Mois : novembre 2011

  • Maroc – Algérie : Fini le venin, vrai ?

    Les Marocains sont redevenus nos frères. Ils ne nous insulteront plus à l’avenir, peut-on supposer après les propos tout miel de M. Taib Fassi Fihri, le ministre des Affaires étrangères du royaume, après son entretien à Rabat avec son homologue algérien Mourad Medelci. A en croire M. Fihri, le royaume veut une «normalisation complète» avec une Algérie qui y consent puisque le président Bouteflika n’a jamais omis d’évoquer le renforcement des relations entre les deux pays frères dans chacun des messages transmis au sultan à l’occasion des fêtes. 
    Mais cette fois on ne se limite pas à soulever la question des relations bilatérales avec la fameuse réouverture des frontières. Les deux ministres vont plus loin et discutent de la réanimation d’un moribond. Ainsi ont-ils estimé qu’il était «urgent de réunir le Conseil des ministres de l’Union du Maghreb arabe pour procéder, entre autres, à l’évaluation de la situation dans la région et dégager les perspectives de la coopération et de l’intégration maghrébines». 
    Dans ce contexte, Fihri dit qu’il a rappelé à notre ministre la proposition du sultan d’un nouvel ordre maghrébin qui tienne compte des changements intervenus en Libye et en Tunisie, mais aussi des aspirations des cinq peuples à un meilleur cadre de vie dans un Maghreb intégré. Une proposition qui dégage des relents aussi honnêtes que ceux de l’autonomie que le trône veut fourguer à tout prix aux Sahraouis.
    Avant-hier, sur le plateau de 2M, Fihri qualifiait d’ailleurs de «très confortable» la position du Maroc sur le Sahara occidental. Un confort bâti sur la répression sauvage des populations autochtones dans les territoires occupés du Sahara occidental, comme nous l’apprennent régulièrement les innombrables et vaines protestations des dirigeants sahraouis auprès des instances internationales. Mais cela n’empêche pas le makhzen de s’empresser de relancer Alger, à un moment où les choses bougent dans la région et qu’on risque de voir en Espagne et peut-être même en France arriver des directions indifférentes aux charmes de Marrakech ou de la Mamounia. Cela n’empêche pas non plus nos dealers de suivre pas à pas les déclarations pour s’assurer qu’il ne s’agit pas cette fois encore d’une fausse relance.
    M. Z. 
    mohamed_zaaf@yahoo.fr
    Le Jeune Indépendant, 19/11/2011
  • Algérie – Maroc : Que cherche le royaume ?

    Moins d’un mois après que Mohamed VI eut appelé, lors de son discours, à l’occasion du 36e anniversaire de la Marche verte, célébrée, dimanche 6 novembre, l’Algérie à coopérer pour donner un nouveau souffle au Maghreb, voilà que le chef de la diplomatie marocaine fait part, à son tour, du désir du royaume d’une normalisation complète des relations avec Alger. 
    Jugeant anormal de ne pas avoir une relation, normalisée, avec l’Algérie voisine, Taïb Fassi Fihri, ministre marocain des Affaires étrangères a déclaré, jeudi à l’AFP, au lendemain d’un entretien avec son homologue algérien, Mourad Medelci, à Rabat, en marge d’une réunion extraordinaire de la Ligue arabe sur la crise syrienne, que «quelles que soient les divergences, il est anormal de ne pas avoir une relation normalisée avec un pays voisin» comme l’Algérie. 
    Évoquant la coopération en cours entre Rabat et Alger, le ministre marocain a estimé que «ce processus se déroule bien et nous pensons qu’il débouchera sur une normalisation complète des relations. «Les deux pays décideront dans un avenir très, très proche de la prochaine étape», a-t-il dit. Alger et Rabat coopèrent, depuis plusieurs mois, dans plusieurs domaines, notamment l’agriculture, et l’énergie, selon le ministre marocain. Plaidant pour une coopération élargie, Taïb Fassi Firhi a, cependant, regretté le «maintien des frontières terrestres fermées». «Nous avons décidé de l’importance de conforter le dialogue politique par rapport à certaines questions arabes» notamment dans «la région sahélo-saharienne», a encore souligné le chef de la diplomatie marocaine. 
