Année : 2011

  • Sarkozy s’apprêtait à verser des millions d’euros à Al-Qaida

    Les récentes prises d’otages ont été instructives à plus d’un titre sur la présence en force des services spéciaux français dans le Sahel, le Mali et le Niger, notamment. D’abord, les deux géologues enlevés à Hombari, au nord du Mali, sont des «mercenaires», et il y a de fortes chances pour que leur présence au Mali soit liée à la «récupération» des quatre otages enlevés, il y plus d’un an à Arlit, au Niger. À l’heure où le ministère des Affaires étrangères français marquait la zone de Kidal au rouge et interdisait de s’y rendre, ces deux hommes, au passé trouble, s’activaient frénétiquement entre Gao et Mopti, parfois sous escorte de la gendarmerie, mais souvent seuls. Selon nos sources au Mali, «ces deux hommes avaient décliné de fausses identités et se présentaient, selon les circonstances, comme géologues, anciens militaires ou encore touristes».

    En fait, Philippe Verdon et Serge Lazarevic, les Français enlevés, ne sont ni touristes, ni géologues, et les raisons de leur présence à Hombari restent floues. Selon des sources françaises, «Ils n’ont pas rempli leur fiche d’arrivée à l’hôtel «Dombia» où ils étaient descendus, mais leurs noms figurent sur l’ordre de mission de l’entreprise malienne qui les employait, Mandé Construction Immobilière». Cette société, dirigée par Djibril Camara, prévoit de construire dans cette ville du centre du Mali une grande cimenterie. Les deux hommes, pour ceux qui connaissent la nature de la circulation d’Européens en Afrique, ne peuvent opérer des actions, quelles qu’elles soient, sans l’autorisation de la Direction générale de la Sécurité extérieure.

    Un bref aperçu du parcours «sulfureux» des hommes les met net en position de «suspects». Aux Comores, Philippe Verdon s’était présenté comme un proche de l’ancien chef mercenaire Bob Denard. Une source gouvernementale comorienne avait affirmé que Verdon avait eu «des relations avec Bob Denard». Bob Denard avait reconnu avoir rencontré «plusieurs fois» Verdon à Paris. Selon lui, ce n’était «pas un soldat» mais un homme qui «faisait des affaires». Et les affaires en ces temps de course à l’Élysée, pour le président-candidat Nicolas Sarkozy, sont principalement le retour de tous les otages français chez eux. Cela le placerait en position de force vis-à-vis de François Hollande. Le coup du rapatriement de trois otages récupérés au Yémen, avec une intercession d’Oman, Sarkozy cherche à le rééditer au Mali. Son second compagnon, enlevé avec lui, Serge Lazarevic, est, selon les mêmes sources françaises, lui aussi, un ex-militaire, reconverti dans les « affaires africaines ». Des événements mentionnent son nom : d’abord, en Afrique, dans l’ex-Zaïre notamment, ou il s’est occupé de recrutement de mercenaires; en Serbie, ensuite, ou son nom apparaît dans la procédure judiciaire d’une sombre affaire, au cours de laquelle un réseau a été accusé d’avoir tenté d’assassiner Slobodan Milosevic.

    Des hommes de cet acabit ne peuvent circuler librement sans un ordre de mission de la DGSE, pour les connaisseurs des réseaux d’affaires et de missions de soussol, dans le Sahel surtout. De récentes révélations ont fait état du paiement par la société Areva, fleuron de l’industrie française à l’étranger et très liée à Sarkozy, de la rançon ayant permit la libération de Pierre Camatte, un autre « intermédiaire » lié à la Dgse, et enlevé par Aqmi avant d’être relâché. Toutes ces affaires démontrent, en vérité, et encore une fois, que les services spéciaux français ne s’encombrent pas de diplomatie quand il s’agit de mener à terme une mission. Quitte à se mettre sur le dos l’Algérie, qui souffre du recyclage des rançons dans une logistique de guerre qui se retourne à chaque fois contre elle. Quitte à négocier avec les preneurs d’otages comme s’il s’agissait d’une transaction commerciale ordinaire…

    Fayçal Oukaci

    Le Courrier d’Algérie, 29/11/2011

  • Sarkozy s’apprêtait à verser des millions d’euros à Al-Qaida

    Les récentes prises d’otages ont été instructives à plus d’un titre sur la présence en force des services spéciaux français dans le Sahel, le Mali et le Niger, notamment. D’abord, les deux géologues enlevés à Hombari, au nord du Mali, sont des «mercenaires», et il y a de fortes chances pour que leur présence au Mali soit liée à la «récupération» des quatre otages enlevés, il y plus d’un an à Arlit, au Niger. À l’heure où le ministère des Affaires étrangères français marquait la zone de Kidal au rouge et interdisait de s’y rendre, ces deux hommes, au passé trouble, s’activaient frénétiquement entre Gao et Mopti, parfois sous escorte de la gendarmerie, mais souvent seuls. Selon nos sources au Mali, «ces deux hommes avaient décliné de fausses identités et se présentaient, selon les circonstances, comme géologues, anciens militaires ou encore touristes». 
     
    En fait, Philippe Verdon et Serge Lazarevic, les Français enlevés, ne sont ni touristes, ni géologues, et les raisons de leur présence à Hombari restent floues. Selon des sources françaises, «Ils n’ont pas rempli leur fiche d’arrivée à l’hôtel «Dombia» où ils étaient descendus, mais leurs noms figurent sur l’ordre de mission de l’entreprise malienne qui les employait, Mandé Construction Immobilière». Cette société, dirigée par Djibril Camara, prévoit de construire dans cette ville du centre du Mali une grande cimenterie. Les deux hommes, pour ceux qui connaissent la nature de la circulation d’Européens en Afrique, ne peuvent opérer des actions, quelles qu’elles soient, sans l’autorisation de la Direction générale de la Sécurité extérieure. 
     
    Un bref aperçu du parcours «sulfureux» des hommes les met net en position de «suspects». Aux Comores, Philippe Verdon s’était présenté comme un proche de l’ancien chef mercenaire Bob Denard. Une source gouvernementale comorienne avait affirmé que Verdon avait eu «des relations avec Bob Denard». Bob Denard avait reconnu avoir rencontré «plusieurs fois» Verdon à Paris. Selon lui, ce n’était «pas un soldat» mais un homme qui «faisait des affaires». Et les affaires en ces temps de course à l’Élysée, pour le président-candidat Nicolas Sarkozy, sont principalement le retour de tous les otages français chez eux. Cela le placerait en position de force vis-à-vis de François Hollande. Le coup du rapatriement de trois otages récupérés au Yémen, avec une intercession d’Oman, Sarkozy cherche à le rééditer au Mali. Son second compagnon, enlevé avec lui, Serge Lazarevic, est, selon les mêmes sources françaises, lui aussi, un ex-militaire, reconverti dans les « affaires africaines ». Des événements mentionnent son nom : d’abord, en Afrique, dans l’ex-Zaïre notamment, ou il s’est occupé de recrutement de mercenaires; en Serbie, ensuite, ou son nom apparaît dans la procédure judiciaire d’une sombre affaire, au cours de laquelle un réseau a été accusé d’avoir tenté d’assassiner Slobodan Milosevic. 
     
