Dès le sommet arabe de septembre 1965 à Casablanca, le roi Hassan II incite les chefs d’État présents à une « cohabitation paisible » avec Israël sous peine de guerre. Au lendemain de la défaite de la guerre des Six Jours de 1967, le souverain marocain continue à se distinguer par la recherche d’un compromis entre les différentes tendances arabes.
En 1976, Hassan II poursuit ses efforts et facilite le dialogue ainsi que les rencontres secrètes entre Israéliens et Égyptiens au Maroc. A Fès, Moshé Dayan, ministre des Affaires étrangères et Hassan Touhami, vice-Premier ministre d’Égypte, rapprochent leurs positions en vue des accords de Camp David, précédant de quelques mois la visite historique du président Anouar El-Sadate à Jérusalem.
Le Roi reçoit le Premier ministre israélien Shimon Pérès à Ifrane, les 21-22 juillet 1986, afin de tenter une relance du processus de paix. Mais l’entrevue se solde par un désaccord qui n’entame cependant pas les liens entre les deux pays.
En 1994, dans l’euphorie d’après la signature des accords d’Oslo, Hassan II ordonne l’ouverture d’un bureau de liaison marocain à Tel Aviv et d’un bureau de liaison israélien à Rabat. A cette époque, le Maroc est encore parmi les rares pays arabes à avoir des relations formelles et cordiales avec Jérusalem.
Pour marque la reconnaissance de l’Etat hébreu envers les efforts du royaume chérifien, aux obsèques de Hassan II, le 25 juillet 1999, une forte délégation israélienne, conduite par Ehud Barak récemment élu Premier ministre, assiste aux cérémonies.
Mais quels intérêts sous-tendent la diplomatie marocaine dans le dossier moyen-oriental ? Selon certains analystes, jusqu’en 1999, le roi du Maroc utilise le conflit israélo-palestinien tant pour briller sur la scène internationale que pour ériger son pays en interlocuteur incontournable dans le processus de paix au Proche-Orient, profondément convaincu semble-t-il qu’une solution politique reste la seule issue.
En 2000, suite au déclenchement de la seconde Intifada, le Maroc rompt ses relations diplomatiques avec Israël. Mohammed VI, jeune souverain succédant à son père, décide de fermer le bureau de liaison marocain à Tel-Aviv. Toutefois, les liens ne sont pas totalement rompus. Malgré l’effritement ducessez-le-feu, dès 2003, le Maroc cherche à renouer ses relations avec Israël. Des contacts réguliers reprennent au plus haut niveau entre les deux pays. Le Roi Mohamed VI transmet un message aux responsables israéliens leur annonçant sa décision de reprendre des échanges diplomatiques avec l‘Etat hébreu. Une rencontre réunit à Londres le 27 juillet de la même année, les ministres des Affaires étrangères marocain et israélien.
Ainsi, dans la continuité diplomatique de son père, le nouveau roi rencontre lui aussi plusieurs officiels israéliens : le grand rabbin d’Israël Yona Metzger, le leader du parti Travailliste Amir Peretz ou encore le ministre des Affaires étrangères Sylvain Shalom qui entame une visite officielle de deux jours au Maroc, la première effectuée par un responsable israélien dans le Royaume depuis septembre 2000. Cette visite a été soigneusement préparée par des réunions secrètes entre les responsables des deux pays. Le chef de la diplomatie israélienne se dit « convaincu que le Maroc est disposé à jouer un rôle central dans le processus de paix ». Il ajoute « qu’il est temps que le Maroc et Israël rétablissent des relations plus étroites. Nous avons entretenu de bonnes relations jusqu’à il y a trois ans et nous devrions continuer à les renforcer ». Sylvain Shalom pense qu’une médiation du royaume alaouite pourrait faciliter la mise en oeuvre de la ‘‘feuille de route » pour le règlement du conflit israélo-palestinien. Mais peu à peu, le Maroc s’éclipse de ce dossier épineux.
En mars 2005, la télévision publique israélienne affirme qu’un accord de principe est finalement conclu entre Mohammed VI et le vice-Premier ministre de l’époque, Shimon Pérès, à l’issue d’une rencontre lors de la commémoration du premier anniversaire des attentats de Madrid en Espagne. En 2007, le royaume alaouite réitère non officiellement son désir de rétablir ses relations avec l’Etat hébreu. Selon certaines sources, cette offre reposerait sur un échange avec Israël en vue d’un fort lobbying israélien en faveur de la politique de Rabat sur le Sahara Occidental. Lors des discussions entre les deux chefs de la diplomatie, Mohamed Benaïssa et Tzipi Livni, les pourparlers semblent pourtant essentiellement axés sur le conflit israélo-palestinien.