    Si le processus de coopération, récemment engagé dans plusieurs secteurs entre le Maroc et l’Algérie, se déroule bien, «nous pensons qu’il débouchera sur une normalisation complète de nos relations». «Les deux pays décideront dans un avenir très, très proche de la prochaine étape», a-t-il affirmé. Et de rappeler à Mourad Meldeci la proposition du roi (Mohammed VI) d’un nouvel ordre maghrébin qui tienne compte des changements intervenus en Libye et en Tunisie, mais aussi des aspirations des cinq peuples à un meilleur cadre de vie dans un Maghreb intégré. Pour sa part, Mourad Medelci, a indiqué dans ce sillage que la rencontre avec son homologue marocain a permis de faire un tour d’horizon sur l’état de la coopération entre les deux pays. «Nous sommes en train d’évaluer l’état de la coopération bilatérale, à travers les contacts des différents ministres des deux pays qui ont commencé à produire des effets concrets», a-t-il souligné. Les deux responsables ont également estimé qu’il était urgent de réunir le Conseil des ministres de l’Union du Maghreb arabe (UMA) pour procéder, entre autres, à l’évaluation de la situation dans la région et dégager les perspectives de la coopération et de l’intégration maghrébines. 
    LES RAISONS D’UNE… DISCORDE 
    Il n’est un secret pour personne que les relations algéro-marocaines sont dans l’impasse, depuis des dizaines d’année. Le Sahara occidental (considéré comme marocain) par Rabat demeure la pomme de discorde entre les deux pays. La position de l’Algérie est claire concernant cette question. Jusqu’à présent, les négociations informelles entre le Maroc et le Front Polisario sous l’égide de l’ONU, à propos du Sahara occidental, se sont invariablement soldées par un échec. Rabat propose une large autonomie du Sahara occidental avec un gouvernement et un parlement, locaux, sous sa souveraineté. Le Front Polisario, quant à lui, rejette ce plan et réaffirme «le droit du peuple sahraoui à l’autodétermination » via un référendum. Seule et unique solution, insiste l’Algérie. De ce fait, Alger n’a jamais été épargnée des accusations de Rabat qui lui reproche son soutien au Front Polisario lequel revendique l’indépendance de cette ancienne colonie espagnole, envahie par le Maroc en 1975. Le Souverain a en outre dénoncé les pires formes de privation, de répression, d’humiliation dans les camps des réfugiés sahraouis établis à Tindouf et appelé au recensement de ces populations sous l’égide du Haut Commissariat des Nations unies aux refugiés (H-CR). Ces mêmes relations sont également envenimées par les frontières fermées, depuis 1994, après un attentat islamiste à Marrakech (sud du Maroc) que Rabat avait imputé aux services secrets algériens. Quoi qu’il en soit, normalisation ou pas, ce qui est sûr et même certain c’est qu’aucun des deux pays ne saurait revenir sur ses positions longuement affichées. L’on pourrait peut-être faire avancer la coopération dans le domaine du commerce extérieur, à titre illustratif, mais sur le plan politique, seul l’avenir nous en dira plus ; sachant que L’Algérie a conditionné la réouverture des frontières terrestres à un arrêt des campagnes de dénigrement, menées par les Marocains à l’encontre de l’Algérie.
    Farid Houali 
    Le Courrier d’Algérie, 19/11/2011
  • Lutte contre le Terrorisme : Le Sahel au rendez-vous à Nouakchott

    Une importante réunion des ministres des Affaires étrangères de la zone sahélo-soudanaise est prévue à Nouakchott début décembre prochain. Elle regroupera les délégations venues du Mali, de l’Algérie et du Niger en plus de la délégation mauritanienne. De nombreux pays ont annoncé leur participation, notamment le Nigéria, le Burkina Faso et le Tchad. Au menu, des discussions sur les meilleures stratégies de lutte contre les bandes armées d’Al Qaïda au Maghreb Islamique (Aqmi) qui constituent une réelle menace pour la région. La présence du Nigéria risquera d’élargir le champ d’action pour épingler sur le tableau de chasse des participants, le groupe Boko Haram qui sème la terreur dans ce pays et dont la connexion avec Aqmi et les Chebabs de Somalie constituent le pire des scénarii.
