Année : 2012
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Merzouki regrette que la construction de l’UMA soit essentiellement empêchée par le problème du Sahara occidental
Par Mekioussa ChekirLe président tunisien, Moncef Merzouki, se rendra en Algérie et au Maroc à partir du 6 février, a indiqué, hier à l’AFP, le ministre marocain des Affaires étrangères, Saâd Eddine Othmani. Ces visites officielles, annoncées précédemment mais dont l’échéance est désormais précisée, permettront ainsi au nouveau chef de l’Etat tunisien d’entretenir et de consolider les relations de son pays avec ses deux plus proches voisins et d’envisager de nouvelles perspectives pour la coopération bilatérale avec chacun d’eux, voire également régionale. Il s’agira ainsi, pour Moncef Merzouki, de son second déplacement à l’étranger depuis son investiture à la tête de la présidence tunisienne, après sa visite à Tripoli, le 2 janvier dernier.La présence du président algérien aux côtés d’autres chefs d’Etat arabes, à l’occasion de la célébration, le 14 janvier, de l’an I de la «révolution du Jasmin», se voulait précisément un jalon dans la construction de nouvelles relations entre l’Algérie et une Tunisie qui veut réécrire le cours de son histoire en rompant définitivement avec les symboles d’un passé aussi douloureux que funeste pour son peuple. En marquant sa présence à cet événement hautement symbolique, le président Bouteflika avait assuré, depuis Tunis, de la disponibilité de son pays à «coopérer» et à apporter son appui nécessaire.Cette volonté affichée de l’Algérie à accompagner la Tunisie voisine dans ses mutations actuelles avait été grandement et largement saluée par les médias de ce pays, qui y voient «un soutien précieux». M. Bouteflika avait également affirmé, à cette occasion, son assurance quant à un avenir prometteur pour ce pays, dont la révolution avait vite eu l’effet de boule de neige dans le Monde arabe.Il semble que l’actuel locataire du palais de Carthage tenait à ce que son homologue algérien soit présent aux festivités commémoratives du 14 janvier, si l’on en juge par l’exercice de «correction» auquel il s’est adonné la veille, s’agissant de la polémique née de ses propos, tenus à Tripoli, sur l’islamisme. M. Merzouki a même tenu à faire «l’éloge» de la position officielle de l’Algérie durant la révolution tunisienne, laquelle position avait suscité de nombreuses critiques et reproches.Dans un entretien accordé il y a deux jours à notre confrère El Khabar, il avait estimé «honorable» cette position, dans la mesure où Alger, a-t-il expliqué, n’avait pas tenté d’influer sur le cours des évènements. Dans le même support médiatique, le président de la Tunisie post-Ben Ali a commencé à définir la priorité de la coopération qu’il souhaite développer avec l’Algérie, en évoquant le dossier des zones frontalières qu’il convient, selon sa perception, d’optimiser pour le bien-être des deux peuples. Exprimant le vœu qu’un prochain sommet maghrébin se tienne dans la capitale tunisienne, M. Merzouki a tout autant souhaité que l’Algérie contribue positivement à la reconstruction de l’Union du Maghreb arabe (UMA), dont il regrettera qu’elle soit essentiellement empêchée par la problématique du Sahara occidental, source d’une guerre diplomatique et médiatique qui n’en finit pas entre l’Algérie et le Maroc. A ce propos, rappelons que le chef de la diplomatie algérienne, Mourad Medelci, avait indiqué, début janvier, qu’une réunion des ministres des Affaires étrangères de l’UMA était prévue avant la fin du mois prochain au Maroc. «L’UMA est une construction qui passe par une nouvelle organisation de nos rapports, une modification de certaines de nos institutions et la création de nouveaux mécanismes», avait-il, alors, précisé.La Tribune d’Algérie, 17/1/2012 -
Communiqué des cadres supérieurs sahraouis en sit-in ouvert à Rabat
Les cadres supérieurs issus du Sahara occidental (promotion 2010) ont entamé un sit-in ouvert devant le ministère de l’intérieur marocain (sis ensemble ministériel Alwizarat, Quartier Hassan, Rabat).Les cadres sahraouis dénoncent par ce sit-in la politique de discrimination et de ségrégation des autorités marocaines dont ils ont été victimes lors de l’opération de recrutement direct des diplômés supérieurs sahraouis.Les cadres issus du Sahara occidental ont été recrutés suivant une politique d’expatriation programmée suivie par les responsables marocains de la gestion du dossier du Sahara occidental en flagrante violation de notre légitime droit au travail dans notre pays. Droit garanti par toutes les législations internationales.Cette politique qui consiste à ‘l’éparpillement’ et la dispersion des cadres sahraouis dans les localités frontalières marocaines les plus perdus à des milliers de kilomètres de notre pays vise à nous éloigner de notre patrie, de nos familles et de notre noble combat civilisé et pacifiste dont l’objectif final est l’octroi au peuple sahraoui à son inaliénable droit à l’autodétermination.Toujours dans l’objectif de nous mettre sous haute surveillance des services policiers et de renseignements, l’Etat marocain nous a tous (174 Cadres supérieurs) et en bloc recrutés dans une