Mois : juillet 2012

  • Le Maroc mène une guerre psychologique contre l’ambassadeur Ross

    Dans le conflit du Sahara Occidental, l’histoire se répète. En manque d’arguments pour convaincre la société marocaine, le gouvernement marocain martèle le nom de l’ancien émissaire de l’ONU, Peter Van Valsum, qui s’était prononcé en faveur d’le nom de l’ancien émissaire de l’ONU, Peter Van Valsum, qui s’était prononcé en faveur d’une solution basée sur l’autonomie. Cependant, Van Valsum avait été précédé par un autre diplomate beaucoup plus chevronné et dont le poids sur la scène internationale n’est comparable qu’à celui de M. Christopher Ross. Il s’agit de James Baker dont le plan porte son nom. Sa proposition était basée sur une semi-autonomie pendant 4 à 5 ans, suivi d’un référendum d’autodétermination dont lequel participeraient un corps électoral élargi aux colons marocains installés sur le territoire sahraoui de 1975 à décembre 1999. A l’époque, les responsables marocains avaient attribué sa démission à la « ténacité de la diplomatie marocaine ». 
    En s’appuyant trop sur la France et l’Espagne socialiste, le Maroc a bâti sa diplomatie sur une autosuggestion: faire des négociations politiques un moyen d’imposer son pseudo-plan d’autonomie au détriment du droit international. L’arrivée de Nicolas Sarkozy à l’Elysée allait être fatale pour Rabat. Le dossier du Sahara Occidental sera perçu à Paris comme une arme contre l’Algérie. Celle-ci étant toujours réticente devant une vision qui ne soit pas globale de l’ensemble des contentieux bilatéraux. La situation actuelle dans la région est la preuve qu’une approche qui ne prévoit pas la solution du conflit du Sahara Occidental est erronée. Ceux qui ont allumé le feu avec la politique du parti pris pour le Maroc, rêvent d’une intervention algérienne pour la pacification et l’unification du Mali voisin. Alors que l’Algérie attend, depuis 37 ans, la solution du conflit du Sahara Occidental pour que ses frontières ouest puissent enfin connaître la paix. 
    Si la France a empêché, en 2003, le Conseil de Sécurité de faire recours aux moyens coercitifs pour contraindre le Maroc à appliquer le deuxième plan de paix conçu par Baker en vertu du Chapitre VII de la Charte de l’ONU, aujourd’hui, Paris ne veut pas se mettre sur le dos le départ d’un homme de la taille de Christopher Ross à un moment où, devant le scénario malien, la solution du problème du Sahara Occidental s’avère impératif. 
    Aujourd’hui encore, sur base d’une lecture erronée de l’équilibre des forces, le gouvernement marocain a décidé de répudier l’ambassadeur Ross. Cependant, le Secrétaire Général de l’ONU et les USA ne cessent de réitérer leur soutien à l’Envoyé Spécial des Nations Unies pour le Sahara Occidental. 
    Le rêve marocain est de voir Ross plier bagage. Ils ont même rêvé de Colin Powell à sa place. Mais Ross est toujours là et il a de plus en plus de soutien de la communauté internationale. Rêver est un droit gratuit, mais la réalité est là. Le Maroc, dans le conflit du Sahara se retrouve seul. Malmené par le rapport de Ban Ki-moon et la situation d’isolement, Rabat s’acharne contre Ross. Les autorités marocaines multiplient les attaques contre lui. Une véritable guerre psychologique. Elles y voient un moyen de faire pression sur Ross pour l’amener à démissionner. 
  • Le représentant spécial de l’ONU en visite chez les réfugiés sahraouis

    Le nouveau représentant spécial du secrétaire général de l’organisation des Nations Unies (ONU) pour le Sahara occidental, le diplomate allemand Wolfgang Weisbrod-Weber effectue sa première visite dans la région, rapporte samedi l’agence de presse sahraouie (SPS).
    Dans le cadre sa première visite dans la région en vue de « rencontrer les deux parties au conflit, le Front Polisario et le Maroc, après sa nomination, à la mi juin dernier, représentant spécial du SG de l’ONU M. Ban Ki-moon pour le Sahara Occidental », M. Weisbrod-Weber se trouve depuis hier vendredi au camp des réfugiés Chahid El Hafedh.
