Mois : juillet 2012

  • Les coopérants libérés "vont bien", réactions d’Italie

    Les trois coopérants qui avaient été enlevés en octobre dernier à Rabouni – centre administratif sahraoui situé en Algérie du Sud – et ont été libérés mercredi seraient en route pour Ouagadougou, au Burkina Faso, d’où ils devraient s’envoler pour l’Europe. L’Italienne Rossella Urru et les Espagnols Ainhoa Fernandez de Rincon et Enric Gonyalons vont bien et, selon des sources gouvernementales espagnoles reprises par la presse, sont attendus dans une “base sûre” d’où ils partiront pour Ouagadougou. Ces mêmes sources indiquent que les opérations ont été ralenties par les mauvaises conditions météorologiques.
    Les trois coopérants sont donc sur le point de rentrer chez eux au bout de presque neuf mois de captivité passés dans le Nord du Mali. Tous trois avaient été enlevés dans la nuit du 22 au 23 octobre à Rabouni, localité sous étroit contrôle militaire, où jamais aucun enlèvement ne s’était vérifié auparavant. Les trois otages avaient alors été emmenés du Sud de l’Algérie au Nord du Mali, où ils ont probablement passé le reste de leur captivité à Gao. Mais depuis lors, la situation au Mali du Nord a radicalement changé, des groupes armés – dont le groupe islamiste Mujao qui a revendiqué l’enlèvement – ayant réussi à occuper la région après un coup d’État militaire à Bamako le 22 mars dernier.
    Le président italien Giorgio Napolitano a exprimé mercredi sa “joie” et son “soulagement” pour la libération de Rossella Urru, que le ministre des Affaires étrangères Giulio Terzi a défini “un symbole de courage, de dignité et de la fierté des Italiennes qui travaillent sur le terrain de la coopération”.
    À Samugheo, ville natale de Rossella en Sardaigne, la joie pour sa libération s’est manifestée au son des cloches des églises. “Tout est vrai”, confiait à l’Unione Sarda le frère Mauro de l’ancienne otage, resté dans l’île alors que ses parents avaient déjà rejoint Rome, au siège du ministère des Affaires étrangères. En attendant de revoir Rossella, sa mère s’est exclamée : “Je suis au comble de l’émotion, il me tarde de la serrer dans mes bras”.
    Dans un communiqué, le gouvernement de la République arabe démocratique sahraouie (Rasd) a également exprimé sa satisfaction et rappelé avoir beaucoup œuvré pour aboutir à la libération des coopérants européens.
    Le Mujao a accepté de libérer ses otages en échange de certaines revendications, dont – selon l’agence de presse mauritanienne Ani – la libération du Sahraoui Ould Oufkir, détenu en Mauritanie : il s’agirait du troisième salafiste à être libéré par Nouakchott en l’espace de quelques mois dans le cadre de négociations avec des rebelles. Rien ne permet encore d’indiquer qu’une rançon a également été versée aux ravisseurs.
    Au moment de son enlèvement, l’Italienne Rossella Urru était engagée dans les projets du Comité international pour le développement des peuples (Cisp) dans les camps sahraouis de l’Algérie du Sud.
    (GB/CN)

    MISNA, 19/07/2012
  • Mauritanie : nouvelle manifestation pour le départ du président Ould Abdel Aziz

    NOUAKCHOTT – Plusieurs milliers d’opposants mauritaniens ont manifesté, jeudi à Nouakchott, pour réclamer le départ du président Mohamed Ould Abdel Aziz qu’ils accusent de « despotisme et mauvaise gestion », ont rapporté des médias.
    La manifestation, à l’appel de la Coordination de l’opposition démocratique (COD), a eu lieu au centre de la capitale. Le président de la COD, Saleh Ould Henenna, a mis en demeure le président Ould Abdel Aziz de « partir avant qu’il ne soit tard », car selon lui, « notre action est pacifique mais elle est déterminée et prendra toutes les formes pour vous y obliger ».
    L’ancien président de transition Ely Ould Mohamed Vall (2005-2007) a de son côté averti que « l’usage de la force n’est l’apanage de personne ». Il a conseillé au chef de l’Etat mauritanien de « se ressaisir et de dégager avant de regretter son entêtement ».
    L’opposition poursuit depuis le 2 mai un mouvement de protestation avec des marches, meetings et sit-in pour pousser au départ le président Ould Abdel Aziz, ex-général élu en 2009 pour un mandat de cinq ans, après avoir renversé en 2008 le premier président élu démocratiquement de Mauritanie, Sidi Ould Cheikh Abdallahi.
    Le mouvement, qui s’inscrit dans le cadre du « printemps arabe », des révoltes populaires à l’origine de la chute de plusieurs régimes au Maghreb, est rejeté par les partisans de M. Ould Abdel Aziz qui affirment que seul le verdict des urnes pourra le faire partir au terme de son mandat légal en 2014.

