Mois : mai 2012
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Les Etats-Unis en colère contre le Maroc ?
Aucun commentaire n’a été fait à ce jour par les Etats-Unis quant à l’annonce du Maroc de retirer sa confiance à l’émissaire onusien pour le règlement du conflit du Sahara Occidental, Christopher Ross.Conformément aux us et coutumes diplomatiques, ce silence signifierait que Washington n’est pas d’accord avec la position du Maroc, qui estime que Ross « s’est départi de l’objectivité et de la neutralité dans sa gestion du processus de négociations sur le Sahara ». Dans son dernier rapport sur le Sahara Occidental, Christopher Ross, affirmait que tout le dossier devait être reconsidéré.Cette supposée « colère de l’Amérique » a été confirmée par le ministre des Affaires étrangères Saadeddine El Othmani fin de semaine dernière, lors d’une réunion du Parti Justice et Développement à Bouznika.Le chef de la diplomatie marocaine déclarait alors : « Les Américains sont en colère contre nous et le secrétaire général de l’ONU aussi, parce que la façon avec laquelle a été prise la décision ne lui a pas plu, mais on ne peut pas faire plaisir à tout le monde ». El Othmani s’est immédiatement rattrapé en affirmant que « les relations du Maroc avec les Etats-Unis étaient excellentes ».Source : bladi.net, 31/05/2012 -
Le jeune Hamdi Tarfaoui assassiné par la police marocaine à El aaiun
Le Jeune sahraoui, Hamdi Tarfawi a été assassiné. Il était porté disparu depuis plusieurs. Son corps a été retrouvé inanimé dans la rivière de Saguia, près de El Aaiun, capitale du Sahara Occidental occupée par le Maroc. Sa famille et amis se sont manifestés devant l’hôpital Ben Mehd où les autorités leur ont refusé sa visite.
Selon les informations des citoyens de la ville, son corps était découpé et sa disparition est venue suite à une dispute avec les autorités d’occupation.[youtube http://www.youtube.com/watch?v=VGUVoZIoTsA] -
Nicolas Sarkozy nouveau roi du Maroc
Rabat.- Depuis qu’il s’est installé chez nous, l’ex-président français Nicolas Sarkozy est traité comme un roi. A Marrakech, où il réside avec femme, guitare et enfant, dans une villa du roi Mohamed VI, il a droit à toutes les attentions. Toute l’armada du Makhzen, du wali au dernier mokadem, en passant par le préfet de police, ont été mis à sa disposition. Normal pour un ami du Maroc qui apprécie les jolies mallettes en cuir marocain.
Le problème c’est qu’à chaque fois qu’il se déplace dans la ville ocre, une armada de policiers et d’agents secrets marocains interrompt la circulation dans les rues et les avenues par où transite pôv con.
C’est ce que rapporte le site Goud qui signale que même les badauds et les flâneurs sont interdits de promenade quand Sarkozy se déplace pour aller à son club préféré.
Il faut dire que ce n’est pas la faute de Sarkozy qui, quand il se déplace en France ou ailleurs, n’a pas besoin d’autant de flics. C’est la faute à la culture sécuritaire marocaine qui a tendance à montrer les crocs et à piétiner le droit naturel des citoyens d’aller et de venir chez eux chaque fois qu’un très haut responsable marocain ou étranger se déplace au Maroc.
Et ce ne sont pas les habitants des villes marocaines visitées par « Sidna » qui diront le contraire.
