Mois : juillet 2012

  • La police marocaine expulse un militant de gauche tunisien

    24 heures après son arrestation à Casablanca, Aymen El Bhiri, un ressortissant tunisien, militant associatif et membre du parti communiste ouvrier tunisien, a été expulsé lundi en début d’après-midi vers la Tunisie. Ce serait ses visites aux sièges du parti Annahdj Eddimocrati et l’AMDH qui expliquent cette expulsion.
    Ayman El Bhiri a été expulsé du Maroc,  »en application d’une décision prise par les autorités administratives de la Wilaya du Grand Casablanca », rapporte l’agence MAP, qui cite une source proche de la préfecture de police de Casablanca.  » Cette mesure, qui se base sur les dispositions légales relatives au séjour et à l’entrée des étrangers au Royaume, a été exécutée via l’aéroport international Mohammed V de Casablanca », précise la même source.

    L’expulsion d’El Bhiri, membre du parti communiste ouvrier tunisien (PCOT) suscite des interrogations dans les milieux associatifs au Maroc. Le militant tunisien, en séjour touristique, a été arrêté dimanche à Casablanca au cours d’une marche de protestation de chômeurs marocains. Ali Jallouli, également membre du PCOT, a indiqué à la radio  »mosaïque FM » que l’arrestation et l’expulsion de Bhiri du Maroc étaient liées probablement à des visites qu’il avait effectué dimanche aux sièges du parti Ennahdj Eddimocrati (gauche radicale) et de l’association marocaine de défense des droits humains (AMDH). Il s’est interrogé par ailleurs sur cette expulsion, affirmant qu’à Tunis,  »on réserve un bon accueil aux marocains ».

    Très critiques sur la politique sociale des différents gouvernements et particulièrement sur les droits humains, y compris au Sahara Occidental, Ennahdj et l’AMDH ne sont pas en odeur de sainteté chez les services de sécurité. L’expulsion du militant tunisien survient près d’un mois après la visite à Tunis du chef du gouvernement marocain. A cette occasion,  »le niveau distingué des relations fraternelles entre les deux pays » avait été souligné par les deux parties. Le parti Annahdj Eddimocrati avait donné l’alerte en parlant de l’enlèvement du militant tunisien dimanche 1er juillet, devant le siège du parti à Casablanca par des « éléments inconnus en tenue civile » qui ont refusé de « décliner leur identité ». Le communiqué indiquait aussi que le militant Ayoub Zerad qui était avec le tunisien avait agressé au vu et au su des passants. Ayman El Bhiri était présent à Casablanca pour assister au 3ème congrès du parti Annahdj Eddimocrati.

    Maghreb Emergent, 2/07/2012
  • Sire, le racisme anti-noir prospère au Maroc, c’est pourquoi j’irai manifester le 10 juillet !