seule administration celle du ‘tristement célèbre’ ministère de l’intérieur marocain. Concrétisant encore une fois l’approche sécuritaire’ dans le traitement des affaires sahraouies. Nous avons vécu, lors de notre prise de service, toutes formes de discrimination de la part des agents d’autorité marocains. Ceux-ci ont essayé de nous faire faire des taches, pour le moins, indignes du statut de cadres supérieurs (doctorants pour la plupart).Quant à nos cadres féminins, parachutées dans les villages les plus éloignés du maroc, elles ont, quant à elles, souffert de divers formes de joug au sein de leurs travail et pire encore : elles ont été victimes d’harcèlement sexuel à maintes reprises. Et à leurs demandes incessantes de protection, les autorités répondent qu’elles ne sont pas concernées par les atteintes d’ordre verbales !!Finalement, nous, les diplômés supérieurs sahraouis déclarons à l’opinion publique sahraouie et internationales :Notre dénonciation de l’approche sécuritaire des autorités marocaines à notre égard et toutes les politiques makhzeniennes de ‘marocanisation’ des cadres sahraouis.Notre refus de cette opération d’expatriation dont nous sommes victimes.Notre droit à la protection contre les diverses ségrégations et harcèlements dont nous souffrons de manière quasi quotidienne de la part des agents d’autorités et les populations marocaines montés contre nous.Nous tenons pour responsables les autorités marocaines de tout ce qui pourrait nous arriver suite aux multiples menaces que nous recevons dans les localités et lieux de travail marocains.Notre inconditionnel attachement à notre légitime droit au travail dans notre pays le Sahara occidental.Notre inconditionnelle solidarité avec notre peuple dans son combat pour son autodétermination et ses aspirations à la liberté à la justice sociale et à la démocratie.Par le présent communiqué, nous informons l’opinion publique sahraouie et internationale que nous sommes décidés à poursuivre nos actions militantistes contre le traitement discriminatoire et toute forme d’abus de pouvoir contre les cadres sahraouis et ce jusqu’à l’aboutissement de nos revendications.Les cadres supérieurs sahraouis expatriés (Promotion 2010)Demain, 17/1/2912 -
Le Maghreb avec les Sahraouis
Par Noureddine KhelassiA Tunis, pour célébrer, aux côtés du militant des droits de l’homme, Mohamed Merzougui, l’an I de la révolution tunisienne, le président Abdelaziz Bouteflika a eu une petite phrase passée inaperçue. Elle lui a permis de réitérer la traditionnelle position algérienne en faveur d’un Maghreb dans «le cadre de la légalité internationale». Traduire, un Maghreb, sous quelque forme structurelle qu’il serait, ne saurait être édifié contre ou sans le peuple sahraoui. Donc, forcément, avec les Sahraouis sans l’avis souverain desquels aucun Maghreb ne serait possible. Et, jusqu’à preuve du contraire, la légalité internationale signifie toujours une solution politique au Sahara occidental sur la base d’un référendum d’autodétermination libre, sous l’égide des Nations unies. Il est vrai que les vents de changement politique au Maghreb posent, avec acuité, la question démocratique.L’aspiration à la transformation démocratique impose nécessairement le débat au sujet d’un Maghreb des peuples que favoriserait la démocratie. Question subséquente : la démocratie souhaitée permettrait-elle la construction d’un Maghreb que les dictatures nord-africaines ont longtemps empêchée ? Question résultante : un Maghreb sans un Sahara occidental éventuellement libre, sous l’égide du Front Polisario, serait-il possible? Le questionnement est à l’envi. Peut-on construire le Maghreb avant que la question du Sahara occidental ne soit réglée, avec un Sahara occidental indépendant ou sous administration autonome, elle-même sous souveraineté marocaine acceptée car découlant du résultat d’un référendum d’autodétermination libre ?Toutes ces questions se posent aujourd’hui aux actuels dirigeants maghrébins dont aucun d’entre eux n’a participé à la création de l’UMA. En effet, les chefs d’Etat présents aux sommets de Zéralda en 1988, et à celui de Marrakech en 1989, sont tous absents de la scène politique. Certains des acteurs du jour étaient dans l’opposition ou rangeaient leurs freins en attendant des jours politiques meilleurs. Ce sont eux qui sont désormais interpellés par l’inéluctable changement démocratique et par la consubstantielle édification maghrébine. Il est heureux de constater par ailleurs la conversion au pragmatisme des Algériens et des Marocains qui ont décidé de travailler en commun en déconnectant les relations bilatérales du dossier du Sahara occidental. Sagesse salutaire. Mais il y a loin de la coupe aux lèvres maghrébines ! Le roi Mohamed VI ne veut pas accepter un référendum qui ne serait pour lui, s’il avait lieu un jour, que confirmatif, comme le voulait d’ailleurs son père Hassan II. Tout en proposant une régionalisation avancée sous souveraineté territoriale marocaine, il a même consacré le fait accompli annexionniste en usant de l’arme de la normalisation linguistique. Les Sahraouis peuvent-ils oublier alors que sa réforme constitutionnelle consacre la hassania, leur idiome