Année : 2011

  • Wikileaks, un phénomène médiatique sénégalais

    Par RFI

    Le site Wikileaks crée l’événement au Sénégal en ce début septembre 2011. Plusieurs Unes de journaux ont été consacrées à des télégrammes diplomatiques américains publiés par ce site internet. Les documents mettent en cause différentes personnalités du régime et notamment le fils du président sénégalais, Karim Wade. Au point qu’un de ses proches collaborateurs doive convoquer une conférence de presse pour démentir.

    Avec notre correspondant à Dakar,

    L’un des télégrammes cités par la presse sénégalaise ces derniers jours date de 2008. Le Sénégal est alors en pleine crise financière provoquée par les dépenses extrabudgétaires. Marcia Bernicat, à l’époque ambassadrice des Etats-Unis à Dakar, y décrit comment un système de « paiements injustifiés » s’est mis en place autour de différentes personnalités sénégalaises, système qui selon elle « serait difficile à décrire autrement que criminel et corrompu ». Ce « réseau » a pu conduire, toujours selon le document, à des dépenses irrégulières allant jusqu’à 500 milliards de francs CFA.

    Un autre télégramme a fait couler plus d’encre encore. Il a été écrit en 2009 et vient de l’ambassade des Etats-Unis à Rabat. Il raconte qu’un officier de police de l’aéroport de Casablanca a été brutalement réaffecté à un poste sans responsabilité à Layoune, au Sahara occidental, après avoir arrêté un proche d’un responsable africain en possession de haschich. Et ce proche ne serait autre que Karim Wade, le fils du président sénégalais Abdoulaye Wade, selon le télégramme.

    Dans une conférence de presse organisée jeudi 15 septembre 2011, le chef de cabinet de Karim Wade, Bachir Diawara, a contesté la fiabilité des documents diplomatiques publiés par Wikileaks. Il a également démenti que Karim Wade ait été arrêté avec de la drogue. « C’est de la pure invention, de la pure manipulation, a-t-il déclaré à la presse. Il est saugrenu d’imaginer qu’un ministre d’Etat pourrait être arrêté bagages à la main dans un aéroport.

    RFI, 16/09/2011

  • Impérialisme : dégage de l’Afrique!

    Déclaration du Bureau National de l’AFASPA :

    En Tunisie et en Egypte, les peuples faisant preuve d’une grande maturité politique, se sont libérés eux-mêmes des tyrans qui les opprimaient depuis des décennies. Dans d’autres pays d’Afrique : au Sahara Occidental, au Burkina Faso, au Maroc, au Sénégal, à Djibouti des révoltes et des mouvements sociaux ont exprimé une même volonté de liberté, de démocratie et de progrès social. En Libye la révolte a démarré à Benghazi en février 2011 contre le régime en place, immédiatement soutenue par la France qui a reconnu un Conseil National de Transition autoproclamé.

    Le Président français a pris l’initiative de déposer devant le Conseil de Sécurité de l’ONU une résolution pour une intervention militaire visant « à empêcher le massacre de populations » en confiant cette mission à l’OTAN.

    Les frappes des avions français et anglais ont détruit de nombreuses infrastructures (hôpitaux, écoles…). Elles ont fait plusieurs dizaines de milliers de victimes civiles sciemment occultées par les médias occidentaux qui se cantonnent à comptabiliser celles des troupes de Khadafi. Pourtant l’enquête en cours d’Amnesty International dévoile les massacres perpétrés sur les sympathisants du régime et les Subsahariens soupçonnés d’être des mercenaires à la solde du Guide libyen.

    Ce n’est pas la reconnaissance du CNT par un certain nombre de pays qui fait sa légitimité sur l’ensemble du territoire libyen. Outre les diversités des composantes du CNT il faut noter dans les grandes villes comme dans l’Ouest du pays des motivations d’origine diverses alimentant le mécontentement et la rancune des populations à l’égard de l’autocrate libyen. Le seul objectif commun n’a jamais annoncé est l’élimination du chef libyen, ce qui est loin de représenter un programme politique et encore moins un projet de société sur des bases démocratiques et des règles assurant la souveraineté du peuple.

    La France porte une lourde responsabilité devant l’Histoire, non seulement au regard de la Libye mais également de ce qui pourrait devenir une règle bafouant le droit international et celui des peuples à décider de leur avenir. Elle s’engage dans une diplomatie va-t-en- guerre dont l’objectif est essentiellement économique. Les menaces proférées à l’égard de l’Iran sont inquiétantes pour la Paix dans le monde. L’intervention militaire des deux anciennes puissances coloniales que sont la Grande Bretagne et la France, est dans la continuité de celle menée par les USA contre l’Irak sous prétexte d’anéantir des armes de destruction massive qu’ils savaient inexistantes. En Libye a été ouvert un nouveau chantier d’aventurisme et d’expérimentation militaire : Il s’avèrera rapidement incontrôlable. Cette ingérence impérialiste dans une guerre civile avec fourniture d’armes à des groupements divers et variés aura sans nul doute de lourdes et durables conséquences.

    La finalité de l’intervention militaire en Libye vient d’être dévoilée à la conférence de Paris, dite « des amis de la Libye » : l’accaparement de la manne pétrolière et gazière du pays que Mouamar Khadafi gérait selon ses choix. D’où la présence de Total et GDF-Suez sur les rangs des nouveaux prétendants qui ne manqueront pas de participer à la réunion annoncée le 6 septembre à Paris pour discuter des « projets du CNT ». A la conférence de Paris qui s’est auto-légitimée étaient convoqués des chefs d’Etat qui n’ont jamais brillé dans la défense de la démocratie, du respect des droits de l’homme et la souveraineté nationale.

    L’AFASPA restera attentive à l’émergence de forces démocratiques libyennes et continuera à dénoncer les ingérences politiques, économiques et militaires ainsi que les violations graves aux droits humains sur les populations libyennes et étrangères.

    Bagnolet le 3 septembre 2011

    Publié leseptembre 15, 2011 parSaharaDoc

  • Mohamed Ould Abdelaziz : Aqmi récupère un «flux massif d’armements»

    Un «flux massif d’armements» provenant de Libye est récupéré par Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), a alerté, hier, le président mauritanien Mohamed Ould Abdel Aziz dans une interview à la chaîne d’informations France 24. 
     
    «La Libye était un pays super-équipé et super-armé et tout l’arsenal (que possédait le régime du colonel Mouammar Kadhafi) où une grande partie, s’est volatilisé et s’est retrouvé sur les axes du Sahel», a-t-il souligné, évoquant même des «missiles sol-air». «Il y a un flux massif d’armements qui a quitté la Libye. Les terroristes qui sont dans la zone du Sahel en profitent», a-t-il déploré. 
     
    L’Algérie, qui partage avec la Libye environ un millier de kilomètres de frontières, avait également dénoncé l’entrée d’armes venant de Libye. Le Mali et la Mauritanie sont parmi les pays les plus concernés par les activités d’Aqmi, avec le Niger et l’Algérie, où cette organisation est née. Aqmi se livre dans le Sahel à des attentats, des enlèvements – notamment d’Occidentaux – et divers trafics. 
     
    L’armée mauritanienne intervient régulièrement au Mali, avec l’accord de Bamako, pour traquer les éléments d’Aqmi. «Nous allons continuer (nos opérations) autant que besoin se fera», a estimé le président mauritanien. «Il existe plus de liens entre les terroristes du Maghreb, entre eux, qu’entre les États du Maghreb, entre eux», a-t-il regretté en évoquant les lacunes de la coopération entre les pays concernés par le «fléau» Aqmi.
  • Lybie : Une surprenante version des analystes militaires russes

    La guerre a commencé comme dans un film tourné à Hollywood. Pour la 1ère fois, une machine de propagande de format nouveau, utilisant à fond Internet et la télévision satellitaire s’est pleinement impliquée dans le déclenchement et le déroulement d’une guerre. Pour la 1ère fois ont été utilisés les décors reconstitués de manière digitale, de certains villages et villes libyens, y compris Tripoli. Les « premières frappes « de cette guerre ont été portées par Internet et la télévision.