    En provenance de la ville de Layoune occupée, M. Weisbrod-Weber a été reçu par le coordinateur sahraoui avec la mission des Nations Unies pour l’organisation du référendum au Sahara occidental (Minurso), M. M’hamed Kheddad.
    Il prévoit également de se rendre aux autres Camps des réfugiés sahraouis où il aura des entretiens avec les plus hautes autorités du Front Polisario et de la République Sahraouie.
    A rappeler, Le Secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon a nommé à la mi juin dernier l’Allemand Wolfgang Weisbrod-Weber, Représentant spécial et Chef de la MINURSO en remplacement de l’égyptien Hany Abdelaziz.
  • Boumerdes : Jumelage avec la wilaya sahraouie de Boujdour dans les territoires sahraouis libérés

    Un accord de jumelage entre la commune côtière de Boumerdes et la wilaya sahraouie de Boujdour dans les territoires sahraouis libérés, a été signé, jeudi au siège de la wilaya de Boumerdes.
    L’accord a été signé par le président de l’APC de Boumerdes, M Ouzerdine Mbarek, côté algérien, et par le wali de Boujdour, Mme Alaaza Boudjedour, coté sahraoui. La ministre de l’Education et de l’Enseignement de la RASD, Mme Meriem Salek Ahmada, le wali de Boumerdes, M Kamel Abasse et le président du Comité national algérien de solidarité avec le peuple sahraoui (CNASPS), M. Mehrez Lamari, ont assisté à cette cérémonie de signature, organisée en marge de l’université d’été des cadres de la RASD.
    « Ce jumelage est à inscrire au titre de la participation des frères sahraouis aux festivités commémoratives du cinquantenaire de l’indépendance de l’Algérie, ainsi que dans le cadre du renforcement du soutien du peuple algérien à la cause sahraouie », ont déclaré les deux parties à l’issue de la cérémonie de signature.
    Les clauses de l’accord stipulent, entre autres, le renforcement des relations de coopération et de partenariat entre les deux parties, notamment dans les domaines culturel et touristique, ainsi que l’échange d’expertises et expériences dans d’autres domaines à fixer à l’avenir, a ajouté le président de l’APC de Boumerdes.
    A l’issue de cette cérémonie, la délégation de la RASD a procédé, à l’inauguration, en compagnie du wali de Boumerdes, d’une tente sahraouie traditionnelle installée au niveau de la grande place de la ville de Boumerdes.
    Cette cérémonie s’est déroulée au milieu de chants patriotiques sahraouis, et autres déclamations de poèmes présentés par la troupe du « 27 février », au niveau de cette kheima traditionnelle abritant, par ailleurs, une exposition des innovations et autres us et coutumes du peuple sahraoui.(Aps)
  • Indétectable, le cannabis sous forme de fruit menace le monde

    Après la drogue irriguée à partir des oueds d’eaux usées et traitée avec des déchets organiques, voilà que les narcotrafiquants du Rif marocain trouvent un nouveau procédé pour faire passer la marchandise sans qu’elle soit détectée par les scanners ou les renifleurs. En effet, la nouvelle technique consiste à dissimuler des résines de cannabis sous forme de boule de 200 grammes, donnant ainsi une nouvelle ergonomie à l’emballage du haschich. 
    Ce procédé inquiète les services de sécurité et ceux de la douane. Pour preuve, des camions de gros tonnage transportant des tonnes de pommes de cannabis ont été interceptés en Espagne et au Maroc, et ce, grâce au travail de renseignement. Car avec un simple contrôle de scanner, le kif traité est non seulement indétectable, mais arrivera, à coup sûr, à destination. 
    Le pire dans cette histoire, c’est que l’information a été révélée par les Marocains eux-mêmes, ce qui inquiète le plus les services de sécurité maghrébins et européens, d’une part, et suggère que les autorités marocaines cacheraient d’autres procédés d’acheminement de la drogue vers le Sahel, l’Europe et le Moyen-Orient, d’autre part. Cette résine de cannabis est parfois cheminée jusqu’en Israël où elle est utilisée dans les prisons pour faire parler les détenus. 
    Cette technique se veut un autre stratagème pour les Marocains pour gagner des «parts de marché» dans le monde. Cette information a fait réagir toutes les autorités sécuritaires du Bassin méditerranéen, à commencer par l’Algérie qui a pris ses devants au niveau de la frontière ouest.
    Yanis B.