maternel, comme langue nationale du royaume au même titre que l’arabe et tamazight ? Contrairement à l’Algérie, le Maroc a beaucoup à perdre d’un référendum qui pourrait aboutir à l’indépendance du peuple sahraoui. Au Maroc, le consensus national est toujours basé sur la sacralité, l’inviolabilité et la permanence de la personne du roi, en sa qualité d’émir des croyants et de garant de l’intégrité etde la souveraineté du territoire qui comprend le Sahara occidental annexé en 1975. Géopolitique oblige, l’Algérie est partie concernée mais jamais partie prenante au conflit. La question du Sahara Occidental, si elle fait toujours consensus dans toutes les sphères du régime, n’a jamais fondé le consensus national. La différence est évidente. Le Maghreb démocratique que dessine, en creux, l’aspiration démocratique maghrébine depuis la chute de Ben Ali et Kadhafi, ne saurait faire l’économie de réalités historiques fondant l’autodétermination légitime du peuple sahraoui. Depuis le départ des Espagnols en 1976, les territoires sahraouis sont, selon l’ONU, sans administration. En 2002, un avis de droit de Hans Corell, vice-SG de l’ONU, conclut que le Maroc n’est pas une puissance administrante du Sahara occidental. Et même si la formule «autorité administrante» est quelque peu ambiguë, rien dans l’histoire des anciens territoires de Saguia El Hamra et de Rio De Oro, encore plus dans les liens d’allégeance intermittents entre certaines tribus sahraouies et le royaume chérifien, notamment sous les rois Saadiens, n’est de nature à empêcher un référendum d’autodétermination. Les 266 000 km2 du Sahara occidental, dont le Maroc contrôle seulement 80% à l’intérieur de murs de séparation, n’ont jamais été une terra nullius, pas plus qu’ils ne furent sous souveraineté reconnue du royaume. A ce jour, ces territoires sont considérés comme non autonomes, l’ONU appelant déjà en 1965 l’Espagne, puissance occupante, à les décoloniser. En avril 2007, l’ONU a engagé le Maroc et le Polisario (résolution 1754) à négocier «en vue de parvenir à une solution politique juste, durable et mutuellement acceptable qui permette l’autodétermination du peuple du Sahara occidental.» Il y a depuis le processus de Manhasset aux Etats-Unis. L’Union africaine et la Ligue arabe, même si elles ont des positions différentes, considèrent finalement que la question relève de l’ONU. C’est tout cela que le président Bouteflika a sans doute voulu rappeler à Tunis. Enfin, ne jamais oublier que les Sahraouis sont les descendants directs des Almoravides qui furent à l’origine de la première construction maghrébine, qui fut cohérente et homogène celle-là.La Tribune d’Algérie, 17/1/2012 -
Berlin affirme son soutien aux négociations visant à mettre fin au conflit du Sahara Occidental
BERLIN- Le gouvernement fédéral d’Allemagne a affirmé son soutien aux négociations pacifiques sous l’égide de l’Organisation des nations unies (ONU) visant à mettre fin au conflit au Sahara occidental.Le gouvernement allemand a exprimé son soutien dans sa réponse à des questions adressées par un groupe du Bundestag (parlement).Interrogé sur les initiatives à même d’aider à mettre fin à l’occupation « illégale » du Sahara occidental par le Maroc, le gouvernement allemand a souligné que « l’Allemagne continuera à soutenir les négociations menées sous l’égide de l’ONU sur l’avenir du Sahara occidental ».Le gouvernement allemand a également mis en avant la convergence de sa position avec celle exprimée par le Secrétaire général adjoint de l’ONU, Hans Corell, sur la nécessité de respecter les richesses naturelles du Sahara occidental et de cesser de les piller et concernant l’accord de pêche conclu entre l’UE et le Maroc qui va à l’encontre du droit international.Le gouvernement allemand a, dans ce contexte, affirmé dans sa réponse qu’il était difficile pour le moment de renouveler l’accord avec le Maroc eu égard à la nature du statut actuel de l’accord après une décision prise par le Parlement européen qui a interdit le renouvellement de l’accord de pêche avec le Maroc.APS, 17/1/2012 -
Comme Dr Jekyll et Mr Hyde, l’Etat marocain a une face présentable et moderne , celle d’un état moderne fonctionnant avec des lois et des institutions et une face archaïque et inquiétante
Karim Tazi Makhzen une énième définitionLes définitions historiques et générales données par les uns et les autres ayant été très complètes , je vais donc tenter comme promis de donner non ma définition car ce serait trop prétentieux, mais ma perception de ce qu’est le Makhzen, et avant d’aller plus loin je voudrais livrer une anecdote qui m’est arrivée il n’y a pas si longtemps puisque c’était au mois de mars 2011. Une journaliste qui avait assisté à la marche du 22 mars 211 m’avait fait remarquer que les ouvriers étaient aussi absents que les patrons des marches du M20 et m’avait demandé les raisons de cela. Ne sachant pas quoi lui répondre j’ai posé la question le lendemain à certains de mes propres ouvriers. L’un d’entre eux , et en référence aux fameux slogan “oua lmakhzen yatla3 barra” , m’a envoyé à la figure la réponse suivante: “mais qu’est ce que vous voulez au juste , renverser l’état ? Vous voulez l’anarchie