Mois : juillet 2012

  • Mohamed Abdelaziz en appelle à Ban Ki-moon

    Le président de la République arabe sahraouie démocratique (RASD) et secrétaire général du Front Polisario, Mohamed Abdelaziz, a demandé au secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, d’«intervenir» en urgence pour protéger les citoyens sahraouis dans les territoires occupés contre l’oppression exercée par les forces d’occupation marocaines, rapporte avant-hier l’agence de presse sahraouie (SPS).
    Le président sahraoui a adressé un message au SG de l’ONU dans lequel il l’exhorte à «intervenir» pour permettre aux citoyens sahraouis de jouir de leur droit au rassemblement, la liberté d’expression pacifique ainsi que le droit de communication avec les observateurs internationaux, précise la même source. L’appel du Président Abdelaziz fait suite à deux attaques lancées par les forces d’occupation marocaines destinées à réprimer deux manifestations pacifiques les 13 et 16 juillet, causant plusieurs blessés, selon SPS. «Les rapports émanant des organisations internationales spécialisées confirment de manière incontestable que les violations des droits de l’homme par le gouvernement marocain vont crescendo», ajoute la même source.
    Le SG du Polisario a ainsi dénoncé la politique de tergiversation pratiquée par le Maroc vis-à-vis des efforts de l’ONU et du processus de négociations destinés à la décolonisation du Sahara occidental, suggérant que de «pareilles politiques doivent être combattues énergiquement à travers le monde». Il a en outre demandé à la communauté internationale «d’exercer toutes les pressions et d’imposer des sanctions contre le Maroc afin d’amener ce dernier à se conformer à la légalité internationale, à mettre fin à la spoliation des richesses naturelles du peuple sahraoui et à démanteler le mur (militaire) de séparation».
    L’appel aux armes n’est pas à écarter, selon le chef de la diplomatie sahraouie
    Par ailleurs, la libération des humanitaires européens enlevés dans les camps des réfugiés sahraouis et le blocage des pourparlers de paix après le retrait de confiance par le Maroc au médiateur des Nations unies, Christopher Ross, ont été évoqués avant-hier par le ministre sahraoui des Affaires étrangères, Mohamed Salem Ould Salek, dans le dernier numéro de la revue italienne de géopolitique Limes. Sur le rôle joué par les dirigeants sahraouis dans l’affaire des otages européens, une Italienne et deux Espagnols, le ministre sahraoui a expliqué que les dirigeants sahraouis avaient établi «immédiatement» après l’enlèvement des contacts avec leurs homologues de Mauritanie, du Mali, du Niger et du Burkina Faso, mais aussi avec les gouvernements italien et espagnol. «Le seul but était de libérer les otages et les ramener chez eux en toute sécurité. Nous avions favorisé la voie diplomatique en mettant en action les services de renseignement, en évitant le recours à l’action militaire». Et d’ajouter que l’échange d’informations concernant l’état de santé des trois coopérants et sur les lieux où ils étaient détenus, était constant, affirmant que les dirigeants sahraouis savaient parfaitement dans quelle région du Mali ils étaient. Estimant que l’évolution de la situation Mali et dans la région du Sahel a compliqué d’une «façon dramatique» les négociations avec les ravisseurs, il a confié : «Toute cette région est une poudrière, à un certain moment entre mai et juin, nous avions craint le pire pour les otages». «Le Mali est dans une totale anarchie, dans ce couloir qui va du Tchad, en passant par le Niger, le Mali, la Mauritanie et aboutit au Sahara occidental, les partisans de l’extrémisme islamique continuaient à tenter de faire régner la chaos. C’est dans cette région que prolifèrent les conflits, les attentats et les enlèvements dont certains finissent mal», a-t-il expliqué.
    Pas de cellules djihadistes dans les camps de réfugiés
    A une question sur l’état actuel du conflit du Sahara occidental, le ministre a estimé que le rejet des revendications des Sahraouis et le mépris de beaucoup de résolutions de l’ONU par le Maroc ont fait naître un «désir croissant» du peuple sahraoui de retourner aux armes, en particulier chez les jeunes. «Mais je voudrais exclure l’existence de cellules djihadistes dormantes dans les camps de réfugiés ainsi que dans le Sahara occidental occupé», a-t-il encore affirmé.
    Par ailleurs, M. Ould Salek, qui a qualifié la décision unilatérale du Maroc de retirer sa confiance à Christopher Ross de «choix gravissime», a rappelé que les Etats-Unis et les Nations unies ont fermement réitéré leur confiance à un homme qui «a toujours servi la voie d’un règlement juste du conflit, auquel sont liés de nombreux espoirs et attentes». Il a, dans ce contexte, relevé que le Maroc défie la communauté internationale et arrête les négociations, ajoutant que ces dernières années les négociations avançaient lentement et ont conduit à des résultats minimes, mais elles ont laissé ouverte la voie du dialogue et contribué à contenir les exigences du retour à la lutte armée. «Je crains que cela va devenir de plus en plus difficile à tenir à distance l’appel aux armes», a-t-il cependant indiqué.
    A.F.
  • Le Mujao infiltré par les «services» marocains

