Année : 2012

  • Nouvelle tournée maghrébine de Christopher Ross

    M.Christopher Ross effectuera, entre le 27 octobre et le 15 novembre, une nouvelle tournée maghrébine afin de tenter de relancer le processus de dialogue informel direct entre le Maroc et le Front Polisario. Au terme des contacts qu´il aura sur place avec les deux parties impliquées dans le conflit sahraoui, le Maroc et le Front Polisario, ainsi que les dirigeants des pays de la région intéressés à ce conflit qui se situe à leurs frontières, l´Algérie et la Mauritanie, le Représentant de l´Onu pour le Sahara occidental élaborera un rapport à l´intention de M. Ban Ki-moon sur la situation qui prévaut dans l´ancienne colonie espagnole. Auparavant, il se rendra, également, dans certains pays européens, dont l´Espagne, qui lui a renouvelé sa confiance récemment, et vraisemblablement aussi en France, où il plaidera, selon le porte-parole de l´Onu, pour une «solution politique du conflit du Sahara occidental mutuellement acceptable et garantissant l´autodétermination du peuple sahraoui».
    Cette tournée est la première que M. Ross entreprend dans la région depuis que le Maroc a décidé, en mai dernier, de lui «retirer sa confiance». Les autorités marocaines avaient accusé le diplomate américain de pencher pour les thèses du Front Polisario dans ce conflit. Il est vrai que dès sa prise de fonction, en janvier 2010, le représentant onusien avait annoncé la couleur en soutenant que le droit du peuple sahraoui à l´autodétermination était incontournable. A cette raison de fond est venue se greffer une accusation marocaine plus immédiate sur le prétendu «dépassement» de sa mission. Le diplomate américain avait présenté, en avril dernier, un rapport au SG de l´Onu qui le soumettra devant le Conseil de sécurité, accusant les autorités marocaines d´avoir «espionné» les activités de la Minusro. Cet organisme onusien chargé de la surveillance du cessez-le feu au Sahara occidental est de plus en plus sollicité par les organisations humanitaires internationales pour élargir sa mission à la surveillance des droits de l´homme dans l´ancienne colonie espagnole. Rabat soupçonne M. Ross d´avoir inspiré cette initiative qui fait son chemin à l´Onu. 
    En plus de son soutien à la tenue d´un référendum, le diplomate américain a toujours pris ses distances par rapport au plan du Roi Mohammed VI sur l´«autonomie du Sahara» qui fait l´impasse sur le droit à l´autodétermination du peuple sahraoui.
    Le Royaume du Maroc s´est employé activement, depuis ces six derniers mois, à demander le départ de M. Ross. Ce à quoi M. Ban Ki-moon a réservé un refus catégorique en exprimant à plusieurs reprises sa «pleine confiance» à M. Christopher Ross. Les autorités marocaines, qui ont essuyé un sérieux revers diplomatique dans cette affaire, ont fini par renoncer à exige la tête de Christopher Ross. Devant l´Assemblée générale de l´Onu, le ministre marocain des Affaires étrangères, M. El Othmani, avait fait part de la disponibilité de son pays à reprendre les négociations avec le Front Polisario, tout en insistant sur la formule consacrée par le régime de Rabat du «cadre de l´intégrité territoriale du royaume». C´est dans ces conditions difficiles que M. Ross tentera de faire avancer le processus de décolonisation du territoire sahraoui.
    B. H.
    El Moudjahid, 22 oct 2012
  • 7ème congré de l’UGTSARIO:La viste de Christopher Ross en filigrane

