Mois : janvier 2012

  • Berlin affirme son soutien aux négociations visant à mettre fin au conflit du Sahara Occidental

    BERLIN- Le gouvernement fédéral d’Allemagne a affirmé son soutien aux négociations pacifiques sous l’égide de l’Organisation des nations unies (ONU) visant à mettre fin au conflit au Sahara occidental.
    Le gouvernement allemand a exprimé son soutien dans sa réponse à des questions adressées par un groupe du Bundestag (parlement).
    Interrogé sur les initiatives à même d’aider à mettre fin à l’occupation « illégale » du Sahara occidental par le Maroc, le gouvernement allemand a souligné que « l’Allemagne continuera à soutenir les négociations menées sous l’égide de l’ONU sur l’avenir du Sahara occidental ».
    Le gouvernement allemand a également mis en avant la convergence de sa position avec celle exprimée par le Secrétaire général adjoint de l’ONU, Hans Corell, sur la nécessité de respecter les richesses naturelles du Sahara occidental et de cesser de les piller et concernant l’accord de pêche conclu entre l’UE et le Maroc qui va à l’encontre du droit international.
    Le gouvernement allemand a, dans ce contexte, affirmé dans sa réponse qu’il était difficile pour le moment de renouveler l’accord avec le Maroc eu égard à la nature du statut actuel de l’accord après une décision prise par le Parlement européen qui a interdit le renouvellement de l’accord de pêche avec le Maroc.
    APS, 17/1/2012
  • Comme Dr Jekyll et Mr Hyde, l’Etat marocain a une face présentable et moderne , celle d’un état moderne fonctionnant avec des lois et des institutions et une face archaïque et inquiétante

