Année : 2011

  • Ce qui est arrivé à Rabuni est une opération criminelle à des fins politiques

    L’opération a eu lieu à la veille de la visite du président Malien et la sécurisation par l’armée des frontières Est
    L’enlèvement des ressortissants espagnols et italiens dans le camp de « Rabuni » du Polisario à Tindouf est-il le résultat d’un relâchement sécuritaire en raison du calme de la région ? Ou cette opération d’étrangers dans une région connue pour sa forte présence militaire cache-t-elle des zones d’ombres et de nombreux points d’interrogation ?
    Plusieurs données laissent penser que l’enlèvement des ressortissants étrangers appartenant à une ONG, est plus qu’une tentative de défier les forces de sécurité de la part du groupe criminel, dont des sources locales disent qu’ils sont venus du nord du Mali, et ont passé la frontière algérienne jusqu’à Tindouf pour enlever des ressortissants espagnols et italiens. Est-il possible que des « terroristes » entreprennent cette opération au résultat incertain, et se risquent dans une région militaire, juste pour enlever des étrangers, au moment ou le nord du Mali grouille en cette période d’un grand nombre de touristes étrangers, à l’occasion du lancement de la saison touristique au Sahara ? Ce qui signifie que les exécuteurs de cette opération sont un commando entrainé pour des opérations spéciales et que c’est loin d’être une attaque d’un groupe terroriste. 

    Cette opération, qui intervient à la veille de la visite du président malien Toumani Touré en Algérie, et qui durera trois jours, laisse penser que le timing choisi pour son exécution et la région d’où viennent les assaillants, a pour but de perturber cette visite, sachant qu’il y a des dossiers économiques et sécuritaires à débattre entre le président Bouteflika et son invité Toumani Touré, ce qui rend l’opération de « Rabuni » plus qu’une tentative de se montrer ou d’obtenir une rançon. 

    Il n’est d’un autre coté pas a écarter que la planification de l’enlèvement à la frontière sud ouest du pays, ce qui n’était jamais arrivé avant même au plus fort de la présence de groupes terroristes, avait pour objectif d’empêcher l’Algérie de sécuriser ses frontières contre les trafiquants d’armes libyennes, sachant qu’il est connu que l’état major a fourni de gros efforts et mis en place des moyens considérables, depuis le début du conflit en Libye, pour transférer des forces militaires, la gendarmerie et la police pour contrôler la frontière sud qui s’étend sur plus de 900 km. Les forces de l’armée ont grâce à ce renforcement réalisé des résultats en déjouant plusieurs opérations de faire passer des armes de Libye vers la région du sahel et éliminer des dizaines de terroristes et de groupes de trafiquants durant les six derniers mois. 

    L’enlèvement des deux otages espagnols et d’une italienne ne peut donc être compris que comme une tentative de faire diversion et de créer une situation de panique et pousser l’armée à renoncer à son plan de sécuriser la frontière Est, ce qui est un scénario qui dépasse l’organisation terroriste et laisse entrevoir la main de l’étranger.
    El Khabar, 23/10/2011

  • Démocratie à vitesses multiples !!!

    Par Sayah

    En Grèce; cela va mal. En Espagne, en Italie et aujourd’hui, en Russie, des centaines de milliers de citoyens protestent contre leur gouvernement. Des policiers chargent les manifestants à coup de bombes lacrymogènes. Des blessés sont emmenés en ambulance et des protestataires femmes sont traitées durement. La crise en Europe et aux States, bat son plein mais là-bas, on ne parle que de démocratie, de liberté de pensée et d’agir. Les marches et les appels à la désobéissance deviennent monnaie courante et aucun pays n’est à l’abri d’émeutes imminentes car le mécontentement est généralisé. 

    Par médias interposés, l’on affiche les salaires mirobolants des banquiers british et suisses qui avoisineraient les 10 millions d’euros par an et l’on ne parle que de recapitalisation et de rééchelonnement de la dette grecque. Le printemps arabe aura fait des émules mais cela est différemment interprété selon que vous vous trouviez à Barcelone, Rome, Moscou ou plus simplement à Sanâa, Benghazi ou Amman. Là-bas, toute charge de policiers antiémeutes est LEGALE, réglementaire et…justifiée. 

