Mois : décembre 2012

  • Manœuvres autour de l’accord de pêche Maroc-UE

    Le retournement presque brutal de la conjoncture internationale défavorisant de plus en plus le Maroc au Sahara pousse ce dernier à vouloir conclure coûte que coûte un accord de pêche avec l’Union européenne, qui lui donnerait l’occasion de relancer la France et l’Espagne sur des positions basées sur ses points de vue, profitant d’une conjoncture de crise aigue qui touche l’Europe. Alors que le gouvernement de droite d’Espagne et surtout celui de la France de gauche expriment de plus en plus leur réserve par rapport à leur tradition de soutien infaillible au Maroc, le régime alaouite mène une offensive diplomatique sans égale pour relancer l’accord de pêche, bloqué par le Parlement européen il y a de cela un an, et qui lui permettra d’englober les eaux du Sahara occidental et donc d’asseoir sa légitimité sur un territoire disputé depuis 37 ans avec le Front Polisario. 
    Mais des pays expriment encore leurs réserves. Le Royaume-Uni continue d’appeler le Maroc à fournir des « preuves que le peuple du Sahara occidental bénéficie des retombées de l’accord de pêche conclu avec l’UE «, a déclaré le ministre britannique chargé du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord, Alistair Burt. M. Burt, qui répondait à une question écrite du député Paul Flynn, a fait part du soutien du Royaume-Uni aux efforts déployés par l’envoyé personnel du secrétaire général de l’ONU, Christopher Ross, visant à exhorter le Maroc et le Front Polisario à traiter la question de l’exploitation des ressources naturelles du Sahara occidental.
    Commentant la déclaration de M. Burt, le représentant du Font Polisario à Londres, Limam Mohamed Ali, a déclaré que des négociations sont en cours entre le Maroc et l’UE pour le renouvellement de l’accord de pêche qui a été rejeté par le Parlement européen, du fait qu’il ne respecte par le droit international.
    « Nous demandons tout simplement l’exclusion des eaux territoriales du Sahara occidental de cet accord, car il contribue au prolongement du conflit entre les deux parties «, a-t-il dit. 
    WSRW dénonce une «violation du droit international»
    Le pillage des ressources naturelles du Sahara est régulièrement dénoncé par la Western Sahara Resource Watch (WSRW), une association qui surveille les ressources naturelles de ce territoire. Cette association a reçu une subvention de l’organisation suédoise de solidarité avec le peuple sahraoui, de l’ordre de 65 700 couronnes suédoises (environ 7 500 euros) pour soutenir le travail de la WSRW en 2013 Son président, Erik Hagen, a affirmé qu’»en refusant de faire participer le peuple sahraoui aux négociations sur l’accord de pêche avec l’Union européenne (UE), le Maroc viole le droit international et sape les efforts de paix déployés par l’ONU «.
    Il a précisé que «le Maroc n’est pas en position de négocier avec l’UE sur l’accord de pêche, dans un territoire qui n’est pas marocain», indiquant par ailleurs que l’aide financière sera utilisée par WSRW pour tenter d’arrêter l’accord commercial entre le Maroc et l’UE qui couvre le territoire occupé du Sahara occidental». 
    Le PE avait bloqué le 14 décembre 2011 l’accord de pêche en vigueur depuis 2007 qui permettait à quelque 120 navires de pêche européens de pêcher dans les eaux du Sahara occidental en échange d’une contrepartie financière de l’UE de 36,1 millions d’euros annuels, et de redevances payées par les armateurs en fonction des captures.
  • Conflit du Sahara Occidental: propos sibyllins de François Hollande

    par Kharroubi Habib
    François Hollande a eu le mérite de condamner en termes forts et clairs le système colonial qui a infligé tant de souffrances aux peuples qui lui ont été soumis. Il se contredirait en refusant l’appui français à la cause du peuple sahraoui qui est l’un des rares sur la planète à vivre encore en l’état de colonisé. 
    Sur le dossier sahraoui qui a été au menu de ses entretiens avec le président Bouteflika lors de sa visite d’Etat en Algérie, Hollande a déclaré que son pays est pour un règlement du conflit dans le cadre des Nations unies, en précisant «l’ONU, rien que l’ONU et toutes les résolutions de l’ONU». Que faut-il déduire de son propos ? Que lui à l’Elysée la France qui vient de reconnaître que le système colonial est « injuste et brutal » va modifier sa position sur l’affaire sahraouie qui a empêché l’application des résolutions et du plan onusiens qui tous stipulent le droit à l’autodétermination pour les Sahraouis ? Cela peut paraître l’évidence, qu’il ne faut pas toutefois s’empresser de prendre pour une certitude. Cela d’autant que si par ses propos en Algérie sur le Sahara Occidental, François Hollande a semblé avoir suggéré que la France s’en tiendra désormais sur ce sujet aux seules décisions des Nations unies, son Premier ministre Jean Marc Ayraut qui s’es rendu au Maroc peu avant que lui n’entame son voyage en Algérie a fait entendre un tout autre son de cloche sur le même sujet. Aux Marocains, Ayraut a réitéré le soutien sans ambiguïté de la France à leur position qui s’éloigne totalement du plan de paix onusien. 
