Année : 2012

  • Nord-Mali: entre mensonges et désinformation

    Alors que la résolution 2071 du Conseil de sécurité des Nations Unies, adoptée sous le chapitre VII de la charte de l’organisation donne 45 jours à la CEDEAO pour élaborer un plan clair d’une intervention militaire internationale au Nord-Mali, personne, ni à Bamako, ni à Alger et encore moins ailleurs dans la région ne sait quels sont les véritables objectifs de cette intervention.
    Pire, une source « sécuritaire » malienne, a lancé un petit pavé dans la mare en avançant que des « centaines de djihadistes Soudanais et Sahraouis » sont venus en renfort aux groupes armés radicaux établis dans l’Azawad. Or, il s’avère que la dite source sécuritaire malienne occupant un poste subalterne et connue pour ses très fréquentes visites à deux ambassades étrangères à Bamako (dont l’une représentant un pays maghrébin) n’a fait que propager un mensonge flagrant en échange d’un « »encouragement pécunier. Ce mensonge a été vite repris par des médias comme France 24.
    D’après nos sources, il n’y a eu aucun afflux de combattants étrangers au Nord-Mali et certainement pas des ressortissants soudanais ou des sahraouis.Cette information erronée soulève bien des questions quant aux motivations sous-jacentes de ceux qui sont en train de la relayer. De toute évidence, cette information est loin d’être neutre et confirme l’ingérence de plusieurs services de renseignement étrangers dans la crise malienne.
    Par contre, de très violentes dissensions armées ont éclaté au sein de ce que l’on appelle l’AQMI (Al-Qaida au Maghreb Islamique) après la dissidence du chef algérien Mokhtar Mokhtar dit le borgne (né présumé en 1971 à Bennoura dans la wilaya de Ghardaïa en Algérie) et son conflit ouvert avec le chef de l’émirat du Sahara d’Aqmi, le dénommé Droudkel (natif de l’est algérien) au sujet de l’éviction du premier d’un poste de responsabilité au sein de l’organisation et subséquemment du contrôle d’une partie des ressources financières du réseau. Rien ne va plus également entre le groupe d’Ançar Edine d’Iyad Ag Ghaly et le MUJAO (Mouvement pour l’Unicité et le Jihad en Afrique de l’Ouest) ou encore entre ce dernier et l’Aqmi.
    Sur le terrain, des membres des forces spéciales d’au moins deux pays occidentaux se faisant passer pour des djihadistes ont été signalés à Gao et à Tombouctou. Certains d’entre eux ont intégré les groupes locaux et sont en train d’établir la liste des cibles d’éventuelles frappes aériennes. Il est à rappeler que la France, l’un des pays les plus enthousiastes pour l’option militaire, a nié toute implication actuelle ou future de troupes au sol au Nord-Mali.
    Enfin, chaque pays a sa propre vision de la finalité et des objectifs d’une intervention militaire au Nord-Mali: Bamako escompte naïvement qu’une intervention militaire internationale vise en priorité à « libérer les trois gouvernorats du Nord et les rendre sous le drapeau et la souveraineté malienne »; Alger espère sans illusions que cette intervention visera la destruction des groupes terroristes établis au Nord-Mali; D’autres capitales africaines escomptent l’élimination du clan de Sanogo et un renforcement de leur influence au Mali, ou bien un soutien aux revendications identitaires de certaines populations du Nord…Mais pour Paris, les objectifs sont tout autres. Il s’agit de revenir en force dans une région où l’influence française a pris un sérieux coup après l’intrusion américaine et l’avancée chinoise. La sécurisation des gisements d’Areva au Niger voisin exige une présence accrue de la France au Nord du Mali.
    Mais au final, c’est Washington qui aura le dernier mot dans toute cette affaire. Surtout si la sous-région risque de devenir un foyer de tension permanent. Car dans ce cas, cette affaire prépare le terrain à d’autres interventions à long terme dont l’objectif s’insère dans la reconfiguration du Grand Nouvel Moyen-Orient et la césure entre le monde arabe et l’Afrique subsaharienne.
    Stratégika51, 22 oct 2012 
  • Le SNAPEST convié au 7e congrès de l’Union générale des travailleurs sahraouis

    Le Syndicat National Autonome des Professeurs de l’Enseignement Secondaire et Technique (SNAPEST) participera au 7e congrès de l’Union générale des travailleurs sahraouis (UGTSARIO) qui se tiendra à partir de demain dans les camps de réfugiés sahraouis avec la participation de syndicats de plusieurs pays. Ce congrès de trois jours permettra au SNAPEST de faire partager son expérience syndicale et de s’imprégner de la réalité de la vie dans les campements des réfugiés, ainsi que de la problématique du conflit du Sahara occidental, en général.