    Le chef de la diplomatie sahraouie, Mohamed Salem Ould Salek, dans un entretien accordé à un journal italien, a suggéré à demi-mot que le Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest (Mujao), groupe terroriste récemment créé à la suite d’une scission d’avec l’Al Qaïda au Maghreb arabe (AQMI), pourrait avoir été infiltré par les services secrets marocains.
    Notre journal avait été le premier à explorer cette piste, sachant que ce groupe terroriste, dont la naissance est assez floue, et qui est dirigé par un terroriste libéré par ATT, l’ancien président malien, sur demande instante de la France, s’en prend exclusivement à l’Algérie et au Polisario. Ce groupe, en effet, est derrière l’enlèvement de nos sept diplomates à Gao, ainsi que celui des trois travailleurs humanitaires sahraouis dans le camp de Rabouni. 
    Il se trouve également derrière les deux attentats à la bombe qui avaient visé les brigades de gendarmerie de Ouargla et de Tamanrasset. Dans la foulée, nous avons également obtenu confirmation d’une autre information donnée en exclusivité sur ces colonnes, à savoir que l’émir local d’AQMI, Abou Zeïd, a bel et bien élu domicile au niveau de l’ancien palais de Mouamar Kadhafi, sis à Tombouctou.
  • La solution du conflit du Sahara passe par Paris

    Mohamed Abdelaziz met l’ONU au pied du mur

    Pour le Président du Sahara occidental, l’ONU tergiverse dans le règlement du conflit du Sahara, pendant que certaines grandes puissances continuent d’apporter leur soutien au Maroc et piétinent de ce fait les traités des droits de l’homme.

    Suite aux dernières déclarations faites dans la ville de Boumerdes ce week-end dernier, Mohamed Abdelaziz tente de ramener la France de son côté afin de négocier en pole position la solution à son conflit. Cependant aucune réaction n’a été encore visible chez la France de François Hollande depuis ces dernières déclarations du moins optimistes du Président Sahraoui Mohamed Abdelaziz. Il a, rappelons-le estimé que «la solution du conflit du Sahara occidental ne peut venir que de Paris», faisant allusion a une intervention diplomatique de François Hollande. Selon Mohamed Abdelaziz le geste du Président Français pourrait changer la donne et obliger Rabat a accepter des négociations qui aboutissent vraisemblablement a une solution définitive du conflit. Rappelons que le Président du Sahara occidental s’est rendu durant ce week-end dernier dans la ville côtière de Boumerdes située a 40kilometre a l’Est de la Capitale (Alger). Sa visite a été effectuée dans le cadre des festivités de l’université d’Eté organisées par le Polisario. A la suite de la clôture des travaux de l’université d’Eté, Mohamed Abdelaziz a tenu une conférence de presse au cours de laquelle plusieurs questions liées principalement a la situation au Sahara occidental ont été développées.
    Dans son intervention le président Sahraoui a insisté toujours sur le rôle de la France qu’il estime encore une fois prépondérant dans la solution du conflit avec le Maroc. Il souhaite aussi que la France exige du Royaume Cherifien de  respecter les résolutions de l’ONU et celles de l’union Africaine. Mohamed Abdelaziz dira clairement «c’est un appel pressant que je lance à François Hollande dont nous avons un grand espoir. Sur un autre registre, Mohamed Abdelaziz a fustigé certains pays dit influents qui soutiennent le Maroc à perpétuer sa mésaventure contre le peuple sahraoui, pendant que d’autres pays aussi puissants persistent dans leur silence face aux violations de droits de l’homme et la répression dans les territoires occupés». Dans le souci de libérer les détenus politiques Sahraouis et pour connaître le sort des autres prisonniers qui se trouvent encore dans les geôles Marocaines, Mohamed Abdelaziz a également exhorté l’ONU à exercer son droit pour prendre des sanctions à l’égard des autorités chérifiennes.  A.Timizar
  • Belkhadem décline l’invitation de Ghannouchi après ses propos pro-marocains