    La naïveté serait de croire que le Premier ministre de la France aurait en l’occurrence péché par ignorance de ce que François Hollande allait déclarer en Algérie. En fait, les deux hommes d’Etat français ont été dans un partage des rôles consistant à dire à leurs hôtes respectifs ce qu’ils voulaient entendre. Ayraut a donc rassuré les Marocains sur l’intangibilité du soutien français et Hollande a donné à penser aux Algériens qu’il partage avec eux le principe du règlement du conflit sahraoui dans le cadre des Nations unies. Les deux n’ont pas été en contradiction dans cet exercice. Il nous paraît évident que même avec François Hollande à l’Elysée, la France ne renoncera pas à son parti pris en faveur du Maroc sur la question sahraouie et que sa diplomatie travaillera toujours au sein de l’ONU à faire pencher celle-ci du côté marocain et du fumeux projet d’autonomie conçu par Rabat en guise de substitut au plan de paix que l’organisation internationale a entériné. Avec cette stratégie, Paris pourra continuer à prétendre qu’elle s’en tient effectivement à ce qu’a déclaré Hollande en Algérie, « l’ONU, rien que l’ONU », mais en persistant à bloquer au Conseil de sécurité toute initiative qui risquerait de contraindre le Maroc à l’application stricte des résolutions et du plan de paix onusiens. 
    Hollande a peut-être de l’empathie pour le peuple sahraoui soumis à l’occupation marocaine, comme il en a manifestement pour le peuple algérien dont il a reconnu les souffrances que lui a infligées la colonisation française. Mais de là à attendre de lui qu’il s’affranchisse de la «raison d’Etat » qui fonde le soutien de la France au Maroc sur le problème sahraoui est un pas qu’il faut se garder de franchir. En raison de quoi l’on peut avancer sans risque de se voir infirmé que le dossier sahraoui n’a pas fini de parasiter les relations algéro-françaises.
  • Coup dur pour la diplomatie marocaine

    L’instance européenne demande notamment la libération de « tous les prisonniers politiques sahraouis ».

    C’est la première fois qu’une résolution des eurodéputés parle nommément de «prisonniers politiques sahraouis» au Maroc. Dans une résolution adoptée mi-décembre à Strasbourg concernant le Rapport annuel 2011 sur les droits de l’homme dans le monde, le Parlement européen (PE) «exprime son inquiétude quant à la détérioration des droits de l’homme au Sahara occidental» et appelle au respect de «la liberté d’association, la liberté d’expression et le droit de manifester». Le PE «réaffirme» également «son soutien» à la mise en place d’un mécanisme international de contrôle des droits de l’homme dans la région.
    Préparé par l’eurodéputé et activiste des droits de l’homme lituanien Leonidas Donskis, le rapport initial ne faisait pourtant aucune mention du conflit au Sahara : c’est un amendement co-signé par 96 eurodéputés, formant un inter-groupe «Sahara occidental», qui a été introduit dans le circuit et finalement adopté en séance plénière. Coup dur pour la diplomatie marocaine.
    Le Polisario, de son côté, s’est bien sûr félicité du vote final. « Un encouragement et un point d’appui contre l’occupation coloniale et pour l’autodétermination du peuple sahraoui », rapporte l’agence de presse sahraouie SPS.
    Au-delà de la qualité du lobbying opéré dans les couloirs de Strasbourg et Bruxelles, force est de constater que le régime marocain offre lui-même du grain à moudre à ses adversaires sur le plan des droits de l’homme. La répression systématique de manifestations pro-indépendance sur le territoire, l’atteinte à la liberté d’association ou encore la comparution devant un tribunal militaire du «groupe de Gdeim Izik», ces 24 civils sahraouis incarcérés à la prison de Salé et dont le procès est sans cesse reporté depuis près de deux ans, sont régulièrement dénoncés par les associations internationales des droits de l’homme.
    LAKOME, 21/12/2012
  • L’ONU adopte une résolution appuyant l’autodétermination du peuple sahraoui

    NEW YORK – L’Assemblée générale de l’ONU a adopté mercredi une résolution sur la question sahraouie dans laquelle elle appuie le processus de négociation, en vue de parvenir à une solution politique qui permette ’’l’autodétermination du peuple du Sahara occidental », tout en louant les efforts déployés par l’envoyé personnel pour le Sahara occidental, Christopher Ross.
    Dans le cadre de la situation des 16 territoires non autonomes encore inscrits sur la liste de décolonisation de l’ONU, l’Assemblée générale a entériné la résolution relative au Sahara occidental dont elle avait été saisie par la 4ème Commission chargée de la question de décolonisation sous le point de l’ordre du jour relatif à « l’application de la Déclaration sur l’octroi de l’indépendance aux pays et aux peuples coloniaux ».