    Sire Mohammed VI, dans la plupart de vos discours, vous ne dérogez pas à une tradition autrefois consacrée par votre père : l’éloge de l’unité africaine dont il fut un partisan convaincu. Et ceci malgré le retrait du Maroc de l’Union Africaine suite à la reconnaissance du Sahara occidental.
    Eh bien Sire, permettez-moi de vous dire que votre propre société est en décalage complet avec cette grande tradition qui a permis pendant longtemps aux Africains du Maghreb et du sud du Sahara de s’appeler “frères” malgré le passé esclavagiste douloureux. En effet, qu’il est loin ce temps où nous combattions ensemble l’envahisseur colonial, aussi bien dans l’Aïr que dans le Hoggar, ou sous les tropiques où votre père soutenait Patrice Lumumba au Congo, l’Union des Populations du Cameroun, etc. Votre société et votre population accueillaient chaleureusement alors les exilés politiques et leurs enfants qui fuyaient la cruauté du colon. Je n’irai même pas jusqu’à parler de la coexistence pacifique entre Arabes et Noirs lorsque le sultanat du Maroc était le vassal de l’empire du Ghana dirigé par des Noirs !
    Aujourd’hui, cette parenthèse enchantée où l’union des progressistes Arabes et des Noirs s’est faite dans un mélange harmonieux, est bel et bien terminée. Votre société ressort des mots et des attitudes qui renvoient le Noir à sa condition d’esclave que les razzias arabes pourchassaient. Les mots “Hartani” -homme libre de second rang – ou “aâzi” – sale nègre – ont repris de la vigueur. Les Noirs qu’ils soient marocains ou pas, subissent cette stigmatisation inhumaine. Ceux qui en prennent plus pour leur grade, ce sont les migrants et les étudiants subsahariens à qui on jette des pierres. Ces derniers sont complètement isolés à la Cité Internationale Universitaire de Rabat. Selon la Confédération des Etudiants et Stagiaires Africains au Maroc (CESAM), ils ne partagent pas les mêmes locaux que les étudiants “blancs” marocains. Les insultes sont régulières, les crachats insupportables quotidiens. Les attaques physiques se multiplient entraînant parfois des morts.
    Sire, comment s’étonner de ces comportements sauvages lorsque votre si beau pays n’a pas aboli officiellement l’esclavage ? Comment s’étonner lorsque de génération en génération, se transmet ce sentiment de supériorité issu de l’esclavage ?
    Sire, le racisme anti-noir prospère car le travail d’éducation et de lutte que mène les associations des droits de l’homme n’est pas assez soutenu. L’Association Marocaine des Droits Humains a même récemment mis en cause l’Etat marocain pour sa stigmatisation des Noirs. Le 14 mai dernier, Amadou, jeune Malien a été tué, poignardé de plusieurs coups de couteaux suite à une altercation avec l’un de vos sujets dans une épicerie. Le racisme anti-noir prospère parce que vos médias font tout pour le minimiser. Il y a peu, la chaîne de télé 2M a organisé enfin un débat sur la question, mais peine perdue. Des passages entiers ont été censurés, notamment ceux où il y a eu des plaintes.
    Même quand on est un Noir en transit à Casablanca, on se rend compte du mépris avec lequel les douaniers vous regardent, vous fouillent et vous suspectent juste en raison de votre couleur de peau et d’une histoire douloureuse pour les Noirs, marquée par des razzias esclavagistes.
    L’image du Maroc depuis plusieurs mois se dégrade en Afrique Noire et dans le monde car au lieu de prendre le problème à bras le corps, il est complètement nié par les institutions socio-politiques de votre pays. Aujourd’hui, on ne parle plus de crachats, d’insultes ou de stigmatisation ; aujourd’hui, on parle bien de morts.
    C’est pourquoi Sire, partisan du retour du Maroc dans l’Union Africaine, je répondrai à l’appel de SOS Migrants en Belgique et j’irai manifester le 10 juillet prochain à Bruxelles à 18h devant votre ambassade – 29 boulevard St Michel (métro Montgomery) -, pour dénoncer l’impuissance du pays sur lequel vous régnez à considérer les Noirs comme des humains.
    Et j’invite toutes les personnes éprises de liberté et de respect pour les droits humains à faire comme moi.
    TOUS CONTRE LE RACISME ANTI NOIR AU MAROC, MARDI 10 JUILLET A 18h DEVANT L’AMBASSADE DU MAROC – 29 BOULEVARD SAINT-MICHEL (METRO MONTGOMERY) !
  • « L’Etat sahraoui indépendant, est la solution », thème de l’université d’été des cadres de la RASD

