Année : 2012

  • Ils ont dénoncé le vol de sable saharoui: ils sont menacés d’amendes colossales !

    « Stop au vol de sable sahraoui »
    Le 5 octobre 2011, 18 militants espagnols de la solidarité avec le peuple sahraoui déployaient une immense banderole dénonçant le vol de sable au Sahara occidental par l’entreprise Proyecto Dover S.L., dont un cargo, le Durabulk, était en train de décharger du sable dans le port de Santa-Cruz de Ténérife, aux Canaries. Voici la suite de cette histoire.
    Conférence de presse contre la criminalisation de la solidarité
    L’autorité du port de Santa-Cruz de Ténérife (Canaries) a initié une procédure de sanctions administratives (extra-judiciaires) contre 18 militants pro-sahraouis qui avaient participé le 5 octobre dernier à une action pour dénoncer le vol de sable provenant du Sahara occidental
    effectué dans la darse du port de Santa Cruz. Les poursuivis risquent chacun des amendes pouvant s’élever à 60 000 €. C’est pour cette raison que le Collectif saharacciones (Saharactions) a tenu une conférence de presse dans l’enceinte du port pour informer que les procédures administratives lancées « ne sont qu’un résultat de la stratégie générale d’abus de pouvoir de la part des gouvernements marocain et espagnol et des entreprises multinationales, qui profitent de ce que la population saharouie est sans défense, ne disposant d’aucun appareil légal garantissant ses droits ».
    L’entreprise Proyecto Dover S.L. décharge des centaines de milliers de tonnes de sable volé au peuple sahraoui en toute impunité, alors que ceux qui pratiquent la solidarité de manière pacifique et dénoncent cette activité illégale sont menacés d’amendes pouvant aller jusqu’à 60 000 €. Le collectif annonce qu’il lance une campagne d’information qui commencera par une manifestation organisée le 21 janvier à midi place Weyler.
    Traduction  : SOLIDMAR
  • CARTA ABIERTA A VICENÇ FISAS (De Antònia Pons)

    Señor Fisas, dentro de pocas semanas se cumplirán 36 años del abandono vergonzoso del Sahara por parte de España y de la invasión por parte de Marruecos y Mauritania que ha causado y continua causando mucha sangre, sufrimiento y dolor.
    Vamos a empezar por el principio. Lo que sucedió a partir del alto el fuego no es más que la historia de una sucesión de incumplimientos de todas y cada una de las resoluciones de la ONU por parte del reino de Marruecos y de desprecio a los compromisos contraídos, firmados y rubricados.
    Dice usted que la ONU no impondrá una solución distinta a la autonomía. Quizás sí o quizás no. Los últimos acontecimientos acaecidos en el Norte de África demuestran que los sucesos pueden precipitarse de un día para otro y que cualquier incidente aislado puede ser el detonante.
    Me extraña sobremanera que usted se dedique sin ningún rubor a pervertir el lenguaje. Iguala al agredido con el agresor y pone en un mismo plano a víctimas y a verdugos. Eso dice muy poco en su favor además de desacreditar la institución que preside.
    Tampoco le favorece que utilice el sufrimiento de los refugiados que malviven en los Campamentos. Es un argumento perverso porque, si bien es cierto que éstos tienen derecho a vivir en su tierra, no lo es menos que no quieren hacerlo a cualquier precio. Su resistencia así lo grita al mundo entero.
    La cultura de la negociación y la mediación, presente en numerosos conflictos que parecían irresolubles, son un ejemplo de que el hecho de que se hayan sentado en una misma mesa ya constituye todo un avance. Además de que en toda negociación, las partes, como a usted le gusta remarcar, deben ceder. Así que si estas conversaciones se interrumpen por el inmovilismo de Marruecos la responsabilidad será de los que se enrocan en sus posiciones y no del POLISARIO que ha dado innumerables oportunidades a una solución pacífica.
    Me parece obsceno que pueda escribir autonomía y Marruecos en la misma línea cuando olvida de manera interesada que la MINURSO es la única misión de la ONU que no tiene competencia sobre los Derechos Humanos. Al igual que es vergonzoso que en el mismo párrafo nombre al POLISARIO y AL QAEDA. A esto se le llama en mi pueblo jugar sucio, manipular y desinformar.