    APS
  • Le gouvernement sahraoui se félicite de la libération des trois otages européens

    BIR LAHLOU (territoires libérés) – Le gouvernement sahraoui et la direction du Front Polisario ont salué jeudi la libération des trois coopérants humanitaires européens, pris en otage par des hommes armés depuis octobre 2011, après avoir été enlevés dans les camps des réfugiés sahraouis près de Tindouf.
    Le gouvernement de la République arabe sahraouie démocratique (RASD) et la direction du Front Polisario ainsi que l’ensemble du peuple sahraoui ont appris avec une « grande joie, liesse et satisfaction » la nouvelle de la libération des otages espagnols, Ainhoa Fernandez et Eric Gonyalons, et italienne Rossella Urru », lit-on dans un communiqué du ministère sahraoui de l’information.
    Les autorités sahraouies « ont entrepris plusieurs démarches et déployé de grands efforts » pour la libération des otages dans les plus brefs délais, et leur retour « sains et saufs » au sein de leurs familles respectives, a ajouté le texte.
    Le gouvernement sahraoui et le Front Polisario ont, par ailleurs, félicité les familles des otages libérés ainsi que leurs organisations respectives et saluer leur « courage, leur humanisme et leur persévérance », a conclu le communiqué.
    Satisfaction générale après l’annonce de la libération de Rossella Urru
    ROME – Une satisfaction générale a été exprimée en Italie, après l’annonce officielle de la libération de la coopérante italienne, Rossella Urru, enlevée en octobre 2011, dans les camps des réfugiés sahraouis près de Tindouf, par un groupe armé.
    Après le chef de l’Etat italien, le premier ministre et le chef de la diplomatie italienne, ce sont des partis et autres associations de la société civile qui ont salué avec « joie » cette bonne nouvelle rapportée par les médias italiens.
    Mme Rossella Urru avait été enlevée en compagnie des humanitaires espagnols, MM. Ainhoa Fernandez et Eric Gonyalons,
    « Rossella va très bien, je lui ai parlé au téléphone et ce fut une grande émotion » a écrit le ministre des Affaires étrangères Giulio Terzi sur Twitter, cité par les médias italiens. « Je l’ai trouvée de bonne humeur, joyeuse et dans un état d’esprit excellent, », a-t-il dit.
    « Nous accueillons avec une grande joie et satisfaction la nouvelle de la libération de Rossella Urru et les deux coopérants espagnols enlevés en octobre 2011 dans les camps de réfugiés sahraouis de Hassi Rabouni, où ils travaillaient dans un cadre humanitaire pour la paix et la solidarité entre les peuples », a déclaré la députés italienne du Parti démocratique, Carmen Motta, coordinatrice de l’Intergroupe parlementaire d’amitié avec le peuple sahraoui.
    « Nous exprimons notre solidarité avec Rossella et sa famille et le Comité international pour le développement des peuples (CISP) pour le courage et la détermination dont ils ont fait preuve durant ces longs mois d’attente.
    Nous exprimons nos sincères remerciements au ministère des Affaires étrangères et à la cellule de crise qui n’ont jamais cessé de suivre de près l’évolution de cette affaire », a-t-elle dit dans une déclaration.
    L’issue positive de cet enlèvement ne doit pas remettre en cause l’intérêt qu’accordent les peuples au sort du peuple sahraoui, également victime de cet acte inacceptable de terrorisme ni affecter le droit à l’autodétermination au Sahara occidental conformément aux résolutions des Nations unies », a-t-elle souligné.
    De son côté, la Confédération générale italienne du travail (CGIL), de la province de Ravenne (Emilie-Romagne) a accueilli « avec grande joie », l’annonce de la libération de Rossella Urru. « Enfin, un cauchemar est terminé », a dit Ada Assirelli, responsable de la politique et la coopération internationale à la CGIL provinciale, exprimant le bonheur et l’émotion après la libération de Rossella et ses deux collègues espagnols ».
  • Droits de l’Homme ; sombre tableau de l’AMDH.

