Année : 2012

  • Le Maroc s’inquiète de la crise du carburant algérien

    par Mohamed Nadir
    La crise du carburant que les wilayas de l’ouest algérien vivent depuis quelque temps, à ce point, touché la zone-est du voisin marocain que l’Observatoire de la contrebande de la chambre de Commerce d’Oujda qui craint le pire pour l’avenir, vient d’appeler les autorités du Royaume à prendre les mesures qui s’imposent afin de prévenir une paralysie de toute la région: «Les flux de carburant vendus en contrebande peuvent être coupés à tout moment. Ainsi, l’alimentation d’un stock stratégique de carburant national au niveau de l’Oriental, s’avère nécessaire», a affirmé l’Observatoire dans son adresse, relayée par le journal « Aujourd’hui le Maroc », en soulignant que, depuis la faillite des stations-service de la région, la majorité des voitures et engins agricoles, évoluant dans les villes du Maroc oriental (Oujda, Taourirt, Berkane, Saïdia…) dépendent du carburant algérien dont le prix a connu une hausse de 100%. 
    Avec cet appel, l’Observatoire de la contrebande de la chambre de Commerce d’Oujda reconnaît (et assume presque) que le Maroc oriental bénéficie des retombées d’un phénomène illégal – dont le préjudice pour la partie algérienne serait évalué à des centaines de milliards de dinars – contre lequel les Algériens luttent depuis de nombreuses années, en mobilisant d’importantes ressources humaines et matérielles. Selon les chiffres officiels livrés pour l’année 2011, la seule wilaya de Tlemcen a enregistré la saisie de plus d’un million de litres de carburant ; statistique-record qui ordinairement représentait le bilan global des saisies de l’ensemble des villes frontalières du pays. Ce que l’on ne connaît pas, en revanche, c’est la quantité de carburant que les Hallaba auront réussi à acheminer hors des frontières, pendant toutes ces dernières années. Le message très angoissé d’un organisme très officiel – paradoxalement chargé de combattre toutes sortes de contrebande – intervient quelques jours à peine après l’instruction de rationnement des quantités de carburant en vente que les walis des villes frontalières ont transmise aux propriétaires des stations-service : les conducteurs des véhicules légers n’ont le droit qu’à 40 litres alors que les poids lourds ne peuvent dépasser les 180 litres. Un durcissement décidé pour mettre un frein à la montée très inquiétante du trafic de carburant en direction du Maroc – comme de la Tunisie ou de la Libye – à un moment où la distribution sur le territoire algérien lui-même, était perturbée en raison de la fermeture pour raison d’entretien de la raffinerie d’Arzew. 
    Les déclarations, faites en fin de semaine dernière par le ministre de l’Energie et des Mines, M. Youcef Yousfi, selon lesquelles les wilayas de l’ouest du pays étaient désormais approvisionnées de façon normale et que la situation était «complètement maîtrisée», ont probablement de quoi calmer l’appréhension de nos voisins du Royaume. 
    Une station-service de Tlemcen ou de Maghnia, bien approvisionnée, augure de l’arrivée prochaine du carburant dans les villes marocaines. 
    Ce qui est vital pour elles en attendant l’alimentation d’un stock stratégique de carburant dans l’Oriental… 
    Le Quotidien d’Oran, 29/1/2012
  • Addis Abeba : Sommet décisif de l’Union africaine aujourd’hui

