Année : 2011

  • "L’Espagne doit assumer sa responsabilité dans le conflit du Sahara occidental avant l’UE", affirme l’eurodéputé Willy Meyer

    Séville (Espagne), 03 nov 2011 (SPS) L’eurodéputé, Willy Meyer a déclaré que l’UE ne peut pas assumer la responsabilité dans la question du Sahara occidental tant que l’Etat espagnol n’aurait pas assumé ses responsabilités juridique et historique en sa qualité d’ancienne colonie de ce territoire, à l’issue d’une cérémonie devant le consulat du Maro à Séville.
    « Nous devons mettre fin à cette situation abominable dans laquelle l’Union européenne se tient à l’écart » dans le seul cas en suspens de décolonisation en Afrique, a indiqué M. Meyer, soulignant que « l’UE ne peut assumer cette responsabilité tant que l’État espagnol ne l’aurait pas assumée ».
    L’Eurodéputé et vice-président de la commission des affaires étrangères au Parlement européen, l’Espagnol ,Meyer Willy en compagnie de l’avocat José Perez, ont été agressés dimanche dernier à l’aéroport d’El Aaiun, capitale occupée du Sahara occidental, par la police marocaine.
    « Le Maroc ne veut pas de témoins pour que la police agisse en toute impunité » au Sahara occidental, un territoire où « il y a aucune valeur » pour le droit international, a regretté l’eurodéputé.
    Selon le droit international le Maroc est une force d’occupation et ne possède aucune souveraineté sur le Sahara occidental, a-t-il rappelé.
    « Nous n’allons pas abandonner le peuple sahraoui, quelque soient les circonstances », a insisté M. Meyer, réaffirmant que « C’est la deuxième fois de venir à El Aaiun et il y aura une troisième, quatrième et cinquième ».
    Par ailleurs M. Meyer a déclaré que son parti, Izquierda unida (la gauche unie) continuera à « œuvrer pour briser le silence autour de la question du peuple sahraoui et empêcher le gouvernement marocain à agir en toute impunité ».
    Il a également demandé aux autres formations politiques en Espagne à adopter une position unanime sur le conflit au Sahara occidental qui soit incluse dans leurs programmes électorales avant les prochaines élections générales du 20 novembre. (SPS)
  • L’UA réitère sa condamnation pour l’enlèvement de trois humanitaires européens des camps de réfugiés sahraouis

    Addis-Abeba, 02 Novembre 2011 (SPS) L’Union africaine (UA) a condamné mardi l’opération terroriste qui a conduit à l’enlèvement de deux Espagnols et une Italienne de la résidence des étrangers dans les camps de réfugiés sahraouis le 23 Octobre 2011, a rapporté un communique parvenu à SPS.
    « L’Union africain a condamné sévèrement cet acte lâche », a déclaré le président de la Commission de l’Union africaine, Jean Ping.
    « M. Ping a exprimé la solidarité de l’Union africaine avec les familles des otages, appelant les pays de la région à intensifier leur coopération pour lutter contre le terrorisme dans le Maghreb », a –t- il ajouté.
    « L’UA suit avec attention les développements de l’enlèvement de trois humanitaires européens et poursuit les opérations de recherche » des ravisseurs et la libération des otages sains et saufs, rappelle-t-on. (SPS)
  • Genève : Le Maroc demande la suppression de l’assistance internationale accordée aux réfugies sahraouis

    Question des réfugies sahraouis à Tindouf : Le Maroc s’attaque de nouveau à l’Algérie 
    Le royaume du Maroc semble déterminé à violer le droit du peuple sahraoui à son droit à l’autodétermination et à présenter l’Algérie à la communauté internationale comme étant le responsable du blocage que connaît cette question. La dernière tentative du Maroc date d’hier, où le représentant de ce pays au Haut-commissariat des Nations unies pour les réfugiés a fait de la présentation du rapport mondial sur les réfugiés une opportunité à ne pas rater pour s’attaquer à Algérie. 
    Pendant, les débats le délégué marocain, a posé, selon un communiqué du centre de presse des Nations unies, une question sur les stratégies déployées par le HCR pour garantir le retour librement consenti des réfugiés dans les situations prolongées et s’est interrogé sur les nouvelles stratégies envisagées dans ce contexte. Dans ses propos le représentant marocain considère les réfugies sahraouis comme des otages ou des prisonniers forcés à s’installer dans ces camps. En outre, il estime que l’assistance aux réfugies sahraouis à Tindouf  » «ne pouvait être octroyée qu’en organisant l’enregistrement et le recensement de la population concernée. 