    Le très attendu rapport de l’AMDH sur les droits de l’Homme au Maroc vient de tomber. Sans la moindre complaisance, l’ONG y énumère les graves violations des droits de l’Homme commises durant l’année précédente, soulignant la poursuite des détentions politiques. 

    L’association présidée par Khadija Riyadi a calculé 48 cas répartis entre activistes du Mouvement du 20 février, militants arrêtés lors de sit-in ou de protestations à caractère social, syndicalistes et les Sahraouis pro-Polisario. Ce chiffre est près de celui enregistré dans la rubrique des disparitions forcées, l’AMDH a relevé 42 nouveaux cas entre 2010 et 2011 qui s’ajoutent aux anciens dossiers non encore élucidés de Mehdi Ben Barka, Abdelhak Ouassouli, Houcin Manouzi.
  • Ban Ki-moon reçoit le chef de la MINURSO à New York

    Ban et Weber, le 16 juillet 2012 à New York
    Selon le site onusien News & Média, le Secrétaire Général de l’ONU, Ban Ki-moon, a reçu lundi 16 juillet à New York, son représentant spécial et chef de la MINURSO (Mission des Nations Unies pour le Référendum au Sahara Occidental).
    Cette rencontre intervient quelques jours après la visite de présentation et reconnaissance que M. Weber a organisée, le 6 juillet, au Quartier Général de la MINURSO à Tindouf. Le lendemain, il a été accueilli par le président sahraouis accompagnés de nombreuses personnalités du gouvernement et de la société sahraouie. 
    Le 11 juillet, à El Aaiun, capitale du Sahara Occidental occupée par le Maroc, où il a été reçu par le Gouverneur marocain d’El Aaiun, Khalil Dkhil.
    Selon une dépêche de la MINURSO, le chef de la MINURSO « a reçu un accueil chaleureux » par de nombreuses personnes qui lui « ont transmis leurs avis sur la situation actuelle et ont assuré le RGSG de leur plein soutien ». 
    La rencontre entre Ban ki-moon et son représentant personnel, lundi dernier, suscite des craintes parmi les autorités marocaines. Une crainte exprimée à travers la presse officielle marocaine qui a livré des informations selon lesquelles M. Weber « serait arrivé au Maroc avec un objectif clair, réduire la souveraineté du royaume sur le Sahara ».
    Sahara Now et E-Marrakech ajoutent qu’il aurait même pris des mesures concrètes comme le retrait des plaques d’immatriculation marocaine portés par les voitures de la MINURSO et il aurait donné l’ordre d’enlever les drapeaux marocains qui entourent le siège de la MINURSO à El Aaiun que les autorités marocaines avaient implanté en signe de proteste contre l’initiative de retirer le drapeau marocain du siège de la MINURSO. Initiative prise par l’ancien RPSG, le général danois Kurt Mosgaard. 
    Selon les mêmes sources, il aurait refusé « l’hospîtalité » marocaine en choisissant de résider dans l’hôtel payé par la MINURSO au lieu de la résidence que le gouverneur marocain lui a offert. Par crainte que celle-ci « ne soit truffé d’équipements d’écoutes ».
  • Weisbrod-Weber opérerait des mesures visant à réduire l’autorité du Maroc au Sahara

