Année : 2012

  • Algerie Maroc: Le droit de savoir

    La normalisation des relations entre l’Algérie et le Maroc est tributaire du courage de se dire toutes les vérités, y compris celles tues pour des raisons d’Etat : c’est le prix pour ce Maghreb fantasmé, uni, durable et fraternel.
    La question de la «normalisation» des relations entre l’Algérie et le Maroc est revenue à la «une» de l’actualité avec la visite du ministre des Affaires étrangères marocain à Alger et, comme à l’habitude, a été habillée par un discours politique cauteleux, mielleux, tartuffard, qu’une bonne partie des médias nationaux des deux pays reprennent parfois en l’amplifiant, alors que quelques jours auparavant, des déclarations officielles et officieuses incendiaires, agressives, voire haineuses des officiels, reprises par ces mêmes médias, fusaient des deux côtés de la frontière. C’en est ainsi depuis plus de 30 ans et même avant la crise du Sahara de 1975 (la «guerre des sables» de 1963, par exemple).
    Alors, en quoi la dernière visite du ministre marocain à Alger peut-elle «réchauffer» la coopération entre les deux pays, sachant pertinemment que les divergences sont si tranchées qu’il est presque illusoire d’espérer retrouver, du moins dans les court et moyen termes, cette «fraternité» si voulue et rêvée par les peuples des deux pays ? Ne tournons pas autour du pot et examinons le pourquoi de cette crispation des relations entre les deux pays.
    Paradoxalement, la question de l’avenir du Sahara Occidental, prétextée comme principal obstacle à une coopération tous azimuts entre les deux pays, ne peut nullement justifier toute l’envergure de la crise. D’abord parce qu’elle est prise en charge par la diplomatie internationale, notamment par l’Onu, et que des résolutions, tant de l’AG que du Conseil de sécurité, accompagnent la négociation entre les deux parties concernées que sont le Polisario et le Maroc. L’Algérie comme la Mauritanie sont, de par leur proximité du conflit, admises comme simples membres observateurs. A titre de comparaison, même l’Europe vit ce genre de «conflit» avec les différends frontaliers entre Chypre et la Turquie ou la Grèce et la Macédoine, sans parler des Balkans, et cela n’empêche pas pour autant la construction européenne. Evidemment, l’Algérie s’en tient à la lettre aux principes contenus dans le droit international et qu’elle a, par ailleurs, appliqué pour décider de son propre avenir lors de sa lutte de libération conte la colonisation française : le référendum populaire du 3 juillet 1962. Cela, le Maroc le sait.
    La réalité est que d’autres divergences, litiges et contentieux opposent les deux pays. C’est le sens qu’il faut donner à la revendication algérienne de proposer la «négociation du contentieux dans sa globalité», c’est-à-dire l’ensemble des différends qui empêchent une vraie et sincère coopération depuis que l’Algérie est indépendante. A commencer par celui du tracé des frontières. Faut-il rappeler que le Maroc est le seul pays frontalier de l’Algérie (sur les sept) qui conteste encore le tracé des frontières communes, malgré leur garantie par le droit international et les Accords d’Ifrane de 1969 et de Tlemcen de 1970 ? La «guerre des sables» de 1963 n’a pas suffi à calmer les ardeurs expansionnistes du voisin marocain. Et puis, l’autre problème dont il faut avoir le courage de parler, celui des citoyens expulsés des deux côtés de la frontière lors de la crise du Sahara Occidental en 1975. Pour le Palais royal, c’est l’Algérie qui a commencé les expulsions des Marocains d’Algérie en décembre 1975. Pourtant, c’est bien le pouvoir marocain de Hassan II qui inaugura cet épisode tragique pour les citoyens des deux pays. Oui, Hassan II avait lancé sa «marche verte» en novembre, soit un mois auparavant, pour occuper le Sahara Occidental et, dans la foulée, des milliers d’Algériens établis au Maroc ont été chassés au cours de ce même mois de novembre 1975 du Maroc. Le pouvoir algérien de l’époque a répliqué en chassant, à son tour, les Marocains établis en Algérie. Faut-il ergoter sur cette tragédie et qui a commencé ? L’honnêteté voudrait que l’on admette que ce fut une erreur historique commise par les deux pouvoirs d’alors et dont les victimes on été des civils des deux pays.
    Le courage politique voudrait qu’aujourd’hui les deux pays regardent en face ce problème et en discutent sans haine ou esprit de vengeance afin que les dizaines de milliers de victimes algériennes et marocaines soient, à défaut de récupérer leurs biens, rétablies dans leur dignité, soit par la voie de la compensation, soit par leur reconnaissance symbolique en tant que victimes par les deux pouvoirs d’alors.
    Et puis, il y a la question de la réouverture des frontières terrestres. Que faire ? Parce qu’elles ne peuvent être maintenues indéfiniment fermées, il est impératif de trouver une «sortie» qui satisfasse les deux pays en ces temps de construction de grands ensembles régionaux. Bien sûr, on connaît la genèse de ce chapitre : la réaction «pavlovienne» de Hassan II attribuant l’attentat terroriste de Marrakech d’août 1994 aux services secrets algériens et sa décision d’instaurer le visa pour les Algériens en visite au Maroc, enfreignant les Accord de Zéralda de juin 1988 et leur ratification à Marrakech en février 1989. L’Algérie avait alors décidé, en réponse, de fermer sa frontière terrestre pour cerner le trafic d’armes et de drogue qui alimentait les groupes terroristes, dont certains utilisaient le Maroc comme terre de repli. Là, faut bien que le Palais royal explique comment des terroristes activant en Algérie peuvent «se griller» en commettant des attentats sur leur base de repli. De quelque angle que l’on prenne les différends entre les deux pays, il nous revient à la face une véritable orchestration politique qui manipule et prend en otage les deux peuples, pourtant si proches. Il est significatif de constater le «mur» qui oppose, de part et d’autre de la frontière, la société civile, y compris les organisations de défense des droits de l’homme, d’intellectuels et d’hommes de culture, alors qu’elles sont censées être du côté de la justice, de la vérité, du droit et des libertés d’expression et d’opinion. Souvent, elles versent dans une attitude honteuse, aux antipodes de leurs missions : elles deviennent plus royalistes que le roi au premier désaccord sur un quelconque avis divergent, en particulier celui ayant trait à la question de l’avenir du Sahara Occidental.
    C’est pourquoi, et en cette conjoncture de bouleversement politique dans le Maghreb et le monde arabe en général, il incombe à la société civile, aux organisations non gouvernementales, aux intellectuels, aux journalistes, aux élites des deux pays de s’impliquer et de mener le combat contre toutes les injustices et atteintes aux libertés, de dénoncer avec courage les attitudes conservatrices et éculées des gouvernants qui s’agrippent au statu quo et méprisent les aspirations des peuples à la dignité et à la liberté. Le Maghreb uni ne peut être un simple slogan politique. Pour être vrai, il doit être consubstantiel du cri du cœur des peuples qui en rêvent.

