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Manifestation à Casablanca (AFP) |
Année : 2011
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Elections : Les trois scénarios qui inquiètent le sultan
Casablanca.- Une dizaine de milliers d’activistes ont manifesté aujourd’hui dimanche, sous une pluie battante, dans le centre de Casablanca, la grande capitale économique du Maroc. La manifestation a été organisée par le Mouvement du 20 février pour demander le boycott des élections législatives du vendredi 25 novembre.A Rabat, des militants du Mouvement du 20 février estiment le nombre de manifestants à quelque 5000 personnes. Pour le moment, nous n’avons pas les chiffres des autres villes du royaume.Partout le mot d’ordre était le boycott des élections et dénonciation d’un parlement, une chambre d’enregistrement, qui ne « sert à rien »On raconte dans les milieux autorisés que le roi Mohamed VI est triplement inquiet. Inquiet de voir ses sujets mal-aimés islamistes du PJD, avec lequel il a conclu un cessez-le-feu non écrit pour les empêcher de rejoindre le Mouvement du 20 février, gagner les élections. « C’est pas bon pour la sacro-sainte image extérieure du royaume« , confient certains observateurs proches du régime.Inquiet pour le taux de participation. Il ne doit être ni très bas, ni très haut. S’il est très bas, c’est une catastrophe pour le palais. S’il est trop haut, c’est un problème. Après la farce du taux du référendum, gagné avec 98,50% de oui, un autre taux à la Ben Ali jetterait définitivement le discrédit sur ces élections.Enfin, le souverain est inquiet pour la suite des événements. Il craint que les jeunes du Mouvement du 20 février ne continuent à manifester dans tout le Maroc après les élections.Ce dernier serait le pire des scénarios pour le palais. Car cela démentirait un hypothétique essoufflement du mouvement de contestation.Badr SoundoussDEMAIN, 20/11/2011 -
Rabat entend «tondre» la main à Alger
Le Maroc tient apparemment à tout prix à «tondre» la main à l’Algérie. Un projet comme savent si bien en concocter nos cousins. Un dessein où tout est bénef sans que le royaume perde quoi que ce soit au change. A tout seigneur tout honneur, ce fut le Commandeur des croyants qui fut le premier à lancer sa politique de la main tendue, dans un message proposé à Bouteflika à l’occasion de la fête nationale de la RADP, en juillet dernier. Depuis, on assiste, comme dirait la trinationale Rachida Dati, à une inflation de déclarations sur les envies marocains de tordre la main aux Algériens.A l’issue d’une rencontre récente avec son homologue Mourad Medelci, le chef de la diplomatie marocaine, Taïeb Fassi Fihri, entonne de plus belle le refrain, nous proclame plus frères qu’avant 1963 et parle même d’élargir cette fraternité automnale à tous les pays de l’UMA. Car il faut que l’organisation maghrébine se relève et coure aussi vite que les relations Algérie-Maroc telles qu’envisagées dans le futur. Les différends entre les deux pays ne sauraient retarder la dynamique de l’histoire qui contraint les pays du Maghreb à aller de l’avant vers le regroupement et l’intégration. Ainsi, parlait Khalid Naciri, le ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement marocain, qui fut le premier dans le royaume à emboîter le pas à Fassi Fihri.Quant à l’eurodéputée Dati, elle ne tarissait pas d’éloges sur les bienfaits de la «normalisation» des relations entre Alger et Rabat. Une éventualité en laquelle elle voit «un nouveau témoignage de l’avènement du nouvel ordre maghrébin voulu par le roi Mohammed VI». Un «nouveau faux témoignage» seraient tentés de corriger ceux des Algériens qui conservent dans un coin de leur mémoire les faux bonds, voire les reniements auxquels les ont habitués les dirigeants du Maroc.Chez nous, la déclaration de Medelci est restée orpheline ; la classe politique algérienne n’a pas réagi aux avances, contrairement à la presse qui a abondamment écrit sur le sujet. Seule petite exception : l’exigence mise par le Dr Ahmed Adimi à l’ouverture des frontières. La réouverture doit s’accompagner d’une reconnaissance du Maroc du grand tort causé aux Algériens. Ce qui n’est pas insurmontable entre «frères». A moins que Paris n’ait contaminé Rabat.
