Année : 2012
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Rabat en état d’alerte
Le rapport de la fondation Kennedy, qui a épinglé le Makhzen sur ce dossier, a laissé groggy le gouvernement marocain.«Chaque fois qu’un homme défend un idéal, ou agit pour améliorer le sort des autres, ou se bat contre l’injustice, il envoie un petit souffle d’espoir, et se croisant à partir d’un million d’autres centres d’énergie et d’audace, ces souffles construisent un courant capable d’abattre les murs les plus puissants de l’oppression et de la résistance», c’est le message délivré par Robert F. Kennedy à partir du Cap (Afrique du Sud) un certain 6 juin 1966.En digne héritière, sa fille le sème aux quatre coins de la planète. Le pouvoir marocain devrait le méditer. Comment va au fait le Makhzen après la publication du rapport du Centre Robert Kennedy pour la Justice et les droits de l’homme (RFK Center)? Pas trop bien apparemment. Il supporte mal l’étiquette de tortionnaire justifiée qui colle à la peau de ses forces d’occupation dans les territoires occupés du Sahara occidental. Une réputation qu’il traine encore et que même la fermeture des cachots de Tazmamart (prison secrète pour prisonniers politiques au sud-est du Royaume) n’ont pas réussi à faire disparaître.Les militants sahraouis emprisonnés à la Carcel negra (prison noire) sont les nouvelles victimes des geôles marocaines. Kerry Kennedy, la présidente de RFK Center et la délégation qui l’a accompagnée ont recueilli des témoignages qui attestent de l’existence de la torture et de la violence dans les territoires sahraouis. Pour le gouvernement marocain, tout rapport ou déclaration qui lui sont défavorables en ce qui concerne le dossier du Sahara occidental, sont frappés de suspicion et déclarés partiaux ou déséquilibrés. C’est le cas pour celui rendu public par la fondation Kennedy suite à ses visites dans les territoires occupés du Sahara occidental (El Ayoun, Dakhla, Smara…) et dans les camps de réfugiés sahraouis de Tindouf (Sud algérien). Comme ce fut le cas de celui de Christopher Ross.Le représentant personnel du secrétaire général de l’Organisation des Nations unies pour le Sahara occidental avait fourni un document qui faisait état de l’extraction d’aveux de Sahraouis, sous la torture, par les forces d’occupation marocaines. Rabat a vu rouge et l’a déclaré persona non grata. Quant au rapport de la fondation Kennedy, il y a vu un «caractère partial». Le Makhzen n’a pas encore digéré le contenu du document du RFK Center qui dénonce la répression dans les territoires annexés du Sahara occidental.«Le gouvernement marocain enregistre la précipitation ayant marqué la publication du rapport des observations préliminaires, élaboré par la fondation Kennedy au sujet de ses visites dans les provinces du sud du Royaume et dans les camps de Tindouf, en Algérie, pour y faire le point sur la situation des droits de l’homme» a déclaré le porte-parole du gouvernement marocain, Mustapha El-Khalfi. Le chef de la diplomatie marocaine, Saâdeddine El Othmani, qui l’a, de son côté, qualifié de déséquilibré a relevé «la nature biaisée de cette organisation (RFK Center Ndlr) ainsi que l’attitude partiale et dénuée de neutralité dans son traitement du conflit artificiel autour du Sahara».Le rapport final de la fondation Robert F. Kenedy, qui sera présenté lors des travaux de la 4e Commission onusienne sur la décolonisation, à New York, sera particulièrement redoutable… Rabat est déjà en état d’alerte.L’Expression; 5 sept 2012 -
Kerry Kennedy a brisé le mur du silence
Il est hautement symbolique que la nièce de l’ex- Président Kennedy qui, il y a plus d’un demi siècle soutenait le droit à l’indépendance de l’Algérie, se rende au Sahara occidental pour faire avancer le droit à l’autodétermination des sahraouis. La visite que vient d’effectuer dans les territoires sahraouis occupés par le Maroc et dans les camps de refugiés sahraouis Kerry Kennedy présidente de la fondation Kennedy est d’autant plus méritoire et importante qu’elle a réussit a briser le mur du silence qu’a érigé le Maroc autour d’un territoire qu’il occupe illégalement au mépris de la communauté internationale et des résolutions de l’ONU .De fait, le Maroc a tout fait pour empêcher cette visite et a été jusqu’à distiller des rumeurs et des informations invérifiables et invérifiées faisant croire à un possible enlèvement de la nièce Kennedy par Aqmi. Pour ce faire le Maroc a fait agir ses puissants relais aux États- Unis et jusqu’au sein de la CIA , pour faire croire a ce scénario digne des romans d’espionnages mais habituels des embrouillaminis de Rabat. La présidente de la fondation, Kerry Kennedy, a révélé publiquement les entraves des autorités marocaines pour brouiller la mission. La présence d’une organisation de la taille de la fondation Kennedy, de l’Organisation mondiale contre la torture et de Frontline a fait trembler le gouvernement marocain…La