimentaires nécessaires à fournir au peuple sahraoui », a indiqué M. Taboada.
Parmi les 30 membres de la délégation se trouvent des personnalités représentant des ONG, des communes et des groupes parlementaires solidaires avec le peuple sahraoui ainsi que des délégués de médias.
Elle comprend également des humanitaires rapatriés samedi dernier outre des militants de Catalogne, Madrid, du pays basque et autres représentant plus de 300 associations et organisations solidaires avec le peuple sahraoui en Espagne.
Selon l’agence de presse sahraouie, le journal électronique espagnol « Minuto Digital » a indiqué dimanche que le ministère espagnol des affaires étrangères a reconnu par la voix de son porte parole Antonio Gonzalez que » le retrait des humanitaires espagnols des camps des réfugiés sahraouis était une mesure démesurée ».
Le journal a également précisé que la coordination entre les ONG et le ministère espagnol des Affaires étrangères a permis un retour progressif des humanitaires aux camps des réfugiés en coordination directe avec les autorités sahraouies.
Le premier groupe des humanitaires rapatriés retournera mardi aux camps des réfugiés et un autre groupe dans trois jours.
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Mohamed Abdelaziz en appelle à Ban Ki-moon
Le président de la République arabe sahraouie démocratique (RASD) et secrétaire général du Front Polisario, Mohamed Abdelaziz, a demandé au secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, d’«intervenir» en urgence pour protéger les citoyens sahraouis dans les territoires occupés contre l’oppression exercée par les forces d’occupation marocaines, rapporte avant-hier l’agence de presse sahraouie (SPS).
Le président sahraoui a adressé un message au SG de l’ONU dans lequel il l’exhorte à «intervenir» pour permettre aux citoyens sahraouis de jouir de leur droit au rassemblement, la liberté d’expression pacifique ainsi que le droit de communication avec les observateurs internationaux, précise la même source. L’appel du Président Abdelaziz fait suite à deux attaques lancées par les forces d’occupation marocaines destinées à réprimer deux manifestations pacifiques les 13 et 16 juillet, causant plusieurs blessés, selon SPS. «Les rapports émanant des organisations internationales spécialisées confirment de manière incontestable que les violations des droits de l’homme par le gouvernement marocain vont crescendo», ajoute la même source.Le SG du Polisario a ainsi dénoncé la politique de tergiversation pratiquée par le Maroc vis-à-vis des efforts de l’ONU et du processus de négociations destinés à la décolonisation du Sahara occidental, suggérant que de «pareilles politiques doivent être combattues énergiquement à travers le monde». Il a en outre demandé à la communauté internationale «d’exercer toutes les pressions et d’imposer des sanctions contre le Maroc afin d’amener ce dernier à se conformer à la légalité internationale, à mettre fin à la spoliation des richesses naturelles du peuple sahraoui et à démanteler le mur (militaire) de séparation».L’appel aux armes n’est pas à écarter, selon le chef de la diplomatie sahraouiePar ailleurs, la libération des humanitaires européens enlevés dans les camps des réfugiés sahraouis et le blocage des pourparlers de paix après le retrait de confiance par le Maroc au médiateur des Nations unies, Christopher Ross, ont été évoqués avant-hier par le ministre sahraoui des Affaires étrangères, Mohamed Salem Ould Salek, dans le dernier numéro de la revue italienne de géopolitique Limes. Sur le rôle joué par les dirigeants sahraouis dans l’affaire des otages européens, une Italienne et deux Espagnols, le ministre sahraoui a expliqué que les dirigeants sahraouis avaient établi «immédiatement» après l’enlèvement des contacts avec leurs homologues de Mauritanie, du Mali, du Niger et du Burkina Faso, mais aussi avec les gouvernements italien et espagnol. «Le seul but était de libérer les otages