    En mots clairs, il demande la suppression de l’assistance internationale accordée à ces refugies.» Cette question a été évoquée à maintes reprises et butte le refus de l’Algérie quant à ce recensement», a déclaré la représentante du Maroc. 
    Cette agitation du représentant marocain n’est qu’une atteinte à l’Algérie et une ignorance des efforts qu’elle a 
    déployés pour assurer le bien-être des réfugies et pour un règlement équitable de la question sahraouie. M. Mouard Benmehidi, délégué de l’Algérie au HCR n’est pas resté bras croisés face à ces agissements, il a, en effet, indiqué que l’Algérie avait ouvert ses frontières à tous les réfugies sans exception et son intervention est purement humanitaire. A titre illustratif il cité le cas des réfugiés ayant fui la Libye, que l’Algérie a accueillis. 
    «Qu’en est-il de la protection juridique et des services pour des réfugiés comme les réfugiés sahraouis de Tindouf, et existe-t-il un plan du Haut-Commissariat pour répondre à ces cas spéciaux?» S’est interrogé le délégué de l’Algérie. 
    Il a souligné, en outre, que «l’Algérie continuait également d’accueillir à Tindouf l’une des 30 situations de réfugiés prolongées dans le monde». il ajoute : «Il s’agit, a-t-il dit, de réfugiés des territoires non autonomes du Sahara occidental qui attendent leur rapatriement librement consenti dans le cadre de la mise en œuvre d’une solution juste et mutuellement acceptable». 
    En revanche, il a fait savoir la satisfaction de l’Algérie quant au contenu de ce rapport notamment en ce qui concerne les progrès réalisés, en janvier 2011, dans la reprise des visites familiales par avion entre les réfugiés 
    sahraouis vivant dans les camps de Tindouf en Algérie et leurs familles au Sahara occidental. Il a ensuite évoqué l’élan de solidarité humanitaire lors de la crise libyenne, à travers une prise en charge rapide des réfugiés au niveau des frontières avec la Libye, en mettant à leur disposition des centres d’accueil et de transit dotés de tous moyens d’hébergement, de restauration et de prise en charge médicale. 
    Il a également selon toujours la même source, fait état de l’assainissement de la situation administrative de ces personnes en coordination avec leurs représentations diplomatiques et l’organisation de leur rapatriement vers leur pays d’origine. 
    R. C.
    Les Débats, 3/11/2011
  • Un fléau dont le coût est astronomique La cybercriminalité inquiète le monde

    Plus de 900 dirigeants et experts mondiaux représentant une soixantaine de pays, ont entamé à Londres la conférence internationale sur la cybercriminalité pour examiner les moyens de renforcer la lutte contre ce phénomène. Le but essentiel de la rencontre, la première du genre, est de trouver une stratégie de lutte commune pour s’attaquer a un fléau dont le cout est estimé a 600 milliards de livres Sterlings dans le monde. La réunion de deux jours organisée par le Foreign Office, se tient dans une conjoncture marquée par la recrudescence des actes de piratage informatique en Grande Bretagne. 
    La veille de la réunion, l’agence d’interception britannique GCHQ, a averti que les attaques cybernétiques contre les systèmes informatiques du Royaume-Uni ont atteint des niveaux inquiétants. L’été dernier, un grand nombre d’attaques cybernétiques ciblant le Foreign Office et d’autres ministères, ont été déjouées, souligne la même source. A l’ouverture des travaux le ministre des Affaires étrangères William Hague, a affirmé devant les dirigeants politiques, les experts mondiaux, les représentants de compagnies de sécurité informatiques des cinq continents que «beaucoup de pays et de représentants ici présents ont des vues très différentes. 
    Mais les raisons de coopérer sont beaucoup plus convaincantes que les questions qui nous divisent». Il a appelé les participants à une «démarche collective» pour assurer dit-il, que l’énorme potentiel de l’Internet «soit utilisé dans un monde plus sûr et plus prospère». Il s’agit également, a-t-il ajouté, «de promouvoir les opportunités économiques et sociales qu’offre le réseau Internet». « Partout dans le monde, nous voyons une explosion de nouvelles façons d’accéder aux informations et à la connaissance. L’avantage économique est clair et aujourd’hui le développement de l’Internet influe sur la croissance du PIB mondial», a souligné M. Hague lors de cette conférence. 
