Année : 2011

  • Lettre de Mohamed Sidati à M. Catherine Ashton sur la répression marocaine

    Madame la Baronesse Ashton of Upholland,
    Haut Représentante de l’Union Européenne pour les affaires étrangères et la politique de Sécurité.

    Après avoir sévi avec une brutalité extrême contre les populations civiles de Dakhla, les forces d’occupation marocaines ont frappé de nouveau, cette fois à El Aaiun, chef lieu du territoire du Sahara Occidental illégalement occupés par le Maroc.

    En effet ce 9 Octobre 2011, une tentative de rassemblement pacifiques par les sahraouis en souvenir de Gdeim Izik* est reprimée dans le sang. La réaction des forces marocaines est d’une violence inouïe. Celles-ci ont encerclé les lieux pour traquer et pourchasser les manifestants, plusieurs ont été blessés dont des femmes : Sultana Khaya activiste des droits de l’homme connue, est parmi les victimes. Des coups lui ont été assenés au visage, avec le dessein prémédité de défigurer encore son visage. 

    Sultana avait perdu l’œil droit, suite à une agression policière sur sa personne le 9 avril 2007. Au total plus de 20 sahraouis dont 9 femmes souffrent de blessures. Mbarka Ndour femme handicapée, a été brutalisée, s’en est sortie avec des lésions sur le corps. Comme à l’accoutumée, les autorités marocaines ont procédé à des arrestations, déclenchant une chasse à l’homme sur l’étendue du territoire du Sahara Occidental qu’elles occupent illégalement. 

    Les autorités marocaines ont renforcé l’État de siège existant déjà dans El Aiun. Toutes les issues de la ville sont bouclées par les forces d’occupation (formées de plusieurs corps, armée, forces auxiliaires, police, gendarmerie, et agents de sécurité qui essaiment la ville) patrouillent,. Elles font régner un climat de peur et de terreur. Un Fait devenu récurrent est le recours aux colons marocains installés au Sahara Occidental ; lesquels sont épaulés, manipulés par les forces de Sécurité pour multiplier les provocations, les intimidations, les incitations à la haine raciale à l’endroit des sahraouis autochtones. Tout cela bien sûr, se déroulent sous le regard protecteur et bienveillant des autorités marocaines, qui agissent dans l’impunité et pratiquent ainsi le terrorisme d’Etat.
    Les évènements tragiques qui se déroulent au Sahara Occidental, ne peuvent et ne doivent laisser indifférente l’Union Européenne ; elle qui fait du respect des droits de l’Homme un principe cardinal de sa politique extérieure.

    L’union Européenne qui a choisi de faire du régime répressif marocain un partenaire, en lui octroyant un statut privilégié, en lui prodiguant des aides financières sans compter, dispose de suffisamment de moyens pour infléchir la politique d’occupation et de répression de celui ci au Sahara Occidental.

    Il est affligeant de constater qu’au moment où l’ONU réaffirme dans une nouvelle résolution le droit inaliénable du peuple sahraoui à l’autodétermination, l’UE continue d’observer le silence devant les graves violations des droits de l’homme commises par l’Etat marocain au Sahara Occidental.

    Nous réitérons la demande pressante et solennelle à L’Union Européenne, pour qu’elle intervienne en toute urgence, afin de venir en assistance à une population en danger, et pour que soit mis un terme au meurtre et à la répression au Sahara Occidental.

    Mohamed Sidati
    Ministre Délégué pour l’Europe, Membre de la Direction du Frente POLISARIO
  • Le satisfecit de Londres

    L’Algérie et la Grande-Bretagne ont enregistré avec « satisfaction » l’évolution « positive » des relations algéro-marocaines, a indiqué, hier à Alger, le ministre des Affaires étrangères, Mourad Medelci. 

    « Nous avons marqué (l’Algérie et la Grande-Bretagne) notre satisfaction quant à l’évolution positive des relations bilatérales entre l’Algérie et le Maroc dans une perspective de consolidation de l’intégration maghrébine », a-t-il déclaré. 

    Le ministre a, également, indiqué avoir évoqué avec son homologue britannique le processus d’autodétermination au Sahara Occidental soutenu par les résolutions du Conseil de sécurité de l’ONU. « Ce processus doit donner la possibilité au peuple sahraoui de s’autodéterminer. Nous souhaitons simplement que les négociations s’accélèrent (entre le Front Polisario et le Maroc) le plus tôt possible pour que cette question soit réglée le plus rapidement », a ajouté Medelci. 