dans le pays? (“bghitiou lfaouda taou9a3 flblad?”).Pour la plupart des marocains donc, lmakhzen c’est l’état, et beaucoup ont compris les slogans du M20 comme des slogans appelant à la révolution. Vu ce qui se passait au même moment en Lybie, en Syrie et au Yemen, c’était une perspective qui n’avait rien de séduisant, bien au contraire.Bien sûr que les manifestants du M20 n’ont jamais eu l’intention de renverser l’état marocain dans son sens moderne. Ils sont conscients qu’un pays a besoin d’un gouvernement d’une administration, d’une armée d’une justice et d’une police, ils veulent seulement que cette chose qu’on appelle l’état soit sous le contrôle du peuple et de ses représentants. De là venait la revendication de la Monarchie Parlementaire système dans lequel le Roi est le symbole de l’unité du pays et de la continuité de l’état, ce qui ne l’empêche pas de conserver une importante autorité morale comme c’est le cas en Espagne. ll est possible qu’une erreur sémantique, additionnée à d’autres erreurs tactiques très habilement exploitées par le pouvoir, qui a coûté très cher au mouvement du 20 Février.Mais si le Makhzen ce n’est pas l’état, qu’est ce au juste? On peut , sans risque de se tromper, dire que c’est son ancêtre qui survit encore aujourd’hui aux côté de l’état moderne, allant parfois jusqu’à l’étouffer comme un père castrateur.Le Makhzen c’est l’état féodal c’est-à-dire un système ou la principale source de légitimité est le Sultan, appelons le “le prince” , qui à son tour transmet sa légitimité et donc une fraction de son pouvoir à ceux qu’il a choisi pour le représenter et agir en son nom, et qui lui font allégeance. De là l’importance de la “bey3a” cérémonie dans le cadre de laquelle les suzerains se prosternent devant le seigneur e lui jurent soumission et fidélité [pratique que Hassan II avait d’ailleurs abolie avant de la rétablir en catastrophe lorsque le tribunal de La Haye a décidé que le lien qui liait les tribus sahraouies au Maroc était leur allégeance au Sultan du Maroc.]Tel le serpent qui se débarrasse de sa vieille peau pour la remplacer par une autre, l’état marocain est entrain de faire sa mue. Avec beaucoup de difficultés voire de convulsions, il passe de sa forme féodale basée sur une cascade d’allégeances allant du roi au plus petit moqaddem, à sa forme moderne où le pouvoir est légitimé par la loi et notamment la Constitution qui est elle-même censée être l’expression de la volonté du peuple.Le Maroc est donc un pays dont l’état souffre d’un syndrome aigu de dédoublement de la personnalité. Comme Dr Jekyll et Mr Hyde , il a une face présentable et moderne , celle d’un état moderne fonctionnant avec des lois et des institutions et une face archaïque et inquiétante fonctionnant selon le bon vouloir du seigneur qu’il soit local ou national.Quand Mohammed VI nomme le secrétaire général du PJD chef du gouvernement parce que la Constitution prévoit que c’est le chef du parti arrivé en tête des élections législatives qui doit former le gouvernement, il nous présente sa face de chef d’un état moderne. Peu importe alors, qu’il soit Roi ou Président. Quand, quelques jours auparavant, il nomme en toute illégalité un simple courtisan sans la moindre légitimité, à la tête d’une institution nationale s’appelant “Fondation des Musées nationaux” , il agit selon son bon vouloir, en tant que chef du Makhzen. On peut ajouter bien d’autres exemples récents à cette liste: Dr Jekyll (état moderne) : le discours du 9 mars, les élections du 25 novembre, Mr Hyde (état makhzen) : le G8, le recours aux baltajis, l’intervention des boutchichis, les chiffres du référendum.En mode Makhzen il n’ y a aucune limite à ce bon vouloir du Prince. Plus l’égo de ce dernier est fort , moins il tolérera d’obstacle à son expression. Parmi ces obstacles on peut citer les institutions, les lois, et les contre pouvoirs que ce soit l’opposition parlementaire, la presse ou la société civile.Les régressions qu’a connu le Maroc en terme de liberté de presse, d’indépendance du patronat, de marginalisation du gouvernement et du parlement ne sont que des manifestations de la puissance de l’égo du Prince.Mais il serait injuste et intellectuellement malhonnête de dire que le mode makhzenien de gestion de l’état n’est que celui qui épouse le mieux la psychologie du Prince , car il reflète tout autant celle d’une grande partie de la population.En réalité ce qu’on appelle le Makhzen est une fabrication de la société marocaine et il reflète très fidèlement son mode de fonctionnement patriarcale. Le Roi est considéré comme le père de tous les marocains. On lui obéit comme on obéit un père, on lui embrasse la main comme on embrasse la main à un père. C’est d’ailleurs là la raison de la fracture qui existe au sein de la société marocaine vis-à-vis de la pratique du baise-main que les conservateurs et les traditionnalistes la trouvent tout à fait normale et que les modernistes trouvent rétrograde et humiliante.Soit par erreur, soit par mauvaise foi, une partie des forces dites démocratiques marocaines véhiculent l’idée d’un peuple marocain victime d’une force “extra-terrestres” appelée Makhzen, une sorte de tumeur bien