Mois : janvier 2012
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Les détenus DE Gdaïm Izik jugés le 13 janvier par un tribunal militaire à Rabat
L’Association internationale des juristes pour le Sahara occidental a lancé un appel aux juristes et avocats internationaux afin de se rendre à Rabat pour assister au procès des militants sahraouis de Gdaïm Izik.Pour rappel, au moins 23 prisonniers sahraouis comparaîtront vendredi prochain devant le tribunal militaire de Rabat. Ce groupe a été arrêté après le démantèlement par les forces marocaines du camp de Gdaïm Izik. Ayant observé plusieurs grèves de la faim pour réclamer un procès civil équitable ou leur libération, les 23 Sahraouis ont été détenus pendant plus d’un an sans jugement, avant l’annonce de leur comparution devant la cour martiale. Ils sont actuellement incarcérés dans la prison marocaine de Salé.D’autre part, l’Association des amis de la RASD-France (AARASD) a dénoncé, dans un communiqué, le jugement des 23 prisonniers sahraouis de Salé par un tribunal militaire, alors que ce sont des civils, «arrêtés pour avoir revendiqué tout simplement et pacifiquement le droit de leur peuple à l’autodétermination».L’AARASD-France, qui a démarré depuis avril 2011 une campagne de parrainage de ces prisonniers sur son site Internet, assistera au procès «pour observer son déroulement».«C’est un tribunal militaire qui devrait juger des civils, et ce en dépit de toutes les recommandations des associations des droits de l’homme et du comité des Nations unies contre la torture, avec des dossiers d’instruction assez invraisemblables», s’est indignée l’association, qui se félicite, cependant, que ce procès va enfin avoir lieu «après une longue grève de la faim (des prisonniers) et une pression des associations solidaires et des droits de l’homme significative».Cette association, présidée par Mme Régine Villemont, a estimé que «la libération de tous les prisonniers politiques sahraouis, arrêtés pour délit d’opinion, s’impose et doit être au plus vite exigée par toutes les institutions compétentes composant la communauté internationale, celle-là même qui défend, en vain, depuis 1966 le droit à l’autodétermination du peuple sahraoui».Pour l’AARASD, la récente décision du Congrès américain d’exiger du Département d’Etat de conditionner l’aide militaire aux forces armées marocaines par le respect de la liberté d’opinion et de circulation au Sahara occidental, est « un signal très important». Et de relever que, «pour la première fois, une grande puissance très proche du royaume reconnaît l’imposture de la situation qui prévaut au Sahara occidental depuis la signature du plan de paix».Y. M.Le Jeune Indépendant, 10/1/2012 -
Human Rights Watch dénonce la complaisance de Paris et Washington avec la monarchie marocaine
JANVIER 2012 – SYNTHÈSE PAYSMaroc et Sahara occidentalRéagissant aux mouvements pro-démocratie du Printemps arabe et à des manifestations en faveur de réformes au Maroc, le roi Mohammed VI a proposé en juin des amendements constitutionnels contenant d’importantes garanties en matière de droits humains, mais peu de limites véritables à ses propres pouvoirs en tant que souverain. L’électorat a approuvé ces amendements en juillet.La nouvelle constitution reconnaît l’amazigh, l’idiome des Berbères, comme langue officielle et interdit la torture et les traitements inhumains et dégradants; la détention arbitraire; et les disparitions forcées. Elle exige également que toute personne arrêtée soit informée « immédiatement » des raisons de cette interpellation et jouisse de la présomption d’innocence et du droit à un procès équitable. Toutefois, au moment de la rédaction de ce rapport, ces amendements n’avaient pas encore eu l’effet d’améliorer le bilan décidément mitigé du Maroc en matière de droits humains.Libertés de rassemblement, d’association et d’expressionInspirés par les mouvements populaires de protestation dans d’autres pays de la région, les Marocains ont commencé à défiler dans les rues le 20 février pour exiger des réformes politiques de grande ampleur. Ces manifestations—généralement menées par un groupe jeune et peu structuré, le Mouvement du 20 février pour le changement, et soutenues par d’autres forces politiques et de la société civile, parmi lesquelles le puissant mouvement islamiste Justice et Spiritualité—ont parfois rassemblé plus de 10.000 personnes et ont eu lieu simultanément dans plusieurs villes. La police a toléré certaines de ces manifestations, mais a parfois attaqué et violemment battu les protestataires. Certaines des violences policières les plus graves ont été commises lors de manifestations pacifiques à Casablanca, à Kénitra et à Rabat, la capitale, lors des semaines précédant le discours très attendu du roi en juin, dans lequel il a annoncé les grandes lignes des réformes constitutionnelles. 2Le 29 mai, les forces de sécurité de la ville de Safi ont passé à tabac Kamal Ammari, un manifestant âgé de 30 ans. Il est mort le 2 juin. Le Bureau du procureur a annoncé que les médecins légistes avaient conclu qu’Ammari était mort d’un problème de santé pré-existant, qui a été « aggravé » par « traumatisme thoracique non compliqué et habituellement bénin ». Une enquête est toujours en cours sur ce cas.Terrorisme et anti-terrorismeLe 28 avril, une bombe a explosé dans un café de Marrakesh fréquenté par des touristes étrangers, tuant 17 personnes et en blessant des dizaines. Personne n’a revendiqué la responsabilité de cet attentat terroriste, le plus meurtrier commis au Maroc depuis 2003.Le 28 octobre, la chambre spéciale anti-terrorisme de la Cour d’appel de Rabat a déclaré coupables de cet attentat neuf militants islamistes présumés et en a condamné un à mort et les autres à des peines de prison. Les tribunaux marocains continuent de prononcer des peines de mort mais le Maroc n’a exécuté aucun condamné depuis le début des années 