    En outre, il participera le 22 octobre prochain à la sixième Conférence internationale de solidarité avec les travailleurs sahraouis, organisée en parallèle avec les travaux dudit congrès.
    Le Jeune Indéppendant, 21 oct 2012
  • Au pays de Hollande, M6 n’est pas roi !

    Le roi du Maroc risque de ne pas être souverain dans son immense château de Betz dans la petite ville de Picarde dans le département de l’Oise, situé dans le nord de la France.
    Durant sa semaine de retraite qui s’étalera du 27 octobre au 2 novembre, dans cette paisible ville, des opposants marocains se sont promis de l’empêcher de dormir. Ces derniers dont la majorité vit en exil en Europe, ont décidé de camper non loin du château du roi et lui faire entendre ce qu’il ne souhaite pas.
    Ainsi ce groupe de trublions emmenés par l’ex-capitaine Mustapha Adib, vont organiser des conférences sur place pour sensibiliser la population locale et la presse régionale sur «la nature du régime marocain».
    L’ex capitaine de l’armée de sa majesté promet de «démontrer» à travers des ouvrages récemment publiés en France que le régime marocain «n’est pas si différent des autres régimes dictatoriaux maghrébins et arabes» selon le journal demainonline.com.
    Les opposants marocains ont déjà bien préparé leur coup puisque vendredi dernier, Mustapha Adib accompagné de Hicham Dlimi, le neveu du général Ahmed Dlimi l’ex-bras droit de Hassan II mort mystérieusement dans un «étrange accident de voiture en 1983», avaient été reçu par la maire de Betz, Mme Colette Thellier.
    Des opposants pour l’empêcher de dormir
    Dans un compte rendu de cette rencontre qu’il a publié sur sa page facebook, Mustapha Adib, a affirmé que la maire a souhaité que les «chahuteurs» du roi évitent la ville de Betz.
    L’opposant dit avoir expliqué Mme Thellier «qu’il fallait bien commencer par l’une des nombreuses résidences du Prédateur, le tour des autres, situées dans le monde entier et payées par l’argent des appauvris, viendra».
    A vrai dire, la maire de Betz a toutes les raisons du monde d’être inquiète de cette opération contre le souverain marocain, du fait qu’il soit le principal contributeur de sa ville. Mais Adib Mustapha a «rassuré» la maire de Betz que la population locale «changera d’avis très rapidement sur le «roi des pauvres», ou plutôt «le roi des appauvris», dés qu’elle sera mise au courant par nos soins de la vraie situation du pays de leur voisin Mohamed 6».
    Sa majesté n’échappera donc pas au tapage diurne et nocturne de ses «infidèles» sujets. Sa semaine de détente en France risque donc de ne pas être de tout repos. Eh oui, au pays de François Hollande, Mohamed VI n’est pas roi.
    Hakim Merabet
    Algérie1, 20 oct 2012
  • Une caravane humanitaire dans les camps des réfugiés sahraouis

    Une caravane humanitaire a quitté vendredi après-midi Paris pour rejoindre, via Alger, les camps des réfugiés sahraouis à Tindouf où elle doit prodiguer des soins médicaux et procéder à des interventions chirurgicales au profit notamment de personnes âgées et d’enfants, a-t-on appris des organisateurs. Forte de 24 médecins français de l’Ile-de-France, issus de la diversité, cette caravane humanitaire et médicale a été initiée par le Comité national algérien de solidarité avec le peuple sahraoui (CNASPS). Elle séjournera dans les camps de réfugiés jusqu’au 25 octobre et encadrera des soins à la population exilée grâce à un collectif de médecins pratiquant dans onze spécialités, dont deux imminents professeurs. 
    Selon le président de la CNASPS, Mahrèze Lamari, c’est la troisième initiative du genre prise à l’endroit des réfugiés sahraouis dans les camps après celles de 2009 et 2011. Outre des élus locaux issus de la diversité, étaient aussi au départ de cette caravane à l’aéroport Orly, le représentant du Front Polisario en France, Omar Mansour, le président du CNASPS, M. LAMARI, et le Consul d’Algérie à Pontoise, Tayeb Medkour.
    Cette action intervient également dans le cadre du réseau de citoyens français d’origine africaine solidaires de la République arabe sahraouie démocratique créé mardi dernier à Paris à l’initiative d’élus locaux, de responsables associatifs et de représentants de la société civile. 