  • Maroc-UMA : le piège sécuritaire

    Conformément à la décision du Conseil des ministres et des Affaires étrangères, tenue à Rabat le 18 février 2012, une réunion des ministres des Affaires étrangères de l’Union du Maghreb arabe, UMA, devra se tenir, lundi prochain 09 juillet, à Alger. Le ministre des Affaires étrangères de la République islamique de Mauritanie, M. Hamadi Ould Baba Ould Hamadi, arrivé samedi à Alger, a estimé que cette réunion sera « l’occasion d’examiner la question sécuritaire dans la région et d’en identifier les obstacles ». 
    De son côté, le ministre délégué chargé des affaires maghrébines et africaines, M. Abdelkader Messahel, a indiqué que cette réunion, décidée en février dernier à Rabat, à l’initiative de l’Algérie, sortira avec « une vision nouvelle sur la sécurité dans la région ». 
    L’importance de l’UMA pour le Maroc a été soulignée dans une lettre récente adressée par le roi Mohamed VI au président Bouteflika à l’occasion du Cinquantenaire de l’Indépendance algérienne. Il a fait part de son souci permanent de « consentir davantage d’efforts et d’appuyer toutes les initiatives agissantes visant la consolidation de l’édifice maghrébin sur des bases solides et saines à la faveur de la confiance, du dialogue et du bon voisinage pour davantage de complémentarité et d’intégration entre nos cinq pays à même de constituer un ensemble régional influent dans son environnement arabe et euro-méditerranéen et africain où les peuples jouissent de bien être, de prospérité et de stabilité ». 
    Les chefs de la diplomatie des cinq pays de l’UMA auront donc à examiner dans cette réunion qui sera précédée, dimanche, par une réunion au niveau des experts, les menaces qui pèsent sur la sécurité du Maghreb avant de définir les grands axes de coopération dans ce domaine. En plus des armes qui affluent de la Libye, un sujet s’impose : le trafic de drogue qui est devenu la source principale d’approvisionnement des organisations terroristes responsables de la situation actuelle au Mali. Etant plus que prouvé que les champs de cannabis marocains servent au financement d’AQMI et du MUJAO, le Maroc devra répondre de cette question épineuse que l’Algérie ne manquera pas de soulever. 
  • Les fondements stratégiques de l’intégration maghrébine (IV)

    Ensembles politiques Fondée le 17 février 1989 à Marrakech, l’UMA ne cesse, depuis, de faire du surplace. Les responsables des cinq pays membres (Algérie, Libye, Maroc, Mauritanie, Tunisie) continuent certes de se rencontrer périodiquement et de développer une coopération bilatérale dans plusieurs domaines, mais sans amélioration substantielle sur le plan des échanges économiques.
    Mais du fait de la rigidité de la gestion, ce n’est pas parce qu’il y a des ressources que le financement est plus facile pour les entreprises souvent non bancables, les banques privilégiant l’importation. Ce qui suppose d’autres modes de financement, sans, bien entendu, renier les instruments classiques adaptés à certains secteurs afin de dynamiser les projets facteurs de croissance dont le retour du capital est lent et dont la rentabilité n’est qu’à moyen terme, dont, par exemple, l’extension du crédit bail qui est en fait une sous-traitance dans l’achat de biens et la gestion de prêts, le crédit-bail étant souvent considéré comme un substitut de l’endettement tant des entreprises que des particuliers écartées des formes traditionnelles d’emprunt en raison de leur risque. C’est que les petites et moyennes entreprises (PME) jouant un rôle vital dans le développement économique, par l’accroissement de la concurrence, la promotion de l’innovation et la création d’emplois, sont souvent confrontées à plusieurs défis en matière de croissance, qui varient des environnements macroéconomiques peu favorables aux barrières administratives et à la bureaucratie. Toutefois, le plus grand obstacle demeure peut-être leurs capacités limitées à avoir accès aux services financiers. Les financements bancaires à long terme habituels sont généralement inaccessibles pour les PME, faute de garanties, ce qui rend les actifs mobiliers peu sûrs pour l’accès au crédit. Cette situation, ajoutée au niveau élevé des coûts de transaction liés à l’obligation de vigilance, amène les banques commerciales à continuer de privilégier les prêts aux marges, les entreprises bien établies. Dès lors, le crédit bail pourrait être un complément comme moyen de financement pour certains biens d’équipements en particulier pour les entreprises plus petites qui n’ont pas une tradition