Année : 2011

  • Son exécution arrangeait tous ses ennemis : Kadhafi n’avait aucune chance

    Les preuves s’accumulent pour démontrer qu’il y a bel et bien eu un accord préalable, tacite au moins, entre les rebelles et les dirigeants des membres de l’Otan pour liquider physiquement Mouamar Kadhafi, ses enfants et ses collaborateurs, et qu’ils ne soient en aucun cas emprisonnés et jugés.
    Des procès, des procès justes, auraient eu le désavantage de permettre à l’ancien chef d’Etat ou ses proches de faire beaucoup de révélations sur des secrets et des dossiers qu’il est donc question d’enterrer avec l’ancien maître de Tripoli. Il s’agit notamment de la coopération des services secrets occidentaux avec l’ancien régime, y compris dans sa politique de répression de l’opposition libyenne. On parle aussi de tout ce que Mouamar Kadhafi savait sur les figures de l’ancien régime et qui ont été les premiers à quitter le navire, à commencer par les dirigeants du CNT. Les images ne mentent pas, quand elles sont le fait d’un amateur et on a vu l’ancien dirigeant libyen, ensanglanté, mais marchant sur ses pieds et suppliant ceux qui avaient sa vie entre leurs mains. On a vu aussi des images de son fils Mouatassam, gisant à terre, remuant encore, avant de n’apercevoir de lui que son cadavre perforé de balles. Le médecin légiste interrogé par les agences de presse a déclaré que ce dernier avait d’abord été touché par des armes lourdes et que lui et son père ont été achevés par balle. Même chose aussi pour le général Aboubakr Younes Jaber, l’ancien ministre de la Défense.
    Des zones d’ombre
    La veuve de l’ancien dirigeant libyen a demandé à l’ONU, qui a appuyé sa demande, de même que Amnesty International, pour une enquête devant établir les circonstances de l’exécution de Kadhafi. Ce qu’il y a d’étonnant, c’est que tous les dirigeants occidentaux, sans exception, et qui n’ont de cesse de nous faire des cours sur la manière de respecter les droits de l’homme et la consécration de l’Etat de droit, ont tous fait l’impasse sur cette exécution, et l’ont même applaudie pour certains. Ce fut pareil lorsque Saddam Hussein fut condamné à mort, dans un silence général qui avait extraordinairement ponctué deux vastes campagnes contre la peine de mort dans certains pays du Tiers-monde.
    Effectivement, Mouamar Kadhafi était un dictateur aux mains tâchées de sang et qui avait privé les enfants de son pays de liberté et d’une vie dans la dignité. Mais cela n’autorisera jamais qu’il soit traité comme il le fut, avec la même sauvagerie qu’il réservait à ses opposants et dans un déchaînement de barbarie, photographié et filmé pour alimenter un voyeurisme mondial exacerbé par le village planétaire des nouvelles technologies.
    Beaucoup de personnes ont été choquées par ces images montrant l’homme en sang, désarmé, en partie déshabillé, inoffensif comme jamais, battu et traîné par des hommes qui l’exhibaient tel une bête sauvage. Un choc qui fut plus grand encore quand fut exposé son corps inerte ainsi que celui de son fils Mouatassam devant les habitants de Mesrata.
    Il y avait, en réalité, trop de barbarie dans ce qui s’est passé, pour être justifiée par le passé de Kadhafi, et trop aussi pour cacher les multiples zones d’ombre de cet épisode. Ainsi, l’on eut droit à plusieurs versions, dont la plus évidente est qu’un convoi transportant Kadhafi a été intercepté avant de quitter la ville de Syrte et qu’il fut stoppé par un bombardement de l’Otan. Au signal de l’organisation atlantiste, les rebelles ont pu fondre sur ce convoi et après un échange de coups de feu, ont pu capturer l’ancien chef d’Etat. Par suite, l’ordre est venu de le tuer, sinon rien n’a été fait pour préserver sa vie d’une balle qui aurait pu être tirée par n’importe qui. Malgré des fuites dans les médias, la nationalité des avions qui ont bombardé le convoi de Kadhafi a été officiellement tenue au secret, autant pour que le pays concerné ne s’attire pas les critiques des ONG des droits de l’Homme et d’une partie des médias occidentaux, que par crainte de représailles de la part des loyalistes, à travers des attentats sur son territoire. L’information d’une balle tirée avec un pistolet en or vient donner un côté légendaire à