    BOUMERDES- Le Premier ministre de la République arabe sahraouie démocratique (RASD), M. Abdelkader Taleb Omar, a procédé lundi à l’université M’hamed Bougera de Boumerdes, à l’ouverture de la 3ème université d’été des cadres de la RASD et du Front Polisario.
    Organisée cette année sous le nom du défunt président algérien Ahmed Ben Bella, cette 3ème université du genre, tenue sous le signe « l’Etat sahraoui indépendant, est la solution », se poursuivra jusqu’au 15 du mois, avec la participation de près de 400 cadres et dirigeants du Front Polisario et de membres du gouvernement sahraoui.
    L’inauguration des travaux de cette université d’été a été marquée par une allocution du Premier ministre sahraoui qui a annoncé l’ouverture officielle des travaux de cette manifestation, suivie par celle du président du Comité algérien de solidarité avec le peuple sahraoui, M. Mehrez Lamari.
    L’occasion a aussi donné lieu à la présentation d’interventions et de témoignages vivants par une cinquantaine de militants sahraouis, issus notamment de villes du Sahara occidental sous occupation marocaine.
    Une série de communications sur des thèmes liés à la politique et aux droits de l’homme est portée au programme de cette rencontre, dont une conférence du professeur M’hend Berkouk sur « La situation au Sahel et son impact sur la région » et une autre de M. Kamel Rezzag Bara sur « La société civile : c’est quoi ? et comment la gérer ».
    APS, 2/07/2012
  • Najat Vallaud-Nelkacem : une déclaration d’intérêt incomplète

    Par Olivier Quarante
    Dans sa déclaration d’intérêts, Najat Vallaud-Belkacem n’a pas mentionné son appartenance très récente au Conseil de la communauté marocaine à l’étranger. Pourquoi ?
    Comme les autres ministres du Gouvernement Ayrault, Najat Vallaud-Berlkacem, devenue ministre des droits des femmes et porte-parole du Gouvernement, doit remplir une « déclaration d’intérêts ». La sienne signée le 22 mai dernier a été mise en ligne et est accessible à tous. (Ici)
    Ce document vise à réguler des engagements qui pourraient s’avérer être contradictoires.
    Chose étonnante, la déclaration d’intérêts, datée du 22 mai 2012, de Najat Vallaud-Belkacem, ne mentionne pas son appartenance de quatre ans au Conseil de la communauté marocaine à l’étranger, entre décembre 2007 et décembre 2011 semble-t-il (soit à la suite de sa démission, soit à la suite de l’extinction de son mandat de quatre ans).
    Cette instance voulue et créée par Mohamed VI, a pour but d’assurer le lien entre le pays d’origine (le Maroc) et ses ressortissants ou doubles-nationaux marocains.
    On peut ainsi lire dans un communiqué officiel du 21/12/2007 que :
  • La ministre Belkassem-Vallaud ment dans sa déclaration de conflits d’intérêts

    Dans un document officiel du gouvernement français sur les déclarations de conflits d’intérêts présentée par la ministre Najat Vallaud- Belkassem no figure pas son activité en tant que membre du Conseil de la Communauté Marocaine à l’Etranger, créé par le roi Mohamed VI le 21 décembre 2007.

