Mois : juillet 2012

  • 50 tonnes de kif récupérées depuis le début de l’année : Record de saisies en 2012

    Avec la saisie de plus de 40 q de kif avant-hier soir dans la wilaya de Naâma, et ce, à 100 m du tracé frontalier séparant l’Algérie du territoire marocain, par la Gendarmerie nationale, le bilan global avoisine les 50 tonnes de kif récupérées depuis le début de l’année en cours. Si les saisies continuent à ce rythme, l’année 2012 connaîtra forcément un record national en la matière. 
    Mehdi Mehenni – Alger (Le Soir) – Agissant sur information faisant état de la probabilité de passage d’une grande quantité de drogue par voie terrestre des frontières marocaines, les gendarmes gardes-frontières de Mekhmen Ben Amar, dans la wilaya de Naâma, ont renforcé leur dispositif adapté sur place pour déjouer la tentative. Il était exactement 19h lorsque les GGF ont aperçu au lieudit Lajdar, à 100 m du tracé frontalier avec le Maroc, un fourgon blanc de type Mercedes dépourvu de plaque d’immatriculation et ayant à son bord deux individus. Ces deux derniers, qui avaient aperçu de loin les éléments de la gendarmerie des frontières, ont pris la fuite pédestrement vers le sol marocain. La fouille du véhicule a permis la récupération de 40 q et 16 kg de kif traité (4 016 kg), chargés dans 159 sacs comportant chacun entre 25 et 30 kg de marchandise. La plus grande des plaquettes de drogue portait un insigne de trois étoiles, ce qui renseigne sur sa bonne qualité. 
    Pour rappel, il y a à peine deux mois, la Gendarmerie nationale de la wilaya de Naâma, a procédé au niveau de la même localité à la saisie de 3 tonnes de kif alors qu’il y a tout juste trois semaines, les GGF de Tlemcen ont saisi une quantité de 8 tonnes de drogue. D’ailleurs 600 autres kilogrammes de kif viennent d’être saisies, toujours dans la wilaya de Tlemcen, il y a environ dix jours. L’ensemble des ces saisies ont porté le bilan de la Gendarmerie nationale à environ 50 tonnes de kif saisies depuis le début de l’année en cours. 
    Durant l’année 2010, les trois services de gendarmerie, de police et des douanes ont opéré une saisie globale de 27 tonnes de kif et tout au long de l’année 2011, la Gendarmerie nationale a récupéré presque 47 tonnes de cannabis. Avec cette saisie de 50 tonnes de drogue rien que par les services de la Gendarmerie nationale, et ce, en l’espace de six mois. Si les saisies continuent à ce rythme, l’année 2012 connaîtra le plus grand tonnage de saisies de drogue depuis l’indépendance, voire un record national.
  • Une nouvelle ère dans les relations algéro-françaises ?

    M.Bernard Valero a qualifié les relations algéro-françaises d’«exceptionnelles par leur profondeur et leur intensité». Au cours de cette visite qui «permettra un dialogue approfondi» avec les autorités algériennes, M. Fabius rencontrera son homologue algérien, Mourad Medelci, a précisé le porteparole. Ce déplacement intervient «dans un contexte particulier pour nos relations bilatérales, marqué notamment par la célébration du cinquantenaire de l’Indépendance algérienne», a ajouté Bernard valero, dans un point de presse.
    «Il s’inscrit dans une séquence qui a débuté avec l’entretien téléphonique entre les deux Présidents français et
    algérien (…), s’est poursuivi avec l’appel téléphonique du ministre avec son homologue algérien le 15 juin, puis le message adressé par notre président à son homologue le 5 juillet pour le cinquantième anniversaire de l’indépendance », a-t-il ajouté. Cette séquence, a-til dit, culminera avec la visite que le Président Hollande effectuera en Algérie avant la fin 2012. Interrogé sur les points inscrits à l’ordre du jour de la visite de M. Fabius, il a indiqué qu’elle offrira l’occasion d’évoquer «l’ensemble des nombreux sujets qui sont au coeur de notre relation qu’ils soient bilatéraux ou d’intérêt régional et international et d’entamer la préparation de la visite que le président de la République (française) doit effectuer en Algérie». Qualifiant ces entretiens de «très importants», le porte-parole a souligné qu’en ce qui concerne la France, il s’agit de «la volonté de renforcer la qualité de notre dialogue politique sur les grandes questions internationales avec nos partenaires algériens», ajoutant que «ce sont des volontés et des ambitions partagées».
    «Dans l’ensemble de nos relations bilatérales, il y a évidemment les volets économiques, le développement de nos coopérations culturelles et une immense palette de points sur lesquels nous allons travailler ensemble», a-t-il poursuivi. S’agissant de la situation internationale, le porte-parole a précisé qu’il sera notamment question de la situation au Sahel, la situation en Syrie, l’Union pour la Méditerranée (UPM), «autrement dit, le grand espace de coopération entre le nord et le sud du bassin méditerranéen et toutes les grandes questions internationales», a-t-il indiqué. 
    «Je pense que nos partenaires algériens partagent cet avis d’avoir, non seulement des échanges réguliers, mais
    approfondis sur l’ensemble de ces sujets», a déclaré le porte-parole. «Sur la question du Sahel et du Mali, il est important d’avoir avec nos partenaires algériens des échanges approfondis sur la situation dans cette région», a-t-il encore dit.
    Info-Soir, 15/07/2012
  • Des scouts algériens arrêtés à la frontière marocaine : A quoi joue encore le Makhzen ?

