Année : 2011

  • Des présumés ravisseurs des trois humanitaires arrêtés en Mauritanie

    Deux hommes présentés comme les ravisseurs de trois Occidentaux (deux Espagnols et une Italienne) en octobre dans un camp sahraoui en Algérie ont été arrêtés lundi à Nouadhibou (nord-ouest de la Mauritanie), a annoncé à l’AFP une source policière mauritanienne.
    « Les deux hommes qui avaient pris en otage » les ressortissants espagnols et italien « dans un camp de réfugiés sahraouis (en Algérie) ont été arrêtés dans leur hôtel, au coeur de la ville de Nouadhibou » grâce à « une opération policière réussie », a déclaré cette source sous couvert d’anonymat, qui n’avait dans l’immédiat aucune indication sur le sort des otages.
    Selon elle, les deux ravisseurs présumés, des Sahraouis, se trouvaient dans la ville « depuis onze jours ». Ils étaient entrés en Mauritanie« sans autorisation » et « déguisés ». L’un des deux hommes, âgé de 29 ans, est « le principal auteur du rapt, Maminna Alaaguir Ahmed Baba, qui a directement pris d’assaut le camp » près de Tindouf (sud-ouest de l’Algérie « et procédé » à l’enlèvement des trois Occidentaux. Il a 29 ans.
    Le second homme, Aghdafna Hamady Ahmed Baba, âgé de 32 ans, lui a donné « une aide précieuse au cours du rapt », a encore dit la source policière, qui n’était pas en mesure d’indiquer si les deux individus avaient des liens de parenté. Le cerveau présumé des enlèvements s’était « notamment rasé la barbe » pour ne pas être reconnu, d’après la même source.
    Les trois Occidentaux – une Espagnole, une Italienne et un Espagnol -, tous des coopérants, avaient été enlevés le 23 octobre dans le camp de Rabuni lors d’une attaque attribuée par le Front Polisario à Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi). Tous travaillaient dans le camp pour des associations d’aide aux nombreux réfugiés sahraouis installés dans cette région aux portes du Sahara occidental et proche de la Mauritanie et du Mali.
    Le Front Polisario, soutenu par l’Algérie et qui lutte pour l’indépendance du Sahara occidental vis-à-vis du Maroc, a accusé Aqmi d’être derrière ce triple enlèvement et affirmé que les ravisseurs étaient venus du Mali. Et en octobre, une source sécuritaire mauritanienne avait affirmé à l’AFP que les trois Européens avaient été enlevés par des hommes relevant de l’autorité de Mokhtar Belmokhtar, un des chefs d’Aqmi. La branche maghrébine d’Al-Qaïda, qui retient au Sahel quatre Français depuis 2010, n’a toutefois jamais revendiqué ces prises d’otages dans le camp de réfugiés sahraoui, d’après des sources informées sur les activités d’Aqmi interrogées à Nouakchott.
    Les 24 et 25 novembre, cinq Européens ont été enlevés et un tué dans le nord du Mali, rapts et meurtre qu’Aqmi n’a pas non plus revendiqués même si les ravisseurs sont soupçonnés d’appartenir ou d’être liés à cette organisation. Les cinq nouveaux otages sont deux Français kidnappés à Hombori, et trois Européens (un Suédois, un Néerlandais et un de double nationalité britannique/sud-africaine) à Tombouctou.
    Aqmi dispose de bases dans le nord du Mali, d’où elle commet attentats, tentatives d’attentats, enlèvements et divers trafics et elle a intensifié ces deux dernières années ses activités au Mali, en Mauritanie, au Niger et Algérie.
    Avec AFP
  • La Sahraouie Aminatou Haidar une nouvelle fois à l’honneur

    Le 11 novembre dernier le gouvernement général basque a décerné à Aminatou Haidar le prix René Cassin pour « sa lutte en faveur de la juste cause du peuple du Sahara occidental ». Aminatou Haidar « représente la lutte du peuple sahraoui pour la défense des droits de l’homme, une tâche spécialement difficile et risquée à cause de la réalité obstinée qui démontre clairement comment les autorités marocaines brisent les droits et limitent les libertés d’expression, de réunion et d’association », a notamment déclaré le département de Justice du gouvernement basque en la distinguant.
    «La défense des droits de l’homme est encore plus compliquée et risquée pour les femmes sahraouies qui dans leur rôle fondamental dans le développement de la vie traditionnelle ont été et continuent à être les victimes de graves abus», a ajouté le jury pour justifier son choix.