    Le ministre a, en outre, précisé avoir consacré avec son homologue britannique une part « non négligeable » de leurs entretiens à l’évaluation de la situation régionale et internationale. « Nous avons parlé de la question du Sahel et de la Libye et j’ai eu également à informer mon homologue sur les derniers développements sur la scène syrienne et sur la scène palestinienne », a-t-il ajouté.
  • Secretos que no serán develados

    La muerte, que algunos esperaban, implica que se evitará un largo y complejo proceso que hubiese dividido a Libia y avergonzado a los gobiernos y compañías petroleras occidentales.

    Los dimes y diretes sobre su captura desataron celebraciones en todo el país y ayudaron a bajar los precios del crudo.

    Atrapado con vida, seguramente habría generado un amargo debate sobre si debía ser juzgado en el país o extraditado a la Corte Penal Internacional, que hace unos meses emitió una orden de arresto en contra suyo.
    Un juicio hubiese dado al excéntrico y peculiar coronel un podio desde donde atacar tanto a los nuevos líderes como al mundo occidental, revelando secretos que quisieran olvidar.

    Desde que Libia salió de su aislamiento internacional en la última década, muchas firmas petroleras firmaron acuerdos multimillonarios.

    Pero lo peor para el gobierno interino y la OTAN podría haber sido que Gadafi siguiera prófugo, quizá desapareciendo en el Sahara para formar nuevas milicias y desestabilizar. También podría haber usado la oportunidad para abrir viejas heridas políticas y generar el mayor daño posible.

    Con el cuchillo entre los dientes, la prensa mundial buscaría cualquier detalle jugoso acerca de cómo las grandes potencias –que ahora le dieron la espalda– cortejaron a Gadafi, ayudándolo a depositar su fortuna y a reconstruir su industria del llamado oro negro.

    Con Osama Bin Laden muerto y los líderes talibanes y de Al Qaeda cada vez más perseguidos, algunos temen que los asesinatos o muertes « accidentales » de enemigos –en lugar de complejos juicios o confinamientos en lugares como Bahía Guantánamo– se erigieron en una opción demasiado atractiva.
    Marcelo Michalijos/ »La Nueva Provincia »
  • La coalition algéro-sahelienne ouverte au Maroc et à la Tunsie

    Un premier effectif des 10 000 soldats dégagé

    Un premier effectif théorique d’au moins 10 000 soldats -sur les 75 000 prévusa été dégagé pour commencer les opérations militaires dans la bande du Sahel avant la fin de l’année, a-t-on appris de source militaire. Les actions militaires seront gérées à partir du commandement opérationnel de Tamanrasset, alors que le QG « politique » conjoint est installé à Alger, et des chefs militaires maliens, nigériens et mauritaniens seront associés à toutes les opérations qui se dérouleront sur leur propre territoire, avec de larges extensions de compétences pour les unités de combat afin d’opérer indifféremment dans les pays concernés par la menace terroriste et par le crime organisé. 

     
    L’état-major opérationnel « a clairement identifié la contribution de chaque État en terme de forces terrestres et aériennes », mais ils n’ont pas l’intention de transformer « le Sahel en zone de guerre comme en Afghanistan, où on voit des soldats en train de patrouiller avec des dizaines de kilogrammes d’armes sur le dos ». La coalition cherche surtout à faire des actions durables et faire du Sahara une zone de stabilité en matière d’actions, de coopération militaire. 
     
    Selon une source militaire de haut rang, la coalition militaire ne devrait pas se suffire des membres actuels, mais le Maroc et la Tunisie seront associés à la démarche sécuritaire, dont l’Algérie demeure la locomotive. La Libye, lorsqu’elle aura un gouvernement représentatif, sera aussi associée au processus sécuritaire. Pour des raisons évidentes, Rabat tergiverse encore pour s’imbriquer dans le processus, comme on le lit sur les colonnes des journaux proches du Makhzen, mais le processus est lancé, et chaque pays de la triple région saharo-sahélomaghrébine devrait apporter sa contribution, car il y va de sa propre sécurité. 
     