    Ouyahia y représente l’Algérie Sommet décisif de l’Union africaine aujourd’hui
    C’est sous une lutte acharnée sur le poste du secrétaire général de la Commission africaine que s’ouvre, ce matin à Addis Abeba, la capitale éthiopienne, le sommet de l’union africaine. La lutte est menée d’un coté par l’actuel président, le Gabonais, Jean Peing, et de l’autre, par l’ancienne ministre des Affaires étrangères de l’Afrique du Sud, Dlamini-Zuma. Hier, c’était la réunion des chefs d’Etats et de gouvernement des pays membres du comité d’orientation du NEPAD (Nouvelle Initiative africaine pour le développement) qui avait attiré l‘attention. L’Algérie, qui a présenté cette année son rapport sur la gouvernance, a été représentée par le Premier ministre Ahmed Ouyahia, en l’absence du chef de l’Etat Abdelaziz Bouteflika, un des pères fondateurs de cette initiative africaine qui consiste à une évaluation interne avant de se soumettre à une contrôle des organisations internationales. Dans son intervention, le Premier ministre, Ahmed Ouyahia, a notamment salué les réalisations accomplies en matière de complémentarité entre les structures de l’Union africaine (UA), le progrès enregistré dans l’avancement des différents projets en cours de réalisation et la relation établie entre le Nouveau partenariat pour le développement de l’Afrique (NEPAD) et les organisations économiques régionales et internationales, selon les propos rapportés par l’APS. L’Algérie présente, cette année, son bilan sur la bonne gouvernance. Il est de tradition que chacun des pays qui ont accepté de se soumettre à ce mécanisme, mis en place en 2003, doit préparer un rapport détaillé de plusieurs points relatifs notamment aux régimes politiques et à la gouvernance économique, ainsi qu’au progrès social des sociétés concernées. Par ailleurs, ces réunions de l’Union africaine sont une occasion pour des rencontres entre les différentes responsables. Ainsi, Abdelkader Messahel, ministre délégué chargé des affaires maghrébines et africaines, qui se trouvent dans la capitale éthiopienne depuis quelques jours déjà, a rencontré plusieurs responsables. Dont le ministre des affaires étrangères de la Libye, Achour Benkhyal. Les entretiens ont porté sur les relations bilatérales, la réunion maghrébine prévue en février prochain au Maroc ainsi que l’ordre du jour de la 18e session ordinaire des ministres des affaires étrangères de l’UA. Les deux parties ont passé en revue le processus de concertation entre les deux pays sur les questions régionales et internationales d’intérêt commun. C’est la première réunion de ce genre après les contacts téléphoniques entre le ministre libyen et Mourad Medelci.
    Akli OualiLe Carrefour d’Algérie, 29/1/2012
  • La khaïma maghrébine ne sera pas érigée sur les cadavres des sahraouis

    On passe à l’autre étape ?
    Hillary Clinton a contacté son homologue marocain Saad Eddine El Othmani pour le féliciter au téléphone de son voyage réussi chez les Algériens, ces frères qu’on retrouve à volonté, nous disent les médias marocains, citant le département d’Etat américain.
    Ici à Alger, nous serions plutôt tentés de croire que c’est la curiosité qui a poussé la ministre américaine à «auditionner» El Othmani pour savoir si les choses marchaient comme désiré. C’est que le mois prochain Mme Clinton compte faire une virée dans la région, alors qu’une réunion maghrébine est annoncée à Rabat pour le mois prochain. A Rabat, Mme Clinton doit y aller aussi, mais on ne sait pas si elle y sera avant la réunion pour y donner le la ou si elle ira après pour féliciter cette fois non pas téléphoniquement mais de vive voix El Othmani et son roi, le véritable boss de la politique extérieure du royaume, si l’on excepte les parrains. Mme Clinton ne se contentera pas d’un passage à Rabat, M. Mourad Medelci, nous avait informé à partir du sol américain qu’elle comptait être parmi nous au mois de février, alors que d’autres sources marocaines lui prêtent l’intention de visiter en ce même mois d’autres pays de la région dont la Libye et la Tunisie, deux pays occupés à digérer leur part de printemps arabe. Les autres peuples maghrébins qui n’ont pas connu les dégâts printaniers semblent accaparés en ces moments par la salat el-istisqâ. Ils ne vont quand même pas indisposer Mme Clinton en lui demandant de leur envoyer de la flotte, en plus du Coca-Cola, du chewin-gum et de… l’Africom ? A Alger, la ministre aura probablement droit à un couscous… royal ; elle pourra même se faire servir une bonne tchekhchoukha comme en raffolait l’ancien ambassadeur américain chez nous. Mais pour ce qui est de la construction maghrébine ou des relations algéro-marocaines, il faut qu’elle sache qu’on aime conduire notre barque à notre façon. Elle peut jouer à la marraine autant qu’elle veut, mais qu’on ne vienne pas demander à l’Algérie de faire la généreuse avec le bien des Sahraouis (peuple du Sahara Occidental, ancienne colonie espagnole envahie par le Maroc en 1975, ndds) ou d’ériger la khaïma maghrébine sur leurs cadavres. L’affaire n’est pas un problème d’humeur entre Bouteflika et Mohammed VI, comme pensent certains. La constance de la position algérienne sous ses différents présidents le démontre amplement ! M. Z. 
    Le Jeune Indépendant, 29/1/2012
  • Melilla veut que le Maroc « cesse de réclamer ce qui ne lui appartient pas »