    Karim Tazi
    Makhzen une énième définition
    Les définitions historiques et générales données par les uns et les autres ayant été très complètes , je vais donc tenter comme promis de donner non ma définition car ce serait trop prétentieux, mais ma perception de ce qu’est le Makhzen, et avant d’aller plus loin je voudrais livrer une anecdote qui m’est arrivée il n’y a pas si longtemps puisque c’était au mois de mars 2011. Une journaliste qui avait assisté à la marche du 22 mars 211 m’avait fait remarquer que les ouvriers étaient aussi absents que les patrons des marches du M20 et m’avait demandé les raisons de cela. Ne sachant pas quoi lui répondre j’ai posé la question le lendemain à certains de mes propres ouvriers. L’un d’entre eux , et en référence aux fameux slogan “oua lmakhzen yatla3 barra” , m’a envoyé à la figure la réponse suivante: “mais qu’est ce que vous voulez au juste , renverser l’état ? Vous voulez l’anarchie dans le pays? (“bghitiou lfaouda taou9a3 flblad?”). 
    Pour la plupart des marocains donc, lmakhzen c’est l’état, et beaucoup ont compris les slogans du M20 comme des slogans appelant à la révolution. Vu ce qui se passait au même moment en Lybie, en Syrie et au Yemen, c’était une perspective qui n’avait rien de séduisant, bien au contraire.
    Bien sûr que les manifestants du M20 n’ont jamais eu l’intention de renverser l’état marocain dans son sens moderne. Ils sont conscients qu’un pays a besoin d’un gouvernement d’une administration, d’une armée d’une justice et d’une police, ils veulent seulement que cette chose qu’on appelle l’état soit sous le contrôle du peuple et de ses représentants. De là venait la revendication de la Monarchie Parlementaire système dans lequel le Roi est le symbole de l’unité du pays et de la continuité de l’état, ce qui ne l’empêche pas de conserver une importante autorité morale comme c’est le cas en Espagne. ll est possible qu’une erreur sémantique, additionnée à d’autres erreurs tactiques très habilement exploitées par le pouvoir, qui a coûté très cher au mouvement du 20 Février.
    Mais si le Makhzen ce n’est pas l’état, qu’est ce au juste? On peut , sans risque de se tromper, dire que c’est son ancêtre qui survit encore aujourd’hui aux côté de l’état moderne, allant parfois jusqu’à l’étouffer comme un père castrateur.
    Le Makhzen c’est l’état féodal c’est-à-dire un système ou la principale source de légitimité est le Sultan, appelons le “le prince” , qui à son tour transmet sa légitimité et donc une fraction de son pouvoir à ceux qu’il a choisi pour le représenter et agir en son nom, et qui lui font allégeance. De là l’importance de la “bey3a” cérémonie dans le cadre de laquelle les suzerains se prosternent devant le seigneur e lui jurent soumission et fidélité [pratique que Hassan II avait d’ailleurs abolie avant de la rétablir en catastrophe lorsque le tribunal de La Haye a décidé que le lien qui liait les tribus sahraouies au Maroc était leur allégeance au Sultan du Maroc.]
    Tel le serpent qui se débarrasse de sa vieille peau pour la remplacer par une autre, l’état marocain est entrain de faire sa mue. Avec beaucoup de difficultés voire de convulsions, il passe de sa forme féodale basée sur une cascade d’allégeances allant du roi au plus petit moqaddem, à sa forme moderne où le pouvoir est légitimé par la loi et notamment la Constitution qui est elle-même censée être l’expression de la volonté du peuple.
    Le Maroc est donc un pays dont l’état souffre d’un syndrome aigu de dédoublement de la personnalité. Comme Dr Jekyll et Mr Hyde , il a une face présentable et moderne , celle d’un état moderne fonctionnant avec des lois et des institutions et une face archaïque et inquiétante fonctionnant selon le bon vouloir du seigneur qu’il soit local ou national.
    Quand Mohammed VI nomme le secrétaire général du PJD chef du gouvernement parce que la Constitution prévoit que c’est le chef du parti arrivé en tête des élections législatives qui doit former le gouvernement, il nous présente sa face de chef d’un état moderne. Peu importe alors, qu’il soit Roi ou Président. Quand, quelques jours auparavant, il nomme en toute illégalité un simple courtisan sans la moindre légitimité, à la tête d’une institution nationale s’appelant “Fondation des Musées nationaux” , il agit selon son bon vouloir, en tant que chef du Makhzen. On peut ajouter bien d’autres exemples récents à cette liste: Dr Jekyll (état moderne) : le discours du 9 mars, les élections du 25 novembre, Mr Hyde (état makhzen) : le G8, le recours aux baltajis, l’intervention des boutchichis, les chiffres du référendum.
    En mode Makhzen il n’ y a aucune limite à ce bon vouloir du Prince. Plus l’égo de ce dernier est fort , moins il tolérera d’obstacle à son expression. Parmi ces obstacles on peut citer les institutions, les lois, et les contre pouvoirs que ce soit l’opposition parlementaire, la presse ou la société civile.
    Les régressions qu’a connu le Maroc en terme de liberté de presse, d’indépendance du patronat, de marginalisation du gouvernement et du parlement ne sont que des manifestations de la puissance de l’égo du Prince.
    Mais il serait injuste et intellectuellement malhonnête de dire que le mode makhzenien de gestion de l’état n’est que celui qui épouse le mieux la psychologie du Prince , car il reflète tout autant celle d’une grande partie de la population.
    En réalité ce qu’on appelle le Makhzen est une fabrication de la société marocaine et il reflète très fidèlement son mode de fonctionnement patriarcale. Le Roi est considéré comme le père de tous les marocains. On lui obéit comme on obéit un père, on lui embrasse la main comme on embrasse la main à un père. C’est d’ailleurs là la raison de la fracture qui existe au sein de la société marocaine vis-à-vis de la pratique du baise-main que les conservateurs et les traditionnalistes la trouvent tout à fait normale et que les modernistes trouvent rétrograde et humiliante.
    Soit par erreur, soit par mauvaise foi, une partie des forces dites démocratiques marocaines véhiculent l’idée d’un peuple marocain victime d’une force “extra-terrestres” appelée Makhzen, une sorte de tumeur bien circonscrite dont il suffirait de faire l’ablation pour guérir le Maroc des cancers de l’absolutisme et de la corruption.
    Rien n’est plus faux que cette vision réductrice. Le Makhze est d’abord et avant tout une maladie du subconscient collectif d’une grande partie de nos concitoyens, et les fores démocratiques seraient bien avisées de comprendre que leur principale mission est la rééducation du peuple, d’où l’insuffisance des mouvements purement protestataires et la nécessité de l’action de long terme de la société civile et des partis politiques.
    Pouquoi le mot makhzen est il , en ces mois de Printemps arabe, devenu une obsession du camp démocate? Parce que depuis 2003 le pays a connu une dangereuse dérive dans l’exercice du pouvoir qui est devenu excessivement personnel. L’apogée de cette dérive a été la montée en puissance de l’ami du roi et de son parti le PAM. Parce qu’il était l’ami du roi FAH a pu faire et défaire des carrières au sein de l’administration, donner des ordres aux ministres et même faire sauter ceux qui ne lui plaisaient plus. Mieux , l’ami de l’ami du roi , ilyass el omari a lui-même commencé à avoir les mêmes pouvoirs que son ami.
    Enfin, il est impossible de conclure sans ajouter que le Makhzen se composent aussi et surtout de dizaines de milliers de personnes toutes extérieures à l’appareil d’état: les notables de province qui forment le gros des troupes des partis du G8 mais aussi de l’Istiqlal, de l’USFP et du PPS. Last but not least , on compte parmi les dignitaires du régime donc du Makhzen des “oligarques” et autres hommes d’affaires qui doivent leurs fortunes aux privilèges , derogations et autres protections attribuées par l’état. C’est ce qu’on appelle l’économie de rentes et elle a connu un tele développement depuis 2005, qu’elle a aussi contribué à exacerber la colère d’un grand nombre de citoyens qui la désignent sous le concept de “makhzen économique”.
    Karim Tazi 
    Droit de Regard, 16/1/2012
  • Les Marocains ont-ils un sens de l’honneur…?, par Ali Lemrabet