    À l’issue de la dernière réunion d’Alger, les choses étaient devenues plus claires. Ce sont les quatre pays engagés – Algérie, Mali, Mauritanie et Niger – qui mèneront la lutte contre le terrorisme au Sahel, et non pas les puissances occidentales. De fait, la coalition est prête à combattre Al-Qaïda au Maghreb islamique, qui menace la sécurité au Sahel, mais l’objectif tracé à Alger reste d’éviter à ce que la région devienne une zone de guerre. La sous-région saharo-sahélienne est un espace à vocation touristique, et il faut éviter d’en faire un théâtre d’opérations militaires qui s’inscriront dans la durée…

    Fayçal Oukaci

  • Sahara occidental : Alger appelle à accélérer les négociations

    Le ministre des Affaires étrangères, M. Mourad Medelci, n’a pas raté la venue en Algérie de son homologue britannique pour remettre sur la table des discussions la question du Sahara occidental. 

    Le MAE, qui a réitéré à l’occasion le soutien de l’Algérie à l’autodétermination du peuple sahraoui conformément aux résolutions des Nations unies, n’a pas caché son “souhait” de voir ce conflit “réglé le plus tôt possible”. 

    Pour ce faire, M. Medelci a appelé à “accélérer” le processus des négociations entre le Maroc et le Sahara occidental.
  • Manifiesto contra la vergonzosa postura del gobierno español

    Dada la situación de represión brutal que vive la población saharaui en las zonas ocupadas del Sáhara Occidental desde hace años, pero en especial y con actualidad en la ciudad de Dajla y El Aaiún en los últimos días, los abajo firmantes denunciamos:

    A finales del mes de septiembre tuvieron lugar duros enfrentamientos entre saharauis y marroquíes provocados por grupos de colonos y con el apoyo evidente de las fuerzas represivas, policiales y militares, del Reino de Marruecos. Como consecuencia de estos disturbios ha sido asesinado el saharaui, Maishan Mohammed Lamin, además de muchos heridos, nuevos secuestros selectivos y de daños a las propiedades privadas de los y las saharauis, como sus viviendas, negocios, animales y vehículos.

    Queremos resaltar que las autoridades marroquíes reprimieron duramente a la población saharaui y alentaron los disturbios de los colonos y que, posteriormente, fueron enviados dos batallones militares que procedían del muro de la vergüenza que divide en dos el territorio del Sáhara Occidental hasta Dajla para dar apoyo a una mayor represión.

    Actualmente, la ciudad de Dajla vive un estado de sitio en el cual la población civil saharaui se encuentra privada de sus derechos más indispensables, como libertad de movimiento y de reunión, derechos recogidos en la Declaración Universal de los Derechos Humanos y que son violados sistemáticamente por las autoridades marroquíes.

    Por otro lado, la población saharaui residente en la ciudad ocupada de El Aaiún ha querido demostrar una vez más su perseverancia y resistencia. Con motivo de la conmemoración del primer aniversario de la creación del campamento de Gdeim Izik, o campamento de la Dignidad saharaui, varios centenares de saharauis quisieron salir a las calles de su ciudad para alzar su grito de libertad una vez más. De nuevo, el ejército marroquí intervino con su habitual y desproporcionada violencia. Como consecuencia de estos hechos, decenas de saharauis resultaron heridos, como demuestran las imágenes llegadas desde los territorios ocupados. Entre los heridos se encuentra la conocida activista Sultana Jaya, que ya perdió un ojo en el año 2007 como consecuencia de la brutal paliza recibida de las fuerzas represivas marroquíes, cuando realizaba una sentada pacífica en la universidad de Marrakech.

    Desde las organizaciones y colectivos que firmamos este manifiesto denunciamos una vez mas la política criminal y despreciable de la monarquía de Marruecos hacia la población saharaui. Del mismo modo, volvemos a hacer un llamamiento a la comunidad internacional y a todos los demócratas del mundo.