    L’annonce a été faite par le ministre algérien délégué chargé des Affaires africaines et Maghrébines, Abdelkader Messahel, lors d’une conférence de presse conjointe avec le ministre des Affaires étrangères Hamadi Ould Hamadi, en marge de la commission d’évaluation mixte mauritano-algérienne. Pour sa part, le ministre des Affaires étrangères a démenti les rumeurs quant aux tentatives de la Mauritanie de nouer des contacts avec Aqmi. Selon lui, la Mauritanie est engagée dans une lutte sans merci contre ce mouvement et trouve déplacé la diffusion de telles rumeurs infondées. Ces opérations militaires menées par l’armée mauritanienne, souvent en dehors du territoire, vise selon lui à sécuriser les frontières et prévenir toute attaque contre le pays. D’où l’absence de toute allusion quant à des contacts que la Mauritanie chercherait à nouer avec les terroristes d’Aqmi.
    Cette déclaration peut être ainsi considérée comme la première réponse d’un officiel mauritanien à la main tendue de l’Emir du Sahara, Mokhtar Belmokhtar qui avait insinué lors d’une interview accordée à « Akhbar Nouakchott  » de possibles négociations avec le pouvoir mauritanien pour épargner ce pays de la guerre que mène Aqmi contre des Etats de la région. Il avait également lâché que la Mauritanie avait promis à son organisation l’envoi d’Ulémas pour débattre avec Aqmi sur des questions théologiques. Ce serait quelques temps après le dialogue menée par les Ulémas auprès des Salafistes emprisonnés à Nouakchott et dont certains ont été libérés par grâce présidentielle.
    JOB.
    L’Authentique 18/11/2011
  • Alger et Rabat s’entendent sur un rapprochement à travers l’UMA, La réouverture des frontières reste en suspens

    En attendant que les deux pays dépassent le désaccord politique, les messages de «bonne volonté» pour booster les relations algéro-marocaines ne manquent pas.
    Il y a deux semaines, le roi Mohammed VI a appelé à une coopération efficace entre les deux pays et voilà que le président Bouteflika réitère sa volonté «de continuer à œuvrer (…) au raffermissement des relations de fraternité et de coopération» entre les pays et peuples frères au mieux de nos «intérêts mutuels», a-t-il écrit dans son message adressé à l’occasion du 56e anniversaire de de l’indépendance de son pays. Ce n’est pas tout, car la réunion qu’a abrité Rabat pour parler du dossier de la Syrie était une occasion pour ouvrir des discussions sur les relations bilatérales entre les chefs de la diplomatie des deux pays. Sachant que Rabat insiste sur la réouverture des frontières terrestres alors qu’Alger pose ses conditions avant de passer à une telle décision.
    Dans ce cadre, le ministre marocain des Affaires étrangères Taeib Fassi Fihri a déclaré jeudi dernier à l’AFP que son pays souhaite une «normalisation complète» des relations avec l’Algérie. A ce titre, il dira qu’il est «anormal de ne pas avoir une relation normalisée» ajoutant que «quelles que soient les divergences, il est anormal de ne pas avoir une relation normalisée avec un pays voisin».
    M. Fihri qui s’est entretenu mercredi dernier avec le chef de la diplomatie algérienne Mourad Medelci, a déclaré aussi selon la même source, qu’il y a «trop de retard. Nous connaissons la position des uns et des autres sur un certain nombre de dossiers, ainsi que la divergence sur la question du Sahara marocain (Sahara occidental)». Il a aussi regretté le «maintien des frontières terrestres fermées».
