Année : 2012

  • Medelci, le printemps arabe et la question du Sahara occidental

    Dans un entretien au journal égyptien Al Ahram, le ministre des affaires étrangères Mourad Medelci a établi un lien entre les événements dits du printemps arabe et la question du Sahara occidental, exprimant son optimisme quant à l’avenir de la région du Maghreb.
    « Les changements enregistrés sur le plan international et dans la région arabe nous laissent optimistes quant à l’avenir, vu que les régimes commencent à s’orienter vers une véritable démocratie et l’économie libre, ce qui nous incite à œuvrer avec force à la concrétisation de l’intégration maghrébine, dont nous avons besoin au même titre que le monde arabe » a estimé le chef de la diplomatie algérienne.
    Cette déclaration a été faite en réponse à une question du journaliste d’Al Ahram concernant l’impact de la question sahraouie sur les relations inter-maghrébines, et à laquelle Medelci a réitéré la position de l’Algérie, affirmant qu’il « n’existe aucun lien entre l’UMA et la question sahraouie » et que « le problème sahraoui n’a pas empêché le lancement d’une réflexion autour de l’édification du grand Maghreb, l’intégration et le renforcement des relations ».
    Et pour étayer ses dires, le ministre des affaires étrangères a rappelé que la réunion des ministres des affaires étrangères des pays de l’UMA, le 9 juillet dernier à Alger, visait la mise en place d’une stratégie maghrébine unifiée de lutte contre le terrorisme. « Les parties concernées œuvrent sérieusement à combattre ce phénomène » a précisé Medelci, ajoutant que « toute la région est mobilisée pour lutter contre le terrorisme ».
    « L’Algérie n’est pas partie prenante dans le conflit du Sahara Occidental et nous attendons depuis longtemps que les deux parties au conflit du Sahara occidental (Maroc et Front Polisario) règlent leurs problèmes dans le cadre de l’ONU et parviennent à une solution mutuellement acceptable », a tenu en outre à rappeler l’interlocuteur d’Al Ahram.
    Medelci a par ailleurs souhaité qu’une solution arabe soit trouvée pour la Syrie, avant d’évoquer les relations bilatérales « encourageantes » entre l’Algérie et l’Egypte. « Des efforts positifs ont été consentis au cours des dix dernières années. Bien que la coopération bilatérale n’a pas atteint un niveau appréciable, ce dernier demeure toutefois encourageant par rapport à la période précédente » a-t-il estimé.

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  • Cher Bourreau…

    C’est un peu la lettre de la victime à son bourreau que cette missive politique du président de la République sahraouie, Mohamed Abdelaziz, adressée hier au président français François Hollande. Une lettre à la texture pathétique, mêlant appel de détresse au rappel d’un mensonge historique appelé MINURSO, Mission des Nations unies pour un référendum au Sahara Occidental… Alors qu’il n’y a jamais eu de consultation électorale depuis le déploiement en 1991 de cet organe onusien neutralisé par la duplicité de la politique étrangère française notamment ! Qu’attendre du nouveau président français après tant d’années de compromission de son pays avec le royaume chérifien dans ce conflit. Qu’attendre de la part d’une ex-métropole qui n’a jamais su établir des relations dignes de l’ère postcoloniale avec les Etats de son empire africain perdu ? Il n’y a malheureusement pas grandchose à espérer de Paris quand Madrid, qui occupa jadis le territoire légitimement revendiqué par les Sahraouis, parvient à prendre plus de recul par rapport à ses intérêts que la France. Une France qui continue de salir son image en abusant du droit de veto au Conseil de sécurité pour protéger l’occupant tortionnaire marocain de toutes sanctions ou de surveillance internationale contre ses exactions avérées ? 