    Il a néanmoins mis en exergue le phénomène de la cybercriminalité qui se développe à l’ombre de l’essor remarquable des réseaux informatiques dans le monde. «Partout il ya des gens et des groupes qui cherchent à transformer nos renseignements personnels en argent ou de faire des ravages sur le net pour exprimer des revendications politiques», a-t-il affirmé. 
    Plusieurs recommandations ont été proposées lors de la conférence, telles que la nécessité de respecter les droits individuels de la vie privée et à assurer une protection adéquate de la propriété intellectuelle, la nécessité pour les Etats et gouvernements de travailler ensemble pour s’attaquer collectivement à la menace des criminels agissant en ligne, et la promotion d’un environnement concurrentiel. 
    Riad D.
    Les Débats, 3/11/2011
  • La démocratie mal venue en Grèce

    Heureusement pour la Grèce que, pour le moment du moins, on ne peut pas lui faire un sort comme celui fait à la Libye. On se contente juste de ruer dans les brancards et de tenter de trouver des menaces qui marchent. On vous le dit, la démocratie n’est pas du tout à l’ordre du jour quand il s’agit de sauver les banques. Même si elle est chantée, à tout va, même si elle sert à se faire élire pour tirer la légitimité qu’il faut, il y a des situations où les peuples ne doivent pas du tout être consultés. C’est ce qu’est en train de comprendre le peuple grec, qui a obligé son Premier ministre Georges Papandreou à recourir à un référendum populaire sur la façon dont doit être gérée la question de la dette et, par extension l’économie du pays. Cela a suffi pour que l’on crie : «au fou !» et qu’on le somme de revenir sur sa décision. 
    Dans le même temps les places boursières, prises de panique, se rétractent. Le Dax à Francfort, perd 5%, le CAC 40 à Paris chute de 5,38%. La bourse de Londres cède 2,21%, celle de Milan 6,80% et celle de Madrid 4,19%. Les banques ont perdu jusqu’à 17% et peut-être plus. Tout ça à cause de l’un des recours les plus démocratiques qui soient. Tout ça parce que c’est un peuple qui doit décider de ce qu’il faut faire et non un gouvernement. Un gouvernement qui s’était engagé le 27 octobre passé, lors d’un sommet européen, à livrer le pouvoir de gérer la Grèce à une Troïka constituée des représentants de l’Union européenne, de la Banque centrale européenne et du Fonds monétaire international. Le projet étant de veiller à ce que les mesures d’austérité préconisées par un plan de «sauvetage» soient bien mises en œuvre. 
    Le problème est que l’on avait tenu compte du fait que la population grecque, la principale concernée par la chose, manifestait depuis des mois contre les conditions qu’on lui infligeait. Papandréou aurait eu peur de la rue, c’est ce qu’on lui reproche ouvertement, et veut la consulter sur l’accord en question. Ce que ne tolèrent pas Nicolas Sarkozy et Angela Merkel, les principaux parrains du processus d’assujettissement des Grecs à la vérité du marché. D’ailleurs un communiqué cinglant est publié qui dit que : «La France et l’Allemagne sont déterminées à assurer avec leurs partenaires européens la pleine mise en œuvre, dans les meilleurs délais, des décisions adoptées par le sommet». 
    L’enjeu est de sauver les meubles avant la réunion des chefs d’Etat du G20, qui risque de voir sa stratégie européenne prendre l’eau. Exit la voix du peuple, c’est ce qui est dit. Surtout qu’on sait d’avance qu’il ne sera pas du tout d’avis de payer la note. Alors, il ne doit pas être mêlé à ce qui le regarde au premier chef. Ce qui crée comme un malaise, quand on sait ce que ces mêmes dirigeants font en matière de démocratisation et ce qu’ils en disent à tout va. En tout cas, nous sommes devant le premier cas d’école qui met à nu, devant le monde entier, les subtilités de la démocratie patentée. Les Grecs, en priorité, jugeront de ce qu’il en est en réalité, eux, qui viennent d’apprendre que leur souveraineté ne fait pas le poids devant les intérêts occultes de la grande finance. 