et les ramener chez eux en toute sécurité. Nous avions favorisé la voie diplomatique en mettant en action les services de renseignement, en évitant le recours à l’action militaire». Et d’ajouter que l’échange d’informations concernant l’état de santé des trois coopérants et sur les lieux où ils étaient détenus, était constant, affirmant que les dirigeants sahraouis savaient parfaitement dans quelle région du Mali ils étaient. Estimant que l’évolution de la situation Mali et dans la région du Sahel a compliqué d’une «façon dramatique» les négociations avec les ravisseurs, il a confié : «Toute cette région est une poudrière, à un certain moment entre mai et juin, nous avions craint le pire pour les otages». «Le Mali est dans une totale anarchie, dans ce couloir qui va du Tchad, en passant par le Niger, le Mali, la Mauritanie et aboutit au Sahara occidental, les partisans de l’extrémisme islamique continuaient à tenter de faire régner la chaos. C’est dans cette région que prolifèrent les conflits, les attentats et les enlèvements dont certains finissent mal», a-t-il expliqué.Pas de cellules djihadistes dans les camps de réfugiésA une question sur l’état actuel du conflit du Sahara occidental, le ministre a estimé que le rejet des revendications des Sahraouis et le mépris de beaucoup de résolutions de l’ONU par le Maroc ont fait naître un «désir croissant» du peuple sahraoui de retourner aux armes, en particulier chez les jeunes. «Mais je voudrais exclure l’existence de cellules djihadistes dormantes dans les camps de réfugiés ainsi que dans le Sahara occidental occupé», a-t-il encore affirmé.Par ailleurs, M. Ould Salek, qui a qualifié la décision unilatérale du Maroc de retirer sa confiance à Christopher Ross de «choix gravissime», a rappelé que les Etats-Unis et les Nations unies ont fermement réitéré leur confiance à un homme qui «a toujours servi la voie d’un règlement juste du conflit, auquel sont liés de nombreux espoirs et attentes». Il a, dans ce contexte, relevé que le Maroc défie la communauté internationale et arrête les négociations, ajoutant que ces dernières années les négociations avançaient lentement et ont conduit à des résultats minimes, mais elles ont laissé ouverte la voie du dialogue et contribué à contenir les exigences du retour à la lutte armée. «Je crains que cela va devenir de plus en plus difficile à tenir à distance l’appel aux armes», a-t-il cependant indiqué.A.F. -
Le Mujao infiltré par les «services» marocains
Le chef de la diplomatie sahraouie, Mohamed Salem Ould Salek, dans un entretien accordé à un journal italien, a suggéré à demi-mot que le Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest (Mujao), groupe terroriste récemment créé à la suite d’une scission d’avec l’Al Qaïda au Maghreb arabe (AQMI), pourrait avoir été infiltré par les services secrets marocains.Notre journal avait été le premier à explorer cette piste, sachant que ce groupe terroriste, dont la naissance est assez floue, et qui est dirigé par un terroriste libéré par ATT, l’ancien président malien, sur demande instante de la France, s’en prend exclusivement à l’Algérie et au Polisario. Ce groupe, en effet, est derrière l’enlèvement de nos sept diplomates à Gao, ainsi que celui des trois travailleurs humanitaires sahraouis dans le camp de Rabouni.Il se trouve également derrière les deux attentats à la bombe qui avaient visé les brigades de gendarmerie de Ouargla et de Tamanrasset. Dans la foulée, nous avons également obtenu confirmation d’une autre information donnée en exclusivité sur ces colonnes, à savoir que l’émir local d’AQMI, Abou Zeïd, a bel et bien élu domicile au niveau de l’ancien palais de Mouamar Kadhafi, sis à Tombouctou. -
La solution du conflit du Sahara passe par Paris