    Il est à craindre que, comme dans un thriller de série B, la victime s’en soit remis à un flic voyou, un de ces ripoux complices du criminel dont elle aurait voulu se plaindre. A moins qu’une prise de conscience salutaire de l’opinion publique française pousse le gouvernement français à rééquilibrer sa position dans un contentieux où elle est devenue partie au lieu de conserver un rôle d’arbitrage inhérent aux médiateurs naturels. Cela s’est passé de la sorte en Espagne, ce qui explique selon certains analystes le bicéphalisme chronique des autorités espagnoles quant à la question sahraouie. 
    En attendant que la France en arrive à cette sage modération, qui devrait profiter à la fois aux Sahraouis et aux Marocains empêtrés dans une crise que leur violence militaire ne peut pas étouffer, le président Mohamed Abdelaziz devra peut-être adresser ses lettres de vérité au peuple français. C’est peut-être ce qu’il a déjà fait par cette missive devenue ouverte puisque rendue publique, avec une teneur pédagogique au sujet de la grandeur de la diplomatie française à faire rougir les profs de sciences politiques parisiens. 
    N. M.
    Le Jeune Indépendant, 18 sept 2012
  • Le Maroc devient une terre d’accueil pour les mafieux israéliens

    Les mafieux israéliens ont-ils trouvé refuge au Maroc? C’est en tout cas ce que pense le gouvernement israélien, rapporte le quotidien national Haaretz le 14 septembre.
    D’ailleurs depuis juillet dernier, des hommes se présentant comme des membres des services de renseignement marocains sillonnent des synagogues à Casablanca et Marrakech.
    Là-bas, ils interrogent les membres de la communauté juive sur certains ressortissants israéliens. Et pas n’importe lesquels: Gabriel Ben-Harush et Shalom Domrani, deux figures puissantes de la mafia israélienne, recherchés depuis des années par Interpol, détaille le site marocain Yabiladi.
    «Ils ont posé des questions générales sur ces personnes», a déclaré l’un des leaders de la communauté juive marocaine, interrogé par la police. «Je n’avais rien à leur dire», a-t-il ajouté.
    Selon le journal israélien, Gabriel Ben-Harush a bel et bien posé ses valises à Casablanca. Il avait d’abord fui aux Etats-Unis avant de trouver refuge au Maroc.
    Quant à Shalom Domrani, il aurait troqué sa veste de mafieux contre celle d’homme d’affaires au Maroc. «Il est venu pour faire du business. En Israël, la police ne le laisse pas tranquille et il a besoin de nourrir sa famille», a fait savoir un de ses associés.
    Et ils ne seraient pas les seuls à s’exiler au Maroc. D’autres professionnels du crime organisé ont cédé au chant des sirènes du royaume. «Maintenant, le Maroc est devenu la nouvelle destination des criminels», a indiqué un homme d’affaires israélien.
    Ce n’est pas un choix anodin. Il est en effet difficile pour les autorités israéliennes de mettre la main sur eux: il n’existe aucun accord ou traité d’extradition avec le Maroc. Une vraie aubaine pour ces mafieux qui peuvent couler des jours heureux sans être inquiétés. (SlateAfrique)
  • Les îlots espagnols pour le Maroc en échange d’une frontière civilisée pour Ceuta et Melilla

    L’Espagne a tout intérêt à remettre à son voisin ses rochers volcaniques tout au long de la côte marocaine, mais en contrepartie elle doit obtenir un assainissement de la relation de ces deux villes avec leur environnement marocain.
    Depuis quelques dizaines d’années l’Espagne savait que les îlots qu’elle possède tout au long de la côte méditerranéenne du Maroc n’avaient plus aucune valeur stratégique. Elle sait depuis cet été qu’ils sont en plus vulnérables.
    Au début du mois de mai les premiers rafiots bourrés d’immigrés ont sillonné les eaux de l’archipel de Chafarinas, à 50 kilomètres à l’est de Melilla, et à partir de la mi-août d’autres subsahariens, arrivés en bateau ou à la nage, ont débarque sur l’archipel d’Al Hoceima, à 90 kilomètres à l’ouest de Melilla et à un jet de pierre de la côte marocaine. Qui plus est, à la fin de ce mois une petite poignée de nationalistes marocains est rentrée à la course sur le Rocher de Vélez de la Gomera, à 130 kilomètres à l’ouest de Melilla, pour y enfoncer le drapeau du royaume.