    Acculé par ses adversaires au sein du parti, notamment ceux du Mouvement de redressement et de l’authenticité (MRA) dirigé par Abdelkrim Abada qui l’accusent de vouloir donner une ligne islamique au parti, le SG du FLN, Abdelaziz Belkhadem, a refusé de répondre à l’invitation que lui a adressé le président du parti tunisien Ennahda, Rachid Ghannouchi, pour assister au 9e congrès, le premier organisé dans la légalité qui s’est tenu récemment durant cinq jours dans la capitale tunisienne. 
    Il a tout poliment décliné l’invitation de peur d’être taxé encore une fois d’islamiste par ses opposants qui ne reculent désormais devant rien pour le déloger de son poste. Les vraies raisons de cette absence n’ont pas été dévoilées pour l’instant. Ni le MSP ni aucun autre parti islamiste n’a été invité à ce congrès. Une brochette de personnalités issues du mouvement islamiste mondial était présente à cette réunion. Près de deux cents personnalités à travers le monde, dont le président du bureau politique du mouvement palestinien Hamas, Khaled Mechael, le chef du parti islamiste soudanais de la Oummah, Sadok Mehdi, le président du Conseil national de transition libyen, Mustapha Abdeljalil, et le secrétaire général du FLN, Abdelaziz Belkhadem, ont été invités à la séance inaugurale censée rassembler plus de 25 000 personnes. 
    Lors de la dernière crise interne qui a secoué le FLN, certains hauts responsables l’avaient accusé d’islamiser le parti en perspective de la présidentielle de 2014 qu’il veut remporter haut la main avec le soutien des islamistes. Cette volte-face n’est pas faite pour arranger les choses pour le SG du FLN qui entretient pourtant d’excellents rapports avec le leader tunisien. En effet, le chef du parti islamiste tunisien Ennahdha, Rachid Ghannouchi, qui a entamé sa première visite officielle à l’étranger par une visite de trois jours à Alger a rencontré en tête-à-tête le SG du FLN. Cette visite en Algérie a été qualifiée tantôt de «privée» par le porte-parole d’Ennahda et d’«officielle» par la presse nationale. Mais la dernière version reste la plus plausible puisque le lendemain de son arrivée, Ghannouchi a été reçu officiellement par le président Bouteflika dans le palais d’El-Mouradia. Pourtant, les relations de Ghannouchi avec l’Algérie s’étaient tendues après ses propos pro-marocains concernant la question du Sahara occidental. Il avait pris cause pour la version marocaine. De plus, Rachid Ghannouchi s’est rendu à plusieurs reprises en Algérie dans les années 1980 sous le régime de Chadli Bendjedid. Il a été ensuite l’un des «conseillers» du FIS dissous à partir de son exil de Londres. La dernière visite du patron d’Ennahdha date du mois d’août dernier. Il était venu assister aux obsèques de l’ancien ministre des Affaires religieuses, Abdelhamid Chibane. 
    Mahmoud Tadjer
    Le Jeune Indépendant, 21/07/2012
  • Sahara Occidental : Droite ou gauche, Paris toujours alignée sur les thèses marocaines

    par Yazid Alilat
    Ce n’est ni une surprise, ni un secret: la France actuelle, qu’elle soit dirigée par la droite ou la gauche, reste toujours le soutien le plus fidèle aux thèses expansionnistes du Maroc, au Sahara Occidental. 
    A peine l’épisode Sarkozy estompé, voilà que la France officielle réitère, sans grande retenue du reste, son plein appui à l’occupation du Sahara Occidental par le Maroc, et, dans la foulée, se dit respectueuse des résolutions de l’ONU sur ce dernier conflit de décolonisation en Afrique. De passage au Maroc où il a visité des projets d’habitat financés par la France, le ministre français chargé du Développement Pascal Canfin, a affirmé que la France «appuie» toujours le ‘plan d’autonomie’ proposé par le Maroc, pour résoudre le conflit du Sahara Occidental. Lors d’une conférence de presse à Rabat avec le ministre marocain délégué aux Affaires étrangères Youcef Amrani, il a déclaré que la France réitère cette position «qui n’a pas changé». «Nous appuyons le plan d’autonomie marocain qui est pour nous, la seule proposition crédible sur la table des négociations», a-t-il précisé, ajoutant que la France «soutient» aussi la «recherche d’une solution politique à cette question sous l’égide des Nations unies et conformément aux résolutions qui ont déjà été adoptées». 