M. Z. mohamed_zaaf@yahoo.frLe Jeune Indépendant, 21/11/2011 -
Prise d’otages à Tindouf : La ramification d’Aqmi en Afrique de l’Ouest
Tindouf. On est à plus de 1 500 km d’Alger, mais à seulement 50 km des frontières avec le Maroc et le Sahara occidental et à 65 km de la Mauritanie. Avant le rapt, Tindouf concentrait déjà toutes les tensions entre l’Algérie et le Maroc. Elle résumait aussi les rivalités et exacerbait les querelles et les tensions. Depuis 1962. En 1963, c’est la «guerre des Sables». Avec le rapt des trois humanitaires européens, deux Espagnols et une Italienne, c’est un nouvel épisode de la guerre en sous-sol qui est menée par le makhzen contre l’Algérie. Leur kidnapping, à quelques kilomètres de Tindouf, dans le camp de Hassi Rabouni, est une occasion trop belle pour la laisser passer sans tenter de la rentabiliser. Toutefois, l’essentiel reste de trouver les otages. Madrid, en matière de coopération sécuritaire, sait à quoi s’en tenir. Après les rapports sécuritaires de Bamako affirmant que les otages ne sont pas au Mali, les regards se sont dirigés vers l’«Ouest».NOUVEAUX FIEFS POUR AQMI
Selon des témoignages récoltés par les services de sécurité auprès des autochtones, les ravisseurs ont convoyé les otages kidnappés des camps humanitaires de Hassi Rabouni « vers l’Ouest ». Cet Ouest peut être la Mauritanie, ou peut-être le Sénégal ou le Burkina-Faso. Cela peut expliquer la visitesurprise du ministre algérien délégué aux Affaires maghrébines et africaines, Abdelkader Messahel, à Ouagadougou le jour même de l’Aïd El-adha. La Mauritanie n’est éloignée que de 65 km de Hassi Rabouni. En plus, une trêve non déclarée est observée entre Nouakchott et Aqmi, d’où la possibilité pour les preneurs d’otages de transiter par Zouérate, avant de passer au Sénégal ou au Burkina-Faso. Bien que le nord-Mali soit le plus indiqué dans ce genre d’opération, du fait de la faiblesse de l’armée malienne – quelque 5 000 soldats, mal équipés, et la présence forte d’Aqmi entre Kidal et Tessalit, il se peut que la Mauritanie, toute proche des camps de Tindouf, soit la nouvelle cache choisie pour les otages, avant de les convoyer ailleurs. Il y a une semaine, le président de l’Assemblée nationale du Sénégal, Mamadou Seck, s’appuyant sur les déclarations faites par un témoin lors de l’attaque de Hassi Rabouni, qu’un membre des preneurs d’otages parlait wolof, confirmait la présence encombrante d’Aqmi au Sénégal. En fait, le kidnapping de trois humanitaires des camps des réfugiés sahraouis, de Hassi Rabouni, au sud de Tindouf a révélé l’existence d’importantes ramifications d’Al Qaïda au Maghreb en Afrique de l’Ouest, dans des zones insoupçonnées à ce jour, comme le Sénégal et le Burkina-Faso, faisant de la Mauritanie une zone de passage, et peut-être même de repli, après la trêve non annoncée observée entre Nouakchott et Mokhtar Belmokhtar, chef d’Al Qaida au Maghreb dans cette région.MADRID ET L’OPTION MILITAIRE
Selon le journal «El Confidencial» spécialisé dans les affaires de défense, Madrid est en négociation avec la Mauritanie pour déployer des forces militaires sur le territoire mauritanien, afin d’y mener d’éventuelles opérations de libération d’otages. Les ministères espagnols de la Défense et des Affaires étrangères sont d’ores et déjà en pourparlers avec la Mauritanie, le Mali et l’Algérie en vue «d’élargir les options» et permettre un déploiement militaire espagnol, dans ces pays en cas de besoin. «El Confidential» estime que l’Espagne est confrontée à des «restrictions juridiques», devant l’option d’une opération militaire de ce type. Sa politique actuelle ne prévoie pas une action militaire. Aucun cadre légal ne la permettrait «au cas où», a indiqué «El confidentiel» citant des sources de la diplomatie militaire. À l’origine de ces négociations, il y a la volonté de Madrid d’avoir « toutes les cartes » dans de telles situations, selon le journal. Toutefois, à Alger, on estime une éventualité pareille de l’ordre des «probabilités», uniquement, car une action de renseignement est engagée entre Madrid et Alger, avec l’aide de l’ensemble des pays du champ, à savoir la Mali, la Mauritanie et le Niger, action ouverte aussi au Sénégal et au Burkina-Faso.LA PISTE BURKINABÉE