    Face à un flot d’immigrés ou à une marche de nationalistes marocains ces anciens présides sont indéfendables par l’armée espagnole, qui y maintien de petites garnisons, ou même par la Garde Civile (Gendarmerie espagnole), plus apte à combattre l’immigration irrégulière. Le ministre de l’Intérieur espagnol, Jorge Fernández Díaz, voulait d’ailleurs l’envoyer à Chafarinas en juillet mais une protestation marocaine l’a incité à y renoncer. C’est déjà un début de cession de souveraineté.
    Ces rochers volcaniques sont à la merci des sautes d’humeur des autorités marocaines qui peuvent regarder ailleurs quand les immigrés irréguliers cherchent à les atteindre. Même si le Maroc a mis le paquet pour faire échouer les assauts d’immigrants subsahariens sur Melilla cet été, il a été négligent du côté d’Al Hoceima.
    Certains le soupçonnent même en Espagne, sans en apporter la preuve, d’avoir délibérément laissé que surgisse un problème migratoire, pour aider ensuite Madrid à le résoudre et présenter l’addition lors du prochain sommet bilatéral prévu pour le mois d’octobre. Après tout, rappellent-ils, le roi Mohamed VI avait déjà taquiné le gouvernement conservateur espagnol, en juillet 2002, en envoyant une poignée demokhazni (forces auxiliaires) prendre possession d’un autre îlot, Persil, que les marocains appellent Leila ou Tourah. Ils y sont restés six jours avant d’être délogés par les bérets verts espagnols.
    Il fut un temps ou les voyageurs espagnols pouvaient visiter ces îlots et profiter de la beauté du paysage, mais ce n’est plus le cas depuis longtemps. Il est d’ailleurs impossible d’y effectuer un investissement touristique pour y construire, par exemple, un hôtel. Qui plus est tous ces lopins de terre sont juridiquement dans les limbes comme le souligne le professeur de droit international public Alejandro del Valle. Ils n’appartiennent à aucune région, à aucune province de l’Espagne. Ils n’ont finalement qu’une petite valeur sentimentale pour ceux qui y ont accompli leur service militaire.
    Autant s’en débarrasser et les remettre au Maroc pour épargner un peu, en temps de crise économique, et surtout pour supprimer un élément de friction avec le voisin du sud qui les revendique. Cette idée a déjà effleuré nombre de gouvernements espagnols au XVIII et XIX siècles comme vient de le rappeler dansEL PAÍS María Rosa de Madariaga, spécialiste de l’histoire des relations entre l’Espagne et le Maroc. Au XXème le général Franco y songea aussi, quand il remit au Maroc Sidi Ifni, en 1969. Vingt ans plus tard Narcís Serra, alors ministre de Défense, s’apprêtait à faire une proposition dans ce sens quand un accroc avec Rabat, un de plus, l’en dissuada.
    Même parmi le noyau dur des collaborateurs de José María Aznar, le président espagnol qui chassa manu militari les marocains de Persil, certains étaient dans le fond partisans de faire cadeau au Maroc de ces îlots devenus à leurs yeux encombrants. S’ils ne l’ont pas fait, m’expliquaient-ils à posteriori, c’est pour ne pas créer un précédent, pour ne pas faire croire à Rabat que ce serait là un premier pas avant que l’Espagne ne leur remette Ceuta et Melilla.