délégation a assisté à la répression d’une manifestation pacifique des Sahraouis. Le Maroc avait peur d’une visite qui le gênait au plus haut point en raison du prestige et de la crédibilité de la fondation Kennedy pour la justice et les droits de l’homme et aussi pour son influence au sein de l’opinion publique américaine et de l’administration US ainsi qu’au sein des institutions internationales.La panique de Rabat s’explique aussi par le fait que c’est la première fois qu’une mission de ce niveau se rend dans les territoires sahraouis occupés et dans les camps de réfugiés. D’autant que cette visite intervient dans un contexte particulièrement marqué par un black-out total sur la question sahraouie et sur les violations des droits de l’homme dans les territoires occupés. Cette mission a eu lieu aussi au moment où le Maroc affiche clairement ses velléités de bloquer le processus de négociations en retirant sa confiance à l’Envoyé personnel du Secrétaire général des Nations unies, Christopher Ross. Mais là aussi le Maroc a subit un cuisant échec puisque Ban Ki-moon, refuse de se faire dicter sa conduite et a renouvelé sa confiance à C.Ross. C’est un sérieux revers pour Rabat au moment où les Pays Non-alignés viennent de renouveler leur soutien au droit à l’autodétermination et à l’indépendance du peuple sahraoui.Dans les camps de réfugiés sahraouis la délégation conduite par Kerry Kennedy a bénéficié d’une liberté de mouvement totale dans les camps. Les membres de la délégation ont rencontré les gens qu’ils souhaitaient rencontrer en toute liberté. Ils se sont rendus dans la prison des droits communs. Les sahraouis ont montré qu’ils n’ont rien à cacher. Les sahraouis espèrent ainsi que le geste sans précédent de la nièce de l’ex-président Kennedy permettra de donner à l’opinion mondiale et à la communauté internationale une autre vision de la réalité de la situation dans les territoires que celle imposée par le Maroc et ses soutiens occidentaux.Pour Mhamed Khedad, haut responsable sahraoui, le rapport qu’elle produira aura «un impact sur la nécessité de la prise en charge de la question des droits de l’homme dans les territoires occupés pour qu’enfin nos populations qui vivent sous occupation puissent respirer et exprimer librement leur opinion.» «Que cette mission permette une Minurso crédible, qui soit à la hauteur des standards internationaux et que l’ONU puisse prendre en charge les critiques formulées par l’Envoyé spécial Christopher Ross, de libérer immédiatement les détenus politiques qui croupissent dans les prisons marocaines», a-t-il ajouté avant de réitérer l’urgence de permettre aux parlementaires européens, aux diplomates, aux médias et toutes les ONG de pouvoir se rendre dans les territoires occupés pour constater les souffrances qu’endurent les Sahraouis du fait d’une occupation illégale de leur pays. Il a par ailleurs rappelé qu’en retirant sa confiance à C. Ross, le Maroc a «montré clairement sa volonté de bloquer le processus du règlement du conflit en s’assurant le soutien des pays comme celui de la France qui empêche l’avancée du règlement du conflit». «Nous, nous montrons notre disponibilité et notre respect de la légalité internationale. Nous cherchons un règlement définitif et démocratique du conflit dans le cadre des Nations unies. Le peuple sahraoui doit exercer son droit à l’autodétermination comme tous les peuples en lutte pour leur émancipation. J’espère que le rapport de la mission de la Fondation Kennedy pèsera de tout son poids pour que la question sahraouie soit sérieusement traitée au niveau du Conseil de sécurité », a-t-il encore dit.Mokhtar BendibLe Courrier d’Algérie, 5 sept 2012 -
M6 n’aime pas RFK
Ils sont tout de même très forts ces Marocains ! Largement discrédité par la visite de la courageuse Kerry Kennedy, présidente du centre américain Robert-Kennedy pour la justice et les droits de l’Homme dans les camps sahraouis, Rabat n’a rien trouvé de mieux que d’agresser cette emblématique invitée du Polisario.“L’hospitalité » marocaine est à géométrie variable. À l’inverse de Nicolas Sarkozy qui se voyait offrir un superbe palais à Marrakech, c’est à coup de violences verbales, d’intimidations, de filatures et de brutalités policières que la délégation américaine a été accueillie par les Marocains dans Al-Ayoune occupée. Mme Kerry Kennedy a certainement eu tort, au regard du palais royal, de venir voir de plus près ce qui se passait réellement dans les camps de réfugiés au Sahara Occidental et de ne pas jouer aux touristes occidentaux aveuglés par le charme des riads marocains. Et qu’importe son CV. Qu’elle soit une Kennedy, connus pour leurs engagements humanitaires de père en fille, ayant de l’influence au Sénat, portant un regard juste sur le drame des femmes sahraouies ne change rien. Quand on franchit le Rubicon avec le Maroc, la matraque sort.Le Maroc a gratifié l’opinion publique mondiale de quoi il était