    Les Marocains continuent d’être la risée du monde à cause des simagrées de quelques responsables marocains, civils et militaires, qui nous ont offert cette semaine un lamentable spectacle en baissant, comme à leur habitude, leur docile échine devant un gamin, le prince héritier. 
    Un petit maître qu’ils appellent « Smit Sidi » (« le nom de mon seigneur« ), tellement ils sont effrayés à l’idée de prononcer son prénom tout court : Hassan.
    Après Al Ahram et d’autres sites Web, qui en ont fait leur choux gras, Amro Adib, l’animateur d’une émission de télévision très prisée par les Egyptiens, Al Qahira Al Youm, a commencé cette semaine son monologue par la présentation du désormais fameux reportage de la chaîne de télévision officielle Al Oula. Cette vidéo dans laquelle on voit cette panoplie de responsables marocains embrasser avec ferveur la main du petit sultan venu faire le tour du propriétaire chez les animaux sauvages du zoo de Rabat.
    Dans cette scène de volontaire soumission, il n’y a aucune retenue, aucune dignité ; ni de la part de ces honteux rampants, ni de celle de la chaîne de télévision qui a pondu ce reportage pour rappeler aux Marocains la place qui est la leur en bas de l’échelle d’humanité.
    Le présentateur égyptien, qui fait mine d’être respectueux envers le peuple marocain, explique à ses nombreux téléspectateurs que les Marocains ont cette « spécialité », cet « amour », ces « traditions », ces traits spécifiques, disons-le pudiquement, qui les poussent à pratiquer le baisemain. Il aurait pu rajouter que nous sommes des lèche-bottes (pour ne pas dire autre chose…), des obséquieux, des flatteurs, des soumis, il n’aurait pas tort.
    Et il n’évoquait que le baisemain, laissant de côté le baisepied, une pratique qui se perpétue encore dans les palais de « Sidna ».
    Nous étions la risée du monde avec cette moyennâgeuse pratique du baisemain, maintenant nous sommes devenus la cible des railleries des autres pays arabes, ceux du moins qui se sont libérés du joug de leurs tyrans.
    Même si Amro Abid n’est sûrement pas la personne idéale pour donner une leçon de décence, lui qui était le grand perroquet télévisuel du régime de Hosni Moubarak, il a pourtant parfaitement raison quand il formule cette vérité : ce sont les peuples qui font leurs dirigeants, qui font leurs dictateurs. Comme disait Winston Churchill : « Chaque peuple a le gouvernement qu’il mérite« . En somme, on mérite d’être dirigé par les Alaouites parce qu’en fin de compte nous ne valons peut-être pas mieux.
    Dans un pays où, pour la photo officielle du gouvernement, le roi impose contre toute tradition la présence de son rejeton, le message de l’autocrate est on ne peut plus clair : ce pays m’appartient, il est à moi, à ma famille et à mon entourage ; c’est moi le seigneur et vous êtes les vassaux.
    Et après qu’on ne vienne pas nous dire que les Marocains ont un quelconque sens de l’honneur. Ils n’en ont pas.
    Demain, 15/1/2012
  • Le sens du déplacement de Bouteflika à Tunis

    Par Hakim Merabet

    La présence aujourd’hui à Tunis du président Bouteflika pour célébrer le succès de la révolution mais aussi fêter la chute de Ben Ali marque incontestablement un ajustement diplomatique.

    C’est, en effet, un soutien fort et engagé que manifeste l’Algérie à l’endroit des nouvelles autorités tunisiennes. Ce 14 janvier, de fête en Tunisie, s’apparente à la fin d’une période de wait and see observée par l’Algérie par rapport à ce qui se passait dans ce pays voisin.

    Le président Bouteflika pouvait bien se contenter d’envoyer son Premier ministre ou même son ministre des Affaires étrangères. Mais il est évident qu’Alger voulait faire de cet événement un grand moment de retrouvailles entre deux pays voisins dont les relations n’ont presque jamais traversé des nuages.

    Que Bouteflika se soit déplacé personnellement est signe qu’il entend (re)construire une relation solide avec les voisins et effacer les interprétations qui ont pu être faites d’un prétendu soutien de l’Algérie au régime de Ben Ali.

    On remarquera que seule l’Algérie, le Qatar et la Libye se sont faits représenter à un haut niveau à Tunis. Le roi du Maroc, lui, n’a pas jugé utile d’y faire un crochet préférant dépêcher son nouveau ministre des affaires étrangères, Saddedine Othmani, issu du PJD, l’alter ego d’Ennahda.

    Pour l’Algérie, il s’agira de mettre fin à la polémique selon laquelle Alger voyait d’un mauvais œil la transition démocratique en Tunisie. Mais à bien y regarder, on s’aperçoit au contraire que notre pays a eu une attitude plutôt correcte avec notre voisin de l’est.

    Ajustement diplomatique

    Trois mois après la chute de Ben Ali, l’Algérie recevait le Premier ministre intérimaire Béji Caid Essebsi en mars 2011. Au terme de sa visite – c’est la première dans un pays étranger – Essebsi était reparti avec un chèque de 100 millions de dollars d’aide financière à la Tunisie. Et en prime, l’assurance que l’Algérie se tient à la disposition de la Tunisie si le besoin se fait sentir.

    Mais au niveau des visite officielles, l’Algérie s’est bien gardée d’envoyer des représentants, sans doute pour ne pas influer sur le cours de la transition, tant elle fait de la non ingérence un principe cardinal. Mais aujourd’hui que le processus politique dans ce pays a abouti à l’élection d’une Assemblée constituante et à la nomination d’un gouvernement de coalition nationale, l’Algérie à travers la présence de Bouteflika entend marquer son soutien à un « pays ami ». C’est une sorte de caution de la part d’un pays frère et voisin qui consacre un retour à la normale.