    En Grèce, par exemple, toutes les marches ont commencé paisiblement, sans accroc sauf que le gouvernement a, à chaque fois, ordonné que les protestataires n’avaient pas à s’ingérer dans les décisions politiques de leurs élus. En Russie, des milliers de citoyens anti-Poutine s’élèvent et s’opposent à la tenue des élections législatives qu’ils savent «jouées» d’avance et en Espagne, des protestataires basques s’élèvent pour l’amélioration de leurs conditions de vie et l’abolition des inégalités. Mais là bas, ce sont des comportements démocratiques. 

    Dans les pays arabes, une marche tournant au vinaigre et à la destruction des édifices publics et des biens privés ne doit aucunement «obliger» le gouvernement à faire appel à ses forces de l’ordre sinon on criera au «crime» et à l’instabilité politique. Chaque gouvernement arabe, hormis les royaumes d’Extrême Orient, est tenu de ménager le chou et la chèvre s’il ne veut être pris dans le collimateur des médias et politiques européennes. 

    Les chaînes satellitaires orientales El Djazira et El Arabiya se saouleront, à longueur de journées, des ébats enregistrés dans les pays frères et commenteront, COMME IL SE DOIT, chaque charge de policiers et chaque émeute de citoyens comme UN SOULEVEMENT populaire contre l’ordre établi. Etant dit que chaque analyse politique, chaque commentaire est démocratiquement dicté par leurs bailleurs de fonds sinon pourquoi iraient-ils chercher des poux sur des crânes scalpés ou chauves?

    Le Carrefour d’Algérie, 24/10/2011
  • La Tunisie à la recherche d’un modèle

    Par Ahmed Meskine

    Le 14 octobre dernier, les islamistes tunisiens marchant contre une bande dessinée avaient voulu faire une démonstration de force, allant jusqu’à réclamer un Etat islamique. Slogans qui rappellent ce qu’a vécu l’Algérie juste après le 5 octobre 88 lorsque prenant les rues et les mosquées en otages, certains s’étaient crus investis du message divin sur notre pauvre terre. La suite tout le monde la connaît au moins à travers les écrits. La suite, ce sont dix années de perdues à mourir au lieu de vivre, des milliers d’exilés, une démocratie qui fait plusieurs pas en arrière et des pertes financières chiffrées en milliards de dollars. 

    La suite n’est pas encore finie. Au final une supercherie qui s’accapare la morale sociale à des fins non pas politiques mais de pouvoir, profitant de l’attachement d’un peuple à ses valeurs culturelles et sa religion. En Tunisie, il s’agissait de prendre comme prétexte la diffusion par la chaîne de télévision tunisienne Nessma TV d’une bande dessinée mise sur le marché en 2007. Mais en fait, il s’agissait tout simplement de tester la capacité de mobilisation des troupes pour emporter les élections du 23 octobre et mettre la main sur la Constitution sans partage en excluant les forces qui ont provoqué le changement alors que les barbes à papa se cachaient dans les jupons de leurs mamans chéries. 

    Certes, il est facile d’agir en temps de paix, une fois les orages dissipés en évitant de mourir pour une cause et attendre le moment opportun de se l’approprier. C’est ce qui s’est passé en Tunisie mais avant, elle en Algérie. Mais en Tunisie, la réaction a été immédiate et les leçons bien apprises. C’est ce qui a fait dire à Ghenouchi au lendemain d’une plus grande manifestation que la sienne: notre parti est ouvert y compris à ceux qui ne prient pas ou aux femmes qui ne portent pas de foulards». Et il a mis ses propos en œuvre en présentant une candidate de son parti habillée à «l’européenne». Mise en scène ridicule affichant des intentions de faire comme en Turquie en gardant le droit de changer de cap une fois la victoire assurée. Ici on se souvient encore la participation du leader d’En-nahda tunisien aux meetings du parti dissous et de ses paroles incendiaires à un moment de fragilité du pays. Seulement les temps ont changé et les révoltes arabes s’avèrent plus gourmandes en démocratie. 