Amine Bouderaâ
Demain, 31/05/2012
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L’ultime cran
En quelques jours à peine, la ville d’Oujda se vida de tous les Algériens. Les semaines passèrent, puis les mois et rien ne changea pour les Oujdis bien au contraire. Les clients se firent rares, les hôtels se dépeuplèrent et le commerce s’arrêta net.Ce que les Marocains n’arrivent pas à admettre et encore moins à assimiler c’est que le secteur du tourisme est sensible à la moindre fluctuation politique et bien souvent économique qui secoue le monde. Et lorsqu’on gère un pareil secteur et que l’on manque de perspicacité et de projection sur l’avenir il est clair qu’on va droit dans le mur.L’attentat de Marrakech de 1996 qui a fait de nombreuses victimes parmi les Espagnols a tout de suite été attribué aux Algériens, sans la moindre preuve.Dans l’hystérie générale qui s’est emparée du royaume, rien n’a été épargné à nos compatriotes qu’ils soient touristes ou résidents. Quelques-uns ont été jetés en prison sans autre forme de procès, d’autres sauvagement molestés par les «makhzen».Des citoyens qui dormaient à l’hôtel, ont été brusquement réveillés et leurs affaires jetées dehors en pleine nuit. Pendant plusieurs semaines le régime fera une chasse sans merci aux Algériens, avec toute la brutalité qu’on lui connaît. Beaucoup seront volés, battus et insultés en public et parfois même conduits aux frontières menottes aux poings.Le roi poussera plus loin en gelant carrément les relations avec l’Algérie non sans fermer ses frontières. C’était le point qu’il ne fallait surtout pas atteindre. En quelques jours à peine, la ville d’Oujda se vida de tous les Algériens.Les semaines passèrent, puis les mois et rien ne changea pour les Oujdis bien au contraire.Les clients se firent rares, les hôtels se dépeuplèrent et le commerce s’arrêta net. La cité courait à la ruine et le sinistre était pratiquement programmé. Face à une population désespérée qui réclamait de plus en plus l’ouverture des frontières, le roi céda et proposa aux Algériens la liberté de passage des biens et des personnes entre les deux pays. Ce que le gouvernement refusa estimant que le règlement du problème du Sahara occidental conditionnait la solution de tous les autres.Le problème étant d’autant plus délicat que les Marocains s’aperçurent que l’attentat de Marrakech n’étant pas le fait des Algériens qu’ils avaient accusés à tort, mais celui de leur propre mouvance intégriste. Entre-temps, notre pays s’ouvrait largement à l’économie de marché. Ce que les Algériens allaient chercher à Oujda ils l’ont désormais sur place que ce soit les fruits exotiques, les médicaments, les boissons, le textile ou les pièces détachées. Hormis les frontaliers qui ont des familles de part et d’autre, une réouverture des frontières terrestres ne serait même pas un événement pour les Algériens.Info-Soir, 30/05/2012 -
Tourisme maghrébin : quel avenir ?
Le secteur n’est plus aussi porteur qu’avantPar Imaad ZoheirLe Maroc qui reste un mauvais élève, n’a pas bien compris la leçon et il répète aujourd’hui les mêmes erreurs et bien sûr les mêmes errements. L’exemple du Maroc oriental peut être généralisé à tout le pays.Le secteur du tourisme est exactement comme le pétrole, c’est une source en devises non renouvelable. Le meilleur exemple nous vient d’Espagne sur ce plan-là. Grâce à son climat, à son soleil à la beauté de ses paysages et surtout à des investissements appropriés, le pays est devenu en l’espace de 20 ans la plus grande destination touristique du monde, la plus courue.On y venait de partout au point qu’il fallait réserver six mois à l’avance pour pouvoir profiter de quelques jours de détente. A partir de juillet tout étant complet, même les résidences de luxe généralement inaccessibles aux petites bourses. Il y a 10 ans bien avant la crise qui frappe actuellement l’Europe, l’Espagne comptait jusqu’à 60 millions de touristes par an, un chiffre jamais atteint.Forts d’une manne qu’ils