    Le soutien, sans faille, de la France aux thèses marocaines, quant à l’avenir du Sahara Occidental, vient jeter une ombre sur les espérances des uns et des autres quant à un certain recul, attendu de la part de la gauche, quant à la situation actuelle d’impasse dans laquelle la décolonisation de ce territoire a été créée par Rabat. Les déclarations de Canfin battent en brèche les affirmations, dimanche dernier à Alger, du chef de la diplomatie française Laurent Fabius sur la recherche des moyens d’arriver à une paix durable dans la région. D’autant que les efforts de tous sont actuellement requis pour lutter contre la grande menace du terrorisme au Sahel, et qui met entre parenthèses tous les efforts de développement de ces vastes territoires. 
    Pour autant, la France a toujours bloqué les résolutions de l’ONU sur l’avenir du Sahara Occidental, notamment dans la mise en oeuvre du plan onusien du référendum d’autodétermination, que Rabat a toujours ignoré, bloqué, sinon saboté depuis l’entrée en vigueur du cessez-le-feu et l’apprêt des combats en 1991. 
    Le plan d’autonomie est la seule proposition mise sur la table par les autorités d’occupation marocaines, lors des négociations organisées sous l’égide des Nations unies et menées par l’envoyé personnel du SG de l’ONU, le diplomate américain Christopher Ross. Par contre, le Front Polisario a, lors des différents rounds de ce processus, déclaré qu’il est ouvert à toutes les propositions sur l’avenir du territoire, mais à travers un référendum au cours duquel les Sahraouis s’exprimeront librement sur leur avenir politique. 
    Les négociations entre le Maroc et le Front Polisario, qui se tiennent à Manhasset, près de New York, sont pour le moment gelées, le Maroc ayant entre temps récusé l’envoyé personnel de Ban Ki Moon, l’accusant de partialité. Une manoeuvre habituelle de la diplomatie marocaine pour renvoyer indéfiniment la résolution d’un conflit né de l’invasion du Sahara Occidental en 1975 par les troupes marocaines. 
    Dimanche à Alger, Laurent Fabius avait souhaité un rapprochement des positions du Maroc et de l’Algérie sur ce dossier, précisant que la position de la France était celle «défendue par les Nations unies». En fait, ‘’il n’y a aucune contradiction, fait-on valoir aujourd’hui au Quai d’Orsay, le plan d’autonomie est une bonne solution, mais cela relève de l’Onu ». Selon un responsable du Quai d’Orsay, interrogé par RFI, le règlement du conflit entre Sahraouis et Marocains a peu de chance d’aboutir avec les Nations unies, qui depuis vingt ans n’ont pas réussi à désensabler l’épineux dossier. « Il ne faut pas se leurrer, ajoute-t-il, la solution passera par une réconciliation entre l’Algérie et le Maroc ». A Alger, Laurent Fabius avait insisté sur la dynamique de rapprochement engagée entre ces deux nations du Maghreb, en proposant même, si les Algériens et les Marocains le souhaitaient, l’aide de la France. Paris, en somme, quelle que soit sa couleur politique, ne veut pas changer de fusil d’épaule, quant au conflit sahraoui, le dernier dossier de décolonisation en Afrique, encore sur la table des Nations unies.
  • L’Onu pour la mise en place d’un gouvernement représentatif

    Le représentant spécial du secrétaire général des Nation unies pour l’Afrique de l’Ouest a déclaré, jeudi, que le règlement de la crise au Mali passe avant tout par l’installation d’un gouvernement représentatif. 