    Les peuples ne sont plus aussi dupes que nous ne l’avons été mais la vigilance risque quelques relâchements qui profiteront à ceux qui ne le méritent pas. On sait d’expérience que les islamistes savent se lancer à l’assaut du pouvoir mais une fois parvenus, ils ferment toutes les portes et pour longtemps. La Turquie c’est autre chose. C’est une autre histoire puisée dans les profondeurs historiques de la société. La différence est là.

    Le Carrefour d’Algérie, 24/10/2011
  • L’après-Kadhafi et les réels risques de chaos

    L’avenir immédiat de l’après Kadhafi ouvre la porte à une course minée de dangers dans la lutte pour le pouvoir en Libye où le contrôle de décision échappe même au Conseil national de transition (CNT), selon la presse et les experts américains spécialisés dans les questions de géopolitique internationale. « La balle qui a tué Kadhafi pourrait, également, être le tir de départ d’une course potentiellement périlleuse pour le pouvoir en Libye », écrit la revue Time. Si « la fin ignominieuse du colonel Mouammar El Gueddafi marquerait une étape de la libération qui va au-delà des rêves les plus fous des Libyens, elle représente aussi un casse-tête énorme pour les dirigeants fragiles du CNT », relève-t-elle. 

    Depuis la chute de Tripoli, « le CNT lutte pour tenter de gérer un environnement politique houleux avec un leadership de plus en plus contesté par de nombreux membres des forces de combat organisées sur la base des affinités régionale, tribale ou islamiste, qui voient le Conseil comme trop dominé par d’anciens responsables de l’ère d’Kadhafi et qui tire son autorité de ses relations avec l’Occident plutôt que du soutien des Libyens », ajoute Time. En réponse aux défis de sa légitimité au sein de rangs des rebelles, le Conseil avait réitéré, il y a trois semaines, de ne pas prendre part aux élections qu’il a promis d’organiser dans les 8 mois après la proclamation de la victoire. 

    Cependant, la tenue d’élections démocratiques en seulement huit mois dans un pays qui n’a pas de traditions en matière de politique des partis et de l’Etat de droit et qui est déchiré par des schismes tribal, régional et politique, est certainement un « défi de taille », analyse Time. « Nous entrons dans une lutte politique sans limites », a déclaré au Time le chef du comité exécutif du CNT, M. Mahmoud Djibril, un jour avant la mort de Kadhafi. « La lutte politique nécessite des finances, de l’organisation, des armes et des idéologies. Je crains ne pas avoir tout cela », a-t-il dit. 

    Djibril est devenu le « paratonnerre » face aux antagonismes des combattants islamistes du Conseil militaire de Tripoli, et aux milices de la ville de Misrata.Ces groupes, note l’hebdomadaire, « croient avoir été exclus de la prise de décision par une alliance de technocrates soutenus par l’Occident et de fonctionnaires de l’ancien régime libyen, et ont promis de riposter », au point où certains d’entre eux ont ouvertement condamné Djibril et exigé sa démission. Pour des raisons similaires, note-t-il, les revendications d’une plus grande représentation des Berbères marginalisés dans les montagnes de l’ouest de Tripoli ne peuvent être ignorées. 
    Dans ses commentaires livrés au Time, Djibril avertit, également, que la situation pourrait non seulement se transformer d’une « lutte nationale en chaos », mais qu’elle deviendrait un « champ de bataille pour toutes les puissances étrangères qui ont leurs propres agendas en Libye ». Selon l’hebdomadaire, Djibril fait aussi une allusion claire au Qatar dont le fort soutien aux milices islamistes à travers la distribution de l’aide et des armes directement à ces derniers, en contournant l’autorité du CNT, a suscité de violentes critiques par le Conseil. 

    L’instabilité politique de l’après-kadhafi pourrait être exacerbée par l’intervention des puissances étrangères qui « cherchent à redorer leur participation » dans ces questions, soutient le Time. Pour sa part, le centre Stratfor prévoit que la forme que prendra la Libye est « très incertaine », et que si certains membres du CNT peuvent jouer un rôle clé dans tout gouvernement de transition, cela va se faire avec de « forts compromis sérieux entre les différentes factions ou encore, plus probablement, par la violence qui pourrait survenir dans le processus ». 