    M’hammedi Bouzina Med 

     
    Le Quotidien d’Oran : 28 – 01 – 2012
  • Le printemps arabe dépoussière le projet de ressusciter le Maghreb Arabe

    Le changement qui a touché plusieurs régimes de la région du nord de l’Afrique a réchauffé les relations entre l’Algérie et le Maroc. Un dialogue a été amorcé entre les dirigeants des deux pays sur la possibilité de normaliser complètement les relations, après une période de gel qui a duré plusieurs années.

    L’Algérie n’a pas laissé passer le message du roi marocain en novembre qui appelait à un rapprochement et a indiqué la volonté du royaume marocain d’une normalisation complète avec le voisin algérien, puisque le président Abdelaziz Bouteflika a répondu qu’ « il était en de bâtir l’union du Maghreb Arabe »,
    faisant allusion à la nécessité de s’adapter aux changements géostratégiques dans la région. Et lorsque le ministre marocain des affaires étrangères annonce la semaine dernière lors de sa visite en Algérie que « nous nous sommes entretenus avec nos frères algériens pour la programmation de cette visite et une réponse favorable n’a pas pris plus de dix minutes », cela est plus qu’un signe que la barrière de « la crainte » entre les deux pays a été brisée et que le premier wagon a été mis sur les rails.