    Tanger.- Le gouvernement local de Melilla, dirigé par le Parti populaire (PP), considère que le Maroc doit cesser une bonne fois pour toutes ses « approches annexionnistes » en ce qui concerne Sebta et Melilla, deux villes, dit-il, qui « n’appartiennent pas à ce pays« , le Maroc.
    C’est le porte-parole de l’exécutif local, Daniel Conesa, qui l’a déclaré hier après avoir entendu le chef du gouvernement marocain, Abdelilah Benkirane, manifester que « l’avenir fera justice au Maroc » ce qui concerne le Sahara et les terres occupées de Sebta et Melilla.
    « Il faudrait bien qu’un jour le Maroc abandonne cette position parce qu’il sait bien qu’elle ne mène nul part« , a argumenté le porte-parole du gouvernement de Melilla. Selon lui, le gouvernement marocain connait « parfaitement » la position du gouvernement espagnol à ce sujet.
    Maintenant que Mariano Rajoy, qui est le patron de l’exécutif espagnol et du PP, est devenu notre ami, il faudrait lui demander de fermer le bec au gouvernement de Melilla.
    Abdellatif Gueznaya
    Demain, 2/1/2012
  • El Othmani remet à Clinton un compte-rendu sur sa visite à Alger

    • La secrétaire d’Etat américaine, Hillary Clinton, a eu un entretien téléphonique avec son homologue marocain,Saad Eddine Othmani,au lendemain de la visite de ce dernier en Algérie, a-t-on appris aujourd’hui auprès de source officielle.
    • « Un entretien téléphonique entre Mme Clinton et M. Othmani a bien eu lieu avant-hier. Cette dernière l’a félicité après sa visite en Algérie », a déclaré le ministre marocain de la Communication, Mustapha Khelfi. M. Othmani a effectué en début de semaine une visite en Algérie, la première d’un chef de la diplomatie marocaine à Alger depuis 2003,pour ouvrir un nouveau chapitre des difficiles relations entre les deux pays. Un haut responsable du ministère marocain des Affaires étrangères a par ailleurs indiqué à l’AFP qu’au cours de cet entretien Clinton avait déclaré à son homologue marocain qu’elle comptait visiter le royaume dans les prochains mois. « L’entretien a porté surtout sur les relations entre les deux voisins. Les Américains tiennent apparemment au renforcement de ces relations », a précisé le responsable marocain.
    • Au cours de sa visite, M. Othmani a également appelé à la relance de l’Union du Maghreb arabe UMA -Algérie-Maroc-Tunisie-Libye-Mauritanie, créée en 1989 mais en panne depuis 1994, et qui doit se réunir vers le 17 février à Rabat.

    Ennahar, 28/1/2012
  • Ouverture frontières Maroc-Algérie : En mai le sésame ?

    La réouverture de la frontière algéro-marocaine fermée depuis 1994 devrait intervenir en mai prochain, nous annonce-t-on au lendemain de la visite du ministre marocain des Affaires étrangères et de la Coopération, M. Saâd-Eddine El Othmani.

    Le gouvernement de la RADP «a entamé les préparatifs techniques en vue d’une réouverture prochaine de la frontière terrestre avec le Maroc», nous dit TSA citant des sources concordantes. Pour cette fois, M. Amar Belani s’est refusé à tout commentaire sur le sujet. Dire qu’il n’en est rien c’est offrir du grain à moudre aux amis qui veulent notre bien. Dire le contraire c’est… trop sur l’Algérie. Donc il valait mieux faire la carpe : «El foum el mezmoum ma teddoukhlou dhebbana», dit-on. Et puis cela doublerait probablement la satisfaction algéro-marocaine si la réouverture se faisait par exemple la veille d’un 13 mai, au lendemain de la compétition des législatives chez nous. Cela compensera la blague qu’on compte faire en toute sportivité aux cyclistes marocains puisque TSA nous dit qu’on maintiendra fermée la frontière alors que sa réouverture était prévue pour le temps de la compétition cycliste. Un geste amical sur lequel personne ne trouvera à redire. Donc le 1er avril on n’ouvrira pas la frontière à des sportifs comme annoncé mais on compte le faire plus tard sans que cela, soit annoncé. N’est-ce pas désorientant ? Pour argumenter leurs affirmations sur une soi-disant ouverture de la frontière en mai, les «sources concordantes» de TSA font état de préparatifs de la DGSN à cet effet. Mais n’est-il pas plus plausible de penser tout simplement que les préparatifs concernent le passage des cyclistes plutôt qu’une réouverture durable de la frontière, acte dont les ministres des deux pays se disputeraient la primeur de l’annonce ? La malheureuse question de la frontière n’est-elle pas assez sensible, assez importante pour les deux peuples pour qu’on prenne le risque d’en rajouter gratuitement aux illusions algéro-marocaines ? En Algérie comme au Maroc, personne ne veut se précipiter et tous veulent avancer à pas sûrs. Pourquoi emballer le moteur ?

