Année : 2012

  • Le duel de la Commision de l’UA finit avec deux perdants

    Par Peter Fabricius

    Ainsi la bataille entre le ministre de l’Intérieur Nkosazana Dlamini-Zuma, et Jean Ping du Gabon pour la présidence de la Commission de l’Union Africaine s’est éventuellement terminée hier, extraordinairement, avec deux perdants.
    Après trois tours de scrutin, aucun des deux candidats ne pouvait rassembler les deux tiers des voix nécessaires auprès des dirigeants africains réunis pour le sommet de l’UA à Addis-Abeba. Des sources neutres disent que Ping a remporté 28-25 au premier tour, 27-26 dans le deuxième et 29-24 dans le troisième. Toutefois, une source sud-africaine a affirmé que c’était Dlamini-Zuma, qui l’aurait remporté au second tour 27-26.
    Le point crucial est qu’après le troisième tour, Mme Dlamini-Zuma, a dû se retirer. Ping, est entré alors dans une quatrième tour sans opposition; mais même dans ces conditions, il ne put s’attirer que 32 voix, à quatre voix des 36 dont il avait besoin pour la victoire.
    Donc aucun des deux candidats n’a gagné et une nouvelle élection, ouverte à des candidats fraîs, aura lieu lors du prochain sommet de l’UA, au Malawi, dans six mois.
    Il n’était pas clair hier si Mme Dlamini-Zuma et Ping pourraient être ou seraient en lice pour la nouvelle élection.
    Bien que leur candidat soit arrivé en deuxième position et du se retirer de la course, les délégués sud-africains au sommet ont chanté et dansé lorsque le résultat final a été annoncé.
    Pourquoi? Parce que, comme l’a expliqué un des leurs, leur objectif principal était de déloger Ping – qui pour l’Afrique du Sud, n’est qu’un «pion de l’Occident», qui fait le travail de l’Occident, en particulier de la France, l’ancienne puissance coloniale de son pays d’origine.
    «Le fait que Ping n’a pas pu avoir les deux tiers des voix au quatrième tour, même sans opposition, a été une sanction pour lui», a ajouté un heureux délégué sud-africain.
    Les Sud-Africains ont-ils simplement sauvé les meubles? Probablement, à un degré, car ils n’ont pas obtenu, du moins pour l’instant, l’opportunité de faire toutes ces bonnes choses que Dlamini-Zuma a promis de faire, comme l’amélioration de l’efficacité de la Commission de L’UA qui est plutôt moribonde, et la promotion des femmes de façon plus agressive.
    Pourtant, c’est une vérité considérable de dire que se débarrasser de Ping était un objectif majeur, sinon le premier objectif sud-africain.
    Car il était devenu évident au cours des dernières semaines que l’Afrique du Sud avait décidé de la candidature de Dlamini-Zuma, parce qu’elle estimait que l’UA avait été faible et trop prompte à exécuter les ordres de l’Occident, en particulier dans les crises en Côte-d’Ivoire et en Libye.
    Pretoria voulait que la Commission de l’UA soit beaucoup plus ferme sur la question de la souveraineté de l’Afrique dans ces deux crises, qu’elle s’opposa à l’appui de la France pour le challenger, Alassane Ouattara – à la force d’une intervention militaire – dans la guerre civile et après que le président sortant Laurent Gbagbo ait refusé d’accepter la défaite lors des élections présidentielle ivoirienne.
    L’Afrique du Sud, a également estimé que la Commission de l’UA n’avait pas agi assez fermement à propos du plan de paix de l’UA pour la Libye, au lieu permettre à l’OTAN de décider de l’issue en faveur des rebelles du Conseil National de Transition, là aussi par la force militaire.
    Mais si l’Afrique du Sud a atteint son but en faisant chuter Ping, le fait que Dlamini-Zuma ait aussi manqué de rassembler les deux tiers des voix, à l’inverse montre un manque de soutien de la majorité des pays africains, pour la vision de Pretoria au sujet des ingérences occidentales en Afrique .
    Jakkie Cilliers, directeur de l’Institute for Security Studies, qui était au sommet, fait valoir ce point.
    Il a noté que le président Jacob Zuma a fait campagne pour son candidat en grande partie sur la thèse que l’ANC, le mouvement de libération le plus ancien et le fort d’Afrique qui célèbre son centenaire, avait libéré l’Afrique du Sud, et maintenant cette ANC devrait libérer le reste de l’Afrique des interférences néocoloniales. Mais, tout au plus, 27 pays Africains ont accepté cette ligne de pensée, laissant le continent profondément divisé, dit Cilliers.
    Il n’est peut-être pas tant que ça question, comme il se dit en Afrique du Sud, d’une difference entre les pays qui sont laquais de l’Occident, de ceux qui, comme l’Afrique du Sud, souhaitent affirmer l’indépendance de l’Afrique; mais plutôt entre ceux qui, comme l’ANC, ont encore un sentiment anti-occidental plutôt anachronique, une mentalité de mouvement de libération et ceux qui ont mis cela derrière eux et sont prêts à coopérer avec l’Occident, s’ils voient que le faire soit dans leurs meilleurs intérêts et ceux du continent.

