Par Rachid Chihab
Année : 2012
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Sixième session des Nations-Unis : Violents échanges verbaux entre délégations algérienne et marocaine
Les travaux de la sixième Commission (chargée des questions juridiques) des Nations-Unis ont été marqués par le déclenchement d’une polémique qui a opposé les représentants de l’Algérie et du Maroc. Tout a commencé lors la prise de parole jeudi, du représentant de l’Algérie M. Farid Dahmane, qui a plaidé en faveur de la réforme du Conseil de sécurité. Il a notamment proposé un examen de ses méthodes de travail, un élargissement de sa composition pour accueillir les pays en développement et une représentation plus importante de l’Afrique, en rappelant que ce continent n’était pas représenté parmi les membres permanents.Le délégué de l’Algérie a ensuite déploré le fait que le droit à l’autodétermination ne s’appliquait pas dans certains cas, en faisant référence notamment à la question de la Palestine et à celle du Sahara occidental. Des déclarations qui n’ont pas plu au délégué du Maroc. Ce dernier, selon l’agence de presse des Nations-Unis, a tenté de détourner les débats en déclarant : « Je sollicite l’indulgence envers mon collègue algérien, qui a confondu les salles, pour préciser que la question du Sahara occidental n’a pas sa place au sein de la Sixième Commission. » « Il s’est permis de comparer la question palestinienne à la situation du Sahara marocain dans ce contexte spécifique et je lui laisse la responsabilité, devant son peuple, de cette assertion », a-t-il ajouté. S’agissant de la politique des « deux poids, deux mesures », il a fait observer que l’Algérie avait établi un record en la matière. « Je n’ai jamais entendu l’Algérie évoquer l’autodétermination dans un autre contexte que celui-ci », a-t-il soutenu. Intervenant à son tour, le représentant de l’Algérie a déploré que l’autodétermination ne s’applique pas dans certains cas.Pour sa délégation, elle s’applique à la Palestine et au Maroc. Dans toutes les instances, tous les textes associent dans une même phrase « les peuples sous occupation et ceux sous colonisation », a-t-il rappelé. Il a donc estimé que l’association faite par l’Algérie dans sa déclaration était bien assise sur des textes internationaux. Il est clair, a-t-il affirmé, que cette question qui traite de l’Etat de droit au niveau international a bien sa place dans cette enceinte. La mise en œuvre du principe de l’Etat de droit au niveau national est essentielle, a-t-il poursuivi. Enfin, il a rappelé que l’Algérie a connu de grands mouvements démocratiques, n’a eu de cesse d’approfondir les principes de la démocratie et ces efforts ont permis d’atteindre les Objectifs du Millénaire pour le développement avant 2015, a-t-il assuré. « L’organisation cette année d’élections législatives fructueuses a permis aux femmes d’occuper un tiers des sièges au sein du Parlement, s’est-il félicité, en soulignant par ailleurs que l’Algérie ne cessait de travailler à rendre compatible sa législation nationale avec les traités internationaux », lit-on dans la dépêche de l’agence de presse des Nations-Unis. Par la même occasion l’Algérie, a réitéré l’appel pour que le système de sélection et de nomination du Secrétaire général soit transparent, inclue tous les États Membres et permet à l’Assemblée générale d’y participer sous une forme plus active et plus efficiente, conformément à la Charte des Nations Unies.Les Débats, 13 oct 2012 -
SaharaOccidental : Une séance du conseil de sécurité le 8 novembre prochain pour évaluer l’état d’avancement du processus des négociations
Le conseil de sécurité tiendra le 8 novembre prochain une séance pour évaluer l’état d’avancement des négociations entre le Front Polisario et le Maroc et les difficultés rencontrées par la Mission des Nations unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental (MINURSO) dans l’accomplissement de sa mission.L’envoyé personnel du secrétaire général de l’ONU pour le Sahara occidental, Christopher Ross et le représentant spécial du secrétaire général de l’ONU pour le Sahara occidental, Wolfgang Weisbrod-Weber, présenteront au conseil de sécurité le 8 novembre prochain un rapport détaillé sur “le déroulement des négociations entre le Front Polisario et le Maroc et sur les difficultés rencontrées par la Minurso pour effectuer ses missions au Sahara occidentale”, a rapporté samedi l’agence de presse sahraouie (SPS).Le Maroc avait retiré en mai dernier sa confiance à Christopher Ross, prétendant que les décisions de ce dernier étaient “partiales et déséquilibrées” dans le traitement du dossier suite au rapport qu’il avait présenté au secrétaire général de l’ONU en mois de mai dernier et dont lequel il avait noté que la confidentialité des communications entre le quartier général de la MINURSO et New York (siège de l’organisation onusienne) était “compromise”, précisant que la Minurso n’est pas en mesure “d’exercer pleinement ses fonctions dans la région à cause du Maroc”.Dans son rapport présenté devant la 67e session de l’assemblée générale de l’ONU sur les développements de la question sahraouie et le processus des négociations entre le Polisario et le Maroc, le secrétaire général de l’ONU avait affirmé que son envoyé personnel pour le Sahara occidental, Christopher Ross présentera dans les prochaines jours un rapport détaillé au conseil de sécurité, soulignant que l’avancement du processus nécessite davantage de négociations”.Le rapport a souligné que des informations de sources crédibles et indépendantes sur les derniers développements au Sahara Occidental et aux camps de réfugiés “sont nécessaires pour l’ONU et la communauté internationale afin de trouver les meilleurs moyens à même d’optimiser le règlement de la question” à travers l’intensification des rapports présentés par la mission et les visites de plusieurs diplomates et journalistes dans la région et les camps de réfugiés”.(Aps) -
Sahara occidental : Après RFK center, Clinton enfonce le Maroc
Une fois de plus, le royaume chérifien vient de recevoir un cinglant rappel à l’ordre pour ses violations systématiques des droits de l’homme dans les territoires sahraouis occupés. Facteur aggravant, la claque lui a été assénée par ses amis américains.Qui aime bien châtie bien, comme le dit l’adage ! Le département d’Etat américain a en effet adressé au Congrès un rapport accablant sur la violation des droits de l’homme par le Maroc au Sahara occidental . La situation soulève «de sérieuses inquiétudes», relève globalement le rapport du département d’Etat.