    Si le processus de coopération récemment engagé dans plusieurs secteurs entre le Maroc et l’Algérie se déroule bien,
    «nous pensons qu’il débouchera sur une normalisation complète de nos relations». «Les deux pays décideront dans un avenir très, très proche de la prochaine étape», a-t-il affirmé.
    Dans ce contexte, le ministre des Affaires étrangères, Mourad Medelci et son homologue marocain Taïb Fassi Fihri ont convenu notamment de réunir en urgence le Conseil des ministres de l’Union du Maghreb arabe (UMA).
    S’agissant de la question concernant la réouverture des frontières qui n’était officiellement pas dans l’agenda des discussions, Alger n’a pas tout à fait fermé la porte face à une éventuelle réouverture mais cela ne peut se faire du jour au lendemain car les conditions pour une telle procédure ne manquent pas, notamment l’aspect sécuritaire.
    Par ailleurs, selon le porte-parole du ministère des Affaires étrangères algérien, dans une déclaration rapportée par l’APS, les entretiens entre les deux hommes ont abordé «en particulier, les relations bilatérales à la lumière des différentes visites sectorielles effectuées par les délégations ministérielles dans les deux pays».
    Il était question aussi selon le même responsable de «passer en revue les réformes politiques ainsi que l’approfondissement et la consolidation des processus démocratiques dans les deux pays».
    Pour sa part, M. Medelci a déclaré à l’APS : «Nous sommes en train d’évaluer l’état de la coopération bilatérale à travers les contacts des différents ministres des deux pays qui ont commencé à produire des effets concrets.» De son côté, le ministre marocain des Affaires étrangères, a affirmé qu’il s’agit de la consolidation des relations entre le Maroc et l’Algérie et qu’elles s’inscrivaient dans le cadre d’une feuille de route «voulue au plus haut niveau». Il est à souligner que ces entretiens entre les représentants de la diplomatie des deux pays sont les premiers du genre au niveau bilatéral, depuis la rencontre qui a regroupé le président Bouteflika et le roi en mars 2005 à Zéralda (Alger).
    Par Nacera Chenafi
    Le Jour d’Algérie, 19/11/2011
  • Réouverture des frontières avec le Maroc : L’Algérie maintient sa position

    La réouverture des frontières algéro-marocaines ne semble pas être à l’ordre du jour. Sur cette question, l’Algérie campe, en effet, sur sa position. Mourad Medelci, le ministre des Affaires étrangères, vient de confirmer que cette position n’a pas du tout changé.
    Dans une déclaration aux médias à l’issue de sa rencontre, mercredi dernier à Rabat, avec le ministre marocain des Affaires étrangères et de la Coopération, Taieb Fassi-Fihri, le chef de la diplomatie algérienne a réitéré la position de l’Algérie sur cette question. «Si cela ne tenait qu’aux relations d’amitié entre les deux peuples on aurait rouvert les frontières, mais cela tenait aussi à plusieurs paramètres» a-t-il ainsi indiqué, sans donner plus de précisions.
    Alger, qui reste ainsi sourde aux appels incessants du Maroc dont les officiels n’ont eu de cesse de mettre en avant la nécessité de la réouverture des frontières entre les deux pays fermées en 1994, a conditionné cette question à la réunion de plusieurs facteurs. «C’est une question de principe», ont souvent clamé les responsables algériens. L’Algérie, qui n’est pas donc opposée à la réouverture des frontières, souhaite qu’avant d’arriver à cette étape il est nécessaire de mettre à plat tous les dossiers en suspens.
    En somme, la réouverture des frontières ne serait que le couronnement d’un processus et non l’inverse. Cela dit, cette rencontre entre Medelci et son homologue marocain, qui s’est tenue en marge de la 4e session du forum de coopération arabo-turque et à la quelle ont assisté Abdelkader Messahel et l’ambassadeur de l’Algérie au Maroc, a permis aux deux parties de faire le point sur l’état de leurs relations et surtout de renouveler leur volonté politique commune d’aller de l’avant. Et tout indique que ces relations, qui ont traversé des zones de turbulences, sont plutôt prometteuses maintenant, comme l’attestent si bien les déclarations des responsables et des deux ministres. 