    La visite de Christopher Ross prévue pour cette semaine dans la région a constitué l’essentiel de l’intervention du président sahraoui lors de l’ouverture du 7ème Congrès des travailleurs sahraouis prévu du 21 au 23 Octobre. Incontestablement, Mohamed Abdellaziz affiche son optimisme et mise beaucoup sur cette visite de l’envoyé spécial de Ban Ki-Moo pour sensibiliser sur la cause de son pays dans ce discours de circonstance prononcé devant des syndicalistes venus des quatre coins du monde et ralliés à la cause sahraouie dans sa lutte pour son autodétermination. 
    Les travailleurs sahraouis ont leurs manières à eux d’internationaliser leur conflit pour arracher leur autodétermination. En effet, raison pour laquelle se tient aux camps de réfugiés «Izza et Karama», le 7ème congrès sous l’égide de l’UGTSARIO, union générale des travailleurs du Polisario. La clôture de ce Congrès est prévue pour aujourd’hui après-midi après l’élection d’un nouveau SG et du bureau national de l’Union. 
    Actuellement, le bureau du congrès avance trois candidats pour prétendre au poste du SG de l’Union conformément à la loi en vigueur. Les rumeurs persistances au niveau des congressistes avancent le nom de l’actuel SG, Mohamed cheikh Lahbib, actuel premier responsable de l’UGTSARIO pour succéder à lui-même. Rencontré en marges du congrès qui se tient en présence du président sahraoui Mohamed Abdellaziz, le congrès a vu la participation de tous les travailleurs sahraouis que ce soit ceux des territoires occupés, de l’immigration ainsi que ceux des camps de réfugiés «Izza et Karama» de Tindouf. Pour notre interlocuteur, plus de 450 délégués ont participé à ce rendez-vous syndical qui a été rehaussé par la présence de notre pays qu’est l’Algérie. 
    En effet, Med Cheikh Lahbib suit avec attention le déroulement des travaux ouverts à la presse internationale et dirigés par le bureau sous la présidence de Abba Khelifa qui ont repris tôt, hier matin, dans la wilaya de Boudjdour ex-«27 Février» pour l’adoption mais aussi la suggestion sur le rapport moral ainsi que le bilan financier présenté par l’UGTSARIO .Les interventions se poursuivent à l’heure où nous mettons sous presse sur le contenu de ce rapport dont nous tenons une copie. 
    Ce congrès a vu la participation des syndicalistes internationaux venus d’Afrique tel l’Algérie, l’Afrique du sud et le Nigeria, de l’Europe par les Français, les Espagnols, les Italiens, les Portugais ainsi que les Autrichiens. Côté Amérique Latine, les amis camarades sont venus comme à l’accoutumée du Brésil, de Cuba ainsi que du Mexique sans oublier les amis de la RASD que sont les Japonais et les Chinois qui participent pour la première fois. 
    Le moment le plus émouvant de cette manifestation syndicale baptisée sous le nom du chahid «Said Dember» fut sa sœur. Ce jeune informaticien a payé de sa vie son combat pour la liberté de son pays pour son autodétermination puisqu’il est et vu son jeune âge l’artisan des évènements de « Gdaim Ezzik » dans les territoires occupés à Layoun, considéré comme étant le premier soulèvement de ce qui a été qualifié du printemps arabe. 
    Le représentant algérien de l’UGTA nous dira en marges des travaux que seule l’action syndicale peut porter haut et fort les aspirations du peuple sahraoui pour sensibiliser sur sa cause. Mohamed Guttache, secrétaire national chargé des relations générales au niveau de la centrale, reste catégorique car selon lui, la diplomatie syndicale tend avant tout à faire connaître la cause à travers les résolutions qui serviront de feuille de route pour sensibiliser sur le conflit marroco-sahraoui. Cette option sera partagée par Sergio Vasoli Vasoli du syndicat italien CGIL ainsi que du représentant du syndicat brésilien CUT central Unica de trabajos brésilien.
    De notre Envoyée spéciale: Nadira FOUDAD
  • La visite de la dernière chance?