    Ces deux villes sont espagnoles non pas parce-que l’Espagne s’y est installée depuis plus de cinq siècles mais parce-ce que la grande majorité de leurs 160.000 habitants veut être espagnole. Elle le veut pour toutes sortes de raisons à commencer parce-que l’obtention d’un passeport européen, avec lequel il est bien plus facile de voyager ou de s’installer en Europe, o parce qu’ils y vivent en démocratie. Les partis politiques musulmans, qui a Ceuta et Melilla sont dans l’opposition, ne prônent pas le rattachement au Maroc. Il y a eu, dans le temps, des petites formations qui ont demandé la « décolonisation » de ces villes. Elles n’ont recueilli que quelques centaines de voix avant de disparaître. Si un jour elles resurgissaient et qu’elles gagnaient les élections il serait difficile au Gouvernement espagnol de faire la sourde oreille.
    Ces arguments sur le choix pro espagnol des populations des deux villes devraient obliger Madrid à tirer une conclusion douloureuse à propos de Gibraltar. Aussi longtemps que les llanitos, comme on appelle populairement les habitants du Rocher, ne veulent pas être espagnols, ils resteront britanniques.
    Offrir au Maroc les îlots, mais en échange de quoi ? D’une normalisation de la relation entre Ceuta et Melilla et leur environnement marocain, de leur insertion dans le tissu économique du nord du Maroc autrement qu’à travers le trabendo (contrebande) dont le chiffre d’affaires atteint, selon les estimations espagnoles, un milliard d’euros par an ; presqu’un milliard et demi d’après les Douanes marocaines.
    Assainir la relation des deux villes avec leur entourage signifie d’abord que les frontières terrestres, les plus transitées d’Afrique, puissent être franchies rapidement et non pas en trois heures comme ce fut le cas à Melilla cet été. Ces frontières sont une honte pour les deux pays mais plus encore pour le Maroc. Leurs premières victimes sont, en effet, les immigrés marocains qui rentrent au pays pour les vacances ou les femmes marocaines dont la contrebande est leur maigre gagne-pain. Chargées avec leur balluchon, entassées les unes sur les autres aux points de passage, frappées par les mokhazi, il y a de temps en temps parmi elles des blessées voire même morts.
    Assainir la relation cela veut aussi dire que Ceuta puisse disposer d’une frontière commerciale, dont jouit Melilla à la demande de Rabat, pour qu’elle exporte et importe légalement des marchandises du Maroc. Rabat ne peut se plaindre, à juste titre, de la fermeture de la frontière algérienne depuis 1994, et maintenir partiellement close sa frontière avec Ceuta, avec l’Europe. Il n’est, par ailleurs, pas concevable que les autorités marocaines envisagent de construire un nouvel aéroport pour mieux desservir Tanger et Tétouan sans qu’elles tiennent compte de Ceuta. La France, l’Allemagne et la Suisse exploitent en commun l’aéroport de Bâle-Mulhouse-Fribourg. Et la Suisse n’est même pas membre de l’Union Européenne ! C’est cela la coopération transfrontalière comme on la pratique en Europe et comme on devrait la pratiquer en Afrique du Nord.
    Il fut un temps, jusqu’en 1958, ou un train reliait Tétouan à Ceuta et des bus qui partaient de cette ville sillonnaient tout le nord du Maroc. Jusqu’en 1969, Melilla partageait son aéroport avec Nador. En débarquant le passager avait le choix entre se rendre au Maroc ou en Espagne. C’est à cela qu’il faut revenir avec un accord précis couché sur papier. Tout le monde en profitera.
    Mohamed VI acceptera-t-il ce que certains considéreront au Maroc comme un recouvrement partiel, incomplet des « territoires occupés » ? Probablement. Son grand-père, Mohamed V, est l’artisan de l’indépendance du Royaume, de la conquête de Tarfaya. Son père Hassan II a élargi les limites du pays en absorbant Sidi Ifni, le Sahara. Lui est le seul roi qui n’a pas gagné un seul lopin de terre. Il a essayé à Persil mais il a échoué. Les îlots espagnols lui fournissent une occasion rêvée de suivre la tradition dynastique à l’heure où les turbulences économiques et sociales se profilent sur le Maroc.
