Année : 2011

  • Un scrutin qualifié de transparent par la communauté internationale

    Le taux de participation a atteint les 70 %, trois heures avant la fermeture des bureaux de vote, a indiqué la commission électorale. «Le taux de participation a atteint 70 %, alors que dans certaines circonscriptions, ce taux avoisinait les 80 %, trois heures avant la fin des opérations de vote», a déclaré le président de la commission électorale, Kamel Djendoubi.

    Selon M. Djendoubi, les résultats officiels de ce scrutin seront connus mardi après-midi.

    «On va essayer d’avoir des résultats dès lundi, mais les résultats officiels seront annoncés mardi après-midi, lors d’une conférence de presse», a-t-il promis. Près de 9 mois après la révolution populaire qui a évincé Ben Ali du pouvoir et donné le coup d’envoi d’une campagne de déstabilisation de certains  pays arabes, que l’Occident appelle «printemps arabe», les Tunisiens ont voté massivement, ce dimanche, pour élire les 217 membres de l’Assemblée constituante.

    Selon la commission en charge des élections, l’affluence dans les bureaux de vote est audessus de «toutes les attentes». La participation des Tunisiens à l’élection a atteint des proportions inédites en démocratie, dont le seuil a dépassé les 90 %, a annoncé le secrétaire général de la commission électorale. 7,5 millions d’électeurs étaient appelés aux urnes pour départager les 11 686 candidats, répartis sur 1 517 listes, présentées par 80 partis et 40 % d’indépendants. Le dépouillement, qui a commencé dès la fermeture des bureaux de vote à 19 heures, était en cours hier en Tunisie et se poursuivra aujourd’hui dans la matinée.

    En effet, en raison de la forte participation, les autorités électorales ont prévenu que «l’annonce des résultats définitifs n’aura lieu que mardi après midi».  A la sortie du bureau de poste, arborant son doigt bleu, taché de l’encre indélébile destinée à prévenir les fraudes, Rached Ghannouchi, le chef charismatique du parti Ennahda, a été acclamé sous les youyous de trois femmes mais assourdi par les opposants venus spécialement le huer. «La Tunisie est très jolie sans Ben Ali», a déclaré Ghannouchi, qui n’a pas perdu le sens de la formule en exil. Les derniers sondages accordent à Ennhada plus de 25% des voix, et son leader n’exclut pas de recueillir la majorité absolue. «Cette affluence démontre la soif du peuple pour la démocratie», a déclaré Rached Ghannouchi.  
    «Le peuple va construire une vraie démocratie», a assuré le président intérimaire Fouad Mabazaâ. Par ailleurs, en attendant les résultats, la communauté internationale suit attentivement ces élections. Londres et Bruxelles ont salué la régularité du scrutin et Barack Obama a déclaré que la révolution tunisienne «avait changé la cours de l’histoire».

    Djamel Zerrouk

    Le Quotidien d’Oran, 25/10/2011

  • Que vient faire ATT en Algérie ?

    Le Président de la République du Mali, M. Amadou Toumani Touré, est arrivé lundi après-midi à Alger pour une visite officielle de quatre jours en Algérie, à l’invitation du Président de la République, M. Abdelaziz Bouteflika.
    Le président malien a été accueilli à son arrivée à l’aéroport international Houari-Boumediene par le Président Bouteflika.
    «Cette visite s’inscrit dans le cadre de la tradition de dialogue et de concertation entre les deux pays et traduit leur volonté commune de donner une impulsion nouvelle à leur coopération dont les fondements et la solidarité découlent des liens fraternels qui les unissent et qui se sont toujours traduits par des relations de bon voisinage et par une solidarité permanentes», a indiqué dimanche la Présidence de la République dans un communiqué. Cette visite permettra également aux deux chefs d’Etat de poursuivre leur concertation et leurs échanges sur les questions régionales et internationales d’intérêt commun, selon la même source. Le Président malien est accompagné d’une importante délégation. Le ministre de l’Emploi et de la Formation professionnelle du Mali, M. Modibo Kadjoké, a exprimé lundi à Alger le souhait de son pays de bénéficier de l’expérience algérienne en matière de dispositifs pour la création d’emplois, qu’il a qualifiée de «positive».
    Au cours d’une visite effectuée à la direction générale de l’Agence nationale de soutien à l’emploi de jeunes (ANSEJ) à Alger, le ministre malien, tout en félicitant l’Algérie pour les résultats obtenus dans ce domaine, a précisé que sa visite avait pour objectif d’appliquer l’expérience algérienne au Mali.
    M. Kadjoké a indiqué, dans ce cadre, qu’une délégation algérienne est attendue prochainement au Mali pour y présenter les différents dispositifs de création d’emplois, alors qu’une délégation malien effectuera une visite en Algérie en décembre prochain.
    Le ministre malien a estimé que les dispositifs mis en place en Algérie dans le domaine de l’emploi sont «très cohérents» et permettent de réduire le taux de chômage.
    Le directeur général de l’ANSEJ, M. Zmali Mourad, a présenté à cette occasion à la délégation malienne le dispositif d’aide à l’emploi des jeunes de son institution, notamment les avantages accordés aux jeunes pour la création de petites et moyennes entreprises (PME), en termes de réduction de l’apport personnel dans l’investissement bonification du taux d’intérêt.
    A. W.
  • Les Africains ne savent pas