    Mohamed Zaaf
    mohamed_zaaf@yahoo.fr

    Le Jeune Indépendant, 28/1/2012

  • Boko Haram, Aqmi et les armes libyennes : Les craintes de l’Onu

    La guerre civile en Libye aurait permis à des groupes armés africains tels que Boko Haram et Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) d’accéder à de vastes caches d’armes, selon un rapport de l’Onu publié jeudi.
    Selon ce document, qui analyse l’impact de la guerre civile en Libye sur les pays du Sahel, les autorités de certains pays estiment que la secte islamiste Boko Haram, responsable de la mort de 500 personnes en 2011 et de plus de 250 autres cette année au Nigeria, entretient des liens de plus en plus étroits avec Aqmi. Le Conseil de sécurité de l’Onu discutera jeudi soir du rapport rédigé par une équipe d’évaluation de l’Onu, après enquête auprès des responsables des différents pays. « Les gouvernements des Etats visités estiment que malgré les efforts mis en œuvre pour contrôler leurs frontières, de vastes quantités d’armes et de munitions issues des stocks libyens parviennent à entrer illégalement au Sahel », écrivent les auteurs.
    « Certaines de ces armes pourraient être cachées dans le désert et vendues à des groupes terroristes comme Al Qaïda au Maghreb islamique, Boko Haram ou d’autres organisations criminelles. »

    Boko Haram s’étend hors du Nigeria

    Les armes évoquées par le rapport sont des « lance-grenades, des mitrailleuses avec visée anti-aérienne, des fusils automatiques, des munitions, des grenades, des explosifs, ainsi que de l’artillerie légère anti-aérienne montée sur véhicule ». Certains pays estiment que ces armes ont été livrées clandestinement par d’anciens combattants de Libye, soldats de l’armée et mercenaires à la solde de Mouammar Kadhafi.
    « Le Nigeria n’est pas le seul pays à s’inquiéter des activités de Boko Haram sur son territoire. Des responsables du Niger ont également affirmé à l’équipe onusienne que Boko Haram avait apparemment des liens avec Al Qaïda, qu’elle « répandait déjà ses idées et sa propagande et avait réussi dans certains cas à obtenir la fermeture d’écoles publiques ». « Même si Boko Haram a concentré ses attaques terroristes sur le Nigeria, sept de ses membres ont été arrêtés alors qu’ils se déplaçaient entre le Niger et le Mali en possession de manuels sur la fabrication d’explosifs, de brochures de propagande, ainsi que de contacts de membres d’Aqmi qu’ils devaient prétendument rencontrer », affirme le rapport.

    Nigeria : Un Allemand kidnappé près de Kano

    Un ingénieur allemand a été enlevé près de Kano, deuxième ville du Nigeria à nouveau secouée jeudi par une explosion, moins d’une semaine après une série d’attaques revendiquée par un groupe islamiste qui ont fait 185 morts. Des ravisseurs en voiture ont enlevé dans la matinée Edgar Raupach, ingénieur travaillant pour la société de construction nigériane Dantata et Sawoe, a indiqué à l’AFP un porte-parole de la police, Magaji Majia.
    « Ils l’ont menotté et mis dans le coffre avant de filer à grande vitesse », a-t-il poursuivi. Les ravisseurs, dont il a dit ignorer l’identité, n’ont pas contacté la police, a ajouté le porte-parole. Un responsable de l’ambassade d’Allemagne au Nigeria a déclaré que son équipe était en train de vérifier les déclarations de la police. « Le ministrère des Affaires étrangères et l’ambassade d’Allemagne travaillent très dur » sur cette affaire, a déclaré ce responsable sous couvert d’anonymat.
     
    Agences
  • 3Le Maroc ne veut pas de solution mais fait l’objet de pressions étrangères » (Abdelaziz Rahabi)

    Quels sont les facteurs qui ont poussé à un rapprochement entre l’Algérie et le Maroc ?