    Mais le climat est-il favorable à une normalisation complète des relations ? Le ministre délégué aux affaires maghrébines et africaines, Abdelkader Messahel n’a pas tardé à mettre les points sur les i, et ce au vu d’une divergence flagrante de positions des deux pays. Puisque l’Algérie pense que tous les dossiers doivent être mis sur la table, alors que le Maroc pense que le dossier de l’ouverture des frontières fermées depuis l’attentat de Marrakech en 1994 est la solution. Abdelkader Messahel a pour cela annoncé au lendemain de la visite du chef de la diplomatie marocaine, Saad-Eddine El Othmani que « l’ouverture des frontières n’est pas à l’ordre du jour », pour souligner que l’Algérie a d’autres priorités parmi les dossiers à négocier avec Rabat.

    Il semble que les « réserves » dont l’Algérie a déjà fait part soit derrière les propos du ministre marocain des affaire étrangères que « notre approche diplomatie consiste à commencer par ce qui est convenu, suivi par une ouverture progressive des dossiers litigieux, parce qu’une seule visite ne suffit pas », ce qui est une reconnaissance marocaine des demandes de la partie algérienne. Mais les changements de régime en Tunisie et en Libye et la visite de la secrétaire américaine Hilary Clinton dans les pays arabe constitueront d’une manière ou d’une autre une pression sur les parties algériennes et marocaines pour traiter les « accumulations » entre eux ou d’une moins de ne pas retourner aux années de « rupture ».

    Le projet de relancement de l’union du Maghreb Arabe qui connait « gel » depuis plusieurs années est dans ce contexte la solution pour une normalisation entre les cinq pays, particulièrement vu le fait qu’il y a de nouvelles politiques au Maroc et en Algérie qui visent à laisser le dossier du Sahara occidental entre les mains de l’ONU et à ne pas l’utiliser pour freiner les rencontres entre les dirigeants.

    El Khabar, 28/1/2012

  • Les otages de Tindouf sont en territoire malien (Ould Salek)

    Les trois Occidentaux enlevés en octobre 2011 dans les camps de réfugiés sahraouis de la région de Tindouf, en Algérie, seraient en vie et en bonne santé. C’est ce qu’affirme, ce vendredi 27 janvier 2012, le ministre des Affaires étrangères de la RASD (République arabe sahraouie démocratique) Salem Ould Saleck qui, en marge du sommet de l’Union africaine à Addis Abeba, a aussi donné des détails sur l’avancée de l’enquête.
    « L’attaque visait à prendre des otages pour tenter de les monnayer, estime Salem Ould Saleck mais aussi, affirme-t-il, à atteindre le Front Polisario, en éloignant les humanitaires occidentaux des camps de réfugiés ». Salem Ould Saleck réfute l’idée selon laquelle il y a des complicités sur place avec les terroristes :
    « L’attaque terroriste était menée -nous sommes en train de travailler là-dessus –, par des gens qui sont liés à al-Qaïda. L’armée sahraouie a mené une attaque, et détient des personnes qui ont reconnu leur participation à la préparation de cet acte terroriste. Les personnes qui ont été arrêtées l’ont été lors d’une opération en dehors des frontières du Sahara » (Sahara Occidental, ancienne colonie espagnole envivahie par le Maroc en 1975, ndds).
    Le ministre des Affaires étrangères sahraoui précise qu’il s’agit de ressortissants maliens et qu’ils auraient avoué. On n’en saura pas plus. Mais les Sahraouis n’entendent pas en rester là, et affirment aujourd’hui vouloir tout faire pour libérer les otages :
    « Ils sont en territoire malien. Ils sont localisés pratiquement. Nous avons, jusqu’à maintenant, maintenu la prudence, et nous sommes en contact avec toutes les parties concernées, pour essayer de les libérer sains et saufs. Quand je dis des parties concernées, je parle des gouvernements de la Mauritanie, de l’Algérie, du Mali, du Burkina, du Niger, et surtout, de l’Espagne et de l’Italie ».
    RFI, 27/1/2012
  • La Ville de Bruxelles, en contradiction avec la Communauté Internationale sur le Sahara ?

