Année : 2011

  • Lutte antiterroriste: Alger et Londres sur la même longueur d’onde

    par Mohamed Mehdi 
     
    « Nous partageons le point de vue de l’Algérie dans plusieurs domaines de la lutte antiterroriste, en particulier l’opposition au paiement de rançons», a déclaré hier le général-major Robin Searby, conseiller du Premier ministre britannique, lors d’une conférence de presse organisée à l’ambassade britannique à Alger, en présence de l’ambassadeur Martyn Roper.

    Cette rencontre avec la presse intervient à l’issue du séjour à Alger du général-major Robin Searby pour assister au 3e round du dialogue bilatéral entre les deux pays consacré à la question de la lutte contre le terrorisme dans le Sahel.

    Pour M. Searby, «la menace de l’AQMI est très importante» et «le combat doit être porté par tous les pays concernés par la sécurité dans la région du Sahel (Algérie, Maroc, Mauritanie, Mali et Niger)». Selon l’orateur, qui n’a pas été avare en éloges sur «les capacités de l’Algérie à affronter cette menace» de l’AQMI, la 3e rencontre du dialogue entre les deux pays a permis de travailler particulièrement sur la question du «financement du terrorisme» et des moyens de parvenir à assécher ses ressources. Il a été également question du «renforcement des compétences des pays du Sahel (Mali, Niger). «Mais notre plus grande coopération, c’est avec l’Algérie que nous l’avons, compte tenu de ses capacités de lutte contre le terrorisme», a-t-il ajouté.

    Le dossier libyen n’a pas été absent des sujets de sécurité dans la région abordés lors de la conférence de presse de Robin Searby. Interrogé par des journalistes sur «le danger que constitue l’instauration d’un Etat théocratique en Libye pour le renforcement de l’AQMI», c’est l’ambassadeur du Royaume-Uni qui prend le relais pour répondre à cette question. «Premièrement, ceci (l’instauration d’un Etat théocratique, ndlr) n’intéresse que les Libyens, qui sont les seuls aptes à définir leur avenir. Bien entendu, un gouvernement fort en Libye peut aider la région à faire face au danger de l’AQMI».

    Non satisfait de la réponse, le journaliste reformule sa question : «Est-ce vous pensez que l’instauration d’un Etat théocratique en Libye va renforcer AQMI dans la région ?». Là aussi, impossible de soutirer le moindre aveu à l’ambassadeur britannique. «Non, nous ne pensons pas que c’est le cas. Je n’accepte pas du tout cette déclaration. Lors de tous nos contacts avec le CNT (Conseil national de transition en Libye), il est clair que ce sera la paix et la stabilité dans la région. La sécurité sera la priorité», déclare M. Martyn Roper.

    La même question revient encore sous une autre forme «plus précise», à savoir sur la possible «jonction» que pourraient avoir certains dirigeants armés libyens de la rébellion, «issus des groupes salafistes», avec AQMI. Pour l’ambassadeur, «c’est une situation qui concerne les Libyens». Et d’ajouter : «Nous comprenons la préoccupation des Algériens. Il y a une grande détermination chez les autorités libyennes à lutter contre le terrorisme», a-t-il conclu à ce propos.

    De son côté, le général-major Robin Searby, interrogé sur la prise d’otages survenue il y a quelques jours à Tindouf, a affirmé que «le Royaume-Uni et l’Algérie travaillent pour faire appliquer la décision de l’ONU sur le non-paiement des rançons exigées par les groupes terroristes. L’Algérie est leader dans ce domaine, avec l’ONU. Nous allons travailler pour concrétiser cette résolution», a-t-il déclaré, précisant que «la 4e rencontre entre l’Algérie et le Royaume-Uni, sur la question de la lutte antiterroriste, aura lieu dans un an à Londres». 

     
    Le Quotidien d’Oran, 27/10/2011
  • Islamisme de bon aloi ?

    Voilà que l’islamisme ne fait plus peur en Occident. L’idéologie politique la plus meurtrière de la fin du XXe et du début du XXIe ne fait plus peur dès lors que la révolution en Tunisie et en Libye exprime des sympathies effectives pour cette tendance. Bien entendu, il ne s’agit pas de juger des intentions en Libye ou condamner d’emblée un processus qui a démontré que des élections propres et honnêtes étaient possibles dans un pays arabe, en l’occurrence la Tunisie. Il faudra attendre les actes. 
     
    Mais lorsqu’on lit et entend autant de candeur chez des analystes, hier prompts à clouer au pilori les islamistes de tout poil, lorsqu’on parle d’Al Qaïda, il y a de quoi tomber du «minbar». Le plus prolixe en ce moment en France c’est Mathieu Guidère, spécialiste du Moyen-Orient et de l’Islam. Il est interviewé à tour de bras parce que justement l’on s’inquiète légitimement de ce qui risque de se passer en Libye et en Tunisie. 
     