    Comprenant un noyau d’une cinquantaine de personnes, ce réseau de coordination s’assigne comme principaux objectifs de mobiliser les Conseils municipaux et les parlementaires français autour de la  «justesse» de la cause sahraouie en proposant à des députés, sénateurs, représentants de la société civile et autres politiques d’aller dans les camps des réfugiés sahraouis pour « constater de visu leur vécu» et «leurs aspirations à l’autodétermination». 
    Messahel : «L’Algérie appuie les efforts de Christopher Ross» Le ministre délégué chargé des Affaires maghrébines et africaines, Abdelkader Messahel, a déclaré vendredi à Washington que l’Algérie appuie les efforts de l’énvoyé personnel du secrétaire général de l’ONU pour le Sahara occidental, Christopher Ross, soutenant que le droit à l’autodétermination du peuple sahraoui est une solution incontournable. Dans son allocution prononcée à l’ouverture des travaux de la première session du Dialogue stratégique entre l’Algérie et les Etats-Unis, en présence notamment de la sous-secrétaire d’Etat américaine aux Affaires politiques, Mme Wendy Sherman, le ministre a affirmé que «l’Algérie appuie et encourage les efforts de l’énvoyé personnel du secrétaire général de l’ONU pour le Sahara occidental, Christopher Ross, dans son action pour rapprocher les deux parties (Front Polisario et Maroc) afin de promouvoir une solution basée sur le plein exercice, par le peuple sahraoui, de son droit à l’autodétermination». 
    Sur la question du Sahara occidental, at-il insisté, «l’Algérie continue de croire, avec force, qu’il ne peut y avoir de solution sans l’exercice du droit à l’autodétermination du peuple sahraoui, droit reconnu et réaffirmé par les Nations unies et le Conseil de sécurité». 
    Il est à rappeler que Christopher Ross se rendra en Afrique du Nord et en Europe à partir du 27 octobre jusqu’au 15 novembre, a annoncé mercredi dernier le porte-parole du chef de l’ONU, Martin Nesirky. Cette annonce intervenait deux jours après l’adoption par la Commission de l’ONU chargée des questions de décolonisation d’un projet de résolution sur le Sahara occidental, qui sera soumis au vote à l’Assemblée générale de l’ONU avant fin décembre 2012. 
    Ce projet de résolution affirme  «la responsabilité de l’ONU à l’égard du peuple du Sahara occidental» et souligne que l’Assemblée générale «appuie le processus de négociation initié par plusieurs résolutions du Conseil de sécurité en vue de parvenir à une solution politique juste, durable et mutuellement acceptable qui permette l’autodétermination du peuple du Sahara occidental, et loue les efforts déployés à cet égard par le secrétaire général et son envoyé personnel». 
    Durant la prochaine mission de M. Ross en Afrique du Nord et en Europe, a fait savoir l’ONU,  «l’accent sera mis sur les échanges de vues avec les interlocuteursclés sur la manière d’accélérer les progrès vers l’objectif central énoncé dans les résolutions successives du Conseil de sécurité, en d’autres termes, une solution politique mutuellement acceptable, qui permette l’autodétermination du peuple du Sahara occidental». 
    Le Jour d’Algérie, 21 oct 2012
  • Le Front Polisario assure de sa pleine coopération avec l’ambassadeur Ross

    L’envoyé personnel du Secrétaire général de l’ONU pour le Sahara occidental, Christopher Ross, se rendra prochainement dans la région, une visite saluée par le Front Polisario qui a assuré de sa «pleine coopération».
    M. Ross se rendra en Afrique du Nord et en Europe à partir du 27 octobre jusqu’au 15 novembre, avait annoncé mercredi dernier le porteparole du chef de l’ONU, Martin Nesirky, lors de son briefing quotidien au siège des Nations unies. 
    Cette annonce intervient deux jours après l’adoption par la Commission de l’ONU chargée des questions de décolonisation d’un projet de résolution sur le Sahara occidental, qui sera soumis au vote à l’Assemblée générale de l’ONU avant fin décembre 2012. Ce projet de résolution affirme «la responsabilité de l’ONU à l’égard du peuple du Sahara occidental» et souligne que l’Assemblée générale «appuie le processus de négociation initié par plusieurs résolutions du Conseil de sécurité en vue de parvenir à une solution politique juste, durable et mutuellement acceptable qui permette l’autodétermination du peuple du Sahara occidental, et loue les efforts déployés à cet égard par le Secrétaire général et son envoyé personnel». 
    Lors de son briefing, le porteparole de Ban Ki-moon a précisé que durant la prochaine mission de M. Ross en Afrique du Nord et en Europe, «l’accent sera mis sur les échanges de vue avec les interlocuteurs-clés sur la manière d’accélérer les progrès vers l’objectif central énoncé dans les résolutions successives du Conseil de sécurité, en d’autres termes, une solution politique mutuellement acceptable, qui permette l’autodétermination du peuple du Sahara occidental». Il a également avancé qu’à son retour de cette visite de trois semaines, M. Ross devra informer le Conseil de sécurité des résultats de sa mission. 