    The Daily News, 31 Janvier 2012

    Lire l’article original en anglais

  • Le printemps d’Afrique Sub-saharienne pourrait partir du Sénégal

    Les nouvelles en provenance du Sénégal sont très préoccupantes. Des centaines de manifestants anti-Wade, le vieillissant président sénégalais, continuent de se rassembler tous les jours dans le centre de Dakar, pour exprimer leur mécontentement à propos de la candidature du vieux président qui à 86 ans. Diverses sources fiables indiquent qu’au moins 4 personnes ont trouvé la mort et les manifestations semblent se répandre à l’intérieur du pays depuis que deux manifestants aient été tués par les forces de sécurités gouvernementales à Podor, une ville située dans la partie nord du pays. Il semble que, tout comme dans les pays arabes l’année dernière, les présidents africains qui tentent de s’accrocher au pouvoir contre la volonté de leur population, en manipulant la constitution et le système judiciaire, pourraient risquer les mêmes rébellions populaires qui ont renversé les dictateurs arabes. Peut-être que le Sénégal va montrer la voie.

    En principe, les gens devraient se réunir dans les rues du Sénégal et ses places publiques pour entendre les discours de campagne en vue des élections présidentielles qui sont prévues pour le 26 Février. Toutefois, ces jours-ci, ils ne sont pas à l’écoute des candidats parce que les manifestants sont occupés à démontrer leur mécontentement face à une décision de la cour constitutionnelle qui a décrété que Me Abdoulaye Wade, le président sortant qui a déjà régné pendant 12 ans, pourrait se présenter à la prochaine élection en dépit d’être âgé de 86 ans. Soit dit en passant, l’espérance de vie au Sénégal est de seulement 59 ans. L’aspect le plus problématique de la candidature de Wade est qu’il termine son second qui aurait du être son dernier mandat. Mais la cour constitutionnelle a statué que la limite de deux mandats qui est mandatée par cette constitution ne s’appliquait pas à Wade, parce que cette disposition a été introduite alors que Wade était déjà en fonction. L’ironie est que la règle de la limitation des mandats a été inscrite dans la constitution par Wade lui-même. C’est à cause de cette logique tordue qu’une colère publique s’est emparée de la rue sénégalaise et est en ce moment aux prises avec la police anti-émeute.

    L’entêtement d’Abdoulaye Wade, qui est déterminé de continuer à gouverner malgré le fait que les populations veulent qu’il s’en aille, pourraient très bien inaugurer le premier exemple d’un « printemps » d’Afrique sub-saharienne. Il semble que ces dirigeants pensent que leur pays ne pourrait pas continuer à exister s’ils n’étaient pas au pouvoir. La partie intéressante est que Wade a également d’essayé de positionner son fils en successeur comme on l’a vu au Togo et au Gabon, d’autres pays francophones. Mais les populations africaines sont de plus en plus matures, même celles des pays francophones, comme cela est clairement évidente au Sénégal en ce moment. Il y a donc une possibilité réelle qui voudrait que si le peuple sénégalais pouvait arrêter le fou projet monarchique de Wade, d’autres dirigeants, comme les despotes d’autres pays africains pourraient être confrontés à leur propre «printemps africain». La leçon d’un tel développement serait qu’à la fin, ceux qui refusent d’accepter la volonté et les désirs populaires, ceux qui voudraient continuer à maltraiter et ne pas tenir compte de leur propre population pour le bénéfice de leurs petits clans, seraient confrontés aux mêmes types de soulèvements rapides dont ont été témoins certains pays du monde arabe.

    Des gens comme les Bongo ou les Wade, qui sans vergogne manipulent les cours constitutionnelles et judiciaires afin d’usurper ou étendre leurs pouvoirs, sont si arrogants qu’ils n’ont jamais imaginés que les populations auraient un jour le dernier monde. A titre d’exemple, la cour de Wade a également décidé que Youssou N’Dour, le musicien le plus célèbre du Sénégal, ne pouvait pas se présenter à l’élection parce que cette cour ne pouvait pas identifier l’ensemble des signatures de ses partisans sur sa pétition. C’est absolument ridicule quand tout le monde sait que, en particulier les gabonais, Ali Bongo a été autorisé à devenir président du Gabon en dépit d’un CV clairement frauduleux, un acte de naissance frauduleux, une biographie frauduleuse et enfin une élection frauduleuse.

