Mois : juillet 2012

  • Relations entre l’Algérie et la France : Entre scepticisme et pragmatisme

    La visite prochaine du nouveau président français, François Hollande, en Algérie, se confirme. Elle sera d’ailleurs précédée par celle de Laurent Fabius, le ministre des Affaires étrangères. Ce dernier annoncera-t-il la couleur, mais laquelle ? 
    par Zhor Cherief
    L’annonce de la visite du chef de la diplomatie française a été faite, la veille de la commémoration du cinquantenaire de l’Indépendance de l’Algérie. Le déplacement de M. Fabius dans notre pays est déjà interprété comme le énième «premier pas» vers le réchauffement des relations entre les deux pays, voire comme le signal d’une nouvelle ère, cette fois plus sereine dans les relations bilatérales. Il faut l’espérer, mais il faut aussi voir pour y croire. C’est peut-être cet état d’esprit qui a poussé, quelques jours auparavant, soit le 25 juin, le trop discret ministre des Moudjahidine, Mohamed Cherif Abbas, à sortir de sa réserve, pour confier, sur les ondes de la Radio nationale, que l’Algérie attend aujourd’hui des «actes» venant de l’Elysée. 
    Il faut rappeler que Hollande, encore candidat à la présidence, avait multiplié les déclarations et les gestes, laissant entendra que la vision du Parti socialiste (PS) a bien changé par rapport à l’Afrique et au Monde arabe, mais également à l’égard de l’Algérie. Il avait même promis qu’une fois élu président, il allait en finir avec la «guerre des mémoires», en plaidant pour «un regard lucide, responsable sur notre passé colonial». 
    Il avait, en outre, jugé que le moment était venu de donner à la relation bilatérale «une nouvelle impulsion, une nouvelle ambition» et de lui conférer «toute l’envergure», «la sérénité et la chaleur, qui conviennent». Le candidat du PS, comparativement aux autres candidats et présidents français, avait franchi un nouveau pas, en qualifiant les crimes du 8 mai 1945 de «répressions sanglantes». Sans pour autant minimiser ceux du 17 octobre 1961, ayant ciblé nos émigrés. 
    A la fin de l’année 2011, François Hollande avait déposé, lors de la commémoration des événements du 17 Octobre 1961, à Paris, une gerbe de fleurs, au pont de Clichy, à l’endroit où des Algériens avaient été jetés à la Seine par des policiers français. Ce jour-là, il avait témoigné de sa «solidarité aux enfants et petits-enfants des familles endeuillées par ce drame», en martelant : «Il faut que la vérité soit dite. Reconnaître ce qui s’est produit». Allons-nous assister à une nouvelle copie de la politique extérieure de la France ? La vision défendue par le nouveau locataire de l’Elysée tranchera-t-elle vraiment, dans les faits, avec celle de son prédécesseur, Nicolas Sarkozy ? Ces questions semblent partager certains observateurs.
    D’aucuns font un étrange parallèle entre Barack Obama, l’actuel président des Etats-Unis et François Hollande, le nouveau président français, alors qu’ils n’appartiennent pas aux mêmes familles politiques et idéologiques. L’essentiel à retenir, selon eux, c’est que l’un et l’autre sont venus «colmater» les brèches laissés par leur prédécesseur respectif et aussi «adoucir l’emballage de la politique extérieure». Parmi ces observateurs, l’on trouvera aussi ceux qui restent toujours méfiants par rapport aux socialistes français. D’après eux, l’implication de François Mitterrand, en sa qualité de ministre de l’Intérieur pendant la colonisation, dans l’exécution de militants nationalistes, est «une séquence bien trop grave pour être enterrée». 
