Année : 2011
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Quand l’art déclare la guerre aux armes
Faten HayedLa 5e édition du Festival artistique (Artifariti), qui a eu lieu du 15 au 25 octobre à Tindouf, a rassemblé plusieurs activistes internationaux, dont Maria Antonia Hidalgo.Art-thérapeute et militante pour la cause sahraouie, elle se consacre à redonner envie de grandir aux enfants réfugiés. «L’objectif principal du festival Artifariti est de rendre visible le conflit du Sahara occidental à travers l’activité artistique. C’est une manière de militer. Et oser discuter de ce que les gouvernements taisent», explique Maria Antonia Hidalgo, directrice du Master en art-thérapie et des applications de l’art pour le dialogue et l’intégration sociale (université Pablo de Olavide de Séville, Espagne), présente à Tindouf pour la 5e édition d’Artifariti. Ce festival est un programme de formation et de communication qui vise «à apporter un souffle de liberté et d’espoir aux jeunes réfugiés sahraouis, privés du présent mais luttent pour leur avenir.»Peinture, vidéo, art textile, art-thérapie, sculpture en fer… L’utilisation d’outils contemporains et de matériaux liés à la culture et identité sahraouies permet aux jeunes réfugiés de s’exprimer, sortir de l’isolement et chercher des possibilités de développement personnel et collectif. Selon Maria Antonia Hidalgo «l’art-thérapie est une méthode qui consiste à créer les conditions favorables au dépassement des difficultés personnelles par le biais d’une stimulation des capacités créatrices.» Pour la spécialiste, Artifariti représente par ailleurs «un engagement politique, personnel et professionnel. Je ne peux pas rester indifférente à ce conflit dramatique, dont le responsable est mon pays, l’Espagne.» L’art-thérapie vient aussi à la rescousse des enfants, qui absorbent sans réellement comprendre toute la violence à laquelle ils sont exposés.«Le premier langage de l’enfant est corporel et gestuel avant d’être verbal. Ainsi, l’une des formes les plus naturelles de l’expression infantile se fait à travers ses expressions artistiques, précise-t-elle. L’enfant qui peut réagir sensiblement à ce qu’il entend, voit, touche ou sent, développe plus facilement ses capacités et son désir de communiquer avec les autres. Ainsi toute activité créatrice le rend plus sensible et compréhensif aux choses qu’il fait ou gère.»El Watan, 11/11/2011 -
Le secteur pêche écossais favorise la pêche illégale en eaux occupées
Des personnalités du secteur écossais de la pêche ont plaidé pour la poursuite de l’accord de partenariat UE-Maroc dans le domaine de la pêche, lors d’une conférence organisée par l’eurodéputé écossais Struan Stevenson, jeudi 20 octobre, à Gibraltar.Struan Stevenson, eurodéputé conservateur écossais, est convaincu que le plus critiqué des accords de pêche, celui UE-Maroc, devrait être prolongé. «Si l’UE s’éloigne de cet accord essentiel, la Russie, la Chine ou la Corée vont y aller. Dans de telles circonstances, les efforts de conservation et d’emplois disparaîtraient. En outre, plus de 100 chalutiers espagnols seraient de retour dans les eaux de l’UE, où la plupart des stocks sont déjà pleinement exploités ».Pourtant, une étude d’évaluation indépendante délivrée par un cabinet de conseil à la demande de la Commission européenne, montre que tous les stocks au Maroc et au Sahara Occidental sont déjà pleinement exploités. En conséquence, la poursuite de la pêche de l’UE pourrait gravement nuire aux stocks de poisson de la région, nous informe l’évaluation.Le rapport conclut également que l’accord de pêche controversé de l’Union européenne avec le Maroc est le moins rentable de tous les accords de pêche de l’UE existants avec des pays tiers. Chaque euro investi dans l’accord génère seulement € 0,65 en valeur ajoutée.L’accord a non seulement coûté des millions d’euros à l’UE et contribué à épuiser les stocks de poisson au Maroc et au Sahara Occidental, mais il est également considéré comme une violation du droit international par les juristes de l’ONU et l’UE. En 2002, l’ONU a émis un avis juridique stipulant que les activités économiques au Sahara Occidental ne pouvait être légales que si elles prendraient en compte les souhaits et les intérêts du peuple du territoire. Pour avoir manqué à ces deux aspects, les juristes du Parlement Européen qualifiaient en juillet 2009 l’accord de pêche avec le Maroc de violation du droit international.Mais ces éléments n’ont pas été discutés à la conférence de Gibraltar. Au lieu de cela, la parole a été donnée à Ian Gatt, directeur général de