Mois : janvier 2012
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la cause du Sahara Occidental a entravé le projet. Maintenant, nous devons essayer de dépasser cette obstacle
Le président Tunisien Moncef Al Merzougui à El KhabarLes Islamistes en Tunisie ont accepté de bâtir un Etat civilAvant d’être reçus par le président de la République tunisien, Al Moncef Al Marzouki, pour un entretien qu’il devait nous accorder, mercredi dans l’après-midi, j’ai décidé de descendre en ville pour constater de visu la situation qui règne dans ce pays voisin. Nous nous sommes rendus, depuis le village touristique de Gmaret, où nous résidions. Nous avons demandé au chauffeur de taxi de s’arrêter devant le siège du ministère de l’intérieur. L’immeuble est clôturé par des files de fer barbelé et gardé par des engins imposants de l’armée tunisienne. C’est une image édifiante qui nous rappelle que ce pays a vécu des moments difficiles et que le peuple a réussi à faire tomber l’une des pires dictatures et a pu ériger, en mois d’une année, les premiers fondements d’un nouveau régime basé sur la démocratie et le respect des choix des électeurs et qui garantit le droit de participation politique…du célèbre boulevard Bourguiba, jusqu’à Souika, le cours de la vie nous apparaissait très ordinaire ; des commerces ouverts, les balcons de cafés archicombles, bref tout se passe le plus normalement du monde. Une ambiance qui donne l’impression que la vie en Tunisie a un goût différent. « Vive la Tunisie libre et démocratique », « Vive Al Merzougui président de Tunisie », « Vive la révolution de la liberté et la dignité », sont des slogans parmi tant d’autres exprimés sur les murs. Certains commerces à Souika, dont ceux qui se sont reconvertis dans la vente des foulards et du voile islamique mettaient des enregistrements de récitation du Coran. Les kiosques, ornés par l’emblème national tunisien, présentent sur leurs étals de nombreux titres de presse fondés après la chute de Ban Ali…notre rendez-vous avec le président Al Marzouki, fixé à 16h00, s’approchait. Nous sommes arrivés 30 minutes d’avance au Palais de Carthage, où nous avons constaté que les mesures de sécurité étaient ordinaires. « C’était le quartier de Ban Ali », nous a affirmé notre chauffeur de taxi sur un ton ironique. Nous étions conduits dans la salle de réception, où nous étions priés de prendre un thé. A peine siroté notre thé, le conseiller du président tunisien Al Merzougui est revenu nous voir et s’assurer que nous étions pris pour la rencontre, avant de disposer…après quelques moments, il est revenu, de nouveau, pour nous inviter de l’accompagner au salon de son Excellence. Au bout de quelques minutes, M. Al Merzougui nous a rejoins. Dès notre rencontre, M. Al Merzougui nous a déclaré que la Tunisie a adopté une nouvelle culture et une conduite inhabituelle. En effet, il ne porte pas de cravate et n’exige pas de connaître les questions des journalistes avant l’entretien, et ne fixe pas le temps qu’il doit leur accorder, tout en refusant d’être appelé par « Son Excellence », car il croit que l’Excellence revient au peuple. De ce fait, notre entretien avec lui a été convivial et sans protocoles, bien qu’il occupe le siège de celui qui était son bourreau d’hier.El Khabar : Le peuple tunisien commémore le 1er anniversaire de la Révolution de la dignité…comment évaluez-vous les relations algéro-tunisiennes, après la chute de Ben Ali ?Al Merzougui : Les relations algéro-tunisiennes ne peuvent être qualifiées que de « très solides ». L’Algérie est présente en force en Tunisie, un fait que la majorité des algériens l’ignore. Moi personnellement, je me rappelle les circonstances du déclenchement de la Révolution algérienne. J’avais 11 ans. Je me rappelle bien que les tunisiens l’ont vécu au quotidien. Ils suivaient ses informations et ses réalisations avec beaucoup de fierté et d’orgueil. Après l’indépendance, les relations entre les deux pays ont été toujours bonnes pendant les années 1960 et 1970, en se basant sur le principe que l’Algérie était un pays promoteur avec d’énormes projets et un modèle. Les années 1990, soit la guerre civile, nous avons partagé les moments difficiles avec les algériens, à tel point que nous la considérions comme un drame tunisien. Personnellement, j’avais deux amis algériens que je respecte beaucoup, je les ai perdu pendant cette guerre, ils sont en l’occurrence Mahfoud Boussebsi, que j’ai connu à l’occasion de la réception d’un prix remis par le défunt président Bourguiba, ainsi que le docteur Youssef Fethellah que j’ai rencontré alors que nous présidions respectivement les ligues des droits de l’homme en Algérie et en Tunisie. Ce dernier est décédé dans la prison, quand j’ai appris sa mort, j’ai été très triste. Je tiens à dire, encore une fois, que nos relations avec l’Algérie sont fraternelles depuis de longues années. Ainsi, je ne vais pas exagérer si je dirais que si l’Algérie tombe malade, la Tunisie attrape la fièvre. Je considère que la révolution va raffermir davantage nos relations fraternelles, altérées par l’ex dictature tunisienne. Je ne vous cache pas que j’avais honte quand je lisais des informations faisant état de maltraitances contre les ressortissants algériens par le régime déchu de Ben Ali. Ca me fait mal au cœur également d’entendre que les 15 mille algériens établis en Tunisie ont des problèmes administratifs et de résidence. J’ai ordonné aux Ministres de la Justice et de l’Intérieur d’accélérer la régularisation des ressortissants algériens. En effet, la chute de la dictature nous permettra de hisser nos relations à leur niveau habituel. Ma visite en Algérie, prévue en février prochain, s’inscrit dans ce cadre.El Khabar : A propos de votre visite en Algérie, vous avez tenu pour que Tripoli soit la première capitale à visiter, depuis votre accession à la magistrature suprême, alors que MM. Badji Gaid Sebssi et Rached Al Ghennouchi ont préféré l’Algérie…peut-on interpréter cela comme étant une divergence des priorités ?Al Merzougui : Ma première visite en Libye a eu lieu suite à des circonstances urgentes, imposées par la situation économique et sécuritaire entre Tunis et Tripoli. Il n’existe pas de préférence pour moi entre les pays du Maghreb. Il est inconcevable de faire la différence entre les doigts de la même main. Mais la logique oblige que la priorité doit être accordée au doigt blessé. Dans mon cas, le doigt blessé c’est la Libye. Il y a eu beaucoup de problèmes qui nous obligeant d’y aller tenter de les résoudre.El Khabar : Certaines parties ont critiqué l’Algérie pour ne pas avoir pris position pendant la révolution tunisienne, alors que d’autres observateurs ont interprété sa position comme étant un soutien au régime déchu de Ben Ali…comment évaluez-vous cette position ?Al Merzougui : Je pense que la meilleure position que devaient adopter des pays voisins envers un peuple fier de sa révolution est de s’engager de ne pas intervenir dans ses affaires internes, dans tous les sens. En se basant sur le principe que le peuple seul a le droit de déclarer sa révolution, d’en définir son avenir et de construire son Etat. Je considère que la position de l’Algérie, qui ne s’est pas ingéré dans le cours de la révolution, est un choix correct. La Tunisie aurait adopté la même position, convaincue que l’ingérence contourne le cours normal de la volonté des peuples.El Khabar : L’Algérie a, dès le début, affiché un grand intérêt pour le peuple tunisien et une énorme