    De plus, disent-ils, le rôle joué par le même Mitterrand, durant les années 1990, surtout après l’interruption du processus électoral, n’est pas du tout apprécié. Plus tard, l’arrivée de Lionel Jospin (entre juin 1997 et mai 2002) à la tête du gouvernement français, n’a pas arrangé les choses. Selon eux, les relations bilatérales, ayant connu des «divergences», ont été parfois «sérieusement tendues». D’où leur scepticisme, quant à l’avenir immédiat des relations algéro-françaises, sous Hollande. La preuve, justifient-ils, D’autres observateurs, se disant «réalistes» et «pragmatiques», s’en remettent à la liste des contentieux, non sans avouer «la frustration algérienne» du temps de Nicolas Sarkozy. Ils prennent acte des gestes produits par le nouveau président français, censés apporter «l’apaisement», mais aussi «la normalisation». 
    Si le président français compte consacrer l’une de ses premières visites à l’étranger à l’Algérie afin de booster les relations bilatérales, comment va-t-il s’y prendre ? Et, puisque Hollande considère que «l’image de la France a été abîmée par cinq années de sarkozysme», que fera-t-il pour l’améliorer ? Peu de résultats réels pour le moment. Outre le refus de ses prédécesseurs de reconnaître les crimes coloniaux, d’autres sujets sont encore en suspens. Ils sont liés en particulier à la loi du 23 février 2005 glorifiant le colonialisme, le problème relatif aux conséquences des explosions et essais nucléaires menés par la France dans le Sahara algérien. Sur un autre registre, la question des archives, détenues par la partie française et transférées entre 1961 et 1962 vers l’Hexagone, reste entière.
    A cela, il faut ajouter le parti pris français dans le dossier du Sahara occidental. Sur ce dernier point, notons que même si François Hollande donne l’impression d’entretenir une relation équidistante avec l’Algérie et le Maroc, la position de la France ne semble pas avoir changé.
    En mai dernier, alors que Rabat venait de retirer sa confiance à Christopher Ross, l’émissaire de l’ONU pour le Sahara occidental, le ministère français des Affaires étrangères a réitéré «son appui au plan d’autonomie marocain», qualifiant celui-ci de «seule proposition réaliste aujourd’hui sur la table des négociations et qui constitue la base sérieuse et crédible d’une solution dans le cadre des Nations unies».
    Sur le plan économique, peu d’observateurs s’attendent, pour l’instant, à un changement significatif. Les uns admettent carrément que le seul gagnant actuellement est la partie française, en rappelant ce que Sarkozy a gagné, à savoir garantir «un contrat d’approvisionnement en gaz à long terme, des investissements stratégiques pour Total», tout en confortant la position des concessionnaires automobiles sur le marché algérien. Les autres, quant à eux, espèrent voir apparaître, à moyen terme, «un nouveau projet régional, consacrant les relations économiques et commerciales entre la France et les pays francophones, notamment l’Algérie».
    Les données statistiques de 2010 montrent que les échanges entre les deux pays ont plus que triplé en l’espace de 12 ans. La France est classée «premier fournisseur» et 4e client de l’Algérie. Elargies au reste du monde, ces comparaisons dévoilent que l’Algérie est le 3ème marché pour les exportations de la France hors pays de l’OCDE, après la Chine et la Russie. Comme elles démontrent également que notre pays est un partenaire stratégique en matière d’énergie pour l’Europe, dont la France. Pourtant, Abderrahmane Mebtoul soutient que ces chiffres, comparés aux exportations et aux importations des deux pays concurrents, que sont la Norvège et la Russie, affichent une réalité bien amère : ces échanges restent «dérisoires». Pour l’économiste, Alger et Paris pourraient passer à «une vitesse supérieure de coopération», pour peu qu’ils dépassionnent leurs relations «grâce à un partenariat équilibré et solidaire, loin de tout esprit de domination.» 
    Les Débats, 07/07/2012
  • Le Maroc continue d’inonder l’Europe en drogues

    CASABLANCA (NOVOpress) – Selon l’ONUDC (Office des Nations contre la drogue et le crime), le Maroc demeure l’un des plus grands producteurs au monde de cannabis et le premier exportateur en Europe. Dans ce pays du Maghreb, 47 500 hectares de cannabis sont cultivés. Le royaume produit 760 tonnes de résine et 38 000 tonnes d’herbe de cannabis. Des chiffres à prendre avec des pincettes puisque le Maroc ne permet plus à l’ONUDC d’enquêter sur le terrain.