l’événement, évoquant comme par cynisme, les balles en argent qui servent à tuer les vampires ou les loups-garous ! C’est pour dire ici à quel point une grande opération de communication bien huilée est en marche et elle se fait autour d’une version précise qu’il s’agit de faire accréditer autour de la situation en Libye, celle d’une révolution qui ne doit rien à l’intervention étrangère. Depuis le Vietnam, l’Occident a su tirer les leçons du poids de la communication dans les guerres. Et ce fut déjà un grand tour de passe que d’avoir maîtrisé la moindre image, la moindre information lors de la première guerre du Golfe en 1991 : le tapis de bombes américain avair fait plus de 100 000 morts. On n’en a vu aucun!
    Dans l’affaire qui nous occupe, ce sont bien les Libyens qui sont les premiers grands perdants, quoi qu’on en dise. Certains responsables de «la nouvelle Libye» disent maintenant que la mort de Kadhafi a économisé au pays de longues procédures judiciaires pouvant durer des années, prolonger négativement la transition vers la démocratie et retarder la construction des institutions de l’Etat. Si l’on parle d’institutions démocratiques fonctionnant sur le principe du respect de la loi et si c’est ce que veut le peuple libyen, alors il est évident que la liquidation de Kadhafi ne répond en rien à de telles aspirations.
    Qui va en profiter ?
    Pour prendre davantage de distances avec l’exécution Kadhafi, l’Otan qui est accusé d’intervenir sous le prétexte de protéger les civils d’un massacre à huis clos décidé par l’ancien dictateur, a annoncé qu’elle arrêterait ses opérations à la fin de ce mois. Notons qu’il ne s’agit pas d’un retrait définitif. En effet, à l’issue d’une réunion de l’Alliance à Bruxelles, son secrétaire général Anders Fogh Rasmussen a annoncé que l’Otan mettrait fin à son opération militaire en Libye le 31 octobre. D’ici là, «l’Otan surveillera la situation et maintiendra ses forces pour répondre à des menaces si besoin».
    De la sorte, l’Otan poursuit son travail dans la pure illégalité internationale, alors que son mandat onusien se limitait à une zone d’exclusion aérienne devant protéger les civils. Mais l’Otan ne pouvait s’en contenter et c’est rapidement que l’Alliance a pris fait et cause pour le CNT et ses forces avec le but évident d’accélérer la chute de Kadhafi. Dans cette affaire, l’Otan n’a pas rempli une mission de protection humanitaire, mais s’est ingéré dans les affaires de la Libye pour renverser un régime et mettre en place un autre. A moins d’être naïf, il faut bien admettre que l’Otan ne se serait pas donné tant de peine si au bout du compte il n’était pas question d’asseoir à Tripoli un régime pro-Occidental et veillant à ses intérêts régionaux.Avec l’exécution de Kadhafi, la Libye tourne une page noire de son histoire. Tout le monde souhaite que la prochaine étape soit différente et inspirée par les valeurs de la réconciliation nationale et l’abandon des pulsions de vengeance et des considérations tribales avec lesquelles Kadhafi avait gouverné. Mais non seulement l’opinion reste marquée par les images de la liquidation des symboles de l’ancien régime, mais il se trouve surtout que la Libye est un pays riche, très riche. A l’extérieur déjà, l’on parle de 160 milliards de dollars que les anciens dirigeants avaient déposés dans des comptes européens et américains. Les revenus pétroliers du pays sont situés à une moyenne annuelle de 50 milliards de dollars. Pareille richesse peut autant contribuer à panser les blessures du pays comme elle peut exacerber les tensions et les crises de tout ordre. Car tout cet argent ne servirait à rien si la réconciliation nationale entre les différentes factions et les tribus n’est pas rapidement conclus entre tous les Libyens, les vainqueurs comme les vaincus. Et cet objectif là, pour se réaliser, se voit aujourd’hui privé d’un élément de taille : l’existence d’une direction nationale sur laquelle tous les Libyens sont d’accord. En fait, ce n’est que maintenant que la question va se poser et il est à redouter qu’elle ne puisse être tranchée autrement que par des voies pacifiques. 
    Par Nabil Benali
    Les Débats, 23/10/2011
  • La théorie de la bavure pour masquer une exécution marquée de la loi du talion

