Mois : novembre 2011

  • Le silence assourdissant des télévisions du Maroc

    Les médias publics ignorent les manifestations des jeunes pour le boycott des élections
    Ils sont peut-être des traitres à la patrie ou tout au mois des irresponsables, mais ils sont nombreux et bien coordonnées. Ne serait-ce que pour cela ils méritent une place aux journaux télévisés.
    Dimanche ils étaient plusieurs milliers dans plus de 60 villes marocaines à prôner le boycott des élections législatives de vendredi prochain qu’ils décrivent comme une mascarade. Hespress, un site d’information marocain indépendant, affirme qu’à Tanger il y avait 100.000 manifestants dans les rues du centre, un tangérois sur sept. L’agence Reuters signale qu’ils n’étaient que 10.000 dans cette ville, 6.000 à Casablanca, 3.000 à Rabat et ainsi de suite jusque dans des petites agglomérations comme Alhoceima dans le nord ou Khenifra dans le centre du pays.
    Leurs manifestations ont été ignorées par les télévisions marocaines, toutes publiques, par les radios publiques et privées et par l’agence officielle d’information MAP. Pas une ligne, pas un mot. Les agences de presse internationales ont rapporté l’évènement tout comme les télévisions satellitaires comme Al Jazeera, la BBC en arabe etc. C’est grâce à elles que le marocains ont pu savoir dimanche soir ce qui venait de se passer.
    Ci jointes deux vidéos. La première, d’assez mauvaise qualité, montre la manifestation du dimanche à Tanger. Il y a beaucoup de monde. La deuxième, de meilleure qualité, montre à l’œuvre les quatre jeunes filles qui animaient la manifestation à Rabat. Les femmes sont bien présentes dans le Mouvement du 20 Février qui cherche à ce que le Maroc expérimente, lui aussi, son « printemps arabe ».
  • Etat de santé critique d’un militant sahraoui en grève de la faim

    L’Union des Militants sahraouis pour les droits de l’homme a exprimé, mardi dernier, son indgnation face à la dégradation de l’état de santé du militant sahraoui pour les droits de l’homme Cheikh Banga, détenu dans les prisons marocaines et qui observe une grève de la faim illimitée depuis le 15 septembre, indique un communiqué de l’union repris par l’agence de presse sahraouie SPS.
    Le militant sahraoui détenu dans la prison El-Zaki de Salé souffre de difficultés respiratoires, de fatigue aiguë et d’une hypothermie, souligne l’Union, précisant que ses jours sont en danger. L’organisation sahraouie a dénoncé les pratiques de l’administration carcérale
    qui, en collaboration avec la délégation générale de l’administration pénitentiaire et les services secrets marocains, réserve «un traitement inhumain» aux militants d’opinion sahraouis en les privant de tout contact avec le monde extérieur. L’Union des militants sahraouis pour les droits de l’Homme a également exprimé sa solidarité avec la famille du martyr Saïd Dember face aux pratiques des autorités marocaines, réaffirmant son soutien à tous les militants, activistes et prisonniers politiques sahraouis dans la prison Carcel Negra d’El-Ayoune et toutes les prisons marocaines. L’organisation sahraouie a appelé, dans ce communiqué, les Nations unies et toutes les organisations internationales des droits de l’Homme à intervenir d’urgence auprès du gouvernement marocain afin de sauver la vie de Cheikh Banka et de ses codétenus. Elle a, par ailleurs, réitéré son appel au Conseil onusien des droits de l’Homme et au Haut Commissariat pour les droits de l’Homme à dépêcher une mission internationale indépendante dans les territoires occupés du Sahara Occidental et la ville de Dakhla pour enquêter sur les crimes perpétrés par les autorités marocaines et déférer les responsables devant la justice. Enfin, Elle a appelé le gouvernement marocain à libérer immédiatement et sans conditions l’ensemble des militants et prisonniers sahraouis, à annuler les jugements rendus à leur encontre, à mettre la lumière sur le sort des disparus et à ouvrir les territoires occupés aux médias et aux observateurs internationaux.
  • Alger veut profiter de l’expérience agricole marocaine

    L’Algérie et le Maroc entendent développer leur coopération agricole. Une délégation de 150 opérateurs et hommes d’affaires marocains conduite par le ministre de l’Agriculture et de la pêche maritime, Aziz Akhannouch, est actuellement à Alger où elle prend part au 7e Salon international de l’agriculture Agro Expo qui a commencé ce lundi 21 novembre.