    Par Ignacio Cembrero
    Orilla Sur, 12/09/2012
  • Prisonniers politiques sahraouis : Le président Abdelaziz appelle l’ONU à une intervention "urgente"

    Dans une lettre, adressée avant-hier au secrétaire général de l’ONU, le président Abdelaziz a regretté que le gouvernement marocain ait annoncé la date du 24 octobre 2012, pour le procès des 23 prisonniers politiques sahraouis dans la prison de Salé, devant le tribunal militaire, a rapporté, hier, l’agence d’information sahraouie (SPS). 
    Qualifiant la décision de traduire des civils et des militants des droits de l’homme devant un tribunal militaire d’ »injuste  » et de  » contraire aux principes du droit international humanitaire « , M.Abdelaziz a estimé qu’il s’agit de « développements dangereux qui reflètent le mépris du gouvernement marocain de la légitimité internationale, des valeurs et idéaux de l’humanité « . 
    Ces militants des Droits de l’Homme ont « simplement exprimé leur attachement au droit inalliable du peuple sahraoui à l’autodétermination, reconnu par la communauté internationale et réaffirmé par les différentes résolutions de l’Assemblée générale et du Conseil de sécurité de l’ONU », a-t-il fait valoir. Dans la même lettre, le président Abdelaziz a dénoncé « la détérioration de la situation des prisonniers politiques sahraouis, constamment exposés aux différentes formes de torture physique et psychologiques et contraints à signer des procès verbaux préparés à l’avance ». 
    Le secrétaire général du Front Polisario a réitéré la nécessité de la mise en place d’un mécanisme onusien pour la surveillance et la protection des Droits de l’Homme au Sahara occidental, pour permettre à la Minurso (Mission des Nations unies) de remplir ses fonctions, à savoir l’organisation d’un référendum sur l’autodétermination du peuple Sahraoui et la protection et la surveillance des Droits de l’Homme. Il a également appelé la communauté internationale à « exercer toutes les pressions et sanctions nécessaires » contre le gouvernement marocain, pour qu’il se conforme aux exigences de la légitimité internationale et mette fin au pillage des richesses naturelles du peuple sahraoui. M.Abdelaziz a demandé à l’ONU de démanteler le mur de la honte (divisant le Sahara occidental en deux) et divulguer le sort de plus de 651 disparus sahraouis, aux mains du Maroc depuis son occupation illégale du Sahara occidental le 31 octobre 1975. 
    Le droit du peuple sahraoui à l’autodétermination 
    De son côté, le Parlement européen (PE) a réaffirmé hier à Strasbourg le droit du peuple sahraoui à l’autodétermination à travers un « référendum démocratique », conformément aux résolutions de l’ONU sur le Sahara occidental. Dans une résolution sur « le Rapport annuel du conseil au Parlement européen, sur la politique étrangère et de sécurité commune de l’Union européenne », présentée par Elmar Brok, président de la Commission des Affaires étrangères (AFET), le PE « réaffirme le droit du peuple sahraoui à l’autodétermination, ainsi que son droit de décider sur le statut du Sahara occidental, à travers un referendum démocratique, en conformité avec les résolutions pertinentes des Nations Unies. 
    Après avoir rappelé sa résolution du 25 novembre 2010, dans laquelle elle exprimait le soutien aux efforts de la communauté internationale au Sahara Occidental, l’instance européenne exhorte, dans un nouveau texte adopté en plénière, « le Maroc et le Front Polisario de poursuivre les négociations, pour une solution pacifique et durable du conflit du Sahara occidental ». L’adoption de cette nouvelle résolution du PE intervient au lendemain d’un débat à Strasbourg sur la politique extérieure et la sécurité de l’Union européenne, en présence notamment de Catherine Ashton, qui intervenait en sa qualité de vice-présidente de la Commission européenne. 
    Pour le ministre sahraoui délégué pour l’Europe, Mohamed Sidati, cette position  » dénote de l’intérêt qu’accorde le PE à la question du Sahara occidental « .  » Elle dénote aussi l’attachement de cette importante institution européenne à une solution pacifique et définitive (de la question sahraouie), à travers un referendum juste et libre, en conformité avec le droit international ». 