    Tarek Hafid – Alger (Le Soir)– L’Organisation des Nations unies fait du dialogue une «priorité» pour le retour de la stabilité au Mali. «La promotion d’un dialogue nécessaire, d’une part entre les Maliens pour mettre au point une feuille de route de sortie de crise, notamment en vue d’organiser des élections présidentielles, et d’autre part pour garantir le recouvrement de l’intégrité territoriale du Mali par le dialogue», a affirmé, jeudi, Saïd Djinnit, le représentant spécial de Ban Ki-moon pour l’Afrique de l’Ouest, lors d’une conférence de presse animée au Palais des Nations de Genève. 
    Djinnit a estimé «incontournable » l’installation d’un gouvernement représentatif, rapporte l’Agence presse service. Il rappelé à ce titre l’appel des pays membres de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cédéao) à l’installation d’un gouvernement d’union nationale incluant toutes les parties. Cependant, le représentant spécial du secrétaire général de l’ONU n’écarte pas l’option militaire. «Même si le dialogue est la priorité, une action militaire n’est pas à exclure», a souligné Saïd Djinnit. Selon lui, la situation sécuritaire reste très préoccupante du fait de «l’arrivée, suite au conflit en Libye, de grandes quantités d’armes et de personne étrangères ». 
    Pour l’heure, les organisations terroristes contrôlent toujours la quasi-totalité du large territoire du Nord. C’est dans cette zone qu’étaient détenus les otages espagnols Enric Gonyalons et Ainhoa Fernandez Rincón ainsi que l’Italienne Rossella Urru. Kidnappés le 23 octobre 2011 dans un camp de réfugiés sahraouis, près de Tindouf, ces trois otages européens ont été libérés, mercredi, et ont pu rejoindre leurs pays d’origine via le Burkina Faso. Selon un responsable du Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest (Mujao) cité par l’AFP, cette libération est intervenue après le versement d’une rançon de 15 millions d’euros. Cette même source a évoqué la libération d’un «moudjahid» emprisonné en Mauritanie. 
    Cette nouvelle affaire pose une nouvelle fois la problématique du versement de rançon. Le Mujao, organisation terroriste particulièrement active, notamment contre les intérêts algériens, dispose déjà d’une trésorerie conséquente du fait de son implication dans le trafic de drogue international. En lui versant 15 millions d’euros, l’Italie et l’Espagne auront contribué au renforcement de ses capacités en hommes et en armes.
    Le Soir d’Algérie, 21/07/2012
  • La fin programmée de l’ONU, par Nadjib Stambouli

    On les a vus venir, depuis qu’ils avaient décidé de passer outre le Conseil de sécurité pour aller plonger l’Irak dans le désastre et le chaos où il se trouve. On les a vus qui se sentaient à l’étroit dans des institutions où ils devaient tenir compte du droit et non de la force. A la fin, les Etats-Unis viennent d’exprimer clairement le peu de cas qu’ils font de la nécessité de l’Organisation des Nations unies, dès lors qu’elle n’obéit plus au doigt et à l’œil à leur diktat. A cause de l’usage légal de la Russie et de la Chine du droit de veto, le Conseil de sécurité aurait «totalement échoué dans sa tâche la plus importante cette année», comprendre dans l’entreprise d’étrangler la Syrie. 
    Il aurait dû se soumettre aux solutions étatsuniennes pour «réussir» dans cette tâche. Le veto, pourtant, les Etats-Unis en ont usé, toujours contre l’un des peuples des plus opprimés du monde, contre les Palestiniens. Rien que depuis 1967, Israël a bénéficié de 39 vetos qui ont bloqué autant de résolutions, très tempérées, destinées à rappeler un tant soit peu à l’ordre l’Etat sioniste. Sur ce plan, le Conseil de sécurité ne dérangeait pas. Il a commencé à le faire depuis que le veto a cessé d’être l’apanage d’une seule puissance. «Nous allons intensifier nos efforts avec différents partenaires hors du Conseil de sécurité pour faire pression sur le régime Assad et fournir de l’aide à ceux qui en ont besoin», a déclaré Susan Rice. 
    Ce qui n’est qu’une étape de la concrétisation de la disqualification totale de l’ONU. L’alternative est en construction, elle est représentée par cette «communauté internationale» qui fonctionne, déjà, selon ses propres règles et contre la «légalité internationale». C’est elle, à titre d’exemple, qui a élu le président de la Côte d’Ivoire, le CNT libyen et le CNS syrien, à la place des Ivoiriens, des Libyens et des Syriens. Une «communauté internationale» qui réunit le ban et l’arrière-ban des pays obligés des Etats-Unis. Au dernier recensement il y aurait une centaine de membres, qui ont souscrit à la volonté impériale de vassaliser la planète et de la soumettre à la seule religion qui compte, celle qui émane de Wall-Street et des temples de la finance. Le processus était donc en cours, on assiste seulement à sa première accélération, pour peut-être le voir aboutir à très court terme. Peut-être qu’il manque encore des réglages à faire et des allégeances à renforcer et à garantir, ce qui explique le maintien de certaines formes. 
    Lorsque le temps sera venu, l’ONU sera morte de sa belle mort, sur l’autel d’une ambition de redistribuer les cartes au sens propre, comme au sens figuré. Le monde connaît, à ce sujet, ses premiers grincements, avant son éclatement effectif entre des blocs qui travailleront qui à asseoir sa domination, qui à défendre son espace vital. Il en est ainsi à chaque fois qu’un système atteint son seuil d’incompétence, celui de survivre à ses propres contradictions. Le Capitalisme l’a atteint et veut briser les limites qui l’étouffent, quitte, dans sa folie prédatrice, à précipiter l’Humanité et sa civilisation dans un cataclysme qui l’anéantira. Difficile d’arrêter la machine quand la raison est prisonnière du profit.
    Les Débats, 21/07/2012
  • Maroc, premier producteur de cannabis