    En cuanto a la peregrina idea de que la ONU debe reunir a Abdelaziz que lleva años en el poder, por cierto otra vez está jugando sucio, con Mohamed VI podría sugerírselo a Ban-Ki- Moon, a ver si le hace caso y el contencioso se desbloquea por obra y gracia del director de la Escuela de Cultura de Paz de la Universidad Autónoma de Barcelona.
    Y aunque la cuestión de fondo no sea la Autonomía propuesta por Marruecos no puedo dejar de recordarle a la luz de las últimas noticias aparecidas en los medios nacionales que éstas son frágiles en un contexto de crisis económica. Ayer mismo nos lo recordaba el señor De Guindos. En cuanto a la idea de que podrían seguir jugando a los independentistas bajo la tutela marroquí me ha parecido una falta de respeto a los cientos de compatriotas entre los que me cuento que no hace tanto tiempo gritábamos aquello de SOM UNA NACIÓ.
    Tengo edad suficiente para haber vivido la conmemoración de los 25 años de Paz. Recuerdo bien la respuesta de un hombre pacífico: 25 años de victoria. Entonces comprendí que la PAZ debe ser justa y llevar consigo el respeto escrupuloso a los Derechos fundamentales de las personas entre los que se cuenta el derecho a decidir.
    Y para terminar: ¿por qué pontifica sobre lo que conviene o no conviene a los saharauis? Parece como si fueran todos discapacitados e incapaces de decidir por si mismos.
    Que les pregunten y que ellos escojan. A estas alturas de la película y ocupando usted la posición que ocupa no tendríamos que recordarle dónde reside la soberanía. Aunque después de leer lo que hemos leído no nos quede más remedio. 
    Esta carta abierta es mi respuesta al artículo de opinión publicado ayer en El País.
  • A SENS UNIQUE

    par M. Saadoune
    Moncef Marzouki, le Président tunisien, n‘a pas que le «défaut» de ne pas porter de cravate. Il a aussi le grand défaut d’avoir des idées, les siennes, qui ne correspondent pas à ce que le «centre» parisien se fait d’un homme de gauche et d’un démocrate. Le bon politicien doit nécessairement haïr les islamistes et souhaiter leur bannissement politique et civique ! Mais plus grave, Moncef Marzouki a le défaut majeur d’exprimer les idées qui sont les siennes quand on le sollicite. Il avait déjà énervé quand il a déclaré que les «Français sont souvent ceux qui comprennent le moins le monde arabe».
    On n’a pas aimé non plus quand il s’est moqué des grands «penseurs» qui considèrent toujours que la démocratie et les Arabes, cela fait deux. Mais quand le site Médiapart, décidément bien à part, l’a sollicité pour qu’il adresse ses vœux aux Français, les oreilles des politiciens français, si prompts à donner des leçons et à décider ce qui est «bon» pour les autres, commencent à chauffer. C’est que Moncef Marzouki, dans ses vœux aux Français, montre qu’il sait parfaitement comment fonctionne le landerneau politique hexagonal. Il avait donc invité les «politiciens français» à ne pas trop jouer sur la «carte de l’islamophobie» en cette année électorale en France, où l’on sait que tous les coups sont permis. «Je souhaite aux Français que cette année ne soit pas trop dure (…), que les élections se passent bien et que certains politiciens n’utilisent pas trop la carte de l’islamophobie». 
    Que l’on partage ou non les idées de Moncef Marzouki, ces souhaits partent d’un constat évident pour ceux qui observent une scène politique française où la droite est en surenchère avec l’extrême droite sur les thèmes classiques de l’islamophobie et de la xénophobie. Il y a eu une réponse plutôt langue de bois du porte-parole du ministère des Affaires étrangères français, affirmant que son gouvernement agissait «sans relâche» pour prévenir et «réprimer toutes les manifestations d’hostilité à l’égard de toutes les religions et de toutes les croyances». 
    Mais, apparemment, cela n’a pas suffi pour une classe politique française trop habituée à émettre des jugements sur les autres et peu encline à accepter la réciprocité. Et quand M. Marzouki parle de «colonialisme», ils ont de l’urticaire. A l’image du député de Paris, Bernard Debré, qui tance le Président tunisien et l’invite à surveiller ses paroles ! Il y a tant de condescendance dans le propos que cela pourrait servir de modèle du prêt-à-penser de la droite française sur la Tunisie et les autres pays. 