    Par Ahmed Halfaoui
    Les Débats, 3/11/2011
  • Libye / CPI : Seïf al-Islam négocie sa reddition

    La CPI est toujours en train de négocier une possible reddition du fils et dauphin de l’ancien dirigeant libyen, Mouammar Kadhafi.
    La Cour pénale internationale (CPI) «a reçu des questions de personnes liées à Seïf al-Islam sur les conditions légales relatives à sa possible reddition», a déclaré le procureur de la CPI, Luis Moreno-Ocampo, hier, mercredi, devant le Conseil de sécurité de l’ONU. Moreno-Ocampo a précisé plus tard que la CPI n’avait plus eu de contacts depuis «plusieurs jours» avec l’entourage de Seïf al-Islam.
    Moreno-Ocampo a reconnu qu’il craignait que des mercenaires tentent d’aider Seïf à prendre la fuite. Il a aussi indiqué que le nouveau gouvernement libyen pourrait éventuellement se charger du procès visant Abdullah al-Senussi, l’ancien beau-frère du dictateur, l’ancien chef du renseignement libyen. La CPI a émis des mandats d’arrêt le 27 juin dernier contre Kadhafi, Seïf et Senussi, les accusant de crimes contre l’humanité lors de la répression des manifestations en Libye.
    Les accusations pesant contre Kadhafi seront officiellement abandonnées lorsque la Cour recevra la preuve qu’il a été tué le 20 octobre dernier. Son fils et son beau-frère n’ont pas été vus en public depuis la mort de Kadhafi. Des représentants de Seïf al-Islam ont posé des questions sur ce qui se passerait s’il devait comparaître devant des juges et les possibilités d’acquittement, a expliqué le procureur devant les quinze pays membres du Conseil de sécurité. La Cour a «clarifié» le fait qu’en vertu du statut fondateur de la CPI, Seïf al-Islam «pourrait demander aux juges de ne pas ordonner son retour en Libye après sa condamnation ou son acquittement».
    «Les juges peuvent également décider de son extradition vers un autre pays», a indiqué Moreno-Ocampo. Les autorités libyennes ont expliqué à la CPI qu’elles préparaient leur propre procès. Moreno-Ocampo a souligné qu’il appartiendrait aux juges de la CPI de se prononcer sur la juridiction requise pour le procès de Seïf al-Islam. «Nous recevons également des informations sur le fait qu’un groupe de mercenaires pourrait tenter de faciliter sa fuite de Libye.
    Nous en appelons aux Etats pour qu’ils fassent tout ce qu’ils peuvent pour entraver une telle tentative», a-t-il dit. Moreno-Ocampo a dit qu’il appartenait à Seïf et Senussi «de décider s’ils se rendent, restent cachés ou tentent de prendre la fuite vers un autre pays. Il appartient au Conseil de sécurité de s’assurer qu’ils seront traduits en justice pour les crimes dont ils sont accusés», a-t-il dit. Certains des comptes bancaires du fils de Kadhafi, y compris ceux à Londres, ont été gelés, mais Seif al-Islam a encore «du liquide et de l’or» pour financer l’aide de mercenaires, a-t-il ajouté.
    Des enquêteurs de la CPI se sont rendus en Libye la semaine dernière pour collecter davantage de preuves concernant Seïf al-Islam de même que sur des accusations de viols en série commis par les forces de Kadhafi lors de la répression des manifestations.
    Des accusations de crimes ont également été formulées contre les forces de l’OTAN qui ont mené des frappes contre des cibles du camp de Kadhafi et contre les forces du Conseil national de transition, «y compris la détention de civils soupçonnés d’être des mercenaires», a encore indiqué le procureur. «Ces accusations seront examinées de façon indépendante et impartiale» par la CPI, a-t-il promis.
    InfoSoir, 3/11/2011
  • Les islamistes marocains dopés par le succès d’Ennahda en Tunisie

    La victoire du parti islamiste tunisien Ennahda lors des récentes élections de l’Assemblée constituante donne à réfléchir aux responsables marocains à l’approche des législatives du 25 novembre prochain, qui pourrait déboucher sur une “poussée islamiste”, même si les points communs entre les pays ne sont pas nombreux.