    Le cannabis est cultivé dans le nord du Maroc, dans la région du Rif. Le pouvoir ferme les yeux sur la production de cannabis dans cinq villages « historiques » du Rif. Depuis, les cultures se sont largement étendues en dehors de ces limites, jusqu’à Chefchaouen et Larache. Un business contrôlé par des barons locaux en relation avec le banditisme maghrébin implanté en Europe, particulièrement en France.
    NOVOPRESS, 05/07/2012
  • Cinquantenaire d’Algérie: le roi Mohamed VI s’est contenté d’un message de félicitation

    La presse marocaine parue aujourd’hui vendredi a indiqué que le Maroc n’a dé pêché aucune délégation officielle de haut niveau en Algérie pour participer à la célébration du cinquantenaire de l’indépendance de l’Algérie, afin d’éviter de rencontrer le chef du Polisario, Mohamed Abdelaziz suite aux troubles qui caractérisent les relations entre les deux pays. 
    Pendant que le Maroc n’a été représenté dans ces festivités que par le corps diplomatique marocain accrédité en Algérie, le Roi Mohamed VI a adressé un message officiel de félicitation au président de la République, M. Abdelaziz Bouteflika. 
    Il est à rappeler que le chef du gouvernement marocain, M. Abdel Ilah Ben Kiran a assisté aux funérailles et à l’enterrement du premier président de l’Algérie indépendante, feu Ahmed Ben Bella, à la tête d’une délégation officielle, avant d’être surpris de rencontrer le chef du Polisario Mohamed Abdelaziz, qui se tenait à quelques mètres de lui. Ce qui l’avait obligé à se retirer. Il est également à rappeler que le Maroc a adressé une délégation officielle en Algérie pour assister aux funérailles d’enterrement de l’artiste algérienne Warda.
    NumidiaNews, 06/07/2012
  • Mauritanie : Nouakchott refuse de remettre Snoussi aux autorités Libyennes

    Le gouvernement mauritanien a officiellement refusé de remettre l’ex chef du département du Renseignement Libyen Abdellah Snoussi aux nouvelles autorités Libyennes, à la demande du premier ministre Libyen Abderrahim Al-Kib. Une demande qu’il a formulée avant-hier lors de sa visite officielle en Mauritanie, ont affirmé à Numidianews des sources bien informées à la capitale mauritanienne Nouakchott. 
     Les autorités mauritanienne ont refusé de remettre Abdellah Snoussi au gouvernement de son pays et se sont juste contentés de laisser le premier ministre Libyen Abderrahim Al-Kib lui rendre visite au lieu de sa détention au quartier résidentielle « Tafragh Zinah » à Nouakchott. Le gouvernement mauritanien veille à ce que Snoussi aura droit à un procès équitable si extradé vers son pays. 
    Dans ce cadre, le chef du gouvernement Libyen a déclaré hier à la presse à Nouakchott que Snoussi aura droit à un procès équitable s’il venait d’être extradé à Tripoli, qui reflètera l’image de la nouvelle Libye qui respecte ses droits en tant que citoyen Libyen et en tant qu’être humain., Numidianews.
  • MUJAO : quelques indices révélateurs

    Omar Ould Hamma

    Beaucoup de question se sont posés sur la réalité de ce dernier né appelé MUJAO. Il s’est proclamé dissident d’AQMI, mais il n’a annoncé sa naissance que le 10 décembre 2011, soit près de 3 semaines après l’enlèvement de trois ressortissants européens à Rabouni. Pour un groupe qui critique AQMI pour son « manque de dévouement au Jihad » et promet « d’étendre ses opérations en Afrique de l’Ouest », sa première cible était un camp de réfugiés sahraouis dans le sud-ouest algérien. Son acte de naissance l’a signé dans un double message audio et écrit transmis à une agence qui deviendra sa tribune préférée, l’antenne de l’AFP à Bamako, dont le patron, Serge Daniel s’est autoproclamé sur les antennes de France 24 expert en terrorisme au Sahel. 