1990.Des centaines d’extrémistes islamistes présumés, qui avaient été arrêtés après les attentats à la bombe de Casablanca en mai 2003, sont toujours en prison. Beaucoup d’entre eux avaient été condamnés lors de procès injustes, après avoir été détenus au secret et soumis à de mauvais traitements, parfois torturés. Depuis une nouvelle vague d’attentats terroristes en 2007, la police a arrêté des centaines d’autres militants présumés, dont un grand nombre ont été condamnés et emprisonnés, non pas pour avoir commis des actes de terrorisme, mais pour avoir appartenu à un « réseau terroriste » ou pour s’être apprêtés à rejoindre le « djihad » en Irak ou ailleurs.Il y a eu en 2011 moins d’informations que les années précédentes sur la pratique des officines de renseignement consistant à mener des interrogatoires de personnes soupçonnées de terrorisme dans des centres de détention secrets et à les maintenir en garde à vue avant inculpation au-delà de la période maximale de 12 jours autorisée par la loi dans les affaires de terrorisme. En mai, des délégations du parlement et du nouveau Conseil national des droits de l’homme (CNDH), mis en place par le roi en mars pour remplacer son Conseil consultatif sur les droits de l’homme, ont visité l’emplacement présumé du plus célèbre de ces centres de détention, le siège du Directorat général de la 3 surveillance du territoire à Témara, près de Rabat. Elles ont indiqué n’avoir trouvé durant leur visite aucune preuve du fonctionnement sur place d’un établissement de détention.Comportement de la police et système de justice criminelleIl est rare que les tribunaux soient le théâtre de procès équitables dans les affaires ayant des connotations politiques. Les juges ignorent généralement les demandes d’examen médical d’accusés qui affirment avoir été torturés, refusent de faire comparaître des témoins de la défense et prononcent des condamnations sur la base d’aveux apparemment extorqués.Le ministre de la Justice a suspendu en août 2010 le juge Jaâfar Hassoun de son poste de président du tribunal administratif de Marrakesh. Puis en décembre 2010, Hassoun a été exclu du Haut Conseil de la magistrature (HCM). Les autorités l’ont accusé d’avoir divulgué le contenu de délibérations confidentielles du HCM au journal Essabah. Hassoun a affirmé qu’il était innocent et que les autorités le persécutaient en raison de son indépendance judiciaire, illustrée par une décision de 2009 dans laquelle il avait invalidé une élection àla mairie de Marrakesh remportée par un candidat d’un parti proche du palais royal. En janvier, le roi a signé un ordre de radiation de Hassoun de la magistrature. En janvier, une cour d’appel a confirmé la condamnation et l’emprisonnement pour fraude du champion de boxe Zakaria Moumni, à la suite d’un procès auquel les plaignants n’étaient jamais apparus et des aveux qui auraient été extorqués sous la torture, avaient servi de preuve. Moumni, qui était rejugé lors de la rédaction de ce rapport, affirme que les poursuites dont il fait l’objet ont des motifs politiques et trouvent leur origine dans les démarches insistantes et publiques qu’il a effectuées auprès du palais pour obtenir du gouvernement des indemnités auxquelles il affirme avoir droit.En mars, Mohammed VI a accordé son pardon et a fait libérer un officier supérieur à la retraite, le colonel Kaddour Terhzaz. En novembre 2008, un tribunal militaire l’avait reconnu coupable d’avoir divulgué des « secrets de la défense nationale », sur la base d’une lettre écrite au roi en 2005, dans laquelle il critiquait ce qu’il considérait comme le mauvais traitement par le Maroc de certains de ses pilotes, que le Front Polisario avait gardés prisonniers pendant un quart de siècle. 4En avril, le roi a également accordé son pardon à cinq personnalités politiques condamnées lors du procès collectif « Belliraj » pour avoir fomenté un complot terroriste.En 2010, une cour d’appel avait confirmé le verdict de culpabilité prononcé contre les 35 accusés, bien que la plupart d’entre eux soient revenus sur leurs aveux. La cour d’appel avait refusé d’enquêter sur les affirmations des accusés selon lesquelles ils avaient été torturés, détenus dans des prisons secrètes et leurs déclarations avaient été falsifiées.Vingt-neuf autres accusés dans cette affaire continuent à purger leurs peines de prison, qui incluent la perpétuité pour le chef présumé du groupe, Abdelkader Belliraj. Un autre accusé avait été libéré en 2010, après avoir purgé une peine de deux ans.Un tribunal de Casablanca a remis le 14 avril en liberté provisoire trois éminents militants sahraouis, non violents et pro-indépendance, Ali Salem Tamek, Brahim Dahane et Ahmed Naciri, après 18 mois de détention préventive. La police les avait arrêtés, avec quatre autres activistes, en octobre 2009 à leur retour d’une visite dans les camps de réfugiés sahraouis administrés par le Polisario en Algérie. Le procès de ces sept personnes, accusées d’ « atteinte à la sécurité intérieure » du Maroc, s’était ouvert en octobre 2010 mais avait été reporté à plusieurs reprises. Il n’avait pas repris au moment de la rédaction de ce rapport.Vingt-trois civils sahraouis sont toujours en détention préventive avant leur procès devant un tribunal militaire, pour leur rôle présumé dans des heurts qui avaient éclaté en novembre 2010 à El-Ayoun et dans les environs, entre les forces de sécurité et des Sahraouis, et qui avaient fait des morts de chaque côté. 120 autres Sahraouis ont été libérés sous caution et devaient répondre de chefs d’accusation moins graves devant un tribunal civil, pour leur rôle dans ces incidents. Un an après ceux-ci, aucun procès n’avait encore commencé.Liberté d’associationLe Maroc compte des milliers d’associations indépendantes mais les responsables gouvernementaux entravent arbitrairement le processus de légalisation d’un grand nombre d’entre elles, ce qui