    De jeunes scouts algériens ont été arrêtés, pour quelques heures, par les Marocains à la frontière sous prétexte qu’ils prenaient des photos du territoire marocain. Cet incident n’est, ni plus ni moins, qu’une énième provocation de la part des Marocains qui, depuis toujours, jouent sur deux tableaux : un discours apaisant et des actes hostiles.
    Jeudi dernier, une vingtaine de scouts qui campaient à Mers Ben M’hidi (frontière ouest entre les deux pays) ont été interpellés par les gardes frontières marocains.
    Le commandant général des Scouts musulmans algériens (SMA), contacté ce matin, a indiqué à InfoSoir : «C’est vers 20h que ce groupe composé d’une vingtaine de scouts dont quinze d’entre eux âgés de moins de 18 ans, ont été interpellés par les forces de sécurité marocaines au niveau du point frontalier de Saâdia au moment où ils se prenaient en photos» a affirmé Noureddine Benbraham, assurant que quelques-uns de ces scouts portaient la tenue réglementaire des scouts algériens. Le commandant général des SMA a en outre indiqué que grâce «aux efforts des autorités locales de la wilaya de Tlemcen, qu’elles soient civiles ou militaires ainsi qu’une mobilisation générale à Alger, ce groupe a été relâché aux environs de 23h, soit après trois heures de détention». «Juste après, ces scouts ont été auscultés par des médecins qui ont affirmé qu’ils sont en bonne santé», a encore souligné Noureddine Benbraham qui, à l’occasion, «a espéré que ce genre d’actes ne se répétera plus à l’avenir» mettant en évidence «le bon voisinage des deux peuples». 
    Cet incident vient rappeler la longue série des provocations marocaines envers notre pays. Enlever des scouts algériens sur leur propre territoire n’en est pas des moindres. Ces provocations sont souvent orchestrées même au plus haut niveau de la hiérarchie marocaine. A commencer par Mohammed VI qui, à chaque commémoration de «la marche verte», pointe du doigt l’Algérie qui, à ses dires, «bloque toute issue favorable au conflit du Sahara occidental ». 
    Les hackers marocains, pour leur part, ont souvent mené des attaques sur le web contre des sites algériens. En novembre 2011, le 8 du mois plus précisément, ils se sont pris au site officiel de la Direction générale des grandes entreprises (DGI) relevant de la Direction générale des impôts (DGI). L’attaque survenait deux jours après la célébration par le Maroc du 36e anniversaire de son invasion des territoires du Sahara occidental. 
    À la même période de l’année 2010, quelques jours seulement après le discours du roi marocain, ces hackers ont pris pour cible le site officiel de l’ambassade d’Algérie à Washington. En outre, le site du journal en ligne Tout Sur l’Algérie (TSA) a été aussi attaqué, au même titre que le site de Presse DZ. «Les forces de dissuasion marocaines défendent les intérêts suprêmes du royaume» ont notamment écrit les Marocains sur les sites algériens piratés. Versant dans le mensonge et la falsification de l’histoire, les hackers font figurer sur les pages d’accueil des sites piratés, une carte du Maroc englobant le territoire du Sahara occidental occupé sur fond d’hymne national marocain. 
    Ce ne sont là que quelques exemples de la politique provocatrice toujours empreinte d’hostilité de nos «frères» marocains. Il ne faut tout de même pas oublier que la fermeture des frontières a été décidée par Alger après que Rabat eut accusé les forces de sécurité algériennes d’être derrière l’attentat de Marrakech en 1994. Accusation que les événements se sont chargés de démentir par la suite. Mais le mal était fait.
    Info-Soir, 15/07/2012
  • La solution au Mali passe par le Sahara Occidental