    par Kharroubi Habib
    A l’indignation que suscite la façon barbare dont Kadhafi, pris vivant par les insurgés libyens, a été liquidé, il est rétorqué ici et là que le dictateur a mérité cette fin ignominieuse par l’ampleur des crimes dont il s’est rendu coupable durant les quarante-deux années de son règne. Ce qui sous-entend que son lynchage a été un châtiment mérité et que ceux qui s’en offusquent font un mauvais procès aux nouvelles autorités libyennes, qui ont d’autres chats à fouetter que de faire la lumière sur les circonstances de la mort du leader déchu. Il leur est par conséquent exigé de taire leur «sensiblerie» et de ne voir que le soulagement que la mise à mort du tyran a apporté au peuple libyen. 
    Fort de cette approbation et des soutiens que lui accordent ceux qui l’expriment, le Conseil national de transition a exclu d’ouvrir une enquête sur les circonstances de la mort de Muammar Kadhafi, malgré les demandes formulées dans ce sens par l’ONU et des organisations humanitaires. Ses sponsors étrangers qui le confortent dans son refus lui rendent un mauvais service, qui est d’assumer que la Libye «libre et nouvelle» n’a pas à connaître comment a fini son ex-oppresseur. 
    A quelques heures de différence, l’un des fils du dictateur déchu, Mouatassam, lui aussi arrêté vivant, est passé de vie à trépas dans des conditions qui resteront à coup sûr non éclaircies. D’autres responsables du régime déchu ont certainement eux aussi été liquidés en ces heures troubles en Libye dans les mêmes formes que Muammar Kadhafi et son fils. Ce qui donne à comprendre que la liquidation extralégale de l’ex-leader libyen n’est pas la conséquence d’une «bavure» due à des rebelles sous l’emprise de l’émotion qu’a suscitée leur face-à-face avec le dictateur de leur peuple, honni, mais celle de l’application de la loi du talion. 
    Cette façon de faire justice est condamnable quels que soient les crimes commis par ceux à qui elle est appliquée. Le haut commissaire de l’ONU des droits de l’homme, Rupert Colville, l’a rappelé à ceux qui «s’indignent de l’indignation» suscitée par l’exécution sommaire du dictateur déchu en faisant valoir que «le jugement des personnes accusées de crimes graves est un principe fondamental du droit international». L’indignation soulevée par l’exécution sommaire sous forme d’un lynchage, le mystère entourant la mort de Mouatassam, l’un de ses fils, feront que le CNT, qui refuse de faire la lumière sur leurs liquidations, a peu de chance de voir aboutir ses demandes d’extradition des autres membres de la famille Kadhafi et d’autres dignitaires du régime déchu. Que l’entame de la Libye libre et nouvelle ait eu pour point de départ des crimes que le droit international réprouve n’est pas pour interpeller les consciences des parrains étrangers des nouveaux «hommes forts» de cette Libye. 
    Ils les absoudront sans équivoque de leur «tache originelle» tant qu’ils s’astreindront à appliquer «correctement la feuille de route» qu’ils leur ont établie. Feuille de route qui sent le pétrole et l’argent dont la Libye regorge. Mais passé ce moment chaud dans lequel sont les Libyens, heureux d’être libres de la dictature de Kadhafi, un autre viendra où ils se feront à la réalité que leur pays et leur destin ont été les jouets d’hommes et de puissances ne valant pas plus cher que Kadhafi et le clan sur lequel il s’appuyait.