    Weber, avec Ban Ki-moon
    Wolfgang Weisbrod-Weberserait arrivé au Maroc avec un objectif clair, réduire lasouveraineté du royaume sur leSahara, d’après des sources médiatiques, le fonctionnaire international allemand aurait décidé de prendre des mesures pourdémarocaniser du moins symboliquement le Sahara et y asseoir une sorte d’autorité onusienne. 
    Ainsi, les véhicules mis à disposition de ses équipes civiles et militaires par leroyaume, ne porteraient plus des immatriculations marocaines diplomatiques, il donnerait l’ordre d’enlever les drapeaux marocains dressés autour du siège de la Minurso, tout comme il aurait refusé de résider à une villa mise à sa disposition par la wilaya de Laayoune, lui préférant l’hôtel Parador payé du budget de la minurso et ce de crainte qu’elle ne soit truffé d’équipements d’écoutes. 
    Wolfgang Weisbrod-Weber, selon des sources proches citées par le quotidien arabophone londonien Al Quds Al Arabi, s’en prendrait également aux fonctionnaires marocains de la Minurso, ils sont pour la plupart des ouvriers denettoyage, jardinage, gardiennage ou conducteurs en plus de ceux dépendant de sociétés de sécurités contractuelles avec la mission onusienne. 
    E-Marrakech, 19/07/2012
  • Les touristes ne sont pas bienvenus au Sahara Occidental

    Lundi 16 juillet 2012, au check point sud de la ville de El Aaiun – Sahara Occidental, la police marocaine a arrêté deux jeunes activistes sahraouis et les cinq espagnols qu’ils accompagnaient.
    Karakoub Omar conduisait le taxi de transport et était accompagné de son collègue Aziz Meftah. Ils étaient en route pour conduire les touristes espagnols Eider Aldia, Itxaso Ganboa, Anaitz Igoa, Oskar Biteri, Oihana Milikavers la plage de Foum El Ouad.
    Un groupe d’hommes composés du Bacha de la ville, d’officiers des renseignements généraux et de la direction de surveillance du territoire DST, les ont arrêtés, retenus et interrogés pendant plus de 3 heures.
    Les responsables marocains ont signifié aux espagnols qu’ils ne devaient pas visiter des suspects (c’est-à-dire les activistes sahraouis) à moins de risquer d’être expulsé du territoire (Sahraoui sous occupation).
    Cette même semaine, les autorités marocaines se sont déplacées jusqu’à la cabane de plage de Mme Djimi El Ghalia et de son Mari, sur la plage Boulma’airdat au sud-ouest de El Aaiun pour leur signifier l’interdiction de camper.
    El Ghalia Djimi et son Mari Dah Mustapha, font depuis des années des séjours dans leur cabane. Cette fois ils y avaient invité Mme Michèle Decaster, secrétaire générale de l’organisation française, AFASPA et sa petite-fille Lilith, pour découvrir la plage au cours d’une visite des territoires du Sahara Occidental.
    C’est probablement pour entraver les libertés de circulation et de séjour des deux françaises que les autorités ont brusquement décidé de cette interdiction.
    ASVDH
    Sahara Occidental, 18 juillet 2012
    WSHRW, 19/07/2012
  • Le président Abdelaziz : «L’élection de Zuma est une victoire de l’Afrique anti-coloniale»

    La cérémonie de clôture à la 3ème université d’été, dénommée « Université Ahmes Ben Bella », des cadres du Front Polisario en lutte pour la libération du Sahara Occidental a connu des moments forts, notamment après les prises de parole de la direction du Maghreb et du Macherk au Ministère des Affaires Etrangères de l’Afrique du Sud et de Pierre Galand, président de la Coordination Européenne de Solidarité avec le Peuple Sahraoui.


    Le discours de clôture du Président sahraoui, Mohamed Abdelaziz, n’a pas manqué d’y faire référence chaleureusement. Il n’a pas failli non plus à la tradition de passer en revue les derniers faits marquants de la politique dans la région du Maghreb et en Afrique. A ce propos, le Président sahraoui a mis en relief l’importance de l’élection de Mme Zuma à la tête du Conseil de l’Union africaine récemment à Addis Abéba. Selon lui, «c’est la victoire de l’Afrique anti-coloniale et qui augure d’une nouvelle ère pour les peuples en lutte, notamment pour le dernier peuple colonisé d’Afrique, à l’instar du peuple sahraoui.» 