    «Nous sommes en train d’évaluer l’état de la coopération bilatérale à travers les contacts des différents ministres des deux pays qui ont commencé à produire des effets concrets», a souligné Mourad Medelci ajoutant que la consolidation de cette coopération «va nous permettre de nous rencontrer plus souvent, de prendre plus de temps pour échanger des informations sur nos propres défis, sur nos propres préoccupations et de mieux nous comprendre». Optimiste sur l’avenir des relations, le chef de la diplomatie algérienne a aussi précisé que «nous donnerons certainement beaucoup de chances à notre relation bilatérale».
    Cette nouvelle ère qui semble s’ouvrir dans les relations bilatérales est sans doute l’expression de la nouvelle initiée cette année et qui s’est traduite par la multiplication de différentes visites sectorielles effectuées par les délégations ministérielles dans les deux pays.
    Des visites qui se sont soldées par la signature de nombreux accords de coopération.
    Le ministre marocain des Affaires étrangères, n’est pas en reste en indiquant qu’il a été question de «la consolidation des relations entre le Maroc et l’Algérie» et que cela s’inscrit «dans le cadre d’une feuille de route voulue au plus haut niveau».Et d’ajouter que les deux pays se «sont mis d’accord sur la méthode et les moyens de sa mise en œuvre».
    La relance de l’UMA à l’ordre du jour 
    Cette rencontre a aussi permis aux deux ministres d’évoquer l’Union du Maghreb arabe (UMA) qui se morfond dans une situation d’inertie totale. Il a, alors, été convenu de l’urgence «de réunir le Conseil des ministres de l’Union du Maghreb arabe (UMA) pour procéder, entre autres, à l’évaluation de la situation dans la région et dégager les perspectives de la coopération et de l’intégration maghrébines». La date n’a pas été arrêtée, mais cette annonce est éminemment importante, tant la réactivation de cette organisation régionale est en mesure de donner une nouvelle impulsion économique à l’ensemble de la région maghrébine. L’UMA est pratiquement paralysée à cause, notamment, des problèmes des relations entre l’Algérie et le Maroc. Ce dernier pays a toujours accusé son voisin d’en être à l’origine et ce, du moment qu’il soutenait l’autodétermination du peuple sahraoui. L’Algérie, qui s’en est toujours défendu, estime que le problème du Sahara occidental est une question de décolonisation qui relève des prérogatives de l’Onu.
    Par : Kamal Hamed
    Le Midi Libre, 19/11/2011
  • Le 12e Marathon du Sahara occidental en février

    Les organisateurs du Marathon du Sahara occidental ont décidé d’organiser la 12e édition de cette manifestation sportive dans les camps des réfugiés sahraouis en guise de solidarité avec le peuple sahraoui et pour briser le blocus médiatique. 
    Deux célèbres athlètes de la région d’Asturias ont fait part de leur intention de prendre part à cette édition qui verra la participation de plusieurs sportifs en provenance de 20 pays. Les fonds collectés lors de cette manifestation sportive seront destinés au financement de projets humanitaires dans les camps des réfugiés sahraouis.
  • Le cadeau Bouteflika à l’Émirat du Qatar

    Après une position intransigeante sur la situation en Libye, que d’aucuns n’ont pas hésité à qualifier de soutien au régime de Kadhafi, l’Algérie, dont la reconnaissance du Conseil national de transition libyen n’a été faite que du bout des lèvres, a franchi le pas hier avec la rencontre au sommet Bouteflika-Abdeljalil au grand bonheur de l’émir du Qatar, dont la diplomatie rayonne sur le monde arabe.
    Le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, s’est entretenu hier à Doha avec le président du Conseil national de transition (CNT) libyen, Mustapha Abdeljalil, et l’émir de l’État du Qatar, Cheikh Hamad ben Khalifa al-Thani, en marge des travaux du 1er Sommet des chefs d’État et de gouvernement du Forum des pays exportateurs de gaz (FPEG). Voilà une rencontre que l’on n’attendait pas de sitôt en raison de la position algérienne intransigeante sur la question libyenne, qui avait même poussé un certain nombre d’observateurs à la qualifier de favorable au régime de feu Mouammar Kadhafi.