limite leur liberté de fonctionnement. Parmi les groupes affectés, se trouvent ceux qui défendent les droits des Sahraouis, des Amazighs (Berbères), des immigrés en provenance d’Afrique subsaharienne et des diplômés 5 chômeurs, ainsi que des associations caritatives, culturelles et éducatives dont les dirigeants comptent dans leurs rangs des membres de Justice et Spiritualité, un mouvement bien établi à l’échelle nationale qui milite pour l’instauration d’un État islamique et conteste l’autorité spirituelle du roi. Le gouvernement, qui ne reconnaît pasJustice et Spiritualité comme une association légale, a toléré beaucoup de ses activités mais en a interdit d’autres.Les organisations locales et internationales de défense des droits humains sont en mesure de fonctionner sans rencontrer trop d’obstacles dans les grandes villes mais à titre individuel, les activistes payent parfois un lourd tribut à la dénonciation d’abus. Chekib elKhayari, président de l’Association Rif des droits de l’homme, a purgé les deux tiers d’une peine de trois ans de prison pour « outrage envers les corps constitués » et pour des infractions mineures au code des changes, avant d’être pardonné par le roi en avril. Les autorités avaient emprisonné el-Khayari après qu’il eut accusé certains hauts responsables marocains de complicité de trafic de drogue.Droits des femmesLa nouvelle constitution garantit aux femmes l’égalité de statut, « dans le respect des dispositions de la Constitution, des constantes et des lois du Royaume ». D’importantes réformes du Code de la famille adoptées en 2004 ont relevé l’âge minimum requis pour le mariage et amélioré les droits des femmes en matière de divorce et de garde des enfants. Mais le nouveau code a conservé des dispositions discriminatoires dans le domaine de l’héritage, ainsi que le droit des maris de répudier leur femme unilatéralement.Le 8 avril, le Maroc a levé ses réserves aux articles 9(2) et 16 de la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes, tout en maintenant d’autres réserves. Cette décision signalait l’engagement du gouvernement à éliminer les discriminations basées sur le sexe en matière de droits et de responsabilités conjugaux et concernant le droit des époux à conférer la nationalité marocaine à leurs enfants quand le conjoint n’est pas marocain. Dans sa première étude de la violence faite aux femmes réalisée à l’échelle nationale, le Haut Commissariat au Plan, organe gouvernemental chargé de recueillir des statistiques nationales, a constaté que 55 % des femmes marocaines incluses dans l’enquête et âgées de 18 à 64 ans, avaient subi des 6 violences familiales lors de l’année 2009; 15 % d’entre elles ont fait état de violencesphysiques et 48 % de violence émotionnelle.Employé(e)s de maisonEn juillet, un employeur aurait battu à mort une domestique âgée de 11 ans, à el-Jadida. Cette affaire a attiré l’attention sur les dizaines de milliers d’enfants marocains employés comme travailleurs domestiques logés, et sur les conditions de vie déplorables qui leur sont souvent imposées. L’affaire était toujours devant le tribunal lors de la rédaction de ce rapport. Le gouvernement marocain a adopté en octobre un projet de loi qui, s’il est approuvé par le parlement, alourdirait les sanctions contre les personnes qui violent l’interdiction d’employer des enfants de moins de 15 ans et durcirait les conditions d’autorisation du recrutement d’employés de maison âgés de 15 à 18 ans.Liberté des médiasLa presse écrite indépendante et les médias en ligne du Maroc peuvent enquêter sur les responsables et les politiques du gouvernement mais s’exposent à des tracasseries et à des poursuites s’ils franchissent certaines limites. Le Code de la presse prévoit des peines de prison pour quiconque répand « de mauvaise foi » une « nouvelle fausse » susceptible de troubler l’ordre public ou tient des propos diffamatoires, injurieux à l’égard de membres de la famille royale, ou qui portent atteinte « à la religion islamique, au régime monarchique, [ou] à l’intégrité territoriale », c’est-à-dire la revendication par le Maroc de sa souveraineté sur le Sahara occidental.La télévision d’État marocaine donne une certaine latitude au journalisme d’enquête, mais très peu pour la critique directe du gouvernement ou pour l’expression de désaccords sur les sujets sensibles. Des centaines de journalistes travaillant pour les médias contrôlés par l’État, notamment les chaînes de télévision et l’agence de presse officielle, ont manifesté le 25 mars pour réclamer, entre autres choses, davantage d’indépendancerédactionnelle.En avril, les autorités ont arrêté Rachid Nini, éditorialiste populaire et rédacteur en chef du quotidien al-Masa’. En juin, un tribunal de première instance de Casablanca l’a condamné pour avoir tenté d’influer sur des décisions judiciaires, exprimé du mépris pour des 7 décisions judiciaires et accusé faussement de crimes des responsables gouvernementaux.Le tribunal lui a infligé une peine d’un an de prison et lui a refusé la liberté provisoire pendant la procédure d’appel. Les preuves à charge consistaient en des articles écrits par lui, dans lesquels il critiquait les services de renseignement du Maroc et accusait de corruption des proches du palais royal. Une cour d’appel a confirmé le verdict et la peine le 24 octobre.Le Maroc a révoqué ou retardé le renouvellement de l’accréditation de certains journalistes de la presse étrangère. Exprimant son mécontentement de la couverture par Al Jazeera du conflit du Sahara occidental, le gouvernement a fermé son bureau d’information au Maroc en 2010.Acteurs internationaux clésEn 2008, l’Union européenne a accordé au Maroc un « statut avancé », qui le place un cran au-dessus des autres bénéficiaires de la “politique de voisinage” de l’UE. Le Maroc est le plus gros bénéficiaire de l’aide européenne au Proche-Orient après les Territoires