    L’émir du Qatar n’est pas seul

    En assistant personnellement aux festivités commémoratives de la révolution tunisienne, Abdelaziz Bouteflika enterre aujourd’hui la lune de miel de l’Algérie avec l’ancien régime. C’est aussi un signe que l’Algérie apprécie comme il se doit la voix tunisienne sortie des urnes transparentes le 22 octobre dernier.

    Il faut dire aussi que le leader d’Ennahda Rached Ghannouchi, qui a passé récemment trois jours à Alger, a dû rassurer les responsables algériens de « laisser tranquille » nos islamistes et de ne pas se laisser emporter par l’envie « d’exporter » son modèle.

    Pour autant Alger voudrait signifier qu’elle n’est pas spécialement contre l’arrivée par les urnes, des islamistes au pouvoir pour peu qu’ils respectent les règles du jeu démocratique. Au plan international, l’Algérie qui a été tout au long de l’année 2011 désignée du doigt comme étant un pays « empêcheur de tourner en rond » du printemps arabe, entend soigner son image.

    La voix et la voie

    La présence du chef de l’Etat à Tunis est un engagement franc et fort que l’Algérie ne créera pas de problèmes à ses voisins, bien au contraire. A partir d’aujourd’hui l’image de l’Algérie va changer aux yeux de l’opinion publique internationale qui appréciera les subtilités diplomatiques et comprendra peut être les réserves d’Alger d’il y a quelques mois. Abdelaziz Bouteflika aura aussi l’occasion de rencontrer une nouvelle fois Mustapha Abdeljalil du CNT libyen, histoire de lui refiler quelques conseils.

    Enfin, la présence du président algérien est de nature à rassurer les tunisiens eux même que leur pays ne regardera pas uniquement du côté du Qatar. Le cheikh Hamad Ben Khalifa Al Thani qu’on accuse de vouloir faire main basse sur les révolutions arabes avec l’Occident, ne sera pas seul. A Tunis, l’Algérie entend faire entendre sa voix et montrer sa voie.

    Algérie-plus, 14/1/2012

  • Bouteflika à Tunis : L’Union maghrébine sur la base de la légalité internationale

    Le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, a réaffirmé à Tunis, où il avait tenu à se rendre pour être aux côtés du peuple tunisien, célébrant l’An 1 de la “Révolution de Jasmin”, la ferme détermination de l’Algérie à poursuivre ses efforts pour la relance de l’Union du Maghreb arabe (UMA) sur la base de la légalité internationale, pour faire de la région un espace de stabilité, de coopération et de prospérité. «Nous saluons les étapes franchies par la démocratie dans notre grand Maghreb arabe,
    tout en étant convaincus qu’elles sont susceptibles d’ouvrir la voie devant la relance de l’édification de l’Union maghrébine, sur la base de la légalité internationale», a indiqué le Président Bouteflika dans son allocution, à l’occasion de la célébration du premier anniversaire de la Révolution populaire tunisienne. 
    Il faut relever -est la précision est de taille- qu’en soulignant que cette relance se fera sur la base de la légalité internationale, le chef de l’État indique, clairement, que la relance de l’Union du Maghreb arabe, ne peut et ne saurait se faire sur le dos du peuple sahraoui et encore moins sur le bradage de son droit imprescriptible à l’autodétermination et à l’indépendance. Droit fondamental réaffirmé, régulièrement et sans équivoque, par la communauté internationale et en premier lieu les Nations unies qui viennent d’appuyer le droit à l’autodétermination du peuple sahraoui. 
    D’autre part la secrétaire d’État américaine aux Affaires étrangères, Hillary Clinton, vient de préciser, que les États-Unis continuaient à soutenir les efforts visant à trouver «une solution pacifique, durable et mutuellement acceptée pour résoudre», le conflit du Sahara occidental. «Les États-Unis soutiennent le processus des négociations (entre le Front Polisario et le Maroc) sous l’égide des Nations unies», a indiqué Hillary Clinton qui s’exprimait, lors d’une conférence de presse avec le MAE algérien, Mourad Medelci, en marge de la cérémonie de passation de la Présidence du G77 de l’Argentine à l’Algérie. Le Président Bouteflika a également affirmé que l’Algérie est résolue «à poursuivre les efforts de relance et de changement pour faire de notre région un espace de stabilité, de coopération et de prospérité». 
    Exprimant sa satisfaction de sa participation aux festivités commémorant du premier anniversaire de la Révolution tunisienne, le Chef de l’État a souligné que cette révolution «a écrit une nouvelle page de la l’histoire de la Tunisie. Pour rappel, Mourad Medelci a estimé que les changements survenus en Tunisie et en Libye peuvent «permettre de travailler d’une manière plus cohérente et plus sereine pour l’édification d’un Maghreb uni» et qu’il faut que l’on se mette «autour d’une table pour parler, sérieusement, de l’UMA». Il est souhaitable que le souverain marocain qui vient d’engager son pays dans un timide processus de reformes, même s’il n’a pas jugé utile de faire le déplacement de Tunis, n’aille pas à contre-courant de l’Histoire, en déniant aux Sahraouis leur droit à l’autodétermination et à l’indépendance comme s’y engagé Hassan II , au lendemain, précisément, de la mise en place de l’Union du Maghreb arabe.
    Mokhtar Bendib 
    Le Courrier d’Algérie, 16/1/2012
  • Sahara : Paris et Madrid au secours de Rabat