    Des hommes de cet acabit ne peuvent circuler librement sans un ordre de mission de la DGSE, pour les connaisseurs des réseaux d’affaires et de missions de soussol, dans le Sahel surtout. De récentes révélations ont fait état du paiement par la société Areva, fleuron de l’industrie française à l’étranger et très liée à Sarkozy, de la rançon ayant permit la libération de Pierre Camatte, un autre « intermédiaire » lié à la Dgse, et enlevé par Aqmi avant d’être relâché. Toutes ces affaires démontrent, en vérité, et encore une fois, que les services spéciaux français ne s’encombrent pas de diplomatie quand il s’agit de mener à terme une mission. Quitte à se mettre sur le dos l’Algérie, qui souffre du recyclage des rançons dans une logistique de guerre qui se retourne à chaque fois contre elle. Quitte à négocier avec les preneurs d’otages comme s’il s’agissait d’une transaction commerciale ordinaire…

    Fayçal Oukaci 

     
    Le Courrier d’Algérie, 29/11/2011
  • Marruecos Intenta Absorber Sahara Occidental

    Luis Ammann
    “La República Árabe Democrática Saharaui (RASD) y el Frente Polisario denunciaron hoy la pretensión de Marruecos de incluir al Sahara Occidental en el ámbito de sus elecciones legislativas. La imputación fue hecha por el presidente de la RASD y secretario general del Polisario, Mohamed Abdelaziz, en una carta dirigida al máximo responsable de Naciones Unidas, Ban Ki-moon”. Así lo informó el periodista , de Prensa Latina, acreditado en la ONU.

    La nota recuerda algo sabido y que muchos hemos vivido de cerca: la ocupación de Marruecos en 1975 fue ilegal y el Sahara Occidental está en un proceso de descolonización respecto de España. Está incluido en la agenda de la ONU, y el plan y las acciones de Marruecos constituyen una violación grave de la legalidad internacional.

    V.M. Carriba señala que es un doble desafío: “a la autoridad y a la credibilidad de la ONU” a lo que cabe agregar las denuncias hechas por Abdelaziz sobre las violaciones de los derechos humanos cometidas por los ocupantes marroquíes en el territorio.

    El Polisario y Marruecos sostienen desde 2007 conversaciones informales auspiciadas por la organización mundial para tratar llegar a una negociación oficial sobre el problema saharaui y la ocupación marroquí.

    La ONU tiene pendiente el compromiso de realizar un referéndum en ese territorio y desde 1991 estableció allí una misión integrada ahora por unos 230 efectivos procedentes de 30 países. El Sahara Occidental está incluido en la lista oficial de 16 territorios no autónomos reconocidos como tales por el Comité de Descolonización.

    La situación es clara: Marruecos y los países que negocian con el régimen prooccidental y militarista de Rabat intentan dar por desaparecida a la República Árabe Democrática Saharaui (RASD), procediendo como si fuera territorio propio. Desconocen así que en octubre, hace un mes, la Cuarta Comisión de la Asamblea General de la ONU ratificó el derecho del pueblo del Sahara Occidental a la autodeterminación y la validez de todos los acuerdos adoptados por la organización sobre esa ex colonia española.

    Maruecos, recodemos, es gobernado por una monarquía hereditaria acusada de delitos de lesa humanidad, que ejerce la censura de prensa (Telquel y Nichene en 2009) y de expresión: Jassine Bellasaal, un adolescente que manifestó su preferencia por el Barcelona, club de fútbol, fue “encarcelado por falta de respeto al Soberano”. Detrás de estas torpezas rayanas en lo cómico, hay un régimen duro y cruel que prohíbe “hacer encuestas sobre la monarquía, el Islam, el Ejército y la ocupación marroquí del Sahara Occidental” (ver Almanaque Mundial 2011).

    El riesgo es que la paciencia saharahui termine y la creciente presión marroquí por asimilar el territorio provoque el colapso del proceso de paz y se repita una guerra desesperada y cruenta.

    Frente a la política de hechos consumados que lleva adelante Marruecos con la complicidad de gobiernos y prensa occidentales, los verdaderos demócratas del mundo debemos reflexionar acerca de si hemos tomado la causa del pueblo saharaui en nuestras manos o vamos a mantener un silencio que se vuelve cómplice. “El silencio resulta perturbador e inexplicable y constituye el factor que alienta a Marruecos en la actitud de mantener el esfuerzo de paz dirigido por la ONU como rehén de precondiciones y exigencias inaceptables”, señala el presidente de la RASD.

     
    Luis Ammann, 29/11/2011
  • Mme Jo Ellen Powel : nous soutenons pleinement le Secrétaire général des Nations-unies et son Envoyé personnel pour le Sahara occidental, Christopher Rossl