    Aminatou Haidar a 20 ans en 1987 quand elle s’engage pour l’indépendance du Sahara occidental contrôlé par le Maroc. Elle devient une militante active de la lutte pour les Droits de l’homme et préside le Collectif des défenseurs Sahraouis des droits de l’homme(CODESA) . Parfois surnommée la Gandhi sahraouie, elle multiplie depuis le début de son engagement les initiatives en faveur de l’indépendance et les manifestations pacifiques. Elle a plusieurs fois séjourné en prison. Pendant sa dernière détention en 2005, le Parlement européen a pris sa défense et demandé officiellement sa libération.
    Aminatou Haidar est une habituée des récompenses internationales, en 2009 elle a reçu à New York le prix du « Courage civique » de la fondation américaine John Train. Elle a été en 2006 lauréate du prix basque Juan Maria Bandrès, pour la défense du droit d’asile et la solidarité avec les réfugiés, puis en 2007 le prix Silver Rose décerné par l’alliance internationale Solimar -qui rassemble des ONG solidaires du peuple sahraoui- pour son action en faveur de la liberté et la dignité humaine. En 2008 enfin elle a été distinguée par leRFK award, le prix des Droits de l’homme fondé par le sénateur américain Robert Kennedy. De passage à Vitoria au Pays basque le premier décembre pour y recevoir son prix, Aminatou Haidar a une nouvelle fois déclaré que « l’indépendance est la seule solution au conflit ». L’agence de presse sahraouie SPS rapporte qu’elle a appelé le futur gouvernement espagnol de droite issu des élections législatives du 18 novembre à « corriger l’erreur historique » des gouvernements espagnols successifs au Sahara occidental, estimant que l’ancien colonisateur est responsable du malheur de son peuple. Elle a en outre formulé l’espoir que le futur Premier ministre Mariano Rajoy « s’impliquera dans la recherche d’une solution définitive du conflit ». Quant à la nouvelle donne politique au Maroc suite aux élections législatives du 26 novembre, elle ne changera sans doute pas grand-chose. Les Sahraouis ont vivement dénoncé l’inclusion du Sahara occidental dans le processus électoral et demandé une nouvelle fois aux Nations unies et la communauté internationale de cesser de reconnaître la souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental.
    Le prix René Cassin est un hommage au Français né en 1887 à Bayonne dont l’engagement et le combat pour les droits de l’homme furent exceptionnels. Récompensé par le prix Nobel de la paix en 1968, René Cassin fut vice président de la Commission des droits de l’homme à l’ONU et participa activement à la rédaction de la Déclaration universelle des droits de l’homme de 1948.
    Slate.fr, 6/12/2011
  • Les comités révolutionnaires ont fait des libyens un peuple « au dessus des lois »

    Le chaos qui règne en Libye, engendré par la difficulté de répondre aux exigences de chaque tribu, communauté ou groupe d’intérêt, a mis les nouveaux dirigeants libyens devant la réalité de la situation, dans laquelle une mentalité s’est enraciné depuis 40 ans dans le comportement des libyens qui sont arrogants et très imbus d’eux-mêmes.
    Le défunt colonel octroyait des salaires et des logements à tous- même si la majorité préférait rester dans des tentes- et leur tenait à longueur de temps un discours surréaliste. Parfois il s’en prenait aux dirigeants arabes, d’autres fois aux dirigeants occidentaux. Il déversait ensuite sa colère sur ses voisins comme les deux présidents défunts Djaafar El Noumeiri et Anouar Sadate. Le peuple libyen scandait alors son nom et entonnait l’hymne de « la grande Djamahirya » qui pourrait gouverner le monde et être une alternative aux blocs en place à cette époque, le communisme et le capitalisme. La mascarade a ainsi continué jusqu’à la frappe aérienne américaine qui a ciblé sa maison de Bab El Azizya, puis l’affaire Lockerbie qui a isolé la Libye du monde. Kadhafi s’est alors dirigé vers le sud, vers les vastes espaces africains. 
    La dernière fois que je me suis rendu en Libye c’était en 1997, lorsqu’une délégation parlementaire algérienne avait participé à une conférence de l’union du Maghreb, et j’ai trouvé un pays vivant hors du temps. Les comités révolutionnaires dominaient la société libyenne et avaient une autorité absolue sur elle. En résumé le leader donnait des discours et orientait le peuple et les comités géraient, de manière traditionnelle comme disait le colonel. Le colonel chargeait les tribus de préserver la sécurité. Créer un parti était alors un blasphème, l’alcool était interdit, l’Islam surveillé, les jeunes humiliés. Ce chaos maitrisé mis en place par Kadhafi, et son caractère étrange, a conduit à son assassinat de cette horrible manière. Il pensait jusqu’à son dernier souffle que le peuple l’aimait et que le complot avait été fomenté par des mains étrangères.
    El khabar, 6/12/2011
  • Terrorisme : L’UE planifie une opération militaire au Sahel