    Cependant, Mme Vallaud-Belkassem n’a pas soufflé un traître mot sur son dévouement aux désirs du roi du Maroc qui veut faire de la France sa base-arrière pour mater les sahraouis et semer l’instabilité dans la région dans le but de s’accaparer du riche territoire du Sahara Occidental, ancienne colonie espagnole envahie par le Maroc en 1975 et 1979. 
    Pour rappel, Rabat a conditionné ses relations internationales au soutien à ses ambitions expansionnistes au Sahara Occidental. Non sans raison, grand nombre de dignitaires français possèdent des propriétés privées de luxe au Maroc. Belkassem doit y en avoir les siennes. Mais, qui va y enquêter?
    DÉCLARATION D’INTÉRÊTS
    MEMBRES DU GOUVERNEMENT
    Mme Najat VALLAUD-BELKACEM
    Ministre des droits des femmes et porte-parole du Gouvernement
    I – Responsabilités exercées en sus des fonctions ministérielles
    – fonctions électives ;
    – autres responsabilités (par exemple, dans le secteur associatif)
       – conseillère municipale, ville de Lyon
       – conseillère générale du Rhône
       – Vice-présidente du Mouvement Européen – France (démission en cours)
    II – Instruments financiers actuellement détenus par le membre du Gouvernement
    Les parts ou actions d’organismes de placement collectif (SICAV, FCP) ne sont pas à déclarer, sauf si elles se rapportent à un secteur d’activité particulier, précisément défini.
    Une participation ne doit être déclarée que si elle est supérieure à 5 000 euros ou à 5 % du capital de la structure concernée.
    Structure (société, établissement, organisme) Type d’investissement : NEANT
    La gestion de ces instruments financiers est confiée, pendant la durée des fonctions ministérielles, à un intermédiaire agréé.
    V – Responsabilités et activités antérieures du membre du Gouvernement durant les trois dernières années précédant la nomination dans les fonctions ministérielles actuelles
    – responsabilités publiques ;
    – fonctions électives ;
    – activité(s) professionnelle(s) ;
    – autres responsabilités (secteur associatif ; participation aux organes dirigeants d’un organisme public ou privé ou d’une société…).
    – Adjointe au Maire de Lyon
    – Conseillère générale du Rhône
    – Conseillère régionale Rhône-Alpes
    – Chargée de mission au cabinet du maire de Lyon
    – Juriste, cabinet SCP Monod-Colin, avocat aux conseils
    – Vice-présidente du Mouvement Européen – France
    VI – Autres intérêts, notamment familiaux, que le membre du Gouvernement estime souhaitable de signaler.
    NEANT
    Je soussignée Najat VALLAUD-BELKACEM. :
    – certifie l’exactitude des renseignements indiqués dans la présente déclaration ;
    – m’engage, en cas d’évolution de ma situation personnelle ou des intérêts mentionnés dans les différentes rubriques, à modifier la présente déclaration ;
    – ai pris connaissance que cette déclaration sera rendue publique sur le site Internet du Gouvernement, à l’exception des informations indiquées aux rubriques III et IV.
    Fait le 22/05/2012
    Signature : Najat VALLAUD-BELKACEM
  • Au Sahara occidental : un autre apartheid Marocain

    Partout où vous allez au Sahara occidental depuis son nord non concerné par le conflit entre le royaume du Maroc et le Polisario, tous les sahraouis sont sous-traités avec animadversion et marginalisation méthodique.
    Quel est le complice de ces jeunes Sahraoui ? 
    Rien d’autre que la revendication très civique de ce qu’ils ont de droit et défendent ardemment leur dignité et leur droit absolu de bénéficier des richesses de leur Sahara de façon équitable conformément aux droits universels reconnus et ratifier par le Maroc. Voir même rien que conformément à la constitution dite de tous les marocains dans l’esprit des normes par lesquelles le Maroc gère administrativement les territoires Sahraouis. 
    De jour en jour les responsables marocains deviennent intransigeants face à la montée des masses de jeunes Sahraouis qui ne peuvent plus faire confiance dans l’état marocain. 
    Ces jeunes ne peuvent que chercher des moyens pour se faire entendre. Aujourd’hui ceux du nord du Sahara n’ont pu faire que rejoindre leurs camarades à Laayoune capitale du Sahara occidental pour constituer une masse plus compacte espérant mieux réussir dans la dignité, en refusant la domestication qui est la condition sine quoi non pour que la gouvernance marocaine leur permet de bénéficier de rôle plus que secondaire dans leur propre territoire si riche dans tout les domaines. 
    En tant que militant du nord du Sahara ayant subit des tortures des plus dramatiques et en tant que formateur des cadres enseignants qui endure encore de l’effet des atrocités des autorités du royaume du Maroc je crains pour les jeune du nord Sahara un sort encore plus horrible. 
    Situation chaotique 
    Ma crainte n’est pas d’aujourd’hui car les autorités marocaines au Sahara détestent le Sahraoui vu la résistance et le progrès réalisé par le front POLISARIO malgré sa difficile situation. Alors que les liens tribaux s’enracinent dans le nord du Sahara, elles se vengent pour leurs propres plaisirs schizophrènes… 
    Les tribus de Takna qui étaient jadis des maîtres dans leurs territoires nord Sahara aujourd’hui elles sont affaiblies par les autorités du Maroc bien épaulée par les forces du royaume et deviennent comme des réfugiés dans leur propre territoire. Leurs enfants comme des orphelins sans institutions protectrices et sans avenir… voguent errant dans tous les sens sans orientation sans éducation institutionnelle valorisants de leur être. 
    Il s’agit donc d’un autre apartheid exterminant à l’insu de l’ONU et de la conscience internationale. 
    C’est pourquoi je lance un SOS à tous ceux de bonne conscience Maghrébins, Européens, Asiatiques, Américains, Russes… pour nous aider à restituer notre région nord Sahraouie dans son vari cadre géo existentiel. 
    C’est avec mon honneur que je vous signe l’objectivité, la légalité et la justesse de cet appel. Nous pensons déposés plainte à l’ONU et les grandes institutions internationales. 
    Source : Alter-Info, 2/07/2012
  • Le Maroc tente de se replacer sur la carte sahélienne : Le nord du Mali sous l’ivresse fanatique des djihadistes