    Ainsi au sujet de la déclaration de Abdjalil en Libye à propos de la polygamie – à croire que c’est l’urgence ultime en Libye – il explique «… Il faut aussi remettre la décision d’Abdeljalil dans le contexte libyen. Selon les estimations, la guerre a fait 50 000 victimes. Il y a aura donc également de nombreuses veuves de guerre». Oui, 50 000 victimes, mais combien de femmes et combien de célibataires là dedans ? Le spécialiste ne le dit pas, il donne juste des qualités prophétiques au chef du CNT. Il agirait comme le prophète de l’Islam au retour des grandes batailles du début de la propagation de l’Islam au bas moyen-âge. Le même expert récidive lorsqu’il assène l’argument suprême quant à la dimension identitaire des pays musulmans : «N’oublions pas que les Français en Algérie avaient gardé les tribunaux islamiques pendant la colonisation». Mais bien entendu, la France coloniale respectait absolument les mœurs des indigènes interdits d’accès à tout ce qui faisait la modernité et maintenus dans une arriération totale pour mieux les asservir et les humilier. Que de confusion dans ce discours pour mieux justifier le soutien inconditionnel des Occidentaux à la chute des régimes arabes même dans les conditions les plus barbares. L’Islam n’est pas un danger alors que l’islamisme est dangereux comme l’est toute idéologie extrême qui se fonde sur l’affect et non sur la raison. L’expert ne peut ignorer cela. L’islamisme bâtit son projet politique sur le sacré et ne permet dès lors, et en aucune manière, l’émergence d’un débat pluraliste, démocratique et libre qui le remette en question.

    Islamisme de bon aloi ? Voilà que l’islamisme ne fait plus peur en Occident. L’idéologie politique la plus meurtrière de la fin du XXe et du début du XXIe ne fait plus peur dès lors que la révolution en Tunisie et en Libye exprime des sympathies effectives pour cette tendance. Bien entendu, il ne s’agit pas de juger des intentions en Libye ou condamner d’emblée un processus qui a démontré que des élections propres et honnêtes étaient possibles dans un pays arabe, en l’occurrence la Tunisie. Il faudra attendre les actes. 

     
    Mais lorsqu’on lit et entend autant de candeur chez des analystes, hier prompts à clouer au pilori les islamistes de tout poil, lorsqu’on parle d’Al Qaïda, il y a de quoi tomber du «minbar». Le plus prolixe en ce moment en France c’est Mathieu Guidère, spécialiste du Moyen-Orient et de l’Islam. Il est interviewé à tour de bras parce que justement l’on s’inquiète légitimement de ce qui risque de se passer en Libye et en Tunisie. 
     
    Ainsi au sujet de la déclaration de Abdjalil en Libye à propos de la polygamie – à croire que c’est l’urgence ultime en Libye – il explique «… Il faut aussi remettre la décision d’Abdeljalil dans le contexte libyen. Selon les estimations, la guerre a fait 50 000 victimes. Il y a aura donc également de nombreuses veuves de guerre». Oui, 50 000 victimes, mais combien de femmes et combien de célibataires là dedans ? Le spécialiste ne le dit pas, il donne juste des qualités prophétiques au chef du CNT. Il agirait comme le prophète de l’Islam au retour des grandes batailles du début de la propagation de l’Islam au bas moyen-âge. 
     
    Le même expert récidive lorsqu’il assène l’argument suprême quant à la dimension identitaire des pays musulmans : «N’oublions pas que les Français en Algérie avaient gardé les tribunaux islamiques pendant la colonisation». Mais bien entendu, la France coloniale respectait absolument les mœurs des indigènes interdits d’accès à tout ce qui faisait la modernité et maintenus dans une arriération totale pour mieux les asservir et les humilier. Que de confusion dans ce discours pour mieux justifier le soutien inconditionnel des Occidentaux à la chute des régimes arabes même dans les conditions les plus barbares. 
     
    L’Islam n’est pas un danger alors que l’islamisme est dangereux comme l’est toute idéologie extrême qui se fonde sur l’affect et non sur la raison. L’expert ne peut ignorer cela. L’islamisme bâtit son projet politique sur le sacré et ne permet dès lors, et en aucune manière, l’émergence d’un débat pluraliste, démocratique et libre qui le remette en question.
    Les Débats, 27/10/2011
  • The Expendables : Sylvester Stallone accusé de plagiat

    A l’instar de Drive et Very Bad Trip (qui à eux deux cumulent pas moins de six procès), c’est au tour de Sylvester Stallone d’être visé par une plainte. En effet, il est poursuivi par Marcus Webb, un scénariste qui l’accuse de violation de copyright. Selon lui, Stallone aurait repris une idée originale pour réaliser The Expendables, film dont il avait pris les commandes et la vedette aux côtés de tout le lot de bras cassés d’Hollywood et dont la trame serait «étonnamment similaire » à un scénario qu’il avait écrit et déposé au Bureau des Copyright américain en juin 2006.