de crédit ou qui ne disposent pas des garanties requises pour avoir accès aux formes habituelles de financement. Comme d’ailleurs, il faudrait songer à impulser le marché de la finance islamique qui a bien résisté à la crise mondiale ayant atteint au niveau mondial les 1 000 milliards de dollars dès 2010 et étant appelé à croître. D’ailleurs, certains savants musulmans ont pu émettre l’idée du cycle de d’investissement concernant la durée de détention d’un titre de société intervenant par exemple dans le domaine agricole qui correspond au temps nécessaire pour semer, récolter et commercialiser, la décision de vente du titre étant alors justifiée par une véritable stratégie d’investissement mesurée par le retour sur investissement post-cycle de récolte. L’objectif de la réforme du système financier, condition d’accompagnement de la politique industrielle, est de promouvoir l’investissement dans des actifs tangibles, les investissements devant être adossés à des actifs réels, le banquier ne devant pas être seulement prêteur mais co-investisseur et partenaire du projet financé, ses revenus correspondant à une quote-part des résultats issus du projet financé, permettent d’atténuer le risque selon le principe des 3P (partage des Pertes et Profits) ? 3.2- Quelle stratégie de la privatisation comme facteur d’investissement ? Force est de reconnaître que le grand problème au Maghreb reste la dynamisation du tissu productif. La solution pour relancer l’activité économique n’est-elle pas de combiner la démonopolisation et la privatisation, s’agissant de ne pas avoir une vision négativiste vis-à-vis des entreprises publiques qui évoluent dans un environnement concurrentiel. Il y a lieu de ne pas confondre démonopolisation à travers l’encouragement à l’investissement neuf, avec la privatisation qui à la lumière des expériences historiques peut être définie soit comme un transfert partiel ou total vers la propriété privée, ou un transfert du management et comme restructuration globale de l’économie. Il s’agit d’éviter la vision micro- statique de restructuration industrielle pouvant toucher certes l’industrie mais également, l’agriculture, les banques, les services et certains segments dits biens publics où est introduit la mixité. Il est complémentaire à la démonopolisation en impulsant des segments nouveaux des secteurs privés réduisant ainsi dans le temps la part du secteur public, permettant la transition vers l’économie de marché. La question qui se pose est la suivante : la privatisation s’assimilerait-elle à un simple transfert de propriété ou n’est-elle pas l’instrument privilégié de la restructuration de l’outil de production permettant l’accroissement de la valeur ajoutée interne dans le cadre d’une libéralisation maîtrisée ? Comme toute comparaison doit être replacée dans son contexte historique évitant de comparer la mixité au niveau de certains pays du Maghreb avec une mixité de l’économie occidentale qui est dominée par le mode de gestion privée dans un environnement mondial concurrentiel. Il s’agit pour rendre opérationnel ce processus complexe d’avoir une vision globale donc systémique inséparable de la politique socio-économique d’ensemble. C’est dans ce contexte que la réussite de ce processus complexe implique de tenir compte tant de l’environnement national qu’international. Les objectifs de la privatisation, qui est avant tout un processus éminemment politique, entraînant un bouleversement systémique, les gagnants d’aujourd’hui n’étant pas forcément ceux de demain, d’où des résistances assimilant souvent privatisation à bradage du patrimoine national, à des fins d’ intérêts de rente, demandent un minimum de consensus social et politique. Ils peuvent varier et être adaptés en fonction de l’activité ou de l’entreprise. Se pose d’ailleurs cette question : avec des politiques économiques divergentes des différents pays du Maghreb, peut-on avancer dans l’intégration ? 