    Un faux document fabriqué par les marocains

    La déclaration de naissance du MUJAO et la revendication du rapt des trois coopérants pro-sahraouis ont été faits dans le même communiqué diffusé par l’AFP. Celle-ci n’y manquera pas d’ajouter que « dans le noyau, il y a des éléments sahraouis qui ont participé à l’enlèvement des trois Européens dans les camps de Tindouf ». Cela rappelle étrangement un autre enlèvement, celui des trois Espagnols de l’ONG catalane Barcelona Accio Solidaria, kidnappés le 29 novembre 2009 sur la route Nouadhibou-Nouakchott, à environ 170 km au nord de la capitale mauritanienne. L’auteur, le bandit malien Omar Ould Sidahmed Ould Hamma, aura droit à un nouveau baptême. L’AFP le présentera, désormais, sous le nom de Omar Sahraoui. Les services secrets marocains prendront le soin de lui procurer des faux documents sahraouis. Leurs relais en Mauritanie, les deux nouvelles agences d’information ANI et Al-Akhbar, s’occuperont du reste du travail. 
    Ainsi, l’AFP révéla des tensions entre Bamako et le Front Polisario suite à l’opération menée par l’armée sahraouie en territoire malien pour capturer des trafiquants liés à l’enlèvement de Rabouni. La nouvelle a été démentie par un communiqué du gouvernement malien. 
    La libération d’Omar Ould Hamma, au mois d’août 2010, en échange de la libération des otages espagnols, mettra à nu les mensonges de l’AFP et ses comparses mauritaniennes. 
    La revendication de l’attentat de Tamanrasset nous permettra de découvrir, toujours grâce à l’AFP, un nouveau porte-parole qui, curieusement, porte aussi le pseudonyme de Sahraoui. Les relais de Nouakchott se sont occupés de divulguer que l’un des kamikazes est d’origine sahraouie, avant même que l’enquête algérienne obtienne les résultats des analyses ADN. 
    Si, officiellement, le mauritanien Hammada Ould Kheïri est le chef du MUJAO, dorénavant, le dénommé Adnan Abou Walid Sahraoui occupera le devant de la scène, mais il ne montrera pas son image malgré ses contacts prolifiques avec l’AFP. Il communiquera directement avec celle-ci, par écrit et par téléphone. Il ne manquera pas de s’adresser aux sahraouis, toujours via l’agence de presse  gouvernementale française, pour leur inciter au « jihad contre l’injustice de l’ONU ». L’intérêt que le MUJAO porte au destin des sahraouis le pousse à s’attaquer à son principal allié, l’Algérie. Drôle de solidarité. 
    Pour la libération des deux espagnols et de l’otage italienne, Abou Walid réclame une rançon de 30 millions d’euros sans, toutefois, oublier d’en mêler les sahraouis, puisqu’il exige aussi la libération de deux prétendus sahraouis arrêtés par la Mauritanie. « Vraiment, nous pensons à attaquer l’Algérie, comme l’attentat de Tamanrasset qui a été exécuté par deux jeunes, un Sahraoui et un Malien d’origine arabe », avait-il affirmé. 
    Certes, la situation géopolitique au Mali est complexe. Mail il y a des indices qui ne trompent pas. Pourquoi le nom des sahraouis est soulevé à chaque fois ? Qui, a part le Maroc, tente, depuis des années, de salir la réputation sahraouie ? Ce pays, le Maroc, est protégé au Conseil de Sécurité par une puissance mondiale qui a des grands intérêts au Mali. Cette même puissance est, depuis l’épisode libyen, l’allié du Qatar. Des informations publiées par Le Canard Enchaîné ont fait état d’un possible financement du MUJAO par le Qatar. Certes, ce dernier l’a démenti en précisant que la mission du croissant rouge qatari à Gao n’a fait que recenser les besoins des populations, mais selon la page Facebook d’un azawadien, des blessés du MUJAO qui ont été refoulés à la frontière par les autorités algériennes ont été pris en charge par le croissant rouge qatari à Niamey. Plus encore, ils affirment que le nigérien Mahamane Issoufi vient de nommer comme conseiller Limam Chavi (aussi conseiller de Blaise Compaoré et de Guillaume Soro) et que ce dernier « a passé, en avril, une semaine à Gao aux frais du MUJAO ».