    par Salem Ferdi
    La destruction du patrimoine religieux par les fanatiques d’Ançar Eddine apporte des arguments de plus en faveur des partisans d’une intervention armée au nord du Mali. Le Maroc saisit l’opportunité pour appeler à une intervention internationale pour contrer la politique algérienne de limitation de la réponse aux seuls « pays du champ » sahélo-saharien. Les réserves algériennes à l’égard d’une intervention militaire risquée sont appuyées par les Américains pour qui la priorité est de mettre de l’ordre au sud du pays et à Bamako. 
    La situation au nord du Mali s’aggrave. De nouveaux actes de destruction ont ciblé d’autres mausolées de saints patrons dans la ville de Tombouctou. Les membres d’Ançar Eddine dans une sorte d’ivresse fanatique se sont attaqués à coups de burins aux mausolées situés dans l’enceinte du Djingareyber (sud). « Cela fait mal, mais on ne peut rien faire, les « fous » sont armés» raconte un témoin. Les habitants de Tombouctou assistent, dans l’impuissance, à la destruction de ce patrimoine religieux et culturel, classé récemment par l’Unesco pour mettre en garde contre les menaces qui pèsent sur lui. Une marche inexorable vers la destruction semble imprimée par des djihadistes frustres et bornés. Samedi, le porte-parole d’Ançar Eddine, à Tombouctou, Sanda Ould Boumama, affirmant agir au « nom de Dieu » a assuré que tous les mausolées, « sans exception » vont être détruits. Ces actes suscitent l’émoi. D’autant que les djihadistes islamistes ont pris le contrôle total du nord du Mali après la cuisante défaite infligée au MNLA à Gao. L’écrasement du MNLA qui a commis l’erreur stratégique de s’aliéner des soutiens internationaux en proclamant l’Etat de l’Azawad crée un déséquilibre qui alimente les inquiétudes. Et susciter des appels à des interventions urgentes. Rabat, avec un certain sens de l’opportunité politique, y a trouvé une possibilité de se remettre dans le jeu sahélien jusque-là réservé, sur insistance de l’Algérie, aux seuls « pays du champ ». Le Maroc a ainsi appelé les « Etats islamiques et la communauté internationale à une intervention urgente et conjointe pour protéger le riche patrimoine malien… ». Sans préciser la nature de « l’intervention urgente », le Maroc relève « la gravité de la situation sécuritaire prévalant dans la région sahélo-saharienne et sur ses répercussions sur la paix et la stabilité dans toute la région» et appelle à une « action déterminante et une coopération sérieuse sur les plans régional et international» pour y mettre fin. A l’évidence, le Maroc trouve dans la dégradation incontestable de la situation une fenêtre d’opportunité pour tenter de contrer la volonté de l’Algérie de limiter la gestion de la crise sahélienne aux seuls « pays du champ » concerné. 
    UNE ENTREPRISE «TROP LOURDE» 
    Et de fait, hormis une réserve remarquable des Etats-Unis, la pression en direction d’une intervention armée a tendance à s’accroître. Vendredi, les dirigeants de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao), réunis à Yamoussoukro, ont de nouveau exhorté le Conseil de sécurité de l’ONU à autoriser l’envoi d’une force au Mali. Ils ont exprimé, pour la forme, leur préférence pour la négociation. Le point de vue des Américains est qu’une force de la Cédéao de 3300 hommes serait la bienvenue mais pour stabiliser le sud du Mali. Le secrétaire d’Etat adjoint US chargé des questions africaines, Johnnie Carson, a noté que le gouvernement de Bamako « n’a plus de force armée digne de ce nom et a perdu la moitié de son équipement quand il a quitté le Nord ». Une « éventuelle reconquête du Nord serait une entreprise très lourde pour la Cédéao » a-t-il souligné. L’option de l’intervention n’est pas franchement écartée mais, a souligné M. Carson, une éventuelle mission au nord du Mali « devrait être préparée très soigneusement et disposer de ressources en conséquence ». Pour lui, il faut répondre aux « demandes légitimes de la rébellion touareg et de soutenir des négociations avec des mouvements prêts à dialoguer avec Bamako », l’Aqmi et Ançar Eddine étant qualifiés de « dangereux et mortels ». 
    LES MENACES DE BELMOKHTAR 
    De son côté, Mokhtar Belmokhtar a envoyé un communiqué à l’Agence Nouakchott d’Information (ANI) où il explique le rôle d’Aqmi dans l’écrasement militaire des forces du MNLA à Gao. Se présentant comme une force qui voulait rétablir la sécurité, Belmokhtar affirme que l’action menée à Gao n’était pas destinée spécialement contre le MNLA. « L’usage de la force a été contraint et limité dans le temps et l’espace ». Cette mesure militaire « ne signifiait pas une déclaration de guerre contre une quelconque partie, ni contre les membres et les regroupements du MNLA comme le prétend un de ses dirigeants ». Ces explications sont assorties d’une mise en garde contre ceux qui collaboreront avec une force militaire appelée à intervenir dans la région. «Nous prévenons chacun devant la tentation de tirer profit» de la situation actuelle dans le nord du Mali «en collaborant avec les forces étrangères qui guettent la région que nous ne resterons pas les bras croisés et que nous agirons en fonction de la situation avec fermeté et détermination», a menacé samedi un de ses chefs, Mokhtar Belmokhtar dans un communiqué diffusé par l’Agence Nouakchott Informations (ANI), un média privé en Mauritanie. Le Mujao avait menacé vendredi de s’attaquer aux pays qui composeraient la force de 3 300 hommes dont l’Afrique de l’Ouest prépare depuis plusieurs semaines l’envoi dans ce pays. On perçoit chez les djihadistes une certaine appréhension à l’idée d’une intervention de la Cédéao ou d’autres forces étrangères. Pourtant, tous leurs actes semblent orientés vers une sorte d’appel à intervention. Entre l’apparente élimination du MNLA du circuit – qui peut être réversible en cas de soutien extérieur consistant – et les actes de destruction du patrimoine de Tombouctou, les incitations à l’intervention extérieure se renforcent. Le Maroc en profite, à peu de frais, pour appeler à l’internationalisation de la réponse.
  • Le MUJAO, une création in vitro