À l’heure actuelle, la bonne information que les services algériens tiennent, c’est que les otages sont en vie. La mauvaise est que l’humanitaire, Enric Gonyalons, un des deux otages espagnols, est « blessé au bras », après avoir tenté de riposter aux assaillants lors de l’incursion terroriste. «Les trois otages européens sont en vie. C’est l’un des ravisseurs, membre d’Aqmi qui nous a communiqué l’information », a affirmé un médiateur, vraisemblablement un Burkinabé. «Ils (Aqmi) ont dit qu’ils vont communiquer plus tard leurs revendications. Mais pour le moment, les otages sont bien en vie», a ajouté l’informateur. Les premières indications précisent que la Mauritanie, toute proche des camps de Rabouni – environ 65 km uniquement, a été vraisemblablement la première destination des preneurs d’otages. Selon des témoignages, un des membres d’Aqmi présents lors de l’attaque s’exprimait en wolof, un parler usité en Mauritanie et au Sénégal.NOUVELLES ZONES-GRISES
Mokhtar BelMokhtar n’est pas le plus haut gradé d’Aqmi au Sahel, mais dans « l’Emirat du Sahara » – une vingtaine d’années dans les zones arides saharo-sahéliennes- le rendent incontournable pour Aqmi. Après le Mali, le Niger et la Mauritanie, il a élargi son champ d’action vers le Sénégal et le Burkina-Faso, en y installant des subalternes locaux. Des chefs comme Abadou Abdelhamid, dit « Abou Zeid », Yahia Djouadi, plus connu sous le nom de «Yahia Abou Amar» ou encore «Abdelhaq», sont les trois chefs les plus importants d’Aqmi au Sahel, mais restent plus «opérationnels», «militaires », tant que des missions comme le rapt d’étrangers, les alliances, les fiefs, les pistes et les convois d’armes selon des itinéraires déterminés restent ses «domaines de compétences ». Natif de Ghardaïa, ancien combattant d’Afghanistan, – en 1990-1991, alors qu’il avait juste vingt ans – émir du GIA pour le Sud, avec Hadj Mohamed Hallis, dit «Abou Talha al-Janoubi», dès 1992, puis du Gspc, à partir de 1998, MBM est certainement un des plus anciens chefs terroristes, issus du GIA originel. Malgré le convoi accru de nouveaux chefs pour le Sahel, décision prise par Abdelmalek Droudkal, pour élargir le champ d’action d’Aqmi, MBM restera finalement, en poste, avec une marge de manoeuvres réduite, mais avec une certaine autonomie, – on l’a constaté dans le dernier entretien, très « libre, donné à un média salafiste de Nouakchott- qui lui permet d’être opérationnel sans se référer à chaque fois à sa hiérarchie. Les fiefs qu’ils s’est achetés, les alliances qu’il a tissées avec des tribus au nord et les allégeances qu’il s’est payées avec l’argent des rançons payées par les capitales occidentales, font de lui pratiquement le n°1 d’Aqmi dans la vaste bande saharo-sahélienne.DE NOTRE NOTRE ENVOYÉ SPÉCIAL À TINDOUF : FAYÇAL OUKACI
Le Courrier d’Algérie, 21/11/2011 -
Les détenus politiques sahraouis dans un état critique
Une source du ministère des Territoires occupés et des Communautés sahraouies établies à l’étranger a affirmé hier que les prisonniers sahraouis, détenus à la prison de Salé (Maroc), se trouvent dans un état de santé critique. L’un des détenus, Cheikh Banka, a été transféré vers une destination inconnue vu la gravité de son état de santé, alors que les autres prisonniers souffrent de maladies graves, précise-t-on. Ces prisonniers qui en sont à leur 17e jour de grève de la faim revendiquent notamment la reconnaissance de leur statut de prisonnier politique, l’accès aux droits en vigueur dans les prisons marocaines et dans le monde et leur libération inconditionnelle, a ajouté la même source. Selon celle-ci, ces détenus ont souligné leur «détermination à poursuivre la grève illimitée de la faim jusqu’à satisfaction de leurs revendications garanties par les chartes internationales, et ce en dépit de l’aggravation de leur état de santé».De son côté, le président de la RASD, Mohamed Abdelaziz, a demandé jeudi au Haut représentant de l’Union européenne