circonscrite dont il suffirait de faire l’ablation pour guérir le Maroc des cancers de l’absolutisme et de la corruption.Rien n’est plus faux que cette vision réductrice. Le Makhze est d’abord et avant tout une maladie du subconscient collectif d’une grande partie de nos concitoyens, et les fores démocratiques seraient bien avisées de comprendre que leur principale mission est la rééducation du peuple, d’où l’insuffisance des mouvements purement protestataires et la nécessité de l’action de long terme de la société civile et des partis politiques.Pouquoi le mot makhzen est il , en ces mois de Printemps arabe, devenu une obsession du camp démocate? Parce que depuis 2003 le pays a connu une dangereuse dérive dans l’exercice du pouvoir qui est devenu excessivement personnel. L’apogée de cette dérive a été la montée en puissance de l’ami du roi et de son parti le PAM. Parce qu’il était l’ami du roi FAH a pu faire et défaire des carrières au sein de l’administration, donner des ordres aux ministres et même faire sauter ceux qui ne lui plaisaient plus. Mieux , l’ami de l’ami du roi , ilyass el omari a lui-même commencé à avoir les mêmes pouvoirs que son ami.Enfin, il est impossible de conclure sans ajouter que le Makhzen se composent aussi et surtout de dizaines de milliers de personnes toutes extérieures à l’appareil d’état: les notables de province qui forment le gros des troupes des partis du G8 mais aussi de l’Istiqlal, de l’USFP et du PPS. Last but not least , on compte parmi les dignitaires du régime donc du Makhzen des “oligarques” et autres hommes d’affaires qui doivent leurs fortunes aux privilèges , derogations et autres protections attribuées par l’état. C’est ce qu’on appelle l’économie de rentes et elle a connu un tele développement depuis 2005, qu’elle a aussi contribué à exacerber la colère d’un grand nombre de citoyens qui la désignent sous le concept de “makhzen économique”.Karim TaziDroit de Regard, 16/1/2012 -
Les Marocains ont-ils un sens de l’honneur…?, par Ali Lemrabet
Les Marocains continuent d’être la risée du monde à cause des simagrées de quelques responsables marocains, civils et militaires, qui nous ont offert cette semaine un lamentable spectacle en baissant, comme à leur habitude, leur docile échine devant un gamin, le prince héritier.Un petit maître qu’ils appellent « Smit Sidi » (« le nom de mon seigneur« ), tellement ils sont effrayés à l’idée de prononcer son prénom tout court : Hassan.Après Al Ahram et d’autres sites Web, qui en ont fait leur choux gras, Amro Adib, l’animateur d’une émission de télévision très prisée par les Egyptiens, Al Qahira Al Youm, a commencé cette semaine son monologue par la présentation du désormais fameux reportage de la chaîne de télévision officielle Al Oula. Cette vidéo dans laquelle on voit cette panoplie de responsables marocains embrasser avec ferveur la main du petit sultan venu faire le tour du propriétaire chez les animaux sauvages du zoo de Rabat.Dans cette scène de volontaire soumission, il n’y a aucune retenue, aucune dignité ; ni de la part de ces honteux rampants, ni de celle de la chaîne de télévision qui a pondu ce reportage pour rappeler aux Marocains la place qui est la leur en bas de l’échelle d’humanité.Le présentateur égyptien, qui fait mine d’être respectueux envers le peuple marocain, explique à ses nombreux téléspectateurs que les Marocains ont cette « spécialité », cet « amour », ces « traditions », ces traits spécifiques, disons-le pudiquement, qui les poussent à pratiquer le baisemain. Il aurait pu rajouter que nous sommes des lèche-bottes (pour ne pas dire autre chose…), des obséquieux, des flatteurs, des soumis, il n’aurait pas tort.Et il n’évoquait que le baisemain, laissant de côté le baisepied, une pratique qui se perpétue encore dans les palais de « Sidna ».Nous étions la risée du monde avec cette moyennâgeuse pratique du baisemain, maintenant nous sommes devenus la cible des railleries des autres pays arabes, ceux du moins qui se sont libérés du joug de leurs tyrans.Même si Amro Abid n’est sûrement pas la personne idéale pour donner une leçon de décence, lui qui était le grand perroquet télévisuel du régime de Hosni Moubarak, il a pourtant parfaitement raison quand il formule cette vérité : ce sont les peuples qui font leurs dirigeants, qui font leurs dictateurs. Comme disait Winston Churchill : « Chaque peuple a le gouvernement qu’il mérite« . En somme, on mérite d’être dirigé par les Alaouites parce qu’en fin de compte nous ne valons peut-être pas mieux.Dans un pays où, pour la photo officielle du gouvernement, le roi impose contre toute tradition la présence de son rejeton, le message de l’autocrate est on ne peut plus clair : ce pays m’appartient, il est à moi, à ma famille et à mon entourage ; c’est moi le seigneur et vous êtes les vassaux.Et après qu’on ne vienne pas nous dire que les Marocains ont un quelconque sens de l’honneur. Ils n’en ont pas.Demain, 15/1/2012 -
Le sens du déplacement de Bouteflika à Tunis
Par Hakim MerabetLa présence aujourd’hui à Tunis du président Bouteflika pour célébrer le succès de la révolution mais aussi fêter la chute de Ben Ali marque incontestablement un ajustement diplomatique.