  • Mali : le Conseil de sécurité charge Ban Ki-moon d’élaborer une stratégie pour le Sahel

    NEW YORK- Le Conseil de sécurité a chargé jeudi le secrétaire général de l’ONU d’élaborer une stratégie intégrée de l’ONU pour la région du Sahel, tout en se déclarant « gravement préoccupé » par la menace terroriste dans le nord du Mali due à la présence d’Al-Qaida au Maghreb islamique (AQMI).
    Dans une résolution adoptée à l’unanimité, le Conseil de sécurité a réaffirmé son rejet catégorique des déclarations du Mouvement national pour la libération de l’Azawad (MNLA) relatives à « une prétendue indépendance’’ du nord du Mali et réaffirmé qu’il considère de telles annonces comme étant « nulles et non avenues ».
    Constatant que la situation au Mali fait peser une menace sur la paix et la sécurité internationales dans la région, l’organe de décision de l’ONU a réaffirmé son plein appui à la médiation entreprise par la CEDEAO, et l’Union africaine et salué le Secrétaire général de continuer d’user de ses bons offices, notamment par l’intermédiaire de son Représentant spécial pour l’Afrique de l’Ouest.
    En outre, il s’est dit « vivement préoccupé par l’insécurité et la détérioration rapide de la situation humanitaire dans la région du Sahel, que viennent compliquer la présence de groupes armés et de groupes terroristes et leurs activités, ainsi que la prolifération d’armes en provenance de la région et d’ailleurs, qui menacent la paix, la sécurité et la stabilité des Etats de la région ».
    Dans ce sens, il a souligné que « le terrorisme sous toutes ses formes et dans toutes ses manifestations constitue l’une des menaces les plus graves contre la paix et la sécurité et que tous les actes de terrorisme, quels qu’ils soient, sont criminels et injustifiables ».
    Le Conseil de sécurité a également exprimé son inquiétude de la multiplication des enlèvements et des prises d’otages auxquels se livrent des groupes terroristes « dans le but de lever des fonds ou d’obtenir des concessions politiques » et a affirmé la nécessité de régler ce problème.
    Par ailleurs, il a appelé tous les groupes présents dans le nord du Mali, y compris le MNLA et Ansar Dine, et les combattants étrangers présents sur le sol malien, « à renoncer à toutes les affiliations incompatibles avec la paix, la sécurité, l’Etat de droit et l’intégrité territoriale du Mali ».
    Il a engagé également les Etats du Sahel et du Maghreb « à intensifier la coopération et la coordination interrégionales en vue de prendre toutes les dispositions nécessaires pour mettre au point des stratégies qui permettent de lutter contre les activités d’AQMI et d’endiguer la progression des éléments d’AQMI et des groupes qui y sont affiliés dans les régions du Sahel et du Maghreb, y compris par la répression de la contrebande d’armes, de véhicules, de carburant et d’autres biens servant à approvisionner AQMI et les groupes qui y sont affiliés ».
    Dans sa résolution, cette instance de l’ONU a apporté son soutien aux efforts que déploient les autorités de transition du Mali avec l’appui de la CEDEAO, de l’Union africaine, des pays voisins, d’autres pays de la région et de l’ONU, et qui visent à trouver une solution pacifique à la situation du nord du Mali.
    Le Conseil de sécurité a pris acte de « la politique de coopération que pratiquent les Etats voisins, dont l’Algérie, le Burkina Faso, la Mauritanie et le Niger, en ouvrant leurs frontières aux réfugiés et en facilitant l’acheminement du personnel, du matériel et des fournitures humanitaires » et a encouragé ces Etats « à maintenir cette politique et à contribuer, dans la mesure du possible, à la stabilisation de la situation ».
    Sur un autre plan, le Conseil a pris note de la demande que lui ont adressée la CEDEAO et l’Union africaine afin qu’il autorise le déploiement d’une force de stabilisation de la CEDEAO pour accompagner le processus politique au Mali, aider à préserver l’intégrité territoriale du pays et contribuer à lutter contre le terrorisme.