    Selon les termes de la résolution relative à la question du Sahara occidental, adoptée sans vote par les délégations des Etats membres, l’Assemblée générale « appuie le processus de négociation, en vue de parvenir à une solution politique juste, durable et mutuellement acceptable qui permette l’autodétermination du peuple du Sahara occidental et loue les efforts déployés, à cet égard, par le secrétaire général de l’ONU et son envoyé personnel Christopher Ross », note le texte.
  • Qui a dit que l’Algérie attendait le père Noël ?

    Par Badr’ Eddine MILI 
    La naïveté politique est, probablement, la pire des infirmités dont puisse être affligé un Etat dans les relations qu’il lui arrive, par la force de la géographie et de l’Histoire, d’entretenir avec ses voisins. Heureusement que le nôtre a, de temps à autre, des éclairs de lucidité, dans son travail d’évaluation et de prospective des événements et des scénarios attendus ou espérés de son environnement international, pour ne pas se laisser piéger par les leurres destinés à lui faire lâcher la proie pour l’ombre ou, pis, à lui faire prendre les vessies pour des lanternes. Quoique… 
    Depuis plusieurs mois, certains milieux des deux côtés de la Méditerranée s’échinent à présenter le président François Hollande sous les traits de l’heureux détenteur d’une pierre philosophale dotée du pouvoir de transformer les divergences séparant l’Algérie et la France en autant de ponts d’or, par la grâce desquels une montagne de contentieux vieille de 182 ans s’effondrerait, d’un claquement de doigts, comme par enchantement, un couplet déjà entendu lors des déplacements de Valéry Giscard d’Estaing, de François Mitterrand, de Jacques Chirac et de Nicolas Sarkozy qui se sont avérés, par la suite, être, tous, des attrape-nigauds, fabriqués dans les arrière-boutiques des gros intérêts néocoloniaux. 
    Dans ces plans, dressés sur les terres d’une mystérieuse comète, François Hollande camperait même le rôle d’un père Noël qui viendrait déposer dans les cheminés des chaumières algériennes des cadeaux qui émerveilleraient petits et grands. La visite d’Etat, préparée, certes, avec beaucoup de soin, est déclarée réussie, avant même d’être entamée, un peu à la façon des congrès des partis uniques dont les résultats sont connus plusieurs semaines précédant la tenue de leurs assises. Il n’ y a pas à dire, la stratégie du marketing visant à vendre l’image présidentielle a été bien ficelée mais, malheureusement, pour ses spin doctors, la cible est hors de portée, car vaccinée depuis longtemps. 
    Que l’on s’entende bien, ce n’est pas la personne du président français qui est en cause. Bien au contraire. François Hollande est connu pour être un homme d’une grande gentillesse, le plus BCBG de la classe politique française, le défenseur des valeurs humanistes héritées de ce qu’il y avait de plus honorable dans la branche progressiste du socialisme français, ce à quoi s’est ajoutée cette «normalité» promise, pratiquée et assumée depuis qu’il est entré à l’Elysée et, au nom de laquelle, il apparaît dans le costume d’un citoyen qui fait ses courses à pied, voyage, officiellement, en train, prend des bains de foule, sans protection ostensible, rédige ses discours sans l’aide de porte-plumes et va jusqu’à ramasser, par terre, sous l’œil des caméras, des documents qui lui avaient échappé des mains. De là à ce que ses concitoyens le croisent, un jour, circulant, dans les rues de Paris, sur un vélib’, à la mode des souverains scandinaves, il n’y a qu’un pas qu’il n’hésiterait pas à franchir si la situation le nécessitait. 
    Et, ce qui ne gâche rien, il est, avec Michel Rocard et Jean-Pierre Chevènement, un vieil ami de l’Algérie, en tant que personne mais, aussi, dans le passé, en tant que dirigeant de parti et, maintenant, en tant que chef d’Etat, une position à partir de laquelle il a fait des déclarations sur notre pays que les Algériens n’avaient, jamais, entendues chez ses prédécesseurs. Mais encore une fois, ce n’est pas la personne qui fait problème, c’est la politique de l’Etat français vis-à-vis de l’Algérie, passé, présent et avenir, qui est en débat. Est-ce qu’être gentil et bien éduqué prédisposerait- il un homme à changer les choses, du tout au tout ? Est-ce que la «normalité» créditerait- elle son homme de la capacité de lever la chape de plomb qui pèse sur une perspective et de franchir toutes les lignes rouges et les barbelés du maquis de l’Etat français pour régler, de son seul fait, un tel problème. 
    On dit qu’un dirigeant qui accède à une responsabilité de haut rang est contraint de tenir compte de considérations plus larges que celles de son cercle partisan, qu’il est obligé de louvoyer, d’atermoyer et se voir, parfois, forcé de prendre le contre-pied de ce en quoi il croyait, la veille, sous la pression de pesanteurs incontournables et des imprévus de la conjoncture. Entre le candidat à la magistrature suprême et le président en exercice, il y a, a-t-on coutume de justifier, un monde et même deux, celui dont il a émané et qui l’a élu et celui qui a voté contre lui, tous formant une nation aux intérêts et aux préoccupations de laquelle l’Etat lui demande de se vouer, entièrement et sans discrimination, en tant qu’expression de sa volonté générale. Et pas seulement, il doit, en plus, selon la même grille de lecture, compter avec les réalités, les ambitions et les concurrences des politiques transnationales qui prédéterminent celles de son propre pays, dans des domaines où c’est, souvent, la loi du plus fort qui prime. 