    Exigimos al Gobierno español que abandone su vergonzosa postura de complicidad con el régimen marroquí y de apoyo a sus ilegales tesis y que acompañe a la sociedad civil española en la defensa del derecho de autodeterminación del pueblo saharaui y contra la violación de los derechos humanos, dada la responsabilidad histórica, política y moral del estado español con el pueblo saharaui. También recordamos su obligación legal, como potencia administradora del Sáhara Occidental, de facilitar por todos los medios el fin del proceso de autodeterminación mediante el referéndum auspiciado por la ONU y de garantizar la seguridad de la población saharaui. Del mismo modo, exigimos tanto al Gobierno español como a la UE la suspensión inmediata de los Acuerdos de libre comercio que mantiene con Marruecos en materia de pesca y agricultura hasta que no se garanticen el cumplimiento de los DDHH, el consentimiento del pueblo saharaui para la explotación de estos recursos y la repercusión positiva directa que ésta tenga sobre su población. Asimismo, reclamamos a la MINURSO que amplíe su labor a la vigilancia del respeto de los derechos humanos en el Sáhara Occidental.

    Por un Sáhara Libre ya.

    Sahara Thawra, 19/10/2011
  • Sáhara Occidental: Marruecos, acorralado por la comunidad internacional

    El hartazgo de la comunidad internacional fue claramente expresado por el Ministro de Relaciones Exteriores británico, William Hague, durante su visita de trabajo en Argelia.

    En una entrevista con el diario argelino El Khabar y en respuesta a una pregunta sobre la posición de Gran Bretaña en el conflicto del Sáhara Occidental y cómo solucionarlo, el señor Hague, dijo que « el status quo en el conflicto Sáhara Occidental tiene efectos negativos sobre toda la región. Obstaculiza el establecimiento de una cooperación regional eficaz. Yo apoyo los esfuerzos de la ONU para encontrar una manera de satisfacer a ambas partes y garantizar el derecho de autodeterminación para el pueblo saharaui. Espero que estos esfuerzos conduzcan a la resolución de este conflicto que ha durado más de lo debido.
    En cuanto a la primavera árabe, insistimos con la UE para apoyar en el marco de la nueva política Europea de Vecindad la realización de una integración económica con los países del norte de África. « 

    En otra entrevista publicada hoy por el periódico Libertad, el diputado europeo Pier Antonio Panzeri, recordó que el conflicto que opone la RASD a Marruecos es un problema que « no fue resuelto en muchas décadas. Por lo tanto, hay ue impulsar la reanudación de las negociaciones y asegurar que la ONU pueda lograr resultados positivos. El Parlamento Europeo está preparado para dispuesto a hacer que la cuestión del Sáhara Occidental sea abordada para conseguir medidas positivas para resolver este problema. Se trata de un tema sobre el cual estamos muy interesados ​​y en el que nos centramos en nuestra visita a principios de noviembre. Por otra parte, como Presidente de la Delegación del Magreb, no voy a ir solamente aArgel, sino a Tinduf también « .

    Por su parte, el IV Comité de la Asamblea General de Naciones Unidas sobre descolonización adoptó el 10 de octubre una resolución que reafirma el derecho del pueblo saharaui a la autodeterminación e independencia.

    Recordando las reuniones formales e informales celebradas entre el Frente Polisario y Marruecos desde 2007, la resolución « insta a todas las partes y los Estados de la región a que cooperen plenamente con el Secretario General y su Enviado Personal y entre ellas, reafirmando « la responsabilidad de las Naciones Unidas hacia el pueblo del Sáhara Occidental « .

    La misión de la UE afirmó, antes de la votación de la resolución sobre el Sáhara Occidental en el marco del Comité de Descolonización en Nueva York, animar a ambas partes a trabajar para lograr esta solución el em marco de la ONU, expresando al mismo tiempo su apoyo a los esfuerzos de Christopher Ross, enviado personal del Secretario General de Naciones Unidas.
  • Les islamistes menacent de descendre dans la rue