    L’option militaire choisie par la Mauritanie pour lutter contre le terrorisme dans la zone sahélienne semble faire des émules. C’est en tout cas ce que laissent penser les récentes déclarations du ministre britannique des Affaires étrangères, William Hugues, qui vient de révéler que l’Union européenne  » planifie  » pour mener une opération militaire limitée dans la zone sahélienne où Al Qaeda au Maghreb Islamique (AQMI) règne en maître.
    Une telle option a été envisagée, indique le chef de la diplomatie britannique, au cours des discussions au parlement des dernières évolutions dans le Sahel et le Moyen-Orient. Elle doit, certainement, donner plus de crédit et d’entrain à la volonté de la Mauritanie, régulièrement visitée par le conseiller en sécurité du Premier ministre Britannique, de ne pas laisser l’initiative à AQMI pour attaquer, quand elle veut, prendre des otages et demander des rançons servant dans le  » rééquipement  » de ses combattants. L’action de la Mauritanie devrait alors bénéficier, plus efficacement, du soutien des Européens, mais ce qui compte, au finish, c’est de pouvoir engager, dans le même processus de  » lutte active  » contre AQMI, les autres pays de la sous région, et notamment l’Algérie et le Mali. Points de départ et de fixation des terroristes écumant la sous-région depuis l’apparition du GSPC algérien (ancêtre d’AQMI), ces deux pays ont tendance à ne pas privilégier la  » solution finale « , consistant à opposer la force à la force. Même si, les bouleversements intervenus en Libye ont poussé Algériens et Maliens à prendre l’ampleur du danger et à voir la question du terrorisme sous l’angle d’une menace permanente (et non spécifiée) de toute la sous-région. L’acte posé par l’Algérie, pour une meilleure coordination des efforts, et par le Mali, qui mobilise ses unités dans la perspective d’aller tenter quelque chose pour libérer les otages européens maintenus en captivité dans sa partie septentrionale, ne laisse plus la Mauritanie seule face à AQMI. Une volonté de coordination qui ira au-delà de ces trois pays, pour englober le Niger, le Nigeria et le Burkina Faso, est de nature à encourager les Occidentaux à soutenir, militairement, une opération d’envergure comme celle menée en Afghanistan. Cependant, Hugues a indiqué que ces plans sont encore à un état primaire de la réflexion, précisant que des  » militaires britanniques pourraient prendre part à de telles opérations « .
    Le ministre britannique des Affaires étrangères a également déclaré que les objectifs de cette opération militaire seront précis. « Il s’agira, entre autres, de protéger la paix et la sécurité, de favoriser le développement des infrastructures de base et d’aider à l’entraînement des cadres locaux de la police « . Il a précisé que  » l’instabilité et la recrudescence du trafic de drogue dans la zone du Sahel sont de nature à compliquer la situation dans bon nombre des pays de la sous-région « .
    Les déclarations de William Hugues arrivent au moment où la zone sahélienne connaît des défis sécuritaires importants, notamment après les évènements survenus en Libye, et la certitude maintenant acquise, qu’Al Qaeda au Maghreb Islamique (AQMI), est en connivence avec l’organisation nigériane Boko Haram.
    Sneiba
    L’Authentique, 6/12/2011
  • On en vient au fait

    Le monde est en train de devenir moins hypocrite. L’irruption de la puissance nucléaire et spatiale russe va nous changer du discours qui domine jusqu’à présent. Il y a évidemment maldonne, depuis un certain temps, depuis que les Occidentaux se sont mis à jeter leurs bombes en dehors des zones consacrées. Les Russes se sont peut-être rappelés de l’expérience hitlérienne. Bien qu’Hitler était plus direct et n’usait pas de duplicité, quand il s’agissait d’agrandir son liebenstraum, son espace vital. Il y allait franchement sans raconter des histoires à dormir debout, sur les droits de l’homme, la démocratie ou la liberté. Ils se sont donc rendus compte qu’au rythme où cela va, ils risquent de se retrouver avec une quincaillerie qui n’aura servi à rien, quand celle des autres aura été rentabilisée dans la conquête de pas mal de territoires, de marchés à proprement dire. 
     