    Avis partagé par Richard Haass, le président du Council on foreign relations, qui considère que « la mort de kadhafi modifie mais ne transforme pas la situation en Libye ». 

    En effet, explique-t-il, « c’est une chose de renverser un régime, mais c’est toute autre chose d’instaurer à sa place une entité viable fondamentalement différente ». Selon lui, l’histoire suggère qu’il existe une probabilité que ceux qui se sont opposés à Kadhafi vont bientôt « se trouver en désaccord sur la meilleure façon d’organiser et de diriger le pays dont ils ont hérité ».
    APS, 24/10/2011
  • Grande-bretagne : Le mouvement des «indignés» se propage

    Le mouvement des indignés s’est propagé à Londres avec l’installation dimanche d’un deuxième campement de protestation à Finsbury Square dans le nord-est de la capitale.
     
    Les organisateurs ont insisté pour faire savoir que le deuxième site ne remplacerait pas le premier mis en place la semaine dernière qui a conduit à la fermeture de la Cathédrale St-Paul. Le nombre de protestataires réunis sur l’esplanade de l’église n’a cessé de croitre au fil des jours bloquant ainsi l’accès principale à ce lieu de culte. 

    Pour les activistes, il s’agit de donner une nouvelle dimension au mouvement pour faire entendre leurs voix et défendre leur droit d’exprimer leur point de vue à l’égard de l’ordre financier international « injuste ». 

    Tôt le matin, un groupe de manifestants ont défilé avec des pancartes dans ce nouveau site de protestation qui regroupe une trentaine de tentes. « Il y aura un troisième et un quatrième campement », a déclaré un manifestant.

    Les partisans de « Occupy London » ont appelé à une assemblée générale dont l’objectif est de planifier d’autres activités « afin de maintenir le mouvement en marche », ont-ils soutenu ajoutant que d’autres campements anti-mondialisation seront érigés dans plusieurs endroits de Londres.
  • Les camps de réfugiés sahraouis à Tindouf attaqués par des terroristes

    Rosella Urru
    Les terroristes du groupe salafiste pour la prédication et le combat (GSPC ou AQMI) ont attaqué les camps de réfugiés sahraouis (qui ont fui l’invasion en 1975 l’invasion du Sahara Occidental par le Maroc, ndds) dans la wilaya de Tindouf. Il s’agit là des premiers signes de la menace sur le Sahel consécutifs à la situation en Libye. Il s’agit là des premiers signes de la menace sur le Sahel consécutifs à la situation en Libye.L’incursion s’est produite dans la nuit de samedi à dimanche, suivie par une prise d’otages de deux ressortissants espagnols et d’un ressortissant italien, précédée par un échange de tirs qui a causé des blessures à l’un des otages et à un garde sahraoui.
    Les terroristes qui ont profité de l’effet de surprise et de l’obscurité de la nuit ont vite fait d’embarquer, avec les otages, à bord d’une voiture tout-terrain, en direction, selon un communiqué du ministère sahraoui de l’Information, des territoires du Mali d’où ils seraient venus. 
    Les ravisseurs qui mettent à profit l’étendue des frontières algéro-maliennes pour tenter d’échapper aux forces des deux pays ont enlevé deux espagnols et un italien, membres d’organisations non gouvernementales (ONG).
    «Il s’agit des Espagnols Aino Frenandez Coin, membre de l’association des amis du peuple sahraoui en Estramadure (Espagne), d’Enrico Gonyalons, membre de l’ONG espagnole Munupa, et de l’Italien Rossella Urru, membre de l’ONG italienne Ccispp», selon le ministère, qui ajoute que l’enlèvement a eu lieu à 23h54. 
    Les ravisseurs se sont attaqués aux sièges des deux ONG avant de s’enfuir dans le désert, rendant difficile toute tentative de poursuite, pendant la nuit. L’espagnol Enrico Gonyalons serait blessé, ainsi que l’un des gardes sahraouis», souligne le communiqué. Le gouvernement sahraoui, qui a condamné «fermement» cet «acte criminel», a pris toutes les mesures pour «poursuivre les ravisseurs», a affirmé le ministère.
    Les trois otages seraient, éventuellement, détenus par l’organisation de Abdelmalek Droukdel, alias Abou Mossaâb Abdelouadoud, et l’attaque aurait été menée par une phalange dirigée par Abdelhamid Abou Zeid, «émir» de katibat Tarek Ibn Ziad, du GSPC sévissant dans la zone du désert algérien et dans plusieurs autres pays, dont le nord du Mali.
    L’attribution de cet acte terroriste devrait être entourée de réserves, tant que l’organisation terroriste n’aura pas revendiqué l’enlèvement. 
    Cependant, et depuis le conflit armé en Libye, le GSPC ou AQMI semble avoir gagné du poil de la bête en commettant des attentats spectaculaires à effets médiatiques, dont des embuscades tendues contre des éléments de la Gendarmerie nationale et de l’armée nationale populaire (ANP).
    Certains ont lié ces attentats à l’obtention, fort probable, par l’organisation terroriste, d’armes provenant de dépôts libyens volés par les «militaires» du conseil national de transition (CNT) libyen.
    Quant à lui, le Front Polisario avait, il y a quelques années, annoncé par l’intermédiaire de plusieurs de ses responsables, dont le président et le ministre sahraoui de la Défense, sa ferme détermination de lutter contre le GSPC ou AQMI s’il s’aventurait dans la région. 
    Abdelhamid Abou Zeid a succédé, à la tête de katibat Tarek Ibn Ziad, à Amari Saifi, alias El Para. 