    Ce salon, inauguré par le ministre de l’Agriculture Rachid Benaïssa en présence de son homologue marocain, accueille le Maroc comme invité d’honneur. Il a réservé un pavillon pour une trentaine d’exposants marocains. Un forum algéro‑marocain consacré à la présentation des stratégies mises en place par les deux pays, à savoir la Politique du renouveau agricole et rural pour l’Algérie et le Plan vert pour le Maroc, se tiendra mardi 22 novembre en marge de cette manifestation.
     
    Le Maroc, deuxième exportateur mondial d’agrumes, devance largement l’Algérie dans le secteur de l’agriculture, avec des exportations agricoles de plus de 2,6 milliards de dollars. Le royaume de Mohamed VI produit notamment des agrumes, de l’huile d’olive, des olives de table, des céréales, des tomates… L’Algérie cherche à tirer profit de l’expérience agricole marocaine pour développer son agriculture encore archaïque.
    Cette visite intervient dans un contexte marqué par un début de réchauffement des relations entre Alger et Rabat. Les Algériens soupçonnent toutefois les Marocains d’entretenir l’ambiguïté, notamment sur la question du Sahara occidental, principal sujet de discorde entre les deux pays. « Le Maroc est un pays voisin et frère avec lequel nous souhaitons établir une coopération sincère et optimale au mieux des intérêts de nos deux peuples et en fondant davantage nos rapports sur la complémentarité, la solidarité et le bon voisinage. Il reste entendu que la question du Sahara occidental continuera de relever des Nations Unies pour y trouver une solution conforme à la légalité internationale », rappelle Amar Belani, porte‑parole du ministère des Affaires étrangères, dans un texte posté sur Facebook. Comprendre : pour Alger, un éventuel rapprochement avec Rabat ne signifie pas un règlement automatique du dossier sahraoui comme semblent le suggérer les Marocains.
    TSA, 21/11/2011
  • Le Polisario espère un changement dans la position espagnole après la victoire du PP (responsable sahraoui)

    ALGER (SIWEL) — Le mouvement indépendantiste sahraoui, Front Polisario, espère qu’après la large victoire du Parti populaire (PP) de Mariano Rajoy aux élections générales en Espagne, la position espagnole ne sera pas celle de l’ex chef du gouvernement Zapatero.
    Un haut responsable du Polisario basé à Alger a montré le souhait que Mariano Rajoy« joue un rôle positif vis-à-vis de la question sahraouie ». 
    « Nous espérons une continuité de la politique adoptée par l’ancien chef du PP José Maria Aznar quand il était à la tête du gouvernement espagnol de 1996 à 2004 », a-t-il déclaré à Siwel. 
    Le Parti populaire (PP) est crédité, avec 44,62% des suffrages, d’une double majorité absolue parlementaire, soit 186 des 350 députés et 136 des 208 sénateurs. 
    Le gouvernement espagnol sous la direction du socialiste José Louis Rodriguez Zapatero était plutôt favorable à l’initiative marocaine d’autonomie pour la bande du Sahara. La ministre espagnole des Affaires étrangères Trinidad Jimenez avait affirmé janvier dernier qu’« il existe d’autres alternatives à la résolution du conflit du Sahara occidental que le référendum ». 
    Le conflit du Sahara oppose depuis 1975 le Maroc au Front Polisario. Des négociations ont été initiées sous l’égide de l’ONU et de son médiateur Christopher Ross. Le Maroc propose une « large autonomie » au territoire du Sahara alors que le Polisario soutenu par l’Algérie réclame un « référendum d’autodétermination». 
    uz 
    SIWEL 211740 NOV 11
  • Elections : Les trois scénarios qui inquiètent le sultan