    Maroc La lecture des mouvements marocains (photo) semble différente. En voyant les choses d’un peu haut, ils s’inscrivent dans les efforts effectués par le roi pour « démocratiser » son pays. Ce serait pour lui une tentative de solder l’héritage politique de son père Hassan II, qui n’a quitté le pouvoir, après tout, qu’il y a 12 ans. Deux composantes, dont on parle trop peu, semblent caractéristiques de cet héritage.

    La première est l’absence de liberté, qui s’est traduite par une répression beaucoup plus insidieuse, mais à notre avis tout autant sinon plus réelle encore qu’en Tunisie. Au Maroc, nombre de choses étaient et sont encore interdites, mais tolérées. Le pays était (est encore) extrêmement infiltré, à tous niveaux, par la police et les indicateurs. Une épée de Damoclès est ainsi suspendue sur la tête de chaque citoyen et donne à la répression, quand elle s’exerce, un caractère arbitraire et surtout imprévisible, donc beaucoup plus fort.

    Cependant, plusieurs éléments font que le manque de liberté reste malgré tout mieux accepté au Maroc qu’il ne l’a été en Tunisie. Tout d’abord, le fait que cette répression s’exerce d’une façon moins violente et visible, plus « intelligente », pourrait-on dire. Pour la même raison, elle est également plus « négociable », ce qui réduit les oppositions frontales. De plus, il y a le sentiment, pour nombre de marocains, que le Maroc « appartient au roi », ce qui tend à faire mieux accepter le caractère arbitraire de l’exercice de la loi.

    La seconde caractéristique de cet héritage est, évidemment, la drogue. Le Maroc est le premier producteur de cannabis et de haschich au monde [4]. Ceci sous-entend évidemment qu’il existe au Maroc une « caste » qui vit et profite de cet énorme trafic, y compris dans l’entourage proche du roi. Ceci n’est certainement pas un élément qui tend à favoriser l’évolution de la société marocaine vers la « démocratie », tant il est vrai que plus les « places » valent cher, plus ceux qui les occupent s’y accrochent de toutes leurs forces…

    Face à cette situation, on ne peut que louer les efforts de Mohamed VI pour faire évoluer les choses. A ce titre, les récentes réformes constitutionnelles, qui renforcent le pouvoir du premier ministre, et surtout le font choisir désormais au sein du parti majoritaire à l’Assemblée, sont un modèle du genre, puisqu’elles protègent le roi et le libèrent de la responsabilité d’une éventuelle vindicte populaire, le premier ministre devenant, par ce fait, un « premier fusible »…

    Ainsi, le roi peut poursuivre la route vers une monarchie parlementaire, en renforçant la prise en compte des aspirations du pays, et se libérer un peu plus de certains « amis » encombrants issus du système, policier et maffieux, tolérés sinon installés par son père.

    Ces observations permettent d’envisager l’avenir du Maroc avec un peu de sérénité. Les réformes avancent, quoique lentement, plutôt dans la bonne direction. Disons que l’on fera bien volontiers l’économie d’une révolution au Maroc, et si les choses changent, même lentement, chacun pourra s’en louer.