    Il y a au moins trois facteurs principaux, premièrement les changements dans la région, sur le plan diplomatique l’Algérie a noté une sorte de déséquilibre régional après la chute des régimes tunisiens et libyens, donc après des frontières fermés avec le Maroc il y a une menace frontalière avec la Libye. Du pont de vue géostratégique l’Algérie est dans une situation peu enviable qu’elle n’a pas vécue depuis l’indépendance, quant au deuxième facteur c’est le changement de gouvernement au Maroc et l’arrivée des islamistes au pouvoir, et la visite d’El Othmani en Algérie est intervenue à leur demande ce qui pourrait ouvrir une nouvelle page dans les relations. Le troisième facteur est les pressions permanentes de la France et des Etats-Unis sur l’Algérie pour un rapprochement avec le Maroc.

    Il était clair dans la visite de Saad-Eddine El Othmani en Algérie l’existence d’un discours mesuré des deux parties, pourquoi ?

    Du coté de l’Algérie il y a une nouvelle approche qui consiste à proposer une solution globale contre une normalisation complète, une solution globale est ce qui fait que les choses sont mesurées, parce que pour l’Algérie cela concerne plusieurs sujets, que le Maroc reconnaisse officiellement les frontières algéro-marocaines parce que l’Algérie à ratifie la convention de 1972 ce que le Maroc n’a à ce jour pas fait, et le dossier d’indemnisation des algériens dont les terres ont été nationalisées par les autorités marocaines en violation d’une convention bilatérales entre les deux pays qui stipule que les des ressortissants algériens en cas de nationalisation sont traités comme les marocains. Je ne vois personnellement aucune volonté chez les marocains de parvenir à une solution, notamment le dossier du Sahara occidental mais il se base sur des pressions françaises et américaines et cela en définitive ne le servira pas en raison de la sensibilité de l’Algérie sur la notion de « souveraineté », et il est connu que la France et les Etats-Unis font pression sur pour une normalisation avec le Maroc lors de tous les rencontres, et le poids de cette pression donne l’impression qu’ils ne sont pas impartiaux.

    Mais les marocains disent le contraire et prétendent que c’est l’Algérie qui ne veut pas de solution ?

    Le problème est que les responsables au Maroc ne communiquent pas aux médias occidentaux et aux partenaires les vraies visions de leurs pays, les élites politiques et économiques au Maroc sont des élites pragmatiques qui cherchent une intégration avec l’occident et un commerce avec l’Algérie, quant aux élites algériennes leur discours est philosophique, historiques et sentimental passé, c’est pour cela que je m’attends toujours à une normalisation lente parce que je ne crois pas aux solutions superficielles en diplomatie, ce qui signifie que tant que les dossiers de discordes fondamentaux continueront les relations resteront instables.

    El Khabar, 27/1/2012

  • Les répercussions du conflit Saharien sur les relations bilatérales sont plus graves que ce qu’imaginent les occidentaux

    Le ministre délégué chargée des affaires maghrébines, M. Abdelkader Messahel, a écarté le fiat que les relations algéro-marocaines soient soumises à des pressions occidentales, à la lumière du rapprochement entre les deux pays. Il a qualifié la volonté de normalisation des relations avec Rabat, et la relance de l’Union Maghrébine, de « question souveraine ». Toutefois, cette déclaration ne peut pas écarter la volonté des occidentaux de parvenir à un rapprochement entre les deux pays.

    Dans ce cadre, il est utile de rappeler la visite du ministre Allemand des affaires étrangères, à Rabat, le mois de mai dernier, où il appelé Alger et Rabat à éviter que les conflits du passé puisse faire obstacle à l’avenir du Maghreb Arabe. Le ministre Allemand des Affaires étrangères a, alors, déclaré que pour Berlin, la plus grande puissance économique en Europe, la réouverture des frontières entre l’Algérie et le Maroc est une question cruciale et basée sur un intérêt économique, considérant l’Algérie et le Maroc un marché représentant plus de 70 millions de consommateurs.

    Contrairement aux Allemands, les français exercent une pression permanente, depuis deux ans, pour parvenir à un rapprochement entre les deux plus grands pays de la région, selon des considérations politiques. La priorité des Français, c’est de régler le conflit du Sahara Occidental, puisqu’ils pensent que le règlement de ce dossier conduira à l’éclosion des relations bilatérales et dégèlera le projet du Maghreb Arabe. Les français come les Marocains, pensent que la vision de l’Algérie de la réouverture des frontières est « mineure ». De leur côté, les européens, à leur tête, les Français, exercent une pression sur les deux pays pour réaliser un projet d’union Maghrébine, qui servira de bloc politique et économique dans la rive sud de la Méditerranée. A l’instar des tentatives de 2010, à travers l’Union pour la Méditerranée, auquel l’instigateur du projet, M. Nicolas Sarkozy, a voulu associer l’Union Maghrébine.