    Le président du parti islamiste Ennahda, donné favori du scrutin de dimanche en Tunisie, a mis en garde hier mercredi contre un «risque de manipulation des résultats» et menacé de faire descendre ses troupes dans la rue en cas de fraude, au cours d’une conférence de presse à Tunis. «Il y a un risque de manipulation des résultats des élections. Les surprises sont toujours possibles. S’il y a une manipulation, nous rejoindrons les forces et les gardiens de la révolution qui ont fait tomber 
    Ben Ali et les premiers gouvernements (intérimaires). Nous sommes prêts à faire tomber jusqu’à dix gouvernements s’il le faut», a déclaré Rached Ghannouchi. 
    Le fondateur du mouvement islamiste, durement réprimé sous le régime de Ben Ali, a rappelé que son parti était «en tête» de tous les sondages sur les intentions de vote. «Notre parti possède la majorité des voix», a-t-il assuré. Evoquant une éventuelle coalition de formations de gauche et de démocrates modernistes pour faire barrage à Ennahda au sein de la future assemblée constituante, il a dénoncé une volonté de «détruire » son mouvement. «Si de petites formations se coalisent contre Ennahda, au cas où il remporterait les élections, je peux dire, dans ce cas là, qu’il s’agira d’un coup de force contre la démocratie», a-t-il affirmé. 
    «Nous sommes prêts à diriger un gouvernement d’union nationale si le peuple tunisien nous accorde sa confiance», a-t-il répété. «Notre souci, c’est l’entente pour la formation d’un gouvernement intérimaire qui réunira tous les partis avec la participation de toutes les compétences administratives tunisiennes», a-t-il ajouté. Interrogé sur les alliances que cherche à nouer Ennahda avec d’autres formations, il a refusé d’entrer dans les détails ou de citer les noms de partis politiques. 
    «Nous sommes en contact avec plusieurs partis pour un gouvernement d’union nationale», s’estil borné à dire. Plusieurs formations, dont le Parti démocrate progressiste (PDP, centre-gauche) de Ahmed Néjib Chebbi et le Pôle des démocrates modernistes (une coalition de gauche qui veut faire barrage aux islamistes), ont affiché leur refus catégorique de participer à un gouvernement d’union avec Ennahda. 
    «Chebbi est libre de participer ou de refuser d’entrer dans un gouvernement qu’il ne cautionne pas. Nous sommes disposés à négocier avec tout autre parti», a déclaré Rached Ghannouchi. En dépit des convergences de leurs programmes politiques (au plan économique, sur la défense des libertés, le statut de la femme etc.), les grandes formations progressistes n’ont encore formalisé aucun accord. 
    Le parti de gauche Ettakatol de Mustapha Ben Jaafar, qui a récemment démenti toute alliance avec Ennahda, s’est jusqu’à présent dit ouvert à des discussions sur un gouvernement de coalition après les élections.
  • Mohamed Boudaroua, ce vrai Roi

    par Kamal Daoud
    Un 2ème militant du mouvement du «20 Février», front du printemps marocain, vient de mourir : il a été poussé dans le dos par un policier ou le régime ou la mal vie, du haut de plusieurs étages. Cette mort a provoqué des marches au Maroc, mais pas l’attention du reste du monde. La cause ? Le concept de « l’angle mort ». Le printemps arabe est sous effet de loupe des médias du monde entier, mais il y existe des angles morts, en marge, négligés ou escamotés : le Yémen, par exemple, mais surtout le Maroc. 
    On a bien compris, après la première vague du début de l’année, que le Maroc va être « épargné » ou qu’on fera tout pour. Dès les premiers jours de sa crise, le Roi a vite compris le conseil des tuteurs en Europe : réformes vite, légèrement en fond, beaucoup en surface et on fera le reste. Le reste a été ce traitement étonnamment complaisant fait par des médias français sur le dernier référendum stalinien organisé dans ce pays autour de la nouvelle constitution. L’effet de minimalisation a été poussé parfois jusqu’au ridicule. 
    Le mot d’ordre sémiologique était qu’il fallait protéger le Royaume et consacrer son « exception ». Cela s’appelle encore un protectorat. Le chroniqueur ne fait pas partie de ces inquisiteurs en mal de décolonisations assises ou de rancunes alimentaires, mais il y a des évidences : au Maroc, la France actuelle a joué de bonnes cartes et le Roi a été un bon disciple. C’est le seul pays où on a joué un marketing de ruse pour vendre au monde des réformes que les Marocains n’ont pas achetées. Aujourd’hui, cet effet d’occultation fonctionne à plein régime. Il peut se passer le pire, on traitera du meilleur. 
    Le syndrome de la perte de la Tunisie a joué donc à fond. Sauf que si, du point de vue du pragmatisme, on peut comprendre la stratégie de sauvetage du Roi, ses tuteurs oublient qu’il s’agit d’abord d’une dictature un peu mieux habillée. 
    Une dictature « arabe » ne pense pas seulement avec pragmatisme mais aussi avec émotions. Le cycle de vengeance et de ripostes sur le « 20 Février » est déclenché et le pire semble avoir été employé pour punir les sujets dissidents. 
    Des doutes lourds pèsent sur l’attentat de Marrakech, un peu trop opportun, pas revendiqué par les terroristes du coin, refusé par les familles des inculpés. Monstrueux de penser qu’on puisse utiliser une bombe pour en désamorcer une autre plus grosse ? Que non : une dictature arabe peut tuer 30 mille révoltés, reculera-t-elle devant le sacrifice de six victimes ? Abîmes du doute et de la suspicion. Le printemps n’a pas les mêmes jardiniers partout. 
    Le Maroc est certes sauvé, pour le moment, par ses tuteurs et les concepteurs de son plan média, très subtile, mais il ne sera pas épargné. Ni nous. Ni personne. On peut pousser un militant dans le dos, à la fin, c’est le régime qui tombe. Quels que soient la ruse, l’attentat en préfabriqué, la réactivation du terrorisme utilitaire ou autre. La stabilité, c’est bien. Des réformes c’est bien, mais sans arnaques surtout. Dans le cas du Maroc, l’arnaque commence à prendre le pas sur le conseil des Français : le régime revient à sa nature et se venge, avec grossièreté. Encore une fraude sur les réformes au Maghreb donc.
  • Sahara Occidental : Le Maroc, acculé par la communauté internationale

