le parti du Premier ministre Abbas El-Fassi, se voit bien refaire le même coup au Maroc à l’occasion des élections législatives du 25 novembre. Très ambitieux, Abdelilah Benkirane, le chef du PJD affirme : “Nous sommes prêts à assumer la responsabilité gouvernementale.” Afin de charmer l’électorat, il a promis aux Marocains une hausse de moitié du salaire minimum et une croissance de 7%. Bien que ces chiffres aient été qualifiés d’“irréalistes” et de “populistes” par les économistes, le PJD est considéré comme l’un des favoris du prochain scrutin.
Mois : novembre 2011
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Les islamistes marocains dopés par le succès d’Ennahda en Tunisie
La victoire du parti islamiste tunisien Ennahda lors des récentes élections de l’Assemblée constituante donne à réfléchir aux responsables marocains à l’approche des législatives du 25 novembre prochain, qui pourrait déboucher sur une “poussée islamiste”, même si les points communs entre les pays ne sont pas nombreux.Encouragé par le succès d’Ennahda en Tunisie, le Parti justice et développement (PJD), qui est, avec ses 47 députés, la formation la plus représentée au Parlement après l’Istiqlal,
le parti du Premier ministre Abbas El-Fassi, se voit bien refaire le même coup au Maroc à l’occasion des élections législatives du 25 novembre. Très ambitieux, Abdelilah Benkirane, le chef du PJD affirme : “Nous sommes prêts à assumer la responsabilité gouvernementale.” Afin de charmer l’électorat, il a promis aux Marocains une hausse de moitié du salaire minimum et une croissance de 7%. Bien que ces chiffres aient été qualifiés d’“irréalistes” et de “populistes” par les économistes, le PJD est considéré comme l’un des favoris du prochain scrutin.Pour le politologue Mohamed Darif : “Il faut être prudent : le PJD est, certes, l’un des grands favoris, mais il n’est pas le favori. Si le parallèle avec la Tunisie est intéressant, les deux contextes sont bien différents.” Il estime que la situation est loin d’être aussi favorable pour ce parti islamiste car, selon lui, “si Justice et Bienfaisance avait appelé à voter pour le PJD, celui-ci aurait eu beaucoup de chance de l’emporter haut la main. Or, il appelle au boycott et généralement, ses militants sont disciplinés”. Quant à l’historien Mâati Monjib, il souligne que la présence islamiste au Maghreb ne date pas d’aujourd’hui : “Oui, il y a un effet Tunisie, mais il ne faut pas oublier que les islamistes sont politiquement présents au Maghreb depuis près de 15 ans. La démocratie tunisienne naissante n’a fait que concrétiser une réalité qui était déjà connue.” Ceci étant, les observateurs estiment qu’une “poussée des islamistes” demeure possible au Maroc, comme cela été le cas en Tunisie.Reste à savoir à qui sera profitable le fort risque d’abstention qui pèse sur les législatives comme cela a été le cas lors des précédentes consultations au Maroc.C’est dire que le pari de Mohammed VI au lendemain du référendum constitutionnel de juillet dernier, “sur des élections anticipées pour absorber la contestation et la pression constante de la rue” risque de s’avérer hasardeux, car les programmes quasi semblables des principaux partis politiques sur la pauvreté, le chômage et l’illettrisme ne mobilisent guère jusqu’à maintenant. Cela augure mal des espoirs de réformes annoncées par le roi dans le tumulte de la contestation de la rue, menée par le Mouvement du 20 février. Celui-ci revendique plus de justice sociale, l’éradication de la corruption qui mine le système, voire l’instauration d’une monarchie parlementaire à l’image de l’Espagne voisine. Or le Mouvement du 20 février, qui semble avoir perdu de son élan initial, a appelé au boycott des élections.À partir de là, “la participation est le plus grand enjeu et c’est aussi la plus grande inquiétude au sein de notre parti. Il ne peut y avoir de changement et de renouvellement des élites que s’il y a une bonne participation”, pense Hassan Tariq, membre dirigeant de l’Union socialiste des forces populaires (UFSP, coalition gouvernementale). Selon lui : “Les partis n’ont pas su établir un discours capable d’attirer et de séduire les électeurs.” En d’autres termes, il n’est pas exclu que le souverain alaouite se retrouve obligé le 26 novembre prochain d’investir un gouvernement islamiste.Merzak TigrineLiberté, 3/11/2011 -
MEDELCI : Le phénomène de prise d’otages « n’est pas nouveau »