3.3- Les actions à court terme. Concernant les perspectives à court terme , si je me place du côté de l’Algérie, les opportunités sont également immenses pour la reconstruction de la Libye, pouvant cibler bon nombre de segments ou la complémentarité est possible en rappelant l’ambitieux programme de la dépense publique de 286 milliards de dollars entre 2010/2013 avec des réserves de change estimées en janvier 2012 à 190 milliards de dollars et estimées selon le FMI à 2005 fin 2012. Par ailleurs, si en 2000, la dette extérieure algérienne était d’environ 40 milliards de dollars et le service représentait 30% des recettes d’exportation, en 2012 l’Algérie a maintenu un très faible degré de dette totale selon le FMI à 3,8 milliards de dollars en 2009 à 2,8 milliards mds en 2010 et à 2,2 mds en 2011. La dette extérieure brute de l’Algérie représente 2% du PIB en 2011 et devra reculer à 1,7% en 2012 tandis que la dette publique devrait baisser à 8,9% du PIB en 2012 et à 8,6% en 2013 (contre 9,9% en 2011). Je ne citerai que certains segments structurants où la coopération serait possible en m’en tenant aux grosses masses : – Au niveau de Sonatrach où il est prévu de dégager une enveloppe d’environ 80 milliards de dollars entre 2012/2016 et 40/50 milliards de dollars au niveau de Sonelgaz entre 2012/2020 sans compter 60 milliards de dollars pour les énergies renouvelables étant prévu une modification partielle de la loi des hydrocarbures prochainement, selon le ministre de l’Energie algérien . – Dans la dynamisation de bureaux d’études pluridisciplinaires complexes, la balance de paiement algérienne montrant une sortie de devises 10/11 milliards de dollars/an entre 2009/2010 et allant vers 12 milliards de dollars 2011/2012, ce qui suppose une coopération dans le domaine de la formation/éducation par la création de partenariat pour des grandes écoles spécialisées et universités. – Dans la fabrication de pièces détachées dont les importations avoisinent plus de 3 milliards de dollars concernant tant Sonatrach/ Sonelgaz, les principaux donneurs d’ordre et également le parc automobile en Algérie qui est estimé à plus 4 millions de véhicules (dont plus de 60% véhicules de touristes ), l’Algérie possédant le deuxième parc le plus important d’Afrique après l’Afrique du Sud et le premier rang des pays maghrébins. – Dans le domaine des médicaments dont les importations ont avoisiné 1,87 milliard de dollars en 2011 et globalement dans le secteur de la santé. Dans le développement des services notamment l’informatique et les nouvelles technologies, sans compter les relations touristiques, qui constituent un marché potentiel. – Dans certains segments agro-alimentaires tenant compte des avantages comparatifs mondiaux, étant dans une économie ouverte la facture alimentaire algérienne a été de 10 milliards en 2011. – L’Algérie disposant de peu d’entreprises performantes dans le bâtiment, travaux publics, hydraulique (l’eau, cet or bleu qui sera un enjeu majeur dans les années à venir au Maghreb) expliquant la percée notamment de la Chine alors que plus de 50% du programme 2010/2014 est consacré à ce secteur, des perspectives peuvent être envisagées. – Dans le système financier/assurance par des partenariats ciblés banques/assurances algériennes/banques/assurances françaises, l’assistance bancaire pour une engeerening financière inexistante en Algérie associant nos compétences émigrées en vue de la création d’une bourse maghrébine supposant la résolution de la distorsion des taux de change. – Plus globalement, pour les pays du Maghreb, on peut imaginer du fait de l’acquisition du savoir- faire tunisien et marocain le développement de la filière textile/cuir maghrébine, de la filière poisson par l’apport de la Mauritanie, de grands complexes combinant le phosphate marocain et le gaz algérien, des segments dans l’agro-alimentaire, des unités pétrochimiques du savoir algérien couplant les réserves importantes du couple Libye/Algérie, de puissantes industries sidérurgiques grâce à l’important gisement de fer à faible teneur et à ciel ouvert de Gara Djebilet ( région de Tindouf/Béchar) sous réserve de la résolution du conflit du Sahara occidental, qui devra être résolu dans le cadre des Nations unies, la fermeture des frontières entre le Maroc et l’Algérie depuis 1994 , limitant la libre circulation des biens de la sphère réelle ( les transactions informelles n’ayant jamais été aussi florissantes) et des personnes, frein à l’intégration. Il est entendu qu’il y a lieu de cibler les PMI/PME qui satisferont le marché intérieur maghrébin entre maghrébins et des partenariats avec des firmes internationales pour promouvoir les exportations ce qui suppose un cadre juridique stable et unifié, et ce tenant compte d’une économie ouverte(coûts/qualité). (A suivre)
    ABDERAHMANE MEBTOUL
  • Conférence aujourd’hui à Alger sur le néocolonialisme

    Le collectif algérien de la société civile organisera aujourd’hui et demain une conférence panafricaine à Alger contre le retour du colonialisme en Afrique qui menace les souverainetés nationales, dans le cadre de la célébration du cinquantenaire de l’indépendance de l’Algérie. 