palestiniens occupés, avec 580 millions d’euros (757 millions de dollars) alloués pour la période 2011-2013.La France est le premier partenaire commercial du Maroc et son principal fournisseur d’aide publique au développement et d’investissement privé. Elle a augmenté son aide publique au développement, qui est passée à 600 millions d’euros (783 millions de dollars) pour la période de 2010 à 2012. La France a rarement critiqué en public le bilan du Maroc en matière de droits humains et a ouvertement soutenu son plan d’autonomie pour le Sahara occidental. Le 18 juillet, la présidence française du G8 a loué les résultats du référendum constitutionnel et a promis le « soutien » des pays du G8 à « la mise en œuvre complète et rapide du programme de réforme marocain ».Les États-Unis fournissent une aide financière au Maroc, qui est l’un de leurs proches alliés, y compris un don de 697 millions de dollars, sur cinq ans à partir de 2008, de la part de la Millennium Challenge Corporation, pour réduire la pauvreté et stimuler la croissance économique. Sur le plan des droits humains, les États-Unis ont continué à se féliciter publiquement des efforts de réforme du Maroc et des progrès effectués par les 8 femmes. Toutefois, la sous-secrétaire d’État adjointe Tamara Wittes, lors d’une visite au Maroc en juin, a indiqué que les responsables américains avaient fait part au gouvernement marocain de leurs préoccupations concernant les violences commises par la police quand elle fait face à des manifestations pacifiques.La résolution de 2011 du Conseil de sécurité des Nations Unies, renouvelant le mandat de la Mission de maintien de la paix de l’ONU au Sahara occidental (MINURSO), contenait des termes plus explicites que les années précédentes sur la question des droits humains mais elle n’élargissait pas le mandat de la MINURSO pour y inclure la tâche de superviser la situation en la matière, mesure qui a la faveur du Front Polisario mais à laquelle le Maroc est opposé. La MINURSO est la seule mission de maintien de la paix de l’ONU crééedepuis 1990 qui soit dépourvue d’une composante chargée de superviser la situation des droits humains. Dans sa résolution 1979, le Conseil de sécurité se contente d’engager « les parties à collaborer avec la communauté internationale pour mettre au point et appliquer des mesures indépendantes et crédibles qui garantissent le plein respect des droits de l’homme ». Il se félicite « de l’engagement qu’a pris le Maroc d’accorder un accès sans réserves ni restrictions à tous les titulaires de mandats relevant des procédures spéciales du Conseil des droits de l’homme ».Source : AWS, 10/1/2012 -
Makhzen : L’art de transformer les défaites en fausses victoires
Avec le nom du martyr Mahfoud Ali Beiba et sous le slogan de «Une Nation sahraouie indépendante, c’est la solution», les Sahraouis ont célébré avec succès leur XIII congrès à Tifariti, territoire libéré qui continue d’agacer Rabat et qu’il s’obstine à dénommer zone tampon pour tromper les marocains.Les résolutions du Congrès général du Front Polisario ont été un message adressé au Conseil de sécurité de l’ONU, la France, l’Espagne et le Maroc pour leur rappeler que les objectifs et les aspirations du peuple sahraoui n’ont pas changé.Au Sahara occidental, l’étau se resserre sur le makhzen de tous les côtés. Le 14 Décembre, le Parlement européen a rejeté l’accord de pêche avec le Maroc pour y inclure illégalement les eaux du Sahara occidental. Par conséquent, le Parlement a établi clairement que le Maroc n’a pas le droit d’exploiter les resources du Sahara occidental. Car le Sahara occidental n’est pas le Maroc. Il ne fait pas partie de «l’intégrité territoriale» du Maroc. Le 21 Décembre, c’était au tour du Congrès américain qui a décidé que pour le Programme de financement de l’armée marcocaine, la secrétaire d’Etat doit soumettre un rapport aux commissions sur les mesures prises par le Gouvernement du Maroc pour faire respecter le droit des individus à exprimer pacifiquement leurs opinions au sujet du statut et de l’avenir du Sahara occidental et de documenter les violations des droits, ainsi que de fournir un accès illimité au Sahara occidental aux organisations des droits humains, journalistes et représentants de gouvernements étrangers.Le gouvernement marocain, pour sa part, tente de transformer les victoires sahraouies en défaites. Ainsi, l’excellente intervention des forces armées sahraouies à l’intérieur du territoire malien et qui s’est soldé mar la capture de plusieurs trafiquants et la mort du baron connu sous le pseudo de « Double-tête », a été accompagnée par une série de dépêches de l’AFP à Bamako qui parlent d’un confit imaginaire entre le Polisario et le gouvernement malien.Au registre des défaites du Makhzen se trouve aussi les actions de contestation dans les territoires occupés du Sahara Occidental qui se sont vus représenter, pour la première fois, au congrès général.A cela s’ajoute le départ de Zapatero et la poursuite des manifestations de proteste des jeunes du mouvement 20 Février. Bref, le Makhzen se trouve dans la pire situation qu’il n’ait jamais connue. Une situation d’agonie prolongée à coups d’interventions chirurgicales dans l’attente de voir le président Bouteflika quitter El Mouradia. Mais, entretemps, Rabat devra répondre aux appels incessants des pays du Maghreb pour la reconstruction de l’UMA. -
Sarkozy «piégé» par Aqmi
Le président français Nicolas Sarkozy doit grincer des dents. Les révélations d’un terroriste arrête et jugé à Nouachott vient de faire des révélations, pour le moins compromettantes pour la Dgse. Les PV d’audition d’un membre d’Aqmi, où il fait le récit de l’enlèvement des Français tués en janvier dernier après leur capture à Niamey, entache l’intervention militaire française pour sauver les deux ressortissants tués lors d’un raid au nord-ouest du Niger, près des frontières avec le Mali.