Le ministre algérien des Affaires étrangères, M. Mourad Medelci, a indiqué mardi à Alger que le phénomène de prise d’otages n’était pas « nouveau » et que la communauté internationale oeuvrait à sa prise en charge, en référence au rapt, la semaine dernière, de trois humanitaires européens dans les camps des réfugiés du Sahara Occidental, ancienne colonie espagnole envahie par le Maroc en 1975.S’exprimant devant la presse en marge de la cérémonie de présentation des voeux au président de la RADP, Abdelaziz Bouteflika, à l’occasion du 57è anniversaire du déclenchement de la guerre de libération nationale, Medelci a rappelé qu’au plan juridique, l’Algérie et la Grande-Bretagne avaient pris ensemble la direction d’une initiative visant à criminaliser le paiement des rançons aux groupes terroristes pour la libération d’otages.En plus de cette initiative, le ministre a souligné la nécessité de mettre en place un système de prévention contre le risque de prise d’otages « qui soit à la charge de tous les pays et de toutes les institutions y compris celles humanitaires qui viennent aujourd’hui à Tindouf, et demain ailleurs ». -
Les locaux de Charlie Hebdo incendiés: Nouvelle provocation autour de l’image du prophète
par Salem FerdiLes locaux de la rédaction de l’hebdomadaire satirique Charlie Hebdo ont été en partie détruits dans la nuit du mardi 1er au mercredi 2 novembre par un incendie volontaire. Deux personnes auraient été aperçues dans la nuit en train de jeter des «engins incendiaires» contre le siège du journal qui devait publier, mercredi, un numéro sur-titré «Charia hebdo» avec une caricature de «Mahomet, rédacteur en chef». On pourrait sur-titrer toute cette histoire par une nouvelle provocation-pub réussie. Au-delà de toute attente.
Charlie Hebdo a eu, comme beaucoup de médias en France, de l’urticaire et des démangeaisons après le vote «incorrect» des Tunisiens. Son numéro de «Charia Hebdo» avec le prophète «Mahomet» comme rédacteur en chef est donc la première grande provocation post-élection en Tunisie. L’hebdomadaire aurait pu croquer le chef d’Ennahda comme bon lui semble puisqu’il s’agit en théorie de lui et des présumées menaces qu’il fait peser sur les libertés. Mais les islamistes tunisiens ont montré qu’ils étaient d’une grande placidité et ont choisi de ne pas s’énerver face à leurs détracteurs.CROQUER «MAHOMET» POUR CRITIQUER GHANNOUCHI !Ghannouchi a même demandé à Juppé de garder les yeux bien ouverts après les avoir si longtemps fermées sur le régime de Ben Ali. Charlie Hebdo a donc considéré que croquer Ghannouchi ou les nouveaux dirigeants libyens ne «rapporte» pas. Il a choisi, une fois de plus, de placer la barre haute en rejouant du «Mahomet» par-ci et par-là. La recette a déjà été usitée par le passé et le coup de pub assuré pour peu que des musulmans émotifs se mettent à tomber dans le panneau du marketing bien rodé autour de la personne et de l’image du prophète. Même si l’écrasante majorité des musulmans hausse les épaules face à ces manœuvres, il se trouvera toujours quelques-uns à réagir comme prévu par les concepteurs de la provoc à coups de dénonciations et de menaces. Mais là, avec un cocktail Molotov qui a incendié ses locaux dans la nuit du mercredi, Charlie Hebdo a eu un peu plus que ce qu’il désirait. Mais comme rien ne se perd dans le marché de l’islamophobie et de la guerre des civilisations, voilà Charlie Hebdo en martyr de la liberté d’expression. Tout bénef. Le piège se referme mécaniquement. Les musulmans – pas les islamistes, les musulmans globalement et dans le détail – sont campés dans le rôle des méchants pourfendeurs de la liberté d’expression. Charlie Hebdo intronisé première victime de «l’hiver islamiste» qui aurait pris le relais du «printemps arabe».ET ON REFAIT LE MATCHEn France et en Europe, la liberté d’expression est «sacrée», les croyances des uns et des autres ne lui sont pas opposables. C’est juste… quoique l’on sache que tout ne peut pas se dire en France… Bien entendu, ceux qui ont jeté des cocktails Molotov – on ne sait pas bien entendu qui en sont les auteurs mais on accuse déjà les musulmans – contre le siège de Charlie Hebdo sont condamnables. La violence est toujours une mauvaise réponse même quand on a le sentiment d’être délibérément agressé et provoqué. Elle donne une victoire facile aux islamophobes et aux racistes. Le concert unanime et prévisible des condamnations de l’incendie le montre aisément. Et ces condamnations, sans attendre la détermination des auteurs, a déjà désigné le coupable : l’Islam, les musulmans. Le ministre français de l’Intérieur, Claude Guéant, n’en doute pas, même s’il prétend faire une «très nette distinction entre ceux qui