    Le colonialisme, «hier vaincu» et «bouté hors de nos territoires», entreprend aujourd’hui, «sous divers aspects» et à l’occasion de «circonstances préfabriquées», un retour «prédateur et menaçant pour nos souverainetés nationales», a indiqué hier le Comité national algérien de solidarité avec le peuple sahraoui (CNASPS), membre du collectif, dans un communiqué. 
    «Ce néocolonialisme multiforme souvent brutal et arrogant», ajoute la même source, «annihile tous les programmes nationaux légitimes de développement», privant nos peuples «d’une promotion sociale programmée dans leurs mouvements d’émancipation». 
    «Ce même néocolonialisme pousse l’insolence et le mépris jusqu’à attenter, sans vergogne, à nos libertés, aux droits humains et à l’indépendance de notre décision politique», s’indigne le CNASPS. Le comité relève aussi que cette conférence sera l’occasion de «revisiter l’Histoire du continent africain, dont nombre de mouvements de libération de pays frères, aujourd’hui souverains, ont reçu le soutien politique, moral et matériel aussi bien de la Révolution algérienne que de l’Algérie indépendante». La conférence sera sanctionnée par l’adoption de la déclaration d’Alger du «Front africain pour la démocratie et contre le retour du colonialisme en Afrique».
    Le Sahara Occidental, dernière colonie d’Afrique, a été envahie par le Maroc en 1975 et 1979. La MINURSO (Mission des Nations Unies pour le référendum au Sahara Occidental) surveille un cessez-le instauré depuis 1991 dans l’attente de la célébration d’un référendum d’autodétermination promis par les Nations Unies depuis plus de 45 ans.
  • Autopsie d’un monde arabe au bord de l’anéantissement

    Pour le journaliste d’origine libanaise, René Naba, l’interviewé du livre de Samir Mehalla, intitulé «Le monde arabe en point de mire», paru récemment aux éditions Talantikit, la stabilité des pays arabes qui ont échappé à la tornade des printemps et des pseudo-démocraties passe nécessairement par le transfert de ces vents nouveaux vers les monarchies arabes, le Qatar et l’Arabie Saoudite particulièrement. 

    René Naba et Samir Mehalla qui étaient mercredi dernier les invités de l’Institut français d’Algérie (IFA) à Constantine pour parler du livre «Le monde arabe en point de mire» et des soucis du monde arabe ont amplement détaillé une situation dans les pays arabes alarmante et une volonté sans précédent des monarchies arabes à détruire tout pays arabe qui n’adhère pas à leur politique. M. Naba s’est longuement étalé sur le rôle du Qatar et l’Arabie saoudite dans l’anéantissement de la Libye et a indiqué que la notion de la démocratie, au non de laquelle ils tentent de déstabiliser la Syrie, est introuvable dans leur régime, rappelant le droit de vote à la femme en Arabie saoudite encore non pratiqué, les émirs qui s’éternisent dans leur poste de responsabilité ou encore la base américaine au Qatar qui s’étale sur le quart de la superficie du pays. Il a focalisé aussi sur les fetwas à la commande des hommes de la religion, mercenaires des régimes obsolètes.
    Assurant que toutes les fêtes de l’indépendance ne se valent pas, Naba a affirmé que celle de «l’Algérie est particulière». Et de préciser que «beaucoup de pays doivent leur indépendance à l’Algérie». Le journaliste a estimé que notre système d’information est à revoir, précisant que la percée touareg dans le territoire algérien, instigué par le Qatar, la fameuse déclaration de Sarkozy quant au vent de la démocratie qui soufflera bientôt sur l’Algérie sont autant de signaux de tentatives d’ingérence et de déstabilisation orchestrées par les monarchies arabes et des pays européens. Naba a rendu hommage à feu Benbella pour «avoir protégé son pays, en dépit des déboires qu’il a vécus», et a parlé d’Abdelhalim Khaddam, pendant 25 ans ministre des Affaires étrangères de la Syrie qui «a vendu son pays, pour 35 000 euros», coût de la villa qui lui a été offerte en France.