    Contrairement au Gabon, le Sénégal est reconnu comme une démocratie solide, mais Wade est certainement en train de mettre ce statut en grand danger. Au Gabon, il y a un mouvement appelé «Ça Suffit Comme Ça » qui travaille pour un changement dans le pays, au Sénégal, le mouvement contre Wade est appelé « Y’en a marre ». Lentement mais sûrement, les populations africaines sont de plus en plus prêtes à confronter ces régimes arrogants, condescendants et paternalistes qui les asservissent. Si le peuple sénégalais montrait la voie, serait-il suivi d’autres populations africaines?

    Le Gabon Ennervant, 3/2/2012

  • Conférence de l’EUCOCO à Seville les 3, 4 et 5 février 2012

    La Conférence Européenne de Coordination du Soutien au Peuple Sahraoui (EUCOCO) est organisé chaque année depuis le début du conflit sahraoui.
    Il rassemble des représentants des comités et des associations d’autorités locales et régionales, des plusieurs ONG, syndicats, organisations bénévoles et intergroupes parlementaires, tant sur ​​les marchés européens et régionaux, qui agissent pour la juste cause de la liberté et le droit à l’autodétermination du peuple sahraoui qui résiste depuis 37 ans.
    Représentants du gouvernement sahraoui au plus haut niveau participent à la Conférence, généralement le président de la RASD, et différents membres de son gouvernement, ainsi que les représentants du Sahara Occidental du Front Polisario dans les différents pays européens.
    Des récents conférences ont eu lieu au Mans (2010), Barcelone (2009) Roma (2008), Valence (2007). Pendant la dernière conférence à Mans l’année passée on a décidé retourner en Espagne et à Séville, la capitale de l’Andalousie.
    Changement de date pour la 37ème EUCOCO à Février 2012
    Pour des raisons de crise politique et économique en Espagne, le gouvernement a décidé d’avancer les élections générales du Parlement national au 20 Novembre 2011, le jour de la clôture de l’EUCOCO. Par conséquent, l’organisation de la conférence s’a vue obligée à déporter la date au mois de Février 2012, les jours 3, 4 et 5.
  • Conferencia de EUCOCO en Sevilla el 3, 4 y 5 de Febrero 2012

    Andalucía (España), y la ciudad de Sevilla, se alegran una vez mas, de acogerles en la celebración de la 37 Conferencia Europea de Coordinación del Apoyo al Pueblo Saharaui (EUCOCO).
    Celebrar esta Conferencia en España y en especial en Andalucía, a solo 15 kilómetros de Marruecos, tiene trascendental importancia, tal y como se manifestó también en Sevilla en el año 2001, puesto que nuestros medios de comunicación se ven y se escuchan en las ciudades del norte marroquí y nuestros gobiernos del Estado y de la Región, son amigos del rey y del reino de Marruecos y están implicados en la resolución o la ausencia de resolución de este conflicto.
    La provincia de Sevilla está hermanada con Dajla desde 2001 y desde 2010 el Ayuntamiento de la ciudad esta hermanado con Tifariti, en los territorios liberados del Sahara Occidental.
    Cada año es importante este encuentro para continuar reflexionando sobre nuestra coordinación, para así promover fórmulas más adecuadas para dirigirse a la Comunidad Internacional y en especial a la Unión Europea y a las Naciones Unidas a que establezcan gestiones de firmeza con relación a Marruecos para la aplicación del derecho a la autodeterminación del pueblo saharaui.
    Pero será también la situación en los territorios ocupados la de todos los defensores de los derechos humanos, de sus familias, cada día sometidos al arbitrario de una potencia de ocupación, la que estará en el centro de nuestras discusiones y resoluciones. Respecto de los derechos humanos, respecto de la protección de recursos naturales. Todos estos temas están en el centro de nuestras movilizaciones con las asociaciones saharauis y el Frente Polisario. Requieren una gran atención para tener más influencia en las decisiones europeas y de la ONU.
    Por tanto esta conferencia debe reunir la mayoría de participantes: los que militan en Europa en los comités y asociaciones de apoyo, los políticos europeos y personalidades de otros continentes, en especial de África y América. Para que su éxito contribuya a ensanchar el conocimiento sobre el pueblo saharaui y todos los aspectos de su lucha. Para que presionen sobre las apreciaciones que las autoridades de la UE y de las Naciones Unidas tienen sobre ello habitualmente.
    Es urgente que la UE y España transformen sus perspectivas en el Magreb y permitan la edificación de un Magreb de los pueblos, con un Sahara libre e independiente.
  • Partez, monsieur Wade !