    Toutes les opinions publiques, au monde, savent que les politiciens excellent dans le jeu du grand écart et que, rarement, ils tiennent leurs promesses, soit par manque de courage politique, soit par inclination au compromis. Qui n’a pas relevé, de ce point de vue, parmi ceux qui suivent, assidûment, l’actualité de la politique française, que le gouvernement socialiste de Jean-Marc Ayraut qui agit sous la responsabilité de François Hollande, a viré, parfois à 90°, sur de nombreuses questions internes et externes qui avaient, pourtant, fait l’objet de motions majoritaires incontestées. C’est le cas, pêle-mêle, de la révision du traité européen, de la politique fiscale, du logement, du nucléaire, du pacte de compétitivité, du taux de croissance, des relations avec l’Allemagne et de la crise grecque, des questions sur lesquelles se sont opérés, au contact direct avec les problèmes, d’amers recentrages, face aux menaces et aux exigences du patronat français et des multinationales, ce qui a fait aliéner à l’exécutif les soutiens parlementaires communiste et écologiste qui avaient été, pour une part, à l’origine de l’élection du président, et qui ne se reconnaissent, désormais, plus dans ses décisions. 
    Sans vouloir l’excuser, les analystes qui attendaient de lui plus de pugnacité, expliquent qu’il a fléchi afin de ne pas sombrer dans l’œil du cyclone de la crise économique et, naturellement, de tenter de ralentir la chute brutale de sa cote de popularité dans les sondages. Ils avancent que dans la vie des nations et des gouvernements, la politique dépend de nombreux paramètres qui font que les vents soufflent, plus souvent qu’on ne l’imagine, dans des directions contraires à celles souhaitées par les navires, de la même manière que la santé n’est que la résultante d’un équilibre physique et biochimique entre variables en constant mouvement. Soit ! Il peut arriver que la raison d’Etat prédomine sur la volonté des individus, fussent-ils des présidents, mais il est, pour le moins, exigé de ces derniers une certaine fidélité aux engagements pris ; des engagements dont ils ne sauraient se dédouaner avec autant de désinvolture. 
    Pour ne citer que l’exemple des dossiers sur lesquels les responsables algériens et français ont dû, déjà, plancher et continueront, sans doute, de le faire, pendant la visite d’Etat, il y en a deux qui renvoient à des visions qui sont, constamment, remises sur le métier, depuis l’indépendance, sans avoir reçu la moindre réponse, globale ou partielle, satisfaisante. 
    Dans les conditions qui prévalent actuellement, en France, les observateurs avertis jugent plus qu’improbable le déblocage du processus menant à un partenariat exemplaire, tant le jeu est serré et la pollution politique ambiante corrosive. Fournisseur et client de l’Algérie de premier plan (un volume d’affaires de 10 milliards de dollars/ an dans les deux sens), l’Hexagone peine encore à reconnaître le bien-fondé de l’ambition de notre pays d’accéder au statut de puissance industrielle et le mesure, seulement, à l’aune d’un marché fonctionnant sur la base d’une sorte de deal imposé : énergie contre biens de consommation, formation contre culture et langue, immigration contre commerce, un pacte néocolonial qui ne dit pas son nom. 
    Les projets arrachés, à l’issue d’un long travail d’usure, l’usine Renault et l’investissement dans les secteurs de la pétrochimie, des matériaux de construction, de l’agroalimentaire, de la pharmacie et de la PMI ne sont pas suffisants, en nombre et en capacité d’accumulation, pour déclencher une dynamique de développement généralisée et irréversible telle que souhaitée par l’Algérie. 
    Visiblement, ce qui semble attirer, aujourd’hui, la France, c’est l’aisance financière de notre pays auquel elle fait du pied, en lui faisant miroiter la possibilité de prendre des parts dans le capital de secteurs importants de l’industrie française qui ont besoin, du fait de la persistance de la crise, d’argent frais, rapidement injectable, pour préserver un emploi et un pouvoir d’achat vacillants. Notre pays serait considéré, tout juste, comme une sorte de Qatar du Maghreb devant servir à renflouer les caisses d’entreprises à la dérive. En contrepartie de quoi ? Peut-être d’un peu de prestige et de quelques miettes de dividendes, sans impact sur son devenir, l’intérêt de l’économie algérienne étant de développer le pays et non de se porter au secours des pays européens en faillite, ainsi que le préconisent certains «économistes» algériens qui font l’apologie de «l’exception française». 
    L’Algérie, faut-il le souligner, n’a pas vocation à jouer ce rôle. Peuplée, bientôt, de 40 millions d’habitants, elle aspire à utiliser ses ressources naturelles et humaines pour déclencher, le plus rapidement possible, le décollage après lequel elle court depuis la faillite de 1986 et la dislocation de son tissu industriel, tramée quelque part, dans les cercles qui ne pouvaient, alors, supporter que l’Algérie, sous la conduite du président Houari Boumediène, fût sur le point de parachever son indépendance politique par une indépendance économique, tenue pour proche et sûre. 