    Cela conforte, selon le responsable de la Rasd en Europe, le peuple sahraoui dans ses revendications légitimes à l’autodétermination et à la liberté. Le libre choix par le peuple sahraoui de son destin est au centre de la problématique du Sahara occidental ».
     
    Une délégation sahraouie conduite par Sidati, également membre du Secrétariat national du Front Polisario et Omar Mih, délégué du Front pour l’Italie, était présente à Strasbourg où elle a eu des contacts avec des membres de différents groupes politiques, lesquels ont exprimé leur sympathie avec la cause sahraouie et souligné l’importance de la résolution qui vient d’être adoptée par le PE.
  • «Nous sommes prêts à reprendre les armes si cela est nécessaire»

    C’est par cette phrase, que M. Lahitani Lahcene conseiller du président de la République arabe sahraoui a affirmé lors de la journée de solidarité avec le peuple sahraoui qui, rappelons-le a été organisé par le Front El-Moustakbal lors de l’université d’été qui a eu lieu à Tipasa.
    C’est ce qu’a avancé ce responsable. Cet avertissement prouve une nouvelle fois que la situation à la RASD implique une réaction légitime pour contrecarrer toute velléité du royaume chérifien qui tente par des moyens directs et/ou indirects à saper la volonté des sahraouis si on tient compte que le makhzen emploie la torture contre des civils sans défense dans les territoires occupés. M. Lahitani ajoute par ailleurs, «Présentement on a abouti une période très pénible. 
    Le peuple sahraoui est plus que jamais asservi par l’expansionnisme marocain qui fait fi de toutes les résolutions de l’ONU. En partant de ce fondement, on ne diffère nul choix pour délivrer notre pays du joug colonisateur. Depuis effectivement septembre 1992, nous conduisons une révolte pondérée. Malencontreusement les outrances perpétrées régulièrement par le colonisateur à l’encontre de notre peuple se poursuivent et avec une abominable barbarie. 
    En outre le document consigné par les envoyés de la Fondation Kennedy des droits de l’Homme ont à mis au jour les incontestables afflictions que nous subissons», affirme-t-il. Néanmoins, l’émissaire sahraoui a préconisé que spécialement depuis 1992, le Front Polisario a mené une bataille pacifique, tant sur le plan intérieur qu’externe ce qui a permis de construire dans les régions libérées un authentique pouvoir contemporain composé d’institutions pérennes. «Concernant le schéma diplomatique, nous avons procédé à l’ouverture jusqu’à maintenant des représentations dans les cinq continents. Aussi, la question sahraouie a reçu le soutien de nombreux pays et d’organisations à l’instar de l’Union africaine. Ceci dit, la position algérienne a été d’une contribution certaine pour la mondialisation de notre lutte par principe», dira-t-il. 
    Par ailleurs le secrétaire général du ministère de l’Information du Sahara Occidental a soutenu sans équivoque, les agissements et la diplomatie française tendant à mettre en échec le changement d’organisation du référendum pour l’autodétermination. Belaïd, Abdelaziz, le président du Front El-Moustakbal a réaffirmé lors de son intervention l’appui constant de son parti au peuple sahraoui et son droit à l’autodétermination. «Nous souhaitons dépêcher incessamment, dans le cadre de la collaboration et de la solidarité avec nos frères de la République sahraouie, une équipe de médecins de notre parti pour se rendre dans les camps sahraouis. Cette décision est l’aboutissement d’un long travail de solidarité», révèle-t-il. Il a conclu par «le peuple marocain est un peuple frère avec qui des rapports forts tant sur le plan historique, religieux et de proximité nous lient à eux. Par voie de conséquence, notre soutien pour la cause sahraouie est une position juste, dans la mesure où il s’agit de l’oppression d’un peuple. Chose que nous n’admettrons jamais».