capable quand on s’interroge sur sa conception des droits de l’Homme. Paniqué face à cette visite audacieuse, le Maroc a sorti la grosse artillerie pour dissuader l’activiste américaine de venir, jusqu’à inventer une tentative de kidnapping par Aqmi ! De deux choses l’une. Soit le Maroc s’inquiète de la sécurité des invités du Polisario et auquel cas, il aurait tort car la visite des camps de réfugiés s’est déroulée dans d’excellentes conditions d’accueil et de protection. Soit le Maroc est très bien informé sur les intentions des terroristes d’Aqmi jusqu’à les anticiper !Reste que cette agitation marocaine ne saurait masquer l’essentiel. Les Sahraouis ont eu une opportunité, depuis longtemps, de rencontrer des membres de la communauté internationale pour témoigner des atrocités marocaines quotidiennes. Le Polisario est sorti grandi car il a fait la démonstration qu’il est capable de gérer les camps de manière “remarquable » comme l’a dit Kerry Kennedy. Maintenant, il s’agit que cette mission ne soit pas la seule qui ait le courage moral et physique de témoigner en faveur du droit des Sahraouis à l’indépendance.Liberté, 2 sept 2012 -
Couleuvres royales
par M. SaadouneLe gouvernement islamiste marocain que dirige Abdelilah Benkirane ne serait plus en odeur de sainteté auprès du Palais. Les procès que lui fait la presse proche du Palais et du Makhzen en sont le signe. La très officielle agence de presse marocaine MAP avait donné le ton récemment en pointant un risque de dérive «populiste» d’Abdelilah Benkirane. Celui-ci a bien eu quelques «écarts» de langage qui ont déplu fortement à la cour royale.Malgré une réforme constitutionnelle accordant en théorie plus de pouvoirs au chef du gouvernement, les «conseillers» du Palais forment un gouvernement «bis» que d’aucuns, au Maroc, qualifient de gouvernement « réel». Les islamistes du PJD – qui sont très loin de revendiquer une monarchie constitutionnelle où le «roi règne mais ne gouverne pas» – pouvaient-ils utiliser la petite marge de pouvoir théorique formellement concédée dans la Constitution pour amener la monarchie à lâcher du lest ? En moins d’une année d’exercice, on peut dire que le pari est déjà perdu. En prenant la charge du gouvernement dans un contexte de détérioration de la situation économique et sociale, le PJD n’a pas reçu de cadeau. Au contraire, pour le roi et les adversaires des islamistes, c’était le «meilleur moment» de donner la charge au PJD, de l’épuiser afin qu’il apporte la preuve de son échec et/ou de son incompétence.Il y a quelques semaines, un journal européen titrait de manière expressive que «Benkirane n’amusait plus le roi». On passe désormais à un autre registre. Le ton de la presse marocaine est désormais que Benkirane «agace royalement le roi». En avril dernier, Benkirane avait osé critiquer ce gouvernement royal de l’ombre en dénonçant l’existence de «bastions de contrôle sous la domination de personnes dépourvues de titre politique». Depuis, le chef du gouvernement a œuvré à battre sa coulpe, allant jusqu’à présenter publiquement des excuses au roi et à ses conseillers. Le Palais a en effet multiplié par différents canaux les rappels à l’ordre sur les pouvoirs intouchables du roi. Le souverain, passant outre le chef du gouvernement, a ainsi convoqué le ministre de l’Intérieur et les patrons de services de sécurité pour exiger des mesures contre des fonctionnaires (police, gendarmerie et douanes) qui auraient racketté des Marocains résidant à l’étranger à leur entrée au pays.Un «coup» spectaculaire qui avait le bon côté de montrer un roi soucieux du bien-être de ses sujets et surtout de rappeler, au gouvernement, qu’il est maître à bord. Et seul maître à bord. Benkirane a avalé la couleuvre royale mais un dirigeant du PJD n’exerçant pas de fonction gouvernementale, Abdelali Hamidine, membre du secrétariat général du PJD, n’a pas hésité à qualifier cet acte royal d’intervention inconstitutionnelle et de grave empiétement sur les prérogatives du chef du gouvernement. Abdelali Hamidine a critiqué dans la foulée la cérémonie d’allégeance au roi dont il a relevé le caractère anachronique. C’est la critique de trop apparemment et le Palais en tient rigueur au chef du gouvernement. Vendredi, une activité de la jeunesse du PJD à laquelle devait participer Benkirane a été interdite par les autorités.Le roi Mohammed VI ne supporte presque plus Benkirane et ne serait pas loin de siffler la fin de partie. Cela permettrait aussi de passer au débit du gouvernement du PJD la panade diplomatique où le Maroc a été mis par la décision de «retrait de confiance» à l’égard de Christopher Ross. Les procès qui se multiplient contre un gouvernement, pourtant très docile, montrent que malgré les «réformes», le roi n’est pas prêt à se délester d’une partie de ses pouvoirs. Même pour un islamiste de sa majesté.Le Quotidien d’Oran, 2 sept 2012 -
Sahara Occidental : un combat pacifique, jusqu’à quand ?