    LYBIE :UNE SURPRENANTE VERSION DES ANALYSTES MILITAIRES RUSSES

    La guerre a commencé comme dans un film tourné à Hollywood. Pour la 1ère fois, une machine de propagande de format nouveau, utilisant à fond Internet et la télévision satellitaire s’est pleinement impliquée dans le déclenchement et le déroulement d’une guerre. Pour la 1ère fois ont été utilisés les décors reconstitués de manière digitale, de certains villages et villes libyens, y compris Tripoli. Les « premières frappes « de cette guerre ont été portées par Internet et la télévision.

    La cause formelle qui a entraîné le soulèvement ce fut l’arrestation de l’avocat et défenseur des droits de l’Homme Fethi Terbil qui fut cependant immédiatement libéré après. L’arrestation a eu lieu le 15 février 2011 et déjà le 17 février se déroulait à Benghazi et dans d’autres villes de la Lybie orientale une « journée de la colère ». La participation de masse fut semble-t-il assurée par les réseaux sociaux. 24 heures après, la télé diffusait des séquences floues de manifestations où on apercevait des jambes de groupes humains qui couraient vers quelque part. Les émissions étaient accompagnées de hurlements hystériques d’hommes et de femmes sur le thème de la « sauvagerie barbare des bourreaux de kaddafi. » Les séquences télé ne différaient pas de celles qui relataient la répression des soulèvements lors de la liquidation de l’URSS en Géorgie, en Azerbaidjan et dans les pays baltes.

    Fin février apparaissait à Benghazi des bandes bien armées. Leurs protestations ne comportaient que des doigts en V, des tirs en l’air et des cris « mort à Kaddafi ». Ensuite on a trouvé dans les rues des cadavres d’habitants locaux que les médias ont vite désignés comme étant des membres de l’armé lybienne.
    Puis a suivi toute une vague d’ »informations » sur les bombardements de Benghazi par les avions et les hélicoptères gouvernementaux, sur les incendies monstres et sur les habitations bombardées. Puis a suivi l’explosion du soi-disant plus grand dépôt d’armes et de munitions dans la banlieue de Benghazi et tout de suite après l’information que le pouvoir à Benghazi était aux mains du peuple insurgé.

    Il faut se mettre dans la situation de kadhafi. La liaison avec Benghazi était totalement interrompue et lui toutes ces informations, il les prenait des médias. Il avait de quoi s’étonner. Il n’avait nulle part envoyé de tireurs, il n’avait pas donné d’ordre de bombarder la ville et sur les écrans de télé, il pouvait suivre des nuages de fumée noire, des carcasses de maisons détruites, les corps déchiquetés de femmes et d’enfants, assassinés sur l’ordre du dictateur.

    Plus tard on saura que le nuage de fumée noire venait d’un immense amas de pneus brulés et que les décombres des maisons provenaient d’un décor de film.
    Néanmoins, le but était atteint et Kaddafi avait cessé de contrôler l’évolution de la situation qui se déroulait exactement selon le scénario préparé à l’avance dans les Etats-majors de l’OTAN. Il n’a même pas le temps de s’en étonner car tout d’un coup, les plus proches collaborateurs de Kaddafi, qui connaissaient tous les secrets d’Etat, l’ont abandonné et sont passés à l’ennemi.

    Depuis le début les plus grands medias mondiaux ont commencé à cracher, hystériques, les désinformations sur la boucherie sanglante que le « colonel fou » a préparé pour son peuple. Cette campagne était accompagnée montrant des jambes courant, des colonnes de fumée sur fond de gémissements de femmes. Sur la sauvagerie réelle celle-là dont s’est rendue coupable la horde de mercenaires venant des combattants d’El Qaida et des Talibans qui a tranché la gorge des partisans du régime : militaires, policiers, employés., pas un mot dans la presse, alors qu’à ce moment-là Benghazi était envahie de journalistes étrangers.
    Ensuite, on a vu apparaître un autre thème caractéristique de la « révolution » : des vtt armés de mitrailleuses de lance missiles, de lance roquettes et d’autres techniques de guerre. Ces « révolutionnaires » en jeans, tee-shirts et sandales avaient pour mission de circuler sur les voies rapides en simulant une équipée contre Kaddafi. Il est vraiment risible de s’imaginer le choc de pareils » jouets » avec un tank ou un autre véhicule blindé. Malgré cela on a commencé à voir sur les écrans des carcasses de tanks et de véhicules de transport blindés de l’armée lybienne.
    Et puis voila que la « patience de la communauté internationale » est arrivée à bout. La résolution 1973 du conseil de sécurité, même si c’était de façon non convaincante, a tout de même permis l’invasion militaire sous couvert de « non fly zone ». L’OTAN a reçu une autorisation illimitée d’engager son aviation dans la destruction des infrastructures libyennes. Mais la résolution n’autorisait pas les opérations au sol et l’occupation militaire de la Lybie.
    A commencé alors un massacre de six mois de la population libyenne par l’aviation de combat de l’OTAN, massacre que les Occidentaux ont qualifiés d’agissements criminels de l’armée et de la sécurité libyennes , soi-disant que le régime agonisant a décidé d’entraîner dans sa mort tout le peuple libyen.

    Dès le début les médias ont propagé la rumeur selon laquelle les mercenaires sont le seul soutien de la Jamahiriya. En particulier, étaient cités des Noirs Africains et des Blancs Slaves. Et, en effet, cela s’est confirmé: « les rebelles » dans les environs de Benghazi réellement en feu, à ce moment, avaient capturé un groupe d’Européens, qu’ils ont qualifiés de groupe de mercenaires de Kadhafi. A l’état major il s’est avéré ensuite que c’est un groupe de combat des forces spéciales-alliées britanniques. Plus tard, les médias, vont éviter de rapporter ce type d’erreurs. Ce qui est Intéressant, c’est qu’à cette occasion, nul ne s’était rappelé que la résolution 1973 n’autorisait pas les opérations au sol. Pendant ce temps, les côtes libyennes étaient déjà envahies par les forces terrestres spéciales de l’OTAN, du Qatar et de l’Arabie saoudite. Le rôle principal, toutefois, ce sont les forces spéciales des États-Unis et de la Grande-Bretagne qui l’ont joué. Les détachements de la 22ème Division de la Légion étrangère ont été déployés lors de la dernière opération pour la conquête de Tripoli, le 21 Août.
    Il convient de souligner que, tout comme la guerre contre l’Irak, la guerre contre la Libye est exclusivement une affaire américaine et la participation des alliés sert seulement pour légaliser le meurtre.

    La Libye est devenu (tout comme avant la Corée , le Viet Nam, etc.) un polygone d’essai des États-Unis, où est mise à l’épreuve l’efficacité de la théorie de la guerre au moyen d’Internet, considérée comme guerre de nouvelle génération. Chaque pièce de technique militaire a reçu le code, sous lequel elle a été intégrée dans les ordinateurs du Pentagone. Tout objectif militaire et civil important sur le territoire libyen a reçu son code. Des missiles intelligents autoguidés ont pu être alors lancés sur des cibles détectées par satellite longtemps bien avant la guerre. Les satellites militaires espions ont suivi continuellement pendant toute la durée de l’intervention et continuent de suivre jusqu’à maintenant tout mouvement non seulement de toute technologie militaire mais de tout équipement tout court et transmettent des informations en temps réel à n’importe quel moment du jour ou de la nuit. N’oubliez pas que la capacité de résolution des télémètres de satellite est de quelques pouces.