    On dit que Poutine poussait derrière et que Medvedev voulait «coopérer», en croyant que le jeu allait être loyal. Mal lui en pris. Le coup de la «zone d’exclusion aérienne» en Libye a dû le faire s’étrangler de rage, sous les sarcasmes de Poutine. Le remake libyen, en Syrie, étant en train de se mettre en place, un verrou stratégique d’importance capitale risque d’être perdu. Les limites ont dû être atteintes. L’unipolarité est donc finie. Les Russes même affaiblis ont de solides arguments à faire valoir. Sans compter leur rapprochement avec une Chine, non moins ciblée à travers les «démocratisations» musclées. Medvedev qui a laissé massacrer les Libyens, se met à brandir ses missiles. Le débat s’est déplacé sur le champ de bataille réel. Le président russe a menacé de déployer ses missiles dans l’enclave de Kaliningrad et dans «d’autres régions» si la Russie et l’OTAN ne se mettaient pas d’accord sur le bouclier de défense anti-missile des Etats-Unis. Avec en prime un désengagement du nouveau traité START de non-prolifération nucléaire. En clair, ce qui a prévalu jusqu’à présent est remis en cause. 
     
    Le Russe est limpide quand il s’explique : « … s’ils nous offrent de ‘’coopérer’’, ou, pour parler franchement, travaillent contre nos intérêts, nous ne pourrons pas parvenir à un terrain commun». Une façon de cesser de faire semblant d’avaler les couleuvres sur la «menace iranienne». Le héros de l’épopée en Libye, le chef de l’OTAN, Anders Fogh Rasmussen, très «déçu» pense qu’il est devant une «réminiscence du passé» et que ce serait «incohérent avec les relations stratégiques» entre l’OTAN et la Russie. Il est le premier à réagir et à proposer «la coopération, et non la confrontation». Une façon de faire admettre que les bruits de botte de plus en plus forts n’existent pas. 
     
    En attendant la suite de cette nouvelle situation, la flotte russe serait en voie de se déployer dans les eaux territoriales syriennes. On est bien sorti de l’hypocrisie, car les objectifs qui étaient cachés derrière l’agitation droitdelhommiste envers l’Afrique et certains pays arabes, sont mis au jour par la réaction de Moscou. En attendant celle de la Chine.

    Par Ahmed Halfaoui

    Les Débats, 6/12/2011
  • Visite de Medelci à Paris : Le Maroc «s’invite»

    Le ministre des Affaires étrangères, Mourad Medelci, se rend, demain, en visite de travail à Paris, qui, selon lui, s’inscrit dans le cadre du «dialogue permanent» que l’Algérie entretiendrait avec Paris. De fait, la visite dans la capitale française du chef de la diplomatie algérienne répond à celle que son homologue français, Alain Juppé, a effectuée à Alger, en juin dernier. Elle sera consacrée en premier lieu à l’examen des relations bilatérales dans «leur globalité» et à des questions de l’actualité régionale et internationale. Si au plan international les divergences sont profondes entre les deux pays et notamment pour ce qui est de l’évolution de la situation au Proche-Orient, Paris continuant à jouer les va-t-en-guerre et s’aligne de plus en plus sur Israël, même si elle a voté l’admission de la Palestine l’Unesco pour faire bonne mesure. Sans parler de la question du Sahara occidental, où Paris soutient ouvertement le Maroc et sa prétendue solution d’autonomie interne au détriment de l’application des résolutions des Nations unies sur le droit à l’autodétermination du peuple sahraoui. L’Algérie qui est inflexible sur ce principe normalise cahin-caha ses relations avec le Maroc. 
     