par Kharroubi HabibLa présidente de la fondation Robert Kennedy pour les droits de l’homme qui a effectué à la tête d’une délégation américaine une visite en territoires sahraouis occupés et dans les camps de réfugiés à Tindouf a déclaré être admirative du combat pacifique que mènent les Sahraouis contre l’arbitraire dont ils sont victimes et pour faire prévaloir leurs droits dont celui de l’autodétermination. En territoires occupés du Sahara Occidental, elle a eu l’occasion de vérifier combien ce combat est digne de respect tant il est mené dans des conditions extrêmement dangereuses pour les citoyens et militants sahraouis qui osent défier «l’ordre de l’occupation». Vérification qu’il lui a été facile à faire au vu du traitement infligé à la délégation qu’elle conduisait par les policiers et nervis du Makhzen. Délégation que ces derniers n’ont pas lâchée d’une semelle durant son séjour, n’hésitant pas à bousculer et à insulter une de ses membres qui s’est avisée de filmer une scène de violence de la police contre une femme sahraouie. La déléguée américaine prise à partie est la propre fille de la présidente de la fondation Robert Kennedy.Incident qui a fait dire à celle-ci que «la violence que nous avons pu constater n’est pas un événement isolé». Ce que confirment à ses yeux les témoignages des dizaines de femmes sahraouies que la délégation a rencontrées et qui lui ont fait état des affres de la prison et de l’agression physique subis par leurs maris et fils en raison de leurs activités politiques. Ce qu’a découvert en territoires occupés du Sahara Occidental d’arbitraire et de violation des droits la délégation américain est la terrible réalité de l’occupation qu’endure la population sahraouie et que les soutiens étatiques et médiatiques internationaux du royaume marocain récusent en attribuant les accusations portées en la matière contre les autorités chérifiennes de propagande entretenue par l’Algérie et ses stipendiés du Front Polisario. Faut-il comprendre parmi ces stipendiés de l’Algérie l’émissaire spécial du secrétaire général de l’ONU pour le Sahara Occidental, Christopher Ross, qui a lui aussi vérifié que la question des droits de l’homme en territoires occupés du Sahara Occidental pose problème et qu’il y a nécessité pour que la Minurso soit dotée d’un mécanisme indépendant de contrôle et d’évaluation du problème ?En vérité, le sort dramatique fait à la population sahraouie par l’arbitraire et la répression exercés sur elle par les forces de police marocaines et leurs auxiliaires est connu de tous. Il se trouve seulement que malgré cela le royaume marocain continue de bénéficier de la bienveillante passivité dans l’indignation des puissances se prétendant inflexibles et intraitables sur la question des droits de l’homme là où ils ne sont pas respectés. Dans ces conditions jusqu’à quand alors les Sahraouis continueront ce combat pacifique pour leur liberté et dignité que la présidente de la fondation Robert Kennedy a dit admirer ? Le processus de négociation entre Sahraouis et Marocains est dans l’impasse. L’occupation marocaine a trop duré, la répression est d’une violence inouïe. Et cela sans que la communauté internationale s’en émeuve et fasse comprendre aux autorités marocaines que c’en est trop de leur piétinement de la légalité internationale et des droits de l’homme.Par le prestige de la fondation qu’elle préside, par celui de son nom, Kerry Kennedy qui a été en territoires occupés du Sahara Occidental, qui a vu et entendu, est en mesure d’interpeller cette communauté internationale, de l’alerte sur l’amère incompréhension qui est celle des Sahraouis quant à son inertie. Incompréhension qui leur fait envisager de prendre leur destin en charge autrement que par la voie du combat pacifique.Le Quotidien d’Oran, 2 septembre 2012 -
Un succès pour les Sahraouis