    Pour provoquer l’hostilité massive de l’opinion publique mondiale contre « le dictateur et son régime sanglant » les forces armées américaines ont entrepris une provocation en bombardant et en tirant des missiles sur les villes où les « rebelles » avaient pris le dessus. Le droit formel d’occuper l’espace aérien libyen leur a été donné par la résolution 1973 et personne ne pourra jamais vérifier ni ne vérifiera d’où est venu le groupe de missiles ou alors qui a lancé les lourdes bombes aériennes. Les médias ont immédiatement répandu des « informations crédibles » selon lesquelles les forces de Kadhafi ont bombardé et mitraillé des villes sans défense et leurs habitants avec des lance-roquettes « GRAD ». Les unités spéciales des forces terrestres américaines contrôlaient les résultats des raids nocturnes et précisaient les coordonnées des objectifs
    Et une fois encore, imaginez la position de Kadhafi. Les forces fidèles n’ont pas progressé d’un iota de leur place et les positions des ennemis qui partent en flammes. Dans le monde est propagée l’information : les forces fidèles au régime opposent aux « rebelles » une résistance toujours plus grande.

    .Il est nécessaire de les aider sinon la démocratie ne pourra pas gagner. Et exactement en conformité avec le scénario préparé, la force aérienne des États » civilisés » entame les attaques à la bombe et aux missiles contre les objectifs militaires de l’armée libyenne. Les militaires américains lancent 112 missiles Tomahawk et continuent ensuite par la destruction totale de toute la technologie de combat blindée et de tous les systèmes de défense anti -aérienne. Le tank est détruit presque immédiatement après, qu’il quitte son abri. Réservoirs, transporteurs, lance-missiles, canons, camions et tout le reste a été détruit par des missiles et des bombes guidées par laser provenant on ne sait d’où. Tandis que dans le ciel nul avion n’était visible. La plupart des membres de l’armée lybienne était tout simplement démoralisée et terrifiée.. Pratiquement presque toute la technique de combat lourde a été détruite sans avoir tiré un seul coup de feu.
    Beaucoup de désinformation a été diffusée sur les bombardements des villes et villages avec les lance-roquettes lourds « GRAD ».
    Comme nous l’avons déjà mentionné, l’ensemble du territoire libyien a été photographié en détail par les satellites et les aéronefs, qui transmettaient les coordonnées des objectifs aux avions de combat.
    Comment est fabriquée la désinformation sur CNN : par exemple, des batteries gouvernementales de lance-roquettes « GRAD » occupent une position à Misrata (c’est, bien entendu, des rebelles e avec des lance-roquettes volés et servis par les spécialistes américains et alliés).Sur la ville tombe des tirs de riposte. Les satellites détectent la trajectoire des batteries et les détruisent immédiatement avec des missiles lancés avec précision par des avions. Le lendemain matin, l’animateur de CNN fait un reportage au milieu des ruines, là où la veille se dressaient des habitations , détruites à présent par Kaddafi. En Libye, il y a plusieurs lieux habités où les habitants ont refusé de se rendre et de rejoindre les « rebelles ». Jusqu’à maintenant s’y déroulent de durs combats à l’aide d’armes légères, de mitraillettes, de mitrailleuses et de lance grenades. L’équipement lourd, y compris les systèmes de défense anti aérienne a été quasi totalement détruit.
    L’armée américaine, a réussi à « distance » à briser complètement les forces armées de tout un État, sans confrontation directe avec l’adversaire. En utilisant seulement un petit groupe de forces spéciales, ils ont pu résoudre un problème, qui avait exigé en Irak le déploiement de masse de forces vives et de technologies de guerre.

    Pourquoi l’opération a duré si longtemps ? La plupart des actions contrôlées à distance était effectuée pour la première fois et devait être corrigée dans le cours même des opérations militaires. Et tout le reste, ce que la télé nous montrait les foules courant et hurlant, les « rebelles » montés sur les jeeps armés de mitrailleuses ou de mortiers c’étaient des scènes de masses avec des figurants qui ne comprenaient pas dans quel film ils jouaient..
    En Libye, des combats se déroulent toujours, le pays a sombré dans un chaos dirigé du banditisme interne et déjà a été lancé autour de ce pays le grand jeu politique. Le vol durera aussi longtemps qu’il y aura quelque chose à voler. Les richesses libyennes, cependant, sont trop vastes et proches de l’Europe pour que le pays soit laissé à l’administration des « rebelles », parmi lesquels dominent les combattants d’ Al Qaeda. Quelle forme de dictature et d’occupation les Etats « civilisés » vont –ils imposer aux Lybiens ?

    La situation en Libye
    Selon les informations sur les pages http://za-kaddafi.ru/and argumenti. ru, le 11. 9.2011 seront retirés de Lybie

    l’ensemble du contingent militaire officiel (le 22ème Régiment SAS-Special Air Service de sa Majesté Elizabeth II,la 2ème Division de la Légion étrangère et les forces du Qatar et de l’ Arabie saoudite), qui ont conquis soi-disant Tripoli et vont maintenant remettre le pouvoir au terroriste Hakim Abdu Belhadj. Lors de la conquête de Tripoli toutes les unités ont subi des pertes relativement élevées- le 22ème régiment des SAS environ 127 tués-. Les informations ont été transmises par un prétendu Assistant de M. Kaddafi, , l’ ancien Lieutenant Colonel de l’armée russe Ilya Kornějev. Les troupes de l’OTAN ont été déployées dans une opération au sol en violation directe de la résolution 1973 du conseil de sécurité de l’ONU.
    Le départ des forces étrangères spéciales est compensé par l’afflux de terroristes-membres des talibans d’Afghanistan et du Pakistan. À l’heure actuelle, leur nombre dépasse 3000. Les terroristes sont armés à Benghazi et ensuite sont transférés à Tripoli, où ils sont placés sous les ordres de l’actuel commandant militaire de la ville, Belhadj, qui coordonne les activités terroristes d’Al Qaida (avec le consentement des Etats-Unis et de l’OTAN) sur tout le territoire de la Libye. Les terroristes d’Al Qaida prennent progressivement en charge la lutte avec le régime de Kadhafi.

    Dans Benghazi elle-même se déroule un conflit armé aigu entre les « rebelles » d’origine et le réseau terroriste Al Qaeda. Durant ces derniers jours Al Kájda a tué plusieurs dizaines de « rebelles » et 27 militaires des troupes de la coalition, dont 4 agents de la CIA.
    Kornějev a ajouté que selon ses informations, Berlusconi a refusé d’envoyer en Lybiie des instructeurs du 9ème Régiment de parachutistes « Colonello Moschin ».
    Depuis le 21 août on ne peut justifier l’intervention en Lybie par des résolutions valables de l’ONU. . La ville de Syrte, 100 000 habitants et la ville de Beni Walide ont été réduites à néant par l’aviation alliée de la même façon que Dresdes le fut par l’aviation nazie. Les « Alliés de l’OTAN » ont tué plusieurs centaines de personnes. Il y a des milliers de blessés. Dans la rivière artificielle, construite par le régime de Kadhafi le niveau de l’eau baisse. Par cet acte terroriste l’OTAN vise à forcer les défenseurs de la ville à capituler . Les combats se déroulent dans d’autres endroits. Dans la ville de Sebha deux hélicoptères de l’OTAN ont été abattus.