    Toujours aussi surprenant et inexaplicable d’un point de vue humain et, pourtant, si prévisible politiquement, l’attachement morbide au pouvoir de la part de la majorité des gouvernants des pays sous-développés, malgré les cris de ras-le-bol des peuples, a quelque chose d’insupportable et, après coup, de si ironique. 
    Pourquoi insupportable ? Parce que tout simplement le fait de s’agripper désespérément à une position qui n’est plus historiquement vivable en dépit d’une réalité régionale qui démontre l’inanité d’une telle résistance, tient du suicide et d’une psychopathologie contagieuse qui semble avoir atteint bon nombre de chefs d’Etat, y compris ceux nés des indépendances. Abdullah Wade qui, présomptueusement, et en même temps pour établir la distanciation vis-à-vis de ce qui se passait en Libye, a joué les Moubarak à sa manière en recommandant au défunt Kadhafi de se retirer du pouvoir, est aujourd’hui dans la posture de ce même Kadhafi, incapable de considérer la portée historique, après coup, des propos qu’il a tenus à l’adresse de son homologue libyen. Le «il y en a marre !», scandé par les manifestants opposants au pouvoir de Wade et tenant rancœur à celui-ci pour avoir voulu faire hériter la présidence et le Sénégal à son fils Karim avec qui, sans surprise aucune, il partage le pouvoir, semble fonctionner pourtant comme le «dégage !» tunisien, et le «irhal !» égyptien. Abdullah Wade a eu 20 ans en 1946 et il semble incapable de comprendre cette génération sénégalaise du XXIe siècle qui ne veut plus voir à la tête du pays un véritable anachronisme vivant. Mais comme tous les ancêtres qui refusent de se laisser mourir, Wade est encore décidé à voler la jeunesse des autres.
    FARES N.
  • La prison à ciel ouvert la plus grande au monde

    Ricardo Sánchez-Serra *
    Je ne peux pas comprendre comment la communauté internationale est insensible envers l’invasion du Sahara occidental par le Maroc – qui a déjà 37 ans- et qui permette la construction d’un mur qui enferme quelque 300.000 sahraouis.
    Ce mur militaire le plus long du monde, avec 2720 km, a été construit par le Maroc dans les années `80, avec les conseils français et le financement de l’Arabie saoudite. Pour vous donner une idée de son ampleur, l’autre mur de la honte, celui de Berlin, avait seulement 160 km.
    Le mur viole le droit international parce qu’il divise des familles, une nation, la Sahraouie, – et porte atteinte à l’intégrité territoriale- qui esst sooutenue par des centaines de résolutions de l’Assemblée Générale des Nations unies, la Résolution 1514 sur la décolonisation, la Cour internationale de Justice de La Haye qui condamna les allégations de la Mauritanie et du Maroc sur le territoire, soulignant : « le Sahara occidental n’a aucun lien de souveraineté avec le Maroc ou la Mauritanie. Par conséquent, le droit à l’autodétermination doit être appliqué. 
    Toutes les décisions doivent être respectées
    Il est extrêmement grave que la communauté internationale ne fasse pas respecter cette décision de la Cour internationale de Justice à La Haye et que le Pérou n’en dise rien, surtout depuis la décision de la même Cour sur la délimitation maritime avec le Chili. Le Pérou agit comme les singes Kikazaru (sourds), Mizaru (aveugles) et Iwazaru (muets). Après, il ne faut se plaindre et allez pleurer sur la rivière.
    Le mur sépare les deux tiers du territoire que le Maroc occupe, et dans un autre tiers, celui libéré, les réfugiés sahraouis se sont installés sous le drapeau de la République arabe sahraouie démocratique, reconnue par plus de 80 Etats. Par contre, aucun pays ne reconnaît l’invasion du Sahara occidental par le Maroc.
    Le mur en question est entouré par cinq millions de mines marocaines. C’est un mur de terre et de pierres d’environ 2,5 mètres de haut et avec un système complexe de fossés antichars et de barbelés, des bunkers de munitions ainsi que l’artillerie anti-aérienne et des radars. Il dépasse même la frontière avec la Mauritanie.Il est surveillé par plus de 130 000 soldats et son maintenance coûte 2.000.000 € par jour.
    À cet égard, l’intellectuel Uruguayen Eduardo Galeano avait écrit : « Pourquoi il ya des murs si sonnants et d’autres si muets? Est-ce à cause des murs de l’incommunication que les gros médias construisent tous les jours? », se demande l’intellectuel.
    Le Mur de la Honte est le symbole de l’occupation militaire marocaine et l’indifférence de l’ONU.
    Attention au Maroc
    Je dois dénoncer que la politique marocaine est de faire taire tout journaliste qui écrit sur ce sujet. Ils arrivent chez le directeur du médias, chez l’employeur, ils font du chantage aux gouvernements, ils invitent au Maroc à des dizaines de congressistes, journalistes, intellectuels, politiciens : ils achètent des consciences afin que les gens ne connaissent pas leurs méfaits contre le peuple du Sahara occidental.
    Comme dicté par le proverbe sahraoui: «Parle à celui qui comprend tes paroles ». A bon entendeur, quelques mots … Avec la vérité, je n’offense pas et je ne crains rien.
    * Journaliste, analyste international. Membre de la presse étrangère. 
    Courriel: sanchez-serra9416@hotmail.com 
    APORREA, 31/1/2012
  • Obsèques du journaliste Mohamed Zaâf