    Nabil Karoui, le directeur général de « la chaîne du Grand Maghreb » a animé, jeudi 13 juillet, à l’hôtel Sofitel d’Alger, une conférence de presse pour présenter sa nouvelle grille ramadhanesque. Parmi celles-ci, un programme satirique, « Les guignols du Maghreb », en partenariat avec Canal Plus. 
    Le titre de cette grille a attiré spécialement mon attention. Il m’a rappelé la toute récente réunion de ce qu’on a voulu appeler UMA, où, bien entendu, tout le monde a soigneusement évité de parler du problème du Sahara Occidental sachant pertinemment qu’à ce sujet les positions algériennes et marocaines sont inconciliables. Pourtant, autant les tunisiens que les libyens et les mauritaniens sont conscients que le conflit du Sahara Occidental est la clé pour relancer cette entité régionale. 
    Le Maroc n’est là que pour l’ouverture des frontières susceptible de lui permettre de tirer des dividendes dans le conflit qui l’oppose aux sahraouis. Rabat, acculé par la communauté internationale et l’échec de sa solution autonomique, agit dans tous les sens en quête d’un leadership afin d’éclipser la question sahraouie et garantir des intérêts durables dans le Sahel en appuyant la démarche française qui prône l’intervention armée et en soutenant certaines associations de l’islam traditionnel qui activent dans le Sahel et en exploitant sa pénétration économique et commerciale dans la région. 
    Les libyens rêvent de voir la famille de Gadhafi et Senoussi pendus à Tripoli sous l’accusation de crime contre l’humanité. 
    Par conséquent, le résultat de cette rencontre ne pouvait être que mitigé. Elle n’a rien donné de plus qu’une déclaration soulignant entre autres le consensus sur la nécessité de résoudre le problème malien par la voie pacifique. Surtout que, selon Laurent Fabius, « la France, pour des raisons évidentes, ne peut pas être en première ligne » dans une intervention militaire. Celui-ci arrivera demain à Alger dans une visite pour une visite de travail de deux jours très attendue et pleine d’espoir. 
    Parmi les espoirs du gouvernement algérien : mettre fin aux souffrances du peuple sahraoui, et par conséquent, éteindre le feu allumé par la France depuis que l’Elysée a encouragé le Maroc à envahir le Sahara Occidental. 
    Pour rappel, Wikileaks avaient dévoilé que le président algérien Bouteflika a déclaré à un diplomate américain que la France se sert du conflit sahraoui pour se venger de l’Algérie. Cette même France qui, aujourd’hui, attend de l’Algérie une intervention pour préserver les intérêts français au Mali. Cela fait que la solution dans ce pays passe nécessairement par le Sahara Occidental.
  • Campagne xénophobe en Belgique contre les Maghrébins

    La xénophobie s’affiche
    Depuis plus d’un mois, les rues de Bruxelles sont inondées d’affiches ouvertement racistes. On les trouve partout, dans chaque coin de rue, sur les façades des imposants immeubles de cette capitale européenne et dans des lieux publics très fréquentés. Mais elles ne semblent déranger personne. Pas les Belges, en tout cas, interrogés par des chaînes de télévision européennes.
    «Saïd, braqueur, dehors» ou encore «Malik, dealer, pas de pitié, peine maximale» peut-on lire sur deux de ces affiches qui, si elles ne choquent pas les Bruxellois, interpellent les étrangers qui s’interrogent sur leur avenir dans ce pays et surtout sur ceux qui y sont derrière tout en se demandant pourquoi les autorités belges n’interviennent pas pour arrêter cette campagne qui stigmatise la communauté arabe vivant en Belgique et surtout des Maghrébins qui sont forts nombreux dans ce pays. 
    Derrière cela, il y a un homme : le leader de l’extrême droite belge, Filip Dewinter, qui mène depuis plusieurs mois une féroce campagne contre la montée de l’islamisme radical dans son pays et qui passe le plus clair de son temps à s’attaquer à la communauté musulmane. 
    Dans d’autres pays comme en Espagne ou en France, une telle campagne serait interdite. En Belgique, elle semble choquer à peine. Les personnes interrogées par des chaînes de télévision européennes n’ont nullement dénoncé cela. Au contraire. Certains estiment qu’une telle campagne peut être utile pour les habitants de Bruxelles qui, apparemment, supportent de moins en moins les communautés étrangères en cette conjoncture économique des plus difficiles en Europe.
    Sonia B. 
    Algérie Patriotique, 14/07/2012
  • Kamel Rezzag Bara : Le rôle des organisations civiles dans la dynamisation des sociétés