    Sur ce point, il s’est déclaré « prêt à examiner la demande de la CEDEAO dès qu’il aura obtenu davantage de précisions sur les objectifs, les moyens et les modalités du déploiement envisagé et sur d’autres mesures possibles ».
    De surcroît, il a demandé aux Etats membres d’envisager et de prendre des mesures pour empêcher la prolifération des armes et matériels de tout type dans la région du Sahel, en particulier des systèmes portatifs de défense antiaérienne.
    A partir de là, le Conseil de sécurité a demandé au Secrétaire général de l’ONU de lui présenter, d’ici au 31 juillet en cours, un rapport sur la situation au Mali et la mise en oeuvre de la résolution adoptée jeudi, sur les mesures qui pourraient être prises pour rétablir l’ordre constitutionnel et l’intégrité territoriale du Mali.
    Il a aussi chargé le chef de l’ONU d’élaborer et de mettre en oeuvre, en consultation avec les organisations régionales, une stratégie intégrée de l’ONU pour la région du Sahel touchant aux questions de sécurité, de gouvernance, de développement et de droits de l’homme et aux questions humanitaires, en y associant le Bureau des Nations Unies pour l’Afrique de l’Ouest, et lui a demandé de le tenir informé, à l’échéance du 15 septembre prochain, des progrès qui auront été accomplis.
    APS
  • Sahara : Le Makhzen, rattrapé par sa mythomanie

    « Le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération, Taib Fassi Fihri, a affirmé que le Royaume jouissait d’une position «très confortable» en ce qui concerne la question du Sahara marocain », répétait la presse marocaine le 22 novembre 2011. Il a souligné, lors d’une interview accordée à la chaîne 2M que cette position «très confortable» puisait sa force des actions et initiatives de S.M. le Roi Mohammed VI et du large écho favorable suscité auprès de la communauté internationale par la proposition du Maroc d’accorder une autonomie élargie aux provinces du sud du Royaume, ajoute-t-on.
    Albayane du 23 mai 2012 reprend les propos du M. Amrani, ministre délégué auprès du ministre des Affaires étrangères et de la Coopération, dans un débat au sein du Parlement marocain suscité par la question d’un député qui avait soulevé la gravité de la situation pour le Maroc. « Le Maroc est dans une « position confortable », étant donné que l’initiative marocaine d’autonomie pour le Sahara bénéficie toujours de l’appui de la Communauté internationale, qui la qualifie de proposition «crédible et réaliste», avait répondu Amrani. 
    Pour un confort, les conséquences s’avèrent pénibles. Le Maroc se trouve en conflit avec l’ONU sans avancer des arguments valables. L’Envoyé Spécial de l’ONU, M. Ross n’a fait qu’éviter les erreurs de son prédécesseur, l’hollandais Peter Van Walsum. Celui-ci s’est exclu en se prononçant clairement et ouvertement en faveur de la proposition marocaine. Ce qui est loin d’être le cas de Christopher Ross, dont le travail a été basée sur la recherche d’une solution « basée sur le droit du peuple sahraoui à l’autodétermination » comme stipulé par toutes les résolution du Conseil de Sécurité. Dans ce sens, le Secrétaire Général de l’ONU avait souligné dans son rapport d’avril 2011 que seule une solution basée sur la volonté des habitants du Sahara Occidental pourrait ramener la paix à cette région instable depuis 37 ans. Et dans le même sens s’inscrit la visite programmée par l’Envoyé spécial onusien aux territoires occupés du Sahara Occidental. 
    Ainsi, le Maroc est passé d’une « situation de confort » aux attaques virulentes contre le diplomate américain et à une situation de lamentations générales des députés, des partis, des fausses associations, sur la diplomatie marocaine. 