    Le ras-le-bol de la communauté internationale a été clairement exprimé par le ministre des affaires étrangères britannique, William Hague, lors de sa visite de travail en Algérie. 
    Dans une interview accordée au quotidien algérien El Khabar et en réponse à une question sur la positioon de la Grande-Bretagne sur le conflit du Sahara Occidental et les moyens de le régler, M. Hague a déclaré que  » le statu quo dans le conflit du Sahara Occidentale à des effets négatifs sur toute la région. Il entrave l’établissement d’une coopération régionale efficace. Je soutiens les efforts de l’ONU pour trouver une issue à satisfaire les deux parties et qui assure le droit d’autodétermination pour le peuple sahraoui. J’espère que ces efforts aboutissent au règlement de ce conflit qui a duré plus longtemps qu’il en fallait. Pour ce qui est du printemps arabe, nous avons insisté avec l’UE pour soutenir dans le cadre de la nouvelle politique de voisinage européenne la réalisation d’une intégration économique avec les pays de l’Afrique du nord ». 
    Dans une autre interview publiée aujourd’hui par le journal Liberté, le député européen Pier Antonio PANZERI, a rappelé que le conflit qui oppose la RASD au Maroc est un « un problème n’a pas été résolu depuis de longues décennies. Il faut donc pousser à la reprise des négociations et faire en sorte que les Nations unies puissent obtenir des résultats positifs. Le Parlement européen est prêt à faire en sorte que la question du Sahara occidental soit abordée pour enregistrer des pas positifs en vue de résoudre ce problème. Il s’agit d’un thème sur lequel nous sommes très intéressés et sur lequel nous nous concentrerons lors de notre visite au début du mois de novembre. Du reste, en tant que président de la Délégation Maghreb, je ne m’arrêterai pas à Alger, puisque j’irai également à Tindouf ». 
    Pour sa part, la 4e Commission de l’Assemblée générale des Nations Unies chargée de la décolonisation a adopté le 10 octobre une résolution réaffirmant le droit du peuple sahraoui à l’autodétermination et à l’indépendance. 
    Rappelant les réunions formelles et informelles qui ont eu lieu entre le Front Polisario et le Maroc depuis 2007, la résolution « invite toutes les parties et les Etats de la région à coopérer pleinement avec le Secrétaire général et son Envoyé personnel, et les uns avec les autres », réaffirmant « la responsabilité de l’ONU à l’égard du peuple du Sahara occidental ». 
    La mission de l’UE a affirmé, avant le vote de la résolution sur le Sahara occidental dans le cadre de la commission de décolonisation à New York, encourager les deux parties à oeuvre r à parvenir à cette solution dans le cadre des Nations unies, exprimant par la même son soutien aux efforts de Christopher Ross, envoyé personnel du Secrétaire général des Nations unies.