    Les médias occidentaux ont bruyamment diffusé des informations, selon lesquelles les défenseurs de la ville de Beni Walide avaient décidé de capituler’ ont été démenties par les défenseurs eux-mêmes , qui ont liquidé les positions des « rebelles » à coup de lance-roquettes, à 20 km de la ville.
    Après la dernière sortie de Muammar El Gueddafi a commencé l’attaque menée par le fils de El Gueddafi Hamis contre les terroristes à Tripoli. Ils ont réussi à liquider l’hôtel Al Fatah, où ont été tuées paussi lusieurs dizaines de fonctionnaires du nouveau gouvernement, qui ont déménagé de Benghazi.
    Les forces gouvernementales ont également attaqué la base Mitiga. Ils ont liquidé 10 mercenaires de la SAS et un hélicoptère.
    La colonne des combattants venant du Tchad, qui a tenté de se déplacer pour aider Kaddáfí, a été détruite par l’aviation de l’OTAN.
    Pour l’instant dans le pays se déroule à fond une guerre de partisans contre les troupes d’intervention de l’OTAN, les Européens, les Arabes, les Pakistanais et les Afghans. Cependant, la supériorité militaire de l’OTAN est immense.
    Je suppose qu’en déployant les forces terroristes de Al Qaida, qui se battent et contre Kaddáfí et contre les « rebelles » les alliés poursuivent un seul but : obliger le Conseil National de transition, qui a été reconnu comme légitime, d’inviter officiellement l’OTAN à l’ intervention-occupation. Alors adieu tout prétexte de combats pour la liberté des citoyens libyens et à la résolution du Conseil de sécurité.

    Sergei Ptičkin, electroleader-presse-ru:

    http://lavoixdelalibye.com/?p=875/

    Source : Institut Tunisien de Relations Internationales, 14/09/2011

  • Benhaddou : « Les familles au pouvoir au Maroc ont toujours veillé à garder leurs privilèges »

    Selon l’universitaire Ali Benhaddou, les élites marocaines ont toujours refusé le changement, veillant à maintenir leurs privilèges et leurs acquis, tout en rstant fortement attachée à la monarchie. Ausi, quand celle-ci décide de procéder à des changements, ces élites s’inclinent et essayent de s’y adapter. 
     
    Les élites qui gouvernaient sous le règne de Hassan II sont globalement les mêmes qui demeurent au pouvoir, bien que le Mohammed VI ait promu ses camarades de promotion qui viennent d’horizons divers. 
     
    Pour le reste, rien n’a véritablement changé, tant sur le plan du privé qu’à la tête des entreprises publiques, comme Adil Douiri (fils de Mhamed, ancien ministre de Hassan II), Mostafa Terrab (petit-fils de Moulay Mustafa Belarbi Alaoui) ou encore Driss Benhima (fils de l’ancien premier ministre de Hassan II).
    Panoramaroc, 12 septembre 2011
  • Karim Wade va être en pétard!

    Une dépêche de wikileak exploitée par le journal Le Quotidien révèle qu’il y a deux ans, un fonctionnaire de la police marocaine trop zélé a arrêté Karim Wade à l’aéroport de Casablanca en possession de haschich. Le ministre d’Etat et fils du président de la République du Sénégal a ainsi été détenu pendant quelques heures avant d’être libéré sur instruction du roi du Maroc, Mouhamed VI. L’officier qui l’avait arrêté avait finalement été muté dans le Sahara marocain. Les autorités marocaines estimaient que «l’arrestation du jeune Wade pouvait mettre en danger les relations entre le Sénégal et le Maroc».


    L’ambassade des Etats-Unis au Maroc avait fait une dépêche diplomatique pour rendre compte de cet «incident». «Il a été rapporté à la mi-août qu’un officier supérieur de la police de l’aéroport de Casablanca a été brutalement affecté à un poste à Laayoune (dans le sud du Maroc), au Sahara occidental. Les motifs invoqués étaient divers : un journal déclarait que c’était parce qu’il avait arrêté un proche d’un dirigeant africain qui transportait de la drogue. Des informations de police ont confirmé, ont indiqué que le proche en question était Karim Wade, le fils du président sénégalais, Abdoulaye Wade », écrivait-on dans la dépêche reproduite par wikileaks.

    Voici le lien vers le câble diplomatique publié par Wikileaks: http://wikileaks.org/cable/2009/09/09RABAT752.html

    Seneweb.com
    SENEGAL RAINBOW, 13 septembre 2011
  • Rapprochement stratégique entre Alger et Bamako

    Terrorisme, Sahara occidental, CNT libyen et Sahel : Rapprochement stratégique entre Alger et Bamako

    «Les relations algéro-maliennes sont à leur sommet», dira d’emblée le ministre algérien des Affaires étrangères, Mourad Medelci, lors d’un point de presse animé avant-hier à la résidence El Mithak à Alger, en présence de son homologue malien, Soumeylou Boubèye Maiga .

    En divergence depuis plus de quatre ans, Alger et Bamako ont fini par se rapprocher stratégiquement, pour partager la même position vis-à-vis des questions «chaudes» qui secouent la région du Sahel, entre autres, la crise en Libye et ses répercussions contagieuses dans la région, notamment la circulation en masse des armes, et sa probabilité de tomber entre les mains des groupes armés affiliés à Al Qaïda au Maghreb.

    L’apparition de ces nouvelles menaces a poussé les deux pays de se réunir autour d’une même table, à Alger, pour tenter de diminuer les dégâts qui peuvent en découler à partir de la situation en Libye. «Les relations algéro-maliennes sont à leur sommet», dira d’emblée, le ministre algérien des Affaires étrangères, Mourad Medelci, lors d’un point de presse, animé avant-hier, à la résidence El Mithak, à Alger, en présence de son homologue malien, Soumeylou Boubèye Maiga. En effet, au terme des travaux de la 11e session de la commission mixte algéro-ma-lienne de coopération bilatérale, tenue durant ces deux derniers jours, à Alger, les deux pays, l’Algérie et le Mali, ont partagé les mêmes idées sur les questions sensibles de la région. La lutte contre le terrorisme au Sahel, la position des deux pays sur le dossier du Sahara occidental, la crise en Libye et les armes qui sont en circulation dans la région, la reconnaissance du CNT, la coopération entre les deux pays dans divers domaines, sont autant de thèmes qui ont été abordé. De son côté, le ministre malien des affaires étrangères, M. Maiga, a souligné, lors de la conférence de presse, que les relations algéro-maliennes, ont connu un développement très positif. Il dira dans ce sens: «Je voudrais ajouter une chose à ce que mon ami, Medelci, avait déjà rapporté, que la réunion d’aujourd’hui a été marquée par une grande cohésion entre le Mali et l’Algérie, avec la volonté des deux pays de donner un nouveau souffle à nos relations». Le ministre malien ajoute: «Nous avons abordé plusieurs sujets sensibles, tels que la sécurité dans la région, notamment au Sahel, devant la recrudescence de la cadence des actes terroristes. Nous avons également évoqué la crise libyenne, et sur ce sujet là, la position de Bamako est à tout fait égale à celle d’Alger ; cela dit, le CNT doit avant tout constituer un gouvernement, capable de faire face aux défis et de prendre ses responsabilités et c’est ainsi que le Mali annoncera officiellement sa reconnaissance du CNT en tant que représentant légitime du peuple libyen».

    Sahara occidental, convergence totale entre le mali et l’Algérie

    Le conflit saharien qui date depuis plus de 35 ans, entre le Polisario et le Maroc a fait l’objet d’une longue discussion, lors de la 11e session algéro-malienne. Lors de ces discussions, Alger et Bamako, avaient partagé la même position. Les deux pays ont soutenu le déroulement d’un référendum, suivant la résolution des Nations unies, qui permettra aux Sahraouis de choisir librement leur indépendance. «Il y a une convergence totale entre les deux pays», avait affirmé Mourad Medelci. Le ministre algérien a indiqué, dans ce sens, que la prochaine visite du président malien, à Alger, sera une occasion pour les deux pays pour rappeler leurs positions pour une solution juste et rapide au conflit sahraoui.