    Les Africains n’ont pas de bonnes chaînes-TV, de bons journaux, et ne savent pas trop où aller sur Internet, quand ils y ont accès. Leurs chaînes sont archaïques, croient toujours que la bonne vieille langue de bois est encore efficace et que leurs programmes soporifiques sont regardés. Les journaux ne sont pas beaucoup lus et pour ceux qui les lisent ils n’offrent le plus souvent que le ton des dépêches d’agences. Alors, les Africains regardent les télévisions de là-bas, qui offrent plein de choses confortables pour les yeux. Des matchs de haut niveau, des films récents et bien faits et…des informations aux belles images, rapides, digérées, commentées et illustrées. Donc ils ne peuvent pas savoir ce qui risque de les atteindre, en bien ou en mal. Pour deux raisons. La première est que la langue de bois ne les nourrit pas de la réalité et que l’information de là-bas est faite pour qu’ils ne sachent rien de ce qui puisse leur faire du mal. La seconde est qu’ils n’ont aucun moyen de pallier la chose, s’il leur arrive de penser à le faire, malgré tout. Par conséquent, ils ne sauront pas ce qu’a dit François Copé, s’il leur arrive de savoir qui c’est, sur la nouvelle politique africaine de la France. Sinon ils auraient risqué de réagir. Le monsieur Copé a dit que «Cette nouvelle politique (…) c’est celle que le président français Nicolas Sarkozy a menée durant la crise ivoirienne, comme d’ailleurs, dans un registre très différent, il a pu le faire en Libye». En passant, on peut lui reconnaître qu’il sait qu’en Libye cela passe plus difficilement qu’en Côte d’Ivoire. Il y a une raison fondamentale, voire vitale, que les Africains sachent sur ce qui se passe. Le monsieur parle d’eux. Il dit qu’il y a «… en Côte d’Ivoire comme en Libye une mission d’abord au service des peuples concernés…» Les Africains doivent être informés de ça et être les premiers à savoir qu’il y a une «mission» en leur direction. Eh bien, ils ne le sauront pas, jusqu’à ce que la terre se dérobe sous leurs pieds et que des flots de haines séparent en ennemis mortels, les enfants d’un même pays. Des «bons» d’un côté, des «méchants» de l’autre. Ces catégories, ils pourront les identifier grâce à ces mêmes télévisions, à la belle cosmétique, où défileront des «opposants» et des «spécialistes» de leur pays et qui leur expliqueront ce qu’il faut faire et de quel bord il faut être. Des dizaines de milliers de morts plus tard, sur un pays en ruine, la Banque Mondiale, le Fonds monétaire International et d’autres institutions du même acabit viendront, comme en Libye, travailler avec «les nouvelles autorités à un plan de relance économique», un plan qui impliquera les «experts» des «grandes démocraties», toujours soucieuses du bien-être des Africains et des peuples qui leur ressemblent. D’ailleurs, pour preuve, la visite en Algérie du secrétaire d’Etat-adjoint américain pour les Affaires du Proche-Orient et l’Afrique du Nord, qui a pour but avoué de savoir auprès de Bouteflika «quelle était la meilleure façon d’aider (la Libye) à avoir une bonne transition». Et là, c’est encore assez gentil de solliciter un Africain. Car d’habitude ils décident tous seuls de ce qu’il y a à faire. Les Africains ne savent pas ce qui se passe autour de leur avenir et cela durera tant qu’ils ne seront pas informés.
    Par Ahmed Halfaoui

    Les Débats, 25/10/2011
  • Secuestro en el Sahara, a quién persigue el Polisario?