    Le Gouvernement de Mohamed Abdelaziz met les bouchées doubles pour accueillir l’envoyé spécial de l’ONU, Christopher Ross, dans la perspective de suivre de plus près le projet d’autodétermination du peuple sahraoui qui ne peut se concrétiser que grâce à l’institution de Ban Ki-Moun .Celle-ci s’est déclarée officiellement favorable à un dénouement du conflit qui perdure depuis déjà 35 années pour la simple raison que cette institution onusienne a publié un rapport en faveur de la RASD où elle reconnaît que le belligérant qu’est le Makhzen doit négocier car le département de Ban Ki Moon reconnaît sa responsabilité de l’ONU à l’égard du peuple du Sahara occidental ». 
    L’autodétermination de la RASD doit s’acquérir par le Référendum auquel s’oppose le Maroc après le veto que lui avait accordé la France de Sarkozy. Mais qu’en est-il aujourd’hui de la position française après l’élection du socialiste François Hollande à la tête de la République française. Le département onusien sous la coupe de Ban Ki Mooon et depuis la publication du dernier document plaide en faveur de la réunion des efforts des deux antagonistes dans la perspective de réussir cette autodétermination qui reste sous la responsabilité du Polisario pour arracher sa souveraineté en tant qu’Etat indépendant par l’organisation de son référendum, dernière colonie du continent africain.
    L’Envoyé personnel du Secrétaire général de l’ONU pour le Sahara occidental, Christopher Ross, se rendra prochainement dans les camps de réfugiés selon les propos de l’ambassade à Alger qui prépare une visite officielle demain aux camps de réfugiés à Tindouf. Elle portera essentiellement sur les nouveaux développements dans la région et l’accent sera mis sur les échanges de vues ainsi que les pourparlers avec les interlocuteurs-clés que sont les deux antagonistes sur la manière d’accélérer les progrès vers l’objectif central énoncé dans les résolutions successives du Conseil de sécurité, en d’autres termes, une solution politique mutuellement acceptable, qui permette l’autodétermination du peuple du Sahara occidental». 
    Dans ce rapport adressé en avril dernier au Conseil de sécurité, Ban Ki-moon avait dénoncé les obstacles posés par le Maroc à la MINURSO , en citant les « entraves » qui empêchent cette dernière d’accomplir pleinement sa mission et de s’acquitter de son mandat de « manière crédible » dans les territoires sahraouis occupés.  » La MINURSO n’est pas dans la capacité d’exercer pleinement ses fonctions de surveillance de maintien de la paix et d’observation, et ne dispose pas de toute l’autorité lui permettant d’empêcher l’érosion de son rôle’’, avait affirmé le chef de l’ONU. Cette visite est fortement saluée par la population du camp de 27 Février contacté par nos soins. Elle est notamment saluée par le Front Polisario qui a assuré de sa « pleine coopération » pour arriver à un consensus sur l’indépendance de cet Etat reconnu par 88 pays. 
    Cette annonce intervient deux jours après l’adoption par la Commission de l’ONU chargée des questions de décolonisation d’un projet de résolution sur le Sahara occidental, qui sera soumis au vote à l’Assemblée générale de l’ONU avant fin décembre 2012. Les responsables onusiens focalisent sur cette option de reprendre langue avec les responsables concernés et appuient, en outre, le processus de négociation initié par plusieurs résolutions du Conseil de sécurité en vue de parvenir à une solution politique juste, durable et mutuellement acceptable qui permette l’autodétermination du peuple du Sahara occidental, et loue les efforts déployés à cet égard par le Secrétaire général et son Envoyé personnel». 
    Il est à rappeler que Christopher Ross devait se rendre dans la région à la mi-mai dernier, mais le gouvernement marocain avait décidé, unilatéralement, d’en retirer sa confiance, et ce, quelques semaines après la publication d’un rapport de l’ONU qui avait critiqué les autorités marocaines. Cette annonce de visite de Ross intervient deux jours après l’adoption par la Commission de l’ONU chargée des questions de décolonisation d’un projet de résolution sur le Sahara occidental, qui sera soumis au vote à l’Assemblée générale de l’ONU avant fin décembre 2012.
    Nadira FOUDAD
  • Le Maroc et le Mujao tentent d’impliquer le Front Polisario au Sahel