Un an après l’enlèvement à Niamey par des membres d’Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) d’Antoine de Léocour et de Vincent Delory, les familles des deux jeunes hommes ne connaissent toujours pas avec précision les circonstances de leurs morts. Opiniâtrement, ils tentent de démêler les enchevêtrements et les incertitudes de l’enquête pour y mieux voir. Mais, il y a trois jours, une «fenêtre» a été ouverte dans les chambres noires de la Dgse. L’audition fin novembre par la justice d’un combattant mauritanien d’Aqmi, entendu à Nouakchott, le 30 novembre par le juge d’instruction du pôle antiterroriste de Paris, Yves Jannier, chargé de l’enquête pour «enlèvement et séquestration suivis de la mort», et par un magistrat mauritanien, met en doute la version officielle et «charge» Paris, remettant en cause la raison même d’intervenir militairement contre Aqmi, alors que la vie des deux jeunes ressortissants n’était pas en danger. Le jeune homme de 22 ans, arrêté en février 2011 alors qu’il s’apprêtait à attaquer l’ambassade de France à Nouakchott s’appelle Mohamed al- Amine Ould Mouhamedou Ould Mballe, dit Mouawiya, membre de la même katiba que les ravisseurs des deux français, raconte la prise d’otage et la mort dramatique des Français. Mouawiya confirme d’emblée aux magistrats que la prise d’otage était planifiée : «Un membre du groupe s’était rendu à Niamey pour des repérages dans un restaurant fréquenté par des Occidentaux. L’enlèvement a lieu le 7 janvier. Ce soir-là, la joie régnait dans les rangs des éléments de la katiba. On a cru que l’opération avait été un succès. Mais nos hommes finissent par apprendre son échec. À l’instant précis où les trois véhicules étaient entrés à l’intérieur du territoire malien, les éléments de la katiba étaient en train d’être attaqués par les forces aériennes françaises qui avaient ouvert le feu contre eux puis lancés les parachutistes. Les deux otages se trouvaient à cet instant à bord du premier véhicule avec les mains attachées. Ils étaient encore sains et saufs.» Selon des «fuites» publiées à Nouakchott, «les éléments de la katiba quittèrent les véhicules afin d’éviter les coups de feu qui avaient pour cibles les trois véhicules. Fayçal al-Jazaïri se trouvait en compagnie d’un des otages, qu’il tira à une distance pas loin du véhicule. Mais l’otage n’avait plus la force de suivre Fayçal al-Jazaïri dans sa marche. En conséquence, ce dernier l’abattit de plusieurs balles avec son arme, une Kalachnikov». Son autre compagnon, Vincent Delory, qui n’était au Niger que depuis deux jours, est le second otage a trouver la mort lors de ce raid militaire français, dirigé par la Dgse : «Aucun parmi les éléments de la katiba n’avait retiré le deuxième otage, qui avait brûlé dans le véhicule à bord duquel il se trouvait. Pour ma part, je pense que le véhicule a pris feu suite aux tirs d’une part, et d’autre part en raison de la présence d’essence à son bord.» Les avocats des deux familles françaises ont saisi cette déposition au vol. «Nous savons désormais, grâce à la déposition de cet homme, que ce n’est pas Al-Qaïda qui a mis le feu aux 4×4, mais l’armée française, avance Me Frank Berton, l’avocat de la famille Delory. Cette opération baptisée «Archange foudroyant», est un véritable désastre. Nous voulons maintenant savoir qui exactement a donné l’ordre de tirer. Et si le but de l’opération était véritablement de sauver les otages.» Les deux familles demandent aujourd’hui de visionner le film pris au sol par les éléments de la Dgse. Sarkozy, qui souhaitait «récupérer» tous les otages français au Sahel, avant d’entamer la présidentielle en position de force, va devoir revoir sa stratégie à la baisse, tandis que la Dgse sort largement égratignée par l’opération «Archange foudroyant».Fayçal OukaciLe Courrier d’Algérie, 8/1/2012 -
Los saharauis siempre tienen el apoyo del partido que no gobierna (Pedro Ugarte)
Baile de máscarasPEDRO UGARTE 07/01/2012Un conocido mantra repite que los partidos de izquierda son los encargados de hacerle la política a la derecha. Pero el gobierno de Rajoy ha demostrado que el recurso es contagioso, y que la derecha también puede consumar los deseos extractores de la izquierda. Y es que todo partido disfruta ante sus incondicionales de un amplio margen de maniobra, que éstos jamás conceden a los demás. Por eso el partido puede defraudarlos y adoptar medidas antipáticas, persuadido de que los suyos no sólo aguantarán la bofetada, sino que la defenderán en las tertulias de café.Cuando un partido hace una política ajena a sus promesas apela, indefectiblemente, a la responsabilidad. No es que se traicione a sí mismo sino que, de repente, se vuelve responsable. En tan respetable senda ha entrado incluso la izquierda abertzale, que desde que toca poder realiza constantes ejercicios de responsabilidad. El radical de toda la vida, que asistía al devenir del universo desde una virginidad insobornable y nunca claudicaba ante la fea realidad, se ha vuelto ahora responsable, más responsable, a veces, que el repelente niño Vicente.Para responsable, y repelente, el Partido Popular, que sube los impuestos, pide « pequeños esfuerzos » y echa mano de otro célebre mantra de nuestra cultura política: « los que más ganan y los que más tienen », los cuales, por cierto, deben de estar hartos de que les mencionen en asuntos que no les incumben, como la fiscalidad. La izquierda critica la subida de impuestos porque afecta a la clase trabajadora y a la exhausta clase media. Lástima que no cayera en la cuenta mucho antes, cuando ella también sangraba el cerdo, expoliando a los incautos que se hallan enjaulados en los archivos informáticos de Hacienda, los únicos a los que nuestro eficaz funcionariado logrará nunca perseguir. Cuando la izquierda vuelva al poder, dentro de ocho o doce años, subirá los impuestos de nuevo, y entonces volverá a sus labios el socorrido mantra de « los que más ganan y los que más tienen », mientras que el PP, resituado, desempolvará al olvidado Adam Smith. En esto, la política española es tan miserable e hipócrita como con el Sáhara Occidental. Los pobres saharauis siempre tienen a su lado a uno de los dos grandes partidos: aquel que en ese momento no ocupe el gobierno del Estado ni la embajada en Rabat.Por cierto, las medidas socialistas de protección a las promotoras y a la banca tienen continuidad con el PP. El 31 de diciembre expiró la prórroga concedida por el gobierno socialista para evitar que los solares urbanizables se valoren a precio de suelo rústico. La aplicación de esta medida implicaría una depreciación del 90% en estos activos. El PP ha prorrogado la medida, impidiendo que las reglas del mercado revelen su verdadero valor. La banca y los constructores pueden felicitarse: protección pública garantizada con el bueno de Rajoy.EL PAIS, 7/1/2012 -
23 prisonniers sahraouis devant le tribunal militaire de Rabat
Vingt-trois prisonniers politiques sahraouis comparaîtront, vendredi, devant le tribunal militaire à Rabat, pour leur relation avec les évènements de Gdeim Izik, selon l’agence officielle sahraouie SPS qui reprend une source proche du collectif des défenseurs sahraouis des droits humains (Codesa). Ce groupe a été arrêté, faudrait-il le rappeler après le démantèlement par les forces d’occupation marocaines du camp de Gdeim Izik. Ils ont faitl’objet de tortures et mauvais traitements dans les prisons marocaines où ils avaient mené plusieurs grèves de la faim pour réclamer leur droit à un procès civil équitable où leur libération immédiate, selon la même source. Le Codesa a dénoncé l’arrestation de ces prisonniers politiques pendant plus d’un an sans jugement, estimant que leur comparution devant une cour martiale «est en violation des normes d’équité et des pactes internationaux des droits de l’homme dont le Maroc est signataire». Elle a enfin appelé à »la libération immédiate de tous les défenseurs des droits humains et des prisonniers politiques sahraouis qui se trouvent dans les prisons marocaines et la mise en place d’un mécanisme onusien pour la protection et la surveillance de la situation des droits de l’homme au Sahara occidental». Elle a enfin appelé à »la libération immédiate de tous les défenseurs des droits humains et des prisonniers politiques sahraouis qui se trouvent dans les prisons marocaines et la mise en place d’un mécanisme onusien pour la protection et la surveillance de la situation des droits de l’homme au Sahara occidental». Plusieurs organisations, associations et comités des droits de l’Homme nationaux et internationaux avaient appelé le Maroc à garantir des procès équitables à ces prisonniers politiques sahraouis devant un tribunal civil. L’Association des Amis de la Rasd-France a dénoncé, dans un communiqué, le jugement de ces mêmes prisonniers politiques sahraouis de Salé par un tribunal militaire, alors qu’ils sont des civils arrêtés pour avoir revendiqué tout simplement et pacifiquement le droit de leur peuple à l’autodétermination. «C’est un tribunal militaire qui devrait juger des civils et ce, contre toutes les recommandations des associations des droits de l’homme et du Comité des Nations unies contre la torture, avec des dossiers d’instruction assez invraisemblables», s’indigne l’association, qui se félicite cependant que ce procès ait enfin lieu «après une longue grève de la faim (des prisonniers) et une pression des associations solidaires et des droits de l’homme significative».Farid H. -
Le RND renouvelle son « appui » au peuple sahraoui, pour l’exercice de son droit à l’autodétermination dans le cadre des résolutions des Nations Unies
Situation sécuritaire au Maghreb et au Sahel : Le RND préoccupéPar Hakim Merabet | 06/01/2012 | 18:53Le Rassemblement national démocratique (RND) a exprimé, aujourd’hui vendredi, sa « préoccupation » face à la dégradation de la situation sécuritaire dans les pays voisins.Dans une déclaration politique au terme de la réunion de son Conseil national, le parti de Ouyahia a appelé « à des solutions nationales avec l’appui de la Ligue arabe ».