    Bruits de bottes à nos frontières
    Par Tarik Hamza
    Le MUJAO, allié d’Aqmi, est devenu une menace sérieuse pour la sécurité de l’Algérie et de toute la région du Sahel. Mais il est évident que c’est l’Algérie qui est est visée, par une coalition de forces maléfiques. Le tragique attentat kamikaze, qui a ciblé le siège du commandement de gendarmerie de la quatrième région militaire, est une pièce du rouage du vaste engrenage cherchant à impliquer coûte que coûte l’Algérie dans un conflit régional, à l’issue inconnue. Avant cela, il y eut d’autres signes avant coureurs, comme l’attentat de Tamanrasset ou l’enlèvement des six ressortissants à Gao par la mouvance islamiste. 
    La guerre fratricide en Libye a permis de mettre un arsenal, composé d’armes de guerre modernes et meurtrières, entre les mains d’extrémistes religieux, de narcotrafiquants et de contrebandiers, qui ont fait de la prise d’otages une spécialité lucrative. On n’oubliera pas non plus le rôle joué par le va-t-en-guerre BHL, et le financement occulte des salafistes par les monarchies du Golfe. Le but est clair : il s’agit de transformer cette région, véritable poudrière, en une nouvelle Somalie, ou en un nouvel Afghanistan, tout en entraînant l’Algérie dans un enlisement sans fin, qui risque de remettre en cause l’intégrité du territoire et la souveraineté nationale. 
    Il est temps de dire halte aux chants des sirènes, tout en prenant les mesures idoines pour renforcer les capacités défensives à nos frontières, surtout avec le Mali. On voit bien que le MUJAO est un mouvement terroriste, créé in vitro. Il est spécialement destiné à déstabiliser l’Algérie et à contrôler les immenses richesses de toute la région (Mauritanie, Libye, Niger, Nigeria, Algérie). La jonction prévisible entre Aqmi, Boko Haram et le MUJAO, est loin d’être une vue de l’esprit. Elle correspond bien à une réalité tangible vérifiée sur le terrain. Quant aux accointances de ces mouvements terroristes avec des forces extérieures à la région, elles sont tout aussi manifestes. 
    La décennie rouge a mis à nu l’isolement de l’Algérie dans les moments difficiles, et notre pays a montré qu’il ne se laisse pas manipuler, tout en étant prêt aux agressions, d’où qu’elles viennent.
    La Tribune des Lecteurs, 1/07/2012
  • Université d’été sahraouie demain à Boumerdès