    «Les terroristes au Sahel se comptent sur le bout des doigts»

    Concernant la lutte contre les groupes terroristes qui sont en activité dans la région du Sahel, Mourad Medelci, avait indiqué que ceux-ci se comptent sur le bout des doigts. «Il s’agit de dizaines de terroristes qui activent dans le Sahel, et si je dis quelques centaines, c’est qu’ils se comptent sur le bout des doigts», a déclaré le ministre algérien. En effet, ce nombre donné par le ministre algérien laisse à désirer, d’autant que son homologue malien avait jugé la présence d’Al Qaïda au Maghreb comme étant un véritable défi sécuritaire dans la région. Le ministre malien, Maiga, est allé loin en affirmant que la menace terroriste est aujourd’hui plus grande qu’hier, au moment où des arsenaux de guerre circulent désormais librement dans la région, à cause de la crise en Libye.

    «Nous sommes entrés en contact direct avec le CNT depuis 15 jours»

    Autre sujet d’actualité qui fait parler la poudre ces derniers temps, c’est bien entendu la reconnaissance du Conseil national transitoire libyen par les pays voisins, tels que l’Algérie et le Mali qui, jusqu’ici, n’ont pas annoncé, officiellement, leur reconnaissance. Sur ce sujet, Mourad Medelci, avait recardé, avant-hier, la position de la diplomatie algérienne vis-à-vis du CNT. Le ministre algérien dira qu’«il y a quinze jours, nous sommes entrés en contact direct avec les dirigeants du CNT». Et sur la probabilité d’une reconnaissance officielle de ce dernier, Mourad Medelci, dira dans ce sens, que la réponse a été déjà donnée par sa personne, et par le ministre algérien des Affaires africaines et maghrébines, Messahel, qui conditionne la reconnaissance du CNT si ce dernier parvient à construire un gouvernement capable de relever l’ensemble des défis qui l’attende. Un avis partagé par le ministre malien, M. Maiga ; ce dernier dira que son pays est en mesure de reconnaître le CNT si un gouvernement se construit. Donc, l’Algérie et le Mali partagent également la même position sur le CNT.

    Le Président malien dans quelques jours à Alger

    Avant la fin de la conférence de presse, le ministre algérien avait déclaré que le Président malien, Amadou Toumani Touré (ATT) effectuera une visite officielle dans les prochains jours, à Alger, et ce, après avoir été invité par son homologue algérien, le président de la République, Abdelaziz Bouteflika. Cette visite de haut niveau sera d’une importance capitale pour les deux pays, au moment où elle coïncide avec la situation en Libye, et la recrudescence du phénomène du terrorisme, mais surtout face aux nouveaux embarras engendrés suite à la circulation des armes massives dans la région.

    Par Sofiane Abi


    Le Jour d’Algérie, 12 septembre 2011
  • Sahel: Les nouvelles priorités sécuritaires

    par Ghania Oukazi

    La délégation américaine qui a séjourné à Alger pour assister à la conférence sur la sécurité et le terrorisme a été la seule à mener le plus grand nombre de réunions marathons avec les responsables algériens jusqu’au plus haut niveau de l’Etat.

    « Nous avons été très pris par une série de réunions que nous avons eues avec les hauts responsables algériens», avait lâché en substance l’ambassadeur des Etats-Unis en poste à Alger au début de la conférence de presse qu’il avait animée jeudi dernier, conjointement avec le commandant en chef de l’Africom et la vice secrétaire adjointe au département d’Etat et vice coordonnatrice du coordonnateur du bureau de la lutte antiterroriste. La délégation américaine a été reçue par le président de la république, le chef d’Etat-major, le ministre délégué à la Défense nationale, les ministres des Affaires étrangères et celui délégué aux Affaires maghrébines et africaines. Ce dernier a reçu la vice secrétaire toute seule, le commandant en chef de l’Africom tout seul et une troisième fois les deux en même temps. L’information de l’ambassadeur a donc son poids quand on sait qu’Alger a été l’hôte de plus d’une centaine d’invités de marque mais qu’elle a été plutôt tenue de faire plusieurs apartés avec ceux américains. Il est clair – et cela a été affirmé par les autorités algériennes – que la conférence d’Alger avait comme toile de fond le conflit libyen et ses répercussions sur la sécurité dans la région, notamment dans les pays du Sahel. De par sa position que les uns jugent « ambiguë » et d’autres «compromise avec le régime Kadhafi », l’Algérie s’est retrouvée dès le déclenchement de l’insurrection libyenne en proie à un déluge d’accusations en général totalement infondées. Si les Alliés, membres de l’OTAN, à leur tête la France, ont exercé de fortes pressions sur le Conseil de sécurité onusien jusqu’à le faire plier pour adopter la résolution 1973 autorisant le déclenchement d’une guerre contre un Etat souverain, beaucoup de responsables et intellectuels arabes, notamment algériens, ne se sont pas gênés pour les soutenir. Pourtant l’histoire a toujours retenu qu’à chaque fois que l’Occident intervient dans une région pour lui venir en aide et ce quelle qu’en soit la raison, la contrepartie qu’il exige dépasse le prix, le poids et la nature de son intervention. Il peut même, à cet effet, sacrifier la raison pour laquelle il a accepté de fournir soi-disant son aide. C’est le cas en Afghanistan et en Irak où la guerre menée par l’OTAN pour le premier et par les Américains pour le second comptabilise les dégâts collatéraux à coups de chiffres macabres de vies humaines sans que les commandements s’en soucient. La Libye ne sort pas de ce registre et enregistre elle aussi des pertes de vies humaines au nom de la défense de son peuple que les Alliés ont décrétée conformément à leurs intérêts dans la région. «Tous les pays étrangers ont des intérêts à préserver dans la région, nous le savons mais nous voulons nous inscrire dans une logique de partenariat et non dans celle de l’ingérence », avait déclaré le ministre délégué des Affaires maghrébines et africaines jeudi à l’issue de la fin de la conférence qui s’est tenue au palais des Nations de Club des Pins d’Alger.

    L’Algérie «replacée» au centre des enjeux de la région.

    En organisant sa conférence et en réussissant à faire venir chez elle les plus chevronnés des pays en matière de commandement du monde, l’Algérie a réussi un véritable coup de poker. Ses responsables ont dû jouer le tout pour le tout pour rassembler toute cette expertise politique, diplomatique, sécuritaire et militaire mondiale en un seul lieu et un seul temps et débattre d’une problématique qu’elle se posait à elle seule en premier, à savoir la sécurité et le développement. Non seulement elle a réussi à la faire admettre comme « binôme indissociable » pour l’instauration de la paix dans la région du Sahel, mais elle a démontré que ce binôme risque d’être totalement bouleversé si les conséquences du conflit libyen ne sont pas maîtrisées. Toutes ses appréhensions à ce sujet ont été mises sur la table.

    La France a beau faire du pied à ses alliés pour qu’ils les diluent dans sa thèse qui dit que l’insécurité et la prolifération des armes n’ont rien à voir avec le conflit libyen mais selon les conclusions de la conférence d’Alger, elle n’a pas fait l’unanimité.

    Contrairement aux Français, les responsables algériens avaient tablé sur l’adoption d’une stratégie dont les fondements sont pratiquement liés à la situation en Libye. Ils ont pu convaincre leurs invités représentant les puissants de ce monde, en premier les Américains, de leur fondement et la possibilité de leur vérification sur le terrain. La conférence est sortie avec une conclusion clef, à savoir que le Conseil national de transition libyen est responsable des armes en circulation. Conclusion qui n’a pas été du goût de l’Elysée qui lui n’a jamais voulu exposer le problème de cette manière. La France ne fera jamais cas des armes qui sont larguées par les forces de l’OTAN en Libye et que les parties en conflit « ramassent » et utilisent en toute impunité. Parrainé par les Etats-Unis, la décision de responsabiliser le CNT sur les armes en circulation a quelque peu remis de l’ordre dans l’échiquier des priorités sécuritaires de la région et surtout de l’Algérie. Mieux encore, l’Algérie a été décrétée « leader » de la région dans la lutte antiterroriste. Avant l’ouverture de la conférence, Abdelkader Messahel avait déclaré à des journalistes que le rendez-vous d’Alger vise «à recentrer les enjeux dans la région». Alger a parfaitement réussi à recentrer le débat sur la sécurité et la lutte antiterroriste sur ses préoccupations en premier. Elle l’a fait sans s’appuyer sur la France dont le rapprochement avec le Maroc sur la question sahraouie (le conflit du Sahara Occidental, ndlr) a pris des dimensions dangereuses depuis le déclenchement de la guerre de Sarkozy contre Kadhafi.