    La ministra Trinidad Jiménez ha puesto en duda las informaciones que atribuyen el secuestro de los cooperantes saharauis a una banda de Al Aqmi el Al Qaeda magrebí. Si en el resto de la región todo secuestro de europeo, sea español, italiano o francés se atribuye sin pestañear al bandidaje islamista, ¿qué novedad o variable juega en el caso del secuestro en los campamentos del Frente POLISARIO? Si no ha sido Al Qaeda, ¿quién ha sido? ¿A quién están persiguiendo los militares del Frente Polisario que dicen tener localizados a los secuestradores y secuestrados que ya han cruzado la frontera de Mali?
    La respuesta quizás haya que encontrarla en la redacción enrevesada de las noticias relativas al caso dadas por la televisión bajo el control de Zapatero y Trinidad Jiménez, me referiero a TVE, claro. Ahí llevan todo el día refieriéndose al hablar de fuentes saharauis a la “oposición saharaui”.
    Al principio parecía ser uno de esos eufemismos con los que el Gobierno de Zapatero y sus afines evitan llamar al Frente POLISARIO como lo que es, es decir, un movimiento de liberación que lucha por el derecho a la autodeterminación reconocido al pueblo saharaui por la ONU y frustrado por la invasión de un estado vecino, Marruecos. Valga el ejemplo de los compañeros que hoy han publicado sobre el tema aludiendo a los polisarios como “independentistas”, es decir, como etarras que quieren la independencia que no tienen por formar parte de un estado.
    Pero cuando se va a la web de TVE y se leen los artículos que acompañan los vídeos (por ejemplo, este de aqui) resulta que no, que no es uno de esos giros semánticos con los que ocultar la verdad a la opinión pública española. Cuando dicen “oposición interna” no se refieren a la oposición saharaui contra los invasores marroquíes que están torturando, violando a las mujeres y asesinando a palos a jóvenes saharauis. No, se refieren a un supuesto grupo opositor que le ha salido al Frente POLISARIO y que llaman equívocamente “POLISARIO Jat Chahid”. Vamos, que a lo que nos está preparando Trinidad Jiménez es a la posibilidad de que los secuestradores sean unos discrepantes que lo que quieren es mostrar a la opinión pública española que el POLISARIO no es la única voz del pueblo saharaui, y menos de los campamentos de refugiados en Argelia.
    Más vale que el POLISARIO acabe la persecución de los secuestradores y aclare el asunto o lo del cambio de semántica que le ha hecho el lifting a ETA va a ser nada comparado con el traje que le van a hacer el Gobierno de Zapatero al movimiento que la ONU reconoció como el representante del pueblo saharaui.Y no nos olvidemos que, aunque Trinidad le diga a los españoles que España ya no tiene nada que ver con el Sáhara, es una gran mentira, España sigue siendo la potencia administradora y, por lo tanto, la referencia para el resto de la comunidad internacional a la hora de tomarle el pulso al conflicto.
    PD. El domingo, en el programa de Óscar Elía Mañú, “Por tierra, mar y aire” dimos un pequeño repaso a la situación en África. Se habló un poco de todo y, cómo no, no faltaron alusiones a Guinea Ecuatorial y la situación en el Sáhara Occidental y a las mentiras del Gobierno de Zapatero para justificar el apoyo descarado a Marruecos en un conflicto en que España debería cumplir el art. 73 de la Carta de Naciones Unidas y defender los intereses del pueblo saharaui (en la segunda parte, especialmente). Aquí os dejo el enlace:http://fonoteca.esradio.fm/2011-10-23/por-tierra-mar-y-aire-africa-35031.html
    ARENAS MOVEDIZAS, 25/10/2011
  • Le Polisario dénonce un terrorisme ciblé