    Selon une dépêche de l’agence de presse espagnole EFE, l’Espagne et la France, soutenus par le Portugal, se sont montrés, aujourd’hui, contre le fait qu’il soit fait mention le terme «Sahara occidental» dans le mandat européen pour la négociation d’un nouvel accord de pêche entre l’Union européenne et le Maroc. Comme on le sait, le Parlement européen a refusé, il y a un mois, la prorogation de l’accord de pêche parce qu’il le considérait illégal, selon le droit international. Il estimait, aussi, qu’il y avait surexploitation de certaines espèces. 
    Depuis ce revers, 64 bateaux sont à quai dans les ports espagnols, engrossant, ainsi, les chiffres du chômage dans un État au bord de la faillite économique. D’où l’urgence de négocier un nouvel accord de pêche qui permettrait aux Espagnols, qui en seraient les grands bénéficiaires, d’aller chercher la sardine dans les eaux du Sahara occidental, en violation de la légalité internationale, le Maroc n’ayant aucune autorité et encore moins de souveraineté sur un territoire qu’il occupe illégalement et, dont il a contrarié la décolonisation. Or, selon EFE, les experts des pays de l’UE se sont montrés, vendredi 13 janvier, particulièrement divisés au sujet d’une mention explicite du Sahara occidental, dans les futures négociations. Le Royaume-Uni, les Pays-Bas et la Suède sont pour cette mention, l’Espagne, la France et le Portugal sont contre. Ces derniers considèrent que la référence au Sahara occidental n’a pas été spécifiée par le Parlement européen, lors de son vote contre l’accord de pêche du mois dernier. 
    Quant à la Commission européenne, elle s’est prononcée pour des négociations avec, comme thème de fond, l’obligation pour le Maroc de respecter les droits de l’Homme et les principes démocratiques. L’accord de pêche entre les 27 pays de l’UE et le Maroc est entré en vigueur, en 2007. Il a expiré, en février 2011, et a été prorogé d’un an, le temps que se finalisent les négociations pour un nouvel accord qui a été finalement repoussé par le Parlement européen, en décembre dernier. 
    L’ancien accord offrait à la flotte européenne 119 licences, dont 100 pour l’Espagne, en échange d’un pactole de 36,1 millions d’euros annuels. Par ailleurs, et lors d’une manifestation de protestation contre le jugement par le tribunal militaire de Rabat des Sahraouis impliqués dans les événements de Gdeim Izik, les forces d’occupation marocaine ont violemment dispersé l’attroupement qui, aux dires de plusieurs témoins, était pacifique. La manifestation avait été organisée par des parents et amis des accusés qui exigeaient par cette action leur libération et la fin des poursuites par un tribunal d’exception.
    M. B. 
    Le Courrier d’Algérie, 16/1/2012
  • Algérie – Sahara Occidental : Le grave dérapage de Soltani