C’est, en effet, un soutien fort et engagé que manifeste l’Algérie à l’endroit des nouvelles autorités tunisiennes. Ce 14 janvier, de fête en Tunisie, s’apparente à la fin d’une période de wait and see observée par l’Algérie par rapport à ce qui se passait dans ce pays voisin.
Le président Bouteflika pouvait bien se contenter d’envoyer son Premier ministre ou même son ministre des Affaires étrangères. Mais il est évident qu’Alger voulait faire de cet événement un grand moment de retrouvailles entre deux pays voisins dont les relations n’ont presque jamais traversé des nuages.
Que Bouteflika se soit déplacé personnellement est signe qu’il entend (re)construire une relation solide avec les voisins et effacer les interprétations qui ont pu être faites d’un prétendu soutien de l’Algérie au régime de Ben Ali.
On remarquera que seule l’Algérie, le Qatar et la Libye se sont faits représenter à un haut niveau à Tunis. Le roi du Maroc, lui, n’a pas jugé utile d’y faire un crochet préférant dépêcher son nouveau ministre des affaires étrangères, Saddedine Othmani, issu du PJD, l’alter ego d’Ennahda.
Pour l’Algérie, il s’agira de mettre fin à la polémique selon laquelle Alger voyait d’un mauvais œil la transition démocratique en Tunisie. Mais à bien y regarder, on s’aperçoit au contraire que notre pays a eu une attitude plutôt correcte avec notre voisin de l’est.
Ajustement diplomatique
Trois mois après la chute de Ben Ali, l’Algérie recevait le Premier ministre intérimaire Béji Caid Essebsi en mars 2011. Au terme de sa visite – c’est la première dans un pays étranger – Essebsi était reparti avec un chèque de 100 millions de dollars d’aide financière à la Tunisie. Et en prime, l’assurance que l’Algérie se tient à la disposition de la Tunisie si le besoin se fait sentir.
Mais au niveau des visite officielles, l’Algérie s’est bien gardée d’envoyer des représentants, sans doute pour ne pas influer sur le cours de la transition, tant elle fait de la non ingérence un principe cardinal. Mais aujourd’hui que le processus politique dans ce pays a abouti à l’élection d’une Assemblée constituante et à la nomination d’un gouvernement de coalition nationale, l’Algérie à travers la présence de Bouteflika entend marquer son soutien à un « pays ami ». C’est une sorte de caution de la part d’un pays frère et voisin qui consacre un retour à la normale.
L’émir du Qatar n’est pas seul
En assistant personnellement aux festivités commémoratives de la révolution tunisienne, Abdelaziz Bouteflika enterre aujourd’hui la lune de miel de l’Algérie avec l’ancien régime. C’est aussi un signe que l’Algérie apprécie comme il se doit la voix tunisienne sortie des urnes transparentes le 22 octobre dernier.
Il faut dire aussi que le leader d’Ennahda Rached Ghannouchi, qui a passé récemment trois jours à Alger, a dû rassurer les responsables algériens de « laisser tranquille » nos islamistes et de ne pas se laisser emporter par l’envie « d’exporter » son modèle.
Pour autant Alger voudrait signifier qu’elle n’est pas spécialement contre l’arrivée par les urnes, des islamistes au pouvoir pour peu qu’ils respectent les règles du jeu démocratique. Au plan international, l’Algérie qui a été tout au long de l’année 2011 désignée du doigt comme étant un pays « empêcheur de tourner en rond » du printemps arabe, entend soigner son image.
La voix et la voie
La présence du chef de l’Etat à Tunis est un engagement franc et fort que l’Algérie ne créera pas de problèmes à ses voisins, bien au contraire. A partir d’aujourd’hui l’image de l’Algérie va changer aux yeux de l’opinion publique internationale qui appréciera les subtilités diplomatiques et comprendra peut être les réserves d’Alger d’il y a quelques mois. Abdelaziz Bouteflika aura aussi l’occasion de rencontrer une nouvelle fois Mustapha Abdeljalil du CNT libyen, histoire de lui refiler quelques conseils.
Enfin, la présence du président algérien est de nature à rassurer les tunisiens eux même que leur pays ne regardera pas uniquement du côté du Qatar. Le cheikh Hamad Ben Khalifa Al Thani qu’on accuse de vouloir faire main basse sur les révolutions arabes avec l’Occident, ne sera pas seul. A Tunis, l’Algérie entend faire entendre sa voix et montrer sa voie.