  • L’AFP au service du Makhzen

    Décidément l’agence France presse (AFP) tente par toutes les acrobaties journalistiques possibles de donner un coup de pouce au Maroc dès qu’il est question de l’Algérie.
    Même un match de football entre l’équipe algérienne et son homologue libyenne a été un prétexte pour le correspondant de cette agence de prouver son allégeance à sa majesté le roi pour être dans ses bonnes grâces.
    Hallucinant ! On connaît trop bien la position française sur le dossier sahraoui caractérisée par un alignement aveugle sur la thèse autonomiste marocaine. Là n’est pas le propos. Mais de là à rappeler cette ligne de fracture diplomatique entre les deux pays, frères faut-il le souligner, il n’y a qu’un pas que cette agence a allégrement franchi aujourd’hui.
    Son correspondant à Rabat qui, manifestement, n’apprécie pas que le royaume offre son hospitalité aux deux autres pays frères – l’Algérie et la Libye – pour un match de foot, s’est laissé aller dans son compte rendu d’avant-match à des commentaires politiques pour le moins déplacés en pareilles circonstances.
    Il a clairement voulu déplacer le match du complexe Mohamed V à la frontière algéro-marocaine ! Morceaux choisis d’une littérature d’une propagande de mauvais goût : «Les supporteurs algériens qui attendaient sous un soleil de plomb l’ouverture des portes ont par ailleurs regretté la fermeture des frontières terrestres entre les deux pays».
    Ou encore, «Si cette frontière était ouverte, on compterait des dizaines de milliers de supporteurs algériens pour ce match, a estimé un autre supporter des Fennecs».
    Un journaliste hors jeu…
    Et enfin pour clore son appel du pied aux autorités algériennes, le « journaliste » reprend ces propos d’un supporter algérien, «Moukhtar, un cuisinier d’Alger», pour qui « cette fermeture est déplorable, les deux pays sont des frères, il faut que cela cesse ».
    Le makhzen, va sans doute apprécier cet interrogatoire très politique du correspondant de l’AFP ! Et dire qu’il est question d’un match de foot… A croire que ce reporter de l’agence française a été envoyé spécialement pour glaner ce genre de «déclarations» politiquement très correctes au Maroc, histoire de tirer un peu profit d’un match qui n’engage en rien le royaume.
    Dans sa volonté servile de faire le sale boulot, le journaliste s’est emmêlé les pinceaux en écrivant dans sa dépêche que : « L’Algérie a été contrainte par la Fifa de déplacer le match, initialement prévu en Libye, à Casablanca pour des raisons de sécurité ».
    Le journaliste a commis une double faute professionnelle. D’abord, c’est la Libye qui a été contrainte en tant que pays hôte du match aller- en raison des conditions de sécurité difficiles dans ce pays et non pas l’Algérie qui reçoit au match retour. Ensuite, c’est la CAF qui a contraint les Libyens et non pas la Fifa qui ne se mêle pas des compétitions gérées par la confédération africaine de football.
    Mais, à trop vouloir «bien rendre ses royaux services», le journaliste, s’est sorti de son match. Il s’est donc auto-déclaré hors-jeu dans un match sans enjeu pour le Maroc. Il aura raté aussi une occasion d’assister à une bonne partie de foot en simple spectateur, sans avoir à rendre compte de ce qui ne concerne pas. Théoriquement.
  • Selon les observateurs, la France écarte toute collaboration concernant l’autodétermination du peuple sahraoui. Qu’elle soit de droite, qu’elle soit de gauche, la France est avant tout royaliste. Elle s’aligne sur les humeurs des rois. Sur les diktats des rois. Qatar ou Maroc, Libye, Syrie ou Sahara occidental, la France s’incline devant les jeux des Palais. La gauche n’est que caviarde. Royale. La droite bling-bling où le capitalisme, les invasions, la course aux richesses des autres, les opportunités… font le mode de toute une diplomatie et qui reviendra certainement un jour aux commandes féodale et royale. 