« Le Conseil national exprime sa préoccupation devant la dégradation de la situation sécuritaire dans les pays voisins, avec une propagation des armes de guerre, la résurgence de mouvements rebelles et le renforcement du terrorisme dans le Sahel et vers le sud en Afrique de l’Ouest » lit-on dans la déclaration sanctionnant les travaux de la 5ème session du Conseil national du RND.Le RND considère que ces développements ont « validé » la position de notre pays contre les interventions étrangères dans les pays indépendants, et pour un soutien international aux pays du champ dans la lutte contre le terrorisme », a t-on ajouté dans cette déclaration.Le Conseil national du RND a déploré, également, la poursuite de la violence en Syrie et dans d’autres pays arabes, en appelant à des solutions « nationales » à ces crises avec « l’appui » de la Ligue arabe, s’inscrivant, par la même « contre toute intervention non arabe dans ces situations ».Le rassemblement a, en outre, réaffirmé sa « solidarité » avec le peuple palestinien en lutte pour la restauration de son Etat indépendant avec comme capitale El Qods et exerçant sa souveraineté sur tout son territoire national.De même qu’il a renouvelé son « appui » au peuple sahraoui, pour l’exercice de son droit à l’autodétermination dans le cadre des résolutions des Nations Unies.Le Conseil national du RND a réitéré sou « attachement » à l’Union du Maghreb et exprimé sa « satisfaction devant la nouvelle dynamique qui caractérise les relations entre l’Algérie et le Maroc frère et voisin ».Algérie-plus, 6/1/2012 -
Ils ont dénoncé le vol de sable saharoui: ils sont menacés d’amendes colossales !
« Stop au vol de sable sahraoui » Le 5 octobre 2011, 18 militants espagnols de la solidarité avec le peuple sahraoui déployaient une immense banderole dénonçant le vol de sable au Sahara occidental par l’entreprise Proyecto Dover S.L., dont un cargo, le Durabulk, était en train de décharger du sable dans le port de Santa-Cruz de Ténérife, aux Canaries. Voici la suite de cette histoire.Conférence de presse contre la criminalisation de la solidaritéL’autorité du port de Santa-Cruz de Ténérife (Canaries) a initié une procédure de sanctions administratives (extra-judiciaires) contre 18 militants pro-sahraouis qui avaient participé le 5 octobre dernier à une action pour dénoncer le vol de sable provenant du Sahara occidental
effectué dans la darse du port de Santa Cruz. Les poursuivis risquent chacun des amendes pouvant s’élever à 60 000 €. C’est pour cette raison que le Collectif saharacciones (Saharactions) a tenu une conférence de presse dans l’enceinte du port pour informer que les procédures administratives lancées « ne sont qu’un résultat de la stratégie générale d’abus de pouvoir de la part des gouvernements marocain et espagnol et des entreprises multinationales, qui profitent de ce que la population saharouie est sans défense, ne disposant d’aucun appareil légal garantissant ses droits ».L’entreprise Proyecto Dover S.L. décharge des centaines de milliers de tonnes de sable volé au peuple sahraoui en toute impunité, alors que ceux qui pratiquent la solidarité de manière pacifique et dénoncent cette activité illégale sont menacés d’amendes pouvant aller jusqu’à 60 000 €. Le collectif annonce qu’il lance une campagne d’information qui commencera par une manifestation organisée le 21 janvier à midi place Weyler.Fuente/source : http://arribalosqueluchan.wordpress.com/2012/01/04/rueda-de-prensa-contra-la-criminalizacion-de-la-solidaridad-040112/.Traduction : SOLIDMAR -
CARTA ABIERTA A VICENÇ FISAS (De Antònia Pons)
Señor Fisas, dentro de pocas semanas se cumplirán 36 años del abandono vergonzoso del Sahara por parte de España y de la invasión por parte de Marruecos y Mauritania que ha causado y continua causando mucha sangre, sufrimiento y dolor.Vamos a empezar por el principio. Lo que sucedió a partir del alto el fuego no es más que la historia de una sucesión de incumplimientos de todas y cada una de las resoluciones de la ONU por parte del reino de Marruecos y de desprecio a los compromisos contraídos, firmados y rubricados.Dice usted que la ONU no impondrá una solución distinta a la autonomía. Quizás sí o quizás no. Los últimos acontecimientos acaecidos en el Norte de África demuestran que los sucesos pueden precipitarse de un día para otro y que cualquier incidente aislado puede ser el detonante.Me extraña sobremanera que usted se dedique sin ningún rubor a pervertir el lenguaje. Iguala al agredido con el agresor y pone en un mismo plano a víctimas y a verdugos. Eso dice muy poco en su favor además de desacreditar la institución que preside.Tampoco le favorece que utilice el sufrimiento de los refugiados que malviven en los Campamentos. Es un argumento perverso porque, si bien es cierto que éstos tienen derecho a vivir en su tierra, no lo es menos que no quieren hacerlo a cualquier precio. Su resistencia así lo grita al mundo entero.La cultura de la negociación y la mediación, presente en numerosos conflictos que parecían irresolubles, son un ejemplo de que el hecho de que se hayan sentado en una misma mesa ya constituye todo un avance. Además de que en toda negociación, las partes, como a usted le gusta remarcar, deben ceder. Así que si estas conversaciones se interrumpen por el inmovilismo de Marruecos la responsabilidad será de los que se enrocan en sus posiciones y no del POLISARIO que ha dado innumerables oportunidades a una solución pacífica.Me parece obsceno que pueda escribir autonomía y Marruecos en la misma línea cuando olvida de manera interesada que la MINURSO es la única misión de la ONU que no tiene competencia