    Manifestation à Casablanca (AFP)
    Casablanca.- Une dizaine de milliers d’activistes ont manifesté aujourd’hui dimanche, sous une pluie battante, dans le centre de Casablanca, la grande capitale économique du Maroc. La manifestation a été organisée par le Mouvement du 20 février pour demander le boycott des élections législatives du vendredi 25 novembre.
    A Rabat, des militants du Mouvement du 20 février estiment le nombre de manifestants à quelque 5000 personnes. Pour le moment, nous n’avons pas les chiffres des autres villes du royaume.
    Partout le mot d’ordre était le boycott des élections et dénonciation d’un parlement, une chambre d’enregistrement, qui ne « sert à rien »
    On raconte dans les milieux autorisés que le roi Mohamed VI est triplement inquiet. Inquiet de voir ses sujets mal-aimés islamistes du PJD, avec lequel il a conclu un cessez-le-feu non écrit pour les empêcher de rejoindre le Mouvement du 20 février, gagner les élections. « C’est pas bon pour la sacro-sainte image extérieure du royaume« , confient certains observateurs proches du régime.
    Inquiet pour le taux de participation. Il ne doit être ni très bas, ni très haut. S’il est très bas, c’est une catastrophe pour le palais. S’il est trop haut, c’est un problème. Après la farce du taux du référendum, gagné avec 98,50% de oui, un autre taux à la Ben Ali jetterait définitivement le discrédit sur ces élections.
    Enfin, le souverain est inquiet pour la suite des événements. Il craint que les jeunes du Mouvement du 20 février ne continuent à manifester dans tout le Maroc après les élections.
    Ce dernier serait le pire des scénarios pour le palais. Car cela démentirait un hypothétique essoufflement du mouvement de contestation.
    Badr Soundouss
    DEMAIN, 20/11/2011 
  • Rabat entend «tondre» la main à Alger

    Le Maroc tient apparemment à tout prix à «tondre» la main à l’Algérie. Un projet comme savent si bien en concocter nos cousins. Un dessein où tout est bénef sans que le royaume perde quoi que ce soit au change. A tout seigneur tout honneur, ce fut le Commandeur des croyants qui fut le premier à lancer sa politique de la main tendue, dans un message proposé à Bouteflika à l’occasion de la fête nationale de la RADP, en juillet dernier. Depuis, on assiste, comme dirait la trinationale Rachida Dati, à une inflation de déclarations sur les envies marocains de tordre la main aux Algériens. 
     
    A l’issue d’une rencontre récente avec son homologue Mourad Medelci, le chef de la diplomatie marocaine, Taïeb Fassi Fihri, entonne de plus belle le refrain, nous proclame plus frères qu’avant 1963 et parle même d’élargir cette fraternité automnale à tous les pays de l’UMA. Car il faut que l’organisation maghrébine se relève et coure aussi vite que les relations Algérie-Maroc telles qu’envisagées dans le futur. Les différends entre les deux pays ne sauraient retarder la dynamique de l’histoire qui contraint les pays du Maghreb à aller de l’avant vers le regroupement et l’intégration. Ainsi, parlait Khalid Naciri, le ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement marocain, qui fut le premier dans le royaume à emboîter le pas à Fassi Fihri. 
     
    Quant à l’eurodéputée Dati, elle ne tarissait pas d’éloges sur les bienfaits de la «normalisation» des relations entre Alger et Rabat. Une éventualité en laquelle elle voit «un nouveau témoignage de l’avènement du nouvel ordre maghrébin voulu par le roi Mohammed VI». Un «nouveau faux témoignage» seraient tentés de corriger ceux des Algériens qui conservent dans un coin de leur mémoire les faux bonds, voire les reniements auxquels les ont habitués les dirigeants du Maroc. 
     
    Chez nous, la déclaration de Medelci est restée orpheline ; la classe politique algérienne n’a pas réagi aux avances, contrairement à la presse qui a abondamment écrit sur le sujet. Seule petite exception : l’exigence mise par le Dr Ahmed Adimi à l’ouverture des frontières. La réouverture doit s’accompagner d’une reconnaissance du Maroc du grand tort causé aux Algériens. Ce qui n’est pas insurmontable entre «frères». A moins que Paris n’ait contaminé Rabat.
    M. Z. mohamed_zaaf@yahoo.fr
    Le Jeune Indépendant, 21/11/2011
  • Prise d’otages à Tindouf : La ramification d’Aqmi en Afrique de l’Ouest