  • L’Aqmi, revigoré par le conflit libyen, enlève trois Européens à Tindouf

    En transformant la Libye en champs de ruine au nom des droits de l’Homme, l’Otan vient d’ouvrir, comme en Irak en 2003, un boulevard pour l’islamisme radical et violent, l’Aqmi (Al-Qaïda dans le Maghreb islamique). Grâce à l’immense arsenal dont cette organisation s’en est emparé en Libye, où elle compte sur de nombreuses complicités au sein du nouveau pouvoir, l’Aqmi a désormais les moyens de mener des opérations de plus en plus audacieuses dans l’ensemble du Sahel.
    C’est dans ce cadre qu’elle vient d’enlever ce dimanche 23 octobre, dans les camps des réfugiés sahraoui du Tindouf (Algérie, près de la frontière avec le Maroc), trois humanitaires européens, deux Espagnols et un Italien. Ce crime vient d’être confirmé par un porte-parole du ministère algérien des Affaires étrangères.
    Le camp de réfugiés de Rabuni où se sont produits les enlèvements est situé près de Tindouf, ville algérienne proche du Sahara occidental qui abrite des camps sahraouis, et où travaillent de nombreux coopérants espagnols.
    La ministre espagnole des Affaires étrangères, Trinidad Jimenez, a assuré que son gouvernement « travaillait avec les gouvernements de la région » mais agissait « avec une grande prudence », afin que « les coopérants soient libérés dès que possible ».
    Selon les médias espagnols, les coopérants enlevés sont Ainhoa Fernandez de Rincon, originaire d’Extrémadure, dans le sud-ouest de l’Espagne et membre de l’Association des Amis du Peuple sahraoui d’Extrémadure, et Enric Gonyalons, originaire de Majorque aux Baléares, membre de l’association Mundabat.
    « Plusieurs coups de feu ont été entendus, il y a eu deux blessés et trois personnes ont été emmenées, Ainhoa, notre représentante là-bas, une Italienne et aussi un garçon qui a été blessé », a déclaré à la radio Cadena Ser un représentant de l’association de coopérants d’Extrémadure, Antonio Rios, cité par l’AFP.
    L’ambassadeur sahraoui et représentant du Polisario à Alger Brahim Ghali a accusé dimanche Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) d’être derrière l’enlèvement dans la nuit de samedi à dimanche de deux Espagnols et d’un Italien dans un camp sahraoui, près de Tindouf, dans le sud-ouest de l’Algérie.
    « J’accuse directement Al-Qaïda au Maghreb d’être derrière l’enlèvement des trois étrangers », a déclaré à l’AFP l’ambassadeur de la République arabe sahraouie et démocratique.
    Selon le responsable sahraoui, il s’agit des premiers enlèvements d’Occidentaux dans cette région.
    Le camp de réfugiés de Rabuni où se sont produits les enlèvements est situé près de Tindouf, ville algérienne proche du Sahara occidental qui abrite des camps de réfugiés sahraouis, et où travaillent de nombreux coopérants espagnols et européens.
    « Les ravisseurs, qui se sont infiltrés à partir du territoire malien, ont attaqué le siège de réception des étrangers dans les camps de réfugiés (sahraouis), à l’ouest de Tindouf, utilisant une voiture tout-terrain et des armes à feu », a précisé un communiqué du ministère sahraoui de l’Information.
    « Les terroristes ont repris le même chemin par lequel ils sont venus » avec les otages », a ajouté cette source.
    « L’un des otages, l’Espagnol, Enric Gonyalons, serait blessé, ainsi que l’un des gardes sahraouis », a précisé le communiqué.
    Enric Gonyalons, originaire de Majorque aux Baléares, est membre de l’association Mundabat.
    Les deux autres coopérants enlevés sont Ainhoa Fernandez de Rincon, originaire d’Extrémadure, dans le sud-ouest de l’Espagne et membre de l’Association des Amis du Peuple sahraoui d’Extrémadure, et l’Italien Rossella Urru membre de l’ONG italienne CCISPP, selon le Polisario.
    L’Algérie a condamné, ce dimanche 23 octobre, « avec la plus extrême vigueur »l’enlèvement de trois ressortissants européens dans un camp de réfugiés sahraouis près de Tindouf. Interrogé par TSA, Amar Belani, porte‑parole du ministère des Affaires étrangères, a déclaré : « Je confirme l’information et bien entendu, nous condamnons avec la plus extrême vigueur cet acte criminel. Bien qu’il semble que ce soit l’œuvre d’un groupe terroriste, pour le moment, je préfère réserver mon commentaire en attendant de disposer d’éléments d’information vérifiés sur les ravisseurs ainsi que sur leurs motivations. »
    Les terroristes de l’Aqmi, en s’en prenant pour la première fois à des camps de réfugiés sahraoui cherchent-ils à venger la perte d’un de leurs dirigeants opérant dans le nord du Mali, le Mauritanien Tayeb ould Sidi Ali, un important membre opérationnel d’AQMI, auteur de plusieurs attaques en Mauritanie, tué jeudi dernier (21 octobre 2011) par des avions mauritaniens, aidés par des instructeurs français, en plein territoire malien ? Pour certains observateurs, ces enlèvements seraient des représailles de l’Aqmi à la création d’un commandement unifié des armées du Sahel et du Sahara (d’où le Maroc est exclu) sous la direction de l’Algérie. Un commandement qui a fait ses preuves et qui a désormais le soutien des Etats-Unis et de l’Angleterre, comme le montre l’élimination du terroriste Tayeb ould Sidi Ali, un proche lieutenant de Mokhtar Belmokhtar», l’un des principaux chefs d’AQMI dans la région et qui serait l’artisan de ces enlèvements.