    Madame Jo Ellen Powell ambassadrice des Etats Unis en Mauritanie : «L’élection du Président Aziz en 2009 était légitime»
    Dans un entretien avec l’ambassadrice américaine en poste à Nouakchott, Mme Jo Ellen Powell, Points Chauds a abordé avec plusieurs sujets d’actualités dont, entre autres, la condamnation du putsch du 6 août 2008 puis la reconnaissance par la suite de Mohamed Ould Abdel Aziz ; l’existence ou non d’une base américaine en Mauritanie ; le sort des citoyens mauritaniens détenus à Guantanamo ; la table ronde des bailleurs de fonds de la Mauritanie tenue à Bruxelles en juin de l’année dernière et dont les USA faisaient partie ; l’AGOA ; le conflit du Sahara Occidental. A toutes ces questions, Mme Jo Ellen Powel a donné des réponses sans détour.  Points Chauds :    Les Etats Unis d’Amérique ont fêté le 4 juillet dernier , le jour de l’indépendance ,quel sentiment avez-vous pour ce jour ?  Madame Jo Ellen Powell : Quant je pense au 4 juillet qui est le jour de notre fête d’Indépendance, j’ai le plus souvent en mémoire le discours que le président Franklin D. Roosevelt a donné au Congrès des USA le 6 janvier 1941. Dans ce discours il a parlé des quatre libertés qui sont fondamentales, pour nous les américains, ce sont : la liberté d’expression, la liberté de culte et le droit de vivre à l’abri du besoin et de la peur.    Ces quatre libertés auxquelles nous tenons beaucoup, sont vraiment le fondement de notre indépendance, et plus j’y réfléchis plus je constate l’importance de protéger cette liberté pour tout le peuple américain et de travailler pour offrir la possibilité à tous les pays du monde, et à tous les peuples du monde d’avoir les mêmes libertés. Dans ce cadre je vous offre une copie du discours que M. Roosevelt a fait au congrès (c’est en anglais) c’est très court mais il est l’expression très éloquente des choses que nous gardons le plus soigneusement… nos libertés.  Points Chauds : Les « pères fondateurs » des USA sont toujours présents dans la mémoire de l’ancienne génération, qu’en est-il aujourd’hui pour la nouvelle génération?  Madame Jo Ellen Powell : Je pense que l’esprit des pères fondateurs est toujours présent parmi nous et qu’il y a même dans les générations qui leur ont succédé, des leaders qui sont vraiment engagés avec le même esprit et les mêmes espoirs ; je mentionne par exemple le président Kennedy : fondateur du corps de la paix ; Rosa Parks, femme noire américaine, qui a décidé de s’assoir sur une place réservée aux blancs dans un autobus parce qu’elle était fatiguée. Nous avons le président Lyndon Johnson qui a signé l’acte des droits civiques en 1965 ; nous avons M. Martin Luther King ; et nous avons beaucoup d’autres hommes et femmes qui gardent l’esprit de nos pères fondateurs vivant et qui sont aujourd’hui des modèles pour les jeunes américains. Donc l’esprit des pères fondateurs est un esprit qui reste avec nous. Les pères fondateurs ont créé notre pays, maintenant c’est notre devoir et notre responsabilité de préserver ces acquis et de promouvoir ces libertés pour le futur. Donc, je pense qu’il y aura toujours une nouvelle génération qui exprime les mêmes espoirs et les même idéaux que nos pères fondateurs.  Points Chauds : Vous êtes la deuxième femme ambassadrice des USA en Mauritanie (après Dorothy Sampas) qu’est-ce que cela vous fait dans un pays musulman?  Madame Jo Ellen Powell : Je suis l’ambassadeur des Etats Unis en Mauritanie, et vraiment je ne vois pas l’importance que je sois femme ou non. C’est un honneur de représenter le président Obama, c’est un honneur de représenter les Etats Unis, et le peuple des Etats Unis ici en Mauritanie. J’ai passé pas mal de temps dans des pays islamiques. J’ai étudié l’islam qui est une religion du monde, bien respectée… donc je suis tout à fait honorée d’être l’ambassadeur ici!  Points Chauds : Les USA étaient hostiles au coup d’Etat d’Ould Abdelaziz en 2008 avant d’accepter ensuite l’élection de ce dernier. On dit que c’est la question de sécurité au sahel (AQMI) et l’acceptation de l’installation d’une base militaire américaine en Mauritanie qui serait à l’origine de la position du gouvernement américain ? Qu’en est-il au juste de cette base dont on parle beaucoup?  Madame Jo Ellen Powell : Je dirai que les Etats-Unis s’opposent avec force à tout changement de gouvernement par les voies anticonstitutionnelles. L’élection du Président Aziz en 2009 était légitime, par contre le coup d’Etat l’année précédente était un changement anticonstitutionnel, et nous y étions opposés. La normalisation des relations entre les Etats-Unis et la Mauritanie en 2009 a eu lieu suite à l’élection du Président. Pour ce qui concerne la Base Militaire américaine en Mauritanie, il n’y en a pas. C’est des histoires.  Points chauds : Quel est le sort des deux Mauritaniens accusés d’appartenance à Al Qaida et emprisonnés à Guantanamo?  Madame Jo Ellen Powell : C’est une question difficile. Il ya certains détenus de Guantanamo qui n’ont été ni inculpés ni condamnés ni retenus pour un transfert quelconque. Ils doivent plutôt rester en détention parce qu’en effet, ils continuent à constituer un danger pour les États-Unis. Le 7 Mars, le Président a promulgué un décret instituant un processus approfondi d’examen périodique de ces détenus, de sorte que toute détention prolongée soit régulièrement et soigneusement évaluée et justifiée. L’examen périodique établi par le présent arrêté contribuera à assurer que les personnes qui seront soumises à une longue période de détention ne peuvent continuer à l’être que si cela est justifié et nécessaire pour se protéger contre une menace importante pour la sécurité des Etats-Unis. Le jour ou une décision définitive est prise comme quoi un détenu quelconque ne constitue plus une menace importante pour notre sécurité, le Secrétaire d’Etat et son homologue de la Défense sont tenus d’identifier un lieu de transfert approprié en dehors des États-Unis, en tenant compte des exigences de la sécurité nationale, des intérêts de la politique étrangère des États-Unis et des lois et règlements en vigueur. Aucun détenu de Guantanamo ne peut résider aux Etats-Unis après sa libération.  Points Chauds : Lors de la Table Ronde de Bruxelles en juin dernier, votre gouvernement comptait parmi les bailleurs de fonds de la Mauritanie. Un an après cette réunion, quel est le bilan?  Madame Jo Ellen Powell : Nous sommes très heureux de voir que, suite à la table ronde de Bruxelles, la Mauritanie a lancé une nouvelle stratégie ambitieuse de réduction de la pauvreté, dénommée Cadre Stratégique de Lutte contre la Pauvreté(CSLP3), élaboré par le Gouvernement de la Mauritanie en consultation avec les donateurs internationaux et les partenaires de la société civile. Depuis la table ronde de Bruxelles, l’ambassade des États-Unis a ouvert un nouveau poste de représentant permanent de l’USAID en Mauritanie, dont nous attendons l’arrivée de la responsable. Dès qu’elle sera là elle supervisera les programmes en cours de l’aide américaine en Mauritanie. En plus des programmes de santé communautaire financés par l’USAID, l’ambassade américaine offre également des programmes actifs de Self-Help et d’assistance humanitaire qui fournissent directement des fonds aux collectivités pour financer des projets de développement au niveau communautaire. La Fondation pour le Développement de l’Afrique (AFD) soutient également les petites et moyennes industries et les coopératives, afin d’accroitre leurs revenus et d’offrir des opportunités d’affaires aux collectivités locales. De façon globale, nous continuons à travailler avec le gouvernement mauritanien, les donateurs, les partenaires au sein des ONGs et de la société civile afin d’aider la Mauritanie dans son combat contre la pauvreté.  Points Chauds : Les Etats-Unis souhaitent la prorogation de la Loi sur la croissance et les opportunités économiques en Afrique (African Growth and Opportunity Act – AGOA) qui vient à expiration en 2015. D’un autre côté il y a la Chine, qui est devenue ‘le plus grand partenaire commercial de l’Afrique et un investisseur important » ainsi que l’Inde et le Brésil  »qui ont établi leurs propres réseaux de commerce et d’investissement dans ce continent  ». Et il y a la politique européenne en matière de commerce et d’investissement dans le continent, ne pensez vous pas que ces dispositions, modifient la donne en Afrique et influent sur les choix des Etats-Unis ; créant ainsi des obstacles qui entravent cette croissance, et la politique des Etats Unis en matière de commerce et d’investissements, en Afrique , considérés comme la base des relations avec cette importante région du monde » qui est l’Afrique ?  Madame Jo Ellen Powell : Je vous assure que le président Obama croit fermement aux potentialités commerciales entre les Etats-Unis et l’Afrique. Depuis 2010, la Mauritanie a été admise au groupe de pays participant à l’African Growth and Opportunity Act (loi sur la croissance et les possibilités économiques en Afrique -AGOA), qui prévoit un accès préférentiel des exportations africaines vers le marché américain. L’objectif de l’AGOA en Mauritanie est d’encourager la croissance des industries nationales de la Mauritanie, de créer plus d’emplois en Mauritanie et d’assurer des bénéfices pour les entreprises mauritaniennes et pour les entrepreneurs mauritaniens, par l’exportation de leurs produits vers les États-Unis. Notre collègue de la section commerciale travaille d’arrache-pied pour identifier les possibilités d’exportation commerciale de la Mauritanie vers les Etats-Unis, par exemple, en cherchant à faire participer des hommes d’affaires mauritaniens à des expositions aux Etats-Unis. Je suis d’ailleurs heureuse qu’une délégation ministérielle mauritanienne ait participé il ya quelques jours au Forum de l’AGOA (juin 2011) à Lusaka, en Zambie.  Lors de ce forum, le Secrétaire d’Etat, Hilary Clinton, a réitéré l’importance croissante de l’Afrique sur la scène internationale et le gouvernement américain s’est engagé à soutenir l’intégration régionale et à promouvoir la croissance économique et commerciale en Afrique notamment grâce aux possibilités commerciales offertes par l’AGOA. Ici en Mauritanie, la communauté d’affaires a bénéficié d’un certain nombre de programmes financés par le gouvernement américain, dans le cadre du programme bien connu, sous le nom de ‘’Foreign Visitors’’ (visiteurs internationaux), et ce dans des domaines tels que l’esprit d’entreprise, la transparence, la réforme économique et dans d’autres sujets et thèmes relatifs au commerce international. En avril 2010, le président Obama a parrainé un sommet pour les entrepreneurs musulmans, qui se sont réunis à Washington pour discuter sur les voies et moyens de renforcer le partenariat économique entre leurs pays et les États-Unis. Quatre entrepreneurs mauritaniens ont pris part à ce sommet au cours duquel ils ont rencontré le président Obama, des dirigeants d’entreprises américaines, et leurs pairs du monde entier. Ils ont travaillé pour créer des partenariats dynamiques qui permettront d’accroître les possibilités économiques en Mauritanie, aujourd’hui et demain.  Donc, nous essayons fortement de développer ces liens de commerce entre nos deux pays parce que c’est absolument important pour notre avenir.  Points Chauds : Les Etats Unis sont soucieux de la stabilité de la région du Maghreb, du dossier du Sahara occidental et du droit des peuples à l’autodétermination qui est un principe fondamental du droit international. Il est consacré à l’Article premier de la Charte des Nations Unies. A cet effet, peut-on connaitre réellement la position aujourd’hui de l’administration d’Obama sur la question du Sahara Occidental ?  Madame Jo Ellen Powell : Notre position est que nous soutenons pleinement le Secrétaire général des Nations-unies et son Envoyé personnel pour le Sahara occidental, Christopher Ross, un homme que je connais personnellement depuis presque trente ans, dans leurs efforts visant à trouver une solution pacifique, durable et mutuellement convenue au conflit du Sahara occidental. Nous félicitons les parties pour s’être engagées dans une troisième série de pourparlers informels, organisée il ya quelques semaines à New York par l’envoyé personnel du Secrétaire général pour le Sahara occidental Christopher Ross. Nous saluons également les progrès réalisés par les parties dans le domaine de l’établissement d’un climat de confiance.   Enfin, notre position est que nous exhortons les parties à s’engager sérieusement, les unes avec les autres, et avec M. Ross, dans la voie d’une recherche de solution pacifique, durable et mutuellement convenue, au conflit du Sahara occidental.  Points Chauds : Madame Merci de nous avoir accordé cette interview  Madame Jo Ellen Powell : C’était vraiment un plaisir  Propos recueillis par Moulay Najim