    Par Viviane (Ecolo), le 16 janvier 2012

    Quelques jours avant sa fermeture définitive, le Cinéma Arenberg diffusait le 25 novembre dernier et à l’occasion de la fête nationale du Maroc, le film du réalisateur Hassan El Bouharrouti, «La marche verte, le retour des branches à la racine».

    Pour rappel, «La Marche verte» fait allusion à l’annexion forcée du Sahara occidental. Le 5 novembre 1975, le roi Hassan II organisait une marche de près de 500.000 marocains pour coloniser cette partie du désert.

    Les écologistes de la Ville de Bruxelles s’étonnent du soutien de la cellule «Solidarité Internationale» de la Ville. «Nous ne remettons bien évidemment pas en question la liberté d’expression de chacun mais, ici, on peut s’étonner d’un soutien public et financier de la Ville, en contradiction à la position officielle de notre pays et de nombreuses résolutions des Nations Unies qui insistent pour une autodétermination du peuple Sahraoui», souligne la Conseillère communale Zoubida Jellab.

    Le film diffusé défend clairement la thèse que le Sahara Occidental est un territoire appartenant au Maroc.

    Selon Human Rights Watch et Amnesty International, le Maroc n’hésite pas à torturer et emprisonner ses propres citoyens dès qu’ils soulèvent la question de l’appartenance du Sahara Occidental.

    Lors du Conseil Communal de ce lundi 16 janvier, Ecolo fera part de ses interrogations sur le sujet et, plus largement, sur les objectifs et les budgets utilisés par cette cellule «Solidarité International».

    Observations Citoyennes, 27/1/2012

  • Maroc-UE : Communiqué du Parlement européen

    La proposition d’accord de libéralisation des échanges commerciaux pour les produits agricoles et de la pêche entre l’UE et le Maroc a été approuvée, jeudi, par la commission du commerce international. Si cet accord est approuvé par le Parlement dans son ensemble, il libéralisera sans délai les échanges commerciaux pour 45 % des exportations européennes (en valeur) vers le Maroc et 55 % des importations de l’Union en provenance du Maroc.

    Une majorité de députés de la commission du commerce international ont voté contre la recommandation originale de José Bové (Verts/ALE, FR), qui appelait le Parlement à ne pas donner son feu vert à l’accord et ont, par conséquent, voté par 21 voix contre 7, avec une abstention, pour que le Parlement l’approuve.

    S’il était approuvé par le Parlement dans son ensemble, l’accord libéraliserait sans délai 45 % des exportations de l’UE (en valeur). Sur une période de transition de 10 ans, cette part se monterait à 70 %. En outre, l’accord libéraliserait aussitôt 55 % des importations européennes en provenance du Maroc (en valeur) et accroîtrait également les concessions dans le secteur des fruits et légumes.

    Toutefois, l’accord proposé prévoit également un système de prix d’entrée et de contingents tarifaires pour les produits européens sensibles (en particulier les tomates), ainsi que des mesures de sauvegarde, à appliquer si les importations marocaines perturbent fortement le marché européen.

    Selon la proposition, les aliments en conserve, la plupart des fruits et légumes (à l’exception des haricots, des amandes et des pommes), les céréales (à l’exception du blé tendre et du blé dur) et la plupart des produits laitiers (à l’exception du lait UHT et de la poudre de lait entier) issus de l’Union européenne seraient totalement libéralisés d’ici 10 ans. Les contingents tarifaires pour les produits non libéralisés, tels que la viande, les salaisons, le blé tendre ou l’huile d’olive, feraient également l’objet d’une augmentation.

    Les importations de la plupart des produits marocains sensibles sur le marché européen, tels que les tomates, l’ail, les concombres, les courgettes, les clémentines, et les fraises, ne seraient pas complètement libéralisées, mais les contingents tarifaires seraient augmentés alors que le système de prix d’entrée – qui fixe le prix minimum pour ces produits lorsqu’ils entrent sur le marché européen – serait maintenu.

    M. Bové a expliqué que cet accord placerait les agriculteurs européens dans une situation de concurrence plus difficile, qu’il entraverait le développement d’une agriculture équilibrée au Maroc et ne garantirait aucunement que le Maroc cessera d’avoir recours au travail des enfants ou permettra aux agriculteurs marocains de rejoindre des syndicats, chose interdite à l’heure actuelle. Des contrôles inadéquats sur les quantités de biens importés, de faibles prix d’entrée pour les produits marocains et l’inclusion du Sahara occidental dans l’accord proposé figurent parmi les inquiétudes qu’il a mentionnées.