    Quand on connaît le flot de jugements péremptoires qui sont émis de Paris sur la Tunisie, sur ce que doit être son devenir et ce qu’il «faut» qu’elle soit, cette sommation de se taire est incroyable. Même les droits de l’homme, qui étaient, de l’avis officiel français, bien préservés sous le régime de Ben Ali, sont devenus un souci pour Paris. Pourquoi donc ne supportent-ils pas quelques observations que beaucoup de Français font sur les dérives des guerres politiques en France ? 
    Il faudra peut-être ajouter cette volonté – qui ne sera pas forcément couronnée de succès – de Marzouki d’essayer de créer quelque chose de nouveau entre son pays et la Libye. Histoire d’essayer de sortir d’un néoprotectorat qui cherche à s’incruster ici et à s’installer là-bas.
  • Le Maroc islamiste?

    Par BOUHALI Abdellah
    On parle maintenant de la victoire de l’«islamisme modéré» au Maroc après celle qui a changé la donne dans les pays arabes touchés par le vent de révolte. L’avenir nous dira comment cette tendance jusque-là crainte par les pouvoirs autant que par l’Occident va s’y prendre pour assurer une transition difficile, à partir du discours religieux pris en guise d’idéologie. Il ne s’agira plus à présent de se cacher derrière la morale et la vertu comme paravent de l’opposition en comptant sur la mobilisation populaire, mais d’aller au front pour régler les problèmes de la société. Le chômage, la croissance économique, les relations internationales, le logement, la santé et la justice pour n’en citer que quelques-uns. D’autant que deux ministères de souveraineté ont été pris d’assaut par le PJD : les affaires étrangères et la Justice. Concernant les AE, le gouvernement marocain fraîchement installé doit régler des questions aussi sensibles que celle du Sahara, de la lutte contre le terrorisme, de l’émigration clandestine, des frontières et de la place de pays au sein de l’UMA et de l’UA. Un mandat ne saurait à lui seul permettre d’ouvrir, d’étudier, d’analyser toutes les facettes des dossiers et de prendre des décisions sans en référer au palais qui continue d’avoir la mainmise sur le cours des évènements et qui peut avoir un droit de veto sur les aspects qui touchent à des intérêts acquis. En plus, il faut pouvoir détenir les moyens de sa politique à savoir le nerf de la guerre. Concernant la justice, les promesses risquent de ne pas être tenues et la principale d’entre elles : la lutte efficace contre la corruption. Comment arriver à traduire en justice et à faire condamner les barons de la monarchie, principaux artisans de la corruption, sans soulever un vent de panique qui peut se solder par une fuite des investissements et jouer contre les objectifs à atteindre ? Exercice difficile dans un pays qui se situe en bonne position parmi ceux où la corruption touche la société de bas en haut et où la drogue constitue le soubassement de bien des enrichissements. Quand bien même la volonté d’agir des islamistes est forte, du moins en apparence, elle ne paraît pas suffire à nettoyer la mauvaise graine suffisamment protégée par ses commanditaires et dont les ramifications dépassent les frontières marocaines. L’essentiel n’est donc pas de prendre le pouvoir comme cela semble le cas y compris par la voie démocratique mais de le conserver durablement. En face, ceux qui ne voulaient pas des élections avant de prononcer la constitutionalité de la monarchie, restent aux aguets et attendent le moindre faux pas pour mobiliser leurs troupes. L’avenir risque d’être riche en sursauts, l’essentiel étant qu’une dynamique nouvelle est née.
  • Résoudre la crise de l’euro, un vœu commun pour 2012

    Quelles sont vos résolutions pour cette nouvelle année ? Pour 2012, les présidents des groupes politiques du Parlement européen souhaitent la fin de la crise de l’euro. « Nous devons faire de nouveaux pas vers une intégration politique, économique et fiscale, et cela avec une plus grande détermination » a déclaré le Président Jerzy Buzek. Il espère aussi que soit réaffirmé le rôle central du Parlement européen dans les prises de décisions européennes.
    « Mon vœu le plus cher pour 2012 serait la signature du pacte pour l’euro qui permettrait d’éviter l’endettement excessif des pays de la zone euro », annonce le Français Joseph Daul (Parti Populaire).
    Au nom des Socialistes et démocrates, l’Allemand Martin Schulz explique que « dans le contexte de la crise, avec les tendances nationalistes et autoritaires dans certains Etats membres, nous voulons que l’Union européenne reste une union fondée sur les principes de démocratie et de solidarité ». 