Le maintien par le SG de l’ONU de son envoyé personnel au Sahara occidental, Christopher Ross, est une autre étape qui marque l’avancée de la cause du peuple sahraoui. Cette décision particulièrement sensible est appuyée par ses propos directs soulignant que » Les Nations unies n’avaient plus l’intention de modifier les termes de leur médiation, dont l’objectif est de promouvoir une solution politique au conflit acceptable par les deux parties « . Une ligne forte répondant aux termes de la Charte des Nations unies, qui stipule singulièrement le règlement des différends par des moyens » pacifiques » entre les belligérants et à s’abstenir de recourir à la menace ou l’emploi de la force. Tout ceci explique qu’il ne s’agit plus de » noyer » la question sahraouie dans un dédale de négociations procédurières en continu et sans résultats et d’aller droit au but pour que le conflit entre le Maroc et le Front Polisario s’achève.Ce qui apparaît aussi avec une évidence dans les propos de Ban Ki-moon, c’est sa détermination à préserver le droit indescriptible du peuple sahraoui à décider de son existence, de sa souveraineté et de son indépendance en même temps qu’ils constituent une réponse à la grande majorité de la communauté internationale qui ne cesse de prôner une solution pacifique de ce problème qui dure. A cet effet, la position de l’Algérie est particulièrement constante, ferme et convaincante, puisqu’elle tend à ce que les deux parties discutent ensemble pour parvenir à une sortie honorable, une paix juste et durable, si au contraire, cette voie ne serait pas suivie, il serait vain et loin de correspondre aux principes de l’ONU et continuera à paralyser largement la stabilité de la région.Il serait en tout cas intéressant que les Nations unies fassent toute la clarté sur la suite à donner aux revendications d’indépendance du peuple sahraoui et surtout de faire contrepoids à la timidité de la recherche de ce droit. Cette légitimité est un sujet à caution. Il revient aux Nations unies d’opter pour une plus grande rigueur utile et probablement plus pertinente pour arriver à éteindre ce conflit entre le Maroc et le Front Polisario. Un règlement, selon les grandes lignes de la Charte onusienne, serait d’un support immense à la fin des tensions, revitaliserait et réconcilierait l’unité du Grand Maghreb Arabe.La garantie onusienne d’un règlement négocié de ce conflit dissiperait toutes les ambiguïtés et apporterait à l’Union du Maghreb Arabe (UMA) les éléments politiques et économiques qui lui permettront d’avoir un poids qui attire l’attention.B. Chellali.Le Maghreb, 29 août 2012 -
Au Sahara Occidental, le Maroc a perdu son pari contre Christopher Ross
Rabat, 28 août. – Selon les analystes, le gouvernement marocain a perdu son bras de fer contre l’ONU en recusant l’Envoyé Personnel du Secrétaire général, l’Américain Christopher Ross.Le week-end passé, Ban a confirmé Ross dans ses fonctions et a appelé le Roi Mohamed VI du Maroc pour «réaffirmer que son Envoyé Personnel et son nouveau Représentant Spécial (l’allemand Wolfgang Weisbrod-Weber, nommé en Juin) rempliront dans les limites du cadre précis, tel que fixé par le Conseil de Sécurité, leurs mandats relatifs à l’avancement du processus de règlement et ce faisant et à la contribution à l’instauration des relations bilatérales escomptées avec l’Algérie ».Au mois de mai, le gouvernement marocain a annoncé qu’il «retirait sa confiance » en Ross pour « comportement déséquilibré et partial» (suppose contraire aux thèses de Rabat), et depuis lors, les médias marocains s’en doutait son remplacement par une figure de renommée internationale , ce pourquoi ils avaient donné des noms tels que Colin Powell, de nationalité américaine aussi.Bien que les porte-paroles du Secrétaire général ont bien précisé, à plusieurs reprises, que Ban soutenait Ross, le gouvernement marocain a continué de critiquer le diplomate, mais l’appel du secrétaire général a mis fin, d’une fois pour toutes, la polémique.