    Afrique-Asie.fr, 23/10/2011
  • Analyse d’un spécialiste de la scène libyenne : Le lynchage de Mouammar

    La mort de Mouammar el-Kadhafi a été saluée par une explosion de joie dans les palais gouvernementaux occidentaux, à défaut de l’être par le peuple libyen. Pour Thierry Meyssan, cet assassinat militairement inutile n’a pas été perpétré [[…] uniquement pour l’exemple, mais aussi ppour déstructurer la ssociété tribale libyenne.
    Par Thierry Meyssan, animateur du réseau Voltaire 
    En août 2005, un des chefs d’enquête écossais déclara que la pièce à conviction principale, le retardateur, avait été déposée sur les lieux par un agent de la CIA. Puis l’expert qui avait analysé le retardateur pour le tribunal admit l’avoir lui-même fabriqué avant que la CIA ne le dépose sur les lieux. 
    Enfin, le commerçant maltais reconnut avoir été payé 2 millions de dollars pour porter un faux témoignage. Les autorités écossaises décidèrent de réviser le procès, mais l’état de santé d’Abdelbaset Ali Mohmed Al Megrahi ne le permit pas. 
    L’actuelle campagne de désinformation comprend aussi un volet sur le train de vie décrit comme somptueux du défunt et sur le montant pharaonique de sa fortune cachée. 
    Or, tous ceux qui ont approché Mouammar el-Kadhafi, ou simplement ceux qui ont visité sa maison familiale et sa résidence après leur bombardement, peuvent attester qu’il vivait dans un environnement comparable à celui de la bourgeoisie de son pays, bien loin du bling bling de son ministre du Plan, Mahmoud Jibril. 
    De même, aucun des Etats qui traquent la fortune cachée des Kadhafi depuis des mois n’a été en mesure de la trouver. Toutes les sommes significatives saisies appartenaient à l’Etat libyen et non à son «guide». 
    A l’inverse, les médias atlantistes n’évoquent pas le seul mandat d’arrêt international émis par Interpol contre Mouammar el-Kadhafi avant l’offensive de l’OTAN. Il était accusé par la justice libanaise d’avoir fait disparaître l’imam Moussa Sadr et ses accompagnateurs (1978). Cet oubli s’explique par le fait que l’enlèvement aurait été commandité par les Etats-Unis qui voulaient éliminer l’imam chiite avant de laisser l’ayatollah Rouhollah Khomeiny rentrer en Iran, de peur que Sadr n’étende au Liban l’influence du révolutionnaire iranien. 
    Les médias atlantistes n’évoquent pas non plus les critiques que des organisations de la résistance anti-impérialiste et nous-mêmes avions formulées contre Mouammar el-Kadhafi : ses compromis récurrents avec Israël. 
    Pour ma part, je peux attester que, jusqu’à la bataille de Tripoli, le «guide» a négocié avec des émissaires israéliens, espérant parvenir à acheter la protection de Tel-Aviv. Je dois aussi attester que, malgré mes critiques sur sa politique internationale, et le dossier complet à ce sujet que la DCRI française lui a aimablement communiqué à mon sujet en juillet dans l’espoir de me faire arrêter, Mouammar el-Kadhafi m’a accordé sa confiance et m’a demandé d’aider son pays à faire valoir ses droits aux Nations unies ; un comportement bien éloigné de celui d’un tyran. 
    L’aide libyenne dépassait celle du G20 Les médias atlantistes n’ont pas non plus cité les ingérences que j’ai condamnées de la Libye dans la vie politique française, notamment le financement illégal des campagnes électorales présidentielles de Nicolas Sarkozy et de Ségolène Royal. 
    Le «guide» avait en effet autorisé son beau-frère Abdallah Senoussi à corrompre les deux principaux candidats en échange de la promesse de l’amnistier ou de faire pression sur la justice française pour clore son dossier pénal. 
    Surtout, les médias atlantistes n’évoquent pas l’œuvre principale du «guide» : le renversement de la monarchie fantoche imposée par les Anglo-Saxons, le renvoi des troupes étrangères, la nationalisation des hydrocarbures, la construction de la Man Made River (les plus importants travaux d’irrigation au monde), la redistribution de la rente pétrolière (il fit d’une des populations les plus pauvres du monde la plus riche d’Afrique), l’asile généreux aux réfugiés palestiniens et l’aide sans équivalent au développement du tiers-monde (l’aide libyenne au développement était plus importante que celle de tous les Etats du G20 réunis). 
    La mort de Mouammar el-Kadhafi ne changera rien au plan international. L’événement important était la chute de Tripoli, bombardée et conquise par l’OTAN — certainement le pire crime de guerre de ce siècle —, suivie de l’entrée de la tribu des Misratais pour contrôler la capitale. Dans les semaines précédant la bataille de Tripoli, l’écrasante majorité des Libyens ont participé, vendredi après vendredi, à des manifestations anti-OTAN, anti-CNT et pro-Kadhafi. Désormais, leur pays est détruit et ils sont gouvernés par l’OTAN et ses fantoches du CNT. 
    La mort du guide aura par contre un effet traumatique durable sur la société tribale libyenne. En faisant tuer le leader, l’OTAN a détruit l’incarnation du principe d’autorité. Il faudra des années et beaucoup de violences avant qu’un nouveau leader soit reconnu par l’ensemble des tribus, ou que le système tribal soit remplacé par un autre mode d’organisation sociale. 
    En ce sens, la mort de Mouammar el-Kadhafi ouvre une période d’irakisation ou de somalisation de la Libye.