    Les organisations de la société civile sont dotées d’un rôle « capital » dans la dynamique caractérisant les sociétés fondées sur le pluralisme et l’ouverture, a assuré, mercredi à Boumerdès, Kamel Rezzag Bara, conseiller à la présidence de la République. 
    « Cette dynamique, créée au sein de la société, a pour objectif de ‘’pousser’’ les centres de décision à adopter les orientations de la société, dans le cadre des lois en vigueur »,
    a expliqué M. Rezzag Bara, dans une communication sur le thème « La société civile : entre les exigences de la dynamique et les risques de l’emploi », animée à la faveur de l’université d’été des cadres de la République arabe sahraouie démocratique (Sahara Occidental, ancienne colonie espagnole envahie par le Maroc en 1975 et 1979, ndds). 
    M. Rezzag Bara a précisé que le développement d’une véritable société civile caractérisée par la dynamique de ses organisations non gouvernementales (ONG) est tributaire de la réunion de garanties principales, dont les plus importantes sont « la liberté d’expression et de pensée, la liberté de création d’association et la liberté de regroupement pacifique ».
    Le Carrefour d’Algérie, 14/07/2012
  • Union africaine / Ping : « Nous manquons d’argent »

    Le président de la Commission de l’Union africaine (UA), Jean Ping a appelé jeudi à Addis-Abeba (Ethiopie) au renforcement de l’intégration et de l’unité de vue et d’action de l’Afrique pour atteindre ses objectifs de développement. Intervenant à l’ouverture des travaux de la 21e session ordinaire du Conseil exécutif de l’Union africaine, en prélude au sommet des chefs d’Etat et de gouvernement de l’UA (15 et 16 juillet à Addis-Abeba), M. Ping a estimé que l’Afrique ne peut atteindre ses objectifs de développement et jouer son rôle qui lui revient sur la scène internationale que si elle renforce son intégration ainsi que son unité de vue et d’action. 
    « L’UA constitue l’outil qui nous permettra de réaliser les ambitions de notre continent et de répondre aux aspirations de nos peuples (à), à savoir le bien-être, la démocratie, la dignité et le sentiment de peser effectivement sur le marché des affaires de notre planète», a indiqué M. Ping dans son allocution. En ce sens, il a insisté sur le renforcement de l’Union dans le but, a-t-il expliqué, de faire prévaloir «l’unité et l’intérêt collectif de l’Afrique» et entretenir la flamme du panafricanisme ayant guidé le combat pour la libération du continent. M. Ping a également mis l’accent sur «l’impératif » de trouver une «solution durable» au problème du financement de l’UA, considérant ce volet comme une «condition pour la pérennité des actions de l’UA et de l’affirmation de son leadership ainsi que l’appropriation de ses initiatives». 
    Pour ce qui est de la situation de la paix et de la sécurité en Afrique, M. Ping a souligné que l’UA continue d’œuvrer aux côtés de la CEDEAO et les pays du champ pour le règlement de la crise au Nord du Mali ainsi que l’accompagnement des transitions au Mali et en Guinée-Bissau. Il a ajouté que la situation au Sahara occidental, les relations entre Djibouti et l’Erythrée et les relations entre l’Ethiopie et l’Erythrée de même que la situation dans d’autres pays demeurent « préoccupantes». 
    « Des efforts soutenus sont déployés pour rendre pleinement opérationnelle l’architecture de paix et de sécurité et pour assurer un suivi de toutes les situations de crise et de conflit sur le continent », a-t-il soutenu. M. Ping n’a rien dit au sujet des immixtions occidentales dans les affaires internes du continent. 
  • Le virus du consensus, par Taoufik Bouachrine