    La tentative marocaine d’établir un lien imaginaire entre le Front Polisario et les organisations terroristes sévissant au Sahel est désavouée par la France. «Nous n’avons pas connaissance de tels liens», a déclaré, hier, le porte-parole du ministère français des Affaires étrangères Philippe Lalliot lors d’un point de presse. 
    Le porte-parole du Quai d’Orsay répondait ainsi à une question d’un journaliste sur l’arrivée de centaines d’islamistes soudanais et sahraouis dans le Nord Mali, occupé depuis fin juin par des groupes armés dont certains se revendiquent d’Aqmi. «Si l’information concernant l’arrivée d’une centaine de jihadistes dans ses rangs était confirmée, ce serait une source de préoccupation supplémentaire», a déclaré M. Lalliot.
    Un responsable du Mujao, affilié à Aqmi, auteur de l’enlèvement des diplomates algériens à Gao, ville du nord du Mali, a confirmé à l’AFP l’arrivée d’islamistes dans le Nord Mali alors qu’une opération militaire étrangère pour libérer le nord du pays est en préparation : «Ils veulent la guerre ? On va faire la guerre. C’est pourquoi nos frères viennent de partout.
    Ils viennent des camps de Tindouf en Algérie, du Sénégal, de la Côte d’Ivoire, de partout». Cette information a été démentie aujourd’hui par la rébellion touareg du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA) qui évoque une opération «d’intoxication» visant à décourager une intervention armée internationale. «L’arrivée de convois de combattants jihadistes du Soudan et du Sahara occidental est une information archi fausse. Nous démentons formellement», a déclaré à l’AFP Ibrahim Ag Mohamed Assaleh, l’un des responsables du MNLA.
    L’intox vise à utiliser la volonté de la communauté internationale de lutter contre le terrorisme pour l’amener à se débarrasser du Front Polisario. Le Mujao entre dans le jeu, lui, qui, rappelle-t-on, avait enlevé trois humanitaires européens (deux Espagnols, une Italienne) des camps de réfugiés sahraouis à Tindouf. Le rapt avait eu lieu le 23 octobre 2011, rappelle-t-on, encore. Une année jour pour jour. Enigmatique. Comme est énigmatique le fait que le Mujao qui est censé, si l’on se refére à son appellation, sévir en Afrique de l’Ouest, vise l’Algérie, en particulier.
    M.A.
  • Intox et désinformation franco-marocaine à propos du Sahel

    Le MNLA dément la présence de djihadistes sahraouis au Mali
    Les indépendantistes touaregs refont parler d’eux. Après de longs mois de silence, et tandis que les affidés du Mujao et d’Aqmi faisaient la loi au Nord Mali, à coup de châtiments corporels et d’exécutions sommaires, voilà que le MNLA refait surface. Cette sortie médiatique coïncide avec les bruits de bottes qui se font de plus en plus précis et menaçant. Pour ces touaregs «laïcs», il s’agit de se démarquer d’une position française de plus en plus incommodante. 
    Ainsi, la rébellion touareg du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA) a démenti «formellement» hier un afflux de djihadistes soudanais et sahraouis dans le nord du Mali, y voyant une «intoxication» destinée à décourager une intervention armée internationale.
    «L’arrivée de convois de combattants jihadistes du Soudan et du Sahara occidental est une information archi-fausse. Nous démentons formellement», a déclaré Ibrahim Ag Mohamed Assaleh, l’un des responsables du MNLA vivant à Ouagadougou. Ce dernier met en porte à faux les médias à la solde des Français et des Marocains qui tentent de diaboliser les habitants de cette région, et d’impliquer coute que coute les Sahraouis dans un conflit qui ne les concernent pas.
    Des témoignages, confirmés de source sécuritaire malienne, précise l’agence de presse «officielle» AFP, ont fait état de l’arrivée ce week-end de «centaines» de djihadistes venus du Soudan et du Sahara occidental et prêts à se battre au côté des groupes islamistes occupant le nord du Mali depuis près de sept mois, en cas d’intervention armée internationale.
    Il s’agit d’une «intoxication pour intimider les armées internationales qui veulent intervenir dans le nord du Mali», a poursuivi Ibrahim Ag Mohamed Assaleh.
    «Nous reconnaissons qu’il y a depuis longtemps quelques Soudanais dans les forces du Mujao (Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest, l’un des groupes islamistes du nord), dont l’un est au commissariat de Gao (l’une des grandes villes de la région) pour l’application de la charia», a-t-il seulement admis. Le MNLA, qui a lancé une offensive armée dans le nord du Mali en janvier, s’est ensuite allié aux différents groupes islamistes armés pour prendre les principales villes du nord, avant d’en être évincé par Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) et ses alliés. Ces informations sur l’arrivée de renforts djihadistes sont intervenues après une réunion internationale vendredi à Bamako qui a demandé au Mali de redoubler d’efforts pour faciliter l’envoi d’une force armée ouest-africaine pour reconquérir le nord, avec l’aval de l’ONU et le soutien logistique de pays comme la France et les Etats-Unis.
    Une source sécuritaire malienne a donc confirmé hier à l’AFP à Bamako «l’arrivée de nouveaux terroristes dans le nord du Mali», mais a jugé «exagéré» le chiffre de «plusieurs centaines». Un député de la région de Gao, Abdou Sidibé, a estimé de son côté le nombre de nouveaux venus à «beaucoup plus» qu’«une centaine de djihadistes».
    «Les djihadistes ont ouvert ces derniers jours une nouvelle base dans la région de Gao, dans une zone qui a une frontière avec le Burkina Faso. A Gao, c’est désormais le trop-plein. Les renforts des islamistes se sont installés là où ils n’étaient pas à l’époque, par exemple au gouvernorat de la ville, à la mairie et à l’entrée est de la ville, avec du matériel de guerre», a-t-il raconté.
    Quel crédit accordé aux propos de ce député, dont le seul souci est de «libérer» le Nord du Mali des groupes islamistes, peu importe les moyens, y compris l’intoxication et la désinformation ? Faute de recoupement de l’information, les probabilités d’un afflux massif de terroristes soudanais et sahraouis reste peu probable.
    A Paris, le Quai d’Orsay feint ne pas accorder trop d’importance à ces informations. Lors d’un point de presse hier, le porte-parole du ministère français des Affaires étrangères, Vincent Floreani, a déclaré que «si l’information concernant l’arrivée d’une centaine de djihadistes (…) était confirmée, ce serait une source de préoccupation supplémentaire». Ce qui est dit en langage diplomatique sous entend le redoublement d’effort militaire et logistique pour réussir l’opération militaire au nord Mali que la France appelle de ses vœux.
  • Mohamed Abdelaziz espère des avancées avec la visite de Ross dans la région