    La ministre espagnole des Affaires étrangères, Trinidad Jimenez, a assuré que son gouvernement «travaillait avec les gouvernements de la région» mais agissait «avec une grande prudence» afin que «les coopérants soient libérés dès que possible».
    L’Algérie condamne l’enlèvement 

    L’Algérie a condamné hier l’enlèvement de trois Européens dans un camp sahraoui près de Tindouf. «Je confirme l’information et bien entendu, nous condamnons avec la plus extrême vigueur cet acte criminel. Bien qu’il semble que ce soit l’œuvre d’un groupe terroriste, pour le moment, je préfère réserver mon commentaire en attendant de disposer d’éléments d’information vérifiés sur les ravisseurs ainsi que sur leurs motivations», a indiqué hier le porte-parole du ministère, Amar Belani.
  • Rédigé 3 jours avant sa mort : Testament d’El Kadhafi

    Quelques jours avant sa mort, le Guide libyen déchu avait rédigé un testament qu’il avait transmis à trois de ses proches. L’un d’entre eux a été tué, un autre emprisonné et le troisième s’est enfui vers une destination inconnue. Un site libyen a publié ce qui est donné comme étant le testament de Mouammar El Kadhafi, rédigé quelques jours avant sa mort.
    «Algérie-Focus.Com» l’a traduit.
    « Au nom d’Allah, le clément, le miséricordieux
    Ceci est mon testament, moi, Mouammar Bin Mohammed Bin Abdessalam Bin Humaïd Bin Aboumeniar Bin du Naïl Al Fohsi Al Kadhafi.
    Je témoigne qu’il n’y a d’Allah qu’Allah et que Mohammed est son Messager et que je mourrais sur la doctrine des sunnites et d’El Djamaâ.
    Mes volontés dernières sont :
    -Que je ne sois pas lavé à ma mort et que je sois enterré selon le rite islamique et ses enseignements dans les vêtements que porterais à ma mort.
    – Que je sois enterré au cimetière de Syrte, aux côtés de ma famille et de ma tribu.
    – Que ma famille soit bien traitée surtout les femmes et les enfants.
    – Que le peuple libyen sauvegarde son identité, ses réalisations, son histoire et l’image de ses ancêtres et ses héros et qu’il ne soit pas attaqué dans les sacrifices de ses hommes libres.
    – Que continue la résistance à toute agression étrangère subie par la Jamahiriya, aujourd’hui, demain et pour toujours.
    – Que soient convaincus les hommes libres de la Jamahiriya que nous aurions pu monnayer, avec notre cause, une vie personnelle meilleure, stable et en sécurité. Nous avions eu tant de propositions, mais nous avons choisi d’être au front par devoir et honneur. Et même si nous ne gagnons pas aujourd’hui, nous allons offrir une leçon aux générations futures pour qu’elles puissent gagner, car le choix de la Nation est la bravoure et la vendre est une trahison que l’Histoire retiendra ainsi et pas autrement. Que soit transmis mon salut à chaque membre de ma famille et aux fidèles de la Jamahiriya ainsi qu’aux fidèles de par le monde qui nous ont soutenus ne serait-ce qu’avec le cœur. Que la paix soit sur vous, tous.
    Mouammar El Kadhafi
    Sirte, 17/10/2011
  • Trois Européens kidnappés à Tindouf, l’Algérie condamne