    Certes, le projet Renault va susciter des industries périphériques génératrices d’emplois et de transfert de technologie, mais on se demande si son dimensionnement et son rayonnement sur la région ont fait l’objet d’études fiables, de sorte que l’entreprise, une fois mise en service, ne fasse pas doublon avec celle implantée au Maroc et ne soit pas contrariée, en termes de rentabilité, par l’étroitesse de son marché. 
    La visite-éclair de Jean-Marc Ayraut, la semaine dernière, à Rabat, n’a-t-elle pas eu pour but de rassurer le Palais, là-dessus, ainsi que sur le Sahara occidental, un conflit sur lequel la position de la France n’a pas varié d’un iota ? Là aussi, c’est le souci de l’équilibre qui prévaut, une constante dans la politique française, sous tous les régimes, de droite comme de gauche. Comme quoi, les présidents et les gouvernements qui se succèdent à l’Elysée et à Matignon agissent, dans une parfaite continuité, dans le sens des orientations inspirées par les grands corps de l’Etat dépositaires de l’Histoire séculaire de la France et de «sa grandeur ». Une réalité sensible et perceptible, depuis toujours, et sur laquelle Benjamin Stora vient de faire des aveux révélateurs dans l’interview qu’il a accordé, le 15 décembre dernier, à El Watan, levant le voile sur les intentions de François Hollande à propos du deuxième dossier que traiteront Algériens et Français, lors de cette visite, à savoir le dossier de la mémoire. Il déclare, en effet, «qu’il y a un groupe (en France) dont on ne parle pas beaucoup et qui est très puissant, c’est l’institution militaire. Il ne faut pas oublier que près de 2 millions de soldats (français) sont allés en Algérie… et qu’à l’intérieur de ce grand groupe, une partie des gens reste attachée au nationalisme français qui s’est bâti au temps de l’Empire colonial et pas sur les principes républicains portés par la Révolution» et il conclut par une confidence qui a tout l’air d’être un effet d’annonce : un chef d’Etat s’attache à reconnaître un passé douloureux, mais, aussi, veille à rassembler une nation et à ne pas entretenir de fractures»… entendez, par là, que François Hollande est prisonnier de ce groupe et qu’il ne peut aller au-delà du minimum consenti, dernièrement, au sujet des massacres commis par Maurice Papon sur les quais de la Seine le 17 Octobre 1961. 
    Se disant «réformiste, partisan de la reconnaissance, par étapes, des faits et des exactions commises par la colonisation» (relevez l’euphémisme), l’historien finit par expliquer que le grand fossé existant entre Algériens et Français réside en ce que «les premiers lisent l’Histoire par le commencement et que les seconds la lisent par la fin». En clair, il nous dit qu’il ne faut pas s’attendre à grand-chose de cette visite d’Etat parce qu’il n’entre pas dans les intentions du président Hollande «d’entretenir des fractures» et qu’il est dans une indisposition qui ne lui permet de se brouiller, ni avec l’armée, ni avec la droite, ni avec les ex-pieds-noirs et qu’il ne saurait faire plus qu’il n’a déjà accompli. On est donc, maintenant, édifié : les Algériens doivent se contenter de la politique des petits pas, applaudissant à un lancer de fleurs sur la Seine, par-ci, s’ébaubissant devant un hommage sélectif et tardif rendu à Maurice Audin, par-là, les enfumés du Dahra, les chaulés de Guelma, les défenestrés de Massu, les pendus d’Aussaresses et les guillotinés de la Casbah de Constantine et de Barberousse d’Alger ainsi que les victimes des massacres collectifs de Kherrata, de Setif et de Skikda devront prendre leur mal en patience et attendre que Paris daigne se rappeler de leur supplice dû à une politique coloniale génocidaire, sciemment conçue, sciemment exécutée et sciemment niée. 
    Et puis, qu’est-ce que ce sempiternel marchandage : «faites votre travail de mémoire, nous ferons le nôtre», ce détestable parallélisme des formes sophistes auquel Stora, malgré ses mea-culpa, revient avec obstination ! Et pourtant, il est bien placé pour savoir que s’il y a une avancée remarquable opérée dans le travail mémoriel, c’est bien du côté algérien qu’elle s’est effectuée, particulièrement, à la faveur de la célébration du cinquantenaire de l’Indépendance qui a enregistré, à ce sujet, une production d’œuvres de l’esprit sans précédent. Les premières assises de la littérature algérienne organisées, dernièrement, à l’initiative de l’Université d’Alger 2 ont été, à cet égard, très probantes. 