vivent leur foi de façon paisible et ceux qui veulent faire de l’islam un élément de conquête, d’impérialisme intellectuel à l’égard de la société, et, pour certains d’entre eux encore, se livrent à des agressions». François Hollande, candidat socialiste à la présidence, a également condamné et exprimé sa «solidarité à l’égard de la rédaction et des lecteurs de Charlie hebdo». «Ces actes démontrent que le combat pour la liberté de la presse et le respect des opinions demeure permanent, et que le fondamentalisme doit être éradiqué, sous toutes ses formes», a-t-il indiqué. Le maire de Paris est, lui, «révolté». «Tout acte violent pour mettre en cause cette liberté doit être condamné avec la dernière fermeté de la même manière qu’il y a eu aussi les intégristes chrétiens qui ont contesté une pièce de théâtre au Théâtre de la Ville, c’est inadmissible … On peut ne pas être d’accord avec le numéro de Charlie Hebdo aujourd’hui, mais nous sommes dans une société qui a besoin d’une liberté d’expression». Le Front National participe lui aussi à ce concert unanime de condamnation : «L’attentat contre Charlie Hebdo est à la fois une atteinte à la liberté de la presse et une agression contre la laïcité». «L’Union nationale» est ainsi faite autour de Charlie Hebdo. Les représentants officiels des musulmans de France, à l’image de Mohammed Moussaoui, président du Conseil français du culte musulman (CFCM), sont dans l’inconfort. M. Moussaoui souligne, avec pertinence, qu’il ne voit pas de lien entre «ce qui se passe en Tunisie et en Libye et le fait de caricaturer le prophète». Tout en affirmant que «rien ne justifie d’agir en dehors de la loi», il a déclaré que le CFCM continuera à dénoncer «tout dessin sur le prophète car les musulmans ne sont pas prêts à accepter ces caricatures. Dans le même temps, ils doivent accepter et comprendre que, dans nos sociétés, le rapport au sacré n’est pas le même pour tous».Le Quotidien d’Oran, 3/11/2011 -
L’AMDH solidaire avec les prisonniers sahraouis
La présidente de l’Association marocaine des droits de l’homme (AMDH), Khadija Ryadi, a exprimé hier sa solidarité avec les prisonniers sahraouis en grève de la faim dans la prison de Salé et avec leurs familles.En tout, 24 détenus arrêtés lors du démantèlement du camp sahraoui Gdaïm Izik il y a de cela une année ont observé une grève de la faim pour leur libération. Cette grève est la quatrième depuis leur incarcération.Le but est d’attirer l’attention de l’opinion publique sur les conditions de leur détention. Ils sont accusés d’«atteinte à la sécurité intérieure et extérieure de l’Etat, de formation d’une bande criminelle et d’atteinte aux fonctionnaires publics dans le cadre de l’exercice de leur fonction», crimes passibles de la réclusion à perpétuité Khadija Ryadi, qui s’exprimait lors d’une conférence de presse animée par les familles des prisonniers politiques sahraouis au siège de l’AMDH, a affirmé que «son organisation suit avec attention ce dossier à l’instar de toutes les questions des violations des droits de l’homme, critiquant la comparution des détenus sahraouis devant une cour martiale».Elle a indiqué que «le fait qu’ils doivent passer devant un tribunal militaire est pour nous, en tant que défenseurs des droits humains, une décision qui porte atteinte aux normes d’un procès équitable, puisque ce sont des personnes civiles», ajoutant qu’«on ne peut pas faire passer des personnes civiles devant un tribunal militaire». Dans un rapport établi en décembre 2010 sur le démantèlement du camp de Gdaïm Izik, l’AMDH avait relevé des cas de violation des droits humains contraires aux conventions et normes internationales des droits de l’homme. Les familles des prisonniers politiques sahraouis incarcérés à la prison de Salé, près de Rabat, ont lancé à l’occasion un appel pour leur «libération inconditionnelle», ou alors l’organisation d’un procès juste et équitable devant la justice civile. «Nous appelons à la libération de nos parents incarcérés depuis une année à la prison locale Salé 2, sinon l’organisation d’un procès juste et équitable devant une justice civile, l’amélioration de leurs conditions d’incarcération et la jouissance de leurs droits», a déclaré Mustapha El-Machdounfi.Pour rappel, cette grève de la faim des 24 détenus a coïncidé avec le démantèlement du camp sahraoui de Gdeim Izik par les forces marocaines survenu le 8 novembre 2010 et dont le bilan des décédés n’a pas encore été réellement établi.Y. M.Le Jeune Indépendant, 3/11/2011 -
LA LIBERTE D’EXPRESSION DE CHARLIE «L’INTRANSIGEANT» !