    Règlements militaires frustrants et visées Néocoloniales

    Il est évident que les responsables algériens seront appelés à modérer la rigidité de leur position, notamment contre le Maroc. Shari Villarosa en a donné un avant-goût lors de son intervention dans la plénière de la conférence. Elle a demandé à ce que la lutte antiterroriste soit menée par les pays « qui ont de l’expérience » et citera nommément l’Algérie, le Maroc et la Tunisie. Mais ceci sera inscrit dans le cadre des compromis que l’Algérie établira pour tracer sa position géostratégique dans la région et particulièrement le Maghreb. Les réunions marathons qu’Algériens et Américains ont eues ensemble durant les deux jours de la conférence (mercredi et jeudi derniers) ont remis de l’ordre dans la feuille de route que les Etats-Unis distribuent aux pays de la région. L’Algérie semble sortir du lot des pays qui ont été programmés par les laboratoires étrangers pour passer par une énorme Intifadha pour déloger les pouvoirs en place au prix de préservation d’intérêts colossaux. Le rôle de leadership qui lui a été confié par la communauté internationale la place au centre des enjeux du Sahel. Les Etats-Unis pensent même à revoir certaines de leurs attitudes à son égard. Le commandant en chef de l’Africom a lâché mercredi dernier, en plein milieu de son intervention aux travaux de la conférence, que «nous savons que nos règlements militaires sont frustrants mais nous vous demanderons d’être patients avec nous ». Le général Carter Ham avait certainement en tête les restrictions que son pays a imposées à certains pays, entre autres l’Algérie, pour la conclusion de contrats d’armement américain. Les Etats-Unis ont élaboré à cet effet un programme appelé « Lanterne bleue » obligeant les pays acheteurs à préciser certains éléments qui se cofonderaient parfois avec la souveraineté nationale. Le procédé, faut-il le dire, n’est pas nouveau. Robert Ford, alors ambassadeur américain en poste à Alger au milieu des années 2000, nous avait avoué que « notre pays ne vend pas les armes comme ça, il doit s’enquérir de certaines questions ». parce qu’exemple que le pouvoir en place ne les retourne pas sur ses populations».

    Il est aujourd’hui affirmé par un grand nombre d’observateurs que l’Algérie craint beaucoup plus les visées néocoloniales de la France dans la région plutôt que de se plier à des règlements militaires américains qui sont décriés par le monde entier. Elle se devra dès maintenant d’affiner ses stratégies pour encore les parfaire dans la prochaine conférence qui se déroulera dans six mois, probablement à Nouakchott, la capitale mauritanienne et sur le même canevas que celle d’Alger et que les puissants de ce monde ont accepté de reconduire.

    Ce rendez-vous dans une des capitales des pays du Sahel est un gage pour sa crédibilité en tant que leader de la sécurité dans la région. L’idéal est que le pouvoir en place le renforce par la réalisation d’un véritable changement politique au profit de l’instauration effectif et réelle d’un Etat de droit et de démocratie. Ce qui doit être le plus grand défi qu’il se doit de relever.
    Le Quotidien d’Oran, 11/09/2011

  • L’arme de destruction massive du roi

    Les dirigeants du Front Polisario ont fini à leur tour par dire leurs craintes face à la drogue produite en toute « démocratie » par les agriculteurs attitrés du royaume de Mohamed VI. Au Maroc, la drogue, ce n’est un secret pour personne, c’est plus populaire que la « chemma (tabac à chiquer) » en Algérie. Chez le roi, on cultive le haschich comme on cultive chez nous, à Mascara, la patate. Sauf que, contrairement à nous, les Marocains exportent leur produit, un sans papiers, partout dans le monde. Les operateurs locaux arrivent à le placer même chez nous malgré une frontière fermée, avantage qu’ils n’ont pas ailleurs. 
    Il n y a pas d’office chérifien de la drogue comme pour le phosphate, mais les gains sont là, aussi profitables directement ou indirectement à tous, roi et sujets. Et cela ne concours pas à rasséréner les Sahraouis de la RASD (Sahara Occidental envahie par le Maroc en 1975, ndds) ni, d’ailleurs, les Algériens de la RADP qui, chaque année, se tiennent le ventre lors de la récolte du cannabis, comme c’est le cas actuellement. Le Maroc ne constitue pas une menace régionale en raison de sa seule politique expansionniste mais aussi parce qu’il compte parmi les plus grands producteurs et exportateurs de drogue dans le monde, affirme le Polisario dans un communiqué rendu public à l’issu de la réunion du bureau de son secrétariat national vendredi dernier. 

    Le texte regrette la prolifération des bandes de narcotrafiquants dans la région et s’engage à prendre les mesures nécessaires pour contrer avec la rigueur voulue ce « grave phenomène ». Ainsi, et c’est significatif, le Polisario évoque pour la première fois le négoce marocain de la drogue et ses dangereuses conséquences sur nos sociétés alors que plus à l’Est dans la région on s’attelle à démocratiser le trafic d’armes après y avoir favorisé le commerce des drogues douces et dures et encouragé le job du… kidnapping. Des activités qui ont désormais cours au Sahel mais qu’on retrouve sur la rive subméditerranéenne, où « nage » le cannabis marocain. C’est-à-dire face aux néo-bienfaiteurs qui qualifient les coups d’Etat de « soulèvement populaire », comme le relevait implicitement Silvio Berlusconi avec ce qui semble être un point de remord lorsqu’il démystifiait l’agression contre la Libye. 
    M. Z. mohamed_zaaf@yahoo.fr
  • Nouvelles révélations d’un ancien espion marocain

    Moussadek Mimoune, agent de renseignement marocain: « Des terroristes marocains étaient derrière les attentats de Marrakech, l’Algérie en est innocente »

    Paris (France) Anouar Malek/ Version française Madjid. D

    Moussadek Mimoune est un ancien diplomate marocain. Il avait travaillé en tant qu’agent de renseignement en Europe pour son pays (Maroc). Son code secret était MD17347. Il a observé le silence durant 15 ans et a gardé secret ses nombreuses missions qu’il avait accomplies. En dépit de la détérioration de ses conditions de vie à cause d’un complot monté contre lui par des généraux proches du Palais royal, cet ancien agent, actuellement âgé de 64 ans, n’a pas rejoint les rangs de l’opposition. Il vit actuellement dans une petite chambre d’hôtel dans la banlieue parisienne avec sa petite famille composée de sa femme et ses trois filles.

    Moussadek Mimoune était en relation directe avec l’opposant marocain Hicham El Mandari dans le cadre d’une mission d’infiltration officielle. Sa version de l’assassinat d’El Mandari en Espagne en 2004 n’est pas encore entendue par la justice. Moussadek Mimoune a décidé de sortir de son silence qui lui a coûté cher en accordant un entretien exclusif à Echorouk. Ce témoin des « jeux » troubles du Makhzen publiera dans le futur un livre dans lequel il dévoilera plusieurs vérités sur de nombreuses affaires.

    Echorouk : pouvez-vous nous parler de quelques missions que vous avez accomplies à l’étranger dans le cadre de votre travail en tant qu’agent de renseignement marocain ?