    Reuters révèle ainsi que le film comporte le même méchant, la même intrigue gravitant autour de mercenaires et la même séquence d’ouverture que son script, intitulé The Cordoba Caper.

    Webb y dépeint l’histoire d’un groupe de mercenaires surentrainés recrutés pour vaincre le vilain Général Garza, à la tête d’une petite armée d’Amérique latine. Il faut avouer que les deux scénarios sont quelque peu identiques puisqu’il est également question d’un groupe de mercenaires dont la mission est de renverser un dictateur sud-américain dans le film de Stallone.

    The Cordoba Caper ayant circulé à Hollywood et ses alentours entre 2006 et 2009 pour trouver preneur, Webb prétend que cela aurait largement laissé le temps à l’acteur et à David Callaham (le scénariste du film) de pomper quelques idées ici et là, comme en témoigne sa plainte : «Il ne peut être contesté que Stallone et/ou Callaham ont pu avoir accès et copier des données protégées du scénario.»

    Cette plainte vise également Callaham ainsi que les sociétés Millenium Films, Nu Image Films et Lions Gate. Il y a quelques mois, le film avait déjà été au coeur d’une affaire judiciaire, mais à l’initiative d’un groupe de protection de droits d’auteur cette fois-ci, visant quelque 23 000 pirates ayant téléchargé le film de façon illégale. Voilà un combat qui s’annonce musclé !

  • Riposte d’Alger aux diffamations marocaines : Conférence de solidarité avec le peuple sahraoui

    Conférence internationale à Alger les 29 et 30 octobre

    Une conférence internationale portant sur le droit des peuples à la résistance notamment celui du Sahara Occidental se tiendra, deux jours durant, (les 29 et 30) du mois en cours à Alger. Co-organisée par l’Ambassade de la République arabe sahraouie à Alger et le Comité national algérien de solidarité avec le peuple sahraoui (Cnasps),
    ce rendez-vous se propose, selon ses organisateurs, d’être une tribune pour reconnaitre au peuple sahraoui le doit de résister à l’occupation illégale de son territoire par le Maroc. Il se veut également une rencontre pour dénoncer les violations massives et répétées des droits de l’homme au Sahara Occidental par les forces d’occupation marocaines, violations vérifiées et établies par des institutions internationales. 

    Prenant part à cette deuxième conférence internationale, les personnalités participantes se saisiront de cette occasion pour exiger des Nations unies que soit rapidement organisé un référendum d’autodétermination libre et transparent ainsi que le recommande, dans de multiples résolutions, le Conseil de sécurité de l’ONU, ont encore expliqué les organisateurs. «La solidarité avec le peuple sahraoui et le soutien à sa juste lutte pour son émancipation se sont vus renforcés au cours des décennies par le rôle majeur joué par les sociétés civiles du monde de la politique, de la science, des arts, de la culture et des sports », ont unanimement indiqué hier dans ce sens les membres du Cnasps lors d’un point de presse tenu à la veille de cette deuxième conférence internationale d’Alger. 
    En présence des représentants diplomatiques sahraouis, du président de l’APC d’Alger Centre,Tayeb Zitouni, et le vice président du Cnasps Saïd Ayachi, les intervenants se sont beaucoup attardés sur les objectifs d’une telle rencontre à laquelle prendront part, un prix Nobel de la paix (Argentin), des personnalités venues des quatre coins du globe, des représentants des ONG ainsi que des diplomates. Là, sans omettre aussi des universitaires, des juristes et autres journalistes étrangers mais aussi des activistes et anciens détenus sahraouis, qui de par leurs témoignages refléteront le vécu des Sahraouis sous l’emprise des forces marocaines. S’agissant donc des objectifs fixés pour la rencontre, il s’agirait en premier lieu de rassembler des personnalités qui viendront, lors de ce rendez-vous, de réaffirmer le droit du peuple sahraoui à choisir librement son destin et affirmer et proclamer le droit du peuple sahraoui à résister à l’occupation marocaine. Il serait également question lors des débats, de dénoncer la position française officielle qui favorise injustement le Maroc et bloque du coup une solution définitive en allant jusqu’à user de son droit de véto même s’agissant de doter la Minurso d’un mécanisme de protection des droits de l’homme au Sahara Occidental, également dénoncer la spoliation systématique des ressources naturelles des Sahraouis par le Maroc avec la complicité européenne, dont la position concernant le conflit au Sahara Occidental demeure entourée d’ambiguïtés.

