Année : 2011

  • Réouverture des frontières avec le Maroc : L’Algérie maintient sa position

    La réouverture des frontières algéro-marocaines ne semble pas être à l’ordre du jour. Sur cette question, l’Algérie campe, en effet, sur sa position. Mourad Medelci, le ministre des Affaires étrangères, vient de confirmer que cette position n’a pas du tout changé.
    Dans une déclaration aux médias à l’issue de sa rencontre, mercredi dernier à Rabat, avec le ministre marocain des Affaires étrangères et de la Coopération, Taieb Fassi-Fihri, le chef de la diplomatie algérienne a réitéré la position de l’Algérie sur cette question. «Si cela ne tenait qu’aux relations d’amitié entre les deux peuples on aurait rouvert les frontières, mais cela tenait aussi à plusieurs paramètres» a-t-il ainsi indiqué, sans donner plus de précisions.
    Alger, qui reste ainsi sourde aux appels incessants du Maroc dont les officiels n’ont eu de cesse de mettre en avant la nécessité de la réouverture des frontières entre les deux pays fermées en 1994, a conditionné cette question à la réunion de plusieurs facteurs. «C’est une question de principe», ont souvent clamé les responsables algériens. L’Algérie, qui n’est pas donc opposée à la réouverture des frontières, souhaite qu’avant d’arriver à cette étape il est nécessaire de mettre à plat tous les dossiers en suspens.
    En somme, la réouverture des frontières ne serait que le couronnement d’un processus et non l’inverse. Cela dit, cette rencontre entre Medelci et son homologue marocain, qui s’est tenue en marge de la 4e session du forum de coopération arabo-turque et à la quelle ont assisté Abdelkader Messahel et l’ambassadeur de l’Algérie au Maroc, a permis aux deux parties de faire le point sur l’état de leurs relations et surtout de renouveler leur volonté politique commune d’aller de l’avant. Et tout indique que ces relations, qui ont traversé des zones de turbulences, sont plutôt prometteuses maintenant, comme l’attestent si bien les déclarations des responsables et des deux ministres. 
    «Nous sommes en train d’évaluer l’état de la coopération bilatérale à travers les contacts des différents ministres des deux pays qui ont commencé à produire des effets concrets», a souligné Mourad Medelci ajoutant que la consolidation de cette coopération «va nous permettre de nous rencontrer plus souvent, de prendre plus de temps pour échanger des informations sur nos propres défis, sur nos propres préoccupations et de mieux nous comprendre». Optimiste sur l’avenir des relations, le chef de la diplomatie algérienne a aussi précisé que «nous donnerons certainement beaucoup de chances à notre relation bilatérale».
    Cette nouvelle ère qui semble s’ouvrir dans les relations bilatérales est sans doute l’expression de la nouvelle initiée cette année et qui s’est traduite par la multiplication de différentes visites sectorielles effectuées par les délégations ministérielles dans les deux pays.
    Des visites qui se sont soldées par la signature de nombreux accords de coopération.
    Le ministre marocain des Affaires étrangères, n’est pas en reste en indiquant qu’il a été question de «la consolidation des relations entre le Maroc et l’Algérie» et que cela s’inscrit «dans le cadre d’une feuille de route voulue au plus haut niveau».Et d’ajouter que les deux pays se «sont mis d’accord sur la méthode et les moyens de sa mise en œuvre».
    La relance de l’UMA à l’ordre du jour 
    Cette rencontre a aussi permis aux deux ministres d’évoquer l’Union du Maghreb arabe (UMA) qui se morfond dans une situation d’inertie totale. Il a, alors, été convenu de l’urgence «de réunir le Conseil des ministres de l’Union du Maghreb arabe (UMA) pour procéder, entre autres, à l’évaluation de la situation dans la région et dégager les perspectives de la coopération et de l’intégration maghrébines». La date n’a pas été arrêtée, mais cette annonce est éminemment importante, tant la réactivation de cette organisation régionale est en mesure de donner une nouvelle impulsion économique à l’ensemble de la région maghrébine. L’UMA est pratiquement paralysée à cause, notamment, des problèmes des relations entre l’Algérie et le Maroc. Ce dernier pays a toujours accusé son voisin d’en être à l’origine et ce, du moment qu’il soutenait l’autodétermination du peuple sahraoui. L’Algérie, qui s’en est toujours défendu, estime que le problème du Sahara occidental est une question de décolonisation qui relève des prérogatives de l’Onu.
    Par : Kamal Hamed
    Le Midi Libre, 19/11/2011
  • Le 12e Marathon du Sahara occidental en février