LA LIBERTE D’EXPRESSION EST SACREE. AINSI SOIT-IL ! PUISQU’IL FAUT MONTRER PATTE BLANCHE, COMMENÇONS DONC PAR CONDAMNER AVEC SINCERITE L’ATTAQUE LANCEE CONTRE CHARLIE HEBDO ET SA CHARIA HEBDO. OUI, CONDAMNONS LA VIOLENCE, QU’ELLE SOIT LE FAIT DE MUSULMANS OU NON. CONDAMNONS-LA AU NOM DU PRINCIPE CAR ELLE EST TOUJOURS UN ARGUMENT FAIBLE. ET SI ELLE EST LE FAIT DE MUSULMANS – ENCORE UNE FOIS, NOUS N’EN SAVONS RIEN –, CONDAMNONS-LA EN PLUS POUR SA STUPIDITE ET SA NIAISERIE POLITIQUE. CAR, EXERÇONS NOTRE LIBERTE D’EXPRESSION, C’EST EXACTEMENT LA REACTION SOUHAITEE PAR CHARLIE HEBDO. ET IL OBTIENT LE «BUZZ» ET LE SOUTIEN DE LA FRANCE POLITIQUE DE LA GAUCHE A L’EXTREME DROITE. IL AURA VITE DES LOCAUX ET IL VENDRA BEAUCOUP ET SE FERA BEAUCOUP D’ARGENT. L’AFFAIRE SE CUMULERA AUX ACTES D’ACCUSATION SANS FIN CONTRE LES MUSULMANS ET LA MENACE QU’ILS REPRESENTENT.C’ETAIT STUPIDE DE S’ATTAQUER AUX LOCAUX DE CHARLIE HEBDO, JOURNAL QUI, PARAIT-IL, A ETE DE GAUCHE MAIS QUI EST AUJOURD’HUI FRANCHEMENT DANS L’EXTREME DROITE. UN NOUVEL «INTRANSIGEANT» QUI BOUFFE DU MUSULMAN POUR UN OUI ET POUR UN NON. IGNORER CETTE CHOSE PUANTE EST LA SEULE REACTION INTELLIGENTE. D’AUTANT QUE L’ALLUMAGE DES MUSULMANS PAR LES CARICATURES A DEJA FONCTIONNE ET QUE L’ON DEVRAIT AVOIR APPRIS A TRAITER LES PROVOCATEURS PAR LE MEPRIS.ON NE SAIT TOUJOURS PAS SI CE SONT DES MUSULMANS QUI ONT ATTAQUE LES LOCAUX DE CHARLIE HEBDO, MEME SI TOUTE LA FRANCE, DE LA GAUCHE A L’EXTREME DROITE, A DEJA DECIDE QUE C’EST LE CAS. MAIS AU NOM DE LA LIBERTE D’EXPRESSION ET DU DROIT ILLIMITE A LA SPECULATION, RIEN N’INTERDIT, JUSQU’A PREUVE DU CONTRAIRE, D’IMAGINER UN COUP TORDU DESTINE A METTRE EN ACCUSATION LES MUSULMANS DE FRANCE. MAIS CONDAMNONS, CONDAMNONS ! LA LIBERTE D’EXPRESSION EST SACREE. ET DONC CELA NE DOIT PAS NOUS EMPECHER DE FAIRE UNE LECTURE POLITIQUE DE LA CHARIA HEBDO QUI EST CENSEE ETRE UNE REACTION A LA «MAUVAISE PENTE» QU’AURAIT PRISE LA TUNISIE APRES DES ELECTIONS LIBRES ET HONNETES, DE L’AVEU GENERAL. C’EST PARFAIT.DES AMIS FRANÇAIS QUI NE VEULENT QUE DU BIEN AUX TUNISIENS ET QUI S’INQUIETENT DE LEUR AVENIR, ON NE VA PAS RECHIGNER. DONC, ON S’ATTENDAIT A CE QUE CHARLIE HEBDO REGLE SON COMPTE A L’HOMME POLITIQUE QUI MONTE, RACHED GHANNOUCHI, ET A ENNAHDA. CHARLIE HEBDO AURAIT ETE EN PLEIN SUJET. LES TUNISIENS N’ONT PAS ELU LE 23 OCTOBRE DERNIER LE «PROPHETE MAHOMET», ILS ONT ELU DES REPRESENTANTS DE PARTIS POLITIQUES. NOS TRES CHERS AMIS AVAIENT TOUTE LATITUDE DE SE DEMANDER A QUELLE SAUCE LES DROITS DES FEMMES SERONT MANGES PAR LES NOUVEAUX DIRIGEANTS DE LA TUNISIE ET MEME DE S’INQUIETER POUR LES LIBERTES DES HOMMES. DONC, ON PEUT LEGITIMEMENT, AU NOM DE LA LIBERTE D’EXPRESSION, ESTIMER QUE REMETTRE LE PROPHETE DANS LE «JEU» ETAIT HORS SUJET. ET QUE TOUT CELA N’ETAIT ANIME QUE D’UN SOUHAIT DE REACTION HOSTILE ALIMENTANT LA PUB D’UN CANARD QUI PUE LA HAINE ET LA DETESTATION DU MUSULMAN, QU’IL SOIT DE GAUCHE OU DE DROITE, CROYANT OU ATHEE.L’ATTAQUE CONTRE LES LOCAUX DE CHARLIE HEBDO EST A CONDAMNER AVEC VIGUEUR.MAIS IL PARAIT QU’IL EST «POLITIQUEMENT INCORRECT» DE DIRE QUE CHARLIE HEBDO EST UN JOURNAL DE MERDE ! QUE CELA SOIT DIT DONC. AU NOM DE LA LIBERTE D’EXPRESSION.Le Quotidien d’Oran, 3/11/2011 -