Un mois plus tard, Tzipi Livni, la chef de fil du parti d’opposition Kadima, participe à une conférence économique internationale au Maroc. Le pays avait pourtant décidé d’annuler son invitation aux représentants du gouvernement israélien, notamment à la vice-ministre de l’Industrie et du Commerce, Orit Noked, invalidant à la dernière minute son visa, en signe de protestation contre le plan de construction de 900 logements dans le quartier de Guilo, à Jérusalem. En dépit du boycott marocain, au grand damne du Likoud et des Travaillistes, Livni décide tout de même de participer à l’évènement, deux jours seulement après avoir soutenu à la Knesset la question de Guilo. La chef de l’opposition israélienne est reçue au Maroc comme un chef d’Etat, le gouvernement ayant mis à sa disposition vingt gardes du corps et bloqué la circulation pour l’occasion.
Le Maroc possède une presse apparemment plurielle et dynamique qui fait preuve d’une sorte de liberté de ton rare dans le monde arabe. Elle reste néanmoins corsetée par la censure et surtout l’autocensure.
La presse étrangère est largement disponible au Maroc tant qu’elle reste dans les limites fixées par les lois du pays. Le Ministère de la Communication accrédite plus d’une centaines de journalistes étrangers. Malgré cette liberté apparente, l’autonomie journalistique reste restreinte. Bien que la Constitution garantisse la liberté d’expression, la loi sur la Presse interdit la critique de la monarchie et de l’islam. Ainsi, en octobre 2009, les autorités marocaines ont bloqué la diffusion au royaume du quotidien français Le Monde en raison de caricatures du dessinateur Plantu représentant des membres de la famille royale. La diffamation reste en effet une offense criminelle. De plus, le gouvernement marocain est connu pour émettre des directives et conseiller les publications. Le roi Mohamed VI et le gouvernement exercent un contrôle considérable sur les contenus éditoriaux des médias nationaux. Le gouvernement a le pouvoir de révoquer les licences et de suspendre ou de confisquer les publications. En plus de la censure gouvernementale, il existe une autocensure plus diffuse car les journalistes craignent de fortes amandes, des peines de prison ou des intimidation allant jusqu’à des violence physiques.
Internet est accessible à environ 19% de la population. Il n’existe pas de législation officielle régulant son contenu ou son accès pour l’instant mais le gouvernement bloque occasionnellement certains sites et outils en ligne. On peut cependant lire sur certains blogs marocains d’opposition des critiques ouvertes contre le manque de liberté de la presse dans le royaume. Un mal qui semble décidément endémique.
Elle est estimée aujourd’hui à près d’un million de personnes à travers le monde, principalement regroupées en Israël (750.000), en France (100.000), au Canada (50.000), aux Etats-Unis (20.000), au Brésil (12.000) et au Venezuela (12.000). Cette communauté dispersée s’illustre dans de multiple domaines comme les sciences, les affaires, la politique, le show business, ou l’intelligencia.
Dans le registre de la publicité, Richard Attias, né à Fès, ingénieur de formation, devient président de Publicis Events Worldwide, un réseau mondial dédié à la communication événementielle et spécialisé dans les conférences internationales, les événements institutionnels et le marketing de grands groupes. Richard Attias a notamment participé à l’organisation du lancement de l’Euro en France en 2000. Il s’est aussi occupé en 2004 du congrès de l’UMP au Bourget lors duquel Nicolas Sarkozy a remporté la présidence du mouvement.

Georges Benssoussan, historien, spécialiste d’histoire juive européenne, de l’antisémitisme, de la Shoah, du sionisme et des problèmes de la mémoire, est directeur de publication de la Revue d’histoire de la Shoah du Mémorial de la Shoah. En 2002, il dirige, sous le pseudonyme d’Emmanuel Brenner, la rédaction d’un ouvrage de témoignages ‘’Les territoires perdus de la République : antisémitisme, racisme et sexisme en milieu scolaire ». Il est le lauréat 2008 du Prix Mémoire de la Shoah, décerné par la Fondation du judaïsme français.
Pour sa part, Élie Cohen, né à Mekhnès, est un économiste français, partisan d’une régulation de l’économie, proche de la pensée sociale-démocrate. Directeur de recherche au CNRS (centre national de la recherche scientifique), il est aussi connu du grand public pour ses participations à de nombreuses émissions de radio et de télévision.
Au sein de l’Université, Armand Abecassis, né à Casablanca, docteur en philosophie générale et comparée, enseigne à la faculté de Bordeaux III. Ecrivain, il a publié plusieurs ouvrages sur le judaïsme.
En Israël, l’université compte une pléiade de professeurs d’origine marocaine, dans toutes les disciplines : sociologie, politique, mathématique, etc. Parmi eux, Robert Elbaz, Professeur de littérature comparée et directeur du Département de langue, littérature et culture françaises à l’Université de Haïfa. Il est l’auteur de plusieurs ouvrages sur la littérature contemporaine.