    Les organisateurs du Marathon du Sahara occidental ont décidé d’organiser la 12e édition de cette manifestation sportive dans les camps des réfugiés sahraouis en guise de solidarité avec le peuple sahraoui et pour briser le blocus médiatique. 
    Deux célèbres athlètes de la région d’Asturias ont fait part de leur intention de prendre part à cette édition qui verra la participation de plusieurs sportifs en provenance de 20 pays. Les fonds collectés lors de cette manifestation sportive seront destinés au financement de projets humanitaires dans les camps des réfugiés sahraouis.
  • Le cadeau Bouteflika à l’Émirat du Qatar

    Après une position intransigeante sur la situation en Libye, que d’aucuns n’ont pas hésité à qualifier de soutien au régime de Kadhafi, l’Algérie, dont la reconnaissance du Conseil national de transition libyen n’a été faite que du bout des lèvres, a franchi le pas hier avec la rencontre au sommet Bouteflika-Abdeljalil au grand bonheur de l’émir du Qatar, dont la diplomatie rayonne sur le monde arabe.
    Le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, s’est entretenu hier à Doha avec le président du Conseil national de transition (CNT) libyen, Mustapha Abdeljalil, et l’émir de l’État du Qatar, Cheikh Hamad ben Khalifa al-Thani, en marge des travaux du 1er Sommet des chefs d’État et de gouvernement du Forum des pays exportateurs de gaz (FPEG). Voilà une rencontre que l’on n’attendait pas de sitôt en raison de la position algérienne intransigeante sur la question libyenne, qui avait même poussé un certain nombre d’observateurs à la qualifier de favorable au régime de feu Mouammar Kadhafi.
    En effet, l’Algérie, qui s’était accrochée à la position de l’Union africaine réclamant des négociations pour mettre fin au conflit pacifiquement, a reconnu du bout des lèvres le CNT le 22 septembre dans la foulée de l’UA, sans pour autant que cette reconnaissance ne soit suivie de mesures de rapprochement. Elle a même provoqué la colère du nouveau pouvoir à Tripoli suite à l’asile accordé pour des “raisons humanitaires” à trois enfants et à la seconde épouse de Mouammar Kadhafi.
    Il y a lieu de rappeler que depuis l’éclatement du conflit libyen, l’Algérie avait adopté une position de principe ferme, de non-ingérence dans les affaires intérieures de ce pays, pendant qu’une partie de la communauté internationale s’est rangée du côté de la rébellion libyenne menée par le Conseil national de transition libyen présidé par Mustapha Abdeljalil. En dépit de tous les appels, Alger a fait la sourde oreille rejetant notamment les tentatives de médiation pour un rapprochement avec le CNT, conformément à son sacro-saint principe de refus de toute médiation dans ses relations avec les autres pays, notamment ses voisins.
    L’on citera à titre d’exemple le cas du Maroc avec lequel les rapports sont en dents de scie à cause du conflit du Sahara occidental. L’Algérie a régulièrement rejeté toutes les tentatives de plusieurs pays, particulièrement arabes, qui ont tenté d’intervenir pour ramener Alger et Rabat à de meilleurs sentiments. Elle a toujours prôné des discussions directes avec le voisin marocain pour aplanir une bonne fois pour toutes tous les différends en suspens entre les deux pays.
    Ainsi, alors qu’on attendait la visite annoncée d’une délégation du CNT libyen à Alger pour discuter des différents problèmes ou malentendus entre les deux parties en vue de les aplanir, c’est-à-dire commencer par la base, c’est une rencontre au sommet entre le président Abdelaziz Bouteflika et le chef du Conseil national de transition libyen, Mustapha Abdeljalil, qui se tient à Doha.
    Le principe du refus de médiation est foulé au pied avec cette rencontre au sommet, grâce à la… médiation qatarie. C’est un cadeau royal à la diplomatie du Qatar, qui trône sur le monde arabe depuis quelque temps. Son ministre des Affaires étrangères et néanmoins, Premier ministre, ne se prive pas de mener à la baguette ses pairs arabes. Il est allé jusqu’à empêcher son homologue algérien, Mourad Medelci, d’expliquer la position algérienne lors de la conférence de presse qui a suivi la réunion ministérielle du Caire samedi dernier où a été annoncée la suspension de la Syrie.
    On ne peut que s’interroger sur le pourquoi de ce cadeau au Qatar, dont les principes de sa diplomatie sont loin d’être en conformité avec ceux de l’Algérie, en témoigne cette tendance de l’Émirat à soutenir des interventions étrangères pour régler les crises dans les pays, comme ce fut le cas en Libye et probablement en Syrie, si on lui laisse entre les mains les rênes de la diplomatie arabe.
    Mourad Medelci a dû menacer de se retirer du comité chargé du suivi de la situation en Syrie pour que son homologue qatari se rétracte et n’annonce pas les sanctions contre Damas, qui ne sont pourtant envisagées que dans une seconde phase. 
    Merzak Tigrine
    Liberté, 19/11.2011
  • Algérie – Maroc : Je t’aime, un peu, beaucoup…