    Suite à l’annonce de cette visite, le Représentant du Front Polisario à l’ONU, Ahmed Boukhari, a déclaré que la partie sahraouie «attend avec un intérêt particulier la visite de Christopher Ross qui aura, comme d’habitude, toute la coopération du Front Polisario».
    Néanmoins, a-t-il avisé, «il reste à savoir si l’autre partie, le Maroc, va mettre fin à sa stratégie d’obstruction, et si la Minurso (Mission des Nations unies pour l’organisation du référendum au Sahara occidental) et l’ONU vont récupérer la crédibilité nécessaire pour la réalisation de l’objectif primordial pour la décolonisation du Sahara occidental».
    Réitérant que «la coopération du Front Polisario, comme toujours, restera entière avec Christopher Ross», le représentant sahraoui a avancé que «nous attendrons la fin de cette visite régionale prévue et l’évaluation qui en sera faite au Conseil de sécurité». 
    Il est à rappeler que M. Christopher Ross devait se rendre dans la région à la mi-mai dernier, mais le gouvernement marocain avait décidé, unilatéralement, d’en retirer sa confiance, et ce, quelques semaines après la publication d’un rapport de l’ONU qui avait critiqué les autorités marocaines. Mais à plusieurs reprises, Ban Ki-moon a réitéré sa confiance et son total appui à son Envoyé personnel au Sahara occidental. 
    Dans ce rapport adressé en avril dernier au Conseil de sécurité, M. Kimoon avait dénoncé les obstacles posés par le Maroc à la Minurso, en citant les «entraves» qui empêchent cette dernière d’accomplir pleinement sa mission et de s’acquitter de son mandat de «manière crédible» dans les territoires sahraouis occupés. «La Minurso n’est pas dans la capacité d’exercer pleinement ses fonctions de surveillance de maintien de la paix et d’observation, et ne dispose pas de toute l’autorité lui permettant d’empêcher l’érosion de son rôle», avait affirmé le chef de l’ONU. 
    La visite de Christopher Ross aura été précédée par celle du Secrétaire général adjoint de l’ONU chargé des opérations de maintien de la paix, Hervé Ladsous, qui s’était rendu la semaine passée à Laâyoune occupée (Sahara occidental) où il avait effectué une visite au quartier général de la Minurso. Cette visite a été la première effectuée à la Minurso par un Secrétaire général adjoint de l’ONU chargé des opérations de maintien de la paix, depuis 14 ans. M. Ladsous avait également rencontré, à Chahid El Hafed (camps des réfugiés sahraouis), le Président sahraoui et secrétaire général du Front Polisario, Mohamed Abdelaziz.
  • Dialogue stratégique Algérie-USA : La question du Sahara Occidental au menu

    Algérie-EtatsUnis : Ouverture des travaux du Dialogue stratégique
    Les travaux de la première session du Dialogue stratégique entre l’Algérie et les Etats-Unis se sont ouverts vendredi à Washington sous la co-présidence du ministre délégué chargé des Affaires maghrébines et africaines, M. Abdelkader Messahel, et de la sous-secrétaire d’Etat américaine aux Affaires politiques, Mme Wendy Sherman. 
    A l’issue des allocutions d’ouverture prononcées par M. Messahel et Mme Sherman, dans lesquelles ils ont salué, chacun, les avancées qualitatives des rapports entre les deux pays avec l’ambition de conforter davantage ces relations, quatre (4) groupes de travail, formés de représentants de plusieurs départements ministériels des deux pays, ont été mis en place. Il s’agit de groupes de travail, respectivement, des affaires politiques, la lutte contre le terrorisme, la coopération économique, ainsi que l’éducation, l’enseignement supérieur et la culture. 
    A travers ces groupes de travail, il s’agit d’examiner les questions liées à l’accroissement des investissements directs américains en Algérie et à la coopération dans les domaines du commerce, de l’agriculture, de l’habitat, de l’eau, ainsi que de l’éducation, de l’enseignement supérieur, des sciences et nouvelles technologies. 
    L’ordre du jour comprend également l’examen de la situation au Sahel, en relation avec les efforts déployés pour un règlement de la crise malienne, la lutte antiterroriste, les questions de la paix et de la sécurité en Afrique, l’évolution de la question du Sahara Occidental, la situation au proche orient, le désarmement, la Méditerranée.
    Ghani I.