volonté de le soutenir dans ces circonstances difficiles…qu’attendez-vous concrètement maintenant de l’Algérie ?Al Merzougui : Tout d’abord, nous attendons de nos frères en Algérie le soutien moral, car nous sommes dans une situation déplorable. Les zones frontalières entre les deux pays sont les plus pauvres. Ces zones peuvent constituer une occasion pour une coopération réelle. Afin de pouvoir faire de ces zones un espace de progrès commun, à travers des programmes permettant à nos deux pays d’y agir conjointement. Cela sera considéré comme étant un début de la construction du Maghreb Arabe. Comme vous le savez, je suis très attaché à l’idée de relancer cet espace, et je souhaite que nos frères en Algérie participent à un sommet maghrébin dans les plus brefs délais. Nous avons un grand espoir que la Tunisie puisse abriter ce sommet. Cela va constituer un appui considérable pour nos peuples. Car j’ai la conviction que l’avenir des pays du Maghreb Arabe ne peut être que commun, il est dans l’espace maghrébin. De ce fait, nous attendons beaucoup de nos frères algériens, sachant que rien ne peut se faire sans l’Algérie.El Khabar : C’est un joli rêve, mais il reste « utopique », eu regard de conflits persistant entre l’Algérie et le Maroc sur le Sahara Occidental ?Al Merzougui : Effectivement, la cause du Sahara Occidental a entravé le projet. Maintenant, nous devons essayer de dépasser cette obstacle, si nous n’avons pas réussi à la surpasser…la cause est actuellement entre les mains des Nations Unies. Ainsi, que nous oublions le sujet et nous entamons la construction de l’espace maghrébin, je suis convaincu que nous pouvons surmonter cette crise étape par étape. Que nous entamons l’étape de la construction des cinq libertés, la liberté de circulation, de résidence, de travail, d’investissement et de participer aux élections pour les maghrébins là où ils résident. Peu à peu, les mentalités vont changer, à ce moment là, la cause trouvera son issue, d’une manière ordinaire.El Khabar : C’était grâce à la Tunisie que le processus de réforme au sein de l’espace maghrébin a été déclenché, l’Algérie n’est pas en reste, sachant que le président Bouteflika a engagé des réformes politiques…à travers votre expérience, comment évaluez-vous ce processus ?Al Merzougui : Tous les peuples et les régimes arabes sont en pleine mutation. Nous nous sommes lancés dans une révolte au bout de laquelle nous avons pu restaurer notre stabilité, en fonction de la nature de notre société, qui a des caractéristiques particulières. En fait, les 11 millions de tunisiens n’ont pas de problèmes religieux et sectaires. Nous sommes un peuple de dialogue. Tous ces facteurs nous ont permis d’adopter la démocratie. Mais pour chaque pays a ses propres caractéristiques et circonstances. Je suis conscient des difficultés auxquelles pourrait face l’Algérie. Je suis entièrement convaincu que le processus engagé par nos frères algériens va aboutir à un point qui satisfait tous les interlocuteurs. Du moins, ce que je souhaite, parce que le peuple algérien a souffert pendant les années 1990, qu’il tente de trouver l’équilibre.El Khabar : Vous avez choqué certains milieux en France quand vous avez déclaré dans un entretien accordé au Journal de Dimanche que les français comprennent mal le monde musulman…quelles sont, à votre avis, les relations idéales qui devraient être adoptées par les pays du Maghreb avec leur ancien colonisateur ?Al Merzougui : Ma culture est française, j’ai vécu en France et je connais bien les français auxquels je leur ai déclaré que je ne suis pas hostile à eux, mais plutôt un ami. Mais il existe une différence entre ami et dépendant. Nous sommes avec la France, nous voulons être un bon ami et non un dépendant. Nous voulons être au même pied d’égalité. Les relations coloniales sont révolues et devraient être effacées des mémoires. Lors de sa visite en Tunisie, le MAE français, Alain Juppé, a affirmé cela, l’idée des relations égales est bien fondée. Par contre, nous ne devons pas se leurrer, car la Tunisie ne pourrait développer des relations au même pied d’égalité avec la France, à cause du déséquilibre entre les deux pays, mais à travers le Maghreb arabe, cela pourrait être possible, non seulement avec la France, avec les autres pays de l’Europe aussi.El Khabar : Certaines parties pourraient vous accuser de contradiction, quand vous parlez d’égalité et puis vous vous qualifié comme un « francophone » et « francophile »…Al Merzougui : Oui, effectivement, je suis un ami de la France. J’ai vécu avec eux et je me suis marié avec une française. Mais j’étais toujours fier de mon identité islamique. Je n’ai jamais voulu m’intégrer dans la culture française, tout en exprimant ma reconnaissance à cette culture dont j’ai tiré profit. Je tiens à dire qu’il est indispensable de choisir entre être un ennemi pour les autres ou bien un dépendant. Je préfère être un ami à l’autre tout en préservant mes principes et en imposant le respect à l’autre.El Khabar : Vous avez mis en garde récemment contre toute intervention étrangère en Syrie…comment comparez-vous cette intervention probable avec celle ayant eu lieu par l’OTAN en Libye ?Al Merzougui : En toute honnêteté, je n’ai été jamais pour l’intervention de l’OTAN en Libye. J’ai eu une discussion longue à ce sujet avec BHL, sur les ondes d’une radio française. Je lui ai dis que nous ne voulons pas d’une intervention, nous voulons que la révolution libyenne soit pacifique et authentique. Il m’a demandé de lui donner la solution pour les innocents abattus par Kadhafi. En conséquence, je dirais que la situation en Libye était très difficile, nous n’avons accepté l’intervention étrangère que quand la situation a atteint des proportions alarmantes. Nous l’avons accepté mais sans conviction. En ce qui concerne la Syrie, nous sommes contre toute intervention étrangère quelques soit sa nature. Conscient que la situation dans ce pays est plus complexe que celle de la Libye. Dans le cas de l’intervention étrangère dans ce pays, cela signifie que la guerre va s’étendre à toute la région, ce qui ouvre la voie à toutes les puissances, à l’instar de la Turquie, Israël, l’Iran et Hizbolah. Cela dit toute la région va exploser. A ce moment là, ça devient un suicide, une réalité qui est bien assimilée par les parties étrangères. A mon avis, le spectre de l’intervention étrangère en Syrie reste irréalisable.El Khabar : A travers votre expérience, comment évaluez-vous l’expérience syrienne ?Al Merzougui : La situation en Syrie m’inquiète énormément, du fait que la révolution commence à devenir sectaire, d’où le grand danger. C’est ce que j’ai déjà dis à mes frères syriens. Borhane Ghalioune, le président du CNS, est un ami à moi depuis une vingtaine d’années. Haithem Menaa est un ami intime aussi. J’ai les ai rencontrés en Tunisie et je leur ai conseillé de se réunir dans le but se mettre d’accord sur un front national qui pourrait remettre la révolution syrienne à son droit chemin. C’est-à-dire, loin du sectarisme, tout en se gardant son caractère pacifique, loin de toute intervention étrangère, et qu’elle soit coordonnée par une direction unie capable de donner de l’espoir eu peuple. Mais dans le cas où les divergences et le sectarisme persistent, la révolution va échouer, dans ce cas là, ça serait un drame.El Khabar : le président palestinien a décliné votre invitation !Al Merzougui : Mahmoud Abbas n’a pas décliné mon invitation mais s’est excusé de ne pas