    Le Jeune Indépendant, 23/10/2011
  • Yémen : Le Conseil de sécurité demande au président Saleh de partir!

    Une résolution demandant au président yéménite Ali Abdallah Saleh de signer un accord par lequel il quitterait le pouvoir et mettrait fin à la répression des manifestations, a été adoptée vendredi à l’unanimité par le Conseil de sécurité. En effet, la résolution souligne que les quinze pays membres du Conseil de sécurité  »condamnent sévèrement les violations continuelles des Droits de l’Homme par les autorités yéménites, telles que l’usage excessif de la force contre les manifestants pacifiques ». 

    De ce fait, le Conseil de sécurité encourage le président Saleh à signer l’initiative du Conseil de coopération du Golfe (CCG), prévoyant le départ du chef de l’Etat yéménite. Le Conseil qui « demande que toutes les parties rejettent immédiatement l’usage de la violence », « exprime son profond regret à propos de la mort de centaines de personnes, essentiellement des civils, y compris des femmes et des enfants ». « Exhortant tous les groupes de l’opposition à s’engager à jouer un rôle constructif » en vue d’une solution politique basée sur l’initiative du Conseil de coopération du Golfe, la résolution a été présentée par la France, l’Allemagne, les Etats Unis et la Grande Bretagne. 

    Des mois de protestation et de pressions internationales et régionales, le président Saleh, au pouvoir depuis 33 ans, accusé de corruption et de népotisme, refuse de partir en dépit des mois de protestations et de pressions internationales et régionales, et rejette ainsi le plan écrit par les monarchies arabes du Golfe prévoyant un transfert pacifique du pouvoir.
  • Et que viva… Zapata!!!- L’OTAN a eu le dernier mot

    Des images choquantes. Des propos délirants, frisant l’absurde et l’ignominie. El Djazira et El Arabiya ont étalé, ce jeudi, la haine la plus abjecte et la plus vile jamais égalée. L’info est-elle, à ce point, aussi cruciale pour être émise aussi crue, aussi infâme, aussi méprisable et aussi effrayante? Et quelle que soit la haine que portent les souverains de Qatar et d’Arabie Saoudite à feu El Kadhafi, la retenue est de mise lorsqu’il y a… mort d’homme. 

    Des chaînes télévisuelles qui se permettent d’émettre, en continu, ce genre d’images, avec, en sus, des voix off haineuses, venimeuses, trop agressives et trop vipérines, devraient nous mettre en éveil quant à l’objectivité du message émis. Un dictateur, que tout le monde, apparemment, haïssait ou ne portait pas sur son cœur, est mort. Presque lynché par une partie de son peuple! Blessé par un missile air-sol lancé à partir d’un avion français, battant pavillon OTAN, sur un convoi de 4×4 qui tentait de sortir de la ville de Syrte, El Gadhafi, les cheveux ébouriffés et le visage ensanglanté, défia, les armes à la main, des «Thouars» qu’il considérait, jusqu’à son dernier souffle, comme des rats qu’il aurait pu dératiser s’il n’y avait pas eu ces coalisés qui ne le portaient pas sur leur cœur. 

    El KADHAFI EST MORT! L’Histoire retiendra qu’il est mort… comme il l’avait prédit! Dans sa ville natale, les armes à la main, proférant des menaces et des insanités jusqu’à son dernier souffle. L’Histoire retiendra que les coalisés, PAS LES THOUARS, ont eu le mot de la fin. Les Thouars, eux, n’ont fait qu’…achever la dépouille. Comme à chaque supposée occupation de ville, ils attendaient le feu vert des armées coalisées pour achever le dépeçage de la «victime». Aidés en cela par des chaînes satellitaires ARABES qui ne montraient, à aucun moment, les bombardements intensifs pleuvant sur des villes inoffensives où seulement des foyers pro Kadhafi résistaient à la charge technologiquement avancée. El Gadhafi est mort! 