Mohamed Abdelaziz met l’ONU au pied du murPour le Président du Sahara occidental, l’ONU tergiverse dans le règlement du conflit du Sahara, pendant que certaines grandes puissances continuent d’apporter leur soutien au Maroc et piétinent de ce fait les traités des droits de l’homme.Suite aux dernières déclarations faites dans la ville de Boumerdes ce week-end dernier, Mohamed Abdelaziz tente de ramener la France de son côté afin de négocier en pole position la solution à son conflit. Cependant aucune réaction n’a été encore visible chez la France de François Hollande depuis ces dernières déclarations du moins optimistes du Président Sahraoui Mohamed Abdelaziz. Il a, rappelons-le estimé que «la solution du conflit du Sahara occidental ne peut venir que de Paris», faisant allusion a une intervention diplomatique de François Hollande. Selon Mohamed Abdelaziz le geste du Président Français pourrait changer la donne et obliger Rabat a accepter des négociations qui aboutissent vraisemblablement a une solution définitive du conflit. Rappelons que le Président du Sahara occidental s’est rendu durant ce week-end dernier dans la ville côtière de Boumerdes située a 40kilometre a l’Est de la Capitale (Alger). Sa visite a été effectuée dans le cadre des festivités de l’université d’Eté organisées par le Polisario. A la suite de la clôture des travaux de l’université d’Eté, Mohamed Abdelaziz a tenu une conférence de presse au cours de laquelle plusieurs questions liées principalement a la situation au Sahara occidental ont été développées.Dans son intervention le président Sahraoui a insisté toujours sur le rôle de la France qu’il estime encore une fois prépondérant dans la solution du conflit avec le Maroc. Il souhaite aussi que la France exige du Royaume Cherifien de respecter les résolutions de l’ONU et celles de l’union Africaine. Mohamed Abdelaziz dira clairement «c’est un appel pressant que je lance à François Hollande dont nous avons un grand espoir. Sur un autre registre, Mohamed Abdelaziz a fustigé certains pays dit influents qui soutiennent le Maroc à perpétuer sa mésaventure contre le peuple sahraoui, pendant que d’autres pays aussi puissants persistent dans leur silence face aux violations de droits de l’homme et la répression dans les territoires occupés». Dans le souci de libérer les détenus politiques Sahraouis et pour connaître le sort des autres prisonniers qui se trouvent encore dans les geôles Marocaines, Mohamed Abdelaziz a également exhorté l’ONU à exercer son droit pour prendre des sanctions à l’égard des autorités chérifiennes. A.Timizar -
Belkhadem décline l’invitation de Ghannouchi après ses propos pro-marocains
Acculé par ses adversaires au sein du parti, notamment ceux du Mouvement de redressement et de l’authenticité (MRA) dirigé par Abdelkrim Abada qui l’accusent de vouloir donner une ligne islamique au parti, le SG du FLN, Abdelaziz Belkhadem, a refusé de répondre à l’invitation que lui a adressé le président du parti tunisien Ennahda, Rachid Ghannouchi, pour assister au 9e congrès, le premier organisé dans la légalité qui s’est tenu récemment durant cinq jours dans la capitale tunisienne.Il a tout poliment décliné l’invitation de peur d’être taxé encore une fois d’islamiste par ses opposants qui ne reculent désormais devant rien pour le déloger de son poste. Les vraies raisons de cette absence n’ont pas été dévoilées pour l’instant. Ni le MSP ni aucun autre parti islamiste n’a été invité à ce congrès. Une brochette de personnalités issues du mouvement islamiste mondial était présente à cette réunion. Près de deux cents personnalités à travers le monde, dont le président du bureau politique du mouvement palestinien Hamas, Khaled Mechael, le chef du parti islamiste soudanais de la Oummah, Sadok Mehdi, le président du Conseil national de transition libyen, Mustapha Abdeljalil, et le secrétaire général du FLN, Abdelaziz Belkhadem, ont été invités à la séance inaugurale censée rassembler plus de 25 000 personnes.Lors de la dernière crise interne qui a secoué le FLN, certains hauts responsables l’avaient accusé d’islamiser le parti en perspective de la présidentielle de 2014 