    C’est aujourd’hui qu’a été enterré notre confrère Mohamed Zaâf, chroniqueur au journal Le jeune Indépendant, au cimetière El Kettar à Alger. Accompagnée de son domicile vers sa dernière demeure, par sa famille, de nombreux amis et journalistes, de l’équipe de la rédaction, sa dépouille a été recouverte de l’emblème national. On aura noté la diligence des agents de la protection civile qui l’ont transporté vers le cimetière. Un geste symbolique par lequel la tutelle des secouristes a voulu rendre hommage au patriote disparu. 
    Pour rappel, le défunt a été terrassé par un arrêt cardiaque mardi en milieu de journée, non loin de la maison de la Presse où il professait depuis les années 1990. De nombreux messages de soutien à la famille et à la direction de son journal affluent vers la rédaction en guise de reconnaissance à l’endroit d’un journaliste engagé pour l’Algérie et pour les causes justes, nous ont indiqué ses collègues profondément touchés. La veillée du troisième jour aura lieu au domicile familial ce vendredi. 
  • Sénégal : Le « Y en a marre » se referme sur Wade

    En quatre jours, les manifestations contre la candidature d’Abdoulaye Wade à l’élection présidentielle du 26 février ont fait 6 morts. Les violences ont embrasé plusieurs villes du Sénégal et le quitus que le chef de l’Etat sortant a reçu du Conseil constitutionnel, pour briguer un troisième mandat jugé illégal par l’opposition, ouvre aujourd’hui la porte à tous les dangers. 
    La principale faiblesse des processus démocratiques en Afrique est en passe de déstabiliser le Sénégal. Comme au Togo, en Côte d’Ivoire ou en RD Congo récemment, la présidentielle est arrivée dans une des «démocraties modèles» du continent pour creuser des lignes de fractures qui poussent le pays vers un précipice aux profondeurs encore insoupçonnées. 
    Depuis deux ans que la candidature du président Wade pour un troisième est contestée par l’opposition, parce que jugée anticonstitutionnelle, l’escalade est allée crescendo dans la défiance populaire. Une défiance qui a explosé le 27 janvier dernier, quand le Conseil constitutionnel a donné son quitus au président sortant pour lui permettre de participer à l’élection présidentielle du 26 février prochain. Des manifestations survenues après un rassemblement de l’opposition à Dakar ont fait un mort parmi les forces de sécurité. Et depuis le 29 février que la même institution a débouté l’opposition de ses recours contre cette candidature, on semble avoir franchi le point du non-retour. 
    Désormais, c’est dans la confrontation violente que les antagonismes qui ont longtemps divisé le pouvoir et l’opposition sénégalaise semblent destinés à trouver leurs solutions. Les images que projette le Sénégal renvoient aux dynamiques insurrectionnelles qui ont fait vaciller ou chuter des régimes dictatoriaux et anti-populaires en Afrique. Le «Wade dégage» s’affiche comme le «Ben Ali dégage» d’il y a juste un an. Et un des systèmes jugés parmi les plus démocratiques sur le continent, naguère cité en référence, vacille. Le pouvoir n’est certes pas dans la rue, les dernières soupapes n’ont pas sauté et il ne flotte guère dans les airs les parfums d’une alternative révolutionnaire. Mais il est certain que le Sénégal est loin de vivre juste une simple jacquerie et que la situation actuelle accouchera d’un nouvel ordre. C’est son ampleur et ses contours qui tardent à se dessiner, les acteurs étant plus porteurs de mots d’ordre de changement que de tendances vers une véritable rupture systémique.
    Sur la recevabilité de la candidature de Wade, les débats ont charrié depuis deux ans toutes les passions intellectuelles. C’est en s’appuyant sur l’interprétation d’un texte de la Constitution assez flou dans sa rédaction que le chef de l’Etat sénégalais s’est inscrit dans la logique de s’accrocher au pouvoir. Mais l’imprécision du texte dont il a été l’inspirateur en 2001, un an après son arrivée au pouvoir, n’est pas assez énorme pour cacher la forfaiture (1). La posture adoptée par Wade résiste même difficilement à la morale de la parole donnée. Car après son élection pour un deuxième mandat, en 2007, c’est lui-même qui disait, au regard des mêmes dispositions constitutionnelles aujourd’hui invoquées, qu’il était arrivé au terme de son parcours. Pour avoir «blindé» la Constitution, affirmait-il, il ne lui était plus possible de postuler à un troisième mandat. 