pouvoir y venir. Nous avons reçu notre frère Ismail Hania parce que nous voulons traiter avec toutes les parties, tout en prenant en considération de non ingérence dans les affaires internes de la Palestine. Nous avons, du coup, affirmé à notre frère Hania la nécessité de la réconciliation nationale, comme nous avons invité notre frère Abu Mazin qui, pour sa part, n’a pas décliné notre invitation mais s’est excusé de son absence qu’il a justifiée par des raisons personnelles.El Khabar : Voulez vous en venir à ce que vous aviez fait une erreur diplomatique en recevant Hania avant Mahmoud Abbas ?Al Merzougui : pas du tout, Ismail Hania était en voyage et a demandé de nous rencontré. Chose que nous avons accepté. Nous voulions, en recevant Hania, rendre hommage à la population de Gaza, qui vit une situation difficile et réitéré notre soutien au peuple de Gaza encerclé. Et comme vous voyez, nous n’avons pas préféré une partie sur une autre.El Khabar : M. Hania vous a invité à rendre visite à Gaza, allez-vous répondre à cette invitation ?Al Merzougui : notre peuple à Gaza a beaucoup souffert et nous devons l’aider par tous les moyens, chose que nous considérons un devoir national. Si les conjonctures le permettront, je n’hésiterais jamais à rendre visite à Gaza. Nous allons aider et soutenir le peuple palestinien sans entrer en conflit avec quelconque partie palestinienne.El Khabar : en dépit de la petite superficie de la Tunisie, elle a toutefois été dans les années 50, 60,70 et 80 au centre de l’événement, en recevant les dirigeants de la révolution palestinienne et a été le siège de la Ligue Arabe…et avant ça, elle a abrité les révolutionnaires algériens et a été le siège du gouvernement provisoire algérien… comment allez vous replacer la Tunisie à l’avant-garde de l’avancée arabe après deux décennies d’absence ?Al Merzougui : la fragilité de la Tunisie durant la période de gouvernance de Benali était due à la fragilité de cette personne et de son régime, qui a détruit toutes les institutions, y compris notre politique étrangère. Je disais souvent que la Tunisie n’avait pas de ministère des affaires étrangères mais un ministère de l’intérieur à l’étranger. Nos ambassades à l’étranger ne représentaient pas la Tunisie mais ils ne faisait que contrôler nos ressortissants à l’étranger et faisaient la propagande pour Ben Ali. C’en est une période perdue dans l’Histoire de la Tunisie qui a repris son souffle et son rôle sur la scène internationale grâce à la révolution.El Khabar : certains ont expliqué vos dernières déclarations sur l’Algérie, vos réactions vis à vis de la question palestinienne ainsi que votre appel à l’union avec la Libye par votre manque d’expérience. Cela est-il vrai ou cherchez-vous un nouveau discours qui sera opposé à la langue de bois que l’ex régime tunisien servait au grand public ?Al Merzougui : actuellement, je cumule 30ans de travail politique. Certains vont surement dire que ça n’a aucun rapport avec l’expérience d’un chef d’Etat… et je leur réponds qu’est-ce que Ben Ali a bénéficié de cette expérience. Je crois que la vraie expérience c’est de mettre les valeurs auxquelles nous croyons en application. Certains diront qu’un homme d’Etat doit entretenir un discours diplomatique vigilent…je vous dis sincèrement que vous ne pouvez jamais empêcher tout un chacun de mal interpréter vos propos.Certes, je n’ai fait aucune déclaration à propos de l’union avec la Libye, tout simplement parce que je ne crois pas à l’union sur le modèle de Kadhafi et d’Abdennacer. J’ai été surpris de lire et d’entendre les propos faisant état que j’ai déclaré que les gens ont voté pour les islamistes parce que la solution consiste dans l’Islam. Ces gens ont tout faux. J’ai écrit un article que vous pouvez lire sur « Al-Jazeeranet », dans lequel je dis que « la solution ne consiste pas dans le slogan : l’islam c’est la solution », idem pour ma déclaration qui a été interprétée comme ingérence dans les affaires internes de l’Algérie. Pour ce qui est des campagnes à mon encontre faisant état que je n’ai pas d’expérience, c’en est une atteinte préméditée à mon encontre par certains journaux tunisiens.El Khabar : comment évaluez vous la situation actuelle en Tunisie sur les plans économique et sécuritaire, à la lumière des sit-in permanents qui ne cessent d’augmenter et est-ce que vous possédez des solutions aux problèmes qu’endurent les tunisiens ?Al Merzougui : lorsqu’on parle de révolution, cela signifie l’effondrement d’un monde et la naissance d’un autre monde. Il faut donc un temps pour maitriser la situation. Le meilleur exemple c’est la révolution française qui s’est déclenchée en 1787 et qui a pris environ 70ans pour atteindre ses objectifs. Nous les tunisiens et contrairement à la révolution française, nous n’avons pas tardé à trouver nos repères, puisqu’en moins d’une année, nous en sommes finis avec la dictature et nous avons bâti un régime démocratique. Nous avons organisé des élections libres et réussie et sommes arrivés à former un gouvernement d’alliance nationale. Tout ça pour moi est un miracle. Par ailleurs, nous sommes toujours en quête d’équilibres économiques et sociaux, chose dont je suis pertinemment, certains que nous pouvons atteindre d’ici 3 ou 4ans. En somme, toute la Tunisie vit une situation d’effervescence positive, tout est entrain de se refaire en Tunisie, que ce soit le régime économique, judiciaire et sécuritaire.El Khabar : on en parle trop de votre différend avec le chef du gouvernement, M. Hemadi Al Djebali sur l’exercice des prérogatives, en particulier sur la gestion de la politique étrangère de la Tunisie…Qu’en pensez-vous ?Al Merzougui : je suis à la tête de la présidence de la République depuis 30 jours seulement (l’entretient a eu lieu mercredi). Dans ce lapse de temps, j’ai rencontré le premier ministre trois fois en moins. Nous nous sommes convenus ainsi que le président de l’Assemblée constituante à nous rencontrer chaque mardi autour d’un diner. Je peux vous dire que durant cette trentaine de jours, j’ai rencontré le chef du gouvernement à trois reprises et nous nous sommes convenus ainsi que le président de l’Assemblée Constituante, M. Mustapha Ben Djaafar à nous rencontrer chaque mardi autour d’un diner. Je peux vous dire que ce trio qui gouverne la Tunisie a deux spécificités, primo : nous avions tous été victimes de Ben Ali et notre amitié remonte à 30ans. Nous nous connaissons parfaitement et nous nous respectons mutuellement. En cas de conflits, nous savons comment les régler. Lorsque nous nous sommes rencontrés, hier, nous étions en désaccord à propos du dossier syrien ainsi que sur le dossier sécuritaire. Nous nous sommes échangés les idées et points de vue. Du coup, tout ce qui se dit çà et là à propos de différends entre nous est faux. Nous sommes parvenus à une alliance solide et le respect de nos engagements en est une question de principe, jusqu’aux prochaines élections.El Khabar : qu’en pensez-vous de ceux qui vous accusent d’avoir abandonné vos convictions politiques en vous alliant aux islamistes ?Al Merzougui : nous nous sommes alliés parce que nous n’avions pas d’autre choix. Le contraire signifiait une « guerre civile politique ». Les islamistes ne peuvent gouverner seuls, idem pour les laïcs. Lorsque nous nous sommes alliés, nous avions tracé, moi et Mustapha Ben Djaafar, des lignes rouges à ne pas franchir, à savoir, le respect des droits de l’Homme et de la femme, des libertés individuelle et