aux affaires étrangères et à la sécurité, Catherine Ashton, d’«intervenir en urgence pour sauver la vie des prisonniers politiques sahraouis en grève de la faim dans la prison marocaine de Salé depuis le 31 octobre dernier», déplorant au passage «la passivité de l’Union européenne quant aux violations marocaines des droits humains contre les civils sahraouis».Selon lui, la situation sanitaire de ces prisonniers politiques s’aggrave de jour en jour, regrettant que les autorités continuent de négliger les revendications de ces militants sahraouis des droits humains menacés d’être traduits devant une cour martiale. Mohamed Abdelaziz a, dans ce contexte, mis en garde contre «la détérioration de l’état de santé» des prisonniers politiques sahraouis et les conséquences graves dont «seul le gouvernement marocain assume l’entière responsabilité». Il a également appelé le Maroc à répondre aux revendications légitimes des prisonniers politiques, à savoir «leur libération immédiate ou un procès équitable» pour mettre fin à cette illégale et immorale situation. -
Victoire du PP en Espagne, journée historique pour les sahraouis
Tous les sahraouis, sans exception, célèbrent aujourd’hui la victoire du PP espagnol dans les élections générales organisées hier sur l’ensemble du territoire espagnol. Ils célèbrent aussi le départ du parti le plus hostile à la cause sahraoui. Le premier parti espagnol à se soumettre au dictat de Paris au détriment de la légalité internationale dans le conflit du Sahara Occidental. Paradoxalement, le PSOE espagnol était l’un des premiers à défendre le droit du peuple sahraoui à l’autodétermination.L’Espagne fait partie du mal dénommé « Club des amis du Sahara Occidental » en tant que puissance administrante de iure de ce territoire reconnu non-autonome par les Nations Unies. Par conséquent, le poids de son avis n’est pas négligeable. De ce fait, le retour du PP à La Moncola constitue une lueur d’espoir, l’espoir de voir Madrid embrasser à nouveau la politique de neutralité active sans basculer sous les pressions de Paris et Rabat. Surtout en tenant compte que le Maroc n’hésitera pas à « libérer » les milliers de subsahariens qui attendent leur chance de regagner l’Espagne. Sans parler de la montée prévue du trafic de cannabis dont les champs se trouvent à quelques kilomètres de la frontière espagnole.
Le changement de locataire à la Moncloa est aussi un fruit de la patience du responsable onusien pour le Sahara Occidental, Christopher Ross qui a dû, dernièrement, faire face au refus marocain de reprendre les négociations informelles entre marocains et sahraouis. D’ailleurs, il a en a fait part au Conseil de Sécurité lors de sa session d’octobre sur le Sahara Occidental.
La même bonne nouvelle pourrait aussi arriver lors des prochaines élections en France au mois de mai prochain. Si le PS gagne les élections, une réconciliation avec l’Algérie est annoncée avec la reconnaissance des exactions du passé colonial. Selon des observateurs, les socialistes n’iront pas aussi loin avec le Maroc au détriment de leurs intérêts avec l’Algérie, un pays qui garde encore un grand potentiel d’investissement.
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Le président Ould Abdel Aziz reçoit le ministre sahraoui des affaires étrangères
Nouakchott, 20 novembre (MauriMedia) — Le ministre sahraoui des affaires étrangères, M. Ahmed Salem Ould Saleck, a été reçu aujourd’hui dimanche à Nouakchott par le président mauritanien, M. Mohamed Ould Abdel Aziz.Le ministre sahraoui a indiqué à la presse à la fin de son entrevue qu’il a transmis au président mauritanien « un message de fraternité du président et du peuple sahraouis » et qu’il l’a informé « des derniers développement de la question du Sahara occidental ». Il a ajouté qu’il lui a exprimé ses remerciements pour « le travail sérieux mené dans le cadre de la coordination et de la concertation existant entre les deux pays ».
A noter que le réchauffement des relations mauritano-algériennes a pour conséquence la multiplication des contacts entre officiels sahraouis et mauritaniens.