  • Iles Azores : le plan Ross refait son chemin

    L’île portugaise des Azores accueille du 3 au 6 juillet une rencontre entre sahraouis des deux côtés du mur de la honte érigé par le Maroc. Le rendez-vous s’inscrit dans le cadre des mesures de confiance accordées par les marocains et les sahraouis dans les négociations menées sous les auspices des Nations Unies. La première a eu lieu dans l’ile de Madeira du 12 au 16 septembre 2011 sur la culture sahraouie. Celle-ci avait été complètement ignorée par l’agence officielle MAP, ce qui n’est pas le cas pour la deuxième. Ironie du sort, peut-être parce qu’elle fait partie du plan de règlement conçu par l’Envoyé Spécial de l’ONU pour le Sahara Occidental, l’ambassadeur Christopher Ross. 
    En effet, la rencontre s’inscrit dans le cadre des mesures de confiance prévues par M. Ross pour instaurer la confiance entre les deux parties en conflit. Mais celui-ci, rappelons-le, a été répudié par Rabat le 13 mai dernier accusé de « partialité ». Seulement, la demande marocaine n’a pas été, jusqu’à présent, exaucé, puisque le Secrétaire Général de l’ONU, ainsi que le groupe appelé « Les amis du Sahara Occidental » ont exprimé leur soutien au chevronné médiateur onusien. 
    La relance du programme des mesures de confiance confirme les nouvelles répandues dans les couloirs de l’ONU, selon lesquelles celle-ci aurait convaincu les autorités marocaines de réviser leur décision sur le diplomate américain devant la difficulté de trouver une personnalité de son poids prête à accepter cette mission et l’absence de négociations pourraient déboucher sur des scénarios violents. Colin Powell l’avait déclinée dans le passé. 
  • « La révolution algérienne est notre source d’inspiration » (ministre sahraouie)

    Propos recueillis par Samira B.
    Que représente, pour vous et pour le peuple sahraoui qui lutte pour son autodétermination, la célébration de l’indépendance de l’Algérie ?
    Le 50e anniversaire de l’indépendance de l’Algérie est une grande joie pour tous les peuples épris de liberté, de justice et de fierté. Ce pays a toujours représenté l’appui et le soutien des peuples qui aspirent à la liberté. Il a aidé les révolutions palestinienne, sahraouie et tous les mouvements de libération à travers le monde.
    C’est pour toutes ces raisons que nous sommes là pour partager la joie des Algériens qui est aussi la nôtre parce que l’indépendance de l’Algérie a été la base de l’indépendance de plusieurs pays africains, un itinéraire qui s’achèvera bientôt, par celle du Sahara Occidental.
    Entre la lutte algérienne et celle des Sahraouis, y a-t-il des points communs ? 
    Evidemment. Il y a beaucoup de points en commun entre les deux révolutions notamment dans leurs débuts : manque de moyens financiers et d’armes, embargo médiatique, etc.
    Dans notre lutte pour l’indépendance, nous nous sommes inspirés de la lutte du peuple algérien sur plusieurs fronts. Il a mené une lutte armée mais il a notamment mené une guerre diplomatique et médiatique. La révolution algérienne disposait même d’une remarquable équipe de football qui la représentait dans les occasions sportives.
    Vous subissez un embargo médiatique. Que faites-vous pour le briser ?
    Nous n’avons pas beaucoup de moyens. Nous essayons toujours de faire avec ce que nous avons comme moyens de communication : radio, chaîne de télévision. Récemment, nous avons rajouté les réseaux sociaux comme Facebook et Twitter pour expliquer notre lutte aux internautes. 
    Nous avons compris que la presse n’est jamais neutre. Elle défend une cause précise d’une manière ou d’une autre. Nous étions très contents à la naissance de la chaîne satellitaire Al Jazeera. Mais nous avons compris par la suite qu’elle est dirigée et qu’elle exerce le même embargo que les autres chaînes de télévision.
    Que faites-vous pour faire entendre votre voix notamment en France ?
    A vrais dire, nous n’avons pas beaucoup d’espoirs en ce pays qui a toujours soutenu le Maroc. Nous avons un peu d’espoir en le président François Hollande, mais nous savons aussi que les choses ne changeront pas de la manière que nous le souhaitons. C’est au peuple français et à sa société civile que nous nous adressons pour leur demander d’exiger de leurs dirigeants d’être justes avec notre question.