générales, l’alternance au pouvoir et le partage équitable de la fortune. Ce sont comme vous savez, les principes pour lesquels nous avions combattus. Les frères d’Al Nahdha n’ont eu aucun problème avec ces principes et ont exigé, eux aussi, des lignes à ne pas franchir, relatives à l’identité arabe et musulmane de la Tunisie, des principes avec lesquels nous n’avons, nous aussi, eu aucun problème.El Khabar : peut-on parler d’une identité arabo-islamique de la Tunisie sans parler de la question d’exiger aux femmes de porter le voile et de l’interdiction des boissons alcoolisées et autres revendications des islamistes ?Al Merzougui : n’oublions pas que nous parlons de l’identité dans le cadre du respect des Droits de l’Homme et des libertés. C’est tout le monde qui doit faire des concessions. Nous sommes un peuple arabe et musulman, mais nous croyons, cependant, aux droits individuels et collectifs. Nous avons déclaré que nous n’adopterons pas un Etat théocratique ni un Etat laïc sur le modèle français. Nous projetons, toutefois, de bâtir un Etat civil qui, à mon avis, doit assurer les droits syndicaux et le droit de la femme qui ne porte pas le voile, le droit des croyants et des non croyants. C’est ce que les islamistes en Tunisie ont accepté. Il reste à reconnaître que l’Islam est la religion de l’Etat et à décréter cette clause dans la constitution, étant donné que 99% des tunisiens sont musulmans. Ceci est un fait, qui ne veut pas dire que l’Etat tunisien n’assurera pas les droits des juifs. Comme vous savez, j’ai reçu, à la première semaine après mon élection président de la République Tunisienne, le responsable des rabbins et l’archevêque des catholiques. L’Etat que nous avons décidé de bâtir protégera les droits de tout le monde quelle que soit leur religion. Chose que les islamistes ont acceptée sans aucune réserve, à l’exception de ceux qui se sont autoproclamés Salafistes, qui ne font pas partie de l’Alliance et qui n’ont aucun rôle dans le commandement du pays.El Khabar : quelles seront les relations de la Tunisie avec l’Arabie Saoudite dans le cas où ce pays insisterait à abriter Ben Ali ?Al Merzougui : l’Arabie Saoudite est un grand pays arabe et un pays frère avec lequel nous tenons à garder de très bonnes relations. Cependant, nous espérons que les frères à Riyad comprendront que notre demande de nous remettre Ben Ali est un droit légitime du peuple tunisien, puisque l’Islam n’admet pas d’accueillir les tyrans qui ont combattu la religion et coulé le sang des musulmans. Nous réclamons Ben Ali parce que nous voulons de lui qu’il nous montre où sont partis les fonds volés des tunisiens.El Khabar, 14/1/2012 -
UN BON COMBAT
par K. SelimOn parle un peu plus du Maghreb chez les officiels des différents pays et on le doit sans le moindre doute aux effets, encore en cours, du changement politique intervenu en Tunisie. Et peut-être aussi, de manière plus négative, à l’évolution brutale de la situation en Libye. Toujours est-il que l’on parle aujourd’hui du Maghreb chez les officiels et on insiste pour dire «sérieusement». Il faut espérer que ce beau monde est pour une fois sérieux.Il ne sert à rien de jouer l’un contre l’autre d’un nationalisme étriqué et de ressasser des rancœurs que les jeunes générations ne comprennent pas dans un monde où, quand on n’a pas la dimension des Etats-Unis ou de la Chine, on doit nécessairement se constituer en groupe régional intégré. Cela, des vieux nationalistes l’ont dit et redit. A l’instar du grand militant Abdelhamid Mehri à qui l’on souhaite un rapide rétablissement qui a défendu avec passion et raison l’idée que les deux dimensions inachevées de la révolution algérienne sont la démocratie et le Maghreb. Le mouvement des sociétés dans le monde arabe vers la liberté et la démocratie lui donne raison. Tout comme d’ailleurs la réalité d’un monde où les puissances occidentales amies des dictatures tentent d’enfourcher les demandes des sociétés pour œuvrer à perpétuer une relation de domination.Prenons donc acte que d’Alger à Rabat, en passant par Tunis, le credo maghrébin semble avoir fait un retour en grâce au plan des discours. C’est un léger mieux mais cela reste au niveau de la pétition de principe Si l’on semble accorder une attention à ce discours, c’est surtout parce que le contexte incite à le prendre en compte. Car au plan purement formel, les professions de foi maghrébines n’ont jamais manqué, même quand les officiels ne se rencontrent plus, que les journaux s’étripent sans ménagement et que les structures de l’Union du Maghreb sont réduites à des coquilles bureaucratiques vides.Nous avons eu droit avec beaucoup de mauvaise foi à la mise en exergue de l’unité culturelle et historique entre les pays, de la possibilité de gagner au moins deux points de PIB par an et on a eu même des projets concrets, comme la fameuse et toujours invisible Banque maghrébine. Mais finalement, les choses n’ont guère avancé. Certains mettent en avant le blocage algéro-marocain sur la question du Sahara Occidental. Il n’est pas question de le nier. Mais il faut aussi relativiser. L’Algérie et la Tunisie, qui n’ont pas de problème particulier, ne sont pas plus avancées dans les relations économiques. Il y a donc un problème maghrébin, dont la question du Sahara Occidental fait partie mais qui ne lui est pas réductible.Dans les colonnes du Quotidien d’Oran, Mourad Medelci a estimé que les changements survenus en Tunisie et en Libye peuvent «permettre de travailler d’une manière plus cohérente et plus sereine pour l’édification d’un Maghreb uni» et qu’il faut que l’on se mette «autour d’une table pour parler sérieusement de l’UMA ». Souhaitons donc que ce sérieux qui a manqué par le passé s’impose dans la réalité.Il est en tout cas essentiel que les partis et les sociétés civiles dans les différents pays du Maghreb inscrivent l’impératif d’une accélération de la construction maghrébine parmi les priorités. Il y a un énorme retard à rattraper. Le Maghreb et la démocratie, c’est indéniablement le plus juste des combats.Le Quotidien d’Oran, 15/1/2012 -
L’échec de Sarkozy
Standard & Poor’s dégrade la France et plusieurs pays européens: L’échec de Sarkozypar Salem FerdiC’était une sorte de ligne Maginot économique élevée par le président Nicolas Sarkozy : préserver à tout prix le triple A de la France. Un entêtement politique risqué alors que pour les économistes et les spécialistes, la France avait déjà perdu la note depuis des mois.La ligne vient de tomber officiellement. Standard & Poor’s sanctionne Sarkozy. Les responsables français ont commencé, tardivement, à ajuster leur discours en essayant de banaliser la perte du triple A après avoir fait de sa préservation un combat national de première importance. L’ajustement ne passe pas. L’opposition, après avoir constaté que Sarkozy faisait campagne sur la préservation du triple A, ne se prive pas de pointer son échec. L’agence Standard & Poor’s a, en effet, confirmé vendredi la dégradation de la note souveraine de la France qui passe de la plus haute note AAA’ à AA+, avec perspective négative. En clair, la note souveraine de la France pourra encore être dégradée à moyen terme. La possibilité d’une dégradation en 2012 ou 2013 est d’»au moins une sur trois», indique l’agence de notation. En faisant de ce triple A un objectif politique essentiel, le président français se retrouve aujourd’hui dans une situation inconfortable. Il s’est créé une bataille, il l’a perdue.Circonstance aggravante : le