    Encouragé par le succès d’Ennahda en Tunisie, le Parti justice et développement (PJD), qui est, avec ses 47 députés, la formation la plus représentée au Parlement après l’Istiqlal,
    le parti du Premier ministre Abbas El-Fassi, se voit bien refaire le même coup au Maroc à l’occasion des élections législatives du 25 novembre. Très ambitieux, Abdelilah Benkirane, le chef du PJD affirme : “Nous sommes prêts à assumer la responsabilité gouvernementale.” Afin de charmer l’électorat, il a promis aux Marocains une hausse de moitié du salaire minimum et une croissance de 7%. Bien que ces chiffres aient été qualifiés d’“irréalistes” et de “populistes” par les économistes, le PJD est considéré comme l’un des favoris du prochain scrutin.
    Pour le politologue Mohamed Darif : “Il faut être prudent : le PJD est, certes, l’un des grands favoris, mais il n’est pas le favori. Si le parallèle avec la Tunisie est intéressant, les deux contextes sont bien différents.” Il estime que la situation est loin d’être aussi favorable pour ce parti islamiste car, selon lui, “si Justice et Bienfaisance avait appelé à voter pour le PJD, celui-ci aurait eu beaucoup de chance de l’emporter haut la main. Or, il appelle au boycott et généralement, ses militants sont disciplinés”. Quant à l’historien Mâati Monjib, il souligne que la présence islamiste au Maghreb ne date pas d’aujourd’hui : “Oui, il y a un effet Tunisie, mais il ne faut pas oublier que les islamistes sont politiquement présents au Maghreb depuis près de 15 ans. La démocratie tunisienne naissante n’a fait que concrétiser une réalité qui était déjà connue.” Ceci étant, les observateurs estiment qu’une “poussée des islamistes” demeure possible au Maroc, comme cela été le cas en Tunisie.
    Reste à savoir à qui sera profitable le fort risque d’abstention qui pèse sur les législatives comme cela a été le cas lors des précédentes consultations au Maroc.
    C’est dire que le pari de Mohammed VI au lendemain du référendum constitutionnel de juillet dernier, “sur des élections anticipées pour absorber la contestation et la pression constante de la rue” risque de s’avérer hasardeux, car les programmes quasi semblables des principaux partis politiques sur la pauvreté, le chômage et l’illettrisme ne mobilisent guère jusqu’à maintenant. Cela augure mal des espoirs de réformes annoncées par le roi dans le tumulte de la contestation de la rue, menée par le Mouvement du 20 février. Celui-ci revendique plus de justice sociale, l’éradication de la corruption qui mine le système, voire l’instauration d’une monarchie parlementaire à l’image de l’Espagne voisine. Or le Mouvement du 20 février, qui semble avoir perdu de son élan initial, a appelé au boycott des élections.
    À partir de là, “la participation est le plus grand enjeu et c’est aussi la plus grande inquiétude au sein de notre parti. Il ne peut y avoir de changement et de renouvellement des élites que s’il y a une bonne participation”, pense Hassan Tariq, membre dirigeant de l’Union socialiste des forces populaires (UFSP, coalition gouvernementale). Selon lui : “Les partis n’ont pas su établir un discours capable d’attirer et de séduire les électeurs.” En d’autres termes, il n’est pas exclu que le souverain alaouite se retrouve obligé le 26 novembre prochain d’investir un gouvernement islamiste.
    Merzak Tigrine
    Liberté, 3/11/2011
  • MEDELCI : Le phénomène de prise d’otages « n’est pas nouveau »

    Le ministre algérien des Affaires étrangères, M. Mourad Medelci, a indiqué mardi à Alger que le phénomène de prise d’otages n’était pas « nouveau » et que la communauté internationale oeuvrait à sa prise en charge, en référence au rapt, la semaine dernière, de trois humanitaires européens dans les camps des réfugiés du Sahara Occidental, ancienne colonie espagnole envahie par le Maroc en 1975. 
    S’exprimant devant la presse en marge de la cérémonie de présentation des voeux au président de la RADP, Abdelaziz Bouteflika, à l’occasion du 57è anniversaire du déclenchement de la guerre de libération nationale, Medelci a rappelé qu’au plan juridique, l’Algérie et la Grande-Bretagne avaient pris ensemble la direction d’une initiative visant à criminaliser le paiement des rançons aux groupes terroristes pour la libération d’otages.