    Dans un entretien avec l’ambassadrice américaine en poste à Nouakchott, Mme Jo Ellen Powell, Points Chauds a abordé avec plusieurs sujets d’actualités dont, entre autres, la condamnation du putsch du 6 août 2008 puis la reconnaissance par la suite de Mohamed Ould Abdel Aziz ; l’existence ou non d’une base américaine en Mauritanie ; le sort des citoyens mauritaniens détenus à Guantanamo ; la table ronde des bailleurs de fonds de la Mauritanie tenue à Bruxelles en juin de l’année dernière et dont les USA faisaient partie ; l’AGOA ; le conflit du Sahara Occidental. A toutes ces questions, Mme Jo Ellen Powel a donné des réponses sans détour.
    Points Chauds : Les Etats Unis d’Amérique ont fêté le 4 juillet dernier , le jour de l’indépendance ,quel sentiment avez-vous pour ce jour ?
    Madame Jo Ellen Powell : Quant je pense au 4 juillet qui est le jour de notre fête d’Indépendance, j’ai le plus souvent en mémoire le discours que le président Franklin D. Roosevelt a donné au Congrès des USA le 6 janvier 1941. Dans ce discours il a parlé des quatre libertés qui sont fondamentales, pour nous les américains, ce sont : la liberté d’expression, la liberté de culte et le droit de vivre à l’abri du besoin et de la peur. 
    Ces quatre libertés auxquelles nous tenons beaucoup, sont vraiment le fondement de notre indépendance, et plus j’y réfléchis plus je constate l’importance de protéger cette liberté pour tout le peuple américain et de travailler pour offrir la possibilité à tous les pays du monde, et à tous les peuples du monde d’avoir les mêmes libertés. Dans ce cadre je vous offre une copie du discours que M. Roosevelt a fait au congrès (c’est en anglais) c’est très court mais il est l’expression très éloquente des choses que nous gardons le plus soigneusement… nos libertés.
    Points Chauds : Les « pères fondateurs » des USA sont toujours présents dans la mémoire de l’ancienne génération, qu’en est-il aujourd’hui pour la nouvelle génération?
    Madame Jo Ellen Powell : Je pense que l’esprit des pères fondateurs est toujours présent parmi nous et qu’il y a même dans les générations qui leur ont succédé, des leaders qui sont vraiment engagés avec le même esprit et les mêmes espoirs ; je mentionne par exemple le président Kennedy : fondateur du corps de la paix ; Rosa Parks, femme noire américaine, qui a décidé de s’assoir sur une place réservée aux blancs dans un autobus parce qu’elle était fatiguée. Nous avons le président Lyndon Johnson qui a signé l’acte des droits civiques en 1965 ; nous avons M. Martin Luther King ; et nous avons beaucoup d’autres hommes et femmes qui gardent l’esprit de nos pères fondateurs vivant et qui sont aujourd’hui des modèles pour les jeunes américains. Donc l’esprit des pères fondateurs est un esprit qui reste avec nous. Les pères fondateurs ont créé notre pays, maintenant c’est notre devoir et notre responsabilité de préserver ces acquis et de promouvoir ces libertés pour le futur. Donc, je pense qu’il y aura toujours une nouvelle génération qui exprime les mêmes espoirs et les même idéaux que nos pères fondateurs.
    Points Chauds : Vous êtes la deuxième femme ambassadrice des USA en Mauritanie (après Dorothy Sampas) qu’est-ce que cela vous fait dans un pays musulman?
    Madame Jo Ellen Powell : Je suis l’ambassadeur des Etats Unis en Mauritanie, et vraiment je ne vois pas l’importance que je sois femme ou non. C’est un honneur de représenter le président Obama, c’est un honneur de représenter les Etats Unis, et le peuple des Etats Unis ici en Mauritanie. J’ai passé pas mal de temps dans des pays islamiques. J’ai étudié l’islam qui est une religion du monde, bien respectée… donc je suis tout à fait honorée d’être l’ambassadeur ici!
    Points Chauds : Les USA étaient hostiles au coup d’Etat d’Ould Abdelaziz en 2008 avant d’accepter ensuite l’élection de ce dernier. On dit que c’est la question de sécurité au sahel (AQMI) et l’acceptation de l’installation d’une base militaire américaine en Mauritanie qui serait à l’origine de la position du gouvernement américain ? Qu’en est-il au juste de cette base dont on parle beaucoup?
    Madame Jo Ellen Powell : Je dirai que les Etats-Unis s’opposent avec force à tout changement de gouvernement par les voies anticonstitutionnelles. L’élection du Président Aziz en 2009 était légitime, par contre le coup d’Etat l’année précédente était un changement anticonstitutionnel, et nous y étions opposés. La normalisation des relations entre les Etats-Unis et la Mauritanie en 2009 a eu lieu suite à l’élection du Président.
    Pour ce qui concerne la Base Militaire américaine en Mauritanie, il n’y en a pas. C’est des histoires.
    Points chauds : Quel est le sort des deux Mauritaniens accusés d’appartenance à Al Qaida et emprisonnés à Guantanamo?
    Madame Jo Ellen Powell : C’est une question difficile. Il ya certains détenus de Guantanamo qui n’ont été ni inculpés ni condamnés ni retenus pour un transfert quelconque. Ils doivent plutôt rester en détention parce qu’en effet, ils continuent à constituer un danger pour les États-Unis. Le 7 Mars, le Président a promulgué un décret instituant un processus approfondi d’examen périodique de ces détenus, de sorte que toute détention prolongée soit régulièrement et soigneusement évaluée et justifiée. L’examen périodique établi par le présent arrêté contribuera à assurer que les personnes qui seront soumises à une longue période de détention ne peuvent continuer à l’être que si cela est justifié et nécessaire pour se protéger contre une menace importante pour la sécurité des Etats-Unis. Le jour ou une décision définitive est prise comme quoi un détenu quelconque ne constitue plus une menace importante pour notre sécurité, le Secrétaire d’Etat et son homologue de la Défense sont tenus d’identifier un lieu de transfert approprié en dehors des États-Unis, en tenant compte des exigences de la sécurité nationale, des intérêts de la politique étrangère des États-Unis et des lois et règlements en vigueur. Aucun détenu de Guantanamo ne peut résider aux Etats-Unis après sa libération.
    Points Chauds : Lors de la Table Ronde de Bruxelles en juin dernier, votre gouvernement comptait parmi les bailleurs de fonds de la Mauritanie. Un an après cette réunion, quel est le bilan?
    Madame Jo Ellen Powell : Nous sommes très heureux de voir que, suite à la table ronde de Bruxelles, la Mauritanie a lancé une nouvelle stratégie ambitieuse de réduction de la pauvreté, dénommée Cadre Stratégique de Lutte contre la Pauvreté(CSLP3), élaboré par le Gouvernement de la Mauritanie en consultation avec les donateurs internationaux et les partenaires de la société civile.
    Depuis la table ronde de Bruxelles, l’ambassade des États-Unis a ouvert un nouveau poste de représentant permanent de l’USAID en Mauritanie, dont nous attendons l’arrivée de la responsable. Dès qu’elle sera là elle supervisera les programmes en cours de l’aide américaine en Mauritanie. En plus des programmes de santé communautaire financés par l’USAID, l’ambassade américaine offre également des programmes actifs de Self-Help et d’assistance humanitaire qui fournissent directement des fonds aux collectivités pour financer des projets de développement au niveau communautaire. La Fondation pour le Développement de l’Afrique (AFD) soutient également les petites et moyennes industries et les coopératives, afin d’accroitre leurs revenus et d’offrir des opportunités d’affaires aux collectivités locales. De façon globale, nous continuons à travailler avec le gouvernement mauritanien, les donateurs, les partenaires au sein des ONGs et de la société civile afin d’aider la Mauritanie dans son combat contre la pauvreté.
    Points Chauds : Les Etats-Unis souhaitent la prorogation de la Loi sur la croissance et les opportunités économiques en Afrique (African Growth and Opportunity Act – AGOA) qui vient à expiration en 2015. D’un autre côté il y a la Chine, qui est devenue ‘le plus grand partenaire commercial de l’Afrique et un investisseur important » ainsi que l’Inde et le Brésil  »qui ont établi leurs propres réseaux de commerce et d’investissement dans ce continent  ». Et il y a la politique européenne en matière de commerce et d’investissement dans le continent, ne pensez vous pas que ces dispositions, modifient la donne en Afrique et influent sur les choix des Etats-Unis ; créant ainsi des obstacles qui entravent cette croissance, et la politique des Etats Unis en matière de commerce et d’investissements, en Afrique , considérés comme la base des relations avec cette importante région du monde » qui est l’Afrique ?
    Madame Jo Ellen Powell : Je vous assure que le président Obama croit fermement aux potentialités commerciales entre les Etats-Unis et l’Afrique. Depuis 2010, la Mauritanie a été admise au groupe de pays participant à l’African Growth and Opportunity Act (loi sur la croissance et les possibilités économiques en Afrique -AGOA), qui prévoit un accès préférentiel des exportations africaines vers le marché américain. L’objectif de l’AGOA en Mauritanie est d’encourager la croissance des industries nationales de la Mauritanie, de créer plus d’emplois en Mauritanie et d’assurer des bénéfices pour les entreprises mauritaniennes et pour les entrepreneurs mauritaniens, par l’exportation de leurs produits vers les États-Unis. Notre collègue de la section commerciale travaille d’arrache-pied pour identifier les possibilités d’exportation commerciale de la Mauritanie vers les Etats-Unis, par exemple, en cherchant à faire participer des hommes d’affaires mauritaniens à des expositions aux Etats-Unis.
    Je suis d’ailleurs heureuse qu’une délégation ministérielle mauritanienne ait participé il ya quelques jours au Forum de l’AGOA (juin 2011) à Lusaka, en Zambie. 
    Lors de ce forum, le Secrétaire d’Etat, Hilary Clinton, a réitéré l’importance croissante de l’Afrique sur la scène internationale et le gouvernement américain s’est engagé à soutenir l’intégration régionale et à promouvoir la croissance économique et commerciale en Afrique notamment grâce aux possibilités commerciales offertes par l’AGOA.
    Ici en Mauritanie, la communauté d’affaires a bénéficié d’un certain nombre de programmes financés par le gouvernement américain, dans le cadre du programme bien connu, sous le nom de ‘’Foreign Visitors’’ (visiteurs internationaux), et ce dans des domaines tels que l’esprit d’entreprise, la transparence, la réforme économique et dans d’autres sujets et thèmes relatifs au commerce international. En avril 2010, le président Obama a parrainé un sommet pour les entrepreneurs musulmans, qui se sont réunis à Washington pour discuter sur les voies et moyens de renforcer le partenariat économique entre leurs pays et les États-Unis. Quatre entrepreneurs mauritaniens ont pris part à ce sommet au cours duquel ils ont rencontré le président Obama, des dirigeants d’entreprises américaines, et leurs pairs du monde entier. Ils ont travaillé pour créer des partenariats dynamiques qui permettront d’accroître les possibilités économiques en Mauritanie, aujourd’hui et demain. 
    Donc, nous essayons fortement de développer ces liens de commerce entre nos deux pays parce que c’est absolument important pour notre avenir.
    Points Chauds : Les Etats Unis sont soucieux de la stabilité de la région du Maghreb, du dossier du Sahara occidental et du droit des peuples à l’autodétermination qui est un principe fondamental du droit international. Il est consacré à l’Article premier de la Charte des Nations Unies. A cet effet, peut-on connaitre réellement la position aujourd’hui de l’administration d’Obama sur la question du Sahara Occidental ?
    Madame Jo Ellen Powell : Notre position est que nous soutenons pleinement le Secrétaire général des Nations-unies et son Envoyé personnel pour le Sahara occidental, Christopher Ross, un homme que je connais personnellement depuis presque trente ans, dans leurs efforts visant à trouver une solution pacifique, durable et mutuellement convenue au conflit du Sahara occidental.
    Nous félicitons les parties pour s’être engagées dans une troisième série de pourparlers informels, organisée il ya quelques semaines à New York par l’envoyé personnel du Secrétaire général pour le Sahara occidental Christopher Ross. Nous saluons également les progrès réalisés par les parties dans le domaine de l’établissement d’un climat de confiance. 
    Enfin, notre position est que nous exhortons les parties à s’engager sérieusement, les unes avec les autres, et avec M. Ross, dans la voie d’une recherche de solution pacifique, durable et mutuellement convenue, au conflit du Sahara occidental.
    Points Chauds : Madame Merci de nous avoir accordé cette interview 
    Madame Jo Ellen Powell : C’était vraiment un plaisir 
    Propos recueillis par Moulay Najim
  • Les Etats-Unis invitent les Marocains à «bâtir la démocratie»