    L’unanimité tue la démocratie, trop de consensus achève la concurrence et le système de la candidature unique est à proscrire, aujourd’hui et demain, car non démocratique. Ainsi donc, le parti de l’Istiqlal, tenu pour « libéral », chantre de l’économie de marché, défenseur de l’ouverture, héraut de l’égalitarisme, cette notion que ne comprennent que quelques-uns en plus de son concepteur Abdelkrim Ghellab, est entré dans une phase d’ « hibernation » depuis son dernier Congrès du fait de l’apparition de cette « curiosité » par rapport à ses anciennes pratiques…
    Cette « bizarrerie » tient à la présence de plusieurs candidats à la « succession éclairée » à la tête du parti de « Sidi Allal ». De tous temps, depuis la création de l’Istiqlal, la désignation du Secrétaire général se faisait par acclamation du candidat choisi par les ténors du parti plusieurs semaines avant le lancement de ce spectacle qu’est un congrès général du parti… Las, cette fois, selon toute évidence, le « printemps arabe » a fait son effet sur la formation, ses vents s’insinuant dans ses couloirs, l’atteignant d’une crise de froid aiguë.
    Les Istiqlaliens, dont plusieurs représentent des noms, des compétences et des énergies qui ne méritent pas tel sort, ne sont pas les seuls à être atteints du virus du « consensus », comme l’avait qualifié Driss Lachgar. Voilà quelques semaines, c’était le PAM qui n’était entré en congrès qu’après que ses chefs se soient entendus sur le nom du successeur de Mohamed Cheikh Biadillah, à savoir le technocrate tout droit venu de la « forteresse de la place Pietri », Mustapha Bakkoury, qui ne s’était lancé qu’après s’être assuré d’une course sans rival. Ainsi, la solution était toute trouvée à des luttes de clans et de courants, fondées sur des intérêts politiques et personnels.
    La confédération des femmes et hommes d’affaires n’est pas en reste non plus… La CGEM, donc, la très libérale, la très capitaliste, la très moderne, l’avocate de la libre concurrence, n’a jamais toléré, depuis sa création, de livrer son sort aux verdicts des urnes, après une lutte ouverte, plurielle et véritable pour sa présidence. Meriem Bensalah s’est présentée cette année toute seule, livrant une bataille contre son ombre et triomphant d’elle-même. Avant qu’elle n’annonce sa candidature, son prédécesseur, Mohamed Horani, envisageait de rempiler à la tête de la Confédération, mais il a été atteint par la « malédiction d’une trop grande proximité avec Abdelilah Benkirane », s’enfuyant alors sans demander son reste, de peur d’être abattu en plein vol…
    Et ainsi donc, les partis, les associations, les syndicats, les groupes islamistes (dont la Jamaâ al Adl wal Ihsane représente un emblème) se montrent incapables de laisser des urnes leur imposer leurs volontés, de crainte de « mauvaises surprises » inattendues et donc non souhaitées.
    Ne sommes-nous pas cette nation qui a mis au point des concepts de nature à tuer la démocratie la plus solide en Occident, comme « l’exception marocaine » ou encore « l’alternance consensuelle » ? Et sans aller plus loin encore, ne sommes-nous pas ce pays qui a inventé, puis accolé, des qualificatifs à la démocratie, aux élections ou aux référendums, comme la « démocratie hassanienne », les « élections libres et transparentes », ou encore le « référendum confirmatif » ?…
    La démocratie n’a nul besoin d’adjectifs, de même que les élections ne se font pas aux sentiments et que les référendums sont toujours aux résultats incertains… Alors pourquoi donc avons-nous introduit à ces nobles concepts des qualificatifs qui en dénaturent les fondements ?…
    La réponse à cette question est toute simple. Si vous voulez tuer un concept, ajoutez-lui un adjectif. C’est notre façon à nous d’occire la démocratie et de trucider la politique, dont la gestion des différences représente pourtant la base.
    Panoramaroc, 12/07/2012
  • La guerre des ondes