« C’est une gifle pour le Maroc », selon des déclarations faites à EFE par Ali Nouzla, directeur du portail Lakome.com et l’un des rares journalistes qui ont couvert l’affaire au-delà des interprétations de caractere nationaliste.« Retirer la confiance à Ross sans avoir consulté les partenaires internationaux du Maroc ni les forces intérieures du pays était une maladresse et nous continuons à en payer le prix», a rappelé Nouzla.Une interprétation similaire est partagée par le professeur et politologue Larbi Benotmane, qui n’hésite pas à parler d ‘«une grande défaite diplomatique » pour son pays, qui dans le « l’affaire Ross » a eu « un comportement amateur, alimenté par auto-intoxication excessive».Benotmane considère que le gouvernement marocain « n’a pas mesuré les conséquences » en récusant Ross, qu’il considère comme un homme politique de «l’establishment» américain, ce qui veut dire que Rabat a retourné contre lui l’un de ses alliés théoriques, les États-Unis .Une des principales plaintes marocaines contre Ross est son insistance sur l’attachement à l’indépendance de la mission de l’ONU au Sahara (la MINURSO, qui, selon lui, a fait preuve de laxisme quand il s’agit de réclamer sa neutralité) et son eventuelle tentative de faire en sorte que cette mission ait un mandat sur des questions relatives aux droits de l’homme.Le gouvernement marocain considère que sa souveraineté sur le territoire qu’il occupe au Sahara Occidental est totale et n’acceptera aucune atteinte ni permettra qu’un organisme non-marocain puisse avoir une quelconque autorité en dehors de celle du gouvernement.Bien qu’il n’y a aucune visite annoncée de Ross dans la région, reste à savoir comment il sera reçu à Rabat dans son prochain voyage, après tout cet imbroglio diplomatique.Hier, l’agence officielle marocaine MAP reprenait une interview avec le ministre délégué aux Affaires étrangères, Youssef Amrani, dans laquelle il a rappelé que le Maroc « a besoin d’un nouveau médiateur de l’ONU », mais a été contraint de rappeler plus tard, même á deux reprises, que l’interview a été réalisée en Juillet, c’est à dire bien avant l’appel de Ban Ki-moon au roi Mohamed VI.Le professeur Benotmane considère que l’actuel ministre des affaires étrangères, l’islamiste Saadedín Otmani, n’est pas l’homme qu’il faut pour sortir de cette « impasse » diplomatique, même si ce n’est pas celui qui l’a créé, mais probablement un proche de l’ environnement du roi Mohamed VI.Pendant ce temps, un autre acteur américain, même si cést un organisme non gouvernemental tel que le Centre pour la Justice et les Droits de l’Homme de la Fondation Kennedy, a également soulevé l’ire des médias et des organisations pro marocains suite á la mission envoyée au territoire sahraoui pour enquêter sur le respect des droits de l’homme.Bien que la délégation a assuré avoir rencontré, pendant trois jours, «un large spectre» de la société sahraouie (autant de signe indépendantiste que pro-marocains), a été la cible ponctuellement repris par les médias offieciels pour son alignement supposé « avec la thèse des ennemis de l’intégrité territoriale du Royaume « , selon la version de l’agence officielle de presse, MAP.La informacion.com, 28 août 2012 -
Ban Ki-moon siffle l’échec au roi
par Salem FerdiLe «retrait de confiance » du Maroc à l’encontre de l’émissaire de l’ONU pour le Sahara Occidental, le diplomate américain Christopher Ross, tourne à la bérézina diplomatique. Le secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon a réaffirmé, samedi, au Roi du Maroc en personne, son soutien à son émissaire. Ce soutien, il l’avait déjà clamé le 17 mai dernier, immédiatement après l’annonce par le Maroc de son « retrait de confiance » à l’envoyé spécial coupable, à ses yeux, de trop s’occuper des droits de l’homme au Sahara Occidental. Rabat n’a pas apprécié le rapport de l’ONU présenté le 24 avril au Conseil de sécurité qui consignait un