Ce rapport intervient à la suite de la demande express du Congrès américain qui avait adopté une loi en décembre 2011 exigeant du département de Mme Clinton de faire chaque année l’état des lieux des droits de l’homme dans les territoires occupés. Mieux encore, le Congrès avait même conditionné toute aide accordée au Maroc par le strict respect des droits de l’homme.
Et il faut croire que le rapport présenté par les services de Mme Clinton, inquiète plus qu’il ne rassure «notre ami le roi». En parcourant ce document dont une copie a été diffusé aujourd’hui par l’APS, on s’aperçoit que le Maroc est pris en flagrant délit de dépassement.
Le département d’Etat a eu de prime abord à souligner que «le Sahara occidental est un territoire non autonome sur lequel le Maroc revendique la souveraineté, une position qui n’est pas acceptée par la communauté internationale». Une façon bien claire de signifier au royaume que sa revendication d’annexion est nulle et non avenue.
Un belle claque au makhzen
Il y est appelé aussi que le Conseil de sécurité de l’ONU avait créé en 1991 la Mission des Nations Unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental (MINURSO) «pour permettre au peuple du Sahara occidental d’opter soit pour l’indépendance soit pour l’intégration au royaume du Maroc».
De fait, le plan d’autonomie marocain tombe en contradiction de cette affirmation américaine. Ceci d’autant plus que le département de Mme Clinton note que «les Etats-Unis ont récemment renouvelé leur soutien à la MINURSO à travers l’adoption de la résolution 2044 du Conseil de sécurité de l’ONU en avril dernier».
Le document constate que ce fameux référendum «n’a jamais eu lieu et le Sahara occidental demeure, de facto, sous l’autorité administrative marocaine, et ce, bien que le Maroc ne soit pas reconnu par l’ONU comme puissance administrante du Sahara occidental.»
Conclusion, les Etats unis ôtent implicitement toute couverture politique au makhzen dans sa vaine tentative de légitimer sa colonisation. Concernant la situation sur le terrain, le royaume se fait encore une fois tapé sur les doigts par «l’allié» américain.
Rabat pris en flagrant délit
Le département de Hillary Clinton a ainsi informé le Congrès que «la situation générale des droits de l’homme dans les territoires sahraouis soulèvent un certain nombre de sérieuses inquiétudes, dont les limitations à la liberté d’expression et de réunion, le recours à la détention arbitraire et les abus physiques et verbaux contre les détenus lors des arrestations et emprisonnements».
Quid de la liberté d’expression des sahraouis ? Le rapport pointe le fait que le Maroc considère que les revendications prônant l’indépendance du Sahara occidental constituent «une atteinte grave à la sécurité».
«A ce titre, il existe des restrictions continues, en particulier pour les droits de réunion pacifique et les publications qui appellent à l’indépendance ou à un référendum qui inclurait l’indépendance comme option», constate le département d’Etat. Et de préciser dans le même ordre d’idées, que «les grandes manifestations sur les droits de l’homme ou toute manifestation en faveur spécifiquement de l’indépendance des territoires sahraouis sont strictement interdites par la loi au Maroc».
Ce brûlant document souligne en outre que «les personnes arrêtées pour avoir protesté contre l’intégration du Sahara occidental au Royaume du Maroc n’ont pas toujours bénéficié d’un procès public équitable». Il y est écrit également que la distribution de tracts appelant à l’indépendance du Sahara occidental ou à un référendum qui inclurait cette option (indépendance), est interdite».
Le réveil brutal des américains
Le rapport US signale aussi que «la loi marocaine interdit aux citoyens d’exprimer leur opposition à la position officielle du gouvernement à l’égard du Sahara occidental». A ce titre, le rapport signale que «la plupart des médias et des blogueurs pratiquent l’autocensure sur cette question», tandis que «les blogueurs, qui suspectent être étroitement surveillés par les autorités marocaines, sont amenés alors à occulter leur identité».
Le département d’Etat a rappelé le constat fait par la délégation du centre Robert F. Kennedy pour la justice (RFK Center) qui a fait état dans son rapport «des graves violations des droits de l’homme commises au Sahara occidental». Le département d’Etat signale enfin que le gouvernement marocain applique des «procédures strictes qui limitent considérablement la capacité des ONG et des militants de rencontrer les journalistes».
De la même manière, le département de Mme Clinton a informé le Congrès que le Maroc «refuse» une présence permanente d’un bureau du Haut-Commissaire de l’ONU des droits de l’homme ou un mécanisme des droits de l’homme dans le cadre de la MINURSO.
Il faut préciser que c’est à la lumière de ce rapport que la chambre des représentants et le Sénat décideront s’ils vont oui ou non accorder des aides financières au gouvernement marocain. Force est de constater en lisant ce rapport accablant que le royaume a clairement grillé son «joker».
Par Hakim MerabetAlgérie1.com, | 05/10/2012 | -
Les Etats-Unis dressent un rapport accablant sur le Maroc
Un rapport accablant a été dressé par le Département d’Etat américain sur la violation des droits de l’homme au Sahara occidental par le Maroc. Le même document souligne aussi que «le Maroc n’est pas reconnu par l’ONU comme puissance administrante du Sahara occidental». La position des Etats-Unis va appuyer à plus d’un titre la lutte des Sahraouis qui aspirent à l’indépendance depuis 37 ans.Le rapport, dont une copie a été obtenue par l’APS, dévoile, en effet, les dépassements et les pratiques des autorités marocaines. Le département d’Etat américain a affirmé que la situation au Sahara occidental soulève «de sérieuses inquiétudes». Elaboré par le département de Hillary Clinton en application d’une loi adoptée en décembre 2011 par le Congrès américain, qui exige du département d’Etat de s’assurer du respect des droits de l’homme au Sahara occidental avant l’octroi de toute aide financière militaire au Maroc.Le Congrès avait déjà conditionné l’aide financière militaire américaine fournie au Maroc par «le droit d’accès au Sahara occidental, sans aucune entrave, des organisations des droits de l’homme, des journalistes et des représentants des gouvernements étrangers».Dans son rapport établi afin de se mettre en conformité avec ces nouvelles dispositions législatives du Congrès américain, le département d’Etat a noté, tout d’abord, que «le Sahara occidental est un territoire non autonome sur lequel le Maroc revendique la souveraineté, une position qui n’est pas acceptée par la communauté internationale».