    LE DROIT À L’AUTODÉTERMINATION DES SAHRAOUIS : «UN DROIT INÉLUCTABLE»

    Les participants à la rencontre d’hier avec les journalistes au siège du Cnasps ont rappelé à l’occasion le droit des Sahraouis à l’autodétermination, « un droit inéluctable ». « Le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes est un droit inaliénable reconnu par toute la communauté internationale. Ce principe fondamental, a trouvé sa pleine expression et a constitué une solution juste et historique pour beaucoup de pays africains ex-colonisés, il y a de cela tout juste 50 ans, leur permettant une naturelle émancipation et à l’accès à la dignité», ont-ils affirmé. Et d’assurer dans ce contexte qu’il est impératif que cette même communauté internationale se mette à contribuer dans les aides humanitaires accordées aux réfugiés sahraouis de Tindouf «car les aides accordées jusque là restent insuffisantes ».
  • Salah Hamouri : L’indifférence de Paris

    Alors que la France s’est félicité la semaine dernière de la libération par le Hamas de Gilad Shalit, le jeune soldat israélo-français retenu par le mouvement palestinien depuis cinq ans, très peu ou pas d’efforts n’ont semble-t-il été déployés par Paris pour tenter d’obtenir la libération d’un autre Français retenu prisonnier, cette fois-ci, dans les geôles israéliennes. Salah Hamouri, un jeune étudiant franco-palestinien, qui, tout comme Gilad Shalit, possède la double nationalité française et israélienne ne suscite visiblement pas la même mobilisation de la part de l’Elysée qu’à suscité le soldat israélien qui n’a pourtant, hormis sa nationalité héritée de sa mère, jamais eu aucun contact avec la France. 
     
    Certes, certains observeront qu’au contraire de Shalit, Hamouri n’est pas un prisonnier de guerre mais un prisonnier de droit commun arrêté en Israël pour projet d’assassinat du chef spirituel du parti ultra-orthodoxe Shass, le rabbin Ovadia Yossef. Condamné à sept ans de prison, il a toutefois toujours clamé son innocence. Mais l’on se souvient bien que Nicolas Sarkozy ne s’est, par le passé, pas embarrassé de ce type de détail. 
     
    En effet, il y a quelques mois seulement le président français à provoqué un incident diplomatique avec les autorités mexicaines en prenant publiquement et sans la moindre ambiguïté la défense de Florence Cassez une française emprisonnée au Mexique pour enlèvement, séquestration, délinquance organisée et possession d’armes à feu et de munitions à l’usage exclusif des forces armées. Cette dernière, qui assure elle aussi être innocente, a reçu le soutien total de l’Etat français et plus particulièrement de Nicolas Sarkozy qui a, à de très nombreuses occasions, évoqué son cas et qui a déclenché tout un processus pour tenter d’obtenir le plus vite possible le transfert de celle-ci vers la France. Des efforts louables des autorités françaises mais qui ne semblent pas s’étendre à tous les citoyens. 
     
    Ainsi, la famille de Salah Hamouri et notamment sa mère, française, a multiplié les efforts pour obtenir l’attention de l’Elysée sur ce dossier, alors que celui-ci a déjà purgé plus de trois années de prison. D’ailleurs, la mère de Hamouri ne demande pas au président français d’intervenir pour obtenir une libération exceptionnelle de son fils mais seulement à ce que Sarkozy veille à ce que les Israéliens le libèrent dans le cadre d’une libération anticipée d’ores et déjà prévue. Reste à voir désormais quelle attitude adoptera dans ce dossier et si finalement après des années d’indifférences quelques actions seront prises.

    F. M. 

     
    Le Jour d’Algérie, 27/10/2011
  • Libye : La famille de Kaddafi porte plainte contre l’Otan

    L’avocat de la famille de l’ancien dirigeant libyen, Maamar Kaddafi, a indiqué hier que la famille du défunt envisageait de porter plainte contre l’Otan pour «crime de guerre» auprès de la Cour pénale internationale, à la suite de la mort de l’ex-leader. «L’homicide volontaire est défini comme un crime de guerre par l’article 8 du Statut de Rome de la CPI», a dit Me Marcel sur les ondes de la radio française Europe 1 sans préciser la date du dépôt de la plainte. «L’homicide de Kaddafi montre que les Etats membres n’avaient pas pour but de protéger la population mais de renverser le régime», a-t-il dit.

    La plainte devrait viser «les organes exécutifs de l’Otan qui ont arrêté les conditions d’intervention en Libye», et remonter la chaîne de responsabilités en amont, jusqu’aux chefs d’Etats des pays de la coalition, a-t-il précisé. «Ou la CPI intervient en tant que juridiction indépendante et impartiale, ou elle ne le fait pas et, alors, la force prime le droit», a poursuivi Me Ceccaldi.