    Pour le gouvernement sahraoui, l’attaque de la nuit de samedi à dimanche Derniers n’a pour but que de terroriser les réfugiés et leur couper l’aide des ONG européennes. 
    Cette attaque vise à terroriser les réfugiés sa hraouis ainsi que les coopérants étrangers qui travaillent dans le domaine de l’humanitaire dans le but de priver les Sahraouis de l’aide précieuse que leur apportent les ONG étrangères depuis des années», dit en substance la lettre adressée par Mohamed Abdelaziz à Ban Ki-moon. Même si, officiellement, le gouvernement sahraoui a accusé l’Aqmi d’être derrière ces rapts, pour certainement demander des rançons, cette condamnation vise en premier ceux qui cherchent à tarir les sources d’approvisionnement «humanitaires» dont jouit la cause sahraouie. Le Polisario a demandé officiellement à la Communauté internationale de condamner expressément l’attaque terroriste de «Rabuni», un de ses camps de réfugiés à l’ouest de Tindouf, près des frontières maliennes et mauritaniennes, ainsi que le kidnapping de trois ressortissants étrangers, deux Espagnols et une Italienne, membres d’ONG européennes sur le site d’accueil d’ONG humanitaires. 
    Dans une correspondance adressée au secrétaire général de l’ONU, le président sahraoui et SG du Front Polisario, Mohamed Abdelaziz, affirme que derrière cette opération, ce sont les réfugiés du Sahara Occidental et les coopérants étrangers qui sont visés. «Cette attaque vise à terroriser les coopérants étrangers et torpiller la solidarité internationale autour de la question des réfugiés», écrit-il encore à Ban Kimoon. Il s’engage également à ce que son gouvernement, qui a pris attache avec ses homologues voisins, à prendre toutes les mesures sécuritaires nécessaires pour traquer les assaillants. Par ailleurs, les autorités sahraouies ont renforcé la sécurité autour du site d’accueil des ONG humanitaires. 
    Les trois ressortissants étrangers, membres d’ONG européennes travaillant dans des camps de réfugiés sahraouis près de Tindouf, ont été enlevés, dans la nuit de samedi à dimanche derniers. Les otages espagnols sont Ainhoa Fernandez de Rincon, originaire d’Extrémadure, dans le sud-ouest de l’Espagne et membre de l’Association des Amis du Peuple Sahraoui d’Extrémadure, et Enric Gonyalons, originaire de Majorque aux Baléares, membre de l’Association Mundabat. Le troisième coopérant est l’Italienne 
    Rossella Urru, membre de l’ONG italienne CCISPP. Un communiqué du ministère de l’Information sahraoui qui a fixé l’heure de l’enlèvement à 23h54, affirme que le groupe terroriste était entré à partir du territoire malien. 
    «Les ravisseurs, ont attaqué les sièges des deux ONG et enlevé trois ressortissants européens, en utilisant une voiture tout-terrain et des armes à feu alors que les terroristes ont repris le même chemin par lequel ils sont venus», rapporte encore la même source. 
    Sur les circonstances de l’attaque terroriste, le témoignage de Antonio Rios, un représentant de l’Association de coopérants d’Extrémadure est édifiant puisqu’il déclare que «plusieurs coups de feu ont été entendus, il y a eu deux blessés et trois personnes ont été emmenées, Ainhoa, notre représentante là-bas, une Italienne et aussi un garçon qui a été blessé». 
    L’information a été confirmée par le communiqué sahraoui qui signale que «l’un des otages, l’Espagnol Enric Gonyalons, serait blessé, ainsi que l’un des gardes sahraouis ». 
    Si aucune précision n’est venue éclairer l’identité des ravisseurs, une source sécuritaire mauritanienne avance que les trois victimes auraient été prises en otage par «des éléments d’Aqmi relevant de l’autorité de Mokhtar Belmokhtar».

    Le Quotidien d’Oran, 25/10/2011
  • Comme si le royaume était, lui, sahel.