maintien du AAA pour l’Allemagne ne permet pas d’invoquer sérieusement l’argument -avancé par un conseiller du président français- d’une mesure à caractère général qui concerne toute la zone euro. Nicolas Sarkozy, qui cherchait à faire jeu égal avec l’allemande Angela Merkel, ne peut plus nier le décrochage de la France par rapport à son principal partenaire.UNE BATAILLE PERDUEFrançois Hollande, candidat socialiste à l’élection présidentielle, ne s’est donc pas privé de constater que la bataille du triple A, lancée par Sarkozy, a «été perdue». Pour lui, c’est la politique de Sarkozy qui «a été dégradée, pas la France», et il a chargé le président français en soulignant que sa politique avait «manqué de cohérence, de constance, de clairvoyance et de résultats». L’électrochoc politique est plus important en France qu’ailleurs en raison justement de cette mise en exergue politicienne sous un mode très patriotique de la nécessité de préserver le triple A. Dans les autres pays européens touchés par des mesures de dégradation, le couperet était largement attendu. Et donc mieux absorbé. L’Espagne baisse de deux crans en reculant à un simple A avec perspective négative; il en est de même pour l’Italie qui passe à BBB+; du Portugal, à BB en catégorie spéculative et, enfin, de Chypre, qui passe à BB+ en catégorie spéculative. L’Autriche tombe à AA+, la Slovénie à A, la Slovaquie à A+ et Malte notée A-. Les seuls à éviter la dégradation sont l’Allemagne qui garde son AAA avec perspective stable et la Finlande qui le conserve également mais sous perspective négative. C’est toute la zone euro, sauf l’Allemagne et la Slovaquie, qui est sous perspective négative. Des responsables européens mettent en exergue que les deux autres agences de notation concurrentes n’ont pas dégradé la France tout comme elles ne l’ont pas fait pour les Etats-Unis. L’argument est souvent avancé pour minimiser l’impact du déclassement. C’est un fait que l’impact de la perte du triple A des Etats-Unis n’a pas eu une incidence sur sa capacité à s’endetter à bon marché. Encore faut-il souligner que l’économie américaine est beaucoup plus forte et qu’elle est adossée à un dollar qui sert de monnaie universelle.L’ALLEMAGNE AU «CLUB NORD», LA FRANCE AU «CLUB MED»Standard & Poor’s a expliqué que la dégradation de la note de la France est due à «l’aggravation des problèmes politiques, financiers et monétaires dans la zone euro à laquelle la France est étroitement liée». En fait, pour les marchés, la France a déjà perdu son triple A depuis plusieurs mois et elle paie déjà plus cher ses emprunts sur les marchés internationaux. La décision de Standard & Poor’s est donc une mise à jour au sens strict du terme. Outre un échec de Sarkozy, le «classement» de Standard & Poor’s trace une ligne nette entre une Europe du Nord «sérieuse», «rigoureuse» ayant de perspectives sérieuses de croissance et une Europe du Sud, le «club Med», en proie aux difficultés financières et sur une pente de récession. L’Allemagne se trouve dans le club nord, la France dans le «club Med». Le «couple» Allemagne-France, censé être le moteur de l’Europe, ne fonctionne plus à la même vitesse.Le Quotidien d’Oran, 15/1/2012 -
Répression à huis clos en Arabie Saoudite et indifférence occidentale
par Kharroubi HabibDes citoyens en Arabie Saoudite sont descendus dans la rue. Ils exigent la fin de la discrimination confessionnelle, la libération des détenus politiques et la mise en place de réformes politiques. La réponse des autorités saoudiennes à ces demandes citoyennes, exprimées pacifiquement, est de même nature que celles faites à leur contestataire par le régime syrien, et avant lui les régimes tunisien, égyptien et libyen : une répression brutale et sanglante.Si le droit des peuples à revendiquer pacifiquement doit être universellement respecté, les Etats-Unis et l’Europe ne doivent pas fermer les yeux sur ce qui se passe en Arabie Saoudite, et donc faire preuve de la même fermeté à l’égard des autorités de ce royaume que celle dont ils ont usé contre les autres régimes arabes, coupables d’avoir eu recours à la force brutale contre leurs populations.Les manifestations qui ont éclaté vendredi en Arabie Saoudite ne sont pas les premières. La fronde citoyenne s’exprime de façon pratiquement interrompue depuis des mois. Systématiquement réprimée avec violence sans que l’on sache le nombre de victimes, car il est impossible aux médias internationaux de faire leur travail dans ce royaume moyenâgeux.Mais le silence de l’Occident et des médias internationaux n’est pas dû uniquement à leur ignorance de ce qui se passe dans ce pays fermé. Il procède de la connivence à l’égard d’un Etat où d’énormes enjeux sont en cause, touchant aux intérêts géostratégiques et économiques de l’Amérique et de l’Europe. La monarchie wahhabite peut tuer à huis clos des centaines et des milliers de manifestants, les gouvernants occidentaux ne brandiront pas contre elle le «droit de protection des populations». Ils étoufferont toute velléité réclamant une condamnation internationale à son encontre. Les médias internationaux ne feront pas leurs ouvertures ou unes avec l’impitoyable répression qui s’abat sur les manifestants saoudiens ; ils continueront à zoomer uniquement sur celle qui a lieu en Syrie.D’aucuns iront jusqu’à faire dans la suggestion que les autorités wahhabites sont en «légitime défense» face à leurs contestataires, dont la fronde serait téléguidée de l’extérieur. Ils insisteront doctement sur le fait que les manifestants appartiennent à la minorité chiite et sont donc susceptibles d’être manipulés par l’Iran, qui, comme tout le monde le sait, fait tout pour déstabiliser le Royaume saoudien, référence du sunnisme dans le monde musulman. Les experts en prospective réduiront la fronde contre la monarchie des Saoud à une opération de diversion destinée à desserrer la pression internationale qui s’exerce sur le régime syrien.Toutes les explications qu’avanceront l’Occident et ses médias pour justifier leur singulier détachement à l’égard de la répression dont sont victimes les manifestants saoudiens n’affaibliront pas la conviction qu’ont les opinions arabes et internationales que «le droit de protection des populations» n’est opposable qu’aux Etats et régimes qui ont fini de compter pour le service des intérêts de l’Occident.Rétrograde, sanguinaire, opposée à toute notion de liberté, fanatique dans l’intolérance, la monarchie des Ahl Saoud est et restera protégée et choyée par les puissances occidentales qui se piquent de baser leurs rapports aux autres sur les valeurs de liberté, de démocratie et de modernité. C’est que cette monarchie dégoulinante de sang est assise sur les plus grands gisements d’hydrocarbure du monde et une montagne de milliards de dollars. Deux atouts qui lui valent de compter sur le silence et l’indifférence de ceux qui veulent y avoir leur part, sur le sort fait à ses contestataires.Le Quotidien d’Oran, 15/1/2012 -
Muñecas de arena, nueva novela de Fernando E. Barrera D’Amico
Muñecas de arena narra la historia de una pareja de novios que viven en primera persona el desalojo, por parte de España, del Sahara occidental.La trama se desarrolla entre mediados de 1975 y principios de 1976 cuando el Sahara español se encontraba en medio de una encrucijada entre las pretensiones del reino de Marruecos y Mauritania de apropiarse del territorio saharaui a cualquier precio y el pueblo saharaui reivindicando la propiedad de dichas tierras.