    Le Belge Guy Verhostadt (Libéraux et démocrates) espère « que les dirigeants européens réaliseront qu’ils doivent se mettre d’accord sur des mesures fortes et concrètes pour sauver la zone euro de la désintégration». Il prône « une forme de mutualisation de la dette ou une intervention renforcée de la Banque centrale européenne ».
    « En 2012, l’UE devrait voir la crise de l’euro comme une opportunité pour créer une véritable union fiscale et politique », estime l’Allemande Rebecca Harms (Verts).
    Le Britannique Martin Callanan (Réformistes et conservateurs) avertit que la crise ne pouvait pas « être résolue par l’introduction d’euro-obligations, par des renflouements sans fin, ou par d’autres discussions nombrilistes concernant les traités et les institutions. La situation économique ne sera pas facile cette année, à moins que nos dirigeants ne soient capables d’agir dans l’intérêt de toute la zone euro et demandent à un ou deux pays de la quitter ».
    Au nom de la Gauche unitaire, l’Allemand Lothar Bisky souhaite « que la crise ne soit pas résolue au détriment des populations les plus marginalisées et vulnérables comme les jeunes, les travailleurs et les personnes âgées ».
    « L’Europe est en train de devenir plus pauvre et moins libre. J’aimerais que le Portugal, l’Irlande, la Grèce et l’Espagne s’évadent de la prison économique que représente l’euro pour que leurs économies et démocraties puissent être relancées », mentionne enfin le Britannique Nigel Farage (Europe de la liberté et de la démocratie).
    L’accent sur la compétitivité
    De nombreux députés espèrent une relance de la croissance. « Les efforts doivent porter sur la croissance et l’emploi. La compétitivité et la croissance économique sont les seuls moyens de consolider le modèle européen d’économie sociale de marché », selon Joseph Daul.
    Martin Callanan a indiqué que l’UE devrait considérer la compétitivité comme « primordiale » et donner la priorité « à la création d’emplois ». 
    « L’UE doit accélérer sa transformation écologique et faire des efforts pour rester le chef de file de la lutte contre le changement climatique », insiste par ailleurs Rebecca Harms.
    La paix dans le monde
    Suite au Printemps arabe, Jerzy Buzek espère « que cette année le courage, le leadership et la croyance en la dignité humaine dont ont fait preuve nos partenaires méditerranéens se répandent dans d’autres parties du monde ».
    Lothar Bisky souhaite que le monde avance davantage vers la liberté et la paix. Selon lui, il faut se concentrer sur les droits de l’homme et soutenir la résolution pacifique des conflits en Afrique du Nord, au Moyen-Orient et au Sahara occidental.
    Pour un Parlement fort
    « Je ne veux plus que le Parlement soit écarté par les gouvernements nationaux dans les discussions cruciales concernant la crise de l’euro », souligne Rebecca Harms. 
    « En 2012, plus que jamais, le Parlement européen devra agir avec détermination comme gardien de l’Europe unie, démocratique et solidaire que nous voulons », a renchéri Martin Schulz.
    Les Libéraux et démocrates veulent que le Parlement européen « reste au cœur du projet européen, en défendant l’intérêt général contre la cacophonie des intérêts nationaux ainsi qu’en exerçant un contrôle démocratique sur les mesures européennes et les changements constitutionnels ».
    Nigel Farage aimerait que le Parlement européen fasse campagne pour des référendums nationaux sur l’adhésion à l’UE « afin que les voix des peuples d’Europe soient entendues ».
    « Mon vœu le plus cher serait de ne plus faire tous les mois la navette entre Bruxelles et Strasbourg », a conclu Martin Callanan.
    REF. : 20120103STO34826
    Parlement Européen, 5/1/2012
  • Libye : la guerre des milices

    Il aura fallu les combats du mardi et du mercredi 2 et 3 janvier pour que la presse française se décide enfin à reconnaître que les milices s’affrontent en Libye, notamment à Tripoli. Les « analyses » confuses des médias français ne permettant pas d’y voir clair, quelle est donc la situation sur le terrain ?