    Ainsi, Mourad Medelci dans des déclarations à un journal électronique affirme qu’avec le «Maroc, nous avons entrepris, depuis quelques mois, un travail de dynamisation de nos relations bilatérales à travers l’échange de visites ministérielles au niveau de secteurs aussi stratégiques que les ressources en eau, l’énergie, l’agriculture, etc. Cette dynamique constructive nous permettra de rehausser le niveau de notre coopération pour la mettre à la hauteur des aspirations de nos deux peuples qui sont unis par l’histoire et interpellés par les défis de l’avenir.» . «Lors de mon dernier entretien avec mon homologue marocain, Taieb Fassi Fihri, nous nous sommes félicités des résultats positifs de cette dynamique et nous avons convenu de renforcer la fréquence de ces visites et de les élargir à d’autres secteurs prioritaires tout comme nous avons, également, convenu de consolider le dialogue politique à travers la tenue de consultations régulières pour une meilleure coordination sur les questions d’intérêt commun, en particulier la réactivation des structures et la relance des activités de l’UMA», a-t-il ajouté, allant jusqu’à déclarer : «Nous avons signalé à cette occasion, que cette volonté partagée d’oeuvrer au renforcement des relations bilatérales aura plus de chances de porter ses fruits si l’image de chacun des deux pays et les sentiments de fraternité qu’éprouvent, l’un pour l’autre, les deux peuples étaient mieux relayés et mieux restitués par la presse. La question de la réouverture de la frontière sera, en quelque sorte, le point d’orgue de ce travail déterminé que nous avons engagé ensemble.» 
     
    Ainsi, et selon le chef de la diplomatie algérienne tout baigne dans l’huile entre les deux pays et aucune allusion à la question fondamentale du Sahara occidental, alors que l’Algérie s’apprête à fêter avec faste le cinquantième anniversaire de son indépendance consacré précisément par le droit à l’autodétermination, pour lequel elle a mené une lutte de libération exemplaire. Pour revenir à la visite à Paris du ministre algérien des AE, les perspectives des relations bilatérales qui ont connu, d’après lui, une « embellie et un réchauffement incontestables; même si un certain nombre de questions sensibles restent en latence», un certain nombre de sujets d’actualité internationale seront passés en revue et notamment au niveau du Maghreb avec la déferlante en Tunisie et au Maroc et au niveau du Sahel où le terrorisme d’Aqmi et de groupes mafieux redoublent de férocité. 
     
    L’un des moments forts de la visite de Mourad Medelci sera son audition devant la Commission des Affaires étrangères de l’Assemblée nationale française, le MAE qui se plaît souvent à répéter qu’il n’est pas «un professionnel de la diplomatie» privilégie donc le «dialogue politique avec les parlementaires (…) un vecteur important de la diplomatie» et il lui importe de «faire connaître, directement aux représentants de la souveraineté populaire, nos analyses et nos positions sur différents thèmes liés, à la fois, aux priorités de la politique étrangère de notre pays et à la situation en Algérie, où la consolidation du processus démocratique est en oeuvre à la faveur des reformes politiques profondes engagées par notre pays, depuis le mois d’avril dernier.» Mourad Medelci, dont ce n’est pas la première audition au Palais Bourbon puisqu’il a déjà été invité par la Commission des affaires étrangères de l’Assemblée nationale française, en novembre 2007, va, selon ses dires, à TSA «porter la voix de l’Algérie auprès des représentants du peuple français».

    Mokhtar Bendib
    Le Courrier d’Algérie, 6/12/2011

  • Guerre froide : le «come-back» ?

    Le ministère russe des Affaires étrangères a protesté auprès du Qatar, suite à un incident impliquant l’ambassadeur russe à Doha, et réclamé une enquête, a annoncé, vendredi dernier, à RIA Novosti, le porte-parole de la diplomatie russe, Alexandre Loukachevitch.

    Lors de la livraison du courrier diplomatique russe, à l’aéroport de Doha, capitale qatarienne, on a constaté une tentative d’employer la force contre l’ambassadeur et les employés de l’ambassade russe, au Qatar, venus l’accueillir à sa descente d’avion tout en essayant de lui arracher sa valise diplomatique, a déclaré le porte- parole de la diplomatie russe. Selon le diplomate, le 30 novembre, l’ambassadeur du Qatar à Moscou a été convoqué au ministère russe des Affaires étrangères où une ferme protestation lui a été exprimée. On lui a également remis une note critiquant le caractère inadmissible des actes commis à l’égard de l’ambassadeur de Russie à Doha, qui constituent une violation flagrante des règles et normes du droit international.

    On apprend également que, suite à cet incident, Moscou a décidé d’abaisser ses relations diplomatiques avec le Qatar.