    En effet, l’Algérie, qui s’était accrochée à la position de l’Union africaine réclamant des négociations pour mettre fin au conflit pacifiquement, a reconnu du bout des lèvres le CNT le 22 septembre dans la foulée de l’UA, sans pour autant que cette reconnaissance ne soit suivie de mesures de rapprochement. Elle a même provoqué la colère du nouveau pouvoir à Tripoli suite à l’asile accordé pour des “raisons humanitaires” à trois enfants et à la seconde épouse de Mouammar Kadhafi.
    Il y a lieu de rappeler que depuis l’éclatement du conflit libyen, l’Algérie avait adopté une position de principe ferme, de non-ingérence dans les affaires intérieures de ce pays, pendant qu’une partie de la communauté internationale s’est rangée du côté de la rébellion libyenne menée par le Conseil national de transition libyen présidé par Mustapha Abdeljalil. En dépit de tous les appels, Alger a fait la sourde oreille rejetant notamment les tentatives de médiation pour un rapprochement avec le CNT, conformément à son sacro-saint principe de refus de toute médiation dans ses relations avec les autres pays, notamment ses voisins.
    L’on citera à titre d’exemple le cas du Maroc avec lequel les rapports sont en dents de scie à cause du conflit du Sahara occidental. L’Algérie a régulièrement rejeté toutes les tentatives de plusieurs pays, particulièrement arabes, qui ont tenté d’intervenir pour ramener Alger et Rabat à de meilleurs sentiments. Elle a toujours prôné des discussions directes avec le voisin marocain pour aplanir une bonne fois pour toutes tous les différends en suspens entre les deux pays.
    Ainsi, alors qu’on attendait la visite annoncée d’une délégation du CNT libyen à Alger pour discuter des différents problèmes ou malentendus entre les deux parties en vue de les aplanir, c’est-à-dire commencer par la base, c’est une rencontre au sommet entre le président Abdelaziz Bouteflika et le chef du Conseil national de transition libyen, Mustapha Abdeljalil, qui se tient à Doha.
    Le principe du refus de médiation est foulé au pied avec cette rencontre au sommet, grâce à la… médiation qatarie. C’est un cadeau royal à la diplomatie du Qatar, qui trône sur le monde arabe depuis quelque temps. Son ministre des Affaires étrangères et néanmoins, Premier ministre, ne se prive pas de mener à la baguette ses pairs arabes. Il est allé jusqu’à empêcher son homologue algérien, Mourad Medelci, d’expliquer la position algérienne lors de la conférence de presse qui a suivi la réunion ministérielle du Caire samedi dernier où a été annoncée la suspension de la Syrie.
    On ne peut que s’interroger sur le pourquoi de ce cadeau au Qatar, dont les principes de sa diplomatie sont loin d’être en conformité avec ceux de l’Algérie, en témoigne cette tendance de l’Émirat à soutenir des interventions étrangères pour régler les crises dans les pays, comme ce fut le cas en Libye et probablement en Syrie, si on lui laisse entre les mains les rênes de la diplomatie arabe.
    Mourad Medelci a dû menacer de se retirer du comité chargé du suivi de la situation en Syrie pour que son homologue qatari se rétracte et n’annonce pas les sanctions contre Damas, qui ne sont pourtant envisagées que dans une seconde phase. 
    Merzak Tigrine
    Liberté, 19/11.2011
  • Algérie – Maroc : Je t’aime, un peu, beaucoup…

    Combien de fois a-t-on parlé de froid entre l’Algérie et le Maroc, deux pays qui sont pourtant très proches géographiquement, qui se ressemblent aussi mais qui s’entredéchirent. Des relations qui ont évolué en dents de scie pendant plus de dix-sept ans. Aujourd’hui il semble qu’un rapprochement soit amorcé. Des allées-venues de personnalités politiques des deux pays pour discuter coopération ont été effectuées. Le roi Mohamed VI est prêt à surmonter tous les obstacles , il semble qu’il veuille dissiper les nuages qui occasionnaient auparavant les gros orages. 