Rappelons que la Mauritanie reconnaît la République Arabe Sahraouie Démocratique (RASD), à l’instar d’une bonne partie des pays africains, et qu’elle tient une position de « neutralité positive » dans le conflit du Sahara Occidental.Maurimedia, 20/11/2011 -
Le Mekhzen trouvera-t-il la formule pour se mettre à l’abri des évènements secouant le monde arabe ?
Le Maroc, un pays où le roi possède toujours de larges pouvoirsLa scène politique au Maroc a enregistré des changements radicaux, et ce, depuis la mort du roi chérifien Hassan II et l’accession de Mohamed VI au trône. La mort d’Hassan II, un roi visionnaire, qui possédait toutes les cartes pour préserver les rapports de force à la faveur de son pays, grâce à son charisme, une qualité que son fils ne possède pas. Ainsi, Hassan II a laissé des lacunes flagrantes que son héritier n’a pas pu combler, notamment avec l’apparition d’une nouvelle génération de politiciens, issus de traditionnelles formations politiques et des revendications émanant de la rue, tout particulièrement celles des courants islamistes.Cependant, le système politique actuel au Maroc n’arrive pas à s’adapter aux nouvelles donnes qui secouent le monde arabe. D’une part, il tient à préserver l’autorité du roi, qui reste presque absolue, mais d’autre part, il se trouve dans une position l’obligeant à répondre aux exigences de la rue. C’est-à-dire un royaume à l’instar de celui de l’Espagne. En vue de s’adapter et se mettre à l’abri des évènements qui secouent le monde arabe, il a été constaté un net recul de l’influence du Mekhzen, qui est constitué comme étant un système politique, économique et financier, auquel revient la prise de décisions.
Il a été relevé également, le recul de l’influence des partis traditionnels, que ce soit pour ceux relevant à la coalition au pouvoir, ou bien ceux fondés récemment. Mohamed VI n’est pas resté insensé à la situation qui prévaut dans certains pays arabes. Tôt, il a décidé la révision de la constitution, ouvrant la voie à d’autres acteurs politiques, dont des islamistes, comme El Ihssan, El Adl et le Mouvement du 20 février, largement soutenus par la rue. Dans le même sillage, le jeune roi a procédé à la restructuration de l’armée et les services de renseignements et la nomination de nouvelles personnalités à la tête des régions et des provinces. Tout cela, sans rompre avec les alliances traditionnelles, dans le souci de garantir les rapports de force et de faire face aux revendications de la rue, tout en prenant en considération les défis régionaux et extra régionaux qui guettent les pays arabes, ainsi que les retombées de la crise mondiale.
El Khabar, 20/11/2011 -
L’Algérie annonce une politique de rapprochement avec les pays maghrébins
Le ministère des affaires étrangères a annoncé un plan de rapprochement avec ses quatre voisins de l’union du Maghreb déclarant que cela s’inscrivait dans le cadre « d’un plan ambitieux pour renforcer ses relations avec ses voisins, que ce soit le Maroc, la Mauritanie, la Tunisie ou la Libye », il semble qu’un changement s’est produit dans la vision des officiels algériens sur les changements régionaux, ce qui explique les entretiens entre le président Bouteflika et les « nouveaux dirigeants » de la région, qui reflète un état d’ « alerte » face à l’augmentation de l’influence d’autres parties régionales notamment « le conseil de coopération du golfe ».Les déclarations du ministère des AE, hier, expliquent le rapprochement entamé par l’Algérie avec les pays de l’union du Maghreb, le Maroc, la Tunisie, la Libye et la Mauritanie ces derniers jours, ce qui explique les entretiens du président Bouteflika avec le président du CNT libyen, Mustapha Abdeljalil, l’envoi de deux ministres à Rabat pour examiner les relations avec le Maroc, l’invitation officielle au président du mouvement tunisien Ennahda, Rached Ghannouchi et l’accord sur une coopération stratégique avec la Mauritanie lors de la réunion de la commission mixte la semaine dernière. Le ministère des AE a déclaré dans deux communiqués hier l’un sur les relations maghrébines et l’autre sur la politique de proximité avec les pays maghrébins, signés par Amar Belani, le porte parole officiel, que « l’Algérie a commencé il y a quelques mois à mettre en place un plan ambitieux pour renforcer les relations avec tous ses voisins membres de l’union du Maghreb et au niveau du sahel et du Sahara ». Ajoutant que le programme concerne « le Maroc, la Libye, la Tunisie et la Mauritanie…des réunions importantes tenues ces dernières semaines ont décidé de renforcer le dialogue de politique bilatérale, de dynamiser les structures et renforcer les activités de l’union du Maghreb, considérant que c’est un choix stratégique nécessaire ». Le ministre des affaires étrangères a envoyé une correspondance au gouvernement marocain, soulignant qu’il était nécessaire de laisser le dossier du Sahara occidental entre les mains de l’ONU au vu de la nécessité de redynamiser les structures gelées de l’union du Maghreb, et a indiqué dans on deuxième communiqué sur les relations entre Alger et Rabat que « le Maroc est un pays voisin et frère, nous espérons établir des relations de coopération sincère et exemplaire dans l’intérêt de nos deux peuples et la poursuite des nos relations sur des bases de complémentarité, de solidarité et de bon voisinage . Ce qui signifie que la question du Sahara occidental doit être entre les mains de l’ONU pour parvenir à une solution onusienne qui soit conforme au droit international ».