Papandréou : irresponsable ou démocrate conséquent ?
par Kharroubi HabibEn l’espace d’une nuit, le Premier ministre grec Georges Papandréou, encensé la veille par ses pairs européens et les milieux financiers en tant qu’homme d’Etat «sage et courageux» pour avoir administré à la Grèce et à son peuple des cures d’austérité toujours plus drastiques en raison de l’état de faillite de la nation, se retrouve au matin traité par les mêmes «d’irresponsable et pyromane» mettant en danger la survie de l’Union européenne et de sa monnaie.Son changement de statut, Papandréou le doit à la décision qu’il a rendue publique de soumettre à référendum le plan de sauvetage de la Grèce établi à Bruxelles par les 17 Etats membres de la zone Euro. Décision que ses détracteurs présentent comme celle d’un homme qui, au dernier moment, a fait choix de tenir compte de ses intérêts politiques personnels et partisans plutôt que de ceux de la Grèce et de l’Union européenne dont elle fait partie. Tout juste si certains de ses pairs européens n’ont pas prononcé sa déchéance pour crime «d’européocide». Il n’empêche que la réunion qu’ils ont programmée entre eux en marge de l’ouverture à Cannes du G20, et à laquelle ils lui ont demandé d’assister, s’apparente à leurs yeux à un tribunal en charge de faire son procès.Il est vrai que la décision de Papandréou de soumettre le plan européen de sauvetage de la Grèce à référendum n’est pas pour calmer la tempête que provoque dans le monde financier et boursier la situation de faillite de son pays et le risque de contagion à d’autres Etats européens. Il se trouve pour autant que nombreux sont d’autres acteurs politiques européens et experts financiers qui saluent son initiative en tant qu’acte relevant d’un principe démocratique qu’ont ignoré les politiques et technocrates qui, à Bruxelles, ont forcé la main au Premier ministre grec pour lui faire entériner le plan de sauvetage établi par eux. C’est qu’il faut tout de même demander leurs avis aux peuples à qui on destine les amères potions des plans d’austérité.Celui qui a été concocté la semaine dernière pour la Grèce est terrible dans ses conséquences sociales pour son peuple, sans même la garantie qu’il sorte le pays de son état de faillite. Papandréou a peut-être reculé devant la gravité de la situation qui va en découler pour ses compatriotes. Il n’a pas tort, s’il a considéré que même s’il préside un gouvernement démocratiquement élu, il n’a pas le droit d’imposer au peuple grec une terrifiante thérapie financière et sociale sans le consulter préalablement. D’autant que l’on sait que les banquiers, financiers et boursicoteurs, qui sont à l’origine de la crise financière mondiale et de celle des dettes souveraines qui en a découlé, ont eu droit, eux, à des plans de sauvetage en aucune manière aussi «saignants» que ceux appliqués aux peuples.Il y a aussi du calcul dans la décision de Papandréou. Celui de placer les «sauveteurs» de son pays devant une situation qui devrait les contraindre à se montrer moins exigeants sur les sacrifices