    Deux évènements médiatiques en une semaine ont de nouveau convoqué les consciences arabes et, remis en cause le professionnalisme d’une presse occidentale qui brandit, haut, le culte de la liberté d’expression lorsqu’il s’agit d’enterrer un peu plus l’arabo-musulman. Le traitement médiatique de l’affaire Merah laisse pour le moins pensif et perplexe. Après les journalistes soldats embarqués dans les chars de l’US Army, TF1 invente les journalistes avocats.
    L’initiative de TF1, proche de la droite française, ouvre grande les portes d’interrogations légitimes sur les raisons occultes qui ont poussé la chaine à diffuser des extraits choisis des négociations, entre Merah et les négociateurs du Raid. TF1 a donc endossé le rôle de la défense des policiers du Raid, accusé par le père de Merah d’assassins. La chaîne française s’implique complètement dans cette affaire, en s’arrogeant le droit de porter préjudice à la ligne de défense de l’avocate algérienne avant même le début de la procédure judiciaire. 
    De l’autre côté de la Manche, et près de quinze ans après sa disparition tragique, le 31 août 1997 à Paris sous le pont de l’Alma, la mort de Lady Diana et de son compagnon Al Fayed, fait toujours peur à la Couronne. Mohammed Al Fayed, le père du dernier compagnon de la princesse de Galles, avait commandité, il y a quatre ans déjà, un film documentaire sur la thèse d’un assassinat fomenté par la famille royale d’Angleterre. « Unlawful Killing » ou « assassinat anonyme », cette contre-enquête à charge devait sortir le 31 août prochain, mais la censure britannique est passée par-là n’autorisant sa sortie qu’à condition que le montage soit soumis à 87 coupes. 
    Face à cette injonction, les responsables de la société de production d’Al Fayed ont décidé d’abandonner la partie, abandonnés également par les distributeurs soucieux de ne pas avoir la Grande Bretagne sur le dos. « Unlawful Killing » ne verra pas le jour, parce que la version défendue par le documentaire ne cadre pas avec les conclusions officielles de l’enquête. L’interdiction insidieuse renseigne sur le degré d’hypocrisie des médias occidentaux capitalisés autour de lobbies, dont les tentacules se sont refermées sur les derniers bastions de la liberté d’expression. Et que dire des Arabes. 
    En dehors des chaines publiques tournées vers leur employeur, l’Etat, les autres sigles sont devenus les instruments d’une propagande politique régionale employée pour carrément mettre le feu dans certains pays arabes. 
    L’exemple d’Al Jazeera est là dans toute sa laideur. Aux ordres des puissances monarchiques et des capitales occidentales, Al Jazeera continue, par sa désinformation et sa capacité à manipuler les opinions publiques, de susciter les pires troubles dans le monde arabe.
    Moncef Wafi
    Le Quotidien d’Oran, 12/07/2012
  • Droit du peuple sahraoui à l’autodétermination : Ashton soutient l’ONU

    BRUXELLES – La Haute représentante de l’Union européenne (UE) pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, Mme Catherine Ashton, a exprimé son soutien aux efforts du secrétaire général des Nations unies pour parvenir à une solution politique garantissant le droit du peuple sahraoui à l’autodétermination, a rapporté jeudi l’agence de presse sahraouie (SPS).
    Dans une lettre reçue par le ministre chargé de l’Europe et membre du secrétariat national du Front Polisario, M. Mohamed Sidati, en réponse à une lettre qu’il lui avait adressée le 13 juin, Mme Ashton a souligné qu’elle soutenait les efforts du secrétaire général des Nations unies pour parvenir à une solution politique juste, durable, acceptable par les deux parties et garantissant le droit du peuple sahraoui à l’autodétermination dans le respect des principes et objectifs de la charte de l’ONU ».
    La lettre a précisé que « l’UE était préoccupée par la persistance de ce conflit et souhaite que le retrait de confiance par le Maroc à l’envoyé spécial du SG de l’ONU, Christopher Ross, n’entraîne pas davantage de report des négociations ».
    Mme Ashton a également affirmé son soutien à la résolution 2044 du Conseil de sécurité, du 24 avril 2012, qui proroge le mandat de la Mission des Nations unies pour l’organisation du référendum au Sahara occidental (Minurso) au 30 avril 2013.
    La Haute représentante de l’Union européenne (UE) pour les affaires étrangères et la politique de sécurité a, par ailleurs, noté que la recommandation soulignait « la nécessaire amélioration de la situation des droits de l’homme au Sahara occidental » et encourageait « les deux parties à travailler avec la communauté internationale pour trouver et mettre en oeuvre des mesures indépendantes et crédibles afin de garantir le plein respect des droits de l’homme, prenant en compte leurs devoirs conformément au droit international », a ajouté la même source.
    APS, 13/07/2012