    Les Débats, 20 oct 2012
  • "la responsabilité de l’ONU à l’égard du peuple du Sahara Occidental"

    L’Envoyé personnel du Secrétaire Général de l’ONU pour le Sahara Occidental, Christopher Ross, se rendra prochainement dns la région, annonce faite quelques jours aprés l’adoption par la IV Commission de l’ONU, chargée des questions politiques et de décolonisation d’un projet de résolution réffirmant le droit du peuple sahraoui á l’autodétermination.
    Le déplacement de Ross en Afrique du Nord et en Europe s’étalera du 27 octobre au 15 novembre, selon l’annonce faite mercredi par le porte-parole du secrétaire général de l’ONU. Il a été question dans le projet de résolution adopté par la 4e commission de l’ONU de la réaffirmation de l’institution onusienne, notamment le Conseil de sécurité de «la responsabilité de l’ONU à l’égard du peuple du Sahara Occidental».S’agissant de la visite précitée de Ross, le porte-parole de Ban-Ki Moon a fait savoir que celle-ci «mettra l’accent sur les échanges de vues avec les interlocuteurs-clé » et ce, «sur la manière d’accélérer les progrès vers l’objectif central énoncé dans les résolutions successives du Conseil de sécurité, en d’autres termes, une solution politique mutuellement acceptable, qui permette l’autodétermination du peuple du Sahara Occidental». Le droit international incontournable pour le règlement du conflit opposant le Front Polisario et le Maroc sur le Sahara Occidental, inscrit à l’ONU sur le registre d’un territoire à décoloniser et ce, avant 1975, date de l’invasion marocaine du Sahara Occidental. Le porte-parole du chef de l’ONU, Martin Nesirky, a par ailleurs indiqué que la visite de Ross dans la région de l’Afrique du Nord et en Europe sera sanctionnée par un compte rendu à l’adresse du Conseil de sécurité sur les résultats de sa mission. Ainsi, si pour sa part le Front Polisario a réagi par son représentant à l’ONU en soulignant que la partie sahraouie «attend avec un intérêt particulier la visite de Christopher Ross», qui «aura, comme d’habitude, toute la coopération du Front Polisario». Rabat, pour rappel, a eu à manifester son opposition à la perspective de voir Ross effectuer dans le cadre de sa mission et de ses prérogatives, une visite dans les territoires sahraouis encore sous occupation soumis à un blocus politico-médiatique. L’oppression et la répression exercées par les autorités coloniales marocaines contre les Sahraouis des territoires occupés sont telles que leur portée a pu franchir le mur du blocus imposé par Rabat. Le représentant du Front Polisario à l’ONU, Ahmed Boukhari a par ailleurs avisé qu’«il reste à savoir si l’autre partie, le Maroc, va mettre fin à sa stratégie d’obstruction». Le rôle engagé par l’ONU depuis 1991, date du cessez-le-feu entre le Maroc et le Front Polisario sous les auspices onusiens en vue de la tenue du référendum d’autodétermination du peuple sahraoui, est à assurer et assumer pleinement en direction du peuple sahraoui. Ce qui a été au centre du message de M. Boukhari en déclarant «la mission des Nations unies pour l’organisation du référendum au Sahara Occidental et l’ONU» vont œuvrer à « récupérer la crédibilité nécessaire» et ce, à travers «la réalisation de l’objectif primordial pour la décolonisation du Sahara Occidental». Exprimant par la même occasion de voir le processus de négociations entre le Front Polisario et Rabat, sous l’égide de l’ONU par le biais de Christopher Ross, «doit non seulement reprendre, mais aussi s’accélérer» pour l’application du droit international.
    KARIMA BENNOUR
  • MAROC- PAYS DU GOLFE : Mohamed VI n’est pas le bienvenu

    Selon un ambassadeur arabe en poste à Rabat, cité par le journal marocain Demain , le voyage de Mohamed VI dans les pays arabes du Golfe persique est malvenu par les temps qui courent. « Nous l’avons souvent invité dans le passé, mais c’est seulement maintenant, quand il y a une grave crise régionale, qu’il décide de venir. Ce n’est pas le moment », a précisé à Demain ce diplomate. Les taïfas du Golfe persique, qui savent que le royaume du Maroc a rompu il y a quelques années ses relations diplomatiques avec l’Iran sur ordre de l’Arabie saoudite (selon des documents divulgués par Wikileaks), ne veulent apparemment pas que cette virée pour discuter « investissements », en fait pour tendre la main, vienne compliquer des choses qui le sont déjà. 