    Ghadoua el aïd
    par El-Guellil

    La Tunisie vote. Kadhafi n’est plus l’alibi en Libye. Le Yémen n’a qu’à bien se tenir. L’Arabie Saoudite a perdu son prince héritier, le Conseil de famille va choisir son successeur à vote secret. C’est-à-dire au sein d’un beau palais pas laid du tout. C’est la démocratie.
    On ne sait pas si les femmes auront le droit au vote, sachant que ce sont elles qui font et défont les royaumes des mille et une nuits. La Syrie rit jaune et rouge est son sang. En Palestine se passe un troc politique exprimé par l’échange de prisonniers. En Egypte le sphinx n’a toujours pas retrouvé son nez. Le Bahreïn joue à huis clos. 
    La Turquie tue qui, c’est le séisme. Des humanitaires ont été enlevés au Sahara Occidental, bien entendu on veut coller ça au terrorisme du Sahel, comme si le royaume était, lui, sahel. L’Europe veut injecter beaucoup de milliards pour sauver sa graisse. Mais la Grèce va devoir faire une cure d’amaigrissement. 
    L’Espagne veut interdire la tauromachie, pendant qu’en France Sarko veut battre Hollande et les Français battent en retraite. Les Russes ce n’est pas du gâteau, ils l’ont fait savoir après avoir mis leur veto sur les mille feuilles du Conseil de sécurité. 
    Et nous et nous et nous… un seul leitmotiv : Kebch el aïd. 
    A quel prix va-t-il être proposé par les maquignons en ces moments d’inflation ? En ces moments où le Conseil économique et social doit rendre son rapport sur toutes les rencontres qu’il a faites avec la société civile constituée de sectes, saktine toute l’année et qui se mettent à bouger à la veille de la distribution des subventions. Des associations où le président est le fondateur de l’association, l’épouse la chargée de communication et les enfants responsables de l’organique. C’est des fondateurs de familles qui sont les premiers à revendiquer la démocratie en haut lieu. Mais qui se taisent dès qu’ils sont en ces lieux. Ghadoua el aïd neddebhou Aïcha oua Saïd… c’est pas gentil ça comme slogan ?


    Le Quotidien d’Oran, 25/10/2011
  • Tunisie, Libye : un 23 octobre pour toutes les aventures

    par Kharroubi Habib
    Dimanche 23 octobre, la Tunisie et la Libye ont ouvert une nouvelle page de leur histoire nationale respective. En Tunisie, cela s’est fait sous la forme d’un scrutin dont l’organisation et le déroulement ont été absolument remarquables en termes de normes démocratiques. Ce qui constitue une véritable révolution au Maghreb et dans le monde arabe, où la fraude et le détournement de la volonté populaire ont toujours marqué les consultations électorales. En Libye, ce jour a eu lieu la proclamation officielle par les nouvelles autorités de la «libération» totale du pays et l’avènement d’une «ère de liberté» pour les citoyens maintenant débarrassés de leur ex-« guide de la révolution» et de son régime dictatorial. 
    Entre les deux évènements, il y a le lien du «printemps arabe» dont le vent a fini par faire chuter des pouvoirs totalitaires que l’on pensait indéboulonnables. C’est l’évidence que le scrutin tunisien et la proclamation de la «libération» en Libye actent une nouvelle ère dans les deux pays. 
    De quoi sera-t-elle faite en chacun d’eux ? C’est la grande question que se posent leurs citoyens, ceux du reste du monde arabe et le monde entier. Et cela parce qu’il ne fait aucun doute que ce qui en découlera aura des incidences «telluriques». Selon en effet de quoi ils vont accoucher, l’on saura si le «printemps arabe» est toujours dans la dynamique de l’émancipation et du recouvrement de la liberté et de la citoyenneté, ou si, au contraire, malgré l’euphorie enthousiaste qu’il suscite, ce printemps n’entame pas déjà sa «glaciation». Dans les deux cas, d’inquiétants indices percent qui font craindre au dévoiement des aspirations populaires qui ont été à l’origine du vent de révolte qui secoue les sociétés du monde arabe. 
    L’on veut bien croire que la participation citoyenne en Tunisie au scrutin législatif, absolument remarquable, est le signe que les Tunisiens n’entendent plus se laisser déposséder de leur droit de regard sur ce que sera la Tunisie de l’après-Ben Ali. Que la «libération» de la Libye va déboucher réellement sur les promesses libertaires et démocratiques que le Conseil national de transition s’est engagé à mettre en œuvre. 
    Dans les deux pays toutefois, plane la menace que le fleuve de la révolution va être détourné de son cours originel. En Tunisie, ceux qui veulent changer son cours s’avancent en usant du double langage et sans pour l’instant faire preuve de violence. En Libye, ils agissent déjà à visage découvert. Certaines annonces faites par le président du CNT lors de son allocution proclamant la «libération» du pays hypothèquent terriblement l’avenir démocratique de la révolution libyenne tel que solennellement promis. Dans ce pays, il est malheureusement à craindre que la fin de la dictature de Muammar Kadhafi est le prélude à celle que les forces extrémistes, intolérantes et rétrogrades, veulent lui substituer en se prévalant d’une victoire dont elles n’ont pourtant pas été les acteurs déterminants, mais qu’elles exploitent pour propulser leurs partisans et créatures aux commandes du nouveau pouvoir libyen.