Le Département américain a rappelé que «le référendum n’a jamais eu lieu.Le Sahara occidental demeure, de facto, sous l’autorité administrative marocaine, et ce, bien que le Maroc ne soit pas reconnu par l’ONU comme puissance administrante du Sahara occidental».Le Département a informé le Congrès que «la situation générale des droits de l’homme dans les territoires sahraouis soulèvent un certain nombre de sérieuses inquiétudes, dont les limitations à la liberté d’expression et de réunion, le recours à la détention arbitraire et les abus physiques et verbaux contre les détenus lors des arrestations et emprisonnements».Concernant les droits des individus à exprimer leur opinion sur le Sahara occidental, le rapport américain note également que le Maroc considère que «les revendications prônant l’indépendance du Sahara occidental constituent une atteinte grave à la sécurité».«A ce titre, il existe des restrictions continues, en particulier pour les droits de réunion pacifique et les publications qui appellent à l’indépendance ou à un référendum qui inclurait l’indépendance comme option», relève le Département d’Etat qui a rapporté que «les grandes manifestations sur les droits de l’homme ou toute manifestation en faveur spécifiquement de l’indépendance des territoires sahraouis sont strictement interdites par la loi» au Maroc.Des restrictions à grande échelle
Pire encore, ajoute le rapport, «les personnes arrêtées pour avoir protesté contre l’intégration du Sahara occidental au Royaume du Maroc n’ont pas toujours bénéficié d’un procès public équitable». Aussi, «la distribution de tracts appelant à l’indépendance du Sahara occidental ou à un référendum qui inclurait cette option, est interdite», poursuit le département d’Etat qui précise que le gouvernement marocain «refuse également l’accès à des sites Web à controverse, comme ceux prônant l’indépendance du Sahara occidental».Le rapport n’a pas manqué de signaler que «la loi marocaine interdit aux citoyens d’exprimer leur opposition à la position officielle du gouvernement à l’égard du Sahara occidental».Le Congrès américain a été également informé par le département d’Etat que «les organisations qui sont considérées par le gouvernement marocain comme non soumises à la souveraineté marocaine ont des difficultés pour obtenir un agrément ou pour activer librement».Le rapport a cité le cas de l’Association sahraouie des victimes des violations graves des droits de l’homme (ASVDH) et du Collectif des défenseurs des droits de l’homme au Sahara occidental (Codesa). La visite effectuée au Sahara occidental, en août dernier, par une délégation de la Fondation américaine Robert F. Kennedy pour la justice et les droits de l’homme (RFK Center) a été citée dans le rapport. Cette fondation avait dressé un rapport accablant sur le Maroc pour sa violation des droits de l’homme des Sahraouis.A. M. -
Stop à la dictature du Maroc sur le Sahara occidental
Depuis le démantèlement du camp de Gdeim Izik en novembre 2010, la répression s’est poursuivie dans les territoires occupés du Sahara occidental.Actuellement, il y a plus de 80 prisonniers politiques saharouis. 23 d’entre eux, pour la plupart défenseurs sahrouis des droits de l’Homme, sont en prison depuis novembre 2010 sans procès ni jugement au mépris du droit internatonal.
Leur procès a été fixé au 24 octobre devant un tribunal militaire.
Pour protester contre ce procès devant un tribunal militaire et exiger leur libération, un rassemblement se tiendra le samedi 20 octobre suivi d’une manifestation jusqu’à l’Ambassade du Maroc (sous réserve d’autorisation).
SAHARA OCCIDENTAL : ASSEZ DE REPRESSION !
LIBERATION DES PRISONNIERS POLITIQUES
En octobre 2010, plus de 20 000 Sahraouis ont quitté El Aaiun pour installer à Gdeim Izik dans le désert un camp de 8000 tentes pour défendre leurs droits politiques, économiques et sociaux. Depuis l’assaut des forces de sécurité marocaines le 8 novembre 2010 pour démanteler ce camp, les manifestations se succèdent au Sahara occidental. Toujours pacifiques, elles sont réprimées, avec de nombreux blessés et de nouvelles arrestations. Une délégation internationale du « Centre Robert Kennedy pour la justice et les droits de l’Homme », qui s’est rendue en août 2012 au Sahara occidental, a « demandé au gouvernement du Maroc de mettre un terme à la situation de violence qui affecte la population sahraouie qui soutient l’indépendance du Sahara occidental ».
Le 18 avril 2012, le Parlement européen a « dénoncé la répression contre la population sahraouie dans les territoires occupés et demandé la libération des prisonniers politiques sahraouis ». Le rapport 2012 d’Amnesty international constate : « Cette année encore, des Sahraouis partisans de l’autodétermination du peuple sahraoui ont été emprisonnés ». L’ACAT (Action des Chrétiens pour l’abolition de la torture) a jugé que la détention des 23 de Salé était « arbitraire ». En mission officielle en septembre 2012, le rapporteur spécial des Nations unies sur la torture, Juan E.Mendez, a souligné, après avoir reçu des témoignages crédibles de victimes sahraouies de la répression : « On observe une augmentation du nombre d’actes de torture et des mauvais traitements lors de l’arrestation et de la détention ».
Actuellement, plus de 80 prisonniers politiques sahraouis croupissent dans les geôles marocaines. 23 d’entre eux sont détenus à la prison de Salé depuis 22 mois au mépris des règles les plus élémentaires du droit international comme du droit marocain. Victimes de tortures, ils ont mené plusieurs grèves de la faim. Leur procès est fixé au 24 octobres devant un tribunal militaire d’exception en dépit de leurs qualités de civils et ils risquent de lourdes peines de prison.