    Dans la tête du président sénégalais germait alors l’idée d’une dévolution monarchique du pouvoir, après qu’il aura tiré sa révérence. Mais l’échec de son fils Karim à se positionner comme un héritier en puissance a grippé la machine. L’extraordinaire étendue de ses responsabilités dans la gestion des affaires de l’Etat (2) et l’intense marketing politique qui l’accompagnent n’ont jamais suffi à lui donner la légitimité politique nécessaire. 
    Après cet échec à réaliser ce que feu Omar Bongo a pu faire pour son fils, ou Eyadema pour le sien, Wade a vu les alternatives de succession sécurisée se déliter autour de lui. Dans le Parti démocratique sénégalais (PDS) qu’il dirige, aucun leader de grande stature n’a pu émerger sous sa pesante ombre tutélaire. Ecrasant de personnalité et d’autorité, rasant les têtes aptes à émerger, il a castré les ambitions qui pouvaient s’affirmer et inhibé les capacités à même de s’exprimer sur le terrain politique. Des révoltés s’en sont allés grandir ailleurs, (3) qui se positionnent aujourd’hui en adversaires. Les alliés qui ont eu à se fédérer autour de son parti, et de sa personne en particulier, ne pèsent pas lourd dans la mobilisation politique.
    A 86 ans, Wade cherche donc un autre mandat de cinq ans comme un boxeur se lance dans le combat de trop. Car, pour lui, quitter le pouvoir sans laisser une continuité sécurisée revient à ouvrir une boîte de Pandore. Les douze ans du régime de l’alternance qu’il a conduits ont été un long règne de mal gouvernance, de prédation des biens publics, de perversion des mœurs politiques, d’enrichissements rapides et injustifiables tels que les scandales qui couvent derrière les rideaux de la République épargneront peu de têtes. Le syndrome est si profond dans les allées du pouvoir qu’un ministre s’est laissé allé à dire publiquement, en substance : «Si nous perdons le pouvoir, nous irons tous en prison.» Karim Wade, au regard des dossiers importants qu’il a eu à gérer sans jamais en rendre compte, fait partie de ceux qui sont le plus attendus au tournant des «explications devant l’histoire».
    Las de voir son fils peiner à s’imposer sur le terrain politique, Me Wade avait cherché la parade dans une énième manipulation de la Constitution, avec le projet d’une vice-présidence taillée sur mesure pour ouvrir les portes du pouvoir à Karim. C’est là que commença à souffler le vent de la révolte. Le 23 juin 2011 où l’Assemblée nationale devait voter le projet de loi y afférant, une manifestation organisée par l’opposition devant le siège du Parlement fit vaciller la République. Des émeutes inédites par leur ampleur et par l’intensité des confrontations avec les forces de sécurité installèrent Dakar dans un chaos inédit. Le soir tombant, alors que se dessinait une nuit incertaine, le président Wade fit retirer son projet de loi.
    Deux acquis politiques émergeront de cette journée décisive. D’abord la naissance du M23 (Mouvement du 23 juin) qui fédère les partis d’opposition et les organisations de la société civile. Ensuite la confirmation de Y en a marre, un mouvement de contestation lancée par des rappeurs, comme une force dynamique et représentative d’un ras-le-bol qui va au-delà des jeunes marqués par les incertitudes d’un avenir à construire, pour embraser de larges couches de la société. L’objectif de Y en a marre était de promouvoir un «Nouveau Type de Sénégalais» (NTS). Le visage de ce dernier s’est exposé à la face du monde ce 23 juin 2011, au terme d’un accouchement violent mais salvateur.
    Aujourd’hui le M23 cristallise la contestation radicale d’une troisième candidature à la présidentielle pour Wade. Les manifestations pacifiques auxquelles elle avait appelé le 27 février à Dakar, et qui avaient fini par dégénérer (mort d’un policier), se sont propagées à l’intérieur du pays comme une ligne de feu, embrasant plusieurs villes. Elles se sont poursuivies les jours suivants, occasionnant deux morts à Podor, ville du nord d’u Sénégal. Le 31 janvier, le M23 a encore sonné l’appel à converger vers un lieu de rassemblement qui commence à devenir emblématique : la place de l’Obélisque. Les affrontements qui ont suivi ont fait 2 autres morts, portant le total à 5 décès au moins.
    La force de ce mouvement contestataire qui se structure depuis plusieurs mois tient au fait qu’elle dépasse les chapelles politiques au sein de l’opposition, au fait qu’elle s’appuie sur des organisations à ancrage et à réseaux sociaux assez larges, de même qu’elle surfe sur une révolte populaire nourrie par la crise. Des segments représentatifs comme les syndicats y concourent, mobilisés qu’ils sont dans des grèves régulières qui en ajoutent à la dynamique contestataire. 