    Le président sahraoui, Mohamed Abdelaziz, a affirmé avant-hier soir que l’objectif d’une intégration régionale regroupant les pays du Maghreb ne peut se concrétiser sans le règlement du conflit sahraoui vieux de 36 ans. 

    «Il n’y aura pas de Maghreb sans le Sahara»
    Dans une allocution devant les participants aux travaux du 7e congrès de l’Union générale des travailleurs sahraouis (UGTSARIO), M. Abdelaziz a ajouté à l’adresse du Maroc, pays occupant une partie du Sahara occidental, que la lutte du peuple sahraoui continuera jusqu’à la concrétisation de son objectif suprême.
    Qualifiant le Maroc d’intransigeant qui ne veut pas d’un règlement pacifique de la question, le président sahraoui, également secrétaire général du Front Polisario, a déclaré que «l’indépendance du Sahara occidental, dernière colonie en Afrique, est un droit garanti par la légalité internationale».
    Le leader sahraoui n’a d’ailleurs pas hésité à porter la responsabilité sur le Maroc s’agissant des tensions qui règnent dans la région, notamment avec la multiplication d’actes terroristes.
    Car, selon lui, «la drogue et le terrorisme sont les deux principaux aspects du crime organisé transnational» et c’est bien le Maroc qui est le producteur et l’exportateur de la résine de cannabis.
    Revenant sur le processus de paix, Mohamed Abdelaziz a souhaité que la prochaine visite du médiateur de l’ONU, Christopher Ross, «rétablira l’ordre des choses».
    «Nous saluons la visite attendue de M. Ross dans la région en espérant qu’elle puisse permettre à la MINURSO d’accomplir sa mission dans les plus brefs délais», a-t-il dit en substance, soulignant la «disposition des Sahraouis à coopérer» avec l’ONU et l’urgence de «protéger les droits de l’homme» au Sahara occidental et de libérer tous les détenus sahraouis.
    Pour M. Abdelaziz, il s’agit en définitive «d’organiser un référendum d’autodétermination du peuple sahraoui et de permettre à la mission de travailler, à l’instar des instances similaires dans le monde, dans un climat de confiance, de transparence et de liberté de mouvement et de contact avec les citoyens sahraouis».
    Le 7e congrès de UGTSARIO s’est ouvert dimanche soir à Boujdour, avec la participation de quelque 457 délégués représentant différents secteurs sahraouis, aux côtés de 30 participants issus des territoires sahraouis occupés.
    Le congrès, qui porte le nom du martyr Saïd Sid Ahmed Dambar, est placé sous le slogan «Résistance, persévérance et développement». Plusieurs délégations étrangères représentant 27 organisations mondiales ont été présentes aux travaux.
    Le congrès permettra entre autre de trouver les moyens de relever les défis rencontrés par les travailleurs sahraouis, de tracer les stratégies de l’organisation pour les années à venir, de mettre en place les plans d’action à même de promouvoir les travailleurs sahraouis. Les participants s’attelleront à trouver les mécanismes permettant de protéger les travailleurs sahraouis dans les territoires occupés. Les travaux se poursuivront jusqu’au 23 octobre.
    De notre envoyé spécial aux camps des réfugiés sahraouis, Yassine Mohellebi
    Le Jeune Indépendant, 22 oct 2012
  • Le chef de la MINURSO en visite en Algérie