Algérie-plus, 14/1/2012
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Bouteflika à Tunis : L’Union maghrébine sur la base de la légalité internationale
Le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, a réaffirmé à Tunis, où il avait tenu à se rendre pour être aux côtés du peuple tunisien, célébrant l’An 1 de la “Révolution de Jasmin”, la ferme détermination de l’Algérie à poursuivre ses efforts pour la relance de l’Union du Maghreb arabe (UMA) sur la base de la légalité internationale, pour faire de la région un espace de stabilité, de coopération et de prospérité. «Nous saluons les étapes franchies par la démocratie dans notre grand Maghreb arabe,
tout en étant convaincus qu’elles sont susceptibles d’ouvrir la voie devant la relance de l’édification de l’Union maghrébine, sur la base de la légalité internationale», a indiqué le Président Bouteflika dans son allocution, à l’occasion de la célébration du premier anniversaire de la Révolution populaire tunisienne.Il faut relever -est la précision est de taille- qu’en soulignant que cette relance se fera sur la base de la légalité internationale, le chef de l’État indique, clairement, que la relance de l’Union du Maghreb arabe, ne peut et ne saurait se faire sur le dos du peuple sahraoui et encore moins sur le bradage de son droit imprescriptible à l’autodétermination et à l’indépendance. Droit fondamental réaffirmé, régulièrement et sans équivoque, par la communauté internationale et en premier lieu les Nations unies qui viennent d’appuyer le droit à l’autodétermination du peuple sahraoui.D’autre part la secrétaire d’État américaine aux Affaires étrangères, Hillary Clinton, vient de préciser, que les États-Unis continuaient à soutenir les efforts visant à trouver «une solution pacifique, durable et mutuellement acceptée pour résoudre», le conflit du Sahara occidental. «Les États-Unis soutiennent le processus des négociations (entre le Front Polisario et le Maroc) sous l’égide des Nations unies», a indiqué Hillary Clinton qui s’exprimait, lors d’une conférence de presse avec le MAE algérien, Mourad Medelci, en marge de la cérémonie de passation de la Présidence du G77 de l’Argentine à l’Algérie. Le Président Bouteflika a également affirmé que l’Algérie est résolue «à poursuivre les efforts de relance et de changement pour faire de notre région un espace de stabilité, de coopération et de prospérité».Exprimant sa satisfaction de sa participation aux festivités commémorant du premier anniversaire de la Révolution tunisienne, le Chef de l’État a souligné que cette révolution «a écrit une nouvelle page de la l’histoire de la Tunisie. Pour rappel, Mourad Medelci a estimé que les changements survenus en Tunisie et en Libye peuvent «permettre de travailler d’une manière plus cohérente et plus sereine pour l’édification d’un Maghreb uni» et qu’il faut que l’on se mette «autour d’une table pour parler, sérieusement, de l’UMA». Il est souhaitable que le souverain marocain qui vient d’engager son pays dans un timide processus de reformes, même s’il n’a pas jugé utile de faire le déplacement de Tunis, n’aille pas à contre-courant de l’Histoire, en déniant aux Sahraouis leur droit à l’autodétermination et à l’indépendance comme s’y engagé Hassan II , au lendemain, précisément, de la mise en place de l’Union du Maghreb arabe.Mokhtar BendibLe Courrier d’Algérie, 16/1/2012 -
Sahara : Paris et Madrid au secours de Rabat
Selon une dépêche de l’agence de presse espagnole EFE, l’Espagne et la France, soutenus par le Portugal, se sont montrés, aujourd’hui, contre le fait qu’il soit fait mention le terme «Sahara occidental» dans le mandat européen pour la négociation d’un nouvel accord de pêche entre l’Union européenne et le Maroc. Comme on le sait, le Parlement européen a refusé, il y a un mois, la prorogation de l’accord de pêche parce qu’il le considérait illégal, selon le droit international. Il estimait, aussi, qu’il y avait surexploitation de certaines espèces.Depuis ce revers, 64 bateaux sont à quai dans les ports espagnols, engrossant, ainsi, les chiffres du chômage dans un État au bord de la faillite économique. D’où l’urgence de négocier un nouvel accord de pêche qui permettrait aux Espagnols, qui en seraient les grands bénéficiaires, d’aller chercher la sardine dans les eaux du Sahara occidental, en violation de la légalité internationale, le Maroc n’ayant aucune autorité et encore moins de souveraineté sur un territoire qu’il occupe illégalement et, dont il a contrarié la décolonisation. Or, selon EFE, les experts des pays de l’UE se sont montrés, vendredi 13 janvier, particulièrement divisés au sujet d’une mention explicite du Sahara occidental, dans les futures négociations. Le Royaume-Uni, les Pays-Bas et la Suède sont pour cette mention, l’Espagne, la France et le Portugal sont contre. Ces derniers considèrent que la référence au Sahara occidental n’a pas été spécifiée par le Parlement européen, lors de son vote contre l’accord de pêche du mois dernier.Quant à la Commission européenne, elle s’est prononcée pour des négociations avec, comme thème de fond, l’obligation pour le Maroc de respecter les droits de l’Homme et les principes démocratiques. L’accord de pêche entre les 27 pays de l’UE et le Maroc est entré en vigueur, en 2007. Il a expiré, en février 2011, et a été prorogé d’un an, le temps que se finalisent les négociations pour un nouvel accord qui a été finalement repoussé par le Parlement européen, en décembre dernier.L’ancien accord offrait à la flotte européenne 119 licences, dont 100 pour l’Espagne, en échange d’un pactole de 36,1 millions d’euros annuels. Par ailleurs, et lors d’une manifestation de protestation contre le jugement par le tribunal militaire de Rabat des Sahraouis impliqués dans les événements de Gdeim Izik, les forces d’occupation marocaine ont violemment dispersé l’attroupement qui, aux dires de plusieurs témoins, était pacifique. La manifestation avait été organisée par des parents et amis des accusés qui exigeaient par cette action leur libération et la fin des poursuites par un tribunal d’exception.M. B.Le Courrier d’Algérie, 16/1/2012 -