Adalia, coprotagonista de esta historia, a pesar de su corta edad… 17años, se ve obligada a dirigir una caravana de mujeres, niños y ancianos a través del desierto para alcanzar los territorios donde se asientan los campamentos de refugiados, al tiempo que se convierte en enfermera para curar las heridas sufridas a causa de una cruenta guerra en cubierta que no diferencia entre niños… ancianos… mujeres. Abdallah, novio de Adalia, y coprotagonista, ve impotente desde la distancia como su pueblo es masacrado y obligado a un exilio que comienza por una peregrinación de miles de kilómetros a través del desierto. Muchos de los hechos relacionados en la novela son verídicos, batallas… incursiones… asaltos a poblados… solo se han cambiado los nombres de los personajes ejecutantes de los mismos y algunas fechas para poder hacerlos formar parte de esta historia.
Fernando E. Barrera D’Amico (Montevideo (Uruguay), 1957) hijo de emigrante canario (Fuerteventura). Llegó a Fuerteventura en el año 67 y desde entonces reside en Puerto del Rosario, capital de la isla. Diplomado en Ciencias Empresariales por la UNED. Autor de Sin un adiós (2008), su primera novela y de dos juegos docentes para ser disfrutados en grupo: La Luchada reglamentada por las bases que regulan la Lucha Canaria; y Futbolín reglamentada por las bases que regulan el futbol, ambos juegos presentados en el año 2010 a la Consejería de Educación del Gobierno de Canarias
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Tunisie : Marzouki lorgne ses voisins
Le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, en dépit d’un agenda chargé dû, notamment, à la préparation d’élections législatives d’importance capitale pour l’Algérie, a tenu à faire le déplacement de Tunis, pour célébrer avec le peuple tunisien frère, et le terme n’a rien de démagogique, l’An 1 de la Révolution tunisienne et la fuite, peu glorieuse, de Ben Ali. Signe probant de cette amitié jamais démentie, l’accueil chaleureux réservé au chef de l’État qui s’est entretenu peu après son arrivée en tête-à-tête au palais de Carthage à Tunis avec le président tunisien, Mohamed Moncef Marzouki, qui s’était rendu à l’aéroport de Tunis pour l’accueillir. L’entretien a eu lieu en marge des festivités commémoratives du premier anniversaire de la Révolution populaire tunisienne. La visite du président Bouteflika en Tunisie s’inscrit, a précisé un communiqué de la Présidence de la République, dans le cadre du raffermissement des relations « fraternelles exceptionnelles » entre l’Algérie et la Tunisie. Comme elle offrira, a-t-on ajouté de même source, l’opportunité d’un échange de vues sur les différentes questions régionales et internationales d’intérêt commun, à la lumière des développements que connaît la région maghrébine et arabe. Cette visite sera également une occasion pour « davantage de coordination et de concertation entre l’Algérie et la Tunisie et la consolidation des relations fraternelles et de solidarité qui existent entre les deux pays et les deux peuples frères». Le 14 janvier 2012 marque le premier anniversaire de la Révolution du Jasmin en Tunisie, qui a sonné la fin d’une dictature et redonné espoir aux Tunisiens, même s’ils sont, quelque peu, refroidis par l’hégémonie des islamistes, grands vainqueurs des premières élections législatives libres. La visite à Tunis du Président Bouteflika, un geste d’amitié remarqué, devrait donner lieu à une relance de la coopération économique, la Tunisie connaissant de très grandes difficultés, en raison de l’expectative des investisseurs européens et de la chute brutale des flux touristiques, véritable poumon économique du pays. La portée de l’événement, qui a bouleversé le paysage politique tunisien, où prédomine les islamistes d’Ennahda, qui a multiplié les signes de bonne volonté, ne rassure pas pour autant les milieux d’affaires. D’autant que la crise économique qui frappe de plein fouet la quasi-totalité des pays européens et la perte du Triple AAA, par le la France, dont les entreprises sont présentes en nombre en Tunisie, fait craindre leur repli et des désinvestissements et des relocalisations vers l’Hexagone ou l’Asie. C’est pourquoi le Président tunisien, Moncef Marzouki, s’est tourné vers ses voisins maghrébins immédiats, la Libye et L’Algérie pour éviter l’asphyxie économique de son pays, afin de relancer la machine économique et répondre aux attentes des Tunisiens les plus défavorisés qui attendent des changements immédiats et l’amélioration de leur cadre de vie. Le Qatar qui distribue, généreusement, ses prébendes à travers le monde est également sollicité, même si l’émir du Qatar, Hamad ben Khalifa al-Thani, arrivé la veille dans la capitale tunisienne, a été accueilli par des manifestations d’hostilités pour son aide financière au parti Ennahda de Ghannouchi. L’émir du Qatar, cheikh Hamad ben Khalifa Al-Thani, est l’invité des autorités tunisiennes, aux côtés d’autres leaders arabes, dont le Président Abdelaziz Bouteflika, et le chef du Conseil national de transition libyen, Moustapha Abdeljalil. Le Qatar et le parti islamiste tunisien Ennahda, vainqueur des élections du 23 octobre, entretiennent des relations étroites, et l’émirat est parfois qualifié de « banquier d’Ennahda » par ses détracteurs. Pour ce qui est de la présence, en ces moments historiques pour la Tunisie, du chef de l’État algérien elle marque sa volonté d’accompagner dans sa transition démocratique, un peuple qui a tant fait pour la Révolution algérienne. C’est pourquoi il faut aussi rappeler le geste hautement symbolique et désintéressé, de l’Algérie, accordant un prêt, dont une partie non remboursable, de 100 millions de dollars, il y a déjà quelque mois, à la Tunisie.Mokhtar BendidLe Courrier d’Algérie, 15/1/2012 -
Superstitieuse la cour ?