    Certains diront qu’il méritait amplement ce genre de fin. D’autres penseront sûrement qu’El Kadhafi vient… d’entrer dans l’Histoire avec un grand H. l’Histoire de ces Arabes, morts pour leurs convictions, pour leurs intransigeances, pour leurs arrogances et leur honneur. Ils ne sont pas légion! Mais tant qu’il faut toute une coalisation de pays intéressés, une armada à la technologie de pointe, un millier de «révolutionnaires» de pacotille pour… Venir à bout d’un seul ARABE, même supposé DICTATEUR, alors, nous aurons toujours le droit de rêver et de nous souvenir de toutes nos légendes et nos histoires de valeureux guerriers bravant cet ennemi venu, d’ailleurs, spolier nos richesses. Amen !!!
    Par Sayah

    Le Carrefour d’Algérie, 23/10/2011

  • Le Polisario critique la position de l’Europe

    Le Front Polisario a appelé depuis Bruxelles l’Union européenne (UE) pour que soit mis un terme au « meurtre » et à la « répression » au Sahara occidental.
    Qualifiant la demande sahraouie en direction de l’UE de pressante, le ministre sahraoui délégué pour l’Europe, membre de la direction du Front Polisario, Mohamed Sidati, a indiqué dans une lettre adressée à Mme Catherine Ashton, haut représentant de l’UE pour les Affaires étrangères et la Politique de sécurité, que l’Europe doit intervenir « en toute urgence » et venir en aide à une population qu’il estime en danger et pour que soit mis «un terme au meurtre et à la répression au Sahara occidental».

    « Il est affligeant de constater qu’au moment où L’ONU réaffirme, dans une nouvelle résolution, le droit inaliénable du peuple sahraoui à l’autodétermination, l’UE continue d’observer le silence devant les graves violations des droits de l’homme commises par l’Etat marocain au Sahara occidental », a-t-il dit.

    Poursuivant ses critiques à l’égard de l’Europe, Mohamed Sidati a relevé que « L’UE, qui a choisi de faire du régime répressif marocain un partenaire en lui octroyant un statut privilégié et en lui prodiguant des aides financières, dispose suffisamment de moyens pour infléchir la politique d’occupation et de répression (du Maroc) au Sahara occidental ». Dans ce sens, il a précisé que les événements tragiques que connaît le Sahara «ne peuvent pas et ne doivent pas laisser indifférente l’UE», laquelle, a-t-il ajouté, fait du respect des droits de l’homme un «principe cardinal de sa politique extérieure».

    Le ministre sahraoui a, dans ce contexte, évoqué la « répression dans le sang par les forces d’occupation marocaines à Laâyoune contre une tentative de rassemblement pacifique des Sahraouis en souvenir de Gdaïm Izik », le 9 octobre 2011, déplorant ainsi la « violence inouïe de la réaction des forces marocaines ». Des violences passées, selon lui, « sous silence ». Il a souligné qu’ « en plus de la traque des manifestants, dont des femmes, et les blessures qui leur ont été infligées, l’activiste des droits de l’homme, Sultana Khaya, figure parmi les victimes, elle qui avait été déjà défigurée et avait perdu un œil suite à une agression policière le 9 avril 2007 ». C’est dans cette optique que le responsable sahraoui a accusé le royaume du Maroc d’agir dans « l’impunité » et de pratiquer le « terrorisme d’Etat », regrettant le fait que « l’état de siège déjà existant à Laâyoune soit renforcé », faisant ainsi part d’un climat de « peur et de terreur » chez les Sahraouis. M. Sidati a signalé, en outre, que les autorités marocaines ont procédé à des arrestations et ont déclenché une « chasse à l’homme sur l’étendue du territoire sahraoui qu’elles occupent illégalement ». Au total, dit-il, 20 personnes, dont 9 femmes, souffrent de blessures, a-t-il déploré, ajoutant qu’une « femme handicapée (Mbarka Ndour) a été brutalisée ».
  • Seif El Islam: «Je me porte bien et…Toz aux rats»