    La chef de la diplomatie américaine, Hillary Clinton, a félicité les Marocains pour le «succès» des élections législatives, les invitant à se saisir de «la tâche difficile de bâtir la démocratie».
    «Je félicite le peuple marocain» du scrutin de vendredi, qui doit permettre de «mettre en œuvre les changements constitutionnels», a écrit la secrétaire d’Etat dans un communiqué qui ne commente pas la victoire des islamistes. Les Marocains attendaient hier les résultats définitifs des élections. Celles-ci devaient confirmer la victoire des islamistes modérés qui, pour la première fois dans l’histoire moderne du pays, devraient accéder au gouvernement et le diriger. «La tâche difficile de bâtir la démocratie ne s’arrête pas quand les voix sont décomptées et les vainqueurs désignés», poursuit Mme Clinton.
    Et d’ajouter : «Comme nous l’avons vu dans les nombreux changements survenus dans toute la région, les dirigeants seront jugés non seulement sur ce qu’ils disent, mais aussi sur ce qu’ils font.» Hillary Clinton propose encore l’aide des Etats-Unis au futur Parlement sorti des urnes «afin de renforcer l’Etat de droit, élever le niveau des droits de l’homme, promouvoir une gouvernance transparente et responsable, et travailler à asseoir des réformes démocratiques durables». Washington et Rabat entretiennent des relations politiques étroites. Les Etats-Unis soutiennent notamment l’option d’une autonomie sous souveraineté marocaine dans le conflit vieux de plus de 35 ans au Sahara occidental.
    AFP
    El Watan, 29/11/2011
  • De islamista radical en la clandestinidad a primer ministro electo de Marruecos