pensaient inépuisable les responsables iront plus loin et ouvriront la promotion immobilière à tous les aventuriers du béton non sans porter atteinte à leur propre environnement. Aujourd’hui le pays est presque en ruine et les touristes se font rares. De plus en plus rares. Dans certains villages et par manque de moyens les habitants sont obligés de balayer leurs rues et d’enlever eux-mêmes leurs ordures.Des millions de logements neufs construits dans la foulée d’une dynamique qu’on croyait éternelle sont aujourd’hui vides et inoccupés avec à la clef, si on peut dire, des milliards de crédits non remboursés et la perspective d’une faillite généralisée.Le Maroc qui reste un mauvais élève, n’a pas bien compris la leçon et il répète aujourd’hui les mêmes erreurs et bien sûr les mêmes errements. L’exemple du Maroc oriental peut être généralisé à tout le pays. Oujda qui en est la capitale, recevait avant l’attentat de Marrakech de 1996 jusqu’à un million de touristes algériens par an. La ville était d’autant plus proche des frontières que les riverains de Tlemcen, de Maghnia, de Marset Ben M’hidi et même de Sebdou pouvaient faire leurs courses le matin et revenir le soir.L’arrivée en masse des Algériens dopait littéralement le commerce et les boutiques de souvenirs se sont multipliées par trois, voire par quatre, meublés et hôtels refusaient des clients. Bref, tout le monde travaillait dans cette cité qui tirait l’essentiel de ses revenus des visiteurs algériens. Visiteurs que les Oujdis appelaient entre eux «khouda» (singes) en référence au volume de bananes qu’ils achetaient pour leurs familles.Il faut rappeler qu’à cette époque notre marché était fermé et les fruits exotiques n’inondaient pas les étals comme aujourd’hui.Algérie-Soir, 30/05/2012 -
Le Parlement européen visionne Les Enfants des nuages, dernière colonie, de Javier Bardem
De notre bureau de Bruxelles, Aziouz MokhtariDu beau à Bruxelles, avant-hier 29 mai dans l’enceinte belge du Parlement européen. L’équipe prestigieuse du film Les Enfants des nuages , bien sûr, Javier Bardem, acteur et cinéaste accompli et reconnu mondialement, en Amérique, évidemment, essentiellement Alvaro Longoria (réalisateur) et la narratrice, la belle Elena Anaya.Plusieurs euro-députés, les représentants des corps diplomatiques accrédités à Bruxelles et une foultitude de journalistes, cameramen, preneurs de sons et photographes étaient présents au spectacle. Même l’inter-groupes parlementaire européen «Paix pour le peuple sahraoui», organisateur de l’évènement, était surpris par l’ampleur prise par la projection du film. A telle enseigne que les euro-députés ont dû ajouter une autre projection spéciale pour les médias et programmer une conférence de presse supplémentaire pour répondre aux questionnements et attentes des nombreux présents. Le film, montage documentaire qui a nécessité, selon Javier Bardem, «4 ans» de travail et une recherche objective, vraie, sincère de la vérité concernant le conflit sahraoui. Parole est donnée à tous les antagonistes. Les «bons» et les «méchants».Les producteurs du documentaire n’ont pas fait œuvre de propagande en faveur de l’indépendance du Sahara occidental ou de son rattachement au Maroc. Ils ont laissé se dérouler la genèse, l’affaire, le grand hold-up falsifié par l’ex-puissance coloniale, l’Espagne, et toujours selon le droit de l’ONU administrante du territoire, et le Maroc, nouvel occupant. Les témoins et acteurs de la marche verte, des diplomates en poste à Madrid, Rabat, Laâyoune à l’époque, des gens, simples Sahraouis chassés de leurs demeures et exilés à Tindouf ou menacés dans le territoire «récupéré» par le Maroc, disant leurs malheurs, leurs angoisses, leurs souffrances et leur volonté, c’est aussi, cela l’énigme du film, de liberté, de s’autodéterminer.Dans le film, très belle réalisation au plan cinématographique, on découvre un Hassan II contraint de déclamer des contre-vérités, une Marche verte pas aussi spontanée que cela a été rapportée