certain nombre de faits. Il mettait en avance les contrôles mis en place par le Maroc pour entraver l’accès des « interlocuteurs locaux» au quartier général de la Minurso à Laayoune, le fait que les communications du QG de la Minurso avec New York (ONU) «aient été compromises occasionnellement», le recours aux « tribunaux militaires ou spéciaux pour juger des civils» sahraouis soupçonnés de violence. Une résolution du Conseil de sécurité avait validé ce rapport en critiquant le comportement de Rabat envers les Casques bleus de l’ONU dans la région et demandait au Maroc «d’améliorer la situation des droits de l’Homme au Sahara occidental». Des constats qui ne justifient pas, selon Ban Ki-Moon, les accusations marocaines contre Christopher Ross d’avoir des positions de «déséquilibrées» et de «partiales».UNE FERMETE QUI MENE A L’IMPASSELe gouvernement marocain avait affirmé que les «comportements contrastés de M. Ross s’écartent des grandes lignes qui ont été tracées par le Conseil de sécurité». Le Front Polisario avait dénoncé une attitude «arbitraire» et «infondée» du Maroc qui « veut s’arroger sans vergogne le droit de dicter au secrétaire général de l’ONU, le contenu de ses rapports». La fermeté de Ban Ki-Moon a rapidement mis Rabat dans une situation d’impasse. Il y a deux semaines, le chef de la diplomatie marocain, Saad-Eddine Al-Othmani tentait de faire bonne figure en laissant entendre que le secrétaire général de l’ONU, avait besoin d’un «peu de temps» pour admettre la décision marocaine. La réponse est donc venue, transmise directement au roi Mohamed VI à l’occasion d’un entretien téléphonique : les Nations Unies n’ont pas « l’intention de modifier les termes de leur médiation, dont l’objectif est de promouvoir une solution politique au conflit, acceptable par les deux parties». Le communiqué de l’ONU enfonce résolument le clou en indiquant que M.Ban a également «réaffirmé que son émissaire personnel et son nouveau représentant spécial (pour le «Sahara occidental») rempliraient leurs mandats respectifs, en faisant avancer le processus de négociation, en s’efforçant d’améliorer encore les relations algéro-marocaines, et en supervisant les activités de maintien de la paix» dans la région, conformément aux résolutions de l’ONU. Ban Ki-Moon a eu beau saluer «contribution importante» du Maroc aux efforts de paix de l’ONU, c’est tout simplement une douche froide pour le Roi. L’échec diplomatique est patent. C’est un échec du Roi Mohamed VI puisqu’une telle décision de «retrait de confiance» ne pouvait en aucun être prise sans son aval.TRANSFORMER L’ECHEC DU ROI EN CELUI DU VIZIRLa diplomatie marocaine semble avoir trop compté sur sa capacité à persuader les «amis» occidentaux de soutenir sa démarche. Le calcul a été totalement erroné, s’agissant des Etats-Unis qui ont soutenu avec force l’américain Christopher Ross. Paris a été plus «conforme» aux attentes du Maroc en appelant à «un règlement rapide du différend» entre Rabat et l’ONU tout en réitérant «son appui au plan d’autonomie marocain». Mais les efforts de Paris pour faire avaliser par l’ONU et les Etats-Unis le «caprice royal» ont été vains. Il semble que la diplomatie marocaine a trop présumé de la capacité du gouvernement français à faire avaliser cette grosse couleuvre. La balle est désormais dans le camp de Rabat qui devra se contraindre à accepter Christopher Ross ou maintenir une situation de crise larvée avec l’ONU. Il ne fait pas de doute que la décision, irréfléchie, de retirer la confiance à l’émissaire de l’ONU est venue du Roi. On le voit mal après ce message clair de Ban Ki-Moon s’entêter dans une attitude de rejet, sachant que Paris n’est plus d’aucun secours dans cette affaire. Le recul du Roi pourrait s’exprimer par le renvoi du ministre des affaires étrangères. Histoire d’essayer de transformer l’échec du Roi en celui du vizir.Le Quotidien d’Oran, 27 août 2012 -
Que fera le Maroc ?