    Tindouf. On est à plus de 1 500 km d’Alger, mais à seulement 50 km des frontières avec le Maroc et le Sahara occidental et à 65 km de la Mauritanie. Avant le rapt, Tindouf concentrait déjà toutes les tensions entre l’Algérie et le Maroc. Elle résumait aussi les rivalités et exacerbait les querelles et les tensions. Depuis 1962. En 1963, c’est la «guerre des Sables». Avec le rapt des trois humanitaires européens, deux Espagnols et une Italienne, c’est un nouvel épisode de la guerre en sous-sol qui est menée par le makhzen contre l’Algérie. Leur kidnapping, à quelques kilomètres de Tindouf, dans le camp de Hassi Rabouni, est une occasion trop belle pour la laisser passer sans tenter de la rentabiliser. Toutefois, l’essentiel reste de trouver les otages. Madrid, en matière de coopération sécuritaire, sait à quoi s’en tenir. Après les rapports sécuritaires de Bamako affirmant que les otages ne sont pas au Mali, les regards se sont dirigés vers l’«Ouest».

    NOUVEAUX FIEFS POUR AQMI

    Selon des témoignages récoltés par les services de sécurité auprès des autochtones, les ravisseurs ont convoyé les otages kidnappés des camps humanitaires de Hassi Rabouni « vers l’Ouest ». Cet Ouest peut être la Mauritanie, ou peut-être le Sénégal ou le Burkina-Faso. Cela peut expliquer la visitesurprise du ministre algérien délégué aux Affaires maghrébines et africaines, Abdelkader Messahel, à Ouagadougou le jour même de l’Aïd El-adha. La Mauritanie n’est éloignée que de 65 km de Hassi Rabouni. En plus, une trêve non déclarée est observée entre Nouakchott et Aqmi, d’où la possibilité pour les preneurs d’otages de transiter par Zouérate, avant de passer au Sénégal ou au Burkina-Faso. Bien que le nord-Mali soit le plus indiqué dans ce genre d’opération, du fait de la faiblesse de l’armée malienne – quelque 5 000 soldats, mal équipés, et la présence forte d’Aqmi entre Kidal et Tessalit, il se peut que la Mauritanie, toute proche des camps de Tindouf, soit la nouvelle cache choisie pour les otages, avant de les convoyer ailleurs. Il y a une semaine, le président de l’Assemblée nationale du Sénégal, Mamadou Seck, s’appuyant sur les déclarations faites par un témoin lors de l’attaque de Hassi Rabouni, qu’un membre des preneurs d’otages parlait wolof, confirmait la présence encombrante d’Aqmi au Sénégal. En fait, le kidnapping de trois humanitaires des camps des réfugiés sahraouis, de Hassi Rabouni, au sud de Tindouf a révélé l’existence d’importantes ramifications d’Al Qaïda au Maghreb en Afrique de l’Ouest, dans des zones insoupçonnées à ce jour, comme le Sénégal et le Burkina-Faso, faisant de la Mauritanie une zone de passage, et peut-être même de repli, après la trêve non annoncée observée entre Nouakchott et Mokhtar Belmokhtar, chef d’Al Qaida au Maghreb dans cette région.

    MADRID ET L’OPTION MILITAIRE

    Selon le journal «El Confidencial» spécialisé dans les affaires de défense, Madrid est en négociation avec la Mauritanie pour déployer des forces militaires sur le territoire mauritanien, afin d’y mener d’éventuelles opérations de libération d’otages. Les ministères espagnols de la Défense et des Affaires étrangères sont d’ores et déjà en pourparlers avec la Mauritanie, le Mali et l’Algérie en vue «d’élargir les options» et permettre un déploiement militaire espagnol, dans ces pays en cas de besoin. «El Confidential» estime que l’Espagne est confrontée à des «restrictions juridiques», devant l’option d’une opération militaire de ce type. Sa politique actuelle ne prévoie pas une action militaire. Aucun cadre légal ne la permettrait «au cas où», a indiqué «El confidentiel» citant des sources de la diplomatie militaire. À l’origine de ces négociations, il y a la volonté de Madrid d’avoir « toutes les cartes » dans de telles situations, selon le journal. Toutefois, à Alger, on estime une éventualité pareille de l’ordre des «probabilités», uniquement, car une action de renseignement est engagée entre Madrid et Alger, avec l’aide de l’ensemble des pays du champ, à savoir la Mali, la Mauritanie et le Niger, action ouverte aussi au Sénégal et au Burkina-Faso.