    Dans la foulée, M. Abdelaziz a souligné «la victoire de la diplomatie algérienne, représentée par Lamamra, qui a grandement contribué à cette élection.» Dans ce sens, il a mis en avant que « le monde a compris la position particulière acquise par l’Algérie et qui en fait un acteur incontournable dans la région et dans le continent.» Il a exprimé la position de son peuple pour un règlement politique de la crise malienne avant de dénoncer «les graves dérapages du Maroc pour son refus de reconnaître M. Christopher Ross comme émissaire de l’ONU pour le problème du Sahara Occidental. 

    Pour le président sahraoui : «C’est un refus de la loi et de la légitimité internationale». Si les politiques de blocage du processus de négociations pour l’organisation d’un référendum sur l’autodétermination du peuple sahraoui sont refusés, «le plus grave est le soutien d’une puissance occidentale.» La référence à la France est sans équivoque. Et de résumer l’attitude marocaine : «le Maroc déstabilise le Maghreb». Faut-il y lire non seulement les différents trafics qui se sont multipliés ces dernières années, notamment de la drogue vers l’Algérie, mais aussi les graves accusations sur l’existence de groupes terroristes «encouragés» par le makhzen au Mali. 

    Enfin, le président du Sahara Occidental s’est adressé au Conseil de sécurité pour qu’il «exerce des pressions sur le pouvoir au Maroc pour le respect de la réglementation internationale, pour que le Minurso poursuive sa mission de préparation au référendum en toute indépendance, pour la libération des détenus politiques, pour que toute la lumière soit faite sur les 651 disparus, sur la fin du pillage des ressources et richesses du peuple sahraoui et pour la levée du siège militaire marocain sur les territoires sahraouis occupés. 

    Signalons que cette université d’été a vu la participation de plus de 400 cadres du Front Polisario dont pour la première fois 50 représentants des territoires occupés et du sud du Maroc. Enfin, pour la petite histoire une de ces participantes a donné naissance à un garçon durant l’université. Elle l’a prénommé Ahmed Ben Bella, ce qui lui a valu des félicitations et des cadeaux des personnalités présentes à la cérémonie.
    SADEK

  • ONG Mundubat accuse les services secrets marocains d’entraver la libération des otages

    L’ONG espagnole, Mundubat, a accusé hier les services secrets marocains de divulguer de fausses nouvelles sur l’enlèvement des deux coopérants espagnols Enric Gonyalons, Ainhoa Fernandez et l’italienne Rossella Urru.
     « Au lieu de collaborer, tout ce qu’ils ont fait c’est rendre toutes les démarches difficiles« , a déclaré Iñaki Markiegi, président de l’association Mundubat où travaille Enric Gonyalons, l’un des trois coopérants enlevés, le 22 octobre 2011 à Rabouni, centre administratif du Front Polisario. Ils dirigeaient des projets d’aide en faveur des réfugiés qui ont fui l’invasion du Sahara Occidental par le Maroc en 1975 et 1979.
    M. Markiegi a affirmé que son organisation avait « perçu cet enlèvement comme une agression contre le peuple sahraoui et les organisations qui y collaborent». « Enric, Ainhoa, et Rossella font partie de ces personnes indispensables à la construction d’un nouveau monde, plus juste et plus engagé », a-t-il ajouté avant de conclure que « le peuple sahraoui a retrouvé un frère et deux sœurs mais aussi trois militants pour leur avenir ».
    Source : Europa Press, 19/07/2012
  • Cinq questions au politologue Mohamed Chafik Mesbah