    Les Français doivent connaître que leur intérêts ne sont pas avec le Maroc qui joue la carte de la pression des émigrants, du cannabis et de la pêche dans les eaux territoriales sahraouies.
    Horizons, 04/07/2012
  • La drogue marocaine, principal facteur d’instabilité au Sahel

    Le Maroc, aidé par ses lobbies, s’accroche à l’idée d’arriver, un jour, à diaboliser le Front Polisario en liant le mouvement de libération sahraoui au terrorisme et au trafic de drogue. 
    « C’est une énième manœuvre du régime marocain. Le monde entier est au courant d’une réalité que nul ne peut nier : c’est Mohammed VI qui parraine le marché des stupéfiants dans son pays. C’est grâce aux rentrées de la drogue que les dépenses du palais royal et autres sont garanties. Nous accuser de terrorisme est scandaleux», a affirmé Mariam Salek, ministre sahraouie de l’Enseignement dans une déclaration au journal Info-Soir en marge du deuxième jour des travaux de l’université d’été des cadres de la RASD qui se tient à Boumerdès. 
    «Devrions-nous rappeler au Maroc que les Sahraouis sont omniprésents dans les plus grandes villes marocaines ? Si on avait vraiment une relation avec le terrorisme, des kamikazes sahraouis auraient déjà ciblé des intérêts marocains. Les Sahraouis continueront à mener leur combat pour l’indépendance par des voix reconnues», a-t-elle ajouté. 
    Si « le gouvernement algérien s’attelle activement à lutter contre la drogue », selon les termes du rapport annuel du Département d’Etat américain sur la stratégie internationale de contrôle des stupéfiants, rendu public au mois de juin 2012, le Maroc est désigné par tous les rapports internationaux comme le principal fournisseur de cannabis dans le monde entier. 
    L’Europe et les pays de la région subissent de plein fouet la drogue marocaine, le Mali en premier degré, où les populations ont perdu toute sécurité à cause de la criminalité qui y règne due à des luttes de clans rivaux pour vendre la drogue marocaine et latino-américaine. 
    Le trafic de stupéfiants et le kidnapping sont la principale source d’approvisionnement des organisations terroristes présentes sur le sol malien. Le haschich marocain destiné à l’Europe traverse la méditerranée au bord de puissants hors bords ultra-rapides et de plus en plus sophistiquées. Celui destiné à l’Afrique du Nord et l’Asie traverse le mur marocain de défense qui s’étend le long du Sahara Occidental du Nord au Sud. Une autre partie est acheminée via les frontières maroco-algériennes. Le tout converge au Mali, où l’argent de la drogue règne en maître grâce à la corruption. 
    Le Maroc s’est mis sous la tutelle de la France pour réaliser ses rêves de devenir un jour le maître du riche territoire du Sahara Occidental et s’ériger en première puissance militaire et économique maghrébine. Le titre, pour l’instant, revient à l’Algérie, ce qui met les autorités marocaines dans tout leur état. Pour renverser la balance, Rabat est prêt à tout. Quitte à empoisonner le monde entier avec sa drogue. 
    Hassan II disait que la région du Rif dépendait du cultive du haschich pour survivre. Il a pu ainsi financer la guerre contre les sahraouis. Aujourd’hui, sa guerre s’est déplacé vers un lieu où les intérêts de la France sont menacés. La France, elle, ne lèvera pas le petit doigt pour mettre fin à ce fléau qui sévit dans tous les département de l’Hexagone. Pire encore, Gadhafi qui garantissait un certain contrôle de la situation en Azawad a été assassiné de la pire manière qui soit, pour des raisons inconnues. Sa disparition a infligé un sérieux coup à la lutte anti-drogue. 
    Le MUJAO, dernier né de la poudrière malienne est actuellement dirigé par un arabe de la ville de Gao (Nord-est du Mali) dénommé Sultan Ould Bady, trafiquant de drogue notoire dont le nom a été associé à des connexions sud-américaines et ouest-africaines.