  • Ouagadougou/ Nouakchott libère trois ressortissants enlevés par le MUJAO

    Les trois otages européens relâchés mercredi dans le nord du Mali, dont un Espagnol blessé, sont repartis pour leurs pays jeudi depuis Ouagadougou, après un accord sur la libération d’au moins un islamiste détenu en Mauritanie. 
    Si le Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest (Mujao), groupe qui les retenait et allié d’Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), a évoqué le versement d’une rançon de 15 millions d’euros à son groupe, un flou demeurait sur l’échange qui a permis ces libérations, les versions de la médiation burkinabè, du Niger et du Mujao ne correspondant pas.  
    Au lendemain de l’annonce de leur libération par le Mujao, les trois otages enlevés en octobre 2011 en Algérie – deux Espagnols, dont une femme, et une Italienne – sont arrivés à Ouagadougou à bord d’un avion militaire burkinabè.  Très vite, visiblement fatigués mais heureux, ils ont embarqué dans deux avions à destination de leurs pays. 
    Accueillie à Rome par le chef du gouvernement Mario Monti et ses proches, l’ex-otage italienne Rossella Urru a dit avoir été « bien traitée », même si elle a eu « peur », et vouloir « retourner en Afrique le plus rapidement possible » pour continuer à travailler dans la coopération. 
    Des émissaires du Burkina, pays souvent impliqué dans les libérations d’otages dans la région ces dernières années, étaient allés récupérer les ex-otages mercredi près de la grande ville de Gao, fief du Mujao dans le Nord malien, désormais entièrement contrôlé par les islamistes armés. En raison d’une météo mauvaise et de la lenteur à regrouper un trio séparé, l’opération n’a pu se conclure que jeudi
    Numidianews. Mauritanie. A. Ould Sidi
  • Le Mujao a empoché 15 millions d’euros contre la libération de 3 otages européens au Mali

    Le Mujao a empoché la somme de 15 millions d’euros contre la libération de trois otages européens enlevé le 22 octobre 2011 à Tindouf, en Algérie. Le groupe djihadiste a mis en garde l’Algérie sur le sort des quatre diplomates toujours détenus en indiquant avoir « fixé des conditions ».
    Une rançon de 15 millions d’euros a été payée au groupe islamiste Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest (Mujao) pour la libération mercredi au Mali de trois otages européens qu’il détenait depuis octobre 2011, a affirmé jeudi à l’AFP un porte-parole de ce groupe. 

    « Nous avons eu 15 millions d’euros pour la libération des trois otages et nous avons également obtenu la libération d’un moujahidine (combattant) emprisonné par la Mauritanie », a déclaré Walid Abu Sarhaoui, porte-parole du Mujao qui a reconnu qu’il s’agissait d’une « rançon considérable ». Il a mis en garde « les Occidentaux qui vont se hasarder dans les camps du Polisario » (mouvement pour la libération du Sahara occidental soutenu par Alger) dans la région de Tindouf (ouest de l’Algérie) où ces trois Européens – deux Espagnols, dont une femme, et une Italienne – avaient été enlevés le 23 octobre. « Nous avons des moujahidine qui les attendent sur place », a-t-il dit. 

    La médiation burkinabè qui a œuvré à la libération des otages a affirmé jeudi qu’ils avaient été relâchés après un accord portant sur la libération de deux islamistes détenus en Mauritanie, déjà élargis, et d’un autre détenu au Niger, sur le point de l’être, ce qu’a démenti le gouvernement nigérien. 

    Début mai, le Mujao avait réclamé le versement de 30 millions d’euros en échange de la libération de deux des trois otages européens – les deux femmes – et la libération de prisonniers détenus en Mauritanie. Walid Abu Sarhaoui a en outre « mis en garde » Alger concernant les quatre otages algériens que le Mujao détient encore, enlevés le 5 avril à Gao (nord-est du Mali). « Nous avons fixé des conditions, l’Algérie le sait », a-t-il affirmé. Le Mujao avait annoncé le 12 juillet avoir libéré trois des sept otages algériens kidnappés au consulat d’Algérie de Gao, ce qu’a confirmé dimanche le ministre algérien des Affaires étrangères, Mourad Medelci. 

    Pour libérer les sept Algériens, le Mujao avait exigé en mai « la libération de nos frères prisonniers en Algérie, plus une rançon de 15 millions d’euros ». Le Mujao et un autre groupe islamiste armé, Ansar Dine (Défenseurs de l’islam), alliés d’Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), occupent depuis fin mars tout le nord du Mali, soit plus de la moitié de ce vaste pays sahélien. Après la libération des trois otages européens mercredi, le Mujao et Aqmi retiennent encore treize otages dans le Sahel, dont six Français.
    Maghreb Emergent, 20/07/2012