    Le Conseil national de transition (CNT) affirme que l’ancien dirigeant a été tué d’une balle dans la tête dans un échange de tirs. Mais des témoignages et les vidéos tournées au moment de son arrestation laissent penser qu’il a pu être victime d’une «exécution sommaire». Kaddafi et son fils Mouattassin ont été enterrés mardi dans un lieu secret dans le Sahara libyen. Alors que plusieurs organisations internationales, dont l’ONU, ont réclamé une enquête, le président du CNT, Moustapha Abdeljalil, a annoncé lundi la formation d’une commission d’enquête.

    La fin de la mission repoussée à demain

    L’Otan a repoussé à demain sa prise de décision formelle sur la fin de sa mission en Libye en vue de mener de nouvelles consultations avec l’ONU et le Conseil national de transition (CNT), a indiqué mercredi la porte-parole de l’Otan.

    Le Conseil des ambassadeurs des 28 pays membres, qui devait se tenir mercredi après-midi à Bruxelles, a été reporté à vendredi, a précisé la source.

    D’ici à vendredi, le secrétaire général de l’Alliance, Anders Fogh Rasmussen, «va continuer à consulter l’ONU et le CNT», a-t-elle indiqué.

    Le CNT libyen a demandé le maintien de l’Otan jusqu’à la fin de l’année.

    «La Russie souhaite que le Conseil de sécurité débatte de la situation en Libye avant la réunion de l’Otan», a indiqué une source diplomatique.

    Moscou avait présenté ven-dredi un projet de résolution visant à mettre fin aux sanctions, en particulier la zone d’exclusion aérienne.

    Farid D.

     
    Le Jour d’Algérie, 27/10/2011
  • La diffusion des images morbides fait débat

    Les vidéos et images morbides du cadavre de Kadhafi font débat. Depuis l’arrestation, suivie de la liquidation du guide libyen dans des conditions confuses, ces représentations visuelles s’invitent aux regards au gré de l’actualité.
    Aux voix qui s’élèvent, ici et là, pour critiquer ou, à tout le moins, émettre des réserves sur la banalisation – par une diffusion en boucle – des images de la mort, chaînes TV et sites Internet opposent une ligne de défense «professionnelle». Cela, arguent-ils à l’unisson, participe du devoir d’informer, quels que soient le choc et la brutalité des images.
    A force de se répéter à longueur de tribunes libres et d’émissions de décryptage, un débat, à la fois professionnel, moral et académique, s’instaure durablement. A l’heure de la socialisation des médias et de l’émergence irrésistible des réseaux sociaux, les questions fleurissent et nourrissent ce qui ressemble bien à un nouveau cours en sciences de la communication.

    Faut-il, au travers de la fin tragique et peu glorieuse de Kadhafi, prendre acte du «bien-fondé» de la diffusion sans retenue des images de la mort ? Le sociologue des médias et chercheur au CNRS Jean-Marie Charon n’est pas tout à fait convaincu. Ses travaux et ses livres dans le registre des médias et de la communication font autorité. S’agissant des vidéos d’une «brutalité inouïe» de Kadhafi et d’épisodes similaires – la pendaison de Saddam Hussein et l’exécution des (Roumains) Ceausescu –, ce qui pose problème, ce n’est pas tant l’image que la façon dont il est traité, présenté, habillé.