    Prochaines étapes

    L’accord de libéralisation des échanges commerciaux sera soumis aux voix lors de la prochaine session plénière à Strasbourg (du 13 au 16 février 2012). S’il est approuvé par le Parlement dans son ensemble, rien ne pourrait apparemment empêcher son entrée en vigueur, une fois les formalités d’approbation terminées.

     
    Rédaction/Agences
  • L’ONU change sa stratégie au Sahara Occidental: Les ressources naturelles seront la clé de la solution

    Les Nations Unies, impuissante face au conflit du Sahara occidental, a changé de stratégie. Elle rejette la position des deux parties, ni autonomie ni référendum, et appelle à accorder à la gestion de l’exploitation des ressources naturelles comme premier pas pour avancer. Christopher Ross a reconnu dans une interview que «l’absence d’une crise imminente prive ce conflit de l’attention de la communauté internationale ». Ross conclut que « la violation des droits humains est de plus en plus grave. »

    L’ONU a vu dans l’argent, dans l’exploitation des ressources naturelles du Sahara occidental, de plus en plus convoitées, la façon d’avancer dans la résolution du conflit qui maintient des milliers de personnes déplacées dans le désert et un état de siège pour les citoyens Sahraouis vivant au Sahara occidental, qu’ils appellent Territoires occupés. Jusqu’à présent c’est le Maroc qui gère les ressources naturelles.

    En 2004, l’ONU renonça à l’élaboration de plans soumis aux parties et a opté pour laisser le Maroc et la RASD négocier et rapprocher leurs positions en se limitant au rôle de superviseurs, avec l’Algérie et la Mauritanie, des invités qui ne sont pas en pierre. Mais les deux parties détiennent des positions que les Nations Unies considère comme exclusifs et Ross soutient également que « une partie a élaboré un plan qui lui est propre loin des propositions faites par l’ONU pour résoudre le conflit. »

    Le printemps arabe et «l’absence d’une crise imminente prive ce conflit de l’attention de la communauté internationale », selon Ross, raison pour laquelle « il ne peut rester stagnant dans le temps ». Le Sahara occidental, « ancienne colonie de l’Espagne de la taille de la Grande-Bretagne » devra canaliser son avenir à travers la «gestion des ressources naturelles et le déminage du territoire», a déclaré Ross comme premières étapes pour avancer vers une solution définitive. La politique serait reléguée à une solution plus économique et sécuritaire. Le référendum deviendrait moins important que le titulaire du contrat.

    Pour la région, le risque est « une escalade militaire et la possibilité de l’augmentation de l’activité terroriste ».

    L’ONU affirma, reconnaît Ross dans l’interview publiée par le site Web de cette organisation, qu’il « reste à voir si cette approche conduit à des mouvements dans le sujet central des discussions ». L’envoyé spécial de l’ONU pour le Sahara occidental a déclaré que «l’absence de solution a imposé des risques croissants  et des coûts pour les deux parties et pour le Maghreb. »

    Pour les parties, toujours selon les paroles de Ross, «Le risque est la reprise des hostilités, le déclenchement de mécontentement populaire et le recrutement de sahraouis chômeurs frustrés par des groupes terroristes et criminels ». Il mentionne également qu’il ya des coûts « pour les réfugiés et les violations des droits de l’homme, en plus des frais d’entretien des forces militaires ». Mais surtout, Ross souligne que l’un des plus grands coûts pour les parties et la communauté internationale est « l’incapacité à planifier l’utilisation des ressources naturelles du Sahara Occidental d’une manière appropriée ».

    Pour la région, le risque est « une escalade militaire et la possibilité d’une activité terroriste accrue,« quelque chose qui lui préoccupe, mais il remet de nouveau sur table l’argument de l’économie: « Des bénéfices sont perdus à cause de l’absence d’intégration économique ». Ross cite la chute de Kadhafi comme une source de ressources militaires dans la région.