    Combien de fois a-t-on parlé de froid entre l’Algérie et le Maroc, deux pays qui sont pourtant très proches géographiquement, qui se ressemblent aussi mais qui s’entredéchirent. Des relations qui ont évolué en dents de scie pendant plus de dix-sept ans. Aujourd’hui il semble qu’un rapprochement soit amorcé. Des allées-venues de personnalités politiques des deux pays pour discuter coopération ont été effectuées. Le roi Mohamed VI est prêt à surmonter tous les obstacles , il semble qu’il veuille dissiper les nuages qui occasionnaient auparavant les gros orages. 
    Les déclarations de bonnes intentions de la part du roi sont manifestes et l’Algérie aussi se dit tout à fait disposée à faire avancer le renforcement des relations bilatérales. Des discours de réconciliations, le roi Mohamed VI en a tenu à différentes occasions, la dernière remonte au 6 du mois en cours. La réunion des deux ministres, algérien et marocain, des Affaires étrangères évalue l’état de la coopération bilatérale et celle-ci donne l’air de se porter de mieux en mieux. 
    La question du Sahara occidental reste une tâche noire dans les relations algéro-marocaines quand bien même pour l’Algérie, il s’agit d’un problème onusien. Le roi ne l’entend pas comme cela. Mais en fait ce qui chagrine le plus Sa Majesté ce sont les frontières terrestres fermées depuis 1994. Et c’est là où le bât blesse.
    La réouverture des frontières qu’on avait annoncée à tort ou à raison très prochaine, fait débat d’école. Elle n’est pas au menu du jour de l’aveu même du Premier ministre Ahmed Ouyahia, même si on peut penser que l’idée est dans l’air. Certes cela scellerait la réconciliation algérienne qui pour le Maroc reste un obstacle pour que les deux frères ne soient plus ennemis et que l’on passe de la haine à l’amour. Va-t-on s’acheminer vers cette hypothèse il y aura peut-être un  » Oui  » qui sera assorti d’un  » Mais… « 
    Et c’est ce  » Mais  » qui va confirmer ou infirmer le fameux sésame. 
    Par : Soraya Hakim
    Le Midi Libre, 19/11/2011
  • Le caractère «urgent» de réunir le Conseil des ministres de l’UMA