    Deux coopérants espagnols et une Italienne ont été enlevés dimanche dans un camp de réfugiés sahraouis près de Tindouf, dans le sud-ouest de l’Algérie, dans une attaque attribuée par le Front Polisario à la branche maghrébine d’Al-Qaïda, Aqmi. Les trois Européens, selon le ministère espagnol des Affaires étrangères, ont été enlevés de nuit dans le camp de Rabuni, où ils travaillaient pour des associations d’aide aux nombreux réfugiés sahraouis installés dans cette région, située aux portes du Sahara occidental et proche de la Mauritanie et du Mali. Le Front Polisario qui lutte pour l’indépendance du Sahara occidental vis-à-vis du Maroc, a accusé Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) d’être derrière ce triple enlèvement et affirmé que les ravisseurs s’étaient infiltrés depuis le Mali. Selon un représentant d’une ONG espagnole à laquelle appartient l’une des femmes enlevées, des coups de feu ont été tirés lors de l’attaque, qui aurait fait deux blessés.
    Les trois coopérants sont deux femmes, une Espagnole et une Italienne, et un homme, un Espagnol. «J’accuse directement Al-Qaïda au Maghreb d’être derrière l’enlèvement des trois étrangers», a déclaré l’ambassadeur sahraoui et représentant du Polisario à Alger, Brahim Ghali. Selon lui, il s’agit des premiers enlèvements d’Occidentaux dans cette région.
    Le Polisario a affirmé que les trois Européens ont été enlevés à 23H54 (22H54 GMT) par des terroristes. «Les ravisseurs, infiltrés à partir du territoire malien, ont attaqué le siège de réception des étrangers dans les camps de réfugiés à l’ouest de Tindouf, utilisant une voiture tout-terrain et des armes à feu», a affirmé un communiqué du ministère sahraoui de l’Information. «Les terroristes ont repris le même chemin par lequel ils sont venus», avec les otages, selon le communiqué. Une source sécuritaire mauritanienne a également avancé la piste d’Aqmi. «Les deux Espagnols et l’Italien enlevés auraient été pris en otage par des éléments d’Aqmi relevant de l’autorité de Moktar Belewar», chef algérien d’une branche d’Aqmi, a indiqué à l’AFP cette source.
    La ministre espagnole des Affaires étrangères, Trinidad Jimenez, a assuré que son gouvernement «travaillait avec les gouvernements de la région» mais agissait «avec une grande prudence», afin que «les coopérants soient libérés dès que possible».
    Selon les médias espagnols, les coopérants enlevés sont Ainhoa Fernandez de Rincon, originaire d’Extrémadure, dans le sud-ouest de l’Espagne et membre de l’Association des Amis du Peuple sahraoui d’Extrémadure, et Enric Gonyalons, originaire de Majorque aux Baléares, membre de l’association Mundabat.La troisième est l’Italienne Rossella Urru, selon le communiqué du Front Polisario. «Plusieurs coups de feu ont été entendus, il y a eu deux blessés et trois personnes ont été emmenées, Ainhoa, notre représentante là-bas, une Italienne et aussi un garçon qui a été blessé», a déclaré à la radio Cadena Ser un représentant de l’association de coopérants d’Extrémadure, Antonio Rios. Ancienne colonie espagnole, le Sahara occidental a été annexé en 1975 par le Maroc et les coopérants espagnols sont aujourd’hui nombreux à travailler dans les camps sahraouis. Trois Espagnols travaillant pour une ONG de Barcelone avaient été enlevés le 29 novembre 2009 dans le nord-ouest de la Mauritanie. Cet enlèvement avait été revendiqué par Aqmi.
    Une première otage avait été libérée en mars 2010, les deux autres en août suivant. Le 13 octobre dernier, deux coopérantes espagnoles ont été enlevées dans le camp de réfugiés de Dadaab, dans l’est du Kenya, près de la frontière somalienne. Le Kenya a accusé les insurgés islamistes shebab d’être responsables de ces enlèvements, qui n’ont pas été revendiqués. L’Algérie a condamné, dimanche 23 octobre, «avec la plus extrême vigueur» l’enlèvement de trois ressortissants européens dans un camp de réfugiés sahraouis près de Tindouf. Amar Belani, porte-parole du ministère des Affaires étrangères, a déclaré : «Je confirme l’information et bien entendu, nous condamnons avec la plus extrême vigueur cet acte criminel. Bien qu’il semble que ce soit l’œuvre d’un groupe terroriste, pour le moment, je préfère réserver mon commentaire en attendant de disposer d’éléments d’information vérifiés sur les ravisseurs ainsi que sur leurs motivations.»
    Kader C. avec agences
  • Libye : la curée peut-elle commencer ?