    ¿Será una casualidad o querrá transmitirle un mensaje? El rey Mohamed VI de Marruecos ha convocado mañana a Abdelilá Benkiran, de 57 años, líder del partido islamista (PJD) que ganó las elecciones legislativas, en Midelt, una localidad de montaña situada allí donde se juntan el Medio y el Alto Atlas.
    El monarca alauí dará en Midelt el pistoletazo de salida a una campaña de solidaridad, pero la ciudad trae malos recuerdos a la formación islamista.Mohamed Hanini, su alcalde del PJD, fue grabado en agosto cobrando un soborno y está en la cárcel. El partido también le expulsó.

    No está claro si el soberano solo dará la enhorabuena a Benkiran,cuyo partido obtuvo el 27% de los escaños, o si le designará ya primer ministro. El propio Benkiran dio a entender el domingo por la noche, en una rueda de prensa que duró 90 minutos, que debía ser él el elegido: “Si el rey opta por otro y no por e lsecretario general, los responsables de nuestro partido se reunirán y decidirán qué postura tomar”.
    Al pronunciarse esas palabras la expresión de su cara era severa,pero Benkiran es más bien un hombre jovial, extrovertido, cordial, jactancioso,bromista y comunicativo. “Si no fuera islamista diría que es un bon vivant”,comentaba un diputado con el que tuvo bastante trato en el anterior Parlamento.