    «Certaines personnes pensent que le conflit n’est pas encore mûr », a déclaré Ross, bien que les récents événements « pourrait encourager les parties à entamer un processus de negotiation plus sérieux ». Les Nations-Unis affirment avoir détecté « plus de mécontentement parmi les jeunes », et aussi plus d’activisme pour « l’unité du Maghreb », des faits qui, à son avis, peuvent contribuer à sortir de l’impasse.

    Fin février, l’ONU portera ces idées aux deux parties dans les négociations prévues à Long Island, Etats-Unis. Ross conclue l’entretien en rappelant à la communauté internationale que « il n’est pas suffisant de continuer à parler du conflit sur de positions fixes, le peuple du Sahara occidental dans les camps de réfugiés ou au Sahara Occidental devrait profiter de tous les droits humains, y compris la liberté d’exprimer ses opinions sur son avenir. « 

    Des autres pays du Maghreb, Ross attend que l’on voit d’une fois pour toutes « les avantages pour tous et contribuent à trouver une solution à la tragédie humaine engendrée par ce conflit. »

    Txema Santana

    Guinguinbali, 27/1/2012

  • La ONU cambia su estrategia en el Sahara Occidental: La clave serán los recursos naturales

    Naciones Unidas, incapaz ante el conflicto del Sahara Occidental, ha cambiado de estrategia. Rechaza la posición de ambas partes, ni autonomía ni referéndum, e insta a acordar la gestión de la explotación de los recursos naturales como primer paso para avanzar. Christopher Ross reconoce en una entrevista que “la ausencia de crisis inminente priva a este conflicto de la atención de la Comunidad Internacional”. Ross concluye que “la violación de los Derechos Humanos cada vez es más grave”.

    Naciones Unidas ha visto en el dinero, en la explotación de los recursos naturales del Sahara Occidental, cada vez más cotizados, la forma de avanzar en la resolución del conflicto que sostiene a miles de personas desplazadas desierto adentro y un estado de sitio para los ciudadanos saharauis que viven en el Sahara Occidental, conocido por ellos como Territorios Ocupados. Hasta el momento la gestión de los recursos naturales la hace Marruecos.

    En 2004 Naciones Unidas desistió de elaborar planes para que las partes cumplieran con los mismos y optó por dejar a Marruecos y la RASD que negociaran y acercaran posiciones ejerciendo únicamente como supervisores, junto a Argelia y Mauritania, convidados que no han sido de piedra. Pero ambas partes mantienen posiciones que Naciones Unidas considera que son excluyentes y además Ross mantiene que “una de las partes ha elaborado un plan propio alejado de las propuestas que hacía Naciones Unidas para la resolución del conflicto”.

    La primavera árabe y la “ausencia de una crisis inminente priva a este conflicto de la atención de la comunidad internacional”, según Ross, por lo que el mismo “no puede seguir estancado en el tiempo”. El Sahara Occidental, “una ex colonia de España del tamaño de Gran Bretaña”, deberá canalizar su futuro a través de “la gestión de los recursos naturales y el desminado del territorio”, según Ross como primeras medidas para avanzar hacia una solución definitiva. La política quedaría relegada a una solución más económica y de seguridad. El referéndum pasaría a ser menos importante que el titular del contrato.
    Para la región, el riesgo es “una escalada militar y la posibilidad del aumento de la actividad terrorista”

    Naciones Unidas duda, según reconoce Ross en la entrevista ofrecida en la web de la propia organización, en que aún “está por ver si este enfoque provoca movimientos en el tema central de discusión”. El enviado especial de la ONU para el Sahara Occidental asegura que “la ausencia de solución ha impuesto crecientes riesgos y costos para ambas partes y para el Magreb”.

    Para las partes, siempre en palabras de Ross, “el riesgo es la renovación de hostilidades, el brote de descontento popular y el reclutamiento de saharauis frustrados y desempleados en grupos terroristas y criminales”. También menciona que hay costos “humanitarios para los refugiados y violaciones de los Derechos Humanos, además del gasto que supone mantener a las fuerzas militares”. Pero sobre todo, Ross hace énfasis que uno de los mayores costos para las partes y para la comunidad internacional es “la incapacidad para planificar el uso de los recursos naturales del Sahara Occidental de una manera apropiada”.