    Les déclarations de bonnes intentions de la part du roi sont manifestes et l’Algérie aussi se dit tout à fait disposée à faire avancer le renforcement des relations bilatérales. Des discours de réconciliations, le roi Mohamed VI en a tenu à différentes occasions, la dernière remonte au 6 du mois en cours. La réunion des deux ministres, algérien et marocain, des Affaires étrangères évalue l’état de la coopération bilatérale et celle-ci donne l’air de se porter de mieux en mieux. 
    La question du Sahara occidental reste une tâche noire dans les relations algéro-marocaines quand bien même pour l’Algérie, il s’agit d’un problème onusien. Le roi ne l’entend pas comme cela. Mais en fait ce qui chagrine le plus Sa Majesté ce sont les frontières terrestres fermées depuis 1994. Et c’est là où le bât blesse.
    La réouverture des frontières qu’on avait annoncée à tort ou à raison très prochaine, fait débat d’école. Elle n’est pas au menu du jour de l’aveu même du Premier ministre Ahmed Ouyahia, même si on peut penser que l’idée est dans l’air. Certes cela scellerait la réconciliation algérienne qui pour le Maroc reste un obstacle pour que les deux frères ne soient plus ennemis et que l’on passe de la haine à l’amour. Va-t-on s’acheminer vers cette hypothèse il y aura peut-être un  » Oui  » qui sera assorti d’un  » Mais… « 
    Et c’est ce  » Mais  » qui va confirmer ou infirmer le fameux sésame. 
    Par : Soraya Hakim
    Le Midi Libre, 19/11/2011
  • Le caractère «urgent» de réunir le Conseil des ministres de l’UMA

    Pressée par les puissances occidentales, isolée sur la scène arabe et régionale, Alger multiplie les signes d’ouverture (ou de fléchissement ?) envers ses voisins, y compris les plus «difficiles» d’entre eux.
    La «normalisation» des relations avec certains de ces pays prend parfois des allures de revirement spectaculaire que même la realpolitik n’arrive pas toujours à justifier. Ainsi, après avoir déroulé le tapis rouge au président malien, Amadou Toumani Touré, en visite à Alger le 24 octobre dernier – ATT était jusque-là persona non grata dans la capitale algérienne –, après avoir «normalisé» ses relations avec la Mauritanie du général Ould Abdelaziz – pays mis au ban de la communauté internationale depuis le putsch du 6 août 2008 – mercredi dernier, c’était (de nouveau) au tour du Maroc de s’attirer les «bonnes grâces» et les faveurs d’Alger.
    La veille, mardi, à Doha, la rencontre «chaleureuse» entre le président Bouteflika et Moustapha Abdeljalil, président du Conseil libyen de transition (CNT), chef-d’œuvre de «normalisation» à la hussarde, confortait cette tendance, lourde, de la diplomatie algérienne à solder les comptes et à refonder ses relations avec ses voisins immédiats. Quitte à ressusciter, pour la circonstance, des organisations mort-nées, comme c’est le cas de l’UMA, l’Union maghrébine.
    Mercredi à Rabat, en marge de la réunion extraordinaire du conseil de la Ligue arabe consacrée à la situation en Syrie, les ministres algérien et marocain des Affaires étrangères ont convenu de la nécessité de (ré)activer l’UMA, fondée officiellement en 1989 et gelée depuis pour des considérations davantage inhérentes à la nature des régimes magrébins. Mourad Medelci et Taïeb Fassi Fihri ont estimé (d’après un communiqué du MAE) qu’«il était urgent de réunir le Conseil des ministres de l’Union du Maghreb arabe (UMA) pour procéder, entre autres, à l’évaluation de la situation dans la région et dégager les perspectives de la coopération et de l’intégration maghrébines». La semaine d’avant, Al Qods Al Arabi, un quotidien londonien, a fait part d’un prochain sommet Algérie-Maroc en terre saoudienne. Information vite démentie par le MAE algérien.