l’Association écossaise des pêcheurs pélagiques (SPFA), et George Nicol, propriétaire du navire écossais « Krossfjord » qui pêche dans les eaux du Sahara Occidental occupé depuis des années. Nicol possède également une usine de traitement à Dakhla, dans le sud de la dernière colonie d’Afrique.Selon une citation de Ian Gatt : « les Opérations écossaises de pêche ont fourni un grand nombre d’emplois dans la région du Sahara Occidental et devraient être récompensées pour cette initiative». Il a ajouté que le Royaume-Uni avait eu un « effet positif sur le territoire du Sahara Occidental ».Le peuple du territoire, les Sahraouis, qu’ils vivent sous le joug de l’occupation marocaine ou dans les camps de réfugiés oubliés dans l’inhospitalier désert algérien, n’ont pas été invités à expliquer comment leurs vies ont été affectées par l’accord de pêche de l’UE avec le régime qui occupe leur patrie.SaharaDoc, 11/11/2011 -
Le mur du Sahara, un mur oublié
Mercredi 23 novembre 2011 à 19h00, salle Espace MarxRue Rouppe 4-1000 Bruxelles
P.A.F. : 2 euros
Après le succès rencontré à propos de la conférence-débat sur le mur israélien, L’Association Culturelle Joseph Jacquemotte et Gramsci Bruxelles poursuivent leur cycle de conférences sur les murs dans le monde en vous proposant :
Le mur du Sahara, un mur oublié
Le Mur de sable (saharaoui) -Un Mur de dunes, de barbelés et de mines, long de 2.700 km, construit par le Maroc, sépare le Sahara Occidental en deux parties inégales, la plus grande et la plus riche se trouvant sous occupation marocaine (…)
Avec la participation de :
SALEK ABDERRAHMAN, Représentation du Front POLISARIO(Sahara Occidental) pour la Belgique et le Luxembourg
VINCENT CHAPEAUX Chercheur post-doctorant en droit international et en relations internationales à l’Université Libre de Bruxelles
WILLY MEYER (sous réserve) élu espagnol au Parlement européen, responsable de la revue du PGEtransform !
Débat animé par Hilt Teuwen, secrétaire générale du Comité belge de soutien au peuple sahraoui.
Plus d’informations dans le document ci-joint.
Documents jointsLe mur du Sahara (PDF – 482.3 ko)
ATTAC Bruxelles, 10/11/2011
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Sahara Occidental : 1er anniversaire de la tragédie de Gdeim Izik
Le premier anniversaire des évènements tragiques de Gdeim Izik, près d’El Ayoune occupée, a été commémoré en Italie, par une dizaine d’ONG amies du peuple sahraoui en présence de représentants du Front Polisario, a appris jeudi, l’APS, auprès de la Représentation sahraouie en Italie.A cette occasion, la militante sahraouie des Droits de l’homme, Soltana Khya, invitée par les autorités locales de Bologne (Emilie-Romagne) a condamné le dernier rapt des humanitaires européens dont une Italienne, dans les camps des réfugiés sahraouis près de Tindouf, exprimant la solidarité de toutes les composantes du peuple sahraoui avec leurs familles. La militante sahraouie a dénoncé la poursuite des « violations flagrantes » des droits de l’homme commises par les autorités d’occupation marocaines au Sahara Occidental, témoignant à cet égard, des exactions dont elle a été victimes elle-même, lors de manifestations pacifiques d’étudiants sahraouis à Marrakech, et dans d’autres villes sahraouies occupées, après l’intervention violente des forces marocaines de répression.Mme Soltana Khya a informé le public que suite à ces manifestations, elle a perdu son oeil droit, ce qui témoigne de la cruauté des forces de répression marocaines, a-t-elle dit. Pour sa part, le chef de la représentation sahraouie en Italie, M. Omar Mih, a évoqué les derniers développements dans le conflit sahraoui, au niveau des Nations unies, soulignant « la collaboration sérieuse » du Front Polisario avec l’envoyé spécial onusien, et sa volonté de « régler pacifiquement la crise », ainsi que « les entraves » dressées par le Maroc devant toute solution du conflit qui passe par l’exercice du droit du peuple sahraoui à l’autodétermination. Le diplomate sahraoui, a, en outre, salué la poursuite de la solidarité et du soutien au peuple sahraoui en Italie. Evoquant la tragédie de Gdeim Izik, il a rappelé que l’organisation de ce « camp de la dignité et de la liberté », par les populations sahraouies des territoires occupés, a été « le déclic » donnant lieu aux changements intervenus dans les pays de la région.De son côté, l’ancien conseiller du gouvernement local d’Emilie-Romagne, Ugu Matsa, a évoqué son « propre expérience de soutien au peuple sahraoui en lutte pour sa liberté, faisant part de son entrée au camp de Gdeim Izik, aujourd’hui démantelé, « malgré la surveillance poussée des forces d’occupation marocaines, en se faisant passer pour un citoyen sahraoui ».Echourouk Online, 10/11/2011 -