    L’Université d’Eté des cadres du Front Polisario et de la RASD sera ouverte demain à l’université M’Hamed-Bouguera de Boumerdès par le Premier ministre sahraoui, Abdelkader Taled Omar, indique un communiqué du Comité national algérien de solidarité avec le peuple du Sahara Occidental (CNASPS). 
    Baptisée du nom de défunt président algérien Ahmed Ben Bella, cette édition de l’université d’été se déroulera sous le thème : «L’Etat sahraoui indépendant est la solution.» 
    En plus de Mme Meriem Salek Hamada, ministre sahraoui de l’enseignement et de l’éducation et présidente de l’université d’été de la RASD et de Mohamed Mahrez Lamari, président du CNASPS, cette cérémonie verra la présence d’invités d’honneur algériens et sahraouis, précise le communiqué.
    Le Front Polisario, unique représentant du peuple sahraoui reconnu par l’ONU conduit la lutte du peuple sahraoui contre le Maroc, pays voisin ayant envahi le Sahara Occidental en 1975 et 1979. Une mission onusienne, la MINURSO (Mission des Nations Unies pour le référendum au Sahara Occidental) surveille le cessez-le-feu proclamé en 1991 entre le Front Polisario et le Maroc.
  • L’intrigante «mission» du MUJAO