    Les nombreux écrivains et chercheurs de plusieurs universités algériennes et étrangères comme Afifa Brerhi, Mohamed Sari, Ratiba Guidoum, Ahmed Menour, Elisabetta Bevilacqua, Kaddour M’Hamsadji, Aboulkacem Saadallah, Maïssa Bey, Mohamed Meflah, Rabia Djalti, Amine Zaoui, Yamilé Guebalou, Mohamed Magani, Djamel Mati, Ahmed Bedjaoui, le signataire de ces lignes et bien d’autres, invités à communiquer sur le thème de «la littérature et de l’Histoire», ont compulsé et mis à jour de précieuses informations sur l’apport du roman, du théâtre et du cinéma à la connaissance approfondie des innombrables séquences qui ont jalonné les combats de la Nation algérienne pour sa libération. 
    Les colloques organisés par la société civile et les contributions qui paraissent, à profusion, depuis une année, dans les colonnes de la presse nationale sont, là, pour confirmer cette fulgurante percée qui est toute faite pour réconcilier le peuple algérien et sa jeunesse avec leur Histoire. Reste que pour reconstituer l’ensemble de ses pans, les auteurs ont besoin que leur soient restituées les archives écrites et audiovisuelles qui s’y rapportent. Toute la société élève la voix pour dire : «Rendez-nous notre mémoire pour faire le deuil de la perte de la moitié de notre nation, durant plus d’un siècle, dans le silence indicible de l’ignominie et de la honte.» 
    A défaut du pardon pathétique qu’un Willy Brant a eu le courage de demander, à genoux, au peuple polonais, il y a 42 ans, François Hollande entendra-t-il ce cri et accordera-t-il son intime conviction avec ses actes en faisant de sa première visite d’Etat, à l’ étranger, un événement qui restera dans les annales ? A première vue et, selon les déclarations de son «porte-parole officieux», Benjamin Stora, la réponse est non ! Alors, le voyage ne sera-t-il, en fin de compte, qu’une péripétie, à la limite, commerciale et sécuritaire, dans une relation, en dents de scie, où le froid prend, à chaque fois, le dessus sur le chaud, accentué par les bruits de bottes que la partie française tient, coûte que coûte, à faire entendre du côté de Bamako, en usant de pressions «amicales» pour que l’Algérie s’aligne, malgré elle, sur l’option militaire arrêtée à Paris ? Raison d’Histoire et raison d’Etat ne faisant pas bon ménage, en politique, il est à craindre qu’à part la signature habituelle de quelques contrats, aussi mirifiques soient-ils, l’on ne donne pas tort, encore une fois, aux pythies qui prédisent un voyage protocolaire… sans plus. 
    B. M.
    P. S.1 : Lire absolument le dernier numéro de Réflexions et perspectives, la revue de l’Université d’Alger 2, sur le cinquantenaire de l’Indépendance, coordonnée par Afifa Brerhi. 
    P. S. 2 : En ces semaines riches en manifestations cinématographiques et audiovisuelles liées au même événement, je voudrais rappeler, ici, le souvenir et les services que la défunte Malika Touili a rendus à la Télévision algérienne et, en particulier, à l’émission Télé-Ciné- Club dont elle fut la pionnière à la RTA.
  • Sahara-Occidental- M. Ould Khelifa : réaffirme la position «inébranlable» de l’Algérie et son soutien indéfectible au peuple sahraoui

    Le président de l’Assemblée populaire nationale (APN), M. Larbi Ould Khelifa, a réaffirmé, dimanche à Alger, la position « inébranlable » de l’Algérie et son soutien indéfectible au droit du peuple sahraoui à l’autodétermination conformément aux décisions des Nations unies et à la Légalité internationale.
    M. Ould Khelifa, qui recevait une délégation de parlementaires participant à la 3ème Conférence internationale d’Alger sur « le droit des peuples à la résistance: cas du peuple sahraoui », a souligné que le droit des peuples à l’autodétermination « est un droit reconnu mondialement et consacré par la Charte des Nations unies ». Le président de l’APN a mis en avant le rôle des parlementaires participant à la Conférence d’Alger, précisant que leur soutien au droit du peuple sahraoui à l’autodétermination « permet de faire entendre la voix de ce peuple à travers le monde ».
    « Il est inconcevable au 21ème siècle de voir le peuple sahraoui souffrir de l’oppression et de nombreux défenseurs des droits de l’homme emprisonnés en dépit du caractère pacifique de leur lutte », a-t-il déploré. M. Ould Khelifa a affirmé que parmi les préoccupations de l’APN « figure le soutien aux peuples opprimés » ajoutant que « le soutien à la cause juste du peuple sahraoui fait l’unanimité auprès des partis politiques représentés au Parlement ».
    Le président de l’APN a relevé que la commission parlementaire d’amitié et de fraternité Algérie-Sahara occidental « a été la première commission de coopération extérieure installée au niveau de l’APN durant l’actuelle législature ». De son côté, la présidente de la commission des relations extérieures au Parlement sahraoui, Mme Maalouma Larabas, a salué la position de principe de l’Algérie et son soutien indéfectible à la cause sahraouie, se félicitant que la 3ème conférence d’Alger sur le droit du peuple sahraoui à la résistance conforte davantage la cause sahraouie.