    Para la región, el riesgo es “una escalada militar y la posibilidad del aumento de la actividad terrorista”, algo que le preocupa, pero vuelve a poner en el centro el argumento económico: “Se pierden beneficios la falta de integración económica”. Ross cita la caída de Gadaffi como fuente de recursos militares en la zona.

    “Hay personas que piensan que el conflictó aún no está maduro”, asegura Ross, aunque los acontecimientos recientes “podrían alentar a las partes a iniciar un proceso más serio de negocicación”. Argumenta Naciones Unidas que han detectado “más descontento en los jóvenes” y también más activismo por “la unidad del Magreb”, hechos que considera que pueden desatascar el entuerto.
    El referéndum pasaría a ser menos importante que el titular del contrato.

    A finales de febrero Naciones Unidas trasladará estas ideas a ambas partes en las negociaciones previstas en Long Island, Estados Unidos. Ross culmina la entrevista pidiendo a la comunidad internacional que “no es suficiente seguir hablando del conflicto sobre posiciones fijas, el pueblo del Sahara Occidental, en los campos de refugiados o en el propio Sahara Occidental deberían disfrutar de todos los Derechos Humanos, incluidos la libertad para expresar sus opiniones sobre su futuro”. Del resto de países del Magreb Ross espera que de una vez por todas vean “los beneficios para todos y ayuden a encontrar una solución a la tragedia humana que ha engendrado este conflicto”.

    TXEMA SANTANA ( TW: @TXEMITA )
    Las Palmas de Gran Canaria (Islas Canarias)27/01/2012

    Guinguinbali, 27/1/2012

  • L’ONU fait le point sur l’impact de la crise libyenne sur le Sahel

    New York (APS) – Le Secrétaire général adjoint de l’ONU aux affaires politiques, Lynn Pascoe, a présenté jeudi devant le Conseil de sécurité les résultats de la mission d’évaluation inter-agences déployée par le chef de l’ONU pour examiner l’impact de la crise libyenne sur la région du Sahel.

    ‘‘Certains problèmes sont directement liés à la chute du régime d’El Gueddafi en Libye, mais les interlocuteurs de la mission ont souligné que la plupart des problèmes sont plus anciens’’, a affirmé M. Pascoe.

    Tenue du 7 au 23 décembre, la mission d’évaluation de l’ONU était dirigée par le directeur adjoint de la division Afrique du Département onusien des affaires politiques, et composée de représentants de l’Union africaine, de l’Organisation internationale des migrations et de diverses entités des Nations unies.

    Elle s’est rendue au Mali, au Niger, au Tchad et en Mauritanie, ainsi qu’au Nigéria, pour rencontrer de hauts responsables de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), et au Sénégal pour rencontrer le Représentant spécial du Secrétaire général de l’ONU pour l’Afrique de l’Ouest, Saïd Djinnit. Cette Mission d’évaluation a plaidé pour un soutien des initiatives nationales afin de répondre aux défis humanitaires, socio-économiques et sécuritaires de la région.

    Elle a aussi suggéré de soutenir les mécanismes régionaux existants sur les questions liées au contrôle des frontières et aux trafics d’armes et d’êtres humains.

  • Infinito par MESA – Street Art au Sahara

    L’artiste de rue MESA est allé dans le désert du Sahara pour vivre avec les familles sahraouies des camps de réfugiés.

    «Dans le Sahara les conditions de vies sont extrêmement difficile, ils vivent dans le désert des déserts, sur une terre qui n’a pas de fin, et où le temps n’existe pas, explique MESA.

    “Les vieux villages sahraouis qui se trouvent dans le Maroc du Sahara Occidental occupé, ont été et continuent aujourd’hui d’être victimes de crimes contre l’humanité. Ils sont séparés de la libération du Sahara par le «mur de la honte» (un mur militaire), défendu avec de grandes forces militaires, et protégé par des millions de mines terrestres.
    Après avoir vu la réalité, je suis fier d’apporter mon petit grain de sable, de transmettre un message de paix et de liberté.
    MESA sur flickr