qu’il veut remporter haut la main avec le soutien des islamistes. Cette volte-face n’est pas faite pour arranger les choses pour le SG du FLN qui entretient pourtant d’excellents rapports avec le leader tunisien. En effet, le chef du parti islamiste tunisien Ennahdha, Rachid Ghannouchi, qui a entamé sa première visite officielle à l’étranger par une visite de trois jours à Alger a rencontré en tête-à-tête le SG du FLN. Cette visite en Algérie a été qualifiée tantôt de «privée» par le porte-parole d’Ennahda et d’«officielle» par la presse nationale. Mais la dernière version reste la plus plausible puisque le lendemain de son arrivée, Ghannouchi a été reçu officiellement par le président Bouteflika dans le palais d’El-Mouradia. Pourtant, les relations de Ghannouchi avec l’Algérie s’étaient tendues après ses propos pro-marocains concernant la question du Sahara occidental. Il avait pris cause pour la version marocaine. De plus, Rachid Ghannouchi s’est rendu à plusieurs reprises en Algérie dans les années 1980 sous le régime de Chadli Bendjedid. Il a été ensuite l’un des «conseillers» du FIS dissous à partir de son exil de Londres. La dernière visite du patron d’Ennahdha date du mois d’août dernier. Il était venu assister aux obsèques de l’ancien ministre des Affaires religieuses, Abdelhamid Chibane.Mahmoud TadjerLe Jeune Indépendant, 21/07/2012 -
Sahara Occidental : Droite ou gauche, Paris toujours alignée sur les thèses marocaines
par Yazid AlilatCe n’est ni une surprise, ni un secret: la France actuelle, qu’elle soit dirigée par la droite ou la gauche, reste toujours le soutien le plus fidèle aux thèses expansionnistes du Maroc, au Sahara Occidental.A peine l’épisode Sarkozy estompé, voilà que la France officielle réitère, sans grande retenue du reste, son plein appui à l’occupation du Sahara Occidental par le Maroc, et, dans la foulée, se dit respectueuse des résolutions de l’ONU sur ce dernier conflit de décolonisation en Afrique. De passage au Maroc où il a visité des projets d’habitat financés par la France, le ministre français chargé du Développement Pascal Canfin, a affirmé que la France «appuie» toujours le plan d’autonomie’ proposé par le Maroc, pour résoudre le conflit du Sahara Occidental. Lors d’une conférence de presse à Rabat avec le ministre marocain délégué aux Affaires étrangères Youcef Amrani, il a déclaré que la France réitère cette position «qui n’a pas changé». «Nous appuyons le plan d’autonomie marocain qui est pour nous, la seule proposition crédible sur la table des négociations», a-t-il précisé, ajoutant que la France «soutient» aussi la «recherche d’une solution politique à cette question sous l’égide des Nations unies et conformément aux résolutions qui ont déjà été adoptées».Le soutien, sans faille, de la France aux thèses marocaines, quant à l’avenir du Sahara Occidental, vient jeter une ombre sur les espérances des uns et des autres quant à un certain recul, attendu de la part de la gauche, quant à la situation actuelle d’impasse dans laquelle la décolonisation de ce territoire a été créée par Rabat. Les déclarations de Canfin battent en brèche les affirmations, dimanche dernier à Alger, du chef de la diplomatie française Laurent Fabius sur la recherche des moyens d’arriver à une paix durable dans la région. D’autant que les efforts de tous sont actuellement requis pour lutter contre la grande menace du terrorisme au Sahel, et qui met entre parenthèses tous les efforts de développement de ces vastes territoires.Pour autant, la France a toujours bloqué les résolutions de l’ONU sur l’avenir du Sahara Occidental, notamment dans la mise en oeuvre du plan onusien du référendum d’autodétermination, que Rabat a toujours ignoré, bloqué, sinon saboté depuis l’entrée en vigueur du cessez-le-feu et l’apprêt des combats en 1991.Le plan d’autonomie est la seule proposition mise sur la table par les autorités d’occupation marocaines, lors des négociations organisées sous