    Le spectre de la Syrie

    Selon un diplomate russe, cette agression est une provocation organisée en réponse à la position de Moscou sur la Syrie.
    En effet, voulant jouer dans la cour des grands, et après les violations des résolutions onusiennes concernant la Libye, le Qatar a cette fois encore obtenu carte blanche de l’Occident pour la déstabilisation du Moyen-Orient dont il fait lui-même partie. Une partie de la flotte occidentale est basée dans ce pays.
    Devant les menaces d’attaque de la Syrie par l’OTAN, la Russie ne s’est pas gênée pour signifier son mécontentement quant à la gestion occidentale de la crise syrienne et à son internationalisation, une position proposée à la veille de l’agression, par le ministre des Affaires étrangères qatarien. Le président Dmitri Medvedev a auparavant averti l’Occident que la Russie pourrait abandonner le nouveau traité de désarmement nucléaire signé avec les États-Unis, avec le risque d’un retour à la guerre froide. Si les Américains continuent à développer leur politique d’invasion et leur projet de bouclier antimissile en Europe de l’Est, en dépit des protestations de la Russie, Moscou devra «prendre des mesures de rétorsion, ce que nous préférerions vraiment éviter», a déclaré auparavant le président russe.
    «Il s’agirait alors de la possibilité de développer le potentiel offensif de nos capacités nucléaires.»
    En pleine crise libyenne, Vladimir Poutine a comparé également la résolution de l’ONU autorisant une opération militaire aux appels à la croisade du Moyen-Âge. Pour rappel, lors de l’offensive de l’OTAN contre la Libye, Vladimir Poutine a qualifié la résolution onusienne de déficiente et imparfaite. «Elle ressemble, avait-il dit, aux appels médiévaux à la croisade.»
    Vladimir Poutine a ajouté que l’ingérence dans les affaires d’un autre pays est devenue une habitude de la politique étrangère américaine, estimant que l’intervention militaire en Libye devait inciter la Russie à renforcer ses capacités militaires.

    Le «nain» dans la cour des «grands»

    Espérant vendre un jour leur audace préfabriquée à Hollywood, les Qatariens se contentent de vendre leur âme à l’Occident, quitte à se fâcher publiquement sur les écrans de télévision ou sur les unes de journaux, avec tout pays, même frère, qui oserait manifester une quelque autre solution pour la Syrie.
    S. Méhalla
  • LIBYE : Création d’une nouvelle armée

    Selon une déclaration faite par le ministre de l’intérieur libyen Fawzi Abdelali, cinquante milles hommes des ex rebelles seront intégrés dans les services de sécurité et de l’armée. C’est du moins la déclaration faite à l’AFP « Un premier plan visera l’intégration de 50 000 combattants qui seront recrutés par les ministères de la défense et de l’intérieur. Ce plan n’exclura aucun combattant et aucune faction », selon le ministre de l’intérieur. Par ailleurs, il a annoncé que les brigades ex-rebelles, qui faisaient déjà partie de son ministère, devraient être réformées et réorganisées. Un « comité des combattants » a été formé par le Conseil national de transition pour mettre à bien l’intégration des combattants ex-rebelles dans les forces de sécurité, a-t-il précisé. Un plan complet visant la réhabilitation d’un total de 200 000 combattants sera annoncé la semaine prochaine, a ajouté M. Abdelali. Selon lui, le plan prévoit la formation des ex-combattants à des langues étrangères ou dans les secteurs de leurs choix, outre les domaines de sécurité. Certains bénéficieront de crédits bancaires et de logements, a-t-il ajouté. 
     