    Moussadek Mimoune : j’ai accompli beaucoup de missions. A titre d’exemple j’ai pu infiltrer le Front Polisario en 1981. A cette époque là je travaillais à Rome (Italie). Le Polisario menait des actions en collaboration avec le parti communiste italien qui lui avait organisé une rencontre à l’hôtel Léonard de Vinci dans la capitale italienne. Nous avons reçu un ordre de la part du général Ahmed Dilmi d’infiltrer la rencontre. Ainsi, il m’a demandé de me faire passer pour un opposant marocain pour me rapprocher des leaders du Polisario et pour rencontrer le président sahraoui Mohamed Abdelaziz. Le but de cette opération était de savoir les intentions du Polisario envers le Maroc.

    Echorouk : avez-vous mené d’autres actions importantes à l’étranger ?

    Moussadek Mimoune : j’ai mené des actions personnelles en 1989. J’ai interrogé des Marocains, des Algériens et des Egyptiens arrêtés par la police française. J’ai découvert qu’il y avait des personnes qui avaient des liens avec certaines mosquées en France. Ces personnes là menaient des actions politiques contre le Maroc. Ils étaient des extrémistes qui suivaient les prêches de l’imam et prédicateur Abdelhamid Kechk. Un de mes amis a transmis mes informations à la Direction de surveillance du territoire (DST). Quelques jours plus tard le directeur de la DST, Abdelaziz Alabouche, m’a contacté et m’a remercié pour les informations que je lui ai transmises.

    Echorouk : quelles étaient les informations que vous aviez remises à la DST ?

    Moussadek Mimoune : beaucoup d’informations, notamment sur des Marocains qui planifiaient d’introduire des armes au Maroc. Et des informations sur cinq Marocains qui planifiaient des attentats terroristes au Maroc. J’ai transmis en mois de février 1993 à Abdelaziz Alabouche les noms de ces personnes et d’autres informations sur eux.

    Echorouk : ce que vous venez de dire s’est passé avant les attentats qui ont visé l’hôtel Asni à Marrakech le 24 août 1994 ?

    Moussadek Mimoune : oui avant ces attentats. Les Marocains contre lesquels j’ai mis en garde la DST résidaient dans le quartier des 4000 à Aubervilliers dans la banlieue parisienne. C’est justement dans ce quartier que résidaient les personnes impliquées dans les attentats de Marrakech.

    Echorouk : pourquoi certaines parties au Maroc ont accusé l’Algérie ?

    Moussadek Mimoune : je trouve cela curieux. Je trouve encore plus mystérieux le témoignage d’une personne qui s’était présentée comme un agent algérien. Ce dernier prétendait avoir supervisé les attentas contre l’hôtel Asni. Vu mon expérience dans le domaine des renseignements et de l’infiltration, et partant des informations que je détenais et que j’avais rédigé moi-même, je peux vous assurer que les accusations contre l’Algérie étaient infondées. L’Algérie n’avait rien à voir dans les attentats de Marrakech. Ces dernières avaient été planifiées dans la banlieue parisienne. Les services de renseignements français ont mené des investigations à Paris et ils ont tous les détails sur ces attentats. Les investigations menées par les services de sécurité français ont démontré que l’Algérie n’avait rien avoir avec ces attentats et que des islamistes marocains les ont planifiés à partir de Paris.

    Moussadek Mimoune, l’agent de renseignement marocain qui a infiltré Hicham Mendari

    Hicham Mendari est entré au Palais royal intelligemment. Quoiqu’il n’avait pas une large culture, mais il était très intelligent. Il est le fils de Chahrazed Fechtali qui était mariée à un employé très riche qui a eu des antécédents judiciaires au Maroc. Quand je l’ai approché à Paris, Hicham Mendari a nié que sa mère soit Chahrazed Fechtali et a prétendu que sa mère est Farida Cherkaoui qui était au Palais royal et était très proche du roi Hassen II. C’est elle qui l’a fait entrer dans ce palais.

    Echorouk : comment avez-vous approché Hicham Mendari ?

    Moussadek Mimoune : je résidais à Dijon (France). Un jour j’ai reçu un ordre de la Direction de surveillance du territoire (DST). On m’a chargé d’infiltrer Hicham Mendari et son milieu vu qu’il dérangeait le Palais royal. J’ai accepté cette mission.

    Echorouk : comment s’était passé les premiers contacts avec Hicham Mendari ?

    Moussadek Mimoune : à l’époque je n’avais aucune idée sur ses déplacements à Paris. Je considérais ces activités comme des actes criminels et de sabotage contre le Maroc. En mois de mars 2003 nous avons beaucoup réfléchi moi et ma femme et vu la sensibilité de l’affaire et j’ai décidé d’aller à Paris. Avant de m’y rendre j’ai appelé une personne au Maroc qui était en contact avec Hicham Mendari. Et il m’a fourni un de ses numéros de téléphone portable. Avant de me rendre à Paris je l’ai appelé. Il a été très prudent et avait des doutes sur moi, mais quand je lui ai parlé de la personne qui m’a donné son numéro et après lui avoir dit que j’ai connu sa mère Chahrazed il m’a répondu que ce n’est pas sa mère et qu’elle l’a seulement élevé quand il était enfant. Je lui ai dit que j’avais des problèmes au Maroc et que je ne pouvais pas lui en parler au téléphone il m’a fixé un rendez-vous au début du mois de mars.

    Echorouk : comment s’était déroulé votre mission de rapprochement de Mendari ?

    Moussadek Mimoune : j’ai regagné Dijon après la première rencontre que j’ai eue avec lui à Paris. Et j’ai contacté Ahmed Harari qui était à cette époque-là l’adjoint du général el-Anikri. Il était très content de mon appel. Par la suite, j’ai eu beaucoup de contacts avec Hicham Mendari dans le cadre de ma mission. Il était toujours contre le Palais royal et contre le roi. A cette époque-là, 2003, il se préparait à créer une association politique en Espagne dans le but de renverser le régime royal au Maroc. Au fil des jours j’ai pu gagner la confiance de son attaché de presse Oumoussa Mohamed et je l’ai convaincu de travailler avec moi et de me fournir des informations sur Hicham Mendari. Je lui ai donné mon numéro de téléphone pour que nous restions en contact et pour cordonner nos actions.

    Echorouk : que s’était-t-il passé par la suite ?

    Moussadek Mimoune : j’ai contacté la DST et je l’ai informé d’avoir engagé l’attaché de presse de Hicham Mendari. Oumoussa Mohamed m’a informé que lors de leurs voyages en Belgique et à Londres, son « patron » a voulu engager certaines personnes, dont des militaires qui ont fui le Maroc. Il m’a informé également que Mendari avait contacté un commerçant belge spécialisé dans la vente d’armes dans le but d’organiser un mouvement d’émancipation armée au Maroc notamment dans les régions nord.

    L’ancien agent des renseignements marocain Moussadek Mimoune: « Kebir voulait prêter allégeance au roi et reconnaître la marocanité du Sahara »

    Vous avez dans un message au service de renseignements évoqué les anciens dirigeants du FIS Rabah Kebir et Moussa Kraouche.