l’égide des Nations unies et menées par l’envoyé personnel du SG de l’ONU, le diplomate américain Christopher Ross. Par contre, le Front Polisario a, lors des différents rounds de ce processus, déclaré qu’il est ouvert à toutes les propositions sur l’avenir du territoire, mais à travers un référendum au cours duquel les Sahraouis s’exprimeront librement sur leur avenir politique.Les négociations entre le Maroc et le Front Polisario, qui se tiennent à Manhasset, près de New York, sont pour le moment gelées, le Maroc ayant entre temps récusé l’envoyé personnel de Ban Ki Moon, l’accusant de partialité. Une manoeuvre habituelle de la diplomatie marocaine pour renvoyer indéfiniment la résolution d’un conflit né de l’invasion du Sahara Occidental en 1975 par les troupes marocaines.Dimanche à Alger, Laurent Fabius avait souhaité un rapprochement des positions du Maroc et de l’Algérie sur ce dossier, précisant que la position de la France était celle «défendue par les Nations unies». En fait, ’il n’y a aucune contradiction, fait-on valoir aujourd’hui au Quai d’Orsay, le plan d’autonomie est une bonne solution, mais cela relève de l’Onu ». Selon un responsable du Quai d’Orsay, interrogé par RFI, le règlement du conflit entre Sahraouis et Marocains a peu de chance d’aboutir avec les Nations unies, qui depuis vingt ans n’ont pas réussi à désensabler l’épineux dossier. « Il ne faut pas se leurrer, ajoute-t-il, la solution passera par une réconciliation entre l’Algérie et le Maroc ». A Alger, Laurent Fabius avait insisté sur la dynamique de rapprochement engagée entre ces deux nations du Maghreb, en proposant même, si les Algériens et les Marocains le souhaitaient, l’aide de la France. Paris, en somme, quelle que soit sa couleur politique, ne veut pas changer de fusil d’épaule, quant au conflit sahraoui, le dernier dossier de décolonisation en Afrique, encore sur la table des Nations unies. -
L’Onu pour la mise en place d’un gouvernement représentatif
Le représentant spécial du secrétaire général des Nation unies pour l’Afrique de l’Ouest a déclaré, jeudi, que le règlement de la crise au Mali passe avant tout par l’installation d’un gouvernement représentatif.Tarek Hafid – Alger (Le Soir)– L’Organisation des Nations unies fait du dialogue une «priorité» pour le retour de la stabilité au Mali. «La promotion d’un dialogue nécessaire, d’une part entre les Maliens pour mettre au point une feuille de route de sortie de crise, notamment en vue d’organiser des élections présidentielles, et d’autre part pour garantir le recouvrement de l’intégrité territoriale du Mali par le dialogue», a affirmé, jeudi, Saïd Djinnit, le représentant spécial de Ban Ki-moon pour l’Afrique de l’Ouest, lors d’une conférence de presse animée au Palais des Nations de Genève.Djinnit a estimé «incontournable » l’installation d’un gouvernement représentatif, rapporte l’Agence presse service. Il rappelé à ce titre l’appel des pays membres de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cédéao) à l’installation d’un gouvernement d’union nationale incluant toutes les parties. Cependant, le représentant spécial du secrétaire général de l’ONU n’écarte pas l’option militaire. «Même si le dialogue est la priorité, une action militaire n’est pas à exclure», a souligné Saïd Djinnit. Selon lui, la situation sécuritaire reste très préoccupante du fait de «l’arrivée, suite au conflit en Libye, de grandes quantités d’armes et de personne étrangères ».Pour l’heure, les organisations terroristes contrôlent toujours la quasi-totalité du large territoire du Nord. C’est dans cette zone qu’étaient détenus les otages espagnols Enric Gonyalons et Ainhoa Fernandez Rincón ainsi que l’Italienne Rossella Urru. Kidnappés le 23 octobre 2011 dans un camp de réfugiés sahraouis, près de Tindouf, ces trois otages européens ont été libérés, mercredi, et ont pu rejoindre leurs pays d’origine via le Burkina Faso. Selon un responsable du Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest (Mujao) cité par l’AFP, cette libération est intervenue après le versement d’une rançon de 15 millions d’euros. Cette même source a évoqué la libération d’un «moudjahid» emprisonné en Mauritanie.Cette nouvelle affaire pose une nouvelle fois la problématique du versement de rançon. Le Mujao, organisation terroriste particulièrement active, notamment contre les intérêts algériens, dispose déjà d’une trésorerie conséquente du fait de son implication dans le trafic de drogue international. En lui versant 15 millions d’euros, l’Italie et l’Espagne auront contribué au renforcement de ses capacités en hommes et en armes.Le Soir d’Algérie, 21/07/2012 -
La fin programmée de l’ONU, par Nadjib Stambouli
On les a vus venir, depuis qu’ils avaient décidé de passer outre le Conseil de sécurité pour aller plonger l’Irak dans le désastre et le chaos où il se trouve. On les a vus qui se sentaient à l’étroit dans des institutions où ils devaient tenir compte du droit et non de la force. A la fin, les Etats-Unis viennent d’exprimer clairement le peu de cas qu’ils font de la nécessité de l’Organisation des Nations unies, dès lors qu’elle n’obéit plus au doigt et à l’œil à leur diktat. A cause de l’usage légal de la Russie et de la Chine du droit de veto, le Conseil de sécurité aurait «totalement échoué dans sa tâche la plus importante cette année», comprendre dans l’entreprise d’étrangler la Syrie.Il aurait dû se soumettre aux solutions étatsuniennes pour «réussir» dans cette tâche. Le veto, pourtant, les Etats-Unis en ont usé, toujours contre l’un des peuples des plus opprimés du monde, contre les Palestiniens. Rien que depuis 1967, Israël a bénéficié de 39 vetos qui ont bloqué autant de résolutions, très tempérées, destinées à rappeler un tant soit peu à l’ordre l’Etat sioniste. Sur ce plan, le Conseil de sécurité ne dérangeait pas. Il a commencé à le faire depuis que le veto a cessé d’être l’apanage d’une seule puissance. «Nous allons intensifier nos efforts avec différents partenaires hors du Conseil de sécurité pour faire pression sur le régime Assad et fournir de l’aide à ceux qui en ont besoin», a déclaré Susan Rice.Ce qui n’est qu’une étape de la concrétisation de la disqualification totale de l’ONU. L’alternative est en construction, elle est représentée par cette «communauté internationale» qui fonctionne, déjà, selon ses propres règles et contre la «légalité internationale». C’est elle, à titre d’exemple, qui a élu le président de la Côte d’Ivoire, le CNT libyen et le CNS syrien, à la place des Ivoiriens, des Libyens et des Syriens. Une «communauté internationale» qui réunit le ban et l’arrière-ban des pays obligés des Etats-Unis. Au dernier recensement il y aurait une centaine de membres, qui ont souscrit à la volonté impériale de vassaliser la planète et de la soumettre à la seule religion qui compte, celle qui émane de Wall-Street et des temples de la finance. Le processus était donc en cours, on assiste seulement à sa première accélération, pour peut-être le voir aboutir à très court terme. Peut-être qu’il manque encore des réglages à faire et des allégeances à renforcer et à garantir, ce qui explique le maintien de certaines formes.Lorsque le temps sera venu, l’ONU sera morte de sa belle mort, sur l’autel d’une ambition de redistribuer les cartes au sens propre, comme au sens figuré. Le monde connaît, à ce sujet, ses premiers grincements, avant son éclatement effectif entre des blocs qui travailleront qui à asseoir sa domination, qui à défendre son espace vital. Il en est ainsi à chaque fois qu’un système atteint son seuil d’incompétence, celui de survivre à ses propres contradictions. Le Capitalisme l’a atteint et veut briser les limites qui l’étouffent, quitte, dans sa folie prédatrice, à précipiter l’Humanité et sa civilisation dans un cataclysme qui l’anéantira. Difficile d’arrêter la machine quand la raison est prisonnière du profit.Les Débats, 21/07/2012