    Le ministre a estimé qu’actuellement « les forces de sécurité sont relativement présentes dans les rues et les postes de police », promettant une amélioration de la sécurité d’ici un à trois mois. Il a précisé par ailleurs que le ministère de l’intérieur prendrait le contrôle des points frontaliers terrestres, des aéroports et des ports à partir de la semaine prochaine. « Contrôler les frontières terrestres, maritimes et aériennes permet de montrer à tout le monde qu’il existe une autorité de l’Etat », a-t-il expliqué. « Nous allons commencer la semaine prochaine par prendre le contrôle du poste frontalier [avec la Tunisie] de l’Ouest et nous allons continuer avec les aéroports petit à petit », a-t-il dit. L’aéroport international de Tripoli est contrôlé par une faction de Zenten (Ouest). Le ministre de l’intérieur s’exprimait en marge d’une cérémonie de remise de diplômes, à une trentaine de gardes du corps formés, par une unité française, aux techniques de protection rapprochée. Des dizaines de milliers de Libyens ont porté des armes pour combattre les forces de l’ancien régime de Mouamar.
    Le désarmement de la population et l’intégration des combattants dans les forces de sécurité figurent parmi les priorités du nouveau gouvernement de transition formé fin novembre. Une équipe de la Cour pénale internationale (CPI) est arrivée mercredi 30 novembre en Libye pour y enquêter sur des crimes sexuels qui auraient été commis par les troupes fidèles à l’ancien dirigeant Mouammar Kadhafi durant la révolte contre son régime. « Nous n’enquêtons pas sur chaque crime mais sur ceux qui sont les plus graves et ceux qui sont les crimes majeurs », a expliqué Jane O’toole, en marge d’une conférence sur les femmes, ajoutant que l’objet de l’enquête était également de savoir qui avait ordonné ces crimes. « Nous en sommes encore au stade préliminaire », a-t-elle précisé. En juin, le procureur de la Cour, Luis Moreno Ocampo, avait déclaré que les enquêteurs de la CPI disposaient de preuves que Mouammar Kadhafi avait ordonné des viols en série durant la révolte et fait distribuer pour cela des stimulants sexuels de type Viagra à ses soldats. 
     
    L’équipe dirigée par Jane O’toole, qui demeurera en Libye jusqu’à vendredi, a pris part à une conférence sur les femmes, au cours de laquelle des Libyennes ont raconté les atrocités qu’elles disent avoir subies aux mains de responsables du régime de Kadhafi avant et durant la révolte. Loin de vouloir innocenter le régime libyen de l’ex dictateur, des Libyens partisans de ce dernier, ont aussi droit à une protection. Ils attendent aussi à ce que le CPI enquête sur les atrocités subies par ceux qui ont soutenu le régime de Kadhafi durant la révolte, atrocités commises par les rebelles durant les neuf mois de guerre. En Libye l’on se demande, par ailleurs, est-ce que des soldats Libyens à la solde de kadahfi ont besoin du viagra afin de violer des femmes ? L’application d’une loi « deux poids deux mesures » est très claire dans cette affaire. Raison de plus, dans une récente déclaration, les nouvelles autorités ont reconnu que des dépassements ont été commis par les pros CNT. Disons que c’est l’application de la loi du plus fort. En tout état de cause, le nombre de baril de pétrole pompé jusqu’à ce jour, a dépassé toutes les prévisions en Libye. C’est cet or noir qui intéresse les protégés du nouveau pouvoir en Libye et non les abus sexuels sur des femmes Libyennes ou des dépassements sur les droits de l’homme. Pour exemple, les droits palestiniens sont spoliés depuis 1948, les sahraouis subissent depuis 1973 la répression du roi du Maroc, des milliers de morts sont enregistrés en Irak, en Afghanistan etc… personne n’a sanctionné leurs bourreaux, pas même l’organisation onusienne qui n’intervient que dans les pays sous développés…
  • L’ histoire du Sahara Occidental racontée par les siens

    Le film “L’autre côté du mur” est enfin sorti

    Dernière colonie d’Afrique, le Sahara Occidental voit depuis 35 ans, sa population divisée en deux. D’un côté, les Sahraouis qui vivent sous l’occupation marocaine, subissant la répression du makhzen ; de l’autre, plus de 160 000 réfugiés subissent l’exil en survivant dans les campements de réfugiés de Tindouf, dans le Sud-ouest algérien. Séparées par un mur de sable de 2 700 km, érigé par le Maroc, et renfermant des mines, les familles sahraouies ne perdent pourtant pas l’espoir d’être un jour réunies pour pouvoir exercer leur droit à l’autodétermination. 

     
    Fin 2010, les Sahraouis se sont réunis à Gdeim Izik, pour un mouvement de protestation historique. Ce soulèvement sera le premier du “Printemps arabe”. Le film L’autre côté du mur, réalisé par Denis Véricel et dont la production est assurée par l’association française Amis du peuple du Sahara occidental(APSO), donne la parole aux Sahraouis pour qu’ils nous racontent l’histoire de leur pays, son passé, son présent et l’espoir qu’ils placent dans l’avenir. 
     