    Même reléguée au second plan par l’agence de presse officielle (APS), l’annonce de la tenue de ce sommet témoigne du fléchissement de la position algérienne sur la question de la construction de l’UMA. Elle renseigne par conséquent sur les pressions que subit l’Algérie pour aller vite dans le processus de «normalisation» avec le voisin marocain. 
    Mohammed VI veut un «nouvel ordre maghrébin»
    Jeudi, au lendemain de sa rencontre avec M. Medelci, le MAE marocain a souhaité une «normalisation complète» des relations avec Alger. Dans une déclaration à l’agence AFP, M. Fihri a estimé que Rabat et Alger avaient pris «trop de retard». «Nous connaissons la position des uns et des autres sur un certain nombre de dossiers, ainsi que la divergence sur la question du Sahara marocain (NDLR : Sahara occidental) et nous avons décidé de l’importance de conforter le dialogue politique par rapport à certaines questions arabes, notamment dans la région sahélo-saharienne», a souligné le MAE marocain dans un clin d’œil à la demande, rejetée, du royaume chérifien d’intégrer l’alliance des pays du champ du Sahel (Algérie, Mali, Mauritanie et Niger) contre le terrorisme.
    Abordant le processus de coopération entre Rabat et Alger, le ministre marocain a estimé qu’il se déroule «bien» et plaide pour une coopération élargie : «Nous pensons que ce processus débouchera sur une normalisation complète de nos relations.» «Les deux pays décideront, a-t-il ajouté, dans un avenir très, très prochain de la prochaine étape.» M. Fihri dit avoir rappelé à M. Meldeci la «proposition» du roi d’aller vers un «nouvel ordre maghrébin» qui tienne compte des «changements intervenus en Libye et en Tunisie, mais aussi des aspirations des cinq peuples à un meilleur cadre de vie dans un Maghreb intégré», a-t-il conclu. 
    De son côté, le ministre algérien des Affaires étrangères a pris grand soin de ne pas surdimensionner la rencontre de Rabat. Pour M. Medelci, il ne s’agit que d’un des «effets concrets» produits par «la feuille de route qui a démarré il y a quelques mois à travers des rencontres ayant réuni les différents ministres des deux pays». M. Medelci se dit persuadé que très rapidement, «on va trouver le chemin qui nous conduit à quelque chose, dont nous rêvons tous, spécialement la relation bilatérale entre l’Algérie et le Maroc, mais également cette ambition que nous avons, nous Maghrébins, de faire le Maghreb ou de participer, en tout cas, à le faire».
    Mohand Aziri
  • L’énième appel du président Abdelaziz

    Le président de la République arabe sahraouie démocratique, Mohamed Abdelaziz a appelé les peuples européens à contribuer à la protection des populations sahraouies dans les territoires occupés, a rapporté jeudi l’Agence de presse sahraouie.
    Dans une allocution prononcée devant le parlement suédois lors d’un atelier intitulé « Avec le président sahraoui » organisé conjointement par l’institut Adolf-Palm, la fondation Emmaüs et l’organisation suédoise Kristina-Peace, le président Abdelaziz s’est dit convaincu que « la Suède et l’ensemble des peuples européens ne pourraient se rendre coupable de complicité avec l’injustice, l’occupation et le déni des droits des peuples ».
    « Nous attendons des positions courageuses et fermes en faveur de la protection de nos citoyens face à la répression du gouvernement marocain dans les territoires occupés du Sahara occidental pour que le gouvernement du Maroc mette fin à la spoliation de nos ressources naturelles, reconnaisse l’Etat sahraoui et reconnaisse au front Polisario le statut diplomatique du seul représentant légitime du peuple sahraoui », a indiqué le président sahraoui. Pour le président Abdelaziz, « ce n’est pas une coïncidence que ce genre de manifestation soit organisée par la Suède, connue pour ses positions de principe en faveur du droit du peuple sahraoui à l’autodétermination qui fait face à un pillage flagrant de ses ressources naturelles ».