    Complément d’info :
    Territoire non autonome selon l’ONU, cette ancienne colonie espagnole n’a toujours pas trouvé de statut définitif sur le plan juridique, plus de trente-cinq ans après le départ des Espagnols, en 1976. Le Sahara occidental est en proie à un conflit opposant les indépendantistes sahraouis du front Polisario au Maroc qui revendique sa souveraineté sur l’ensemble du territoire. Devenu un enjeu global illustrant la rivalité entre le Maroc et l’Algérie, le dossier saharien bloque toujours la construction de l’Union du Maghreb arabe (UMA).
    Le territoire est revendiqué à la fois par le Maroc — qui l’appelle « Sahara marocain » — et par la République arabe sahraouie démocratique (RASD), proclamée par le Front Polisario en 1976. Celui-ci est un mouvement dont l’objectif est l’indépendance totale du Sahara occidental, revendication soutenue par l’Algérie.
    Depuis le cessez-le-feu de 1991, le Maroc contrôle et administre environ 80 % du territoire, tandis que le Front Polisario en contrôle 20 % laissés par le Maroc derrière une longue ceinture de sécurité, le « mur marocain »

    SABY: DES YEUX POUR VOIR

    LA VIDURE,27/1/2012

  • Jean-Paul Lecoq, député GDR, interpelle le Maroc et Israël:Sauvegarde des libertés fondamentales et de protection des droits de l’homme

    Lors de la session de l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe à Strasbourg, Jean-Paul Lecoq, député de la Gauche démocrate et républicaine (GDR) de la 6e circonscription de Seine-Maritime (France), s’est exprimé sur le problème des prisonniers sahraouis et palestiniens, pour mettre en exergue les violations, par Rabat et Tel-Aviv, de principes fondamentaux de la démocratie. Mettant à profit la nouvelle procédure de l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe, il dira : « Je vais profiter de ce débat pour soulever deux questions directement en liaison avec les deux délégations qui représentent nos collègues ayant le statut de partenaire pour la démocratie ». La première a trait aux prisonniers de Salé. Je voudrais demander à nos amis de la délégation marocaine en quoi est-il respectueux des droits de l’homme d’emprisonner des hommes dont le seul crime est d’avoir manifesté pour un Sahara occidental libre et indépendant ? Pourquoi vouloir faire juger ces civils par un tribunal militaire ?
    Le droit de manifester pour une opposition est un droit fondamental dans un pays démocratique ! L’empêcher est la preuve d’une dérive autocratique…La majorité au pouvoir peut être en désaccord sur la question du Sahara occidental, cela ne signifie pas pour autant que cela doive se traduire par une atteinte au principe de sûreté, protégé par l’article 5 de la Convention européenne de sauvegarde des libertés fondamentales et de protection des droits de l’homme ! Churchill ne disait-il pas, dans un régime démocratique, lorsque que quelqu’un frappe à la porte à cinq heures du matin, on sait que c’est le livreur de lait ! À ce propos, je déplore l’arrestation d’Aziz Dweik, membre du Hamas, président du Parlement palestinien, par Israël et j’en profite pour rappeler, qu’au regard du même principe, je ne comprends pas qu’un certain nombre de députés palestiniens croupissent dans des geôles israéliennes. Plus de vingt députés membres du Hamas sur les 74 députés que comptent le mouvement sont actuellement détenus en Israël. Un principe est par définition universel ! Le principe de sûreté qui garantit la liberté d’aller et venir est le principe matriciel de la démocratie car il garantit les droits de l’opposition ! Il se décline en immunité parlementaire pour que l’arme judiciaire, le plus terrible des trois pouvoirs selon l’auteur de De l’Esprit des lois, ne l’atteigne. L’immunité parlementaire partage la fonction ! Il semblerait que ce ne soit pas partout le cas ! Le principe de sûreté est au fondement de la démocratie, ne pas le respecter, c’est violer la première des lois démocratiques.
    Il est de notre devoir, notre assemblée étant la vigie de la démocratie, de dénoncer ses manquements. Aussi profiterai-je de cette tribune pour demander à Israël, observateur auprès de notre Assemblée, et au Maroc, partenaire de la démocratie de nous répondre à propos de ces deux violations flagrantes : le principe de sûreté décliné en respect des droits de l’opposition et la violation de l’immunité parlementaire. La démocratie n’est pas un vain mot, c’est une exigence de tous les jours.
    Je vous remercie de votre attention.
    News80, 26/1/2012