    Nécessité du décryptage et de l’analyse
    Plutôt que de se demander s’il faut «montrer la mort», le sociologue estime que la question qui «s’impose à tous» est celle-ci : «Comment la montrer lorsqu’il s’agit d’événements décisifs dans l’actualité ?»
    Jean-Marie Charon s’en explique dans une «tribune libre» publiée, hier, dans les colonnes du Figaro. «Si l’image témoignage est nécessaire, il n’en reste pas moins souhaitable d’en revenir à l’information sur l’événement lui-même». Qu’elle soit sanglante ou dure aux yeux des téléspectateurs, «l’image choc ne doit pas prendre la place du traitement, de l’explication, du décryptage, du commentaire nécessaire». Or, observe le sociologue, «trop souvent, dans ces circonstances, les images se sont largement substituées à cette contribution effective des rédactions».
    Pour Jean-Marie Charon, l’exercice exige d’autres précautions professionnelles. Quand bien même le travail d’explication et de décryptage est fait, celui-ci «ne devient-il pas vain si le dispositif du journal télévisé ou du site Internet conduit à mobiliser principalement l’émotion, plutôt que de s’adresser à l’intelligence d’un public pour lui permettre de répondre aux questions clés qui se posent à lui ?».
    La diffusion en boucle de vidéos et d’images sur un événement tragique et violent n’est pas systématique. En observateur averti des médias et de leurs publics, Jean-Marie Charon relève, dans le cas d’espèce, une multitude de situations. Des événements ont «tourné» en boucle sur les écrans et la Toile, d’autres ont brillé par leur absence. Trois exemples d’événements ou de situations illustrent une volonté délibérée de faire un embargo sur les images.
    «Le choix d’occulter l’image de la mort a déjà été fait. Qu’il soit la volonté des médias ou un parti pris d’autorités qui entendent ménager le public, voire servir une thèse, c’est l’absence d’images de morts du 11 Septembre, tout comme celles de l’exécution de Ben Laden ou encore lors de ces guerres «modernes» du Golfe ou d’Irak au cours desquelles les aviations pratiqueraient des frappes chirurgicales. Ne pas montrer n’est sans doute pas la bonne formule, suscitant des récits complotistes, comme au lendemain de l’effondrement des tours jumelles».
    Traiter le public en adulte
    Opposé à cet embargo visuel, Jean-Marie Charon est d’avis de «montrer pour témoigner» mais non sans une certaine retenue. S’il insiste, par exemple, sur la nécessité de montrer la «sauvagerie de la répression syrienne», il met en garde contre une diffusion immodérée d’images morbides, comme dans le cas de Kadhafi. «Il faut s’interdire de verser dans l’exposition morbide, comme lorsque des vidéos insoutenables tournent quasiment en boucle sur certaines antennes.» Présenter la mort à l’écran, estime Jean-Marie Charon, «n’est pas un tabou mais exige d’être maîtrisé et raisonné par les rédactions». Des règles professionnelles s’y imposent au premier rang parmi lesquelles la nécessité de «traiter le public en adulte», autrement dit «lui donner la possibilité du choix en le prévenant du caractère des images qui vont être diffusées». En l’occurrence, il s’agit de le prévenir «sérieusement et clairement en lui donnant le délai suffisant pour écarter les enfants ou leur expliquer les images qui passent à l’écran».
    De surcroît, le sociologue des médias met en garde contre la diffusion illimitée dans le temps de séquences morbides. Quelle que soit l’importance accordée à la médiatisation visuelle, «il ne peut s’agir de rediffusion en boucle, qui ne peut empêcher un effet de banalité». Au lieu de diffuser en boucle sur un écran accessible à tout le monde, télévisions et journaux gagneraient à renvoyer vers leurs sites Internet ceux parmi leurs téléspectateurs/lecteurs qui «éprouvent le besoin de vivre l’événement».
    Jean-Marie Charon s’explique davantage sur les raisons d’une telle recommandation. «L’impression est qu’aujourd’hui, la disponibilité quasi instantanée de vidéos des pires situations de tueries ou de catastrophes dans lesquelles la mort se trouve largement exposée constitue une sorte d’alibi pour les télévisions.» Aux critiques qui leur sont quotidiennement adressées, celles-ci rétorquent au moyen d’une formule expéditive : «De toute façon, le public verra ces images sur Internet.» Cet argument, le spécialiste «médias» du CNRS français ne l’entend pas de cette oreille. Selon lui, il existe une différence de taille entre la télévision et le gisement d’images disponibles sur la Toile. Au sein des publics internautes, «chacun a le choix d’aller ou de ne pas aller sur You Tube, d’ouvrir ou non une vidéo installée sur un site d’information. A contrario, l’écran de télévision impose à tous, à toute la famille réunie dans le salon, les images de l’actualité choisies par une rédaction». Indulgent, Jean-Marie Charon dénonce cette «banalisation de la mort et de ses images», l’exposition des «pires violences faites aux hommes, pour un public considéré comme adulte et capable de faire face à de tels spectacles». Cette idée est fausse, s’irrite-t-il. «La télévision est regardée en famille. Des enfants sont exposés aux mêmes images. De la même façon, toute personne dans le public n’arrive pas avec la même histoire et les mêmes réactions possibles à cette réception. L’échappatoire classique pour les responsables de rédactions est de faire référence aux multiples fictions où le crime s’expose à longueur d’épisode. Sauf que le public acquiert très tôt une culture de la télévision qui lui permet de faire la différence entre réalité et fiction.»
    Mohamed Khellaf
    Le Jeune Indépendant, 27/10/2011
  • Le jumelage entre l’APC d’Alger-Centre et El Aaiun a 10 ans

    UNE SEMAINE D’ACTIVITÉS POUR CÉLÉBRER L’ÉVÉNEMENT

    Le lancement de la semaine de solidarité avec le peuple sahraoui s’est effectué hier au jardin Tifarity à Alger, n présence d’une forte délégation des côtés algérien et sahraoui. La délégation sahraouie était conduite par des responsables du Front Polisario et comprend également un groupe d’activistes des droits de l’homme venus des territoires occupés du Sahara Occidental.