    El líder del PJD militó en los ochenta en un grupo terrorista, pero no se le imputa ningún acto violento
    El hombre que aspira a ser nombrado jefe del Gobierno militó en los años ochenta en una organización terrorista, la Juventud Islámica, aunque a él no se le reprocha ningún acto violento. Pero sus compañeros de armas asesinaron, entre otros, en 1975 en Casablanca, al dirigente socialista OmarBenjellun. Es probable que actuaran con la anuencia del poder que le utilizó para amedrantar a la izquierda.
    Belkiran vivió la política desde pequeño. Su familia,del barrio rabatí de Akkari, simpatizaba con el Istiqlal, el partido que condujo a Marruecos a la independencia. Él logró compaginar la militancia islamista con una carrera de ingenieros en la Escuela de Mohamedia, la más prestigiosa del país.
    En 1982 rompió con la Juventud Islámica, cuyos exmilitantes abundan en las filas del PJD. Deambuló por su sinfín de asociaciones islamistas y se afilió incluso brevemente al Istiqlal. No se debían de fiar deél porque no le dieron tarea y no tardó en salirse. Con el tiempo acabó, a finales de la década de los noventa, en esa formación creada por Abdelkrim el Jatib,un islamista afín al palacio real, para acoger a los exradicales. En 1998 se convirtió en el PJD.
    Diputado de Salé desde hace 15 años, Benkiran accedió a la secretaría general en 2008, tras derrotar en un congreso democrático a su predecesor. Desde entonces es el único dirigente islamista que no lleva nunca corbata. El que fue un anti izquierdista visceral ha cambiado de parecer.Sostuvo, el domingo, que no tiene “divergencias fundamentales con la izquierda”socialista y excomunista con la que proyecta gobernar. Su evolución es similar a la de otro célebre islamista, el tunecino Rachid Ghanuchi, que se dispone a gobernar con la izquierda.
    También ha edulcorado su puritanismo que le llevó a agredir verbalmente en el hemiciclo a una periodista cuya camiseta no cubría sus brazos. “Si gobierno no va a ser para decidir la longitud de las faldas delas chicas”, dijo para apaciguar los temores que suscita. “El PJD no va a inmiscuirse en lo que hacen los bebedores de alcohol”, recalcó.
    Para quienes han escuchado tantas conferencias de prensa mortecinas de insulsos políticos marroquíes, lo más sabroso del domingo fueron sus embestidas contra el entorno del monarca. “Seamos claros, es imposible gobernar Marruecos contra el rey, pero nosotros estamos en contra de los lobbies y de los consejeros” reales, afirmó.
    “Cualquiera os dirá que es consejero del rey cuando no es consejero ni nada de nada”, prosiguió aludiendo a todos aquellos que gravitan en torno al monarca e interfieren con la labor del Ejecutivo. “Esa época debe ahora acabarse”. “Hago un llamamiento a los futuros ministros de queno tengan miedo” de los famosos consejeros. “El rey les nombra para trabajar”.
    En su primera comparecencia tras la victoria, Benkiran tendió la mano al gran movimiento islamista ilegal Justicia y Espiritualidad, que preconizó el boicoteo de las elecciones, y al movimiento juvenil del 20 de Febrero, al que pertenece su hijo, que desde hace diez meses convoca manifestaciones para reivindicar la democratización.
    A los primeros les expresó su “respeto”, pero les insistió en que “deben contribuir a la vida política para cambiar las cosas, y no permanecer al margen”. A los segundos les invitó al diálogo: “Estoy dispuesto a discutir con ellos esta misma noche si quieren”.
    No faltó una broma dirigida a una periodista francesa a la que una mujer con hiyab le traducía sus palabras del árabe: “Ya ve ustedque incluso con velo pueden traducir y además gratis”.
    EL PAIS, 28/11/2011
  • UN MARKETING EXTERIEUR REUSSI

    par M. Saadoune
    Les islamistes «light» du PJD arrivent en tête dans des élections législatives marocaines très balisées par une révision constitutionnelle qui a permis au Roi de maintenir et de renforcer l’essentiel de ses pouvoirs. C’est, au point de vue du marketing politique, une excellente opération à destination de l’extérieur pour le Palais. La précision est de mise. 
    Depuis l’annonce des «réformes constitutionnelles», la démarche du Palais marocain –consiste à donner une impression de mouvement sans changer l’ordre des choses. L’opération a été appuyée par des médias occidentaux et précisément français qui ont forcé les lectures en présentant comme «révolutionnaires» des changements constitutionnels purement sémantiques. Et ceux qui connaissent le Maroc ne s’étonnent guère du décalage entre la manière dont les réformes sont rapportées par ces médias et la manière dont elles sont perçues par les Marocains. 
    Il en est de même pour les élections législatives. Les islamistes royalistes du Parti Justice et Développement sont bien devenus le premier parti au Maroc à l’issue des élections de vendredi dernier. On ne reviendra pas sur le fait relevé par les partisans du boycott que le taux de participation de 45%, annoncé officiellement, est fondé sur des listes électorales où des millions de Marocains en âge de voter ne figurent pas. Le discours officiel peut toujours avancer qu’il n’est pas responsable de ceux qui ne vont pas s’inscrire. Certes. Mais quand ce sont des millions d’électeurs potentiels qui manquent, il n’est pas illégitime d’en tirer la conclusion que le jeu politique balisé marocain suscite une désaffection profonde chez les Marocains. C’est ce qui donne de l’allant au Mouvement du 20 février qui, avec beaucoup de courage, refuse de cautionner une opération cosmétique. 
    C’est cela qui fait que l’opération marketing qui marche à l’extérieur n’a pas une incidence décisive au niveau interne. Cela reste une image extérieure qui se construit avec l’aide des médias occidentaux. Ainsi, défiant l’arithmétique, l’avancée des islamistes (ils obtiennent, selon des résultats encore partiels, 80 sièges sur 395 et ils pourraient aller jusqu’à 100) est présentée comme un raz de marée. Il ne sert à rien de relever que cela ne donne au mieux que 25% des sièges. Le marketing politique joue sur un autre registre, celui de la « frayeur» présumée que susciteraient les islamistes. Pourtant, le PJD devra nécessairement construire une alliance et composer avec d’autres forces qui ne sont pas censées faire de la figuration. 
    L’un des rares petits changements introduits dans la Constitution – le Roi choisit le Premier ministre au sein du parti arrivé en tête – va donc être mis en œuvre. Il est déjà présenté comme une avancée « majeure». C’est indéniablement une bonne opération de marketing. Il n’est pas sûr que cela permettra de changer la réalité, même si elle peut constituer, pour un temps, une couverture à l’accentuation de la répression de ceux qui défendent le vrai changement et ne se contentent pas d’un substitut.
  • Pourquoi ne pas aller jusqu’au bout ?

    Ca y est, Taïeb Cherqaoui, le ministre de l’Intérieur du royaume voisin a réglé l’affaire du choix sahraoui dans les territoires de la Seguia El-Hamra wa Wadhi Eddhahab que le Maroc occupe par la force depuis 1975. Taïeb Cherqaoui, qui nous confirme qu’il est loin d’être un Driss Basri, assure à qui veut l’entendre que le taux des votants sahraouis aux législatives remportées par le PJD était nettement plus fort dans les territoires spoliés que dans les provinces du royaume. Taïeb Cherqaoui qui est loin d’être un Driss, Basri annonçait un taux de participation au scrutin de 45 %. Un taux contesté au Maroc, notamment par le M20F. Une contestation qui expliquait en partie les images diffusées par la TV marocaine, de bureaux de vote quasi déserts malgré de jolies urnes flambant neuves et des poignées de dirhams pour les embellir comme l’exige la circonstance. 
    Donc à El-Ayoun, la capitale du Sahara occidental, les populations autochtones auraient voté massivement pour le…PJD. Il est vrai qu’il n’existe pas de parti politique sahraoui figurant sur les cahiers du makhzen. Rabat peine déjà assez avec le Polisario, dont l’esprit plane sur les villes sahraouies durant les douze mois de l’année parce que justement, il revendique en tant que représentant unique et légitime du peuple sahraoui, le droit à l’autodétermination et à l’indépendance. 
    De son vivant, Driss Basri, qui n’est pas un Cherqaoui, était convaincu qu’un référendum d’autodétermination était la meilleure solution pour en finir une fois pour toutes avec un conflit qui empoisonne les relations entre l’Algérie et le Maroc et gêne l’essor de l’ensemble de la région maghrébine. Driss Basri n’était pas Cherqaoui. Cherqaoui, lui, nous dit que la participation au vote était plus forte au Sahara occidental que dans le royaume. Mais si vous lui dites d’aller au bout de sa logique et d’organiser un référendum d’autodétermination au Sahara occidental puisque les résultats montrent que pour le makhzen l’affaire est dans la poche, il vous sortira l’histoire de l’intégrité territoriale. Mais peut-on parler d’intégrité territoriale marocaine alors que les gens qui peuplent le Sahara occidental depuis la nuit des temps refusent d’être marocains. Le parcours de l’héroïque Aminatou Haider n’est-il pas éloquent ? M. Z.
    mohamed_zaaf@yahoo.fr
    Le Jeune Indépendant, 28/11/2011
  • Le PJD marocain a le même handicap que celui qu’a eu Ennahda en Tunisie