    Il sème le doute sur le soutien de l’Algérie à la cause sahraouie,
    Le grave dérapage de Soltani
    « Si la Turquie fait de la colonisation de l’Algérie un fonds de commerce, nous faisons donc la même chose en défendant la cause sahraouie », a-t-il comparé.
    N’ayant pas digéré les propos de Ahmed Ouyahia sur la Turquie, Bouguerra Soltani riposte par une dérive. Le président du Mouvement de la société pour la paix qualifie la position affichée par le secrétaire général du Rassemblement national démocratique « d’accusation très dangereuse ». Ahmed Ouyahia a demandé avant-hier aux Turcs « de cesser de faire de la colonisation de l’Algérie un fonds de commerce ». Une altitude rejetée dans le fond et dans la forme par le chef de file du MSP. « La Turquie ne fait pas de la colonisation de l’Algérie un fonds de commerce », a rétorqué hier le président du MSP, lors d’une conférence de presse animée au siège de son parti à Alger. Voulant apporter des arguments convaincants à ses propos, M.Soltani fait un parallèle entre la position de la Turquie vis-à-vis de la colonisation de l’Algérie et la position algérienne à l’égard de la question sahraouie.
    « Si la Turquie fait de la colonisation de l’Algérie un fonds de commerce, nous faisons la même chose, donc, en défendant la question sahraouie », a t-il comparé. Et de rappeler que des pays arabes, comme la Tunisie ou l’Egypte, avaient soutenu la cause algérienne, sans pour autant en faire un fonds de commerce. Pour ce qui est du vote de la Turquie contre la cause algérienne aux Nations unies, M.Soltani rappelle que même les Etats-Unis d’Amérique, la Grande-Bretagne et d’autres pays se sont également opposés.
    Pour le conférencier, il s’agit plutôt d’accusations qui pourraient avoir des conséquences néfastes dans l’avenir. Et de souhaiter que les propos tenus par Ouyahia ne reflètent pas la position officielle de l’Algérie sur cette question. « Nous souhaitons que M.Ouyahia s’exprimait en sa qualité de secrétaire général du RND et non pas en sa qualité de Premier ministre, car les choses pourraient être plus graves si telle était la position de l’Etat algérien sur cette question », a-t-il dit. Et d’avertir que la diplomatie ou la politique étrangère est du ressort exclusif du chef de l’Etat et que personne n’a le droit, conformément à la Constitution, de se prononcer sur les questions internationales, a-t-il rappelé. Par la même occasion, M.Soltani est revenu sur le retrait de sa formation de l’Alliance présidentielle. D’emblée, il considère que cette coalition est gelée sur le terrain et qu’elle n’existe que sur papier. Il n’a pas omis d’accuser ses ex-partenaires de ne pas avoir respecté les engagements contractés.
    M.Soltani s’est interrogé sur l’absence de l’alternance à la tête du gouvernement. « Il a été prévu que les trois partis de l’Alliance s’alternent au poste du Premier ministre, mais cette réalité n’a pas été respectée vu que seuls le FLN et le RND ont dirigé le gouvernement », a-t-il déploré. M.Soltani le reproche-t-il au chef de l’Etat ? Le premier ministre est nommé par le Président de la République. « Non, je ne fais pas de reproche au chef de l’Etat », a-t-il rectifié. A demi-mot, il reconnaît que l’Alliance présidentielle avait fermé le jeu politique, notamment au Parlement.
    Le patron du MSP affirme que son parti avait rendu beaucoup de services, sur le plan politique, au FLN et au RND, sans en profiter pour autant. Corroborant ses dires, il rappelle que l’enjeu politique en 2004 a été libéré grâce au MSP. Comment ? « Nous avons libéré le jeu en 2004, lorsque nous avons décidé de quitter les ´´10 + 1´´ et s’aligner avec le front de soutien autour de la candidature de Abdelaziz Bouteflika », a-t-il estimé. Quant au maintien des ministres MSP au gouvernement, M.Soltani explique que son parti a préféré ne pas sortir du gouvernement pour ne pas créer « une crise politique » d’une part et assurer « la stabilité nationale » d’autre part. Autre explication : « Les ministres n’ont pas été nommés à partir de leur appartenance politique », a t-il encore souligné. Le successeur de feu Mahfoud Nahnah a réitéré son appel à l’installation d’un gouvernement technocrate pour gérer les prochaines élections. « Pour rassurer les Algériens de la neutralité de l’administration et la transparence des élections, le prochain scrutin doit être géré par un gouvernement qui n’a pas de tendance partisane », a-t-il souhaité. Sollicité sur la constitution d’une éventuelle alliance des partis islamistes, il affirme que son parti « est ouvert à toutes les discussions en vue de créer des alliances avec tous les courants politiques aussi bien avant, pendant, qu’après les élections législatives ». Au sujet de l’élection présidentielle de 2014, M.Soltani qualifie de très légitimes les ambitions de chaque parti d’arriver au pouvoir. Pour ce qui est de sa candidature à cette échéance, il estime que celle-ci est du ressort des institutions du parti.
    L’Expression, 9/1/2012
  • France : Découplage

    par M. Saadoune
    La droite française est dans l’embarras après la sanction de l’agence Standard & Poors qui a fait perdre à la France son triple A. Elle s’est prise à son propre piège en faisant du maintien de ce triple A un objectif fondamental. Aujourd’hui, elle tente de minimiser l’importance de cette dégradation en faisant valoir que les fondamentaux de l’économie française tiennent bien la route, hormis le déficit budgétaire. 
    Il n’en reste pas moins qu’en cessant d’être au même niveau que l’Allemagne, la France reçoit un signal qui est, fort naturellement, pris à la volée par l’opposition. La critique en règle lancée par l’opposition française, et notamment par le candidat François Hollande, s’appuie sur un constat juste : la politique économique de la France est conduite depuis dix ans par la même équipe. Elle en assume donc la responsabilité directe. Car, au-delà des ennuis que cela provoque pour la campagne électorale de M. Nicolas Sarkozy, le message de Standard & Poors est que l’Europe est sans tête et sans leadership. 
    Face à la crise, l’Allemagne, qui conserve son triple A, ne veut pas imposer trop brutalement ses vues alors que la France est en perte de vitesse. Le couple franco-allemand, présenté comme le moteur de l’Europe, ne parle plus vraiment le même langage en dépit des rencontres de plus en plus fréquentes entre les dirigeants. Le problème de la France et de l’Europe en général est qu’une politique économique fondée uniquement sur l’austérité et les plans de rigueur n’est pas une voie de sortie de la crise. C’est celle de la récession. Avec la domination des «marchés», un changement de paradigme qui se traduirait par une réaffectation des budgets paraît inenvisageable. Pas chez le candidat socialiste en tout cas, qui, tout en critiquant son adversaire, veille à rester lisse et à ne pas effrayer ces fameux marchés. Le débat n’est même pas esquissé. Sauf à la marge. 
    Et pourtant, il y a matière à débattre de ce changement de paradigme que seuls les indignés osent dans une Europe soumise à une forme de pensée unique très envahissante. Quand il ouvre des bases militaires, projette des forces à des milliers de kilomètres de chez lui, où la pression fiscale est essentiellement subie par les salariés tandis que les patrimoines sont exemptés, il construit une machine à produire des inégalités sans garantie d’efficacité économique. 
    Il faut ajouter à cela un découplage de plus en plus clair entre l’Allemagne et la France. Des choix stratégiques différents ont été faits par les deux pays. L’Allemagne ne s’est pas désindustrialisée et le principe de fonctionnement de son appareil de production est d’aller vers une montée en puissance qualitative. A l’opposé, la France a fait le choix, que d’aucuns qualifient de hasardeux, d’une orientation vers les services et, hormis le secteur du luxe, d’une spécialisation de la production dans le milieu de gamme. Résultat : elle résiste mal à la montée des pays émergents. 
    Le leadership européen, qui n’a jamais réellement pu prendre, est encore plus affaibli. A l’image d’un tandem franco-allemand qui est de plus en plus déséquilibré. Et pour des raisons complexes, l’Allemagne, qui est de fait le banquier de la zone euro, n’est pas prête à en assumer la direction.
    Le Quotidien d’Oran, 16/1/2012
  • Sahara occidental : le Polisario impute à l’ONU la responsabilité des violations des droits de l’homme