    Du côté algérien, des élus de l’APC d’Alger-Centre et des représentants de la
    société civile ont marqué par leur présence ce premier jour de cette semaine culturelle qui s’étend jusqu’au 30 octobre.

    Dans son allocution d’ouverture, le président de l’APC d’Alger-Centre, Tayeb Zitouni, a affirmé que ces festivités marquent 10 ans de jumelage et de solidarité entre sa commune et la ville de El Aaiun, capitale du Sahara Occidental occupé.

    «Nous sommes ici pour donner l’exemple à tous ceux qui doutent de notre engagement en faveur de la cause sahraouie. Pour renouveler notre soutien indéfectible au droit du peuple sahraoui à l’autodétermination et à l’indépendance », a-t-il dit.

    Il a souligné que cette semaine culturelle à laquelle prendront part pas moins de 185 participants sera «l’occasion de dire non au colonialisme des peuples». Elle sera aussi une opportunité pour renouveler l’accord de jumelage entre les deux villes. Sa signature aura lieu samedi prochain à l’hôtel Essafir, a-t-il annoncé, ajoutant que plusieurs activités culturelles et sportives sont programmées.

    De son côté, le représentant de la ville de Laâyoune a retracé la genèse du conflit avec le Maroc et le blocus dont souffrent les Sahraouis des territoires occupés, selon ses affirmations. Lui succédant à la tribune, l’ambassadeur de la RASD à Alger, Brahim Ghali, a estimé que la solidarité de l’APC d’Alger-Centre est celle de l’Algérie avec la cause sahraouie.

    Il a rendu hommage à la position qu’exprime l’Algérie sur le dossier, la qualifiant de «digne et harmonieuse avec le droit international et les principes de la révolution du 1er Novembre 1954». Il a réitéré la détermination du Front Polisario de «continuer la lutte jusqu’à l’édification de son Etat indépendant sur l’ensemble de son territoire»..

  • Enlèvement coopérants : "Aucun élément nouveau"

    Profitant de sa présence aux côtés des responsables du Cnasps, le chargé de la communication de l’Ambassade sahraouie à Alger, a assuré que «pour le moment il n’existe aucun élément nouveau» s’agissant de l’enlèvement des trois étrangers à Rabouni (camps des réfugiés de Tindouf) samedi dernier.
     
    À ses dires, les autorités compétentes sahraouies doublent d’efforts afin que «cette question soit résolue dans les plus brefs délais». Répondant aux récentes accusations du Maroc faisant état de la complicité d’islamistes du Polisario dans cet enlèvement », le responsable sahraoui a assuré que ce sont là des accusations infondées. « Le Polisario est innocent », a-t-il précisé. 
     
    A noter enfin qu’à l’occasion du déroulement de cette conférence internationale, une semaine d’amitié et de solidarité de la commune d’Alger-centre avec la wilaya d’El Ayoun sera organisée. A cet effet, une manifestation citoyenne est prévue au parc Tifariti (Chemin Sfindja, Alger) où sera plantée une kheima sahraouie symbolisant la résistance pacifique et héroïque du peuple sahraoui à Gdeim Izik.
     
    F. H.
    Le Courrier d’Algérie, 27/10/2011
  • Pleins feux sur la cause sahraouie

    La 2e conférence internationale s’ouvre ce samedi à Alger

    Mokrane chebbine Le Midi Libre : 27 – 10 – 2011

    La deuxième édition de la Conférence internationale d’Alger sur le «Droit des peuples à la résistance, le cas du peuple sahraoui», s’ouvrira samedi prochain à l’hôtel Dar Diaf de Chéraga (Alger), en présence du président de la RASD, Mohamed Abdelaziz, et d’éminentes personnalités mondiales à l’instar du prix Nobel de la paix, l’Argentin Adolfo Perez Esquivel.