    par Kharroubi Habib
    Avec probablement plus de 80 sièges dans son escarcelle quand les résultats finaux du scrutin de vendredi dernier seront officiellement promulgués, le parti islamiste «modéré» de la Justice et du Développement (PJD) devient la formation prédominante dans la nouvelle Assemblée nationale marocaine. Conformément aux dispositions de la nouvelle constitution du Royaume, c’est donc au sein du PJD que Mohammed VI choisira la personnalité à qui confier la formation et la conduite du premier gouvernement marocain post réforme. 
    Déjà à ce stade, la formation islamiste pourra peut-être mesurer que la réalité du pouvoir, réforme ou pas, reste entre les mains du monarque. Celui-ci est susceptible en effet de désigner à la primature du gouvernement une tout autre personnalité du PJD que son chef Abdelilah Benkirane, pourtant le préféré de la base et des sympathisants du parti. Des sources bien informées donnent la chose comme quasi certaine, au regard de la méfiance qu’ont le Roi et son entourage à l’égard du chef du PJD, malgré qu’il ait renoncé aux positions franchement islamistes teintées de salafisme ayant été son fonds de commerce et qu’il multiplie les manifestations d’allégeance à la monarchie et à la personne du Roi. Il restera ensuite au PJD à négocier des alliances pour pouvoir former un gouvernement et puis gouverner. 
    C’est que la formation islamiste marocaine qui arrive au pouvoir se retrouve avec le même handicap que celui que son homologue tunisienne, Ennahda, a dû surmonter. Celui d’être effectivement vainqueur des élections mais de ne pas disposer de la majorité parlementaire requise pour gouverner seul. Tout comme en Tunisie, il se trouve au Maroc des partis représentés à l’assemblée parlementaire que l’alliance avec le PJD ne rebute pas. Ceux qui forment la Koutla (Istiqlal, Union socialiste des forces populaires – USFP – et le Parti du progrès et du socialisme – PPS) et ont constitué l’ossature du gouvernement sortant. L’Istiqlal, dont le chef est le Premier ministre sortant, a déjà fait savoir qu’il ne refuse pas le principe de l’alliance avec les islamistes du PJD. Mais pour que le PJD parvienne à contracter des alliances, il va lui falloir, tout comme Ennahda, mettre en veilleuse certaines de ses promesses électorales d’inspiration islamiste que ne partagent pas ses éventuels futurs partenaires. Ce faisant, il encourt très vite le risque de décevoir une partie de sa base militante et de son électorat, aux yeux de qui ce sont justement ces promesses qui distinguent le PJD des autres partis. 
    L’obligation dans laquelle l’a mis un mode électoral savamment conçu pour rendre impossible qu’un parti accède seul à la majorité parlementaire, l’oblige par conséquent à s’allier à des partis qui, même s’ils ont encore des élus à l’Assemblée nationale, ont perdu tout crédit dans l’opinion. Ce qui n’est pas pour entretenir la dynamique de sympathie dont il a bénéficié pour le scrutin de vendredi et éloignera de lui ceux qui ont cru qu’avec son arrivée au pouvoir, c’en était fini des combines d’appareils partisans qui ont donné les gouvernements potiches s’étant succédé aux commandes du pays sans jamais honorer leurs promesses électorales.
    Le Quotidien d’Oran, 2/11/2011
  • Le Comité de l’ONU contre la torture préoccupé

    Le Comité contre la torture de l’ONU a exprimé dans ses conclusions de la 47e session publiées avant-hier sa préoccupation au sujet des «allégations reçues» concernant la situation des droits de l’homme au Sahara occidental. Le Comité contre la torture de l’ONU s’est déclaré «préoccupé par les allégations reçues sur la situation au Sahara occidental, où seraient pratiquées des arrestations et détentions arbitraires, des détentions au secret (…), des tortures et mauvais traitements». Il a demandé dans ses conclusions au gouvernement marocain de rendre «imprescriptible le crime de torture», critiquant notamment le fait que «les détenus restent trop longtemps sans pouvoir communiquer avec leurs avocats».
    «Le comité regrette l’absence dans le code pénal d’une disposition rendant imprescriptible le crime de torture», a-t-il indiqué. Récemment, le président de la RASD, Mohamed Abdelaziz, avait demandé l’extension des prérogatives de la Mission des Nations unies pour le référendum au Sahara occidental (MINURSO) à la protection et la surveillance des droits humains au Sahara occidental.
    Pour le comité onusien, le Maroc «devrait s’assurer que, conformément à ses obligations internationales, ceux qui se rendent coupables d’actes de torture, tentent de commettre de tels actes, sont complices (…) ou y participent puissent faire l’objet d’enquête et soient poursuivis et punis sans qu’ils puissent bénéficier d’aucun délai de prescription». Le comité se déclare ainsi «préoccupé par certaines dispositions existantes du cadre juridique actuel relatif à la torture», au Maroc, «en particulier la possibilité d’amnistie et de grâce pour les auteurs de torture».
    Les dix experts indépendants qui intègrent le comité déplorent ainsi que la définition de la torture dans le code pénal marocain «ne couvre pas les situations de complicité, de consentement exprès ou tacite d’un agent de la force publique ou de tout autre personne agissant à titre officiel». Ils estiment par ailleurs que la loi contre le terrorisme amplifie le risque de torture.
    Selon lui, «cette loi ne permet l’accès à un avocat qu’au bout de 6 jours» de garde à vue, «amplifiant ainsi le risque de torture pour les suspects détenus, puisque c’est pendant ces périodes durant lesquelles ils ne peuvent communiquer avec leurs familles et leurs avocats qu’ils sont les plus susceptibles d’être torturés», expliquent-ils.
    Le comité demande par ailleurs au gouvernement marocain de lui fournir avant le 25 novembre 2012 des renseignements sur, notamment, la suite donnée aux recommandations formulées «visant à sanctionner les auteurs de torture ou de mauvais traitement».
    Y. M.
    LJI, 28/11/2011