    Pressée par les puissances occidentales, isolée sur la scène arabe et régionale, Alger multiplie les signes d’ouverture (ou de fléchissement ?) envers ses voisins, y compris les plus «difficiles» d’entre eux.
    La «normalisation» des relations avec certains de ces pays prend parfois des allures de revirement spectaculaire que même la realpolitik n’arrive pas toujours à justifier. Ainsi, après avoir déroulé le tapis rouge au président malien, Amadou Toumani Touré, en visite à Alger le 24 octobre dernier – ATT était jusque-là persona non grata dans la capitale algérienne –, après avoir «normalisé» ses relations avec la Mauritanie du général Ould Abdelaziz – pays mis au ban de la communauté internationale depuis le putsch du 6 août 2008 – mercredi dernier, c’était (de nouveau) au tour du Maroc de s’attirer les «bonnes grâces» et les faveurs d’Alger.
    La veille, mardi, à Doha, la rencontre «chaleureuse» entre le président Bouteflika et Moustapha Abdeljalil, président du Conseil libyen de transition (CNT), chef-d’œuvre de «normalisation» à la hussarde, confortait cette tendance, lourde, de la diplomatie algérienne à solder les comptes et à refonder ses relations avec ses voisins immédiats. Quitte à ressusciter, pour la circonstance, des organisations mort-nées, comme c’est le cas de l’UMA, l’Union maghrébine.
    Mercredi à Rabat, en marge de la réunion extraordinaire du conseil de la Ligue arabe consacrée à la situation en Syrie, les ministres algérien et marocain des Affaires étrangères ont convenu de la nécessité de (ré)activer l’UMA, fondée officiellement en 1989 et gelée depuis pour des considérations davantage inhérentes à la nature des régimes magrébins. Mourad Medelci et Taïeb Fassi Fihri ont estimé (d’après un communiqué du MAE) qu’«il était urgent de réunir le Conseil des ministres de l’Union du Maghreb arabe (UMA) pour procéder, entre autres, à l’évaluation de la situation dans la région et dégager les perspectives de la coopération et de l’intégration maghrébines». La semaine d’avant, Al Qods Al Arabi, un quotidien londonien, a fait part d’un prochain sommet Algérie-Maroc en terre saoudienne. Information vite démentie par le MAE algérien.
    Même reléguée au second plan par l’agence de presse officielle (APS), l’annonce de la tenue de ce sommet témoigne du fléchissement de la position algérienne sur la question de la construction de l’UMA. Elle renseigne par conséquent sur les pressions que subit l’Algérie pour aller vite dans le processus de «normalisation» avec le voisin marocain. 
    Mohammed VI veut un «nouvel ordre maghrébin»
    Jeudi, au lendemain de sa rencontre avec M. Medelci, le MAE marocain a souhaité une «normalisation complète» des relations avec Alger. Dans une déclaration à l’agence AFP, M. Fihri a estimé que Rabat et Alger avaient pris «trop de retard». «Nous connaissons la position des uns et des autres sur un certain nombre de dossiers, ainsi que la divergence sur la question du Sahara marocain (NDLR : Sahara occidental) et nous avons décidé de l’importance de conforter le dialogue politique par rapport à certaines questions arabes, notamment dans la région sahélo-saharienne», a souligné le MAE marocain dans un clin d’œil à la demande, rejetée, du royaume chérifien d’intégrer l’alliance des pays du champ du Sahel (Algérie, Mali, Mauritanie et Niger) contre le terrorisme.
    Abordant le processus de coopération entre Rabat et Alger, le ministre marocain a estimé qu’il se déroule «bien» et plaide pour une coopération élargie : «Nous pensons que ce processus débouchera sur une normalisation complète de nos relations.» «Les deux pays décideront, a-t-il ajouté, dans un avenir très, très prochain de la prochaine étape.» M. Fihri dit avoir rappelé à M. Meldeci la «proposition» du roi d’aller vers un «nouvel ordre maghrébin» qui tienne compte des «changements intervenus en Libye et en Tunisie, mais aussi des aspirations des cinq peuples à un meilleur cadre de vie dans un Maghreb intégré», a-t-il conclu. 
    De son côté, le ministre algérien des Affaires étrangères a pris grand soin de ne pas surdimensionner la rencontre de Rabat. Pour M. Medelci, il ne s’agit que d’un des «effets concrets» produits par «la feuille de route qui a démarré il y a quelques mois à travers des rencontres ayant réuni les différents ministres des deux pays». M. Medelci se dit persuadé que très rapidement, «on va trouver le chemin qui nous conduit à quelque chose, dont nous rêvons tous, spécialement la relation bilatérale entre l’Algérie et le Maroc, mais également cette ambition que nous avons, nous Maghrébins, de faire le Maghreb ou de participer, en tout cas, à le faire».
    Mohand Aziri
  • L’énième appel du président Abdelaziz

    Le président de la République arabe sahraouie démocratique, Mohamed Abdelaziz a appelé les peuples européens à contribuer à la protection des populations sahraouies dans les territoires occupés, a rapporté jeudi l’Agence de presse sahraouie.
    Dans une allocution prononcée devant le parlement suédois lors d’un atelier intitulé « Avec le président sahraoui » organisé conjointement par l’institut Adolf-Palm, la fondation Emmaüs et l’organisation suédoise Kristina-Peace, le président Abdelaziz s’est dit convaincu que « la Suède et l’ensemble des peuples européens ne pourraient se rendre coupable de complicité avec l’injustice, l’occupation et le déni des droits des peuples ».
    « Nous attendons des positions courageuses et fermes en faveur de la protection de nos citoyens face à la répression du gouvernement marocain dans les territoires occupés du Sahara occidental pour que le gouvernement du Maroc mette fin à la spoliation de nos ressources naturelles, reconnaisse l’Etat sahraoui et reconnaisse au front Polisario le statut diplomatique du seul représentant légitime du peuple sahraoui », a indiqué le président sahraoui. Pour le président Abdelaziz, « ce n’est pas une coïncidence que ce genre de manifestation soit organisée par la Suède, connue pour ses positions de principe en faveur du droit du peuple sahraoui à l’autodétermination qui fait face à un pillage flagrant de ses ressources naturelles ».
  • Si Rabat normalise avec Alger qui deviendra son tête de turc?