par Yazid AlilatNon! Le compteur pour une complète et définitive décolonisation du Sahara Occidental est toujours en marche. Et plus que jamais d’actualité. C’est ce que vient de confirmer officiellement le SG de l’ONU, M. Ban Ki Moon, personnellement au souverain marocain, en maintenant à son poste son envoyé spécial pour le Sahara Occidental. En dépit des sournoiseries diplomatiques marocaines, la communauté internationale, Washington et l’ONU n’ont pas vraiment apprécié que M. Christopher Ross, un diplomate de haute voltige et fort respecté au département d’Etat, soit viré comme un ’malotru » par le Maroc, qui n’avait pas digéré son rapport sur la situation des droits de l’homme dans ce territoire occupé par Rabat.La réaction de M. Ban, en maintenant sa confiance à son envoyé spécial pour le Sahara Occidental, est un peu une riposte en quelque sorte des Etats-Unis, qui n’avaient pas également accepté cette impertinence de Rabat, ni sa propension à penser qu’occuper un territoire et asservir tout un peuple doit être cautionné par la communauté internationale. Et puis, ’virer » un envoyé spécial de l’ONU n’est pas dans les habitudes diplomatiques, ni dans les bonnes mœurs des gens civilisés. Et, à Rabat, depuis l’annonce du retrait de confiance à Christopher Ross en mai dernier, on se laissait penser que cette façon d’agir, propre au royaume chérifien, qui se croit au dessus des lois internationales, ou super protégé par quelques pays européens nostalgiques d’empires révolus, a même amené certains à penser, que le SG de l’ONU allait courber l’échine et baiser la main du Roi. Et proposer, comme le laisser penser la presse marocaine, Colin Powell par là, ou un émissaire européen ici, du genre d’un Peter Van Walsum, un diplomate de piètre envergure qui avait été, lui par contre, viré par le SG de l’époque, Kofi Annan, pour avoir épousé les thèses marocaines. Van Walsum n’avait rien, moins que dit que ’l’indépendance du Sahara Occidental n’est pas un objectif réaliste » et que ’le Front Polisario devrait y renoncer ». Et, comme le dit si bien un diplomate marocain, ’on ne peut rien imposer à personne », Ross ne sera pas ’dégommé », et aucun Etat ne peut dicter sa politique au SG de l’ONU. Du moins dans ce cas précis. En maintenant à son poste son envoyé personnel, Ban Ki Moon donne par ailleurs une leçon de diplomatie au Maroc et, par delà, l’invite à collaborer plus sérieusement avec les instances onusiennes pour un réglement définitif et rapide du dernier dossier de décolonsiation en Afrique. Sur un autre front, le Maroc a appris à ses dépens que tous ses alliés politiques dans le dossier sahraoui peuvent se retourner contre lui, dés lors que leurs intérêts sont directement menacés, ou, dans le cas de l’affaire Ross, foulés aux pieds. Rabat a ainsi eu son caquet rabaissé, et d’une manière plutôt moins blessante que ce qui a été réservé au diplomate américain par la gent politique au Maroc, accusé de partialité et de partis pris, au moment où il n’avait que rapporté le plus fidèlement possible ce qui se passe vraiment dans les territoires sahraouis occupés, et au delà même des violations graves des droits de l’homme. Parmi les nombreux griefs reprochés à la partie marocaine dans son rapport de situation, M. Ross avait notamment rapporté que le principe de neutralité de la MINURSO «est, depuis de nombreuses années, compromis par le Maroc». Le même rapport avait également noté que la confidentialité des communications entre le quartier général de la MINURSO et New York (siège de l’organisation onusienne) était «compromise». Il faut comprendre ainsi que les services de sécurité marocains rendaient ’difficiles » ces communications. Et saborder en quelques sortes son propre travail. Le piège s’est refermé sur son auteur. Question: que fera le Maroc ?Le Quotidien d’Oran, 27 août 2012 -
Maroc/ après une année de polémique…les marocains s’inclinent au Roi
Jamais un acte d’allégeance du chef du gouvernement au roi, n’a été autant au cœur d’un débat que cette année, au Maroc. La position d’Abdelilah Benkirane, chef du gouvernement, sera également très suivie au cours de cet évènement puisque qu’il avait appelé à sa « révision », en 2011, alors qu’il était chef de l’opposition.
Cette année, cet acte est au cœur d’une polémique entre ses partisans, ses détracteurs et ceux qui souhaitent simplement un allégement de cette tradition. Cette année, les festivités de la Béia verront la participation de ministres du PJD. Une première.
En octobre 2011, un mois avant les législatives anticipées du 25 novembre, Abdelilah Benkirane, pourtant un fervent monarchiste, avait appelé lors d’une émission sur Al Oula, à « réviser » cet évènement qui n’est plus « en phase avec le 21ème siècle ».
Depuis cette date, de l’eau a coulé sous les ponts. Benkirane n’est plus le leader de l’opposition mais le chef du gouvernement, connu beaucoup plus pour ses revirements que pour ses réalisations.
Par ailleurs, des sources médiatiques arabes ont rapporté sur le site d’Information Israélien « Mâarif » qu’une délégation juive a prévu de se rendre mardi au Maroc deuxième jour de l’Aid au Maroc, précisément à la ville de Titouane où ils effectueront leur pèlerinage. Rapportant sur le journal londonien Al-Arab, le journal israélien Mâarif a indiqué que le Roi Mohamed VI a convié les chefs de l’Union Internationale des Juifs marocain à célébrer l’anniversaire annuel de l’accession au trône et que le chef de la délégation juif a transmis un message de félicitation du premier ministre israélien Benjamin Netanyahu au roi marocain Mohamed VI. Netanyahu a également appelé les hommes du pouvoir marocain à sauvegarder les relations entre les deux pays et protéger les sites et biens des juifs marocains.
Numidia News, 22 août 2012