    Tripoli est l’enjeu d’une lutte entre quatre principales factions armées :
    Les miliciens de la ville de Misrata, ceux qui ont ignominieusement lynché à mort le colonel Kadhafi, refusent de quitter la capitale où ils constituent en quelque sorte la garde rapprochée du ministre de l’Intérieur, Faouzi Abdelal, lui-même originaire de Misrata. C’est entre ces miliciens et ceux qui soutiennent le Conseil national de transition (CNT), que se déroulent les actuels combats. Pour tenter de se concilier Misrata, le faible et impuissant CNT vient de nommer un autre originaire de cette ville, le général Youssef al-Mankouch, chef d’état-major d’une armée fantôme avec pour tâche d’intégrer les diverses milices. Il n’est pas interdit de rêver.
    Les milices islamistes de Tripoli, dont les principales constituent le bras armé du CNT et qui sont soutenues par le Qatar, cherchent actuellement à s’imposer dans la capitale tout en tentant de prendre le contrôle de la route menant à l’aéroport international qui est sous le contrôle de la milice de Zenten.
    La milice de Zenten que la presse présente comme arabe est authentiquement Berbère. Zenten est d’ailleurs un nom berbère puisqu’il s’agit de la déformation de Z’nata ou Zénète, l’une des principales composantes du peuple amazigh. Cette « tribu » berbère arabophone occupe une partie du djebel (Adrar en berbère) Nefusa, autour de la ville de Zenten. L’actuel ministre de la défense, Oussama Jouli est de Zenten. Cette milice détient Seif al-Islam, le fils du colonel Kadhafi, qu’elle traite avec égards et même considération.
    Dans le reste du jebel Nefusa ainsi que dans la ville côtière de Zuwara vivent les cousins des précédents qui, eux aussi sont des Berbères, mais des Berbères berbérophones et qui disposent de leur propre milice. Si les berbérophones ne constituent qu’un peu plus de 10% de la population de toute la Libye, ils totalisent au moins 20% de celle de la seule Tripolitaine ce qui leur donne un poids régional considérable. Alors qu’ils eurent un rôle militaire déterminant dans la prise de Tripoli, ils sont aujourd’hui les grands perdants de la nouvelle situation politique car, comme avant la chute du régime Kadhafi, ils se retrouvent face à un nationalisme arabo-musulman niant leur existence. Aucun ministre du nouveau gouvernement n’est berbérophone.
    Dans cet imbroglio politico tribal, le CNT, insolitement reconnu comme le seul représentant de tous les Libyens par la France suivie par la communauté internationale, parait bien seul et bien impuissant. Sa seule marge de manœuvre est de donner des gages aux uns en essayant de ne pas s’aliéner les autres. Pour le moment, son coup est raté car il a déjà contre lui les berbérophones ainsi que la fraction tripolitaine des Warfalla dont le cœur est la ville de Bani Walid. Le grand danger qui menace le CNT serait la constitution d’une alliance des mécontents qui engloberait outre les milices de Zenten et du jebel Nefusa, la fraction tripolitaine des Warfalla ainsi que les tribus de la région de Syrte et de Sebha lesquelles n’ont pas oublié le traitement ignominieux qui fut réservé au colonel Kadhafi. Sans compter qu’au Sud, les Touaregs et les Toubou n’ont jamais manifesté de sentiments particulièrement amicaux à l’égard des nouvelles autorités libyennes.
    En Libye, tout ne fait sans doute que commencer. Il eut été sage d’analyser la situation en profondeur avant de céder aux injonctions médiatiques de BHL et de foncer tête baissée dans le piège de l’ingérence dite humanitaire.
    Ces points seront développés dans le numéro de l’Afrique Réelle qui sera envoyé aux abonnés le 15 janvier prochain.
    realpolitik, 5/1/2012
  • Gouvernement royal et gouvernement national : échec et mat

    Opinion. Il n y a absolument rien à espérer du gouvernement Benkirane ou Benchakroun :
    1) le véritable gouvernement au Maroc était et demeure encore le gouvernement royal composé d’experts dans tous les domaines. Il lui manquait un petit chouia au niveau des affaires étrangères et c’est chose faite : le Roi vient de désigner Taïb El Fassi Fihri (ex-ministre des Affaires étrangères) conseiller royal (aux Affaires étrangères certainement).
    Fouad Ali El Himma, l’ami du Roi, qui perturbait tout le microsome politique marocain et détesté par les manifestants du 20 février, a été lui aussi rappelé par le Roi et désigné conseiller royal.
    Ainsi, le Gouvernement de sa Majesté, le vrai, l’invisible, est au complet. Pour chaque domaine de la politique intérieure ou extérieure, il y a une équipe au sein du Palais royal aidée, à l’occasion, par des bureaux de consulting.