    En plus de cette initiative, le ministre a souligné la nécessité de mettre en place un système de prévention contre le risque de prise d’otages « qui soit à la charge de tous les pays et de toutes les institutions y compris celles humanitaires qui viennent aujourd’hui à Tindouf, et demain ailleurs ».
  • Les locaux de Charlie Hebdo incendiés: Nouvelle provocation autour de l’image du prophète

    par Salem Ferdi
    Les locaux de la rédaction de l’hebdomadaire satirique Charlie Hebdo ont été en partie détruits dans la nuit du mardi 1er au mercredi 2 novembre par un incendie volontaire. Deux personnes auraient été aperçues dans la nuit en train de jeter des «engins incendiaires» contre le siège du journal qui devait publier, mercredi, un numéro sur-titré «Charia hebdo» avec une caricature de «Mahomet, rédacteur en chef». On pourrait sur-titrer toute cette histoire par une nouvelle provocation-pub réussie. Au-delà de toute attente.
    Charlie Hebdo a eu, comme beaucoup de médias en France, de l’urticaire et des démangeaisons après le vote «incorrect» des Tunisiens. Son numéro de «Charia Hebdo» avec le prophète «Mahomet» comme rédacteur en chef est donc la première grande provocation post-élection en Tunisie. L’hebdomadaire aurait pu croquer le chef d’Ennahda comme bon lui semble puisqu’il s’agit en théorie de lui et des présumées menaces qu’il fait peser sur les libertés. Mais les islamistes tunisiens ont montré qu’ils étaient d’une grande placidité et ont choisi de ne pas s’énerver face à leurs détracteurs. 
    CROQUER «MAHOMET» POUR CRITIQUER GHANNOUCHI ! 
    Ghannouchi a même demandé à Juppé de garder les yeux bien ouverts après les avoir si longtemps fermées sur le régime de Ben Ali. Charlie Hebdo a donc considéré que croquer Ghannouchi ou les nouveaux dirigeants libyens ne «rapporte» pas. Il a choisi, une fois de plus, de placer la barre haute en rejouant du «Mahomet» par-ci et par-là. La recette a déjà été usitée par le passé et le coup de pub assuré pour peu que des musulmans émotifs se mettent à tomber dans le panneau du marketing bien rodé autour de la personne et de l’image du prophète. Même si l’écrasante majorité des musulmans hausse les épaules face à ces manœuvres, il se trouvera toujours quelques-uns à réagir comme prévu par les concepteurs de la provoc à coups de dénonciations et de menaces. Mais là, avec un cocktail Molotov qui a incendié ses locaux dans la nuit du mercredi, Charlie Hebdo a eu un peu plus que ce qu’il désirait. Mais comme rien ne se perd dans le marché de l’islamophobie et de la guerre des civilisations, voilà Charlie Hebdo en martyr de la liberté d’expression. Tout bénef. Le piège se referme mécaniquement. Les musulmans – pas les islamistes, les musulmans globalement et dans le détail – sont campés dans le rôle des méchants pourfendeurs de la liberté d’expression. Charlie Hebdo intronisé première victime de «l’hiver islamiste» qui aurait pris le relais du «printemps arabe». 