Nous condamnons la violente répression des forces de sécurité marocaines contre la population sahraouie et nous appelons à
UNE MANIFESTATION
SAMEDI 20 OCTOBRE de 15h à 18h
ESPLANADE DES DROITS DE L’HOMME
PLACE DU TROCADERO
puis devant l’Ambassade du Maroc
SAMEDI 20 OCTOBRE de 15h à 18h
ESPLANADE DES DROITS DE L’HOMME
PLACE DU TROCADERO
puis devant l’Ambassade du Maroc
CONTRE LA TENUE DU PROCES DES 23 PRISONNIERS DE SALE DEVANT UN TRIBUNAL MILITAIRE D’EXCEPTION et pour exiger du gouvernement français, de l’Union européenne et des Nations unies d’agir pour : – la libération des prisonniers politiques sahraouis
l’arrêt de la répression et le respect des droits de l’homme dans les territoires sahraouis occupés
l’instauration d’un mécanisme international pour la surveillance des droits de l’Homme au Sahara occidental
Signataires : ACCA, AFASPA, AFAPREDESA, APSO, ARAC, ASEI, Association des Amis de la RASD, Association de la Communauté sahraouie en France (ACSF),Association des Sahraouis en France (ASF), CEDETIM, CLSPS, CORELSO, DROIT SOLIDARITE, ERMPL, Le Mouvement de la paix, MRAP, Plateforme de solidarité avec le peuple sahraoui, Sortir du colonialisme, SURVIE
Avec le soutien de : CGT, Solidaires, Europe Ecologie Les Verts (EELV), FASE, Les Alternatifs, NPA, Parti de gauche, PCF, PCOF
Parti de Gauche Pirinées, 4 oct 2012 -
Sahara occidental : la LDH de La Seyne-Sur-Mer exprime sa vive inquiétude
Communiqué LDH Paris, le 3 octobre 2012Le Maroc doit cesser de poursuivre les militants opposés à sa politique au Sahara occidental.
La LDH exprime sa vive inquiétude face à la multiplication des procès intentés à des opposants politiques qui réclament l’indépendance du Sahara occidental. Cette revendication n’a pas à être criminalisée, sauf à transformer une opinion politique en crime. Le renvoi de plusieurs militants devant la juridiction d’exception qu’est le Tribunal militaire atteste, s’il en était besoin, du caractère politique des poursuites.
La LDH dénonce ces procès devant une juridiction qui n’offre aucune garantie d’équité et d’indépendance.
Elle relève que, si le rapporteur spécial des Nations unies sur la torture s’est félicité d’une amélioration de la situation et du rôle joué par la société civile et le Conseil national des droits de l’Homme marocain, ce dernier a néanmoins souligné la persistance de mauvais traitements et de tortures et le peu de sanctions constatées. Les allégations de torture, dont auraient été victimes les militants poursuivis, doivent être entendues et prises en considération, tant par les juges que par les autorités marocaines qui doivent les réprimer.Ligue des Droits de l’Homme de La Seyne-Sur-Mer, 3 oct 2012
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Espionnage contre la représentation sahraouie et les mouvements de solidarité
Le gouvernement allemand dévoile l’implication du MarocLe gouvernement allemand a dévoilé hier l’implication du Maroc dans des activités d’espionnage contre la représentation du Front Polisario et des associations d’amitié et de solidarité avec le peuple sahraoui en Allemagne, a-t-on indiqué dans une déclaration de la représentation du Front Polisario à Berlin. C’est le Secrétaire d’Etat chargé des relations avec le Parlement allemand, Max Stadler, qui a confirmé les soupçons qui pesaient déjà sur les services secrets marocains, indiquant que ces activités d’espionnage ont porté principalement sur la collecte d’informations sur les activités des membres de la représentation du Front Polisario.Le 15 février dernier, un Marocain de 56 ans a été arrêté à Berlin, soupçonné d’avoir espionné pour le compte des services secrets marocains des membres du Front Polisario résidant en Allemagne, avait indiqué le Parquet fédéral, cité par plusieurs organes de presse allemands et internationaux.«En plus de l’appartement de la personne interpellée, les locaux d’une association et les locaux et appartements de deux autres inculpés ont été perquisitionnés», au cours d’une opération à laquelle ont participé 60 policiers, avait précisé le Parquet de Karlsruhe (Sud-Ouest), compétent en matière de terrorisme et d’espionnage.Mohammed B. est «fortement soupçonné» d’avoir livré des informations sur des Marocains résidant en Allemagne, en particulier des sympathisants du Front Polisario, ont indiqué les mêmes sources.La presse allemande avait également publié l’arrestation d’un autre Marocain et d’autres citoyens d’Afrique du Nord accusés d’espionnage non seulement pour les activités de la représentation du Front Polisario en Allemagne, mais aussi pour les diverses activités entreprises par les membres de la communauté marocaine dans ce pays.Le Maroc et le Polisario ont entamé une série de négociations sous l’égide de l’ONU depuis juin 2007 après un conflit armé qui a duré 16 ans suite à l’annexion du Sahara par les FAR. Plusieurs blocages ont conduit l’ancien médiateur, Peter Van Walsum, à la démission. Remplacé par l’Américain Christopher Ross, le Maroc a tenté en mai dernier un retrait de confiance à celui-ci. En vain, puisque le secrétaire général de l’ONU avait renouvelé sa confiance à M. Ross. -
La lengua arabe maltratada por "Mulay Rachid" en la ONU