    Le Quotidien d’Oran, 25/10/2011

  • AQMI taquine les narines du lion !

    Par Noureddine Khelassi
    Ça ne pouvait pas coïncider plus mal pour le général de corps d’armée Ahmed Gaid Salah, en tournée programmée d’inspection des frontières à Tindouf. Au moment même où il s’assurait, in situ, de l’efficacité du dispositif de veille, de surveillance et de lutte contre le terrorisme, le grand banditisme et le narcotrafic, trois humanitaires sont kidnappés dans la nuit de samedi à dimanche. Qui plus est, au cœur même de Rabouni, centre administratif des camps de réfugiés sahraouis, et à seulement 30 km au sud de Tindouf (ville proche du Sahara Occidental et du Maroc, ndds). Sahraouis et Mauritaniens ont vite imputé l’audacieuse opération à AQMI, précisément à Mokhtar Belmokhtar, alias Belaouar. 

    Les uns comme les autres ont sans doute en mémoire le fait que le même Belaouar a enlevé en 2009 trois volontaires catalans, à 170 km au Nord de Nouakchott, humanitaires qu’il a ensuite libérés en 2010. Plus prudents, Algériens et Espagnols, eux, ont réservé leurs commentaires, préférant attendre pour y voir plus clair. Moins réservés, Sahraouis et Mauritaniens croient même savoir que les ravisseurs seraient venus en 4×4 du Mali voisin et y seraient retournés, sans coup férir, par les mêmes voies. Qu’ils soient d’AQMI ou de tout autre groupe criminel, les auteurs de cet incroyable rapt auraient ainsi effectué un raid automobile d’au moins 1 000 km, en aller-retour, sans avoir été repérés. 

    Ils ont donc opéré comme de paisibles rallymen dans un camp où travaille de nombreux étrangers pour le compte d’ONG européennes, dont des amis du peuple sahraoui. Un centre sous surveillance permanente de vigiles sahraouis, situé en zone de haute sécurité, elle-même placée sous l’autorité du SOST, le Secteur opérationnel Sud Tindouf, qui dépend de l’armée algérienne. Comment, diable, ces kidnappeurs en 4×4 sont allés au diantre dans une région qui a été, jusqu’à l’irruption du conflit libyen, le cœur même du dispositif de défense algérien face à la menace potentielle des FAR marocaines? Difficile d’y répondre mais beaucoup moins de s’interroger à propos du raid d’un groupe armé «monté» à Tindouf comme il aurait effectué une étape d’un rallye Paris-Dakar, les images de télé en moins. On ne peut donc que pousser l’interrogation. Surtout quand on sait que l’ANP a déployé dans la région un escadron de chasse, le 113è de Mig-29S, notamment de MIG de reconnaissance et d’écoute ultrasophistiqués, probablement des drones sud-africains Seekers de reconnaissance et, certainement, d’hélicoptères de combat, entre autres, des MI-24, MI-17 et MI-171, tous modernisés et dont certains sont spécialisés dans le combat de nuit. Sous réserve d’inventaire, l’ANP y disposait également de Beech 1900 DHISAN américains, destinés à la guerre électronique et à la reconnaissance et combinés à des Ecureuils AS 350 de recherche, d’observation et de surveillance. Contre les terroristes, cette parade s’est avérée efficace depuis la moitié des années 90. Mais, pourquoi, cette fois-ci, un groupe armé, d’AQMI ou du diable, a-t-il pu effectuer un si long déplacement sans avoir jamais été découvert par la surveillance aérienne ou même par les unités au sol, le long des frontières ou dans la profondeur ? Peut-être qu’une partie de ces moyens de contrôle a été déplacée vers la frontière libyenne qui constitue désormais une menace tactique et stratégique, en raison de la déstabilisation de la Libye et, surtout, de la dissémination d’un nombre incalculable d’armes. Un armement varié, notamment quelques milliers de SA-7 Grail, redoutables missiles surface-air dont on pense fortement que des exemplaires soient désormais entre les mains de servants d’AQMI. Alors que la menace stratégique émanait des frontières Ouest, le conflit libyen a, il est vrai, obligé l’ANP à modifier sa doctrine de défense et le dispositif inhérent. Ceci pouvant, en partie, expliquer cela. Toutefois, l’allégement du système de veille et de surveillance aux frontières occidentales de l’Algérie ne serait pas une excuse en soi : Les ravisseurs sont venus de loin, ont opéré sans avoir été inquiétés et sont repartis comme s’ils revenaient d’une partie de chasse à la gazelle. Et, faut-il le rappeler, leur intervention a eu lieu dans un endroit où opèrent de nombreux étrangers supposés faire l’objet, en amont et en aval, d’une vigilante surveillance. 