    Le défi, pour l’opposition sénégalaise, est de maintenir cette mobilisation. Avec la campagne électorale qui démarre le 5 février, les urgences peuvent se transférer ailleurs. Même opposés à la candidature de Wade qui se trouve déjà validée par le Conseil constitutionnel, certains partis sont dans la logique de participer à la présidentielle. Dès lors, le risque est de voir le point principal de la contestation actuelle devenir secondaire. Une fois lancées dans des initiatives solitaires de campagne électorale, les différentes formations qui fondent le M23 vont voir leurs solidarités se distendre ou se rompre. Ainsi les intérêts politiques sectoriels risquent de prendre le pas sur les convergences qui ont cimenté le mouvement. On a déjà vu les limites de l’unité d’action au sein de l’opposition sénégalaise, quand il s’est agi de chercher un candidat unique en direction de la présidentielle. Les ententes supposées prévisibles, du moins possibles, avaient volé en éclats.
    L’électoralisme risque ainsi de devenir la principale menace contre cette mobilisation. La fragilité du régime d’Abdoulaye Wade et l’impression d’être face à un régime arrivé en fin de cycle dopent les ambitions politiques des uns et des autres. Ils sont treize candidats à avoir vu leur dossier validé par le Conseil constitutionnel, pour faire face à Abdoulaye Wade, et l’unique point de convergence qu’ils ont est de vouloir empêcher la participation de ce dernier à l’élection. Mais il n’en existera sans doute aucun pour bouder la campagne et s’ancrer dans les formes actuelles de protestation. 
    Or la fragilité du régime de Wade s’accroît, aujourd’hui que Washington et Paris, les capitales occidentales les plus influentes, ont pris leurs distances. D’un côté comme de l’autre, les pressions se font douces ou insistantes, à des échelons plus ou moins élevés, pour pousser le président sénégalais à renoncer à briguer un troisième mandat. Le secrétaire d’Etat adjoint américain William Burns s’est prononcé dans ce sens à l’occasion du sommet de l’Union africaine à Addis Abeba, soulignant ainsi : «Nous sommes préoccupés par le fait que la décision du président Wade de solliciter un troisième mandat (…) pourrait mettre en péril la démocratie, le développement démocratique et la stabilité politique que le Sénégal a bâtis sur le continent au cours des décennies.» Du côté de Paris, le ministère f des Affaires étrangères a publié un communiqué pour se déclarer « extrêmement préoccupé par la mise en garde à vue des membres du M23 et notamment celle de son porte-parole, M. Alioune Tine, également président de la Rencontre africaine pour les droits de l’Homme (RADDHO) survenue samedi 28 janvier (NDLR : il a été libéré). Face aux multiples arrestations, la France rappelle son attachement au respect des procédures judiciaires et des droits de la défense. Nous condamnons, par principe, toute instrumentalisation de la justice à des fins politiques.»
    Instrumentalisation de la justice ? On peut même parler d’instrumentalisation des institutions dans leur ensemble. C’est un de pires maux de cette République qui se délite. Quelques semaines avant l’examen des dossiers des candidats à l’élection présidentielle, les membres du Conseil constitutionnel ont fait partie des bénéficiaires de largesses financières octroyées par le chef de l’Etat, avec une indemnité mensuelle de 5 millions de francs (environ 7600 euros), entre autres privilèges. Quels que puissent être les raisons ou les justifications de cette décision, c’était le mauvais cadeau au pire moment.
    NOTES
    1) L’ambiguïté au niveau de la Constitution tient en ces deux dispositions : «Article 27 :La durée du mandat du Président de la République est de sept ans. Le mandat est renouvelable une seule fois.
    Cette disposition ne peut être révisée que par une loi référendaire.
    Article 104 : Le Président de la République en fonction poursuit son mandat jusqu’à son terme.
    Toutes les autres dispositions de la présente Constitution lui sont applicables.»
    2) – Après avoir dirigé l’Agence de l’Oci chargé des grands travaux préparatoires aux travaux de l’Organisation de la conférence islamique en 1989, gérant des centaines de milliards de francs, il a ensuite nommé ministre de la Coopération internationale, des Transports Aériens, des Infrastructures et de l’Énergie 
    3 – Anciens Premiers ministres et personnes influentes du PDS, Idrissa Seck et Macky Sall dirigent des partis d’opposition parmi les plus représentatifs aujourd’hui. D’autres animent aussi des formations politiques de l’opposition.
    * Tidiane Kassé est rédacteur en chef de l’édition française de Pambazuka News 
    PAMBAZUKANEWS, 1/2/2012
  • El muro de la vergüenza marroquí