    Rabat veut normaliser ses relations avec Alger
    Rabat.- Par la bouche de son ministre des affaires étrangères, Taïb Fassi Fihri, Rabat a souhaité aujourd’hui une normalisation complète des relations avec Alger. Le chef du segment diplomatique de la deuxième famille régnante marocaine, les Fassi Fihri, trouve « anormal » que les ponts soient coupés entre les deux principaux Etats du Maghreb.

    « Quelles que soient les divergences, il est anormal de ne pas avoir une relation normalisée avec un pays voisin comme l’Algérie«
    , a déclaré le ministre marocain à l’agence France Presse.

    Oui, mais si on se réconcilie avec la perfide Alger, qui deviendra notre tête de turc ?

    Amine Bouderaâ

    DEMAIN, 17/11/2011

  • Défense : Facebook interdit aux militaires marocains

    L’interdiction, promulguée conformément aux lois martiales, prévoirait même des sanctions à l’encontre des soldats qui ne respectent pas cette décision.

    Au Maroc, plusieurs membres des forces de l’ordre avaient créé des pages sur Facebook au cours des derniers mois pour exprimer leurs revendications matérielles et morales.

    Cette interdiction, rapporte la presse marocaine, s’expliquerait par le fait qu’à travers le monde, Facebook a facilité la chute de nombreux régimes. Et visiblement la monarchie a peur de subir le même sort.