    Le ministre délégué, chargé des Affaires maghrébines et africaines, M. Abdelkader Messahel, a reçu hier à Alger le représentant spécial du secrétaire général des Nations unies et chef de la Mission de l’Onu pour l’organisation du référendum au Sahara Occidental (Minurso), M. Wolfgang Weisbro-Weber. L’audience s’est déroulée au siège du ministère des Affaires étrangères. Dans une déclaration à la presse, M. Weisbro-Weber, dont c’est la première visite en Algérie en tant que chef de la Minurso, a déclaré avoir écouté un exposé et pris des notes sur le sujet (conflit au Sahara Occidental), exprimant son respect au gouvernement algérien.
    El Moudjahid, 22 oct 2012
  • Algérie / ONU : M. Messahel reçoit le représentant du SG de l’Onu et chef de la Minurso

    Le ministre délégué, chargé des Affaires maghrébines et africaines, M. Abdelkader Messahel, a reçu lundi à Alger le représentant spécial du secrétaire général des Nations Unies et chef de la Mission de l’Onu pour l’organisation du référendum au Sahara Occidental (Minurso), M. Wolfgang Weisbro-Weber. 
    L’audience s’est déroulée au siège du ministère des Affaires étrangères. 
    APS, 22 octobre 2012
  • Maroc: L’accréditation d’un journaliste de l’AFP doit être rétablie