Un film sur la souffrance du peuple sahraoui choque le public
Le film documentaire « Le problème, témoignage du peuple sahraoui », de Jordi Ferrer et Pablo Vidal (Espagne), a été projeté mercredi soir à Paris devant un public sidéré par l’ampleur des exactions commises par les forces d’occupation marocaines contre les populations sahraouies.Ce long métrage portant sur la lutte du peuple sahraoui pour son droit à l’autodétermination, produit de 5 années d’enquêtes, tourné en caméra cachée, témoigne avec force détails de « l’impunité prévalant au Sahara occidental, où la vie quotidienne est rythmée par la peur, les humiliations les tortures systématiques et la violation permanente des droits de l’homme ».Ce documentaire est réalisé avec une simple caméra, soutenu par des vidéos de téléphones portablesProgrammé à l’initiative de la Plateforme pour la solidarité avec le peuple sahraoui, ce documentaire réalisé avec une simple caméra vidéo, soutenu par des vidéos enregistrées sur téléphones portables par les sahraouis. Il rapporte les témoignages accablants de militants des droits de l’homme sur les sévices subis de la part de l’armée et la police marocaines appuyées par des colons.Les militants des droits de l’homme racontent leur séjour carcéral et les atrocités endurées durant de longues années de détention, privés de leur droits humais les plus élémentaires par une armée et un gouvernement marocains engagés dans une guerre contre un peuple en lutte pour son droit à l’autodétermination.Des images insoutenables ont été diffuséesUne guerre, selon les réalisateurs, qui coûterait quelque 3 millions de dollars par jour au Maroc. Des images insoutenables sont diffusées dans ce documentaire où on voit des Sahraouis brandissant le drapeau de la République arabe sahraouie démocratique réprimés.Des femmes battues avec une sauvagerie inouïe par des militaires marocains dans la rue. Des visages en sang d’enfants piétinés et le lynchage d’un Sahraoui qui a osé clamer « Sahara libre ».La complicité de l’Espagne et la France pour son silence dénoncéeLa complicité de l’Espagne pour avoir signé des accords avec le Maroc pour exploiter les ressources naturelles du Sahara occidental est également dénoncée dans les nombreux témoignages qui accusent aussi la France pour son silence sur ce conflit. Cette dernière « se prévaut des principes d’égalité, de liberté et des droits de l’homme, mais feint d’ignorer l’ampleur du drame du peuple sahraoui », privé de tous ses droits.Aminatou Haider confirme, dans un témoignage, les viols des femmes sahraouies par les soldats marocainsDans son témoignage, la militante sahraouie des droits de l’homme Aminatou Haider, évoque les conditions de détention dans les prisons marocaines où elle a été longtemps détenue, puis libérée sous la pression de la communauté internationale. Elle confirme les viols systématiques des femmes sahraouies par les soldats marocains, sans compter les disparitions de militantes, les humiliations et les cas de torture.Des vidéos montrent les enfants sahraouis terrorisésDes anciens détenus politiques affirment de leur coté que des Sahraouis ont été privés durant leur de longues années de détention du droit de visite de leur proches.Les réalisateurs ont même réussi à filmer secrètement l’intrusion de militaires marocains dans une école où les enfants sahraouis étaient terrorisés à la vue des soldats en armes.Le public qui a suivi la projection choqué par l’ampleur des violencesLors du débat qui a suivi la projection, le public, visiblement choqué par l’ampleur des violences subies par le peuple sahraoui, a notamment soulevé la question des missions limitées de la Minurso (Mission des Nations unies pour l’organisation du référendum au Sahara occidental), et son inefficacité à protéger les droits de l’homme dans les territoires occupés.D’autres intervenants se sont interrogés sur les intentions de l’Union européenne (UE) qui signe des accords et attribue le statut avancé à un « Etat colonial ».Certains ont déploré « l’ambiguïté » de la presse française dans son traitement des revendications des peuples et le système des « deux poids deux mesures » qu’elle applique au détriment de la cause sahraouie.L’urgence de la prise en charge de la grave crise humanitaire qui prévaut au Sahara occidental où la population vit « une répression féroce et l’injustice, au mépris de la légalité internationale, sous l’œil indifférent de la communauté internationale », a également été soulevée lors du débat.RADIO ALGERIE, 10/11/2011 -