  • Obama et Sarkozy sortent nus du bal des menteurs

    Plus besoin de se triturer les méninges en se demandant pourquoi une escouade du monde dit libre,levée par Obama-Sarkozy-Cameron-Berlusconi se fut jetée comme une horde de hyènes et chacals sur Muammar Khadafi. Oublions, ne serait-ce qu’un instant, le personnage,avec ses facéties, revirements, déclarations outrancières, propositions délirantes et autres extravagances, plus ou moins meurtrières.Mettons dans un tiroir de la commode de nos mémoires ses vraies ou prétendues frasques sur fond de « bunga-bunga »,
    parades d’amazones,camps de concentration pour négro-africains ( qui s’avèreront moins abominables que les lynchages et décapitations desdits par ceux au secours desquels nos champions de la démocratie exportée à coups de Rafale et drones étaient censés se précipiter).
    Ah! La légende du pauvre et innocent peuple libyen massacré par son dictateur et menacé d’extinction par des mercenaires venus des sables du désert! Même les moustiques qui, de temps à autre, s’engouffraient dans les cockpits des avions pour aller goûter le sang des marseillais et autres habitants d’Outre-Méditerranée n’y croyaient plus depuis la seconde vague des attaques disproportionnées de l’OTAN. Mais,passons.Trêve de conjectures. Halte aux tergiversations! Muammar Khadafi n’aura été attaqué par le quartet susnommé qu’à cause de son projet de cesser de faire payer ses livraisons de pétrole en dollars américains.
    Point barre…ou lingot, si vous préférez! Il voulait des dinars, basés sur l’or.Son régime, déjà assis sur 150 tonnes d’or, s’évertuait simultanément à inciter d’autres états africains et du Moyen-Orient à émettre les mêmes exigences.De quoi, selon les analystes les plus dignes de foi, mettre à genoux le dollar et par extension le système monétaire international. Nicolas Sarkozy fut le premier à déclarer publiquement « La Libye est une menace pour la sécurité financière du monde ». Là, pas un mot sur les futures accusations de « massacre d’innocents insurgés » dans le sillage d’un printemps arabe qui commençait à donner des signe de putréfaction en Egypte.
    Dans l’interview de « Russian Times » que je vous envoie, Anthony Wile, éditeur du « Daily Bell », magazine économique pro-libre échange, n’hésita guère lui non plus à affirmer « Oh oui, cela aurait aussitôt provoqué sa dégradation comme « modèle et allié important » et la recherche de prétextes et autres bonnes raisons pour le chasser du pouvoir. » Selon Anthony Wile, le projet « dinar-or » aurait renforcé tout le continent africain aux yeux des économistes à la recherche d’espèces sonnantes et trébuchantes. Sans parler des investisseurs.Mais, ajouta-t-il « Cela aurait eu un effet dévastateur sur l’économie américaine, donc sur le dollar, l’aggravation de l’endettement des autres pays occidentaux et, « last but not least », toute l’élite à la tête du système.
    Déjà en 2009, d’autres analystes, comme Llana Mercer dans un article du « WorldNetDaily » (soit dit en passant tous précipitamment estampillés « anti-war », pacifistes etc…) s’étaient exprimés dans les mêmes termes. « L’offensive contre le plan dinar-or de Khadafi a commencé. », titraient, à tours de rôle, les « insiders ».
    On sait comment le Grand Cirque se termina,avec le « clou » du lynchage, précédé d’une parade de la honte à l’arrière d’une 4×4 et couronné par le retentissement d’une balle destinée au crâne de Khadafi. Puis, il y eut le défilé des badauds devant sa dépouille exposée dans la chambre froide d’un supermarché,etc…
    Mais tout le monde fit semblant d’oublier l’annonce faite, dès le 19 mars 2011 par le Conseil de Transition des rebelles de la création d’une nouvelle compagnie pétrolière. Et,surtout, la désignation de la Banque Centrale de Benghazi comme autorité monétaire compétente, assortie de la nomination d’un Gouverneur de la Banque Centrale de Libye, avec siège temporaire à Benghazi. Du jamais vu, selon les meilleurs spécialistes en la matière
    « Je n’ai jamais vu de Banque Centrale créée en quelques semaines sur la vague d’un soulèvement populaire », s’écria Robert Wenzel dans le « Economic Policy Journal ».Avant d’ajouter:: « Cette insurrection libyenne m’a plutôt l’air d’un jeu de pétrole et d’argent, les vrais rebelles étant utilisés comme des marionnettes, pendant que, en haut lieu,on organisait le transfert du contrôle de l’argent et des livraisons de pétrole. » Les grandes oreilles de Sarkozy et Obama se mirent alors à flotter comme autant de voiles au vent.
    Ichrono, 17/11/2011
  • Le Maroc craint le Parti Populaire.