    CHAHID EL HAFED (Camp des réfugiés) – Le Front Polisario a imputé à l’ONU la responsabilité des violations flagrantes des droits des civils sahraouis à la suite des événements sanglants survenus dans les territoires occupés du Sahara occidental.
    Le Bureau du Secrétariat national du Front Polisario a exprimé samedi dans un communiqué sa « ferme condamnation de la répression barbare » perpétrée par les autorités d’occupation marocaine contre des civils sahraouis sans défense qui manifestaient pacifiquement pour dénoncer la décision des autorités marocaines de traduire des civils et militants des droits humains devant un tribunal militaire, a rapporté dimanche l’agence de presse sahraouie SPS.
    Il a également appelé l’ONU à « intervenir » pour protéger les civils sahraouis, créer un mécanisme onusien de surveillance des droits de l’homme et faire toute la lumière sur le sort des 651 disparus sahraouis au Maroc.
    Le Bureau du SN du Front Polisario a, en outre, appelé à libérer, sans conditions, tous les prisonniers politiques sahraouis.
    Les forces d’occupation marocaines sont « violemment » intervenues vendredi contre les populations sahraouies à El Ayoun occupée pour disperser une manifestation »pacifique » organisée en solidarité avec les détenus politiques sahraouis (groupe Gdaim Izik), selon une source du ministère des territoires occupés et des communautés.
    APS, 15/1/2012
  • Le roi Mohamed VI, le « commandeur des croyants », 7ème fortune mondiale