    Mme Larabas s’est également félicité de la création de la commission parlementaire d’amitié et de fraternité algéro-sahraouie appelant les parlements des pays qui soutiennent la cause sahraouie à faire de même et à installer des commissions similaires. L’audience s’est déroulée en présence du vice-président de l’APN, chargé des relations extérieures, M. Mohamed Djemai, et de la présidente de la commission parlementaire d’amitié et de fraternité algéro-sahraouie, Mme Saida Bouneb.
    DK NEWS, 17 DEC 2012
  • Le CNI espagnol dupé par les services secrets marocains

    Le Service de renseignement espagnol (CNI) soutient que l’Espagne a fait une erreur historique en abandonnant son ancienne colonie du Sahara en la livrant au Maroc et à la Mauritanie en 1975 suite à l’Accord Tripartite de Madrid.
    L’information provient d’un e-mail d’un sahraoui qui travaille pour les services secrets marocains et se proclame le dirigent d’un éventuel parti opposé à la direction du Front Polisario.
    Un groupe se faisant appeler « Groupe de Réhabilitation Martyr El Ouali » a récemment piraté son e-mail et publié le contenu de l’un des messages qu’il a reçus, en date du 26 Septembre 2012, d’un agent marocain nommé Moulay Hassan Idrissi.
    Dans ce courrier, Idrissi dresse le bilan de ses rencontres avec des membres du CNI espagnol qui ont exprimé leurs craintes qu’un atentat puisse être commis sur le sol espagnol par des Sahraouis, en représailles à ce que le CNI a considéré comme une erreur historique en allusion à l’abandon du Sahara par l’Espagne.
    Selon Idrissi, la réunion a eu lieu à Alicante et les espagnols voulaient savoir davantage sur ce parti, ses sources de financement, ses membres et ses relations avec le Maroc et l’Algérie et d’autres questions de nature sécuritaire. Il ajoute que dans la troisième rencontre, les interlocuteurs espagnols étaient plus confiants et prêts à aporter de l’aide s’ils en sont sollicités. Ils ont posé des questions sur l’impact des mouvements jihadistes sur les jeunes sahraouis des camps de Tindouf et les liens qui peuvent avoir les responsables sahraouis avec le trafic de drogue et la vente d’aide humanitaire.
    La même source ajoute que les agents espagnols ont montré leur disponibilité à poursuivre les contacts avec le parti mentionné dans le but de recueillir des informations sur les camps de réfugiés, les territoires sahraouis occupés et les mouvements terroristes, tout en signalant que le Polisario CNI ne collabore pas avec avec le CNI sur ces questions.
  • SaharaOccidental: Près d’une soixantaine de militants des droits de l’homme sahraouis détenus dans les prisons marocaines

    Près d’une soixantaine de militants sahraouis des droits de l’homme sont détenus actuellement dans cinq prisons marocaines et 650 autres sont toujours portés disparus ou séquestrés par les forces d’occupation marocaines, a-t-on appris dimanche à Alger auprès d’un responsable du Front Polisario.
    Selon la même source, 56 prisonniers sahraouis sont détenus dans les prisons de Tiznit, d’Aït Melloul, de Kenitra et de Salé au Maroc, et dans la prison Negra à El Ayoun, dans les territoires occupés du Sahara occidental.
    Ces militants sahraouis sont détenus dans les prisons marocaines pour des accusations « à tort et contraires aux lois et usages internationaux », a indiqué ce responsable, qui déplore les tortures déjà dénoncées par des observateurs étrangers.
    Plus de 21 observateurs internationaux ont été expulsés des territoires occupés par le régime marocain qui applique sa politique du black-out sur les territoires occupés, visant à dissimuler ses crimes perpétrés contre le peuple sahraoui, a-t-on rappelé de même source.

    un parlementaire français appelle la France à ne plus opposer son droit de veto

    Le parlementaire français issu du Parti socialiste, M. Hervé Féron, a appelé dimanche à Alger son pays à ne plus opposer son droit de veto au Conseil de sécurité de l’Onu sur l’élargissement du mandat de la  Minurso à l’observation des droits de l’homme.
    « J’ai demandé, dans une lettre adressée au président François Hollande, à ce que la France ne fasse plus valoir son doit de veto à ce sujet (élargissement du mandat de la Minurso), lors de la prochaine réunion du Conseil de sécurité  de l’Onu en avril prochain », a indiqué M. Féron à la clôture de la 3ème conférence internationale d’Alger sur le thème « Le droit des peuples à la résistance : le cas du peuple sahraoui ».
    Il a rappelé à ce propos que, « sous l’ère de l’ex-président français, M. Nicolas Sarkozy, la France avait fait valoir son droit de veto à deux reprises au Conseil de sécurité de l’Onu pour empêcher l’élargissement du mandat de la Minurso », précisant que « 99% des Français n’étaient pas au courant de cette décision ».
    Le député français, qui a visité il y a trois mois les camps de réfugiés sahraouis, a indiqué, en outre, que le président du Sahara Occidental, M. Mohamed Abdelaziz, lui avait exprimé son « grand espoir » de voir le président Hollande, qui entamera une visite de travail, le 19 décembre à Alger, « faire un signe ou émettre une petite phrase, mais énorme de sens, sur la question sahraouie ».