    J’ai été destinataire de renseignements très sensibles de la part d’un enseignant marocain de Chari’a qui entretenait des relations avec des Algériens dont Moussa Kraouche qui était marié à une marocaine de Oujda. Je suivais dans le cadre de ma mission Moussa Kraouche et son ami Djaâfar Houari qui ont créé l’Association de la fraternité algéro-française (FAF) dans la banlieue parisienne. Au même temps, Djaâfar Houari était cofondateur d’une association « Ahl el Beït » dirigée par un français converti à l’Islam et qui s’est fait appelé Ibrahim Hocine. Djaâfar Houari était le lien entre Rabah Kebir et l’Iran. Il a en effet tissé des liens étroits avec un religieux chi’ite Mohamed bakr El Ansari qui était imam de la plus grande mosquée chi’ite de Hambourg en Allemagne. Il était aussi le représentant personnel du guide de la révolution Khaminaye. J’ai été destinataire de renseignements selon lesquels Rabah Kebir alors responsable du FIS à l’étranger voulait rentrer au Maroc en mars 1993 et que lui et ses compagnons voulaient prêter allégeance au Roi Hassan II, chef des croyants et reconnaître la marocanité du Sahara (le Sahara Occidental, ancienne colonie envahie par le Maroc en 1975, ndlr). Ensuite j’ai appris leur lien étroit avec l’Iran qui leur fournissait beaucoup d’argent comme ils recevaient un financement du centre islamique turc de Cologne en Allemagne. J’ai alors fait part de ces informations aux autorités sécuritaires marocaines. Je pense que c’était la raison pour laquelle l’entrée au Maroc leur a été refusée. Des ministres, officiers supérieurs et diplomates marocains ont été impliqués dans le blanchiment d’argent en France et dans d’autres pays. Vous avez révélé dans vos rapports aux renseignements marocains le dossier du blanchiment d’argent et de détournements de fonds dans lequel étaient impliqués de hauts responsables. Au début 1993, j’ai décidé de mener une enquête sur les crimes financiers et l’implication de personnalités marocaines proches du pouvoir. Ce qui m’a encouragé est l’initiative de ressortissants algériens à l’étranger de collecter l’argent pour rembourser la dette de leur pays. Cela coïncidait avec un discours du Roi Hassan II dans lequel il a averti indirectement des personnes impliquées dans le détournement des biens publics. Il avait promis de lutter fermement contre la corruption. J’ai pris attache avec Allabouch et lui ai demandé une couverture pour mener cette mission. Une fois le feu vert obtenu des autorités supérieures, j’ai mené cette enquête avec l’aide d’experts français ce qui m’a permis d’arrêter une liste de ministres, officiers supérieurs et de diplomates qui ont détourné des milliards vers la France en particulier. Aux termes de cette enquête, j’ai envoyé un message n°593/93 à l’administration concernée exposant les résultats et le bilan de la mission en attendant d’autres instructions.

    Que c’est-il passé alors ?

    Au même temps, je suivais une autre affaire qui avait trait au trafic d’armes vers le Maroc par un réseau marocain. Lorsque j’ai pris attache avec le directeur de la sécurité de territoire DST et lui ai parlé de la question très sensible qui affecte la sécurité du pays, il a évité l’affaire des listes des personnalités impliquées dans des détournements. Sur mon insistance, il me répond : « Regarde Mimoun, j’ai informé Idriss El Basri, et il se charge du dossier, mais il te dit ne parle à personne de la liste jusqu’à ce que mes instructions te parviennent ». Le dossier ne s’est jamais ouvert depuis. Et quand j’essaye de l’évoquer ils esquivent par peur d’en parler. Le dossier est resté gelé jusqu’à 1995 lorsque Idriss El Basri a remis le dossier au Roi Hassan II qui a ordonné la poursuite des concernés. Est-ce que tous les concernés ont été poursuivis ? La majorité d’entre eux. Mais les plus puissants ont été épargnés et innocentés sans qu’ils remboursent ce qu’ils ont pris. Et il se trouve que le juge qui a innocenté ces gens et lui-même qui a ordonné en 1998 de piétiner le jugement en m’a faveur. Ils se sont vengés contre moi, ma vie et ma famille sont en danger

    Est-ce que vous avez été victime de vengeance à cause de ce dossier ?

    Effectivement, à cause de ce dossier et pour avoir réussi à faire rentrer un officier des renseignements marocain qui a demandé l’asile politique en Belgique. Il s’appelle Abou Nadjem Mohamed. Je l’ai sensibilisé et l’ai fait renter au pays. J’ai réussi là où les concernés ont échoué en Belgique et en France. Ils ont pris ma réussite pour une humiliation surtout que la mission a été confiée par le Roi Hassan II en personne. Je me rappelle, trois mois après la mission, le général Anikri est devenu le 3e homme des renseignements extérieurs grâce au Général El Kadiri qui a voulu servir son ami intime le général Hosni Benslimane. Ce dernier voulait se débarrasser de Anikri et l’éloigner de la gendarmerie pour des raisons diverses. Ceci explique les raisons pour lesquelles le général Anikri refusait mes propositions quand il était devenu directeur général de la DST en charge de la cellule Hicham Mendari. Il a toujours pris ma réussite dans l’affaire Abou Nadjem pour une humiliation et particulièrement quand j’ai découvert ses liens avec Mendari. Où en est votre cas avec l’administration ? La bande que j’ai mise à nu a réussi un complot contre moi et m’ont privé de mes droits illégalement dans un pays qui se dit de droit. Je me suis tu par peur pour ma vie et celle de ma famille jusqu’à ce que j’ai réussi à m’enfuir le 27/07/2000.

    Qu’est ce que vous avez fait une fois en France ?

    J’ai pris attache avec le ministère et l’ambassade mais je n’ai eu que des promesses. En 2000, j’ai écris au Roi Mohammed VI et je lui envoyé un dossier d’1,8 kg par l’intermédiaire d’un officier de sa garde rapprochée. Le dossier n’est jamais parvenu au Roi, il a été transféré à des parties impliquées dans la corruption et le blanchiment d’argent que j’ai mis à nu.

    Que c’est-il passé alors?

    J’ai appris par mes moyens que le dossier n’est jamais parvenu au Roi, et le clan qui l’a reçu et a pris connaissance de son contenu a bien compris que je constituais un danger pour eux. De ce fait, ils ont mis en œuvre un plan diabolique pour me faire entrer au Maroc à travers ma femme Adbib Zoubeida qui a aussi été victime d’injustice et d’abus alors fonctionnaire dans le corps diplomatique en tant que secrétaire principale. Ils ont voulu la faire rentrer au Maroc en mettant fin à ses fonctions en France et cessant son payement. C’était un plan pour se débarrasser de moi comme ils ont fait avec Benbarka et Mendari.

    Vous considérez vous et votre famille en danger ?

    Bien sûr, et le danger va s’aggraver après avoir parlé avec votre journal. Si il arrive un malheur à ma femme, mes trois filles ou à moi, je porte responsables les parties que j’ai mise à nu cette fois-ci et avant. Mon silence ou ma disparition leur profiterait .

    Qu’allez-vous faire à l’avenir ?

    Je réclame mes droits. Je ne vais plus me taire. J’ai remis tout ce que je sais à un grand journaliste que je ne citerai pas pour le préserver des criminelles, je lui ai remis des documents pour publier un livre qui mettra à nu les puissants corrompus du Maroc. J’ai aussi pris un avocat de renommée internationale à qui j’ai confié tous les détails. Le livra paraitra prochainement. Je fais ça avec regret étant un homme d’ État qui doit se maintenir à l’obligation de réserve. J’en suis contraint. Je n’ai trouvé d’autres moyens de faire part de ce que je sais au Roi Mohammed VI. Ils ont fermé toutes les issues et ont voulu me détruire complètement pour je puisse avoir aucun rôle dans la construction de mon pays et le purifier de la corruption et des corrompus.

    Qu’est ce que vous révélez dans votre livre ?

    Beaucoup de secrets qui n’ont jamais été étalés. L’affaire de l’opposant feu Abraham Serfati, l’affaire du complot de Paris contre le Roi Mohammed VI durant sa première visite officielle entant que prince héritier le 07/02/1993 par des responsables marocains. Les secrets de l’affaire du général Mohamed Mostepha Thabet et ses vérités amers. L’affaire des trois frères Bourikat Bayazid, Medhat et Ali qui ont purgé 18 ans de prison à Tazmamert en contrepartie de leur silence ils ont perçu des milliards en Suisse de la part du roi feu Hassan II. Les secrets d’une mafia internationale de la drogue qui compte des personnalités de haut rang. Je ne peux tout révéler, mais je puis vous assurer que le livre sera une bombe qui fera trembler plus d’un dans les sphères du pouvoir au Maroc qui portent attente au pays à l’intérieur et à l’étranger.

    A suivre…

    Ecourouk online, 08 septembre 2011