    Créée en mars 2011, soit en plein «Printemps arabe», la mystérieuse organisation terroriste appelée Mouvement pour l’Unicité et le Jihad en Afrique de l’Ouest (MUJAO) s’en prend uniquement à l’Algérie. Qui est derrière cette organisation criminelle ? Quelles sont ses «missions» ? Et pourquoi cible-t-elle uniquement le Sahel, alors que son appellation indique l’Afrique de l’Ouest ?
    Le MUJAO, ce groupe terroriste opérant au Sahel, dont le chef terroriste n’est autre qu’Abou Gaâgaâ, un mauritanien, longtemps recherché par les services de sécurité mauritaniens, s’acharne de plus en plus sur l’Algérie. Composé de près de 1000 terroristes fortement équipés en armes et matériels. Ces derniers font, aujourd’hui, partie de ce groupe sanguinaire, dont certains sont de nationalité algérienne, alors que d’autres sont des Maliens, des Mauritaniens ; on trouve même des Tunisiens, des Nigériens et des Marocains. Cette organisation criminelle est derrière plusieurs attaques terroristes opérées sur les frontières algériennes, et cela depuis sa création toute récente. Cela nous amène droit à poser plusieurs questions sur les origines de MUJAO. Mais aussi sur son mode opératoire qui privilégie uniquement le Sud algérien. Pour mieux expliquer cet acharnement du MUJAO, il faut commencer par faire la chronologie des attaques orchestrées par ce groupe islamiste armé. En novembre 2011, un commando armé, appartenant au MUJAO, avait infiltré les frontières nord-ouest du pays, avant d’enlever trois humanitaires européens, travaillant pour le compte des Nations unies dans les camps de réfugiés de Tindouf. Ce rapt avait été revendiqué par ce groupe quelques jours après. Poursuivant leur acharnement visant l’Algérie, les fous de Dieu du MUJAO avaient réédité une autre attaque, cette fois c’est à Tamanrasset, à l’extrême Sud du pays. Ici, un attentat suicide commandité par deux jeunes kamikazes, le premier d’origine malienne et le second un subsaharien. Ces deux terroristes avaient foncé, avec leur Toyota Station bourrée de 200 kg sur le siège de la brigade territoriale de la Gendarmerie nationale. Bilan : 23 algériens blessés, dont 17 gendarmes. Un attentat revendiqué un jour après par la sphère du MUJAO. Ces criminels avaient menacé d’exécuter d’autres attentats sur le sol algérien, dans le cadre de ce qu’ils appellent la «guerre» sainte contre l’Algérie. Une guerre déclarée uniquement contre l’Algérie et qui s’est soldé, par la suite, par l’enlèvement de sept diplomates algériens, dont le consul Boualem Sias, le 5 avril dernier, à Gao. C’est toujours le même groupe qui est derrière cette énième action visant l’Algérie. De mal en pis, le 29 juin passé, les sbires d’Abou Gaâgaâ avaient ciblé, cette fois, le Commandement régional de la Gendarmerie nationale de Ouargla. Ici, un kamikaze avait foncé, également, sur le siège, sans toutefois arriver au but, faisant un mort parmi les gendarmes et trois autres blessés. Cette nouvelle attaque a été perpétrée au lendemain des menaces projetées par cette organisation criminelle, qui butent toujours sur la stabilité et la sécurité des frontières algériennes.
    Comment le MUJAO s’est doté d’une capacité de nuisance en si peu de temps ?
    Le mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest (qui, rappelle-t-on, sévit bizarrement en Afrique du Nord) est présenté comme étant une «dissidence» d’Aqmi.
    La création de cette organisation terroriste dirigée par un chef terroriste connu sous le pseudonyme d’Abou Gaâgaâ, d’origine mauritanienne, en mars 2011, impose nombre de questions dont celle relative à sa capacité de nuisance. En effet, comment le Mujao a, en seulement quelques mois, pu se doter d’une telle capacité de nuisance qu’Aqmi, dont il serait issu, ne dispose pas ? Des armes acquises, sûrement, depuis la Libye là où les dépôts d’arsenaux de guerre avaient été dépouillés lors de la guerre civile contre l’ex-régime kaddafiste. On parle ici d’armes très sophistiquées, parmi elles, des RPG7, des FM/PK et des missiles sol-air de type S300 qui seraient tombées entre les mains des terroristes salafistes. Avec ces arsenaux, la capacité du MUJAO ne fait que s’agrandir, dans une région attirant les convoitises des pays puissants. D’ailleurs, le fait de s’attaquer uniquement aux intérêts algériens dans une région où sept pays existent, cela prouve les enjeux de cet acharnement. L’Algérie est considérée comme étant le pays le plus puissant dans la région du Sahel et du Maghreb et également un leader dans la lutte antiterroriste, un pays aussi connu pour sa défense des droits des peuples à l’indépendance et un pays qui est en train de s’armer davantage, tout cela a fait que l’Algérie soit le pays à traquer. En plus de tout cela, l’Algérie a été ciblée par ce qu’on appelle le «Printemps arabe» ; certes, elle est toujours debout et le «tremblement de terre» des révolutions arabes ne l’a pas touchée. Toutefois, elle est toujours dans l’œil du cyclone. Cela se traduit, actuellement, sur la sécurité de ses frontières. Des frontières explosives, là où les terroristes veulent à tout prix frapper. Certaines parties étrangères veulent pousser coûte que coûte l’Algérie dans le ghetto malien. Cependant, les autorités algériennes sont conscientes de ce piège tendu.
    Par Sofiane Abi
    Le Jour d’Algérie, 1/07/2012