    La France a donc la passion des rois. Le respect des rois. Le complexe des rois. La France tremble devant les rois. Ça a été son histoire. Ça sera sans aucun doute son horizon. L’appréciation de l’élégance
    des premières dames françaises, des Présidents français est souvent une note donnée par Buckingham Palace. Haute magnificence de la classe. De la somptuosité. De la tenue. Du savoir-vivre. De l’art de mener des relations saines, de cette politique qui a donné, à travers l’histoire, le tournis aux Bourbons. 
    La France n’est que complexes.
    Complexité. Méfiance. Mépris à l’égard des autres peuples, spécialement à l’égard des ex-colonies dont elle souhaiterait confisquer l’identité encore une fois, «benguiguiser», par le biais de la francophonie, par le biais
    de la francophilie ou par le biais de quelques intellectuels faussaires bonifacisés, françafriquiser par le biais de quelques coup de putschs pour maîtriser les circuits du CFA, des richesses pétrolières, de l’uranium du Niger, des déstabilisations récurrentes au Mali, en Côte-d’Ivoire, au Niger, en Mauritanie… pour en perturber la stabilité des viles flibusteries. 
    Qu’a-t-elle donc, la France, à s’encombrer des tribus à qui elle ne consacre qu’une vulgaire et humiliante pub de voiture pour les animaux ? Qu’a-t-elle à de s’encombrer de ces enfants, hommes et femmes des camps sahraouis qui n’ont que la richesse des graines de sable du Sahara pour chiffrer leur misère ?
    L’humanisme français n’est qu’un forage dans les déserts des autres, des milliers de dollars dans les banques des autres, un marché fructueux dans les sociétés des autres… L’ère des lumières n’est qu’un sombre rayon qui, désormais, n’illumine plus les palais de France. N’éveille plus les châtelains de naguère. Le roi de l’Elysée –toujours le même-, les Ducs –toujours les mêmes-, le Baron de Matignon – toujours le même- ont toujours été masqués dans ce bal que raconte la fin du Comte. 
    S.M.
    Le Jeune Indépendant, 8 sept 2012
  • Communiqué du CNASPS

    Une rencontre de consultation et de coordination regroupant M. Lamari Mohamed Mahreze président du CNASPS, M. Farouk Ksentini président de la commission nationale consultative de défense et de promotion des droits de l’homme et une délégation officielle de la RASD conduite par M. Lehraitani Lehcène, conseiller du président de la RASD, et composée du SG du ministère de l’Information et de la responsable politique auprès du Front Polisario.
    Cette activité de solidarité qui intervient à quelques jours seulement de la mission effectuée par la Fondation Kenendy, nous permettra d’échanger les informations autour du dossier des droits de l’homme dans les territoires occupés du Sahara occidental, d’en tracer une stratégie d’actions pour la dénonciation de leurs violations répétées ainsi qu’également de coordonner les actions de chaque partie afin d’en garantir l’efficacité.
  • Le CNAPS, satisfait de la décision de Ban de garder Ross

    Le Comité national algérien de solidarité avec le peuple sahraoui (CNASPS) a exprimé sa satisfaction  sur le renouvellement de la confiance du secrétaire général des Nations Unies, Ban-Ki-moon en la personne de son envoyé personnel au Sahara Occidental Christopher Ross.

    Dans un communiqué qu’il a rendu public mercredi, le comité national de solidarité avec le peuple sahraoui a indiqué que le comité note avec satisfaction le maintien par Ban Ki Moon de M. Ross en tant qu’envoyé spécial et personnel chargé du conflit au Sahara Occidental et sur son refus de la requête non fondée par le Maroc de changer ce dernier.

    Le CNASPS a exprimé ses vœux que Ross continue sa mission au Sahara Occidental et réussisse à organiser le plus tôt possible un référendum pour l’autodétermination du peuple Sahraoui selon les chartes du conseil de sécurité.