Guéguerre sur la Toile
Moins de vingt quatre heures après l’incursion des hackers marocains dans des sites d’institutions gouvernementales et d’établissements financiers algériens dont celui de la Direction générale des grandes entreprises (DGI) relevant de la Direction générale des Impôts (DGI), la riposte de leurs homologues algériens ne s’est pas faite attendre. Ces derniers se sont introduits dans pas moins d’une cinquantaine de sites marocains, 174 plus exactement. Tout a commencé dimanche dernier.À l’occasion de la célébration du 36e anniversaire de l’occupation du Sahara Occidental par le Maroc, plusieurs sites d’institutions gouvernementales et d’établissements financiers algériens dont celui de la Direction générale des grandes entreprises (DGI) relevant de la Direction générale des Impôts (DGI) ont été piratés par des hackers se présentant comme étant marocains. «Les forces de dissuasion marocaines défendent les intérêts suprêmes du Royaume » ont, notamment, écrit les Marocains sur les sites algériens piratés. « Il ne fallait pas rester les bras croisés et on devait riposter », a indiqué l’un des hackers à notre source. Sur les sites piratés, les hackers algériens ont posté des messages avec le drapeau national et portant souvent la signature « algerian hacker ». « En réponse à un groupe de Marocains idiots », a indiqué en arabe le même message.Ces mêmes attaques, selon des sources bien informées, ont concerné des entreprises et des institutions marocaines. Il faut dire que c’est la première fois que des hackers algériens mènent une attaque de cette ampleur contre des sites marocains. Les hackers marocains, faudrait-il le noter, multiplient les attaques contre les sites algériens depuis quelques années. À la même période de l’année dernière, quelques jours seulement après le discours du roi marocain), des hackers de la même nationalité (marocaine) ont pris pour cible le site officiel de l’ambassade d’Algérie à Washington. En plus, le site du journal en ligne Tout Sur l’Algérie (TSA) a été aussi attaqué, au même titre que le site de Presse DZ. C’est dire que le malaise diplomatique entre les deux pays voisins qui dure depuis bien longtemps a donné lieu à une autre guerre informatique sans merci. Lequel malaise est alimenté en premier lieu par la position inchangée de l’Algérie vis-à-vis de la question du Sahara Occidental (un Sahara considéré comme étant une partie indissociable du territoire marocain) par les Marocains, rappelé d’ailleurs par ces mêmes hackers. Une situation envenimée aussi par les incessantes demandes officielles marocaines pour la réouverture (du côté algérien) des frontières terrestres fermées depuis 1994. Des sollicitations sans trop d’échos du côté algérien. Du côté marocain, tous les coups sont permis. Au lendemain de la déclaration faite par Mohamed VI à l’adresse des Algériens «pour l’unification du Maghreb » et à court d’arguments pour défendre leurs thèses colonialistes sur le Sahara occidental depuis l’invasion, ou ce que les Marocains aiment nommer «la Marche Verte», des hackers marocains, se voulant des enseignants en histoire, rappellent que le Sahara Occidental ne peut être que marocain.Farid Houali
Le Courrier d’Algérie, 10/11/2011 -
Les forces de sécurité marocaines répriment les manifestants sahraouis
Les forces de sécurité marocaines ont réprimé plusieurs manifestations de Sahraouis qui entendaient commémorer le premier anniversaire des événements de Gdaïm Izik et exprimer leur solidarité aux détenus de ces événements, en grève de la faim depuis plusieurs jours, a indiqué un communiqué du ministère sahraoui des Territoires occupés et de la diaspora.Les manifestations se déroulaient dans les différents quartiers de la ville de Laâyoune, capitale du Sahara quand des forces antiémeutes ont intervenu pour disperser les manifestants, notamment dans le quartier Mati Allah et au niveau de la rue d’El-Qods et celle de Smara, a-t-on précisé. Après une chasse à l’homme, les manifestants sont revenus à la charge en criant des slogans hostiles à la présence marocaine et revendiquant un référendum d’autodétermination en faveur des Sahraouis, a indiqué le même communiqué.
La série de manifestations a duré trois jours, précise le communiqué. Ce qui a conduit à de violents affrontements entre manifestants et forces de l’ordre mobilisées en masse. Plusieurs blessés sont à dénombrer, alors que des maisons de Sahraouis ont fait l’objet d’attaques avec différents projectiles de la part d’agents de l’ordre, révèle la même source.