    Les «protecteurs unifiés», en se léchant les babines, commencent à se préparer à la curée, mais en rangs dispersés. Certains n’ont pas attendu que le corps de Mouammar Kadhafi refroidisse pour prendre leurs marques. Même la vulgarité de la chose est assumée. «Nous ne serons ni les derniers ni les plus vulgaires» nous dit le ministre français de la Défense, Gérard Longuet. Il est aussi question de se faire valoir contre les autres «protecteurs». Pour ce faire, Longuet ajoute : 

    «Nous n’avons pas eu d’engagement tardif, médiocre, incertain. Et nous n’avons rien à nous faire pardonner». Pour se justifier, il nous rappelle que «les pays de la coalition vont probablement adopter des positions plus bilatérales dans leur relation avec la Libye. Chacun cherchera à tirer son épingle du jeu». Il ne se soucie pas de nous pousser à la nausée, il se lâche et oublie totalement qu’il était juste question d’empêcher celui qui vient d’être assassiné de «massacrer son peuple». 

    La meute va, ainsi, nous offrir le spectacle du dépeçage, selon le principe du chacun pour soi. Chez les loups et chez les lions, il y a pourtant une règle, si on peut oser la comparaison entre ces grands prédateurs qui obéissent à l’instinct de survie et des bandits qui se disputent la dépouille d’une victime. Mais, il est étonnant que soit oublié le peuple libyen, qui n’a pas été enterré à ce que l’on sache. Bien sûr, on ne le voit plus par millions crier sa colère, parce qu’il est difficile de le faire sous les bombes. 

    Cependant c’est aller vite en besogne que de se mettre à table quand le maître des lieux est encore là et qu’il n’a pas fini de dire ce qu’il pense de la chose. Il en a sûrement des choses à dire, quand on sait qu’il n’y a pas de peuple agressé au monde qui se soit tu, sauf s’il a été éradiqué. Et on sait qu’il est là, puisque le préposé au massacre aéroporté, le secrétaire général de l’Alliance atlantique, Anders Fogh Rasmussen, déclare que «l’Otan surveillera de près la situation et conservera sa capacité à répondre à toute menace contre les civils». Sachant qu’il est prévu que la pluie de bombes s’arrêtera le 31 octobre prochain. 

    Donc, il y a des «civils» qui peuvent être «menacés». Inutile de chercher l’erreur, il n’y en a pas, car on sait qui a été bombardé à Syrte, Zawiah, Beni Walid, Tripoli, Brega, Sorman… Il est bien là le peuple que Rasmussen va surveiller, pour l’empêcher de «menacer» les civils. 