à l’époque ni aussi peu violente. On s’aperçoit, sans effet d’annonce, des auteurs du documentaire, du fait national sahraoui porté, d’ailleurs, par l’injustice et la cruauté de la Marche verte elle-même. Des Sahraouis chassés et des Marocains qui arrivent, l’Espagne abondonnant au Maroc un territoire qui n’est la propriété de personne, Javier Bardem a su fixer ces instants, ces moments tragiques de l’histoire.Les ambassadeurs, nombreux, présents au Parlement européen à Bruxelles, les nombreux invités, les parlementaires et euro-députés, les représentants d’ONG, les citoyens, invités à la projection sont tous sortis convaincus que «Los hijos de las nubes» méritent d’être écoutés, entendus, respectés. Ce que recommande, exactement, l’ONU, qui a mis sur pied la Minurso (Mission des Nations unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental), mais dont l’action est sabotée par l’ordre actuel régnant. L’ordre colonial. D’où, c’est évident, l’ajout dans l’incertitude du film La Ultima Colonia(La dernière colonie). «Hijos de las nubes» signifie les «enfants des nuages». Les euro-parlementaires Willy Meyer (gauche unitaire), Jill Evans et Raul Romeva (Verts et Alliance libre), Ivovajgl (Libéraux- Europe) et Marco Scurria (droites et conservateurs) étaient, eux aussi, dans les nuages, tout sourires, fiers d’avoir permis à la cause sahraouie, l’un des segments actuels du droit — ou pas de droit — international…Le Soir d’Algérie, 31/05/2012 -
Sahara : Le Maroc « attend une réponse » de l’ONU
Le Maroc « attend une réponse » du Secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, après avoir retiré la confiance à l’envoyé spécial de l’ONU pour le Sahara occidental, Christopher Ross, a déclaré le ministre des Affaires étrangères marocain, Saadedín El Othmani, selon une dépêche du journal digital Terra Chile.Lors d’une rencontre avec la presse dans le cadre de la troisième édition de la Journée de l’Afrique, El Othmani a souligné que « il n’y a rien de nouveau » sur la question et s’est abstenu de donner plus de détails.Dans les heures qui ont suivi l’annonce du gouvernement marocain, le 17 mai, Ban Ki-moon réitérait son « entière confiance » dans son envoyé spécial à travers son porte-parole, Martin Nesirsky. L’Algérie et le Front Polisario ont fait de même tout en critiquant la décision de Rabat. L’ambassadeur américain à Alger, Henry S. Ensher, a déclaré aux journalistes que l’émissaire du Secrétaire général compte toujours sur le soutien de Washington.La Maison Blanche était la première à manifester son désaccord avec l’idée d’éloigner M. Ross du processus de paix au Sahara Occidental qui dure depuis plus de 21 ans. Pour leur part, Paris et Madrid n’ont pas caché leurs réserves dans des déclarations laconiques aussi l’une que l’autre. « La France a pris note de la déclaration du Maroc, qui a décidé de retirer sa confiance à l’envoyé personnel du Secrétaire général de l’ONU pour le Sahara, M. Christopher Ross. La France appelle à un règlement rapide du différend, qui tienne compte des préoccupations légitimes de toutes les parties, et rappelle son soutien à la recherche d’une solution politique à la question du Sahara occidental, sous l’égide des Nations unies, conformément aux résolutions du Conseil de sécurité. La France réitère son appui au plan d’autonomie marocain, qui est la seule proposition réaliste aujourd’hui sur la table des négociations et qui constitue la base sérieuse et crédible d’une solution dans le cadre des Nations unies », déclarait le porte-parole du MAE français, le 1 mai. La position espagnole a été exprimée par son secrétaire d’Etat des Affaires Etrangères, Gonzalo Benito. Le site Inner City Press dénonce un double positionnement selon la langue avec laquelle l’on s’exprime. En espagnol, il a glissé quelques mots de soutien à l’ambassadeur Ross qu’il a caché lors de son intervention en français.Le Conseil de Sécurité des Nations Unies, dont le Maroc est membre pour une période deux ans, vient