Le 8 novembre 2010, des contingents de l’armée marocaine ont procédé au démantèlement du camp de Gdaïm Izik à 20 km de la ville de Laâyoune. On dénombre officiellement dix morts et des centaines de blessés. Le camp dressé par des milliers de Sahraouis était un acte de protestation contre la marginalisation dont ils font l’objet de la part de l’administration marocaine. Très vite, le discours a viré à la revendication politique en exigeant l’indépendance du Sahara. Le démantèlement du camp a été suivi par de vastes et violents affrontements dans les différentes villes sahraouies.
De son côté, le président de la Rasd, Mohamed Abdelaziz, a exprimé son inquiétude devant la répression et le harcèlement perpétrés par les autorités marocaines contre les citoyens sahraouis au Sahara occidental, ainsi que les obstacles dressés par le Maroc devant la relance du processus de négociations et la situation des réfugiés sahraouis.
Recevant le président de la Délégation du PE pour les relations avec les pays du Maghreb, Antonio Panzeri, M. Abdelaziz a également appelé l’UE à agir pour mettre fin au pillage des ressources naturelles du peuple sahraoui et à accroître l’assistance humanitaire destinée aux réfugiés sahraouis, rapporte l’agence sahraouie SPS.
L’objectif de cette visite est d’examiner la situation humanitaire dans les camps de réfugiés, les développements politiques et la situation des droits de l’homme au Sahara occidental, a-t-on indiqué.
Y. M.
Le Jeune Indépendant, 10/11/2011
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Il y a un an, le Maroc attaque Gdem Izik, c’est la guerre civile à El Aaiun
Le 8 novembre 2010, au Sahara Occidental, les autorités marocaines lancent l’assaut contre un village de 7000 tentes dans lesquelles dorment des civils sahraouis, femmes enfants et vieillards.
20 000, 30 000 sahraouis s’étaient rassemblés dans le désert à proximité d’El Aaiun pour protester contre la confiscation de tous leurs droits dans leur pays occupé, dont celui primordial à l’autodétermination.L’attaque a été d’une violence sans commune mesure, doublée d’un blocus sur la ville empêchant les familles sahraouies de venir secourir les leurs.
Les colons marocains ont surenchéri à la violence, comme dans le plus mauvais des scénarii d’une occupation armée. Les scènes de guerre civile qui ont suivi ont laissé des traces encore visibles aujourd’hui sur la ville occupée.Lors de l’attaque du campement par toutes les forces répressives marocaines associées, ce sont les postes de surveillance qui ont été d’abord neutralisés.
Parmi les jeunes hommes qui composaient les équipes de protection, Lfrir Kaziza, 21 ans, explique aujourd’hui comment la violence s’est déchaînée sur lui et ses compagnons, le 8 novembre avant l’aube et les jours suivants.Les blessures et tortures que lui ont infligé les militaires marocains, restées sans réels soins depuis un an, le font souffrir constamment surtout après qu’il ait été récemment roué de coups par la police. Mais aller à l’hôpital pour les Sahraouis, c’est risquer d’y être refusé ou enlevé, torturé par les forces répressives marocaines.
Si c’est aujourd’hui le bras en écharpe de Lfrir qui attire l’attention, la douleur qui lui fait perdre connaissance quand il s’agit de changer ses bandages, l’insensibilité dans sa main qui semble morte, on remarque aussi ce qu’il tait. Une boiterie dont il dit finalement que c’est une autre trace de violence de la police marocaine, dans une bataille précédente pour l’indépendance de son pays.
Il est amaigri, fragile et comme aiguisé, mais la conscience de son identité sahraouie, l’aspiration à la liberté de son peuple, pour laquelle il agit depuis son adolescence ont lentement forgé une force qui dépasse sa souffrance, et qui le pousse à agir, et à oser parler aussi.
Lire ci-dessous son témoignage.
APSO, le 8 novembre 2011
Témoignage de Lfkrir KAZIZA
Je suis né le 15 octobre 1990 à El Aaiun, au Sahara Occidental occupé, j’ai 21 ans.
J’habite Avenue Smara, quartier Qouts, El AaiunEn 2005, j’ai participé à l’intifada. J’étais dans les manifestations au collège et toutes les manifestations dans la rue. Je n’étais pas connu de la police marocaine qui ne m’a jamais attrapé.
En 2008, tous les Sahraouis ont commencé à parler de la question sahraouie : des violences et de la revendication pour l’autodétermination.
J’étais en 4ème dans un collège public, et j’ai été exclu de l’école.
Je participais puis j’organisais les manifestations dans mon école depuis 2005. On appelle ça les manifestations scolaires.
Je faisais aussi les drapeaux sahraouis sur les murs de la ville, mais personne ne savait que c’était moi.