    A moins d’expliquer la performance du commando venu du Mali, c’est-à-dire la défaillance sécuritaire des sahraouis mais pas seulement, par le mektoub. Par le fait même que ce genre de coup soit imprévisible, donc imparable. Pourtant, dans une guerre de tous les instants contre le terrorisme, point de place pour la fatalité, surtout quand un commando furtif opère sur une si longue distance. Surtout, d’autre part, que la mort du mauritanien Tayeb Ould Ali, lieutenant de Belaouar, tué 48 heures avant par l’armée mauritanienne, aurait du donner à penser qu’AQMI chercherait probablement à se venger. Et à réaliser un coup d’éclat qui consiste à taquiner les narines du lion ANP.
  • Les efforts du Gouvernement sahraoui pour la libération des otages « resteront constants » (officiel)

    Chahid El Hafed, 24 oct 2011 (SPS) Les efforts du Gouvernement sahraoui pour la libération des otages européens capturés samedi soir dans les camps de réfugiés sahraouis par des terroristes venus du Mali, « resteront constants », a indiqué un communiqué du ministère de l’information publié ce lundi.

    « Les efforts (du Gouvernement sahraoui) resteront constantes pour la libération des otages, leur retour en toute sécurité à leurs familles, et l’arrestation des terroristes qui ses ont infiltré depuis le nord du Mali et sont retournés d’où ils sont venus », a souligné le communiqué parvenu à SPS.

    Les trois otages, Aino Fernadez Coin, de nationalité espagnole, membre de l’association des amis du peuple sahraoui en Estrémadure (Espagne), Enrico Gonyalons, de nationalité espagnole, membre de l’ONG espagnole MUNDUBAT, et Rossella Urru, une italienne, membre de l’ONG italienne CCISPP, travaillaient tous trois sur des projets humanitaires dans les camps de réfugiés sahraouis.

    Le gouvernement sahraoui a renouvelé  » sa ferme condamnation de l’enlèvement criminelle » et a appelé la communauté internationale à « poursuivre et à intensifier la coordination et la coopération pour ouvrer ensemble à mettre fin à cette tragédie, dès que possible ».

    Il a par ailleurs exprimé sa » solidarité » et sa « sympathie avec les victimes et leurs familles », estimant que « cette attaque terroriste n’a pas seulement pour but de terroriser les travailleurs humanitaires, mais à mettre en péril la solidarité internationale avec les réfugiés sahraouis et leur juste cause ».

    Les ravisseurs avaient attaqué les sièges des deux ONG et enlevés trois ressortissants européens, en utilisant une voiture tout-terrain et des armes à feu. L’un des otages, l’Espagnol Enric Gonyalons, serait blessé, ainsi que l’un des gardes sahraouis, Omar Ahmed Mohamed, rappelle-t-on. (SPS)