    L’Iran est sous la menace d’une attaque israélienne imminente et le pays des ayatollahs risque de répliquer non seulement contre l’Etat hébreu, mais aussi contre les pays du Golfe qu’il accuse souvent d’être de mèche avec les Etats-Unis et Israël. D’autre part, le makhzen pourrait céder une participation dans la compagnie « Royal air Maroc » aux détenteurs des compagnies aériennes du Golfe afin de favoriser l’achat de nouveaux appareils pour doper son activité touristique. Une proposition en ce sens pourrait être faite par le roi Mohammed VI lors de la tournée qu’il doit entreprendre dans les Etats du Golfe. « Nous allons écouter leurs idées sur la manière dont ils perçoivent ce partenariat. De notre côté, nous pourrions proposer de vendre une part pouvant atteindre 44% de la RAM au partenaire sélectionné », a déclaré à une source gouvernementale marocaine. 
    Avec une flotte aérienne relativement modeste, de quelques 40 appareils moyens et longs courriers, la RAM cherche à transformer l’aéroport de Casablanca en hub régional connectant les pays d’Afrique de l’Ouest à l’Europe et à l’Amérique du Nord. Elle n’a pas pu, toutefois, concrétiser cette ambition, faute de liquidités suffisantes pour acquérir les appareils capables d’augmenter son trafic passagers. La RAM a bénéficié l’année dernière d’une injection de 1,6 milliards de dirhams d’argent public destinée à assainir ses finances. Les 44 % que le Makhzen souhaite céder correspondent à cette somme.
    M. B. 
    Le Courrier d’Algérie, 17 oct 2012
  • La nouvelle provocation marocaine

    Le Maroc est en train de mobiliser tout son potentiel pour parvenir à une exploitation à grande échelle des réserves en hydrocarbures sur le bassin de Zag, situé sur les territoires du Sahara occidental et non loin des frontières avec l’Algérie. 
    Dans le prolongement de ce bassin, les opérations de recherche et d’exploration sont très timides et Sonatrach tarde à exploiter un gisement estimé à 800 milliards de mètres cubes, découvert en association avec des sociétés étrangères. Une expertise élaborée en ce sens s’est révélée accablante sur les provocations marocaines par rapport à l’exploitation des richesses des territoires sahraouis, au mépris du droit international. De même qu’elle évoque la passivité de Sonatrach et de sa tutelle face à cette exploitation du bassin de Zag, en l’absence de stratégie pour contrecarrer l’hégémonie marocaine.
    La légalité contournée 
    Lors de l’invasion du Sahara occidental en 1975, la «marche verte» marocaine avait pour objectif l’exploitation de l’énorme potentiel minier dont dispose ce pays. Pendant plus de trois décennies, le Maroc a encaissé des dizaines de milliards de dollars, résultant de l’exploitation des phosphates situés sur les territoires occupés du Sahara occidental. Mais depuis quelques années, l’appétit devient grandissant avec la découverte de pétrole et de gaz sur les territoires sahraouis. Le bassin de Zag, partagé entre les trois pays (Algérie, Maroc et Sahara occidental), fait l’objet d’un intérêt particulier de Rabat et des compagnies pétrolières qu’il a attirées pour cette opération. Avec les phénomènes de migration des richesses souterraines, le Maroc entend ainsi exploiter une bonne partie du bassin situé sur les deux côtés de la frontière.
    Par ailleurs, l’Office national des hydrocarbures et des mines (ONHYM) continue de proposer des licences pour l’exploitation des hydrocarbures sur les territoires occupés du Sahara occidental et mène une vaste campagne de relevés sismiques 3D. Afin de réussir cette opération, le Maroc a eu recours à de petites sociétés peu connues à l’international. Car les grandes sociétés pétrolières refusent de s’aventurer sur les terrains marécageux du Sahara occidental et préfèrent ne pas s’exposer à d’éventuelles sanctions de la part de la communauté internationale. C’est la raison pour laquelle les autorités du royaume chérifien ont opté, dans la plus grande discrétion, pour la société australienne Longreach Oil and Gas pour l’exploitation du site de Zag. Cette société exploite également un site offshore baptisé Tarfaya, situé toujours sur les territoires sahraouis. Le site de Tarfaya est convoité également par une autre société australienne, Tangiers Petroleum, qui a récemment prouvé, grâce aux relevés sismiques 3D, que les côtes maritimes de ce territoire recèlent des richesses énormes en hydrocarbures. 