    Est‑ce que la visite du ministre français des Affaires étrangères a pu rapprocher les points de vue entre l’Algérie et la France concernant la crise malienne ?
    En diplomatie, la prise de contact pour la concertation entre protagonistes est toujours la bienvenue. Mais je ne pense pas que cette visite de deux jours puisse aplanir totalement les divergences à propos d’une situation complexe comme celle qui prévaut aussi bien pour les relations algéro‑françaises que pour le Sahel.Il reste néanmoins que la visite de M. Laurent Fabius, qui est crédité de sentiments plutôt hostiles vis‑à‑vis du monde arabe et de l’Algérie – c’est un courant qui existe au sein du PS français – vient signifier que la France, même après la victoire de la majorité socialiste, ne change pas fondamentalement sa politique algérienne, le pays restant incontournable pour la France.
    La visite de M. Laurent Fabius s’inscrit dans la continuité de la politique algérienne de la France, elle ne préfigure pas un retournement spectaculaire. Ce serait une erreur d’imaginer qu’il existe, en France, une doctrine diplomatique de droite et de gauche. Les appareils qui concourent à la mise en œuvre de l’action diplomatique française sont là pour prévenir tout risque de retournement spectaculaire. M. François Hollande, tout comme M. Laurent Fabius, ne pourrait l’ignorer.
    Des divergences demeurent donc entre les deux pays…
    Prenons les choses dans l’ordre. En ce qui concerne les relations bilatérales, l’Algérie a, par exemple, une exigence de repentance de la part de la France qu’elle pose presque comme un préalable à l’assainissement des relations bilatérales en perspective de la mise en œuvre d’un partenariat stratégique entre les deux pays. À cet égard, M. François Hollande, qui a manifesté de bonnes dispositions, ne pourra pas prendre, pourtant, de mesures substantielles.
    À côté de cet écueil important, d’autres contentieux bloquent la voie à une véritable éclaircie dans les relations algéro‑françaises .Il s’agit notamment du statut de l’immigration et de la politique de circulation des personnes. Faut‑il évoquer la conception française de la coopération économique, rappelée avec force par M. Laurent Fabius évoquant le projet d’implantation de Renault en Algérie ? Au plan diplomatique, les divergences entre les deux pays – malgré les propos lénifiants du ministre français des Affaires étrangères – sont évidentes par rapport au Sahel, au conflit du Sahara occidental et même à celui du Proche‑Orient.
    L’Algérie rejette toujours l’option militaire, souhaitée par la France, pour régler la crise au Mali. Cette option est‑elle inévitable, selon vous ?
    Sur le plan doctrinal, l’Algérie rejette effectivement l’option d’une intervention militaire au Mali. Mais à côté de ces préventions doctrinales, il faut reconnaître que les autorités algériennes nourrissent des craintes par rapport au risque d’enlisement sur le théâtre d’opérations au Mali. Un tel enlisement aurait, sans doute, des conséquences fâcheuses sur la situation interne dans le pays. Il est évident que l’option militaire souhaitée par la France tend, de plus en plus, à s’imposer comme la solution de denier recours.
    L’Algérie a‑t‑elle les moyens de s’impliquer dans cette voie militaire ?
    Le problème de l’intervention ne se pose pas en termes de moyens techniques et humains. L’Algérie dispose, en termes de dispositif militaire et d’encadrement humain, de la capacité d’intervenir avec l’assistance logistique et technologique des pays occidentaux. 
    Le problème est que la France entend se servir de l’Algérie comme d’un auxiliaire – au sens péjoratif du terme – dans le dénouement de la crise au Mali. C’est‑à‑dire que l’Algérie est invitée à payer le prix politique de l’intervention militaire au Mali. Si par malheur, les autorités algériennes se résignaient à cette solution militaire sans avoir réuni un consensus national préalable, il faudrait s’attendre à un cataclysme qui affecterait jusqu’à l’intégrité territoriale du pays.
    Les démarches française et américaine vous semblent‑elles converger à propos de la crise actuelle au Mali ?
    À l’évidence, les États‑Unis d’Amérique et la France visent, par‑delà les stricts objectifs sécuritaires, des intérêts stratégiques qui peuvent être concurrents. Le plus important, cependant, reste que les deux pays veulent, graduellement, enferrer l’Algérie dans un système de sécurité régionale qui échapperait à sa maîtrise souveraine. Ce serait le reniement de toute la doctrine diplomatique passée de l’Algérie. Que faire cependant ? La nature a horreur du vide et, fatalement, un pays en particulier ou une force donnée règleront la crise du Mali et en tireront, pour leur compte, les dividendes.