    LA PISTE BURKINABÉE 

    À l’heure actuelle, la bonne information que les services algériens tiennent, c’est que les otages sont en vie. La mauvaise est que l’humanitaire, Enric Gonyalons, un des deux otages espagnols, est « blessé au bras », après avoir tenté de riposter aux assaillants lors de l’incursion terroriste. «Les trois otages européens sont en vie. C’est l’un des ravisseurs, membre d’Aqmi qui nous a communiqué l’information », a affirmé un médiateur, vraisemblablement un Burkinabé. «Ils (Aqmi) ont dit qu’ils vont communiquer plus tard leurs revendications. Mais pour le moment, les otages sont bien en vie», a ajouté l’informateur. Les premières indications précisent que la Mauritanie, toute proche des camps de Rabouni – environ 65 km uniquement, a été vraisemblablement la première destination des preneurs d’otages. Selon des témoignages, un des membres d’Aqmi présents lors de l’attaque s’exprimait en wolof, un parler usité en Mauritanie et au Sénégal.

    NOUVELLES ZONES-GRISES

    Mokhtar BelMokhtar n’est pas le plus haut gradé d’Aqmi au Sahel, mais dans « l’Emirat du Sahara » – une vingtaine d’années dans les zones arides saharo-sahéliennes- le rendent incontournable pour Aqmi. Après le Mali, le Niger et la Mauritanie, il a élargi son champ d’action vers le Sénégal et le Burkina-Faso, en y installant des subalternes locaux. Des chefs comme Abadou Abdelhamid, dit « Abou Zeid », Yahia Djouadi, plus connu sous le nom de «Yahia Abou Amar» ou encore «Abdelhaq», sont les trois chefs les plus importants d’Aqmi au Sahel, mais restent plus «opérationnels», «militaires », tant que des missions comme le rapt d’étrangers, les alliances, les fiefs, les pistes et les convois d’armes selon des itinéraires déterminés restent ses «domaines de compétences ». Natif de Ghardaïa, ancien combattant d’Afghanistan, – en 1990-1991, alors qu’il avait juste vingt ans – émir du GIA pour le Sud, avec Hadj Mohamed Hallis, dit «Abou Talha al-Janoubi», dès 1992, puis du Gspc, à partir de 1998, MBM est certainement un des plus anciens chefs terroristes, issus du GIA originel. Malgré le convoi accru de nouveaux chefs pour le Sahel, décision prise par Abdelmalek Droudkal, pour élargir le champ d’action d’Aqmi, MBM restera finalement, en poste, avec une marge de manoeuvres réduite, mais avec une certaine autonomie, – on l’a constaté dans le dernier entretien, très « libre, donné à un média salafiste de Nouakchott- qui lui permet d’être opérationnel sans se référer à chaque fois à sa hiérarchie. Les fiefs qu’ils s’est achetés, les alliances qu’il a tissées avec des tribus au nord et les allégeances qu’il s’est payées avec l’argent des rançons payées par les capitales occidentales, font de lui pratiquement le n°1 d’Aqmi dans la vaste bande saharo-sahélienne.

    DE NOTRE NOTRE ENVOYÉ SPÉCIAL À TINDOUF : FAYÇAL OUKACI 

     
    Le Courrier d’Algérie, 21/11/2011
  • Les détenus politiques sahraouis dans un état critique

    Une source du ministère des Territoires occupés et des Communautés sahraouies établies à l’étranger a affirmé hier que les prisonniers sahraouis, détenus à la prison de Salé (Maroc), se trouvent dans un état de santé critique. L’un des détenus, Cheikh Banka, a été transféré vers une destination inconnue vu la gravité de son état de santé, alors que les autres prisonniers souffrent de maladies graves, précise-t-on. Ces prisonniers qui en sont à leur 17e jour de grève de la faim revendiquent notamment la reconnaissance de leur statut de prisonnier politique, l’accès aux droits en vigueur dans les prisons marocaines et dans le monde et leur libération inconditionnelle, a ajouté la même source. Selon celle-ci, ces détenus ont souligné leur «détermination à poursuivre la grève illimitée de la faim jusqu’à satisfaction de leurs revendications garanties par les chartes internationales, et ce en dépit de l’aggravation de leur état de santé». 
     