La masacre a la cual el Principe Rachid El Alaoui, « Moulay Rachid », sometido el idioma árabe, oficial en Marruecos, ha eclipsado el mensaje que este príncipe alauita quería transmitir a la Asamblea General de la ONU. Al llegar a Nueva York el pasado viernes para hablar de Marruecos, del Sahara Occidental y de los derechos humanos, Su Alteza Rachid El Alaoui a masacrado con un discurso vacilante y lleno de traqueteo, y cometiendo muchos errores en la pronunciación de la santa lengua árabe.Calificando el conflicto saharaui, que, sin embargo, lleva ya casi cuatro décadas, de « artificial », reiteró la necesidad de que el gobierno marroquí garantice « la soberanía nacional y la integridad territorial » frente a la pretensión de la determinación.El hermano del rey Mohammed VI dijo que la oferta de autonomía ofrecida por Rabat al Polisario era « sincera y seria » y que había que encontrar una solución « realista y consensuada (…) y creíble ».Desde luego, como la nueva Constitución que permitió que la tortura y la represión persistan en Marruecos.« Moulay Rachid » también habló de la misión de la ONU en el Sáhara Occidental (MINURSO) con la que Marruecos colabora, según él. Pero se negó a « cualquier cambio que afecte a la naturaleza y el contenido » de la misión onusiense. Con eso, quería decir que ni hablar de que los derechos humanos sean supervisados por la MINURSO en el Sáhara.Sabemos por qué, sobre todo desde el paso de Juan Méndez, el relator de la ONU sobre la tortura.Por eso, cuando el Señor Hermano evocó la primavera árabe que « ha puesto en evidencia la voluntad de los pueblos para construir sociedades democráticas donde el respeto de los derechos humanos, la igualdad de oportunidades y la vida digna constituyen la nota dominante », algunos se habrán partido de risa.Un pequeño detalle que no lo es, todo el mundo a notado la presencia en la delegación marroquí encabezada por el ministro de Asuntos Exteriores Othmani Saad-Eddine del consejero real Taib Fassi Fihri, que marca a paso el primero.Convertido en su sombra, Fassi Fihri no pierde ninguna ocasión para aparecer en el gobierno de Benkirane.Abdellatif GueznayaDemainhttp://www.demainonline.com/?p=21615 -
La langue arabe malmenée par « Moulay Rachid » à l’ONU
Le massacre auquel le prince Rachid El Alaoui, « Moulay Rachid », a soumis la langue arabe, officielle au Maroc, a éclipsé le message que ce prince alaouite voulait faire passer devant l’Assemblée générale de l’ONU. Venant à New York, vendredi dernier, pour parler du Maroc, du Sahara occidental et des droits de l’homme, son altesse Rachid El Alaoui a massacré, par un discours hésitant et cahotant, et en commettant de nombreuses fautes de prononciation, la sainte langue arabe.Qualifiant le conflit sahraoui, qui dure tout de même depuis quasiment quatre décades, d’ « artificiel », il a réitéré la nécessité de l’Etat marocain de garantir« la souveraineté nationale et l’intégrité territoriale » face à la prétention de l’autodétermination.Le frère du roi Mohamed VI a rappelé que l’offre d’autonomie offerte par Rabat au Polisario était « sincère et sérieuse » et qu’il fallait trouver une solution« réaliste et consensuelle (…) et crédible ».Bien sûr, comme la nouvelle constitution qui a permis que la torture et la répression perdurent au Maroc.« Moulay Rachid » a également parlé de la mission de l’ONU au Sahara occidental (MINURSO) avec qui le Maroc collabore, selon lui. Mais il a refusé« une quelconque modification qui touche la nature et le contenu » de la mission onusienne. Il voulait dire par là qu’il n’était pas question que les droits de l’homme soient supervisés par la MINURSO au Sahara.On sait pourquoi, surtout depuis le passage chez nous de Juan Mendez, le rapporteur de l’ONU sur la torture.C’est pour cela que quand Monsieur frère a évoqué le printemps arabe qui « a mis en évidence la volonté des peuples pour édifier des sociétés démocratiques où le respect des droits de l’homme, l’égalité des chances et la vie digne constituent la note dominante », certains ont dû ricaner.Petit détail qui n’en est pas un, tout le monde a remarqué la présence parmi la délégation marocaine dirigée par le ministre des affaires étrangères, Saâd-Eddine El Othmani, du conseiller royal Taïb Fassi Fihri, qui marque au pas le premier.Devenu son ombre, Fassi Fihri ne rate aucune occasion pour se rappeler aux bons souvenirs du gouvernement Benkirane.Abdellatif GueznayaDemain Online, 29 sept 2012 -
L’Algérie refuse de se laisser entrainer dans le « bourbier » malien
Des sources autorisées affirment que le Mujao est connecté à l’un des plus grands réseaux de trafic de drogue dont les ramifications mènent au rif marocain. L’hostilité que ce groupe terroriste affiche vis-à-vis de l’Algérie s’explique en partie par la lutte implacable menée par les services de sécurité algériens contre les narcotrafiquants et les réseaux de contrebande. Les mêmes sources ajoutent que le Mujao ne constitue ni une excroissance ni une dissidence d’Aqmi, mais qu’il a été créé dans le but exclusif de harceler l’armée algérienne en vue de l’attirer par tous les moyens dans le « bourbier » malien. En déclarant que l’Algérie n’a pas les moyens d’intervenir militairement au Mali, Abdelkader Messahel ne fait qu’évacuer diplomatiquement cette hypothèse.Le Mali va très mal. Ce pays qui partage avec l’Algérie plus de 1300 kilomètres de frontières fait face depuis le printemps 2012 à une grave crise sécuritaire menaçant lourdement son intégrité territoriale. Le putsch du 22 mars qui a accéléré la partition de ce pays a vite mis en relief le profond malaise qui couvait non seulement à Bamako la capitale, mais un peu partout à travers un territoire deux fois plus grand que la France, l’ancienne puissance coloniale dont le rôle au Sahel apparaît aujourd’hui plus qu’ambigu dans la mesure où Paris entretient toujours le flou autour de ses réelles intentions. A la veille de son déplacement en Algérie, le ministre français des Affaires étrangères, qui a insisté sur l’urgence de « rétablir la légalité constitutionnelle au Sud », n’a pas écarté l’éventualité d’une intervention militaire étrangère dans le nord du Mali où les islamistes d’Ansar Eddine et d’Al Qaïda au Maghreb islamique, et les rebelles du mouvement Azawad, le MNLA, sont en train de sanctuariser cette région. Laurent Fabius a affirmé que « l’usage de la force était probable à un moment ou à un autre ». « A partir du moment où la légalité sera rétablie au Sud, il faut s’intéresser au Nord, c’est-à-dire qu’à un moment ou à un autre, il est probable qu’il y aura utilisation de la force », a estimé le chef de la diplomatie française avant d’ajouter qu’ « une telle intervention serait menée par des Africains avec un soutien international et que pour des raisons évidentes, la France ne peut pas être en première ligne afin d’éviter le risque d’une réaction contre le colonisateur français ».