    2) Quand au gouvernement national de Benkiran, il peut danser, chanter ou faire la sieste pendant 5 ans comme son frère jumeau Abbas El Fassi, ça ne changera rien. Mais absolument rien.
    Par ailleurs, le PJD, comme la majorité des pseudo partis politiques marocains, n’a aucune compétence en matière de politique économique : politique monétaire, politique fiscale, politique budgétaire, politique de l’emploi, éducation, santé….etc.
    Ces dossiers sont gérés par les secrétaires généraux de chaque ministère. Ces derniers sont nommés par le Roi, reçoivent des recommandations du Palais royal et sont indéboulonnables.
    Le nombre de ministres du PJD n’a aucune importance. Même si le gouvernement de Benkirane était composé uniquement de ministres du PJD cela n’aurait aucune incidence significative sur la gestion des dossiers au sein des ministères.
    Autrement dit, un parti politique qui gagne les élections n’aura aucune influence et ne pourra jamais appliquer sa politique s’il ne dispose pas de cadres dans les postes clefs dans les différents départements. Or, tout le monde sait que les postes clefs au sein de l’appareil de l’Etat (secrétaires généraux des ministères, PDG de grandes entreprises publiques, PDG des Offices, PDG des agences autonomes, auquel il faut ajouter une armada de fondations royales…) dépendent de la volonté du Roi.
    Par conséquent, le pouvoir gagne un temps précieux face au tremblement qui fissure et désagrège les dictatures arabes.
    Benkirane va meubler la façade pendant cinq ans et les islamistes de Yassine, les salafistes, les khaouarijistes et takfiristes, athéistes, les modernistes les démocrates… auront comme adversaires les islamistes du PJD.
    Dans ce jeu, force est de constater que le Roi qui était menacé par le printemps arabe a gagné temporairement la partie en barrant la route aux contestataires : lifting-bricolage de la constitution, organisation des élections, formation du gouvernement de Benkirane. En trois coups, le Roi a réalisé : échec et mat.
    Hatimi
    URL courte: http://www.demainonline.com/?p=10715
  • Sáhara: 20 años de negociaciones frustradas

    Se han cumplido ya 20 años desde que gracias a la mediación de la ONU, el Frente Polisario y Marruecos acordaran un alto el fuego que ponía fin a los enfrentamientos iniciados en 1975. Y ha pasado ya una década desde que el enviado personal del secretario general de la ONU, James Baker, presentara su primer plan de paz, que fue rechazado entonces por el Frente Polisario, que aceptó en cambio la segunda propuesta presentada dos años después, en 2003.
    Por aquel entonces, cabe recordar, el Consejo de Seguridad de la ONU aprobaba sus resoluciones sobre el Sáhara sin mencionar ya el referéndum prometido en el primer Plan de Arreglo de 2001, mientras que instaba a las partes a buscar una solución mutuamente aceptable.
    Desde hace casi una década, pues, el Consejo de Seguridad se ha decantado porque las partes negocien una salida que no necesariamente ha de pasar por el referéndum, que ya no exige, mientras que se declara más bien favorable a explorar lo que podría dar de sí una fórmula de autogobierno dentro de un sistema de autonomía marroquí.
    Entre junio de 2009 y julio de 2011 se han celebrado ocho rondas de negociación entre el Frente Polisario y Marruecos, sin que hayan avanzado lo más mínimo, hasta el punto de que Marruecos —que a partir de enero será miembro del Consejo de Seguridad por dos años— se ha negado a celebrar más reuniones por considerarlas estériles, dada la inamovilidad de las partes. Puede que al final se celebre una nueva ronda negociadora el próximo año, pero si no hay un cambio de posición de alguna de las partes, resultará también una ronda inútil, lo que nos lleva a un posible escenario de ruptura definitiva de las negociaciones. Mientras, la población saharaui refugiada en los campamentos de Argelia (llevan allí 36 años, más de una generación) ve perder su oportunidad de regreso a su tierra natal, por la falta de avances en la negociación. Así las cosas, convendría hacerse algunas preguntas en aras al realismo y con el ánimo de desbloquear la situación.
    Hemos de partir del hecho incuestionable de que Marruecos no cederá bajo ninguna circunstancia a su propuesta de autonomía, y que el Consejo de Seguridad no impondrá nunca una solución distinta, guste o no. Simplemente es la realidad. Un reinicio de las negociaciones en 2012 debería partir de la propuesta marroquí de autonomía de 2007, que en un proceso negociador podría mejorarse. Pero es una negociación para conseguir un autogobierno que permita garantizar la identidad del pueblo saharaui, aunque sea dentro del Reino de Marruecos.