sobre los Derechos Humanos. Al igual que es vergonzoso que en el mismo párrafo nombre al POLISARIO y AL QAEDA. A esto se le llama en mi pueblo jugar sucio, manipular y desinformar.En cuanto a la peregrina idea de que la ONU debe reunir a Abdelaziz que lleva años en el poder, por cierto otra vez está jugando sucio, con Mohamed VI podría sugerírselo a Ban-Ki- Moon, a ver si le hace caso y el contencioso se desbloquea por obra y gracia del director de la Escuela de Cultura de Paz de la Universidad Autónoma de Barcelona.Y aunque la cuestión de fondo no sea la Autonomía propuesta por Marruecos no puedo dejar de recordarle a la luz de las últimas noticias aparecidas en los medios nacionales que éstas son frágiles en un contexto de crisis económica. Ayer mismo nos lo recordaba el señor De Guindos. En cuanto a la idea de que podrían seguir jugando a los independentistas bajo la tutela marroquí me ha parecido una falta de respeto a los cientos de compatriotas entre los que me cuento que no hace tanto tiempo gritábamos aquello de SOM UNA NACIÓ.Tengo edad suficiente para haber vivido la conmemoración de los 25 años de Paz. Recuerdo bien la respuesta de un hombre pacífico: 25 años de victoria. Entonces comprendí que la PAZ debe ser justa y llevar consigo el respeto escrupuloso a los Derechos fundamentales de las personas entre los que se cuenta el derecho a decidir.Y para terminar: ¿por qué pontifica sobre lo que conviene o no conviene a los saharauis? Parece como si fueran todos discapacitados e incapaces de decidir por si mismos.Que les pregunten y que ellos escojan. A estas alturas de la película y ocupando usted la posición que ocupa no tendríamos que recordarle dónde reside la soberanía. Aunque después de leer lo que hemos leído no nos quede más remedio.Esta carta abierta es mi respuesta al artículo de opinión publicado ayer en El País. -
A SENS UNIQUE
par M. SaadouneMoncef Marzouki, le Président tunisien, n‘a pas que le «défaut» de ne pas porter de cravate. Il a aussi le grand défaut d’avoir des idées, les siennes, qui ne correspondent pas à ce que le «centre» parisien se fait d’un homme de gauche et d’un démocrate. Le bon politicien doit nécessairement haïr les islamistes et souhaiter leur bannissement politique et civique ! Mais plus grave, Moncef Marzouki a le défaut majeur d’exprimer les idées qui sont les siennes quand on le sollicite. Il avait déjà énervé quand il a déclaré que les «Français sont souvent ceux qui comprennent le moins le monde arabe».On n’a pas aimé non plus quand il s’est moqué des grands «penseurs» qui considèrent toujours que la démocratie et les Arabes, cela fait deux. Mais quand le site Médiapart, décidément bien à part, l’a sollicité pour qu’il adresse ses vœux aux Français, les oreilles des politiciens français, si prompts à donner des leçons et à décider ce qui est «bon» pour les autres, commencent à chauffer. C’est que Moncef Marzouki, dans ses vœux aux Français, montre qu’il sait parfaitement comment fonctionne le landerneau politique hexagonal. Il avait donc invité les «politiciens français» à ne pas trop jouer sur la «carte de l’islamophobie» en cette année électorale en France, où l’on sait que tous les coups sont permis. «Je souhaite aux Français que cette année ne soit pas trop dure (…), que les élections se passent bien et que certains politiciens n’utilisent pas trop la carte de l’islamophobie».Que l’on partage ou non les idées de Moncef Marzouki, ces souhaits partent d’un constat évident pour ceux qui observent une scène politique française où la droite est en surenchère avec l’extrême droite sur les thèmes classiques de l’islamophobie et de la xénophobie. Il y a eu une réponse plutôt langue de bois du porte-parole du ministère des Affaires étrangères français, affirmant que son gouvernement agissait «sans relâche» pour prévenir et «réprimer toutes les manifestations d’hostilité à l’égard de toutes les religions et de toutes les croyances».Mais, apparemment, cela n’a pas suffi pour une classe politique française trop habituée à émettre des jugements sur les autres et peu encline à accepter la réciprocité. Et quand M. Marzouki parle de «colonialisme», ils ont de l’urticaire. A l’image du député de Paris, Bernard Debré, qui tance le Président tunisien et l’invite à surveiller ses paroles ! Il y a tant de condescendance dans le propos que cela pourrait servir de modèle du prêt-à-penser de la droite française sur la Tunisie et les autres pays.Quand on connaît le flot de jugements péremptoires qui sont émis de Paris sur la Tunisie, sur ce que doit être son devenir et ce qu’il «faut» qu’elle soit, cette sommation de se taire est incroyable. Même les droits de l’homme, qui étaient, de l’avis officiel français, bien préservés sous le régime de Ben Ali, sont devenus un souci pour Paris. Pourquoi donc ne supportent-ils pas quelques observations que beaucoup de Français font sur les dérives des guerres politiques en France ?Il faudra peut-être ajouter cette volonté – qui ne sera pas forcément couronnée de succès – de Marzouki d’essayer de créer quelque chose de nouveau entre son pays et la Libye. Histoire d’essayer de sortir d’un néoprotectorat qui cherche à s’incruster ici et à s’installer là-bas.Le Quotidien d’Oran, 5/1/2012