Ces propos destinés essentiellement beaucoup plus à la consommation médiatique et dont le but est de préparer l’opinion publique internationale aux pires scénarios dissimulent mal les véritables enjeux géostratégiques d’un troisième millénaire aux allures « explosives ». Laurent Fabius a tenu à souligner que « le Mali, c’est une affaire extrêmement grave, car c’est la première fois que des terroristes se greffent sur des villes importantes et sont peut-être en situation de se greffer sur un Etat », mais s’est empêché de s’étaler sur la question des six otages français encore détenus par Al Qaïda au Maghreb islamique. « Nous avons toutes les raisons de penser qu’ils sont en vie », a-t-il déclaré lapidairement sans donner de précision sur ce que compte faire la France pour libérer ses ressortissants. Il est à rappeler que quatre des otages, employés du groupe nucléaire Areva et de son sous-traitant Satom, ont été enlevés le 16 septembre 2010 à Arlit dans le nord du Niger, avec trois autres personnes, libérées depuis. Deux autres ont été kidnappés le 24 novembre 2011 par des hommes armés dans leur hôtel à Hombori au nord du Mali et emmenés vers une destination inconnue. Il faut préciser ici que l’épineuse question des prises d’otages dans cette région n’est pas aussi simple comme le laissent croire les nombreux commentaires de presse qui lui sont consacrés. Les médias occidentaux qui se sont emparés de cette question n’ont jamais osé aller au-delà de l’aspect humanitaire et ne se sont jamais interrogés sur la véritable identité de « simples » ressortissants « audacieux » qui prennent le risque de se trouver dans des zones « dangereuses ». Ça fait des années maintenant que le Niger, le Mali et la Mauritanie ont été transformés en un terrain où évoluent des « individus » bénéficiant de différentes couvertures. A l’inverse de l’Algérie qui s’est toujours opposée au payement de rançons aux ravisseurs, la France n’a pas suivi cette ligne en n’hésitant pas à satisfaire certaines revendications des terroristes comme ce fut le cas pour le ressortissant français Pierre Carmatte, libéré en février 2010 en échange de quatre djihadistes qui étaient détenus au Mali.
Aujourd’hui encore, il est curieux d’entendre des voix accuser l’Algérie de passivité et d’attentisme face à une situation qui menace d’embraser tout le Sahel. En effet, il ne se passe pas un jour sans qu’un observateur « averti » monte au créneau pour appeler l’Algérie à intervenir militairement au nord du Mali. « Je pense que seule l’Algérie pourrait changer la donne, même si elle prône «la solution politique» », déclare un spécialiste autoproclamé. « Le pays qui comprend mieux la situation au Mali reste l’Algérie. Il est le seul de la région à être bien équipé. Alger doit intervenir militairement avant l’aggravation du danger. Il est vrai que l’Algérie refuse d’envoyer des troupes dans un pays étranger. Mais nous avons devant nous un problème qui concerne les deux pays. Il faut savoir que les salafistes d’AQMI sont Algériens et viennent d’Algérie. Ce sont aussi des opposants radicaux à Alger. L’armée algérienne peut les déloger de la région », affirme un autre « connaisseur » de la région. En même temps, des médias français se distinguent par des scoops dont l’authenticité reste à vérifier mais qui tendent à impliquer sournoisement l’Algérie dans un conflit qui ne la concerne pas, mais qui préoccupe sérieusement l’armée algérienne par sa proximité et ses éventuelles conséquences transfrontalières.
Selon des journaux et des chaînes de télévision françaises, le 3 avril dernier, la présence des émirs terroristes d’Al Qaïda au Maghreb islamique, Abou Zeid, Belmokhtar et Yahia Abou Al Hammam a été signalée à Tombouctou. TF1 avance même qu’Abou Zeid a été filmé à son insu par un habitant de la ville. Inimaginable ! « L’ennemi » numéro un de la France, l’homme le plus recherché par les services français, se laisse prendre comme un amateur ! Une nouvelle histoire qui sent la manipulation à des milliers de kilomètres à la ronde ! Selon un analyste français que l’on présente comme l’un des meilleurs spécialistes du Sahel, le dirigeant touareg d’Ansar Eddine, Iyad Ag Ghali est considéré comme « l’homme des Algériens ». « Les Algériens le soutiendraient financièrement et militairement », affabule le mouvement Azawad qui le dit « piloté » par le DRS. Décidemment, on ne craint nullement le ridicule à Paris où des cercles influents font tout pour maintenir la confusion autour du véritable rôle que joue la France dans cette région considérée comme une chasse gardée de l’ancienne puissance occupante. Il ne manque plus que d’accuser nommément l’Algérie d’avoir exporté sciemment des groupes terroristes au Mali afin d’annexer la partie nord de ce pays, mais on omet de signaler ou de faire la moindre allusion aux rapports réels qui existent entre la France et le MNLA. Là aussi, il est fort instructif de constater que Paris qui s’est empressé de condamner le coup d’Etat du 22 mars n’a pas bougé le petit doigt pour dénoncer le coup de force du MNLA et sa proclamation unilatérale d’indépendance.