    M. Mehalla a parlé de la problématique de la démocratie dans les pays arabes qui «laisse des brèches» à travers lesquelles les démons surgissent. «Le monde arabe en point de mire» est un livre via lequel l’auteur Mehalla éclaire les spécialistes comme le simple citoyen sur la manière de saisir les enjeux secouant le monde arabe. Via un long entretien, René Naba, fin connaisseur des affaires arabes, s’exprime sur la situation passée et actuelle de l’Egypte, de la Palestine, de la Libye, du Maroc, du Sahara occidental, de l’Arabie saoudite, du Yémen, de la Tunisie, du Soudan, de la Syrie, de l’Irak et des pays du Golfe.
    Il évoque également le Liban et les épreuves découlant du conflit israélo-palestinien. Le livre dévoile les intentions et les positions inavouées, lesquelles, à l’origine, ont guidé les actions entreprises aussi bien par les responsables politiques de l’Occident que par des dirigeants de pays arabes en Libye et en Syrie notamment.

    Moza D.

    Le Jeune Indépendant, 07/07/2012
  • L’enjeu sécuritaire au cœur de l’UMA

    Les ministres des Affaires étrangères des cinq pays de l’Union du Maghreb arabe se rencontreront lundi à Alger. Cette réunion sera consacrée exclusivement à la question de la sécurité dans la région. 
    Tarek Hafid – Alger (Le Soir) – Les ministres des Affaires étrangères de l’UMA discuteront, lundi, de la situation sécuritaire de l’Afrique du Nord. «L’Algérie avait pris l’initiative d’appeler à la tenue de cette réunion, qui est la première du genre au niveau maghrébin, pour traiter des questions de sécurité», avait indiqué, mercredi, le ministre algérien délégué chargé des Affaires maghrébines et africaines. Selon Abdelkader Messahel, les travaux de cette rencontre des représentants des cinq gouvernements, qui sera précédée d’une réunion «d’experts», porteront sur «l’examen des menaces à la sécurité du Maghreb, leur évaluation et la définition des grands axes de coopération dans ce domaine». L’Union du Maghreb arabe, que les cinq pays ne parviennent toujours pas à édifier, peutelle être le cadre propice pour organiser une riposte efficace contre la menace terroriste ? Car il faut reconnaître que chaque Etat applique sa propre politique. L’Algérie, seul pays à avoir des frontières communes avec l’ensemble des membres de l’UMA, se présente comme le leader dans la lutte antiterroriste. Etant pleinement engagés depuis plus de vingt ans, les services de sécurité disposent de l’expérience et de moyens militaires adaptés. Sur le plan du renseignement, Alger a réussi à mettre en place des mécanismes de partenariat dans le cadre de l’Union africaine et avec les principaux pays occidentaux. Mais les initiatives au niveau de la sous-région du Sahel, fief des groupes terroristes islamistes, se sont avérées inefficaces. La Mauritanie a subi, elle aussi, plusieurs attaques terroristes ces dernières années. Ce pays semble modifier sa politique de lutte antiterroriste selon ses moyens logistiques, mais surtout d’après ses intérêts. En 2010, Nouakchott s’était allié à Paris pour mener des opérations militaires contre Al- Qaïda au Maghreb islamique sur le territoire malien. Des actions qui allaient à l’encontre de principes définis quelques mois plus tôt par les pays membres du Comité d’étatmajor opérationnel conjoint (Cémoc). Plus au nord, le Maroc se présente lui aussi comme un acteur majeur dans la lutte contre le phénomène terroriste. Rabat est le principal allié de la France et des Etats-Unis d’Amérique dans la région. Mais là aussi, ses actions sont dictées par des enjeux politiques et économiques internes. En conflit contre le gouvernement du Sahara occidental, le gouvernement marocain tente depuis plusieurs années de faire passer le Front Polisario pour une organisation terroriste. D’un autre côté, les champs de cannabis de ce pays servent au financement des groupes terroristes de la sous-région du Sahel, à savoir Aqmi et plus récemment le Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest (Mujao). Du côté de la Tunisie, la chute de l’ancien régime a donné lieu à une montée en puissance de l’islamisme politique d’une part et à l’émergence de l’islamisme armé. La relation entre les deux n’a pas été attestée. Mais les groupes terroristes, qu’ils soient à l’intérieur ou à l’extérieur du pays, profitent du statu quo politique imposé par le gouvernement d’Ennahda. La récente décision du ministère des Affaires étrangères de permettre aux ressortissants maghrébins d’entrer en territoire tunisien sur la simple présentation d’une carte d’identité pourrait, si elle est appliquée, avoir des conséquences fâcheuses sur le plan sécuritaire. Son annonce a provoqué une levée de boucliers au niveau interne. L’Algérie, pour sa part, s’est dit «non-concernée » par une telle mesure. Quand à la Libye, une partie de la problématique sécuritaire prend forme dans ce pays. Le Conseil national de transition, qui gouverne depuis la chute du colonel Mouamar Kadhafi, ne parvient toujours pas à maîtriser la situation politique. La Libye reste le principal pourvoyeur d’armes des organisations terroristes qui écument la longue et large bande du Sahel. Lundi, les ministres des Affaires étrangères de l’UMA devront dépasser certaines considérations politiques et stratégiques s’ils souhaitent parvenir à un accord. Il y va de l’avenir du Maghreb.