    Des deux côtés du mur, les témoins et les acteurs de l’histoire sahraouie nous emmènent à la rencontre des indignés du désert.
  • Vandeweerd « étonné » de l’ignorance des Européens de la question sahraouie

    ALGER – Le réalisateur belge Pierre Yves Vandeweerd a exprimé, dimanche à Alger, son étonnement de voir des personnes en Europe ignorer la question du Sahara occidental, sans aucune connaissance sur le combat et la souffrance du peuple sahraoui.
    « J’ai un peu le sentiment que la question sahraouie est peu évoquée en Europe. Je suis toujours étonné quand des personnes me disent, après avoir vu mon film, qu’ils pensaient qu’il n’y avait plus de conflit dans la région », a indiqué le réalisateur à la presse avant la projection de son documentaire « Territoire perdu », dans le cadre des Journées du film engagé d’Alger.
    Il a estimé aussi que « beaucoup » de gens en Europe ignoraient l’existence d’une centaine de milliers de sahraouis réfugiés dans des camps en situation d’exil et d’un mur de 2.400 kilomètres qui traverse le Sahara occidental, construit par le Maroc et qui entrave la liberté de mouvement du peuple sahraoui et cela est dû, selon lui, à la manière dont le sujet est traité dans les médias européens.
    Interrogé sur le choix de réaliser un documentaire sur le peuple sahraoui, Vandeweerd a d’emblée souligné l’importance de parler de milliers d’individus en situation d’exil depuis plus de 30 ans qui « se trouvent dans une situation d’enfermement physique et moral ». Il a ensuite fait part de son admiration envers les peuples qui, a-t-il dit, « développent une vraie résistance aux difficultés qu’ils endurent ».
    A propos du rôle du cinéma engagé, le réalisateur a précisé que c’est un genre cinématographique qui dévoile et rend plus visible des faits ou des situations qui « risquent de devenir invisibles » s’ils ne sont pas évoqués. Pour lui, l’engagement d’un cinéaste signifiait « amener les gens à comprendre et à ressentir les faits et les mécanismes socio-politiques ».
    « Territoire Perdu » est un documentaire sorti dans les salles en France en novembre dernier. Il met en avant les souffrances du peuple sahraoui et son isolement du monde suite à l’occupation d’une partie de son territoire.
    Il relate les difficultés de la vie dans le désert et celles des populations contraintes à se réfugier dans des camps, après avoir été chassées d’un pays duquel elles sont coupées par un mur long de 2400 kms, construit par l’armée marocaine. Un mur qui installe, de fait, deux entités : une occupée par le Maroc, l’autre sous contrôle du Front de Libération du Sahara occidental (Polisario).
    Se basant sur la simple expression du visage, la caméra de Pierre-Yves Vandeweerd met en lumière, dans une première phase, les souffrances endurées par les Sahraouis, en exil « forcé » depuis 1976, dans des camps, mais aussi les rêves des uns et des autres dont le plus cher : celui de retrouver un jour sa patrie.
    D’autres témoignages de Sahraouis vivant dans les territoires occupés, recueillis par téléphone, font état aussi de persécution des forces de l’ordre marocaines et des tortures au quotidien dont font l’objet des militants des droits de l’homme sahraouis.
    « Territoire Perdu » a été déjà sélectionné au Forum du festival de Berlin (Berlinale) en février dernier ainsi qu’au festival Visions du réel à Nyon (Suisse du 7 au 13 avril 2011) où il a été projeté les 9 et 12 avril. Il a été projeté à l’occasion du Festival FiSahara, du 2 au 8 mai, en avant-première dans les camps des réfugiés sahraouis, et au festival de Munich (Allemagne), du 4 au 11 mai, en compétition internationale. Sa sortie en salles en Belgique est prévue pour la fin du mois de janvier prochain.
    Dix-huit (18) films, longs et courts-métrages, sont au menu des Journées du film engagé d’Alger qui ont débuté mardi. Des films franco-algériens, suisses, belges, américains et palestiniens sont à l’affiche, à raison de trois projections par jour, tout au long de ces journées qui prendront fin le 5 décembre (mardi).
    Un regard particulier a été accordé à la Palestine à travers deux focus sur le cinéma palestinien au féminin avec une dizaine de courts métrages réalisés par des Palestiniennes abordant les différents genres d’engagement outre celui relatif à la politique.
    Parmi les films sélectionnés figurent « Ecuador » du réalisateur suisse Jacques Sarasin, « Territoire perdu » du belge Pierre Yves Vandeweerd et « Personna non grata » de l’américain Oliver Stone qui a été récemment honoré, lors de son passage remarqué à Alger. Le film « Poussière de vie » de Rachid Bouchareb est programmé pour la clôture.
    APS