    (Rabat) – Les autorités marocaines devraient rétablir l’accréditation du journaliste de l’Agence France-Presse (AFP) Omar Brouksy, et cesser leurs représailles contre des médias étrangers suite à des informations qu’ils rapportent. Le 4 octobre 2012, les autorités ont retiré l’accréditation d’Omar Brouksy, citant une dépêche publiée le même jour sur une compétition électorale, où Omar Brouksy notait que le fondateur d’un parti politique était proche du palais royal.
    Le 29 octobre, cela fera exactement deux ans que les autorités ont fermé le bureau de la chaîne de télévision Al Jazeera au Maroc, en réponse à sa façon de couvrir les événements sur le territoire contesté du Sahara occidental. Dans un pays où les deux langues les plus utilisées sont l’arabe et le français, la chaîne Al Jazeera et l’AFP sont suivies de près.
    « Un pays qui respecte la liberté d’expression ne devrait pas confisquer de carte de presse parce la monarchie a été mentionnée dans le ‘mauvais’ contexte, ni fermer certains bureaux de médias d’information parce qu’il n’apprécie pas leur couverture », a déclaré Sarah Leah Whitson, directrice de la division Moyen-Orient et Afrique du Nord à Human Rights Watch.
    L’article de l’AFP signé Brouksy traitait des élections partielles pour trois sièges parlementaires dans des circonscriptions où les résultats avaient été invalidés lors des élections législatives de novembre 2011. Son article décrivait la course électorale à Tanger comme axée sur une rivalité entre le Parti de la Justice et du Développement (islamiste), qui a remporté la majorité relative aux élections législatives, et « des candidats proches du palais royal se présentant sous la bannière du Parti authenticité et modernité (PAM), fondé en 2008 par Fouad Ali El Himma, un proche du roi Mohammed VI ». L’article évoquait aussi une « lutte de pouvoir entre gouvernement et palais royal ».
    Le ministre de la Communication Moustapha Khalfi, porte-parole du gouvernement, a déclaré dans uncommuniqué du 4 octobre que le gouvernement annulait l’accréditation d’Omar Brouksy à cause d’une « dépêche anti-professionnelle », contenant « des allégations mêlant l’institution monarchique à cette compétition électorale », et donc « portant préjudice à sa position de neutralité et à son rôle d’arbitre se situant au-dessus de toute concurrence électorale entre les formations politiques ».
    Le lendemain, Khalfi déclarait à l’AFP qu’Omar Brouksy n’avait pas tenu compte des dispositions régissant le travail des journalistes, notamment d’un article exigeant qu’ils « respectent la souveraineté nationale, les règles professionnelles et les lois en vigueur ».
    L’AFP a défendu l’article d’Omar Brouksy et justifié le passage en question, qui visait à décrire le contexte des élections.
    « Même si le journaliste avait réellement mis en doute la neutralité du palais dans ces élections, cela ne pourrait pas justifier une sanction du gouvernement, et encore moins une sanction aussi lourde que le retrait de son accréditation », a déclaré Sarah Leah Whitson.
    Sans accréditation, un journaliste risque de se voir interdire l’accès aux conférences de presse, de ne pas pouvoir obtenir de commentaires de la part des responsables gouvernementaux ou de ne pas pouvoir renouveler sa carte de presse. Le Maroc devrait revoir sa règlementation pour interdire au gouvernement d’utiliser des critères arbitraires – en particulier ceux pouvant être utilisés pour punir les commentaires politiques – afin de retirer l’accréditation de presse, a déclaré Human Rights Watch.
    En 2011, le Comité des droits de l’homme des Nations Unies, qui fait autorité pour interpréter le Pacte international relatif aux droits civils et politiques (PIDCP), a soutenu dans son Observations générale n°34 que « les régimes d’accréditation limitée peuvent être licites uniquement dans le cas où ils sont nécessaires pour donner aux journalistes un accès privilégié à certains lieux ou à certaines manifestations et événements. Ces régimes devraient être appliqués d’une manière qui ne soit pas discriminatoire et soit compatible avec l’article 19 et les autres dispositions du [PIDCP], en vertu de critères objectifs et compte tenu du fait que le journalisme est une fonction exercée par des personnes de tous horizons ».
    Le code de la presse prévoit des peines de prison pour un certain nombre de délits d’expression non violents, y compris, dans son article 41, pour toute « offense » envers le roi, les princes ou les princesses royaux, ou tout discours qui « porte atteinte » au régime monarchique, à la religion islamique ou à « l’intégrité territoriale » du Maroc. Cette dernière expression est généralement appliquée au fait de contester la souveraineté revendiquée par le Maroc sur le Sahara occidental.
    Le 29 octobre 2010, les autorités marocaines ont ordonné la fermeture du bureau d’Al Jazeeraà Rabat après avoir retiré l’accréditation de huit de ses correspondants basés au Maroc au cours des deux années précédentes. La chaîne avait, selon un communiqué officiel, « déformé gravement l’image du Maroc et nui manifestement à ses intérêts, plus particulièrement à son intégrité territoriale », apparemment une allusion au Sahara occidental.
    En janvier, un nouveau gouvernement dirigé par le Parti de la Justice et du Développement a pris ses fonctions suite à sa victoire aux élections législatives. Khalfi, le nouveau ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement, a déclaré à Human Rights Watch le 4 avril 2012 qu’il espérait résoudre le problème d’Al Jazeera pour qu’elle puisse à nouveau travailler au Maroc; Al Jazeera a confirmé qu’elle avait eu des discussions à ce sujet avec les autorités marocaines. Pourtant, six mois après, le bureau de la chaîne à Rabat est toujours fermé et Al Jazeera est obligée de préparer ses bulletins sur le Maroc depuis son siège à Doha, au Qatar.
    Ce n’est pas la première fois que les autorités refusent l’accréditation à Omar Brouksy, qui est un citoyen marocain. Lorsque l’AFP l’avait embauché pour travailler dans son bureau de Rabat en mars 2010, les autorités avaient refusé de l’accréditer, sans explication, pendant près d’une année. Des observateurs marocains ont avancé dans la presse que le ministère devait avoir des objections contre Omar Brouksy à cause de sa précédente activité journalistique en tant que rédacteur en chef et reporter du Journal Hebdomadaire, qui était le journal d’informations le plus audacieux du Maroc avant qu’il ne ferme. Il écrivait alors des articles critiquant les dirigeants politiques du pays, y compris le roiMohammed VI et ses proches.
    « Al Jazeera étant désormais autorisée à faire des reportages depuis la Tunisie et la Libye suite aux révolutions dans ces pays, le Maroc se retrouve dans le club réduit de gouvernements qui interdisent cette chaîne », a conclu Sarah Leah Whitson. « Le Maroc devrait plutôt sortir de ce club et cesser de contrôler la façon dont les journalistes couvrent des sujets sensibles tels que la monarchie et le Sahara occidental. »
    Human Rights Watch, 22 0ct 2012
  • Maroc : les espoirs fondés sur la crise malienne