    M. Féron a, en outre, relaté sa visite dans les camps de réfugiés sahraouis  où il avait entendu des témoignages « bouleversants de femmes sahraouies courageuses,  dont les hommes ont été enlevés, enfermés et torturés dans les geôles marocaines ». Il a indiqué avoir vu dans ces camps « un peuple fier qui ne demande  pas la charité, mais la justice et le respect du droit à l’autodétermination  conformément aux résolutions de l’Onu ». « J’ai été épaté par le degré d’organisation de la société sahraouie dans tous les domaines notamment en matière d’éducation, de santé et de solidarité », a dit M. Féron, ajoutant que « c’est un peuple qui se prépare ainsi fièrement à choisir librement son avenir et à s’autodéterminer ».
    El Watan avec APS
  • Le Maroc rejeté par le Conseil de Paix et Sécurité de l’Union AFricaine

    Le Maroc a voulu mettre a profit sa position de président tournant du Conseil de sécurité pour le mois de décembre pour participer dans une réunion du Conseil de la Paix et de Sécurité de l’Union Africaine tenue à Addis Abeba. Ainsi, Rabat a adressé une demande dans ce sens au président actuel du Conseil de la Paix et de Sécurité, le représentant permanent de la République de Guinée Conakry.
    La réponse des pays membres du Conseil a été une fin de non-recevoir étant donné que le Maroc n’est plus membre de l’organisation panafricaine depuis 1984, date à laquelle la RASD y est devenue membre à part entière.
    La situation dans laquelle le royaume chérifien s’est mis rappelle celle du régime raciste de l’Apartheid en Afrique du Sud à cause de son occupation du Sahara Occidental et son blocage du processus de paix entamé par les Nationes Unies depuis plus de 20 ans.
    Par ailleurs, le Maroc est accusé d’exacerber l’instabilité au Mali dans le but de déstabiliser les frontières sud de l’Algérie et maintenir le statu quo au Sahara Occidental que l’Envoyé Spécial de l’ONU pour le Sahara Occidental a qualifié de « dangereux ».
  • Total s’empare du pétrole du Sahara occidental

    IRIB- La compagnie française Total a signé avec le royaume marocain…
    … un contrat monstre de prospection pétrolière, au Sahara Occidental. La nouvelle carte publiée sur les pages Web de l’ONHYM, la compagnie nationale pétrolière marocaine, montre un bloc massif, couvrant une surface de plus de 100.000 km². Le nom du nouveau bloc est Anzarane Offshore.
    Le Sahara Occidental est un territoire non-autonome, selon l’appellation onusienne, c’est à dire, une colonie. Le territoire est, partiellement, occupé, militairement, par le Maroc, depuis 37 ans. Plus de 160.000 réfugiés survivent, depuis cette date, dans le désert algérien, alors que leur territoire est riche.
    Lorsque Total – alors TotalFinaElf – a signé une licence, pour la même superficie, en 2001, le Conseil de Sécurité de l’ONU a demandé à son Bureau juridique de produire un avis sur la légalité de l’accord de l’entreprise avec le Maroc. Le bureau juridique a conclu à la violation du droit international, si l’exploration ou l’exploitation étaient menées, au mépris des souhaits et des intérêts du peuple du territoire.
    Les Sahraouis, le peuple autochtone, sur le territoire, n’ont toujours pas été consultés sur la question, ni leur représentant officiel, le Front Polisario. Les activités sont, donc, illégales.
    Selon Western Sahara Resource Watch (WSRW), le contrat sur ce bloc massif de Total, au large du Sahara Occidental, a été signé, le 6 décembre 2011. L’accord est, très probablement, un accord de reconnaissance – le même genre d’accord détenu par la compagnie, dans la même région, pour la période 2001-2004. Il se dit que l’accord est valable, pour une période de 12 mois.
    Cela signifie que l’accord expirera, dans les tous prochains jours. Total doit, en d’autres termes, choisir de laisser expirer l’accord, sans renouvellement, (comme cela a été fait, en 2004), de prolonger le contrat, ou de le faire évoluer en un contrat d’exploration, à part entière.
    Les organisations signataires de cet appel demandent à toute personne ou institution en capacité d’agir de mettre, immédiatement, ce sujet en question avec la direction de Total. Ils doivent demander, à la fois, une garantie qu’aucune activité d’exploration n’aura plus lieu, au Sahara Occidental occupé, et une explication sur la façon dont cela a pu se produire, en premier lieu.
    Le retour de Total au Sahara Occidental occupé est une triste nouvelle pour le peuple sahraoui. En faisant cela, Total compromet, directement, les efforts de paix de l’ONU et sabote le droit international. Nous lançons un appel à la compagnie, pour qu’elle reconsidère, immédiatement, son implication, sur ce territoire.
    Les signataires feront le nécessaire, pour obtenir les condamnations que mérite cette complicité, dans l’oppression et la souffrance du peuple sahraoui.
    Voix de la Libye
    IRAN FRENCH RADIO, 9 Dec 2012