qu’ils veulent imposer à l’Etat grec et à ses citoyens. Il leur a en somme envoyé le message d’avoir à ramener à la baisse leurs conditions sans cesser leur aide financière à son pays. Faute de quoi, la non-application du plan européen pour la Grèce entraînera la ruine du système financier de la zone Euro. Ce n’est qu’à cette condition, semble dire le Premier ministre grec, que ses compatriotes, qui sont conscients de la gravité de la situation de leur pays, reculeront devant le «non» au référendum qui signerait la sortie de la Grèce de la zone Euro et, par effet d’entraînement, le démantèlement de celle-ci.Le Quotidien d’Oran, 3/11/2011 -
Les services secrets marocains accusés d’être les instigateurs de l’attentat de Marrakech
EN CHERCHANT À ACCUSER L’ALGÉRIE, LE MAKHZEN TOMBE DANS LE PIÈGE D’AL-QAÏDAAlors que le Makhzen marocain cherche coûte que coûte à impliquer Alger, ou du moins la rendre responsable, dans le rapt opéré aux camps des réfugiés de Hassi-Rabouni, au sud de Tindouf, des membres de la salafiya djihadiya emprisonnés à Salé et Casa ont accusé les services secrets marocains d’être derrière l’attentat de Marrakech. Ils ont même pu, avec l’aide de leurs compagnons restés en liberté, poster des vidéos accusant le Makhzen. C’est pratiquement la troisième accusation qui émane de l’intérieur du Maroc et qui pointe du doigt le Makhzen.Lors des dernières manifestations de Marrakech, des membres de la «salafiya djihadiya » marocaine ont réfuté la responsabilité des islamistes dans l’attentat de Marrakech. Pour eux, ils s’agit d’une tentative de la part des services secrets marocains pour détourner l’attention de la population des revendications sociales et politiques en cours. «La salafi, la wahabi, almakhzen houwa al-irhabi», ont scandé les membres de la salafiya. De fait, les services secrets de Sa Majesté se sont vite trouvés au box des accusés, eux qui cherchaient soit à désigner des salafistes proches d’Al-Qaïda au Maghreb, comme responsables de l’attentat, soit à désigner un pays voisin -en l’occurrence l’Algérie- comme instigateur.Trois Marocains ont été arrêtés dans le cadre de l’enquête sur cet attentat, dont un homme qui aurait affiché son allégeance à Al-Qaïda, selon le ministère marocain de l’Intérieur. Les deux engins explosifs qui ont sauté dans le café Argana de la place «Jemaa el-Fna» ont fait 17 morts, essentiellement des touristes étrangers, parmi lesquels huit Français. Cette gifle cinglante, et «en plein public» intervient après le démenti diffusé par Aqmi. Al-Qaïda au Maghreb islamique a nié toute implication dans l’attentat meurtrier du 28 avril à Marrakech, au Maroc. Le démenti d’Aqmi avait sonné aussi comme un démenti aux tentatives du makhzen de faire diversion et d’occuper les foules par un attentat qui pourrait rassembler le peuple autour de leur roi.F. O.Le Courrier d’Algérie, 3/11/2011 -
Messahel reçoit le sous-secrétaire d’Etat U.S. pour le Maghreb
Alger– Le ministre délégué chargé des Affaires maghrébines et africaines, M. Abdelkader Messahel, a reçu aujourd’hui à Alger, le sous-secrétaire américain d’Etat adjoint pour le Maghreb, Raymond Maxwell