    El Khabar, 2/1/2012

  • UA: un sommet marqué par «l’humiliation» de la crise libyenne

    par Kharroubi Habib 

    Le dossier libyen sera pour deux raisons au menu des travaux du sommet des chefs d’Etat et de gouvernement de l’Union africaine qui débutent à Addis-Abeba. Dans un premier temps, les participants vont devoir tirer les leçons de « l’humiliation » – le mot est du président en exercice de la commission de l’UA, Jean Ping – infligée à l’Union africaine par les grandes puissances sous la forme du rejet du plan de paix qu’elle a proposé en guise de résolution de cette crise libyenne. En deuxième lieu, pour tenter de trouver des réponses aux questions sécuritaires qui se posent à une bonne partie du continent après le pillage des arsenaux du Colonel Kadhafi et la dissémination des armes de guerre dans tous les pays voisins ou pas de la Libye.

    Sur le problème de la crise libyenne et des avanies essuyées par l’UA dans sa tentative avortée de jouer le rôle de médiatrice entre les protagonistes, de chaudes empoignades sont à prévoir à Addis-Abeba. L’humiliation de l’Union africaine a été facilitée parce que, si officiellement son plan de paix avait l’appui de tous ses pays membres, certains d’entre eux l’ont rendu caduc en donnant leur caution à la solution mise en œuvre dans les conditions discutables que l’on sait par ces grandes puissances. Il va falloir que les chefs d’Etat et de gouvernement africains conviennent d’en finir avec le double langage qui caractérise la voix du continent et donc que certains d’entre eux cessent de contredire les positions officielles de l’Union adoptées avec leur accord, en défendant celles émanant de puissances extra continentales. Ce double langage auquel certains Etats africains se livrent s’est vérifié dans d’autres crises ou affaires concernant le continent.

    Il en est de même, par exemple, concernant le conflit sahraoui. Dans celui-ci, officiellement, l’Union africaine reconnaît sans ambiguïté la légitimité de l’Etat sahraoui, représenté par le Polisario, et lui accorde le statut de membre de l’Union. Dans les faits, si le Maroc – qui a pour cette raison quitté l’OUA, ancêtre de l’UA – s’obstine à nier l’existence de cet Etat sahraoui et continue l’occupation de son territoire, c’est en partie parce qu’il bénéficie de la complicité diplomatique d’Etats africains qui appuient sa thèse annexionniste dans les forums et arènes internationaux. Il est temps par conséquent que les Etats africains rompent avec la pratique du double langage, s’ils veulent que leur Union soit prise au sérieux sur la scène internationale et que ses plans et initiatives n’aient pas à subir le discrédit de n’être pas expressifs d’une volonté africaine commune.

    C’est dans ce contexte international et continental – qui a valu à l’Union africaine l’humiliation de se voir signifier son inconsistance et sa faiblesse à s’imposer en tant qu’acteur agissant dans les conflits dont le continent africain est le théâtre -, que le sommet de ses chefs d’Etat et de gouvernement va devoir procéder à l’élection du nouveau président de sa commission exécutive, à choisir entre le sortant Jean Ping, qui brique sa propre succession, et sa compétitrice, la Sud-Africaine Nkhozazana Dlamini Zuma, représentante d’un pays qui a fait feu de tout bois pour faire accepter à la communauté internationale le plan de paix pour la Libye de l’Union africaine.

    A tort où a raison, Jean Ping essuye le reproche formulé contre lui par certains Etats membres d’avoir une part de responsabilité dans « l’affront et l’humiliation » subis par l’Union dans la crise libyenne. C’est dire que sa reconduction va faire débat au sommet, ce qui fait présager aux observateurs que le vote sera en l’occurrence très serré.

    Concernant la position qu’exprimera sur ce sujet l’Algérie, que représente au sommet son Premier ministre, il semble qu’elle sera celle du soutien à Jean Ping pour s’assurer la reconduction de son représentant, Ramtane Lamamra, au poste stratégique de Commissaire à la paix et à la sécurité.

    Le Quotidien d’Oran, 28/1/2012