    ¿Significa esto que algunos saharauis han de renunciar a su deseo de independencia? La respuesta es que no, pero a partir de aceptar en primera instancia una fórmula de autogobierno. En España, hay sectores independentistas en el País Vasco y en Cataluña, pero expresan su proyecto de futuro aceptando una realidad autonómica, a la espera de que en un futuro se den unas mayorías y unas condiciones que hagan posible sus proyectos. En el Sáhara habría que partir de la misma base, con una población saharaui instalada en el territorio histórico, bajo soberanía marroquí, y con la libertad de expresión necesaria para que los sectores independentistas pudieran expresar sus anhelos, sin que las autoridades marroquíes ejercieran represión por ello. ¿Es esto viable? Nadie lo sabe con seguridad, pero las garantías de seguridad personal y de expresión son también un tema de negociación.
    Para salir del atolladero hay que hacer nuevos movimientos y cambiar la perspectiva. En este sentido, sería interesante que el secretario general de la ONU convocara a Nueva York al rey de Marruecos y al líder del Polisario, Mohamed Abdelaziz, que por cierto lleva ya más de 35 años como secretario general del Frente Polisario. Necesitamos planteamientos nuevos y gente nueva. Al drama saharaui le falta renovación, y a los 20 años del alto el fuego, lo único que no es admisible es la vuelta a las armas. En los tiempos actuales nadie lo apoyaría y el Frente Polisario se quedaría solo y sin recursos. Sería suicida, y más dada la situación de inestabilidad que vive la región saheliana, con Al Qaeda de por medio.
    Aceptar el autogobierno no es traicionar al pueblo saharaui. Pedir lo imposible y aceptar 30 años más de desierto es, en cambio, un mal favor a una población que tiene el derecho, después de tantos años, de retornar al Sáhara y ser protagonista de su destino, aunque inicialmente sea dentro del marco de una autonomía marroquí, eso sí, lo más avanzada posible. Quedará pendiente otro capítulo doloroso, que es el reconocimiento marroquí de que hace 36 años ocupó un territorio, desalojó por la fuerza a la mitad de su población y la bombardeó en su exilio. Una verdad histórica que será necesario admitir para empezar un lento pero necesario proceso de reconciliación.
  • Sahara Occidental : la cause perdue du Maroc

    En cette fin d’année 2011, il y a des signes qui ne trompent pas concernant le fait que la colonisation marocaine du Sahara occidental est, peut-être, entrain de vivre son automne. Il y a d’abord cette détermination réitérée lors du dernier congrès du Front Polisario de ne pas céder face à la répression du makhzen, en mettant le cap sur la poursuite de l’Intifada.
    On doit noter aussi le fait que les Etats-Unis, principal soutien du Maroc, présentent des signes de « fatigue » pour parrainer encore un « plan d’autonomie » tout à fait irréalisable en ce sens que les Sahraouis n’en veulent pas.
    A ce propos, il n’est pas fortuit que le Congrès ait voté récemment une loi conditionnant toutes les aides du Département d’Etat américain au profit du Maroc au strict respect des droits de l’homme. Le Congrès a aussi réclamé à ce que cet argent profite également au peuple sahraoui occupé…chez lui.
    On voit bien que la bienveillance américaine à l’égard du royaume chérifien commence à s’émousser. En Europe, la cause de sa majesté, est de moins en moins entendue. Les 27 qui font des droits de l’homme et de la démocratie leur cheval de bataille ne veulent plus cautionner une colonisation.
    Et c’est fort logiquement que le Parlement européen a décidé cette fois de bloquer le fameux accord de pêche entre l’UE et le Maroc en vertu duquel des entreprises européennes pillaient les richesses halieutiques de la côte sahraouie avec la bénédiction du roi. C’est une autre gifle au makhzen qui voit ainsi ses soutiens se retirer malgré ces nombreux cadeaux et l’appui de ses lobbies.
    Aussi, la volonté farouche du royaume d’assimiler la RASD à des terroristes d’Al-Qaïda pour délégitimer son combat pour l’autodétermination s’est avérée vaine. La revendication par un groupes dissident de la nébuleuse terroriste de l’enlèvement des trois humanitaires européens dans les camps des réfugiés à Tindouf aura prouvé au monde entier que le Polisario n’est pas Al-Qaïda puisqu’il en est lui-même victime.