    Les mots sont abscons et on n’y peut rien, à cause de cette résolution 1973 de l’ONU qui les a consacrés, envers et contre tout, et qui continue de sévir, même après avoir tué des dizaines de milliers de civils en les «protégeant». Tant pis pour ceux qui ont cru que l’OTAN est venue en Libye à cause de Gadhafi. Ils en ont pour leurs frais et on ne cherchera pas à leur expliquer pourquoi l’OTAN reste quand Kadhafi a été assassiné. On leur souhaite seulement de ne pas avoir pris fait et cause avec l’une des plus abominables machinations de l’Histoire moderne. Sinon, ils devront soit faire amende honorable, soit trouver eux-mêmes les réponses à donner à ceux qu’ils ont contribué à tromper.
    Par Ahmed Halfaoui

    Les Débats, 24/10/2011
  • Quels lendemains pour la Libye ?

    par Yazid Alilat
    La joie des Libyens (enfin, pas tous) est immen se. L’ex-guide de la révolution, Maamar Kadhafi, est mort, et cette disparition ouvre grandes les portes d’une nouvelle Libye. Les Libyens, qui ont décidé en février dernier de prendre en main leur destinée, n’ont pas vaincu seuls Kadhafi. Jusqu’à l’ultime minute du combat libérateur, ils étaient épaulés, sinon fortement soutenus par les Occidentaux, dont l’aviation a pratiquement «liquidé» la «Révolution», vieille de 42 ans, de Kadhafi. Hier dimanche, c’était une nouvelle Libye qui venait à la vie, après la proclamation officielle de la libération du pays, presque neuf mois après le début de l’insurrection. 
    Mais, alors que les cris de joie des combattants qui ont vaincu Kadhafi ne s’étaient pas encore estompés que des interrogations commençaient à se fairejour dans plusieurs cercles politiques dans la région maghrébine. Et au-delà. 
    Il y a d’abord le fait de savoir si les Libyens, libérés après 42 ans de pouvoir sans partage de Kadhafi, pourront se prendre eux-mêmes en charge sachant que le pays reste fortement ancré aux pesanteurs tribales. Beaucoup avaient attribué la longévité du Guide au pouvoir à sa tribu, les Guedadfa, une des plus puissantes de Libye. Le danger qui menace le pays est que les rivalités tribales, voire claniques, ne resurgissent pour diviser un pays fragilisé par le chaos de la guerre. Car il faut, en même temps que les politiques mettent en place les éléments de l’avènement d’un gouvernement élu, faire fonctionner le pays, produire de la nourriture, payer les travailleurs, produire de l’électricité et vendre du pétrole. Tout cela appelle une certaine organisation que les Libyens ne peuvent pour le moment assurer seuls. Certes, il y a à côté les Français, les Anglais, les Américains et les Italiens. Ces pays, qui ont mené «la guerre» contre l’ex-régime de Tripoli, ne laisseront pas seuls les Libyens. Du moins tant que le pétrole coulera à flot. La question essentielle pour le moment est de savoir si réellement les nouvelles autorités libyennes sont capables de gérer seules le pays, avec en prime l’instauration d’institutions démocratiques, une économie solide, même adossée aux hydrocarbures. Car en réalité, l’ombre étrangère, qui a plané sur le combat «libérateur», sera là, omniprésente. 
    Peut-être même sollicitée pour accompagner la nouvelle Libye vers de nouveaux rivages politiques. Les inconnues politiques, qui foisonnent encore ont cet aspect des choses que dans ce pays, il n’y a pas à proprement parler de partis d’opposition. Avec les futures compagnies pétrolières, industrielles et autres groupes étrangers qui vont rapidement s’installer dans un pays redevenu en friche économiquement, il y a cette donne politique qui fait peur dans un pays où le risque d’implosion est patent. A moins que les Libyens n’arrivent eux-mêmes à s’autogérer et gérer leur avenir politique, fermant la porte progressivement à l’interventionnisme étranger. En seront-ils capables ?