    Le 25 décembre 2011, les autorités mauritaniennes ont procédé à l’expulsion du chef de Bureau de la MAP (agence de presse officielle marocaine) à Nouakchott, Abdel Hafidh el Baghali, sous les reproches de « se comporter d’une manière non conforme à sa profession ».

    Des sites mauritaniens avaient relevé, à l’époque,qu’il dirigeait un réseau d’espions dont des médias mauritaniens en vue « de mobiliser l’opinion publique en Mauritanie en faveur de la proposition marocaine d’autonomie au Sahara occidental” et de publier des billets hostiles au Front Polisario et à l’Algérie.

    Faute d’arguments légaux pour justifier son occupation du Sahara Occidental, et pour donner au peuple marocain une image de vainqueur dans ce conflit qui commence à fatiguer les marocains, le gouvernement de Rabat a recours aux magouilles.

    Cette méthode semble avoir donné ses fruits en Mauritanie. Cheikhna Ould Nenni, après son limogeage de l’agence de presse offiecielle en Mauritanie a élu domicile avec sa famille à Casablanca.

    Dans un pays ravagé par la pauvreté, la cherté de la vie et la sécheresse, et où l’agence de presse gouvernementale, AMI, manque cruellement de moyens, il est très étonnant de voir des agences privées d’information surgir au milieu de nulle part et dont les sources d’approvisionnements et accointances avec AQMI posent des multiples questions. Comme il n’est pas étonnant de voir le directeur de l’une d’elles, Sahara Media en l’occurrence, se présenter chez un journal espagnol comme expert en terrorisme pour accuser les sahraouis.

    Même son de glas au Mali, où la misère, le désordre, la corruption et le trafic de stupéfiants règnent en maître et où l’Etat est pratiquement inexistant.

    Au Mali, Serge Daniel, correspondant de l’AFP à Bamako s’est présenté aussi dans une interview avec la chaîne France 24 comme expert en terrorisme et n’hésite pas à déverser ses mensonges sur les sahraouis dans des dépêches citant toujours des sources officielles maliennes qui demandent l’anonymat. En particulier lorsque la communauté internationale s’apprête à déployer ses efforts de médiations pour mettre fin à un conflit qui n’a que trop duré.

    Le 17 octobre 2012, le porte‑parole de l’ONU, Martin Nesirky a annoncé une nouvelle tournée de l’Envoyé Spécial pour le Sahara Occidental, Christopher Ross, dans les pays du Maghreb, l’Espagne et la France. Trois jours après, l’AFP annonçait, dans une dépêche expédié par son correspondant à Bamako, Serge Daniel, l’arrivée « de centaines de jihadistes essentiellement de nationalité soudanaise et d’origine sahraouie, en renfort pour faire face à une attaque des forces maliennes et ses alliés ». Comme d’habitude, sans citer le nom de sa « source sécuritaire malienne ». Le lendemain, cette information a été démentie par le MNLA.

    « L’arrivée de convois de combattants jihadistes du Soudan et du Sahara occidental est une information archi-fausse. Nous démentons formellement », a déclaré Ibrahim Ag Mohamed Assaleh, l’un des responsables du MNLA vivant à Ouagadougou.

    Il s’agit d’une « intoxication pour intimider les armées internationales qui veulent intervenir dans le nord du Mali », a poursuivi M. Assaleh.

    La trace des services secrets marocains dans ces fausses informations est perceptible, des services qui sont déjà accusés d’être derrière la création du MUJAO pour déstabiliser l’Algérie.