de voter la résolution 2044(2012) basée sur les conclusions du Secrétaire Général de l’ONU sur la nécéssité, pour le Maroc, de veiller au repect des droits de l’homme dans les territoires sahrouis sous contrôle marocain. Après l’avoir voté, Rabat crache sur le rapport dont il attribue le contenu au diplomate américain.Rabat, embarrassée par sa décision, recoure au parlement, aux partis et au peuple marocains dans une tentative vaine de justifier ses positions. Comme devenu habituel depuis 37 ans, le gouvernement marocain, chaque fois qu’il est acculé, se dit sous la pression de son opinion publique ou son armée qu’il embrigade de temps à autre pour organiser des manifestations populaires de soutien à l’occupation du Sahara Occidental. De ce côté, le Makhzen peut compter sur le soutien de tous les marocains, même de ceux qui le haïssent. Ceux-ci doivent se mordre les doigts suite aux multiples échecs de la diplomatie marocaine. Ils reprochent souvent au Makhzen le « manque de fermeté envers les sahraouis ». On aurait presque tendance à dire que, face a ces opposants marocains, les sahraouis ont intérêt à ce que le Makhzen reste en place. -
« Dangers des guerres sur les enfants »
La Journée internationale de l’enfant, est un rituel fêté le 1er juin de chaque année. C’est aussi la journée où les organisations, associations et même les hommes politiques tournent tous leurs regards pour commémorer cette journée et fournir des explications et dresser des constats sur le quotidien de cette frange de la population. La journée mondiale de l’enfant, cette année, jette un regard sur l’histoire des pays encore colonisés : Palestine, Sahara occidental et un peu plus en arrière, l’Algérie. La conférence qui s’est tenue hier au forum d’El Moudjahid a été une rencontre sans frontières où le mot liberté sortait de la bouches de tous les enfants présents. « Dangers des guerres sur les enfants » est le thème de cette rencontre animée par des témoignages pris sur le quotidien émanant de moudjahidine, des témoignages d’enfants colonisés comme aujourd’hui les enfants palestiniens et du Sahara occidental…Le moudjahid, Abdelmadjid Azzi, est revenu en cette occasion sur le vécu des enfants algériens durant la période de la colonisation française. La guerre n’a pas de principes. Ni les hommes, ni les femmes, et ni même les enfants n’ont échappé au rouleau compresseur des massacres du colonisateur français. Les séquelles sont encore là. Des témoignages vivants, de victimes innocentes. De ce fait, le conférencier a fait remarquer que «la guerre n’a pas été spécifique aux femmes et hommes, les enfants n’ont pas été épargnés. L’enfant algérien a subi la marginalisation durant la guerre de Libération nationale. Le colonisateur lui a volé son enfance». Par ailleurs, le conférencier a illustré son propos par un massacre commis par le colonisateur français dans la ville de Bejaïa, faisant état d’une véritable tuerie : «14 enfants ont été tués sur le coup dans une tuerie collective». Leur seul tort c’est d’avoir montré leur attachement à leur mère patrie, l’Algérie. Par ailleurs, le témoignage n’est pas réservé uniquement aux anciens. Puisque, l’intervenant du Sahara occidental était un enfant.Il a exprimé son innocence, son amour pour son pays, mais malheureusement toujours colonisé. L’adolescent, âgé de 17 ans a expliqué que «l’enfant saharien endosse la responsabilité du fait que nos parents ont dénoncé le colonialisme marocain». L’intervention d’une jeune Palestinienne, âgé de 16 ans, a exprimé dans un langage patriotique, et dénoncé «la répression du colonisateur israélien sur leur territoire». Malgré la différence des pays, les enfants crient à l’unisson : «Liberté».Les scouts musulmans sahraouis et algériens ont souhaité que les pays colonisés aient leur liberté pour que les enfants aient la chance de vivre en paix. «Nous souhaitons que la France avec son nouveau président soit correcte dans ces jugements et aura sa part de responsabilité envers les enfants de Sahara occidental», a fait savoir un représentant des scouts musulmans sahraouis. Par ailleurs, le représentant de l’ambassade de Palestine en Algérie, Mohamed Said Dadi, a déclaré que «cette occasion, la Journée internationale de l’enfant est un message fort d’enfants colonisés à leur colonisateur».Par : Djamel BoukermaLe Midi Libre, 30/05/2012 -