Algérie – Sahara Occidental : Le grave dérapage de Soltani
Il sème le doute sur le soutien de l’Algérie à la cause sahraouie,Le grave dérapage de Soltani« Si la Turquie fait de la colonisation de l’Algérie un fonds de commerce, nous faisons donc la même chose en défendant la cause sahraouie », a-t-il comparé.N’ayant pas digéré les propos de Ahmed Ouyahia sur la Turquie, Bouguerra Soltani riposte par une dérive. Le président du Mouvement de la société pour la paix qualifie la position affichée par le secrétaire général du Rassemblement national démocratique « d’accusation très dangereuse ». Ahmed Ouyahia a demandé avant-hier aux Turcs « de cesser de faire de la colonisation de l’Algérie un fonds de commerce ». Une altitude rejetée dans le fond et dans la forme par le chef de file du MSP. « La Turquie ne fait pas de la colonisation de l’Algérie un fonds de commerce », a rétorqué hier le président du MSP, lors d’une conférence de presse animée au siège de son parti à Alger. Voulant apporter des arguments convaincants à ses propos, M.Soltani fait un parallèle entre la position de la Turquie vis-à-vis de la colonisation de l’Algérie et la position algérienne à l’égard de la question sahraouie.« Si la Turquie fait de la colonisation de l’Algérie un fonds de commerce, nous faisons la même chose, donc, en défendant la question sahraouie », a t-il comparé. Et de rappeler que des pays arabes, comme la Tunisie ou l’Egypte, avaient soutenu la cause algérienne, sans pour autant en faire un fonds de commerce. Pour ce qui est du vote de la Turquie contre la cause algérienne aux Nations unies, M.Soltani rappelle que même les Etats-Unis d’Amérique, la Grande-Bretagne et d’autres pays se sont également opposés.Pour le conférencier, il s’agit plutôt d’accusations qui pourraient avoir des conséquences néfastes dans l’avenir. Et de souhaiter que les propos tenus par Ouyahia ne reflètent pas la position officielle de l’Algérie sur cette question. « Nous souhaitons que M.Ouyahia s’exprimait en sa qualité de secrétaire général du RND et non pas en sa qualité de Premier ministre, car les choses pourraient être plus graves si telle était la position de l’Etat algérien sur cette question », a-t-il dit. Et d’avertir que la diplomatie ou la politique étrangère est du ressort exclusif du chef de l’Etat et que personne n’a le droit, conformément à la Constitution, de se prononcer sur les questions internationales, a-t-il rappelé. Par la même occasion, M.Soltani est revenu sur le retrait de sa formation de l’Alliance présidentielle. D’emblée, il considère que cette coalition est gelée sur le terrain et qu’elle n’existe que sur papier. Il n’a pas omis d’accuser ses ex-partenaires de ne pas avoir respecté les engagements contractés.M.Soltani s’est interrogé sur l’absence de l’alternance à la tête du gouvernement. « Il a été prévu que les trois partis de l’Alliance s’alternent au poste du Premier ministre, mais cette réalité n’a pas été respectée vu que seuls le FLN et le RND ont dirigé le gouvernement », a-t-il déploré. M.Soltani le reproche-t-il au chef de l’Etat ? Le premier ministre est nommé par le Président de la République. « Non, je ne fais pas de reproche au chef de l’Etat », a-t-il rectifié. A demi-mot, il reconnaît que l’Alliance présidentielle avait fermé le jeu politique, notamment au Parlement.Le patron du MSP affirme que son parti avait rendu beaucoup de services, sur le plan politique, au FLN et au RND, sans en profiter pour autant. Corroborant ses dires, il rappelle que l’enjeu politique en 2004 a été libéré grâce au MSP. Comment ? « Nous avons libéré le jeu en 2004, lorsque nous avons décidé de quitter les ´´10 + 1´´ et s’aligner avec le front de soutien autour de la candidature de Abdelaziz Bouteflika », a-t-il estimé. Quant au maintien des ministres MSP au gouvernement, M.Soltani explique que son parti a préféré ne pas sortir du gouvernement pour ne pas créer « une crise politique » d’une part et assurer « la stabilité nationale » d’autre part. Autre explication : « Les ministres n’ont pas été nommés à partir de leur appartenance politique », a t-il encore souligné. Le successeur de feu Mahfoud Nahnah a réitéré son appel à l’installation d’un gouvernement technocrate pour gérer les prochaines élections. « Pour rassurer les Algériens de la neutralité de l’administration et la transparence des élections, le prochain scrutin doit être géré par un gouvernement qui n’a pas de tendance partisane », a-t-il souhaité. Sollicité sur la constitution d’une éventuelle alliance des partis islamistes, il affirme que son parti « est ouvert à toutes les discussions en vue de créer des alliances avec tous les courants politiques aussi bien avant, pendant, qu’après les élections législatives ». Au sujet de l’élection présidentielle de 2014, M.Soltani qualifie de très légitimes les ambitions de chaque parti d’arriver au pouvoir. Pour ce qui est de sa candidature à cette échéance, il estime que celle-ci est du ressort des institutions du parti.L’Expression, 9/1/2012