    De son côté, le président de la RASD, Mohamed Abdelaziz, a demandé jeudi au Haut représentant de l’Union européenne aux affaires étrangères et à la sécurité, Catherine Ashton, d’«intervenir en urgence pour sauver la vie des prisonniers politiques sahraouis en grève de la faim dans la prison marocaine de Salé depuis le 31 octobre dernier», déplorant au passage «la passivité de l’Union européenne quant aux violations marocaines des droits humains contre les civils sahraouis». 
     
    Selon lui, la situation sanitaire de ces prisonniers politiques s’aggrave de jour en jour, regrettant que les autorités continuent de négliger les revendications de ces militants sahraouis des droits humains menacés d’être traduits devant une cour martiale. Mohamed Abdelaziz a, dans ce contexte, mis en garde contre «la détérioration de l’état de santé» des prisonniers politiques sahraouis et les conséquences graves dont «seul le gouvernement marocain assume l’entière responsabilité». Il a également appelé le Maroc à répondre aux revendications légitimes des prisonniers politiques, à savoir «leur libération immédiate ou un procès équitable» pour mettre fin à cette illégale et immorale situation.
  • Victoire du PP en Espagne, journée historique pour les sahraouis

    Tous les sahraouis, sans exception, célèbrent aujourd’hui la victoire du PP espagnol dans les élections générales organisées hier sur l’ensemble du territoire espagnol. Ils célèbrent aussi le départ du parti le plus hostile à la cause sahraoui. Le premier parti espagnol à se soumettre au dictat de Paris au détriment de la légalité internationale dans le conflit du Sahara Occidental. Paradoxalement, le PSOE espagnol était l’un des premiers à défendre le droit du peuple sahraoui à l’autodétermination.

    L’Espagne fait partie du mal dénommé « Club des amis du Sahara Occidental » en tant que puissance administrante de iure de ce territoire reconnu non-autonome par les Nations Unies. Par conséquent, le poids de son avis n’est pas négligeable. De ce fait, le retour du PP à La Moncola constitue une lueur d’espoir, l’espoir de voir Madrid embrasser à nouveau la politique de neutralité active sans basculer sous les pressions de Paris et Rabat. Surtout en tenant compte que le Maroc n’hésitera pas à « libérer » les milliers de subsahariens qui attendent leur chance de regagner l’Espagne. Sans parler de la montée prévue du trafic de cannabis dont les champs se trouvent à quelques kilomètres de la frontière espagnole.

    Le changement de locataire à la Moncloa est aussi un fruit de la patience du responsable onusien pour le Sahara Occidental, Christopher Ross qui a dû, dernièrement, faire face au refus marocain de reprendre les négociations informelles entre marocains et sahraouis. D’ailleurs, il a en a fait part au Conseil de Sécurité lors de sa session d’octobre sur le Sahara Occidental.

    La même bonne nouvelle pourrait aussi arriver lors des prochaines élections en France au mois de mai prochain. Si le PS gagne les élections, une réconciliation avec l’Algérie est annoncée avec la reconnaissance des exactions du passé colonial. Selon des observateurs, les socialistes n’iront pas aussi loin avec le Maroc au détriment de leurs intérêts avec l’Algérie, un pays qui garde encore un grand potentiel d’investissement.

  • Le président Ould Abdel Aziz reçoit le ministre sahraoui des affaires étrangères

    Nouakchott, 20 novembre (MauriMedia) — Le ministre sahraoui des affaires étrangères, M. Ahmed Salem Ould Saleck, a été reçu aujourd’hui dimanche à Nouakchott par le président mauritanien, M. Mohamed Ould Abdel Aziz.

    Le ministre sahraoui a indiqué à la presse à la fin de son entrevue qu’il a transmis au président mauritanien « un message de fraternité du président et du peuple sahraouis » et qu’il l’a informé « des derniers développement de la question du Sahara occidental ». Il a ajouté qu’il lui a exprimé ses remerciements pour « le travail sérieux mené dans le cadre de la coordination et de la concertation existant entre les deux pays ».

    A noter que le réchauffement des relations mauritano-algériennes a pour conséquence la multiplication des contacts entre officiels sahraouis et mauritaniens.
    Rappelons que la Mauritanie reconnaît la République Arabe Sahraouie Démocratique (RASD), à l’instar d’une bonne partie des pays africains, et qu’elle tient une position de « neutralité positive » dans le conflit du Sahara Occidental.

     
    Maurimedia, 20/11/2011