    C’est que le Maroc a vraiment épuisé son stock de propagande. Et comme pour son malheur, la gauche espagnole qui a depuis des années soutenu tactiquement le plan d’autonomie marocaine pour faire oublier Ceuta et Melilla, a perdu dans les dernières législatives.
    La droite espagnole, c’est connue, est loin d’être un allié du Maroc sur ce dossier. Dans son discours d’investiture, son responsable a clairement évoqué la « responsabilité historique » de l’Espagne en tant que puissance administrante du Sahara occidental. C’est dire que pour le Maroc c’est l’impasse totale. Le roi devrait peut-être aussi écouter ce que lui dit la jeunesse maghrébine réunie hier en Mauritanie.
    Des représentants d’associations de jeunes arabes vivant au Maghreb et en Europe ont annoncé, hier, à Nouakchott, une médiation pour résoudre le conflit au Sahara occidental, entre le Maroc et le Front Polisario, qui selon eux « bloque » la région maghrébine. Ce conflit « bloque les institutions du Maghreb arabe. Nous voulons jouer un rôle pour la recherche d’une sortie de crise » au Sahara occidental, a déclaré Abd Samad Filala, porte-parole de l’Union des jeunes euro-maghrébins (UJEM), une association basée en France. A bon entendeur salut…
    Algérie-plus, 28/12/2011
  • En loyal serviteur du roi, Zapatero rentre chez lui à… Tanger

    Après huit ans de bons, loyaux et « royaux » services rendus à la monarchie marocaine, l’ex Premier ministre espagnol José Luis Rodriguez Zapatero est rentré « chez lui » à…Tanger.
    Accompagné de son épouse, de ses deux filles ainsi que de son ex-ministre des relations extérieures, Trinidad Jiménez, Zapatero est venu chercher « son dû » à en croire le site « demainonline », du journaliste opposant Ali Lemrabet.
    L’ex-protecteur espagnol du Maroc devrait donc être payé pour services rendus à sa majesté durant les huit années au cours desquelles il aura soutenu contre vents et marées la poursuite de la colonisation marocaine du Sahara occidental et surtout fermé les yeux sur les violations des droits de l’homme dans les territoires sahraouis occupés.
    On comprend mieux la bienveillance du palais à l’égard d’un homme qui aura laissé l’Espagne  » en ruines  » d’après les propos tenus, hier mardi, par la nouvelle ministre de l’emploi. Pour Ali Lemrabet, Zapatero est venu à Tanger « se réconforter auprès d’une autocratie qu’il a contribué à renforcer ».
    L’ex Premier ministre espagnol intimait ainsi aux représentants espagnols dans les forums et organismes internationaux, ainsi qu’au Parlement européen de ne jamais critiquer la monarchie marocaine. Mieux encore, en matière de droits de l’homme, ses hommes « devaient s’opposer à toute condamnation du Maroc, quel que soit le crime ou le délit commis par l’autocratie alaouite » écrit encore demainonline.
    Débarqué de la tête du gouvernement espagnole, Zapatero prend un repos de guerrier au luxueux hôtel « Le Mirage » à Tanger, là où s’installait souvent avant de se faire construire une immense villa à côté, son prédécesseur, ex-mentor et camarade de parti Felipe Gonzalez…
    Sans doute que Luis Rodriguez Zapatero aura prochainement, lui aussi, sa belle villa aux frais du roi Mohamed VI pour couler des jours heureux avec sa famille et pourquoi pas servir de conseiller de sa majesté !
    L’ex Premier ministre est connu pour être un fidèle ami des dictateurs orientaux et latino-américains, mais aussi un « efficace marchand d’armes ». Le journal croit savoir qu’il a vendu l’année dernière des armes à la Libye de Kadhafi qui ont servi à tuer les populations civiles. Le même vendeur d’armes est allé, quelques mois plus tard, en Libye avec les alliés « sauver » les civils qu’il a fait tuer…
    C’est dire qu’avec du recul, le président français Nicolas Sarkozy n’avait pas tout à fait tort de l’avoir qualifié de « pas très intelligent « . Mais pour ses affaires avec le royaume de son bien aimé le roi  » M6″, Zapatero parait plutôt brillant !
    Algérie-plus, 4/1/2012