La police venait régulièrement me chercher à l’école parce que je participais aux manifestations dans les rues et je me sauvais à chaque fois.
Une nuit, je suis entré dans l’école pour descendre le drapeau marocain et le remplacer par le drapeau Sahraoui. Le directeur m’a vu.
Ensuite il m’a convoqué pour me dire que j’étais exclu. J’ai demandé un document pour changer d’école, ce que le directeur m’a remis. Mais aucun directeur des autres écoles n’a accepté de me prendre.Depuis que je suis jeune, je suis musicien, je joue de la guitare et je chante dans un groupe avec des amis.
Après 2005, nous avons écrit et composé des chansons pour la résistance et l’intifada.
Nous avons enregistré les chansons et filmé. Nous les avons mises sur youtube, et les Sahraouis se les transmettaient par leurs téléphones. Beaucoup de Sahraouis connaissaient nos chansons qui parlaient de la révolution, du pays, de chaque actualité, des événements de la lutte, comme Aminatou Haidar, les violences sur les militants…En octobre 2010, je suis allé avec les premiers qui ont planté la tente à Gdem Izik. Nous avons planté la tente avec des amis.
Quand les familles ont commencé à être nombreuses, j’ai appelé ma mère qui est venue aussi avec la famille.
Je participais à l’organisation de notre campement et ma fonction était la surveillance du barrage des Marocains. Je faisais aussi les patrouilles qui surveillaient les alentours du camp pour la sécurité des femmes, des enfants et des vieux dans le camp.La nuit d’avant l’attaque du campement par les forces de sécurité marocaines, j’étais de garde pour la sécurité d’une partie du campement.
Les Marocains nous ont attaqué en premier avant d’entrer dans le campement.
Nous étions 4 jeunes sahraouis, les soldats marocains sont arrivés dans deux camionnettes pour nous frapper et nous emmener dans les voitures.
A ce moment-là, j’ai été frappé violemment à l’épaule, avec la crosse d’une Kalachnikov.
La voiture dans laquelle j’étais et beaucoup d’autres sont allées dans le désert. Nous avons su après qu’il y avait une immense manifestation dans El Aaiun.
Dans le désert, nous sommes restés jusqu’à 16h.
Les soldats m’ont accroché les mains et bandé les yeux, et dans la voiture, ils m’ont frappé avec leurs mains leurs pieds, les matraques.
Il y avait 8 soldats pour me battre, j’étais tout seul, et je ne savais pas ce qui se passait pour mes amis. J’ai su après que c’était la même chose pour eux.
Ils m’ont battu jusqu’à ce que je perde connaissance. Je me suis réveillé dans le bâtiment dans lequel je suis resté au secret pendant 20 jours. Ma famille pensait que j’étais mort.Ce bâtiment, je l’ai reconnu en sortant, il est avenue de Smara, proche de la caserne militaire, et c’est un orphelinat qui n’a jamais été en service. Un bâtiment vide d’habitude mais nous savons que c’est un endroit où les militaires de renfort sont hébergés et cachés quand il y a la guerre ici (les manifestations).
Dans le bâtiment où j’étais retenu, j’étais dans un groupe de 40 personnes. Nous étions dans une petite pièce. Chaque jour à partir de 6h du matin, les soldats venaient nous chercher par 5 pour nous emmener et nous torturer pendant 1 à 2 h.
Tous les jours j’ai été torturé d’une manière différente. J’étais blessé à l’épaule droite, je n’avais pas été soigné et j’avais très mal.
J’ai été brûlé avec les cigarettes et suspendu et battu dans la position que nous appelons le poulet en méchoui.
Un jour, on m’a conduit dans une pièce dans laquelle des cordes descendaient du plafond.
Les soldats m’ont demandé à quelle épaule j’étais blessé et j’ai répondu en pensant que c’est par l’autre qu’ils voulaient me suspendre.
Pendant 7 heures, ils m’ont suspendu par le bras de mon épaule blessée et ils m’ont frappé jusqu’à ce qu’elle casse. Les os de ma clavicule sont sortis de ma peau et l’os de mon bras s’est détaché de mon épaule.J’ai été libéré au bout de 20 jours, le 28 novembre 2010. Ils m’ont conduit jusque ma maison, les yeux bandés. Après la libération d’un premier groupe 15 jours après Gdem Izik, ma famille avait appris que j’étais dans ce lieu.
Je suis allé tout de suite à l’hôpital, mais il était plein de militaires qui m’ont empêché d’entrer.Je suis retourné à l’hôpital deux semaines après parce que mon bras était tout bleu et très gonflé.