    Le fils de l’ex-leader libyen Mouammar Kadhafi, tué jeudi avec son autre fils Moâtassim à Syrte, Seif El islam, a déclaré hier qu’il se portait bien, mettant fin aux informations selon lesquelles il serait mort ou arrêté par les combattants du CNT.
    Dans un enregistrement audio, diffusé par la chaîne pro-Kadhafi « Erraï », et s’adressant aux éléments loyaliste du régime de son père, a déclaré que « la résistance se poursuivra jusqu’à la fin ».
    Seif El Islam a répété la fameuse expression de son père, en s’adressant aux forces du conseil national de transition (CNT) et aux forces de l’Otan : « Toz à vous rats et à l’Otan ».
    Le message de Seif El Islam sur la chaine Erraï n’a duré que de quelques secondes seulement, ce qui veut dire qu’il a été en direct et que ce dernier se trouve encore sur le territoire libyen.
    Des sites d’information pro-Kadhafi, ont annoncés juste avant le message de Seif que ce dernier avait pris le titre de chef de la résistance et qu’il avait pour mission de venger le sang de son père.
    Seif El Islam serait donc désigné par les tribus libyennes restées fidèles à son père, ce qui laisse entendre que le conflit en Libye risque de prendre une tournure tragique vu la nature tribale du pays et non pas politique.
    Selon les mêmes sources, le fils du guide aurait aussi désigné l’ancien chef des renseignements du régime de son père au poste de ministre de la défense, après la mort de l’ancien ministre de la défense Abou Bakr Younès. Les noms de Mouammar et Moâtassim ont été attribués aux brigades loyalistes qui restent du régime de Kadhafi.
    EnnaharOnline, 23/10/2011
  • Kadhafi:«J’ai choisi de rester et mourir dans la dignité »

    Yacine Abdelbaki
    L’ex-dirigeant libyen Mouammar Kadhafi, tué jeudi près de son village natal Syrte, en compagnie de son fils Moâtassim, aurait laissé un message écrit de sa propre main, quelques jours seulement avant sa mort, selon le site Seven Days News, proche de son régime.
    Le message, en trois exemplaires, serait détenu par trois de ses proches, l’un a été tué, le second arrêté et le troisième aurait échappé aux combattants lors de l’attaque de Syrte.
    Dans son message écrit le 17 octobre dernier, Kadhafi confiait qu’il souhaitait, s’il venait à être tué, qu’il soit enterré selon le rite musulman, dans ses vêtements, au cimetière de Syrte près de ses proches. Kadhafi demandait à ce que sa famille, notamment les femmes et les enfants, soient bien traités.
    L’ex-dirigeant appelle ses partisans à poursuivre la résistance et à combattre l’agresseur étranger avant d’ajouter « nous pouvions marchander et vendre notre cause pour une vie paisible et stable. Nous avions reçus beaucoup de propositions mais nous avons choisi d’être au devant des affrontements par devoir et avec honneur, et même si nous ne vaincrons pas, nous donnerons une leçon aux prochaines générations, car, choisir la patrie c’est l’honneur, le vendre c’est la trahison que l’histoire retiendra pour toujours.
    Kadhafi conclue son message en saluant les membres de sa famille un à un ainsi que tous ceux qui étaient resté fidèles en Libye et dans le monde.
    Ennahar Online, 23/10/2011
  • Secuestro de tres cooperantes europeos por elementos terroristas en los Campamentos de Refugiados Saharauis.

    Chahid Hafed, 23/10/2011.- Tres miembros de organizaciones no gubernamentales europeas han sido secuestrados por elementos terroristas este 22 de octubre a las 23:54 horas según un comunicado del Ministerio de Información Saharaui.

    Se trata de los cooperantes Ainoa Fernández de Rincón, miembro de la Asociación de Solidaridad con el Pueblo Saharaui de Extremadura, el mallorquín Enric Gonyalons, miembro de la Fundación Mundubat y la italiana Rosella Urru. Miembro de la organización CCISPP, (Italia).
    Los secuestradores se filtraron desde el territorio de Mali. Atacaron la Sede de Recepción de Extranjeros en los Campamentos de Refugiados Saharauis al oeste de Tinduf utilizando un coche todoterreno y armas de fuego.

    Después del secuestro se dirigieron al mismo lugar de donde entraron .Los datos indican que uno de los secuestrados, Enric Gonyalons podría estar herido a raíz del ataque terrorista, también uno de los guardias saharauis resultó herido.

    El gobierno saharaui condena enérgicamente este acto criminal y ha tomado todas las medidas pertinentes para la persecución de los secuestradores.SPS