    Rabat est préoccupée par le changement de la position de l’Espagne dans le dossier du Sahara. Mais depuis octobre, des signes de détente ont été adressés à Mariano Rajoy, leader du Parti Populaire (PP).
    Il y a moins d’un an, plus précisément le 28 novembre 2010, des centaines de milliers de manifestants,3 millions selon des estimations officielles, battaient le pavé à Casablanca, aux cris de : « Parti populaire, ennemi du Maroc ». En tête de cortège se trouvait Abbas el Fassi, actuel premier ministre et leader du parti de l’Istiqlal, première force parlementaire du pays. A ses cotés marchaient des dirigeants d’une douzaine d’autres partis.
    Trois semaines auparavant, les forces de l’ordre marocaines avaient démantelé aux environs de Laâyoune les campements de fortune de protestants sahraouis, suscitant une vague de contestation sans précédent en Espagne, à laquelle s’était joint le PP. Rabat avait répliqué en soutenant cette énorme manifestation.
    Moins d’une année après, ce même parti conservateur et son leader Mariano Rajoy, qualifié alors de « provocateur » par el Fassi, dirigeront l’Espagne, second partenaire économique du royaume.
    Aux yeux des responsables marocains, le PP évoque de mauvais souvenirs et inspire quelques craintes. En 2002, à l’époque de José Maria Aznar, les deux pays ont failli en découdre à l’arme lourde après l’assaut donné par les Marocains sur l’îlot de Laila (Perejil en Espagnol).
    Et même quand Mariano Rajoy a pris les rênes du PP en 2004, les tensions ont persisté, et pas seulement pour la cause sahraouie. Il ya eu, par exemple, les frontières momentanément fermées de Melilla par crainte des nationalistes marocains lors de la visite de Rajoy, en septembre dernier.
    Selon le journaliste Hossein Majdoubi : « au fil des années, aucune relation directe n’a pu être établie entre le PP et la palais royal, qui représente le cœur du pouvoir réel » ; il ajoute que « par ailleurs, Rabat a refusé d’inviter le chef de l’opposition espagnole à visiter le Maroc, ce qui est contraire à la tradition entretenue par les deux pays ». De son coté, Rajoy n’est pas, lui non plus, disposé à respecter cette tradition et a laissé entendre que son premier voyage en tant que président du Conseil ne sera sûrement pas au Maroc.
    L’interlocuteur préféré de Rabat au sein du PP est Gustavo Aristegui , porte-parole parlementaire pour la politique extérieure. Ce dernier s’est marié, courant 2010, à une citoyenne marocaine. Sa non candidature à la Chambre des députés a étonné les cercles de pouvoir marocains, qui se demandent s’il ne s’agit pas d’un message hostile venant du PP, alors que certaines personnes au Maroc rêvaient de le voir désigné ambassadeur au Maroc.
    Et pour compliquer les choses, le diplomate Jorge Moragas, chef du cabinet de Rajoy , a déclaré au journal el Païs en août dernier , qu’il opterait davantage pour une « neutralité active », et qu’il désapprouve catégoriquement la prise de position de l’actuel gouvernement socialiste qui adhère aux thèses marocaines concernant le Sahara (Sahara Occidental, ancienne colonie espagnole, ndds) , selon les informations révélé par les dépêches de Wikileaks . 
    D’après le journal Al Alam dirigé par le premier ministre, « l’une des priorités stratégiques du Maroc est de préserver son intégrité territoriale ». Le ministre des Affaires étrangères, Taïeb Fassi Fihri a aussi ajouté qu’il ne faut jamais oublier que « 90% des relations maroco-hispanique dépendent du dossier du Sahara ». « Une légère inflexion de l’Espagne sur ce dossier peut provoquer des tourmentes diplomatiques », prévient un diplomate marocain.
    A l’approche du scrutin en Espagne, Rabat a eu des gestes amicaux envers le PP. Le plus frappant de ces gestes a été l’envoi du ministre délégué, chargé des Affaires économiques et générales, Nizar Baraka, à la convention nationale du PP qui s’est tenue à Malaga. De plus, la presse marocaine n’a rien dit lors de la visite électorale de Rajoy à Melilla.
    Après un round d’observation entre Rabat et Madrid, le journaliste Majdoubi prévoit « l’apparition de tensions bilatérales ». Et pour éviter cela, le Centre pour la Mémoire Commune, organe qui analyse les relations hispano-marocaines, « envisage d’organiser plusieurs débats entre les responsables de partis politiques », selon les déclarations de son président Abdeslam Bouteyeb.
    De son coté, Mohamed Aujjar, ancien ministre des Droits de l’Homme au Maroc, ne pense pas que ces affrontements donneront lieu à des incidents diplomatiques. L’Espagne a pour principal objectif d’endiguer une crise économique majeure, tandis que le Maroc doit composer avec « les politiques islamiques », à savoir les courants islamistes. Aujjar ajoute enfin que « nous devrions penser à combiner nos deux réalités ».
    Curieusement, l’héritage que recevra le PP du gouvernement socialiste n’est pas excellent dans ce domaine. Après une vraie lune de miel (2004-2007), la relation bilatérale a été entachée par des crises sur quatre années consécutives. Le plus marquant de ses faits a été la visite des monarques espagnols à Ceuta et Melilla, à la suite de laquelle le Roi Mohammed VI a retiré son ambassadeur d’Espagne pour deux mois. Depuis, il y a eu de nombreuses frictions entre les deux pays, telles que celle provoquée fin 2009 par l’expulsion de l’activiste sahraouie Aminatou Haidar et, au cours de l’été 2010, les fermetures intermittentes des frontières à Melilla.
    Malgré les excellentes relations qu’ont entretenues les deux pays au début, de nombreux problèmes sont restés sans solutions. Par exemple, le partage des eaux territoriales entre les îles Canaries et la côte marocaine, et le développement du Nord du Maroc, en particulier la région de Tanger, zone qui s’est développée sur le compte de Ceuta et Melilla, sans permettre à ces enclaves de s’intégrer dans le tissu économique de cette région.
    Enfin, les grandes entreprises espagnoles, comme Telefonica ou Santander, ont réduit leur présence au Maroc en y investissant moins. Mais pour de nombreuses autres PME, le Maroc représente plus que jamais une aubaine économique.
    Lire l’article, en espagnol, sur elpais.com
    Panoramaroc.ma 17/11/2011