    Et comme le gouvernement marocain ne s’investit jamais dans les dépenses pour l’exploration, Tangiers Petrolium a demandé son admission à l’Alternative Investment Market du London Stock Exchange afin de lever les capitaux nécessaires au développement de ses projets au Maroc. Du coup, le gouvernement de Rabat engage indirectement les investisseurs britanniques dans l’aventure sahraouie et obtient par conséquent leur soutien indéfectible lors des batailles politiques. Il faut retenir le fait que jusqu’à ce jour, le gouvernement marocain n’a fait aucune déclaration officielle sur ces découvertes et entend maintenir ce cap jusqu’à la concrétisation de contrats avec des sociétés influentes sur les gouvernements des grandes puissances à l’image d’Anadarko (USA), BP (Grande-Bretagne), Total (France) et ENI (Italie). Ces sociétés ne veulent, pour l’heure, en aucun cas frustrer Alger pour s’engager dans une aventure pareille. D’ailleurs, la société allemande Siemens, partenaire stratégique de l’Algérie, a été sérieusement ébranlée à la suite de son implication, pour le compte de Rabat, dans un projet d’éoliennes sur les territoires occupés du Sahara occidental. Mais, au-delà de cette expérience, le Maroc ne désespère pas de voir les grandes compagnies débarquer sur ces champs pétroliers, à l’image de Genel Energy, la société de l’ancien patron de BP, Tony Hayward, qui vient d’acquérir une part majoritaire (60%) du bloc offshore de Sidi Moussa. L’ex-président de British Petrolium a engagé la somme de 1,3 million de dollars pour concrétiser cette transaction, avec en sus l’engagement de 50 millions de dollars pour couvrir les frais des forages.
    Jeu de flambeurs 

    Au Maroc, la question de l’énergie ne relève pas seulement de l’ONHYM, mais de la stratégie d’Etat. De la propagande gouvernementale à la spéculation boursière, tout est orienté vers la mobilisation de toutes les ressources pour attirer les grands investisseurs et aboutir à une exploitation optimale des hydrocarbures, aussi bien sur le sol marocain que sur les territoires occupés. Au début de l’année, les autorités marocaines avaient forcé en quelque sorte le cabinet international d’intelligence économique Oxford Business Group à confirmer, à travers la publication d’un rapport, l’intérêt croissant des grandes compagnies pétrolières pour le potentiel pétrolier marocain. La propagande est allée plus loin lorsque la société australienne Pura Vida Energy a déclaré avoir revu à la hausse ses évaluations des réserves de Mazagan. Le champ offshore Mazagan, situé au large des côtes marocaines, censé produire 3,2 milliards de barils au départ, a vu son potentiel augmenter à 7 milliards à la suite des études annoncées par Pura Vida. Le gouvernement marocain ira jusqu’à faire des concessions inimaginables à travers la délivrance de ce permis à Pura Energy au premier trimestre 2012, en partage de production. 75% de la production reviendra à la compagnie alors que l’Etat marocain devra se contenter de 25% seulement.
    Une stratégie offensive 
    L’attachement du Maroc aux ressources énergétiques a dépassé le seuil d’une politique de bon voisinage, allant jusqu’à créer des tensions avec des pays voisins, comme l’Espagne, et empêcher l’exploitation de sites susceptibles d’avoir des prolongements en direction des territoires marocains. A ce titre, la société espagnole Repsol a été confrontée, au début de l’année en cours, à une multitude d’attaques marocaines lors de la mise en œuvre du projet offshore aux îles Canaries. Le Maroc a mobilisé non seulement une bonne partie des habitants des îles Canaries, mais également la puissante et influente organisation Green Peace. Rabat voulait faire savoir à Madrid que la zone délimitée pour ces recherches empiète sur le territoire marocain et rappeler que les frontières maritimes hispano-marocaines n’ont toujours pas été définitivement fixées. Leur tracé est encore à l’étude au niveau d’une commission de l’ONU. Le lieutenant général César Muro Benayas, chef du Commandement militaire des îles Canaries, est alors sorti de son mutisme pour suggérer que les Forces armées de son pays se préparent à gérer un regain de tensions entre l’Espagne et le Maroc suite à la découverte de gisements de pétrole et de gaz au large du Sahara occidental. Pendant plus d’une décennie, Repsol et le gouvernement espagnol ont été empêchés par Rabat d’aboutir à l’exploitation des richesses pétrolières offshore des îles Canaries.