Depuis toujours, la France a considéré cette région comme son pré-carré. Il n’est donc pas impossible qu’elle cherche aujourd’hui à s’y redéployer en évitant bien-sûr de retomber dans les mêmes erreurs commises en Afghanistan. On accuse l’Algérie de velléités hégémoniques, mais on fait tout pour passer sous silence les accointances des Touaregs maliens de l’extérieur qui ont leurs entrées chez les Français et plus précisément auprès du ministère français des Affaires étrangères. En réalité, on s’obstine à faire une fixation sur le rôle supposé de l’Algérie qu’on qualifie d’obscur afin de camoufler les véritables stratégies qui se profilent à l’horizon et dont les acteurs sont pour la plupart des sous-traitants travaillant pour le compte des Français. La crise malienne n’est pas, bien évidemment, tombée du ciel. Certaines de ses causes sont certes liées à la situation interne du pays et aux différentes luttes d’influence qui y ont lieu, mais ce qu’il faut retenir aussi c’est qu’elles sont alimentées par des ingérences étrangères.
Classé hypocritement dans la catégorie des pays les moins avancés, alors qu’en vérité il s’agit de l’un des pays les plus pauvres du monde, le Mali abrite plusieurs ethnies qui ont toujours cohabité entre elles pacifiquement en trouvant le moyen d’exprimer une solidarité exemplaire dans le dénuement et toutes les crises qu’il a traversées avaient été traitées autour d’une table de négociation grâce à la contribution agissante de l’Algérie. Depuis 1990, l’Algérie a toujours joué un rôle d’intermédiaire majeur et incontournable dans toutes les crises entre rebelles touaregs et gouvernement malien. Cela a été notamment le cas en 1990, 1994, 2007 et 2008. Les derniers accords entre les Touaregs et les autorités de Bamako, qui étaient en vigueur jusqu’à la reprise des affrontements en janvier dernier, ont d’ailleurs été signés à Alger en 2006. Il y a donc lieu de se demander pourquoi le MNLA a opté pour une solution radicale qui ne semble pas faire l’unanimité au sein même de la communauté touareg. Quels sont les facteurs qui ont favorisé la radicalisation du mouvement Azawad, et qui est d’abord ce Mohamed Ag Nejim, cet ancien colonel ayant activé sous le régime d’El Kadhafi et qui, après la chute de ce dernier, était rentré dans sa région d’origine à la tête d’un régiment de plus de 1000 hommes avec armes et bagages ? Que représente-t-il ? L’argument de la marginalisation des Touaregs qu’il avance pour justifier son action séparatiste est-il valable sur le plan juridique et constitutionnel ? Un groupe qui se présente sous le nom de Collectif des ressortissants du nord du Mali réagit en fustigeant les allégations de ce colonel. Dans une déclaration transmise à la presse, le Collectif n’hésite pas à dénoncer ce chef sécessionniste en livrant à l’opinion publique des chiffres qui indiquent que tous les nomades confondus, y compris les Touaregs, ne représentent que 11,61% des régions de Tombouctou, Gao et Kidal et seulement 0,92% de la population du Mali. Selon ce groupe, et du fait de la bonne entente entre communautés, « les populations sédentaires ont toujours accepté que les Touaregs occupent un leadership de premier plan dans la gestion des structures des collectivités territoriales au niveau des régions, des cercles et des communes dans le cadre de la décentralisation ». Le document en question souligne qu’au plan national, sur les 19 députés du nord, 8 sont sédentaires et 11 sont d’origine touarègue. Leur représentativité au niveau des institutions de la République est réelle et visible souvent au sommet de ces institutions (Haut Conseil des Collectivités territoriales, gouvernement, Assemblée nationale, etc.) ». Le Collectif des ressortissants du nord du Mali pousse plus loin son réquisitoire contre le mouvement séparatiste Azawad en affirmant que « des projets majeurs de désenclavement et de développement étaient en cours lorsque le MNLA et ses alliés terroristes ont choisi l’option d’attaquer le Mali ». « Il n’est pas dans notre intention de stigmatiser nos frères touaregs. Cet exercice nous est imposé par la désinformation qui circule concernant le prétendu désengagement de l’Etat des régions du nord et le supposé ostracisme qui frappe les communautés touarègues du Mali », précisent les rédacteurs du document avant de conclure que « de par sa violence, son ampleur et ses conséquences tant au Mali qu’à l’extérieur, la rébellion actuelle dépasse de très loin celles que le Mali a connues par intermittence depuis 1963 ». Ce document argumenté et riche en informations n’a pas encore fait l’objet de commentaires de la part de ceux qui prétendent contre toute logique connaître un pays qu’ils n’ont jamais visité. Et c’est très inquiétant dans la mesure où cela démontre à quel point c’est la désinformation qui domine des débats d’où sont occultées machiavéliquement les préoccupations essentielles de quelque 17 millions d’êtres humains pris en otages dans une guerre qui n’est pas la leur. Avant de pointer un doigt accusateur en direction de l’Algérie en spéculant sur les raisons de son « extrême prudence », certains cercles français auraient dû faire preuve d’un minimum d’objectivité en s’intéressant aux multiples connexions dont bénéficie le MNLA. Ce mouvement porteur d’un projet séparatiste est-il réellement représentatif d’une tendance lourde ou ne constitue-t-il que l’expression d’un rapport de forces internationales ? Cette question qui mérite une profonde réflexion se trouve curieusement évitée par la plupart des médias français. Pourquoi et dans quel but ?