  • Le comédien espagnol Javier Bardem parle de son engagement envers la cause du peuple sahraoui (presse)

    ROME- Le comédien espagnol Javier Bardem qui vient de réaliser un documentaire sur le peuple sahraoui sous occupation marocaine, parle de son engagement envers la cause et les droits de ce peuple, dans un entretien publié par l’influent journal italien Corriere della Sera dans son édition de vendredi.
    L’acteur, reconnu internationalement pour son talent, explique la genèse de son engagement en rappelant qu’il avait visité les camps des réfugiés, pour la première fois en 2008, écrit le journal.
    « J’ai vécu avec eux dans leurs tentes, j’ai partagé avec eux leur nourriture et écouté leurs histoires. Ils sont un peuple qui fait montre de beaucoup de dignité et de la résilience. C’est une honte internationale que les générations de Sahraouis naissent, vivent et meurent dans les camps de réfugiés, tandis que les autres souffrent sous la répression dans les territoires occupés, oubliés depuis plus de 20 ans », raconte-t-il au journal.
    « Personne n’écoute leurs souffrances. Je me demandais comment je pourrais me rendre utile. Suis-je un médecin ? Infirmier ? Un expert en logistique ? Non, mais je peux contribuer à leur donner une voix » et c’est ce que j’ai fait. Donc, avec le réalisateur Alvaro Longoria Hijos de las Nubes, j’ai décidé de tourner un documentaire, sur cette dernière colonie en Afrique. Le film a été présenté récemment au Parlement européen », explique-t-il.
    Le comédien revient sur l’histoire ancienne et récente du peuple sahraoui, dont le pays était « une colonie espagnole de 1884 jusqu’en 1975″, dit-il, ajoutant qu’ »après l’Espagne, ce pays a été annexé par le Maroc et la Mauritanie ».
    « Suite à la résistance tenace du Front Polisario, le mouvement pour la libération du peuple sahraoui, la Mauritanie a renoncé au territoire en 1979. Le Front Polisario a obtenu le soutien de l’Algérie et le Maroc celui de la France et des Etats-Unis. Pour échapper à la guerre, les civils ont été forcés de fuir dans les camps de réfugiés sahraouis en Algérie, où il vivent toujours », rappelle-t-il au journal.
    Javier Bardem explique ensuite aux lecteurs de Corriere qu’ »en 1991, un cessez-le-feu a été signé entre le Polisario et le Maroc sous l’égide de l’Organisation des Nations Unies qui a alors mis en place la MINURSO avec le consentement des deux parties, qui devraient prendre des dispositions nécessaires pour l’année suivante pour la tenue d’un référendum d’autodétermination ».
    « Ce référendum n’a pas encore eu lieu. Certains membres du Conseil de sécurité (France et Etats-Unis) opposent leur veto pour que le mandat de la MINURSO ne soit pas élargi à la protection des droits de l’homme, entraînant des violations graves de ces droits dans les territoires occupés », déplore-t-il.
    Le comédien revient ensuite, sur l’action pacifique du peuple sahraoui de l’automne 2010, près d’El-Ayoune, lorsqu’avait été mis en place « le camp de la dignité » à Gdeim Ezzik pour expliquer au journal que c’est ce peuple qui avait commencé ce qu’on a appelé « le printemps arabe ».
    A une question sur la probabilité de la reprise de la lutte armée, Bardem fait part de sa « préoccupation d’entendre des gens de plus en plus de jeunes dire, souligne-t-il, qu’il étaient prêts à reprendre la lutte armée et les preuves recueillies dans les camps de réfugiés en Algérie semblent confirmer cette thèse ».
    APS, 07/07/2012