Le tribunal militaire de Rabat a décidé hier de reporter sine die le procès des 23 Sahraouis arrêtés lors du violent démantèlement du camp civil de Gdeim Izik, près de Laâyoune, la capitale du Sahara occidental sous occupation marocaine, et qui avait fait plusieurs victimes parmi les autochtones. Officiellement, ce report a pour cause «des raisons procédurales», mais il serait «illégal, selon la loi» nous dit Lili Mohamed Fadel, avocat du barreau de Laâyoune cité par la presse. La loi marocaine ? Elle ne figure pas parmi les trois «A» du fameux slogan marocain : Allah, Alwatan, Almalik.
Quant à l’histoire de la légalité, il faut se dire que le premier viol lui a été fait en 1975, avec l’invasion meurtrière du territoire sahraoui par la soldatesque du roi. Un acte colonial commis par un clone du «peuple élu» au nom d’une terre promise-bis, avec l’aide de ces mêmes pays qui supportent à bout de bras Israël. Avant son intriguant report, le procès avait connu une retentissante médiatisation, mais ce qui est plus intriguant que le report, c’est que les médias marocains ont collé leur tic à France 24, la chaîne française qui s’efforce de battre Al Jazeera, c’est-à-dire battre une vaincue. Avant-hier, France 24 se plaisait à singer les Marocains en reprenant à son compte le sobriquet dont ces derniers affublent le président de la RASD. La chaîne de télévision ne l’appelait plus Mohamed Abdelaziz, c’est-à-dire par son vrai nom comme tout le monde, mais lui donnait du Abdelaziz El-Merakchi, comme font nos voisins de l’Ouest. Ignorance ? Parti pris ? Simple attirance de la Mamounia ? On ne sait trop ! En revanche, on sait que dans toutes les dépêches qui ont fait état des efforts du président Mohamed Abdelaziz en faveur des détenus sahraouis, son nom était écrit correctement. Ce qui accentue le mystère ! Mais tant qu’on ne nous dit pas que ce sont les campeurs de Gdeim Izik qui sont allés démanteler le palais royal à Rabat, on ne criera pas au scandale. On se limitera à penser que présenter des civils devant une cour martiale n’est pas très démocratique. Et puis au pays de Shamharouch, roi des djinns, rien ne dit que le report n’est pas dû tout simplement à la superstition. Il ne faut pas perdre de vue qu’il était programmé pour se tenir un…vendredi 13 !Mohamed Zaaf
Le Jeune Indépendant, 24/1/2012
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Sur les mensonges du Maroc sur l’Algérie, par Mamzelle Namous
Réaction-actionJe n’aime pas le recyclage, je ne me préoccupe pas des questions environnementales, je préfère le pétrole aux conneries solaires, je n’aide pas au nettoyage des plages, je ne donne jamais mes fringues.Je ne prends pas d’initiatives géniales et originales, je décourage celles de mes amis, je suis bonne à ça.Je dis souvent « laisse tomber, ça ne marchera jamais ».Je n’ai pas de convictions politiques, mes deux idéaux qui se battaient en duel sont morts à mes 19 ans.Il y a quelques semaines, j’ai entendu parler du dz blog day, un concours entre blogueurs sur le thème » agir pour l’algérie ».L’idée est d’écrire une chronique sur ça, et les meilleurs gagnent des cadeaux.Alors là j’ai même pas cherché à être inspirée et je ne m’en suis pas inquiétée.Mais ensuite, ce « agir pour l’Algérie » je l’ai vu partout sur facebook, et j’ai pensé que je pourrais parler de cette idée de créer une entreprise dont l’objet social serait de repeindre tous les immeubles du centre ville.Mais j’étais trop occupée à me compter les orteils.Ce matin, je me suis réveillée trop tôt. Comme à chaque insomnie, ma tête a laissé traîner des souvenirs désagréables et des regrets (je suis un peu vieille dans ma tête) . Avec ma tête on a refait un peu mon monde, on a réfléchi à où aller se faire couper les cheveux la prochaine fois, et on a fermé les volets.Y a eu l’adhan, l’aboiement conséquent des chiens du quartier, et ma tête qui déambulait dans les années.On s’est arrêtées à l’année 2006, en France. Cours de science politique à la fac . Le prof avait invité un professeur d’une université marocaine pour nous parler du système politique chez eux. Bla bla bla.La conférence devait durer deux heures. Bla bla, au bout de trente minutes le charmant marocain ( car charmant il était), a abordé le problème du Sahara Occidental, et parla évidemment de la position de l’Algérie. Mais ensuite le reste de son discours n’a porté que sur la méchante et mauvaise Algérie.Mais pourquoi vient-il du Maroc pour ne parler que de l’Algérie ?Cette Algérie qui ne déféndait le Front Polisario que pour ses propres intérêts, pour les ressources naturelles potentielles du sahara occidental, pour l’ouverture sur l’Atlantique, pour la renommée, pour faire chier le Maroc, parce que l’Algérie aurait voulu, elle aussi, dominer le Sahara Occidental.Et évidemment, il a poursuivi avec une descente en bonne et due forme de cet Etat qu’est l’Algérie.Mais what the hell mec? T’as pris l’avion de Rabat pour venir casser ton voisin?!Ma rage montait de minute en minute. Je regardais autour de moi dans l’amphi, des étudiants français qui l’écoutaient, qui ne pouvaient pas présumer que non non non non ce n’était pas pour toutes ces raisons que l’Algérie soutenait l’indépendance du Sahara Occidental.L’heure des questions est venue. J’ai levé la main, j’avais la voix qui tremblait, il était inenvisagable de sortir de la pièce sans avoir rétabli la vérité.Toutes ces soirées à écouter mon père parler du Sahara Occidental allaient payer.Je crois me souvenir lui avoir dit que l’Algérie, vu ses réserves, se moquait bien des ressources cachées de cette partie du désert. Ce qui ne pouvait pas être le cas du Maroc.Que prendre position pour l’indépendance n’est pas forcément un choix stratégique, mais que c’était le lot d’un tas de pays, anciennement colonisés, qui portaient maintenant cet idéal. Qu’on soutenait la Palestine aussi. Est ce qu’on avait aussi l’intention d’aller fourrer nos pelles dans le sous-sol de Jérusalemn?Quant à l’amertume de l’Algérie sur le fait qu’on en voulait nous aussi un bout du Sahara Occidental, j’ai cru me souvenir que ce territoire avait été partagé entre le Maroc et la Mauritanie, que ce dernier Etat s’était ensuite retiré. Et qu’à ce moment là, le Maroc avait demandé à l’Algérie de reprendre la partie que la Mauritanie avait cédé.J’avais peur de me faire descendre, car ces infos étaient le fruit de discussions et non pas de livres d’histoire. Parce qu’aussi le prof en face de moi avait un charisme de malade et pouvait rallier l’assistance à sa cause.Je ne me souviens plus de ce qu’il a dit, je tremblais trop à l’intérieur. Je tremblais d’énervement car j’en avais marre qu’on critique encore et encore l’Algérie. Que notre pays soit toujours associé à de la merde.Alors quand c’est un tissu de mensonges servant uniquement à de la propagande royale, il était physiquement impossible de laisser passer.En sortant de l’amphi, j’avais un peu l’impression d’avoir joué le rôle d’un ambassadeur. Du coup, je suis allée manger des ferrero rocher.Je crois, qu’en France, ça a du m’arriver plusieurs fois de défendre l’Algérie face aux idées arrêtées et souvent erronées des autres, j’ai beaucoup plaint les français « d’origine » algérienne, d’avoir une origine qui soit autant dévalorisée dans leur pays.Parfois, j’étais prise d’une sorte d’indifférence, face à aux certitudes ignorantes des autres, qui me faisait moins réagir. Et c’est dommage car ça fait toujours mal au sang.Alors ma résolution, en ce matin, est de réagir un peu plus. A ce qui m’énerve, ce qui m’enchante, ce qui me donne envie. Sans honte et sans feinte ( il n’y a rien de plus beurk que de feindre une envie de réaction).Si je tiens ma résolution , je parlerai un jour d’un sujet qui me tient à coeur et que je crains un petit peu. (Les pieds noirs).Je suis incapable de savoir ce qu’est vraiment agir pour l’Algérie. Mais j’aime l’idée de réagir à l’Algérie et d’être capable de tout partager.Et peut-être qu’un jour, à force de réactions authentiques et ultra veineuses, la loi des forces sera inversée et les actions deviendront les conséquences de nos réactions.Mamzelle NamousJeune Vie algéroise, 14/1/2012 -