El Khabar, 20/11/2011 -
Seif al-Islam «Tirez-moi une balle dans la tête»
«Contrairement à ce qui a été dit dans certains médias, Seif Al-Islam ne nous pas proposé de l’argent, il nous a demandé de lui tirer une balle dans la tête et qu’on l’amène (mort) à Zenten», a raconté Al-Ajmi al-Atiri, le chef de la brigade de Zenten qui a arrêté Seif Al-Islam.«Seif al-Islam a été arrêté à 01H30 dans la nuit de vendredi à samedi» dans la région de Wadi al-Ajal, dans le sud désertique, a raconté Al-Ajmi al-Atiri. «Il disait qu’il était blessé, il avait trois doigts coupés. Seif al-Islam a expliqué qu’il avait été blessé lors d’un bombardement de l’Otan», a expliqué Al-Atiri. Seif al-Islam, 39 ans, est arrivé vers 16H00 (14H00 GMT) dans le petit aéroport de Zenten, selon des images filmées avec une caméra par un combattant ex-rebelle. D’après ces images, il est descendu de l’avion dans une grande pagaille, une foule de combattants et de curieux se bousculant pour le voir, le filmer et même le frapper. Arborant une barbe poivre et sel, il portait un turban et un long manteau marrons, une partie de ses doigts était bandée. Aucune expression ne se lisait sur son visage, mais il semblait en bonne santé, malgré ses blessures aux doigts, toujours selon ces images.
Algérie 360, 20/11/2011 -
Le taux de participation critère de crédibilité des réformes
Le Maroc s’apprête à vivre leur première expérience des élections parlementaires, la semaine prochaine. 13 millions de marocains sont attendus dans les urnes pour choisir 395 députés pour les représenter. Le dépouillement des bulletins de vote nous ferons savoir quel sera le parti vainqueur, qui procèdera à la formation du prochain gouvernement marocain.En vertu des derniers amendements de la constitution marocaine, le chef du gouvernement sera désigné par le parti majoritaire dans les élections. Ce qui signifie que le parti vainqueur dans les prochaines élections au Maroc formera le prochain gouvernement marocain tout en prenant compte des voix des électeurs. Le prochain gouvernement marocain sera formé loin dans l’absence des désignés par le roi.
L’importance de ces élections consiste dans le fait qu’elles soient les premières qui porteront au pouvoir un parti choisi par le peuple pour gérer les affaires du pays. Ce qui signifie la possibilité qu’un parti islamiste prenne le pouvoir, notamment, le parti pour la justice et le développement, qui est un parti de tendance islamiste et qui est d’une grande popularité.
Cependant, d’autres pensent que le parti de l’ « indépendance », présidé par l’actuel premier ministre marocain, Abbas Al Fassi emportera la majorité des sièges du prochain parlement.
L’enjeu principal des élections qui auront lieu le 25 novembre en cours, est le taux de participation à ces dernières. Le palais royal s’attend à une participation massive dans l’objectif de donner plus de crédibilité aux réformes qu’il a lancées depuis l’annonce de l’amendement de la constitution, dans une tentative d’anticiper la colère de la rue suite aux mauvaises conditions de vie. Il est utile de signaler que le taux de participation dans les dernières élections organisées au Maroc en 2007, était relativement faible, ne dépassant pas les 37%.
El Khabar, 20/11/2011