Les Algériens qui ne se sont jamais posé la question du choix de leurs interlocuteurs, contrairement aux allégations avancées par des pseudo-intellectuels en mal de publicité, détiennent toutes les réponses. S’ils ont refusé de cautionner dès le départ une action séparatiste de l’ampleur de celle qu’a menée le MNLA, c’est parce qu’ils ont toujours rejeté la fragmentation du Mali et non en raison d’une quelconque crainte de « contagion ». D’ailleurs, ils viennent d’affirmer par la voix du ministre délégué chargé des Affaires maghrébines et africaines qu’ils privilégient la voie du dialogue autant avec le MNLA qu’avec Ansar Eddine. « On peut négocier avec le MNLA et avec Ansar Eddine », a indiqué Abdelkader Messahel, dans un entretien publié le 13 juillet 2012 par l’hebdomadaire Jeune Afrique sur son site internet. « Les membres d’Ansar Eddine ne sont pas des salafistes, on oublie trop souvent que le mouvement a une composante touarègue, et on aurait tort d’exclure Iyad Ag Ghali, son chef. N’a‑t-il pas autrefois été l’un des négociateurs du Pacte national ? C’est un interlocuteur comme les autres », a notamment déclaré Messahel qui vient d’écarter toute idée d’une intervention africaine dirigée par l’Algérie. « L’Algérie n’a pas les moyens. Il faut que cela soit clair », a-t-il dit. Cette déclaration constitue une réponse franche aux propos des ministres français des Affaires étrangères et de la Défense. Jean-Yves le Drian qui, emboîtant le pas à Laurent Fabius, a déclaré : « Je suis comme Laurent Fabius : ma principale préoccupation aujourd’hui, c’est la situation au Sahel, pour les populations et pour notre propre sécurité. Il faut que la France intervienne pour que les Africains prennent leur destin en main (…) Il faut que les Africains assurent une présence militaire. » L’Algérie, qui a mené des consultations avec les pays membres du Conseil de sécurité, n’est pas de cet avis, car pour elle cette approche ne pourrait aboutir qu’à une afghanisation du Mali. De leur côté, les Américains ont fait savoir aux pays membres de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest que Washington ne cautionnera aucune intervention militaire étrangère dans le nord du Mali, et que si cette option est maintenue, elle devrait se limiter au sud et à la réinstauration de l’autorité de l’Etat malien.
Pour rappel, la Cédéao a déjà fixé aux Maliens une sorte d’ultimatum jusqu’au 31 juillet afin de mettre en place un gouvernement d’union nationale. Un objectif qui paraît pour le moment impossible au vu des divergences et des interférences qui parasitent une classe politique malienne traversée par toutes sortes de contradictions et de conflits. Lorsque d’anciens responsables politiques maliens expriment publiquement que « l’Etat-nation tel que conçu au Mali est un concept qui n’est plus viable et qu’il n’est pas certain que le gouvernement malien, même stable, puisse développer les régions nord », toutes les craintes concernant l’intégrité territoriale de ce pays paraissent justifiées.
Aussi paradoxal que cela puisse paraître, le Mali, considéré comme la troisième réserve d’or dans le continent après l’Afrique du sud et le Ghana, est menacé d’implosion au moment où seules les multinationales arrivent à tirer profit de cette richesse en imposant à la main-d’œuvre malienne des méthodes de travail que l’on peut assimiler au régime de l’apartheid. Son territoire est désormais coupé en deux par des groupes de brigands qui ont réussi à se renforcer en hommes et en armes à l’ombre du chaos libyen, et sa population est condamnée à subir le diktat des islamistes et des réseaux mafieux qui ont fait de Tombouctou une plaque tournante du trafic de cocaïne provenant d’Amérique du sud et destinée au marché européen via le Maroc.
A propos de ce dernier pays, des sources fiables accusent les services marocains d’être derrière le groupe terroriste dénommé Mouvement pour l’unité et le jihad en Afrique de l’Ouest, Mujao dirigé par le mauritanien Hamada Ould Khaïrou. Ce groupe, qui s’est distingué depuis sa création par son hostilité extrême à l’encontre de l’Algérie, est responsable de la prise d’otages de Tindouf en octobre 2011 qui a ciblé des travailleurs humanitaires. Les trois Européens travaillaient pour des ONG humanitaires dans les camps de réfugiés sahraouis de Tindouf. Ils ont été enlevés par des terroristes venus du Mali. Les criminels étaient à bord d’un véhicule de type 4×4. Ils ont attaqué le lieu d’accueil des invités étrangers. Un des otages et un garde sahraoui ont été blessés lors d’un échange de tirs avec les ravisseurs.
Le 3 mars 2012, le même groupe de sanguinaires fera parler de lui en attaquant une brigade de la gendarmerie nationale à Tamanrasset causant la mort du kamikaze et faisant 23 blessés parmi les gendarmes. Le 5 avril de la même année, le Mujao prend d’assaut le consulat d’Algérie à Gao et procède à l’enlèvement du consul et six de ses collaborateurs. Des terroristes portant des ceintures bourrées d’explosifs brûlent le drapeau algérien et le remplacent par leur étendard noir ; le même emblème qui avait été porté dans les villes libyennes de Benghazi et Derna. Cette dernière localité est réputée pour être un bastion fort des mouvements extrémistes. La moitié des kamikazes qui se sont fait exploser en Irak sont originaires de cette ville.
Le 29 juin 2012, le Mujao cible le groupement régional de la gendarmerie à Ouargla. L’attentat a causé la mort d’un lieutenant en plus du kamikaze dont le cadavre a été déchiqueté par la déflagration de plus de 1000 kg d’explosifs et que les services spécialisés ont réussi à identifier en un temps record. Des sources autorisées affirment que le Mujao est connecté à l’un des plus grands réseaux de trafic de drogue dont les ramifications mènent au rif marocain. L’hostilité que ce groupe terroriste affiche vis-à-vis de l’Algérie s’explique en partie par la lutte implacable menée par les services de sécurité algériens contre les narcotrafiquants et les réseaux de contrebande. Les mêmes sources ajoutent que le Mujao ne constitue ni une excroissance ni une dissidence d’Aqmi, mais qu’il a été créé dans le but exclusif de harceler l’armée algérienne en vue de l’attirer par tous les moyens dans le « bourbier » malien. En déclarant que l’Algérie n’a pas les moyens d’intervenir militairement au Mali, Abdelkader Messahel ne fait qu’évacuer diplomatiquement cette hypothèse. L’Algérie est certes un « acteur traditionnel et historique » dans le règlement du conflit malien, puisqu’elle a été de tous les accords depuis 1990. Elle possède en quelque sorte une « légitimité historique et une expérience politique importante dans la gestion du dossier touareg, mais pas de la façon que souhaitent certaines parties occidentales ou leurs sous-traitants africains. L’Algérie est une puissance régionale incontestable et l’ANP est en mesure, matériellement et humainement, de relever n’importe quel défi sécuritaire, mais le principe de non-ingérence constitue aussi l’un des fondements immuables de sa politique étrangère. Dans ce genre de situation, l’ambigüité n’a jamais été algérienne.Par Mohamed Mebarki