    Publicado en el semanario « el Poder », de Lima-Perú, Semana 30 de enero al 5 de febrero de 2012. Año III N. 194
    La cárcel al aire libre más grande del mundo
    Por Ricardo Sánchez-Serra*
    No puedo entender cómo la comunidad internacional es indolente ante la invasión de Marruecos al Sáhara Occidental –que ya tiene 37 años- y que permita la construcción de un muro que tiene presos a unos 300.000 saharauis.
    Ese muro militar más largo del mundo, tiene 2.720 kilómetros, fue construido por Marruecos en la década de los `80, con asesoramiento francés y el financiamiento de Arabia Saudita. Para que tengan una idea de lo extenso que es, el otro Muro de la Vergüenza, el de Berlín, tenía sólo 160 kilómetros.
    El muro atenta contra el Derecho Internacional porque divide a las familias, a una nación, la saharaui -y atenta contra la integridad territorial- a quien le da la razón cientos de resoluciones de la Asamblea General de la ONU, la Resolución 1514 de Descolonización, la Corte Internacional de Justicia de La Haya, que condenó las pretensiones de Mauritania y Marruecos sobre el territorio, diciendo: el Sáhara Occidental no tiene lazos de soberanía con Marruecos o Mauritania. Debe aplicarse, por tanto, el derecho de autodeterminación…
    Todos los fallos deben respetarse
    Es sumamente grave que la comunidad internacional no haga respetar ese fallo de la Corte Internacional de Justicia de La Haya y que el Perú no diga nada, más aún teniendo ad portas la sentencia de la misma corte con respecto a la delimitación marítima con Chile. El Perú está actuando como los monos Kikazaru (sordo), Mizaru (ciego) e Iwazaru (mudo). Después no nos quejemos y a llorar al río.
    El muro separa dos tercios del territorio –que ocupa Marruecos- y en otro tercio, el libre, se han instalado los refugiados saharauis bajo la bandera de la República Árabe Saharaui Democrática, Estado reconocido por más de 80 países. En cambio, ningún país del mundo reconoce la invasión de Marruecos al Sáhara Occidental.
    El muro de marras está rodeado por cinco millones de minas marroquíes. Es una pared de tierra y piedras de unos 2.5 metros de alto y tiene un complejo sistema de zanjas antitanque y alambres de púas, además de bunkers con pertrechos antiaéreos, sistema de artillería y radares. Incluso traspasa las fronteras con Mauritania. Es vigilado por más de 130.000 soldados y cuesta mantenerlo 2.000.000 de euros diarios.
    Al respecto, el intelectual uruguayo Eduardo Galeano escribió: “¿Por qué será que hay muros tan altisonantes y muros tan mudos? ¿Será por los muros de la incomunicación, que los grandes medios de comunicación construyen cada día?”, se pregunta el intelectual.
    Este Muro de la Vergüenza es el símbolo de la ocupación militar marroquí y de la indiferencia de la ONU. 
    Cuidado con Marruecos
    Debo denunciar que la política marroquí es silenciar a todo periodista que escriba sobre este tema. Acuden al director del medio, al empleador; chantajean a los gobiernos, invitan a Marruecos a decenas de congresistas, periodistas, intelectuales, políticos: compran conciencias con el fin de que los pueblos no se enteren de sus tropelías contra la nación saharaui. 
    Como señala un proverbio saharaui: « Háblale a quien comprenda tus palabras ». A buen entendedor, pocas palabras… Con la verdad, no ofendo ni temo.
    *Periodista, analista internacional. Miembro de la Prensa Extranjera. Email: sanchez-serra9416@hotmail.com
  • « El conflicto del Sahara Occidental, reflejo de las contradicciones y carencias del Derecho Internacional » (Soroeta Liceras, Juan)

    Ha transcurrido más de un cuarto de siglo desde que el Sahara Occidental fuera ocupado militarmente por Marruecos en evidente violación del Derecho Internacional, como las Naciones Unidas han denunciado. Si bien los intereses estratégicos de algunas potencias están del lado del país ocupante, el Derecho Internacional está del lado saharaui. Este libro analiza el proceso que apartó al pueblo saharaui de la senda seguida por la mayoría de los pueblos sometidos a la colonización europea, la autodeterminación, mirando no sólo hacia el pasado, sino también a los problemas actuales y al futuro desenlace del conflicto.
    Título:El conflicto del Sahara Occidental, reflejo de las contradicciones y carencias del Derecho Internacional
    Autor/a:Soroeta Liceras, Juan
    Páginas:370
    Idioma:Castellano
    Colección:Serie de Derecho
    Formato:Rústica
    Precio:19,83 €
    ISBN:978-84-8373-313-4
    Fecha de publicación:2001 (2ª edición)
    Editorial:Universidad del País Vasco
    KULTURKLIK, 31/1/2012