Le médecin a dit qu’il ne pouvait rien faire d’autre que me couper le bras, et qu’il fallait que j’aille chercher une autre solution ailleurs.
Je suis retourné plusieurs fois à l’hôpital et on m’a toujours dit la même chose.
J’ai décidé de rester à la maison et d’utiliser les médicaments sahraouis : dsem et el hemera. C’est comme une crème qu’on fait avec des herbes et de la terre, et qu’on m’a mis tous les jours sur mon bras et mon épaule avant de bander.
Les hématomes et les gonflements sont petit à petit partis. Mais l’épaule était toujours cassée.
J’ai peur d’aller à l’hôpital parce que qu’un ami y a été attaqué par la police qui a essayé de le tuer. D’autres amis y ont été frappés et torturés par la police marocaine.C’est un ami infirmier qui m’a soigné. Mon bras est bandé. Mon épaule et mon bras sont immobilisés depuis un an. Le bandage sert à me protéger du froid.
Petit à petit j’ai perdu la sensibilité dans mon avant-bras et dans ma main droite. Maintenant je ne peux plus rien attraper ni rien faire avec ma main droite. La douleur est toujours très forte dans mon épaule.Il y a une semaine, la police m’a attrapé et m’a frappé à nouveau sur tout le corps.
Nous avons fait une manifestation dans la cour de notre école avec tous les étudiants pour fêter le retour du prisonnier politique El louali Amaidan. Au début il n’y avait que nous puis tous les Sahraouis des environs sont arrivés.
J’ai fait monter le drapeau sahraoui et nous avons crié les slogans pour l’indépendance.
La police est arrivée et tout le monde a essayé de fuir. Les élèves sont entrés dans les classes et ceux qui n’étaient pas étudiants sont sortis en courant de l’école.
La police m’a attrapé et conduit au grand commissariat. Je suis resté là 1 jour et demi. Les policiers m’ont frappé avec la nouvelle arme qu’ils utilisent. Une grosse matraque en bois.
Ils m’ont interrogé pour savoir pourquoi nous étions calmes depuis un an et que maintenant nous faisons des manifestations.La douleur à mon épaule est devenue plus forte après les coups. C’est difficile de changer mon bandage. Il m’arrive de perdre connaissance dans la journée.
Je n’ai pas le droit d’étudier, ni de travailler. Le Maroc occupe mon pays par la force. Plutôt lutter et risquer la mort plutôt que de ne rien faire.
Recueilli par APSO Sahara, le 21 octobre 2010, à El Aaiun.
Pour tout complément d’information
Lfkrir Kaziza : 00212 6 23 43 75 09
Sliman Kaziza 00212 6 70 52 91 16APSO, 8/11/2011 -
Le peuple Sahraoui commémore le 1er anniversaire de la représsion marocaine contre le camp de Gdeim Izik
Il y a un an, bravant l’interdiction et les intimidations, les Sahraouis sont sortis massivement de leurs villes occupées, en signe de protestation contre l’occupation marocaines, pour vivre dans des campements. C’est ainsi que Gdeim Izik a vu le jour, non loin d’El Ayoun, la capitale occupée du Sahara Occidentale. Un campement qui a atteint rapidement 7000 tentes, soit 20 à 30 000 personnes. Les jeunes sahraouis créent des quartiers pour faciliter l’organisation logistique, ils élisent des comités politiques et organisent des séances de prises de décision collectives, etc.Pris de panique devant l’ampleur de la mobilisation des sahraouis, les autorités coloniales marocaines lancent, le 7 octobre, avant l’aube, ses forces de répression à l’assaut du campement de Gdem Izik. Le même jour, les forces sécuritaires marocaines imposent un blocus à la ville d’El Ayoun, pour empêcher les familles sahraouies de venir au secours des leurs. La terrible répression marocaine contre le peuple sahraoui fera des dizaines de morts et des centaines de blessés parmi les populations civiles et sans défense. Plusieurs centaines de jeunes sahraouis seront enlevés, séquestrés, torturés et emprisonnés abusivement. Le même sort est réservé aux militants des droits de l’homme et journalistes sahraouis.
La répression marocaine du peuple Sahraoui a provoqué une indignation mondiale. Des manifestations de dénonciation de l’occupation marocaine et de soutien au peuple Sahraoui seront organisées un peu partout dans le monde.
Pour beaucoup d’intellectuels, Noam Chomsky notamment, la révolte du peuple Sahraoui marque le début du mouvement de révolte dans les pays musulmans. Depuis les peuples de Tunisie, d’Egypte et de Libye se sont débarrassés de leurs dirigeants.
Radio Algérie, 9/11/2011 -
La réponse du berger à la bergère.