    ALORS QUE 20% DE LA POPULATION DU MAROC EST PLONGEE DANS LA PAUVRETE
    A la tête d’un royaume pauvre où plusieurs millions de personnes ne mangent pas à leur faim, le roi Mohamed VI, le « commandeur des croyants », est classé 7ème au niveau mondiale, avec une fortune personnelle estimée à 7,5 milliards de dollars !
    L’hebdomadaire français Point de vue, une revue de grande diffusion de la presse du cœur francophone, spécialisée dans la vie des têtes couronnées, a publié cette semaine un dossier sur la fortune des « royales ». « Fortune des rois : secrets, fantasmes et réalités », tel est l’intitulé du dossier que cette publication a consacré aux nobles fortunés. Comme on s’y attendait, ce qui ressort de l’enquête menée par le magazine, la monarchie marocaine n’est pas très raisonnable en ces temps de vaches maigres et de crise économique endémique. Sur une liste de 15 monarques, Mohamed VI est classé 7e, avec une fortune personnelle estimée à 2,5 milliards de dollars. Or, de toutes les monarchies présentes sur la liste, seul le Swaziland peut-être considéré comme moins favorisé économiquement que le Maroc. Le reste de la liste est constitué de pétromonarchies ou de riches Etats occidentaux. Si le souverain le plus riche de la planète est celui de la Thaïlande, Bhumibol Adulyadej, le roi du Maroc, Mohamed VI, est plus riche que l’émir du Qatar, ce qui est tout de même paradoxal. L’émir du Qatar est assis sur des barils de pétrole alors que son homologue marocain est installé sur des mares de pauvreté et de chômage. L’expert français explique que beaucoup de monarchies arabes, dont la marocaine, « perçoivent des allocations publiques pour mener leur mission de souveraineté à bien : liste civile, dotations annexes, palais de fonction. Mais pour vivre lorsqu’ils ne sont pas en représentation, les princes détiennent également des biens privés. Ces deux sources de revenus sont en principe distinctes, mais s’avèrent souvent poreuses, c’est-à-dire que les fonds publics servent à financer la vie privée, voire permettent aux princes d’accroître leur fortune personnelle ». « C’est cet amalgame qui passe de moins en moins bien auprès de l’opinion, au Maroc notamment », précise Dayez-Burgeon.Point de vue rappelle qu’avec l’astronomique somme de 254 520 000 euros touchée chaque année, la monarchie marocaine est celle qui reçoit le plus d’argent public. C’est trop de « générosité », signale sarcastiquement l’hebdomadaire.Par exemple, la monarchie hollandaise touche de l’Etat la somme de 39 millions d’euros par an, la belge 31 millions, la norvégienne 22,6 millions, la suédoise 13 665 000 euros et la pauvre luxembourgeoise 8,8 millions. Une vraie misère comparée à ce que touche Mohamed VI.Avec ces chiffres, on a la fâcheuse impression que la monarchie marocaine se sert plus qu’elle ne sert.Car 254 millions d’euros par an, ce n’est plus une rente, c’est un hold-up permanent si on prend en compte le fait que tous les collègues européens de Mohamed VI dirigent des Etats riches et développés. Mohamed VI possède un yacht, El Boughaz I, de 70 mètres. Au Maroc, il a la jouissance d’une trentaine de palais et de résidences dont les lourds frais de fonctionnement sont assumés par l’Etat en ces temps de misère. Et en France, outre le célèbre château de Betz, dans l’Oise, le souverain possède l’hôtel de Broglie, rue de Varennes, l’une des plus belles et des plus grandes résidences de Paris.Et la famille n’est pas loin. « Lalla Latifa, la mère de Mohammed VI se repose dans un hôtel particulier à Neuilly, boulevard Maurice Barrès », commente Point de vue qui affirme que les sœurs du roi habitent, avenue Foch, à Paris, mais pas très loin de leur mère. Un vrai contre de fée, certes, sauf que le Maroc n’a plus vocation à continuer d’entretenir autant de besoins colossaux et gargantuesques. Et puis enfin, si effectivement le souverain a cédé une partie de ses prérogatives à son chef de gouvernement, la logique ne voudrait pas qu’il lui cède également une partie de l’argent perçu ? 
    Le phosphate, source de la richesse du Roi M6 
    La richesse du monarque a augmenté de 1 milliard de dollars au cours des derniers années avec la monté des prix phosphates. La plupart des monarchies ont vu leurs fortunes chuter, sauf le Roi du Maroc, Mohammed VI, dont les 12 palais coûtent $ 1 million en frais de fonctionnement. Cette année, sa richesse nette est de 2,5 milliards de dollars, faisant de lui le seul parmi les 15 plus riches monarchies du monde qui a fructifié sa fortune au cours de l’année. Son grand atout est le fait que son pays détient le quasi-monopole dans les phosphates. Une composante clé dans l’engrais, le phosphore, est essentiel dans la production alimentaire mondiale. « Vous ne pouvez pas survivre sans phosphate — chaque cellule de votre corps en dépende », dit Michael Lloyd, directeur de recherche à l’Institut de recherche en phosphate de la Floride. Maroc contrôle près de la moitié des réserves mondiale des phosphates. L’année dernière, il a extrait 28 millions de tonnes métrique de phosphate , ce qui en fait le troisième plus grand producteur au monde, derrière la Chine et les États-Unis, et le plus gros fournisseur. Les revenus des phosphates forment près de la moitié des revenus du pays. Il s’agit d’une affaire rentable. L’entreprise de l’Etat, l’Office Chérifien des Phosphates (OCP) a réalisé prés de 2,8 milliards de dollars de bénéfices net l’année dernière, une augmentation 9 fois plus élevé que l’année précédente, grâce à une forte augmentation des prix du phosphate, qui ont touché un plafond de 500 $ la tonne en Juillet 2008, soit cinq fois la moyenne de 2007 et plus de 12 fois la moyenne de 2006. Le roi lui-même parle de phosphates rarement, préférant se concentrer sur des questions socialement progressistes comme les droits de la femme et le niveau de vie. Il a créé un nouveau code de la famille, qui octroi aux femmes plus de droits et a récemment lancé une initiative de $ 6 milliards de dollars pour construire des logements pour les démunis dans les zones urbaines du Maroc. Mais il a un part des profits et presque certainement une main mise sur l’OCP, en particulier l’utilisation du «monopole», en influant sur l’augmentation des prix du phosphate. «C’est une réalité à laquelle on doit faire face: l’industrie des engrais au Maroc est géré par le gouvernement », dit Lloyd. « Dans les années 1970, vous pouvait obtenir les phosphates pour 4 $. Puis, un jour, ils ont juste décidé d’augmenter le prix à 20 $. » Un autre analyste a reproché l’an dernier la monté des prix à des manœuvres de l’OCP, même si la montée en flèche de la demande agricole et le resserrement de l’offre ont certainement été des facteurs à considéré. Cette année la récession a provoqué la chute des prix sous les 200$, mais assez pour permettre pour le roi Mohamed VI de se classer parmi les 7 plus riches monarchies au monde. Le monarque marocain, qui a pris la succession à son défunt père Hassan II en 1999 n’a encore que 45 ans, pourrait encore améliorer son classement, grâce à la rareté de ses pierres précieuses. La croissance de la population mondiale, aura pour effet d’augmenter de plus en plus la demande pour cette matière moins abondante. Les États-Unis s’attendent à épuiser ses réserves dans les 40 prochaines années. Déjà, deux entreprises américaines leaders en engrais, Mississippi Phosphates et Agrifos Fertilizer, s’approvisionnent auprés de l’OCP. Les réserves du Maroc, le plus vaste au monde, sera exploité dans le cadre du prochain siècle. Il ya aussi des menaces politiques. Bien que le Maroc sous le règne du roi Mohammed VI est globalement assez calme et pro-occidentale, environ un sixième de ses phosphates est issu du Sahara occidental. Le Maroc a annexé l’ancienne colonie espagnole en 1975 en dépit des réclamations concurrentes de la région par la Mauritanie et le mouvement indépendantiste soutenu par l’Algérie. 
    Réflexion, 15/1/2012