Mali : Décomposition
par M. SaadouneAu Mali, la situation va de Charybde en Scylla, que ce soit à Bamako, capitale d’un pays devenu problématique, ou dans le Nord en rébellion. L’agression dont a été victime le chef d’Etat intérimaire à l’intérieur même du palais présidentiel n’est pas loin de représenter une illustration, plus que symbolique, de l’effondrement de l’Etat malien. Les accords imposés par la CEDEAO à une ex-junte, toujours active, sur la période transitoire sont bien fragiles.La réalité du pouvoir à Bamako se dilue dans un bicéphalisme qui ne dit pas son nom entre le vieux président intérimaire, Dioncouda Traoré, appuyé par un gouvernement sans moyens, et le chef des putschistes, un officier subalterne, le capitaine Sanogo. Les forces politiques maliennes s’enfoncent dans un statu quo paralysant. Dans cette atmosphère délétère, l’objectif de reconquête du Nord relève du vœu pieux. La chétive armée malienne, complètement désorganisée après ses cuisantes défaites face aux rebelles du Nord et par le putsch, est durablement hors d’état d’assumer ses responsabilités et de défendre une souveraineté nationale battue en brèche.Au Nord, dans l’immense région plus ou moins contrôlée par diverses organisations rebelles, la « fusion » entre le MNLA et le mouvement Ançar Eddine semble avoir été annoncée avec une certaine précipitation. Les divergences sur la question de l’instauration de la charia et le refus d’Ançar Eddine d’accepter des ONG occidentales dans la région expliqueraient ce blocage de dernière minute. De fait, l’annonce soudaine de la fusion entre les deux organisations a surpris bon nombre d’observateurs. Qui l’interprètent comme une véritable OPA d’Ançar Eddine sur le MNLA.La réalité du rapport de force semble en tout cas fort différente de la publicité qui faisait du MNLA la principale force au sein de la rébellion targuie. Plus les jours passent et plus on a la confirmation que le MNLA ne pèse pas aussi lourd qu’on l’a dit, tant sur le plan politique que celui militaire. Sur ce registre, il semble clairement supplanté par l’organisation dirigée par Iyad Ag Ghali. Si ces deux organisations semblent dominer sur le terrain, elles ne sont pas les seuls acteurs de la rébellion nordiste.La présence de la nébuleuse AQMI est confirmée, de même que celle de Boko Haram, originaire du Nord Nigéria, et de l’obscur MUJAO dont l’agenda politique est particulièrement flou. Pour compléter ce décor anarchique, il faut tenir compte des jeux de puissances extracontinentales. Avec en plus les influences de certaines pétromonarchies du Golfe, soucieuses de faire prospérer les gains politiques obtenus en Libye.A ce stade de décomposition, il est difficile d’envisager la stabilisation à court terme du pays et sa réunification. Il ne pourra s’agir que d’un processus lent et complexe. En tout état de cause, les tentations interventionnistes évoquées ici ou là laissent perplexes. La CEDEAO n’a évidemment pas les moyens de sa politique. L’organisation régionale pourrait, dans le meilleur des cas, envoyer quelques troupes pour sécuriser Bamako dans l’hypothèse d’une dégradation de la situation dans la capitale malienne. Mais il est difficile d’imaginer un corps expéditionnaire régional, même appuyé par des forces occidentales, se lancer à la reconquête du Nord-Mali. Cette perspective serait davantage compliquée par l’unification de la rébellion touarègue. Combien de milliers de soldats faudrait-il pour occuper efficacement une région aussi immense que radicalement hostile ? Les discours bellicistes se heurtent donc à la réalité géographique et aux conditions politiques qui