    La deuxième édition de la Conférence internationale d’Alger sur le «Droit des peuples à la résistance, le cas du peuple sahraoui», s’ouvrira samedi prochain à l’hôtel Dar Diaf de Chéraga (Alger), en présence du président de la RASD, Mohamed Abdelaziz, et d’éminentes personnalités mondiales à l’instar du prix Nobel de la paix, l’Argentin Adolfo Perez Esquivel.
    Les représentants du Comité national algérien de solidarité avec le peuple sahraoui (CNASPS), organisateurs de cette manifestation, ont expliqué, hier, lors d’une conférence de presse, tenue à Alger, que les objectifs majeurs s’articulent autour de l’accélération du processus d’autodétermination du Sahara occidental et sensibiliser l’opinion internationale que la question. «Nous visons à travers cette conférence à démonter le droit du peuple sahraoui à la résistance et à casser l’embargo médiatique mondial qui pèse que la question, car le Maroc joue sur la montre pour torpiller le droit à l’indépendance des Sahraouis», a affirmé le vice-président du CNASPS, Saïd Ayachi. Ce dernier a énuméré, par ailleurs, les quatre axes principaux de la Conférence internationale d’Alger, et qui s’articulent autour de réitérer le droit des Sahraouis à l’autodétermination, relever les graves atteintes aux droits de l’homme dans ces territoires, dénoncer la spoliation des richesses naturelles au Sahara occidental par les Marocains et les Occidentaux et, enfin, remettre sur la table la question des réfugiés de Tindouf. «Nous voulons relever le défi de démontrer à l’opinion internationale qu’il y a réellement conflit au Sahara occidental entre le Front Polisario et le Maroc, et, de là, lever l’amalgame faisant de l’Algérie une partie de ce conflit», a-t-il encore souligné. De son côté, l’autre représentant du CNASPS, Tayeb Zitouni, qui est également P/APC d’Alger-Centre, a confirmé la présence de plus de 100 participants étrangers à la Conférence internationale d’Alger, qui se veut «un espace d’expression pour l’indépendance du peuple sahraoui et recentrer le débat que son autodétermination». En marge de cette manifestation à laquelle prendront, également, part 100 invités sahraouis et 150 Algériens, une cérémonie de signature de renouvellement du jumelage, déjà existant entre Alger-Centre et la ville d’El-Ayoune, se déroulera à l’hôtel Safir, en présence des autorités algériennes et sahraouies ainsi que des invités étrangers.
    Concernant le programme de la Conférence, en plus de l’intervention des participants, des exposés introductifs seront présentés sur «L’ONU et la non-application de la résolution 1514 et des recommandations pertinentes du Conseil de sécurité», «Les violations massives et répétées des droits de l’homme dans les territoires occupés du Sahara occidental», «La spoliation caractérisée des ressources naturelles du Sahara occidental» et «L’insuffisance de l’assistance humanitaire en direction des réfugiés sahraouis».
    Les représentants du Comité national algérien de solidarité avec le peuple sahraoui (CNASPS), organisateurs de cette manifestation, ont expliqué, hier, lors d’une conférence de presse, tenue à Alger, que les objectifs majeurs s’articulent autour de l’accélération du processus d’autodétermination du Sahara occidental et sensibiliser l’opinion internationale que la question. «Nous visons à travers cette conférence à démonter le droit du peuple sahraoui à la résistance et à casser l’embargo médiatique mondial qui pèse que la question, car le Maroc joue sur la montre pour torpiller le droit à l’indépendance des Sahraouis», a affirmé le vice-président du CNASPS, Saïd Ayachi. Ce dernier a énuméré, par ailleurs, les quatre axes principaux de la Conférence internationale d’Alger, et qui s’articulent autour de réitérer le droit des Sahraouis à l’autodétermination, relever les graves atteintes aux droits de l’homme dans ces territoires, dénoncer la spoliation des richesses naturelles au Sahara occidental par les Marocains et les Occidentaux et, enfin, remettre sur la table la question des réfugiés de Tindouf. «Nous voulons relever le défi de démontrer à l’opinion internationale qu’il y a réellement conflit au Sahara occidental entre le Front Polisario et le Maroc, et, de là, lever l’amalgame faisant de l’Algérie une partie de ce conflit», a-t-il encore souligné. De son côté, l’autre représentant du CNASPS, Tayeb Zitouni, qui est également P/APC d’Alger-Centre, a confirmé la présence de plus de 100 participants étrangers à la Conférence internationale d’Alger, qui se veut «un espace d’expression pour l’indépendance du peuple sahraoui et recentrer le débat que son autodétermination». En marge de cette manifestation à laquelle prendront, également, part 100 invités sahraouis et 150 Algériens, une cérémonie de signature de renouvellement du jumelage, déjà existant entre Alger-Centre et la ville d’El-Ayoune, se déroulera à l’hôtel Safir, en présence des autorités algériennes et sahraouies ainsi que des invités étrangers.
    Concernant le programme de la Conférence, en plus de l’intervention des participants, des exposés introductifs seront présentés sur «L’ONU et la non-application de la résolution 1514 et des recommandations pertinentes du Conseil de sécurité», «Les violations massives et répétées des droits de l’homme dans les territoires occupés du Sahara occidental», «La spoliation caractérisée des ressources naturelles du Sahara occidental» et «L’insuffisance de l’assistance humanitaire en direction des réfugiés sahraouis».