Vingt trois détenus politiques sahraouis devant un tribunal militaire à Rabat
Le président Abdelaziz appelle à l’intervention de l’ONULe président de la République arabe sahraouie et démocratique (RASD), secrétaire général du Front Polisario, Mohamed Abdelaziz, a appelé jeudi l’ONU à «exercer des pressions» sur le Maroc pour l’amener à renoncer à sa décision de traduire les 23 détenus politiques sahraouis devant le tribunal militaire de Rabat.«Nous réitérons notre appel pour que l’ONU assume ses responsabilités en exerçant des pressions sur les autorités marocaines pour les amener à respecter le droit international et à renoncer à leur décision de traduire des civils devant le tribunal militaire», a souligné le président Abdelaziz dans une lettre adressée au secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon.«Il s’agit non seulement de traduire des civils devant le tribunal militaire, ce qui est déjà très grave, mais de surcroît il s’agit de citoyens innocents issus du territoire du Sahara occidental placé sous la responsabilité de l’ONU», a déclaré le secrétaire général du Front Polisario dans sa lettre rapportée par l’Agence de presse sahraouie (SPS). Il a ajouté que ces détenus politiques sahraouis «n’ont eu de tort que d’avoir revendiqué par des moyens pacifiques et civilisés l’application de la charte et des résolutions de l’ONU, notamment le droit du peuple sahraoui à l’autodétermination et à l’indépendance».«La décision des autorités marocaines de traduire un groupe des détenus de Gdeim Izik devant le tribunal militaire n’est pas seulement un acte illégal et immoral, mais une humiliation pour la communauté internationale, représentée par l’ONU, et une atteinte à son autorité et à sa crédibilité»,a indiqué le président sahraoui. «L’état de santé de ces détenus est très précaire, notamment avec la grève de la faim qu’ils avaient observée par intermittence.La plus longue avait dépassé 36 jours successifs pour demander l’accélération de leur mise en liberté et un procès régulier et équitable», a-t-il encore souligné. Il a ajouté, dans ce contexte, que la décision du gouvernement marocain de traduire les détenus de Gdeim Izik devant un tribunal militaire intervient dans le sillage «des violations flagrantes des droits de l’Homme par les autorités marocaines».Ghani I.Report du procès à une date ultérieureLe procès des 23 prisonniers politiques sahraouis dénommés « Groupe Gdaim izba », prévu vendredi matin devant le tribunal militaire de Rabat, a été reporté à une date ultérieure, a-t-on constaté sur place. Aucune raison n’a été donnée, par un responsable de l’administration du tribunal, aux observateurs européens venus assister au procès des prisonniers sahraouis, détenus à la prison locale 2 de Salé (ville jumelle de Rabat), depuis le démantèlement par les forces marocaines du camp de Gdaim Izik près d’El-Ayoun (Sahara occidental) le 8 novembre 2010. A la suite de ce report, les familles des prisonniers ont observé un sit-in face au tribunal au cours duquel ils ont dénoncé leur comparution devant une cour martiale et réaffirmé leur détermination à militer jusqu’à leur libération. Une dizaine d’observateurs venus de Suède, de France, d’Italie et d’Espagne et représentant notamment la Commission internationale des juristes (ICJ) de Genève et les associations militant pour l’autodétermination du peuple sahraoui devaient assister au procès.G. I. -
Normaliser la situation avec les voisins
L’Algérie n’a pas le temps d’attendre que les nouveaux dirigeants post-révolutionnaires arabes se tournent vers elle par la force de la realpolitik et que les relations aujourd’hui confuses se normalisent et se stabilisent pour que tout redevienne comme avant. Elle n’a pas le temps, et les risques encourus que comporte pour elle la situation présente sont bien réels. Il lui incombe de prendre des initiatives pour espérer les atténuer. Si Bouteflika se rend à Tunis pour y fêter le premier anniversaire de la « révolution du jasmin », ce serait bien la première victoire diplomatique qu’il obtiendrait après le grand ratage libyen et les hésitations actuelles sur la Syrie. En l’invitant à participer à une telle cérémonie, ô combien symbolique, la nouvelle Tunisie le reconnaît implicitement comme un ami, et non pas seulement comme un partenaire incontournable.Si l’Algérie, à travers son pouvoir actuel, est admise chez ce voisin qui passe pour avoir été le précurseur d’une nouvelle ère arabe, elle peut espérer l’être ailleurs, surtout en Libye et en Egypte. Et désamorcer les entreprises de tous ceux qui, sur les plans interne ou externe, voudraient plutôt l’assimiler au camp honni des dictatures déchues ou isolées – ainsi que de ceux, les islamistes en tête, qui comptent de cette façon transformer les prochaines législatives en un moment de triomphe déjà prévu pour 1991 et enfin réalisé en 2012. Bouteflika a donc tout intérêt à se rendre à Tunis et d’y fêter une révolution qui n’aura pas lieu chez lui, puisqu’une réforme est mise en œuvre pour l’en empêcher. Mais cette visite, qui suppose la préservation de bons rapports avec le nouveau pouvoir tunisien, ne suffira pas à atténuer l’isolement géopolitique de l’Algérie qui s’est esquissé en 2011.Les dirigeants libyens, nonobstant la confusion où se trouve encore ce pays, doivent prendre conscience que leur intérêt n’est pas dans l’hostilité envers l’Algérie mais au contraire, dans l’exemple tunisien. Pour ce faire, deux autres pays influents peuvent jouer un rôle positif, mais ne le feront sans doute pas, pour des raisons qui leur appartiennent : le Qatar et la France. Si Bouteflika parvient à ramener à Alger les responsables du CNT, pour une visite d’Etat, alors il aura bouleversé la donne et transformé une situation malsaine, voire explosive, en une situation extrêmement positive pour l’ensemble de la région. Ne restera plus alors que le Maroc avec lequel il faut, tôt ou tard, normaliser les rapports, dans l’intérêt des deux pays et non sous la contrainte des uns et des autres.Les Débats, 14/1/2012