caractérisent la région.Le désordre malien ne peut être résorbé par la force. La restauration d’un Etat central digne de ce nom passe par la négociation et l’éviction légale des facteurs de déstabilisation. Qu’il s’agisse des soldats mutins de Bamako ou des organisations subversives au nord du pays. L’intervention politique de l’Union africaine, seule structure continentale dotée d’une pleine légitimité, dans un processus de réconciliation nationale soutenu par l’ensemble des voisins du Mali, représente la seule réponse opérationnelle au délitement durable et catastrophique d’un Etat clef du Sahel.Le Quotidien d’Oran, 30/05/2012 -
Les Frères marocains après le « printemps », par Ahmed Halfaoui
A l’origine, un calme souverain régnait, les recettes du Fonds monétaire international (FMI) et la doctrine ultralibérale étaient au chevet de peuples soumis au triple effet du sous-développement, de l’échange inégal et de la crise économique du capitalisme mondial. Sans préjudice des inégalités qui rejettent le plus grand nombre dans l’exclusion et la misère. Mais pour les faiseurs d’opinion tout allait bien, surtout dans les pays où on obéissait au doigt et à l’œil aux maîtres de la finance internationale et du marché. Puis, l’une des vitrines de la réussite, la Tunisie, dont tous les clignotants étaient au vert a explosé.L’Egypte, à son tour, s’ébroue. Immédiatement, les «spécialistes», les «analystes», les reporters de la presse mondialisée se sont mobilisés. Leur diagnostic était formel, les Arabes et assimilés devaient subitement vivre un «printemps» qui était inscrit dans les gènes de leurs sociétés, indifférenciées pour les besoins et le confort de la propagande. On sait ce qu’il en a été pour la Libye, livrée aux supplétifs de l’OTAN et ce qui se déroule en Syrie. Mais le «printemps» a eu lieu, quand même, au Maroc par exemple, qui a connu un «printemps» à nul autre pareil, qui a fait désigner le Makhzen comme pilote, en la matière, dans la région. Les certificateurs ont dit qu’il était bien parti, puisque il avait de «bons fondamentaux». Comprendre, par-là, que les droits de douane ont été réduits, qu’il y a eu la signature d’accords de libre-échange avec l’Union européenne et les Etats-Unis, des accords sur la protection des investissements et une mise en place de plans sectoriels pour le développement de l’offre exportable du pays. D’ailleurs, durant les premiers mois du «printemps», le Maroc est resté plus stable que les autres pays «concernés» et les Frères musulmans, qui sont devenus l’expression, même, du «printemps», ont pu s’installer au pouvoir sans violence, quoique formellement il faille le préciser.Cinq mois après, les travailleurs, les chômeurs, les laissés-pour-compte, qui, eux, ne fonctionnent pas selon le schéma des promoteurs du syndrome printanier, se rappellent au bon souvenir du roi, qui doit certainement se réjouir que ce sont les Frères qui feront face au peuple. En attendant qu’il trouve la parade à la grogne sociale. Les Frères, quant à eux, sont bien obligés d’aller au feu. Leur économiste, Lahcen Daoudi, peut crier à qui il veut que «le Maroc est au bord de la faillite», le Parti justice et développement (PJD) doit répondre des promesses qu’il a faites, de surcroît sous le label de la religion.Ils étaient des dizaines de milliers à lui demander des comptes, dans une situation qui est loin des satisfecit officiels. Les prévisions de croissance sont passées de 5%, à 4,2% puis à 3%, selon la Banque centrale du Maroc. Ce n’est pas de la faute des Frères, qui se sont engouffrés dans le piège, qui ont utilisé le drame des Marocains pour flirter avec les délices d’un pouvoir illusoire, qui les oblige à assumer. Le drame est que la seule réponse qui leur est offerte par les règles du marché est de «réformer» le mode d’intervention de l’Etat, c’est-à-dire plus de désengagement, et de pratiquer un «ciblage» des politiques publiques. Pas de quoi contenter la demande populaire.Par Ahmed HalfaouiLes Débats, 30/05/2012