    La faillite de Chakib Khelil 
    Alors que l’agitation marocaine commence à porter ses fruits et jeter les bases d’une industrie pétrolière dans le bassin de Zag, Sonatrach est pratiquement absente sur la rive algérienne du bassin. Pourtant, les réserves prouvées sur le bassin de Reggane-Nord (800 milliards de mètres cubes) prouvent que le sous-sol de la région est très riche. Mais Chakib Khelil considérait toujours que cette région ne constituait pas une priorité pour l’Algérie. Du reste, après la maturation du gisement Reggane-Nord, le projet du gazoduc GR5 (Reggane-Hassi R’mel) a été sciemment retardé et, par conséquent, sa mise en service ne sera pas possible avant 2015. Et même si Sonatrach devait rattraper le retard accusé sur les explorations dans la région de Tindouf, il faudra attendre encore une dizaine d’années avant d’exploiter les premiers puits. Pendant ce temps, les Marocains auront déjà aspiré une bonne partie de nos réserves. De même, le potentiel géologique des gisements de Mecheri Abdelaziz et de Gara Djebilet (Tindouf) avec ses 3,5 milliards de tonnes à 57% fer est resté à l’abandon, alors qu’en termes de richesse, il représente 4 fois Hassi Messaoud. Au lieu de lancer une industrie minière sur place, Chakib Khelil avait lancé des appels à manifestation d’intérêt pour l’exploitation de ces gisements et suggéré le transport des minerais sur une distance de 1 500 km. Pendant des années, aucun investisseur n’a répondu favorablement à l’appel, car considéré comme irréalisable. 
    Mokhtar Benzaki
  • Lubie d’empire d’une féodalité, par Ahmed Halfaoui

    Il n’a fallu que quelques heures pour que la résolution 1973 de l’ONU soit mise en œuvre et encore de quelle manière ! Le tirage du texte et sa diffusion n’étaient pas terminés que l’armada de l’OTAN larguait des bombes, qu’aucune disposition légale n’autorisait, sur un pays souverain, la Libye. Dans la foulée, la «communauté internationale» est prise d’une catharsis irrépressible. 
    Des «amis du peuple libyen» se réunissent, sans rechigner sur le temps consacré, comme ils vont le faire pour la Syrie, sans résolution de l’ONU. Mais cette agitation n’est pas valable partout et tout le temps. On le sait pour la Palestine qui connaît 60 résolutions, sans que cela fasse bouger un cil du côté des organisateurs des réunions d’«amis» des peuples. 
    On le sait, aussi, pour le Sahara occidental occupé par une caricature de colonialisme. Dans ce pays, une institution de l’ONU, la Minurso est à pied d’œuvre depuis plus de 20 ans. Depuis septembre 1991, quand elle a été déployée pour surveiller le cessez-le-feu et organiser un référendum sur l’autodétermination des Sahraouis. Minurso veut justement dire «Mission des Nations unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental». 
    Elle n’a pas été dissoute et n’a pas changé d’intitulé ni de mission. Pourtant le Makhzen, qui fait de plus comme si elle n’existait pas et a décidé qu’il n’était plus question de référendum, ne dérange pas du tout les gardiens habituels des droits des peuples et de la légalité internationale. Nous sommes en 2012 et, d’après la décision onusienne, le vote aurait dû avoir lieu en janvier 1992. Il faut dire que la royauté chérifienne, toute archaïque qu’elle est, a de sérieux sponsors, qui sont ceux qui font et défont le droit. En bon nervi, elle doit être préservée le temps qu’il faut, tant pis si elle est fort peu recommandable. 
    Fort de ce statut, le roi peut jouer à l’arrogant et se permettre de faire croire qu’il peut, peut-être à l’instar d’Israël, défier le monde. Sans pour autant être entièrement aussi rassuré que son modèle sur sa position et sur sa puissance. Preuve en est qu’il est très susceptible et peut paniquer pour un rien, concernant tout ce qui touche à sa «souveraineté sur les territoires du sud». 
    Dernièrement, le lundi 8 octobre, son consul général à Marseille s’est déplacé en personne à l’aéroport d’Avignon, avec pour mission de bloquer le rapatriement de la dépouille mortelle, d’Abachikh Hmatou, à Lâayoune. Hmatou était un jeune Sahraoui réfugié politique en France. Le diplomate s’est justifié en invoquant un «télex urgent» qui lui a été adressé par le gouvernement marocain. En réalité, le consul, qui avait donné son visa pour le transfert, sans réfléchir aux conséquences, a dû, tout simplement, se faire tirer les oreilles. 
    Sur le fond, force est de conclure que le cessez-le-feu de l’ONU a bien profité au Makhzen, dont l’armée se faisait étriller par la guérilla du Polisario, qui se trouve piégé dans des procédures où il joue au dindon de la farce. En 2008, l’envoyé spécial de l’ONU, Peter Van Walsum, déclarait, avant de se dédire, que l’indépendance du Sahara occidental «n’est pas un objectif accessible». D’après lui, «si le Polisario continue à exiger un référendum pour l’indépendance, le Maroc le rejettera de nouveau et le Conseil de sécurité (de l’ONU) va insister pour trouver un accord consensuel. Et rien ne changera». Comme si ce n’était pas l’ONU qu’il représentait qui exigeait et exige toujours ledit référendum.
    Les Débats, 17 oct 2012