Régulièrement certains ‘journaux’ marocains se fourvoient dans de pseudo analyses sur la politique étrangère mauritanienne déversant à pleines pages des théories plus absurdes les unes que les autres sur notre pays et qui ne sont compréhensibles que lorsqu’on en connait les véritables commanditaires.Ce fut le cas il y a quelques jours dans un article paru le 21 octobre dernier dans la publication marocaine ‘le Canard libéré’, notoirement affiliée aux services de renseignements de ce pays. Sous le titre insultant ‘le nouveau pantin d’Alger’ les auteurs reprochent pathétiquement au président Mohamed Ould Abdel Aziz de ‘tourner le dos au Maroc’.
Comme c’est généralement le cas ce type d’articles, non seulement il est vide de sens pour tout observateur averti de la scène politique maghrébine, mais, il en dit sans le vouloir, beaucoup plus sur les frustrations de ses auteurs et leurs véritables craintes que sur le sujet qu’il aborde.
On s’attendrait tout de même à un peu plus d’intelligence de la part d’un service qui souhaite manifestement manipuler l’opinion publique marocaine. Passons donc en revue rapidement les piètres griefs des pauvres auteurs de cet article avant d’aborder le fond de la question.
‘Le Canard libéré’ nous rapporte donc, sur le ton de la complainte de l’amant éconduit, que Rabat serait soit disant vexé que le président mauritanien ait reporté à plusieurs reprises une visite officielle au Maroc et que la Mauritanie ait osé présenter sa propre candidature au Conseil de Sécurité des Nations Unies au lieu de soutenir celle du Maroc. Voilà. C’est là la totalité du réquisitoire.
Dérisoire et pathétique vous en conviendrez, cependant il n’en faut pas plus aux journaleux de ce canard débile pour en conclure sans l’ombre d’une hésitation que la Mauritanie et son président sont désormais à la solde de l’Algérie.
Passons donc sur la vacuité, le maroco centrisme pathologique et la mauvaise foi de ces arguments pour nous attarder plutôt sur la véritable frustration qu’ils expriment ; à savoir l’impossibilité pour le Maroc ou qui que ce soit de contrôler les choix et le destin de la Mauritanie.
Ce sont certainement les algériens qui rient le plus parce qu’ils savent pertinemment, qu’ils n’ont pas plus de contrôle sur la Mauritanie qu’ils en ont sur les Etats Unis et ce n’est pas faute d’avoir essayé. C’est donc là le retour des vieux démons marocains, de la fameuse rengaine « Mauritania dialna » que l’on croyait disparue après cinquante ans d’indépendance de notre pays.
Jusqu’à quand les mauritaniens devront ils supporter les restes fétides de la politique expansionniste marocaine, celle la même qui poussa ce pays à refuser de reconnaitre l’existence de notre pays jusqu’en Septembre 1969 et à s’ingérer dans ses affaires intérieures comme le Maroc le fit en vain un certain 16 mars 1981.
Jusqu’à quand certains marocains incapables de régler intelligemment et justement la question du Sahara Occidental ou à affronter leur éternel concurrent algérien pour la domination régionale continueront ils à se fourvoyer en prenant la Mauritanie pour un petit mur auquel l’on peut s’attaquer quand on craint son véritable ennemi. Et bien le mur mauritanien et bien plus solide que ne le croient certains. D’autres ont essayé de l’escalader et s’y sont cassé les dents.
Le plus étonnant est qu’après la colère légitime ressentie par tout véritable mauritanien à la lecture de l’article de ce petit canard, qui s’aventure dans le désert, succède une tendre pitié pour les pauvres marocains qui l’ont commandité.
En effet, dans sa pitoyable plainte contre la Mauritanie, le journal fait à la fin un pathétique appel du pied aux mauritaniens en mentionnant maladroitement que le Maroc a cette année refusé de dépasser le quota annuel de 150 étudiants mauritaniens afin d’inscrire les 800 qui n’ont pu s’inscrire ailleurs pour cause de révolutions dans le monde arabe.
Et alors ? Que doit-on en conclure ? Que le Maroc a encore une fois raté l’occasion de se montrer solidaire avec ses voisins? CQFD. Voilà ce qui arrive quand les médiocres se mettent à conseiller les rois. C’est en général l’un des symptômes des fins de règne. Comme l’a dit un jour un diplomate américain chevronné
« Les marocains sont en général très raisonnables et rationnels en toutes choses, sauf lorsque quelqu’un aborde la question du Sahara, ils deviennent alors complètement absurdes et illogiques ».
H’bib Terrouzi
CRIDEM, 9/11/2011