    ET ON REFAIT LE MATCH 
    En France et en Europe, la liberté d’expression est «sacrée», les croyances des uns et des autres ne lui sont pas opposables. C’est juste… quoique l’on sache que tout ne peut pas se dire en France… Bien entendu, ceux qui ont jeté des cocktails Molotov – on ne sait pas bien entendu qui en sont les auteurs mais on accuse déjà les musulmans – contre le siège de Charlie Hebdo sont condamnables. La violence est toujours une mauvaise réponse même quand on a le sentiment d’être délibérément agressé et provoqué. Elle donne une victoire facile aux islamophobes et aux racistes. Le concert unanime et prévisible des condamnations de l’incendie le montre aisément. Et ces condamnations, sans attendre la détermination des auteurs, a déjà désigné le coupable : l’Islam, les musulmans. Le ministre français de l’Intérieur, Claude Guéant, n’en doute pas, même s’il prétend faire une «très nette distinction entre ceux qui vivent leur foi de façon paisible et ceux qui veulent faire de l’islam un élément de conquête, d’impérialisme intellectuel à l’égard de la société, et, pour certains d’entre eux encore, se livrent à des agressions». François Hollande, candidat socialiste à la présidence, a également condamné et exprimé sa «solidarité à l’égard de la rédaction et des lecteurs de Charlie hebdo». «Ces actes démontrent que le combat pour la liberté de la presse et le respect des opinions demeure permanent, et que le fondamentalisme doit être éradiqué, sous toutes ses formes», a-t-il indiqué. Le maire de Paris est, lui, «révolté». «Tout acte violent pour mettre en cause cette liberté doit être condamné avec la dernière fermeté de la même manière qu’il y a eu aussi les intégristes chrétiens qui ont contesté une pièce de théâtre au Théâtre de la Ville, c’est inadmissible … On peut ne pas être d’accord avec le numéro de Charlie Hebdo aujourd’hui, mais nous sommes dans une société qui a besoin d’une liberté d’expression». Le Front National participe lui aussi à ce concert unanime de condamnation : «L’attentat contre Charlie Hebdo est à la fois une atteinte à la liberté de la presse et une agression contre la laïcité». «L’Union nationale» est ainsi faite autour de Charlie Hebdo. Les représentants officiels des musulmans de France, à l’image de Mohammed Moussaoui, président du Conseil français du culte musulman (CFCM), sont dans l’inconfort. M. Moussaoui souligne, avec pertinence, qu’il ne voit pas de lien entre «ce qui se passe en Tunisie et en Libye et le fait de caricaturer le prophète». Tout en affirmant que «rien ne justifie d’agir en dehors de la loi», il a déclaré que le CFCM continuera à dénoncer «tout dessin sur le prophète car les musulmans ne sont pas prêts à accepter ces caricatures. Dans le même temps, ils doivent accepter et comprendre que, dans nos sociétés, le rapport au sacré n’est pas le même pour tous».
  • L’AMDH solidaire avec les prisonniers sahraouis

    La présidente de l’Association marocaine des droits de l’homme (AMDH), Khadija Ryadi, a exprimé hier sa solidarité avec les prisonniers sahraouis en grève de la faim dans la prison de Salé et avec leurs familles.
    En tout, 24 détenus arrêtés lors du démantèlement du camp sahraoui Gdaïm Izik il y a de cela une année ont observé une grève de la faim pour leur libération. Cette grève est la quatrième depuis leur incarcération. 
    Le but est d’attirer l’attention de l’opinion publique sur les conditions de leur détention. Ils sont accusés d’«atteinte à la sécurité intérieure et extérieure de l’Etat, de formation d’une bande criminelle et d’atteinte aux fonctionnaires publics dans le cadre de l’exercice de leur fonction», crimes passibles de la réclusion à perpétuité Khadija Ryadi, qui s’exprimait lors d’une conférence de presse animée par les familles des prisonniers politiques sahraouis au siège de l’AMDH, a affirmé que «son organisation suit avec attention ce dossier à l’instar de toutes les questions des violations des droits de l’homme, critiquant la comparution des détenus sahraouis devant une cour martiale». 
    Elle a indiqué que «le fait qu’ils doivent passer devant un tribunal militaire est pour nous, en tant que défenseurs des droits humains, une décision qui porte atteinte aux normes d’un procès équitable, puisque ce sont des personnes civiles», ajoutant qu’«on ne peut pas faire passer des personnes civiles devant un tribunal militaire». Dans un rapport établi en décembre 2010 sur le démantèlement du camp de Gdaïm Izik, l’AMDH avait relevé des cas de violation des droits humains contraires aux conventions et normes internationales des droits de l’homme. Les familles des prisonniers politiques sahraouis incarcérés à la prison de Salé, près de Rabat, ont lancé à l’occasion un appel pour leur «libération inconditionnelle», ou alors l’organisation d’un procès juste et équitable devant la justice civile. «Nous appelons à la libération de nos parents incarcérés depuis une année à la prison locale Salé 2, sinon l’organisation d’un procès juste et équitable devant une justice civile, l’amélioration de leurs conditions d’incarcération et la jouissance de leurs droits», a déclaré Mustapha El-Machdounfi.
    Pour rappel, cette grève de la faim des 24 détenus a coïncidé avec le démantèlement du camp sahraoui de Gdeim Izik par les forces marocaines survenu le 8 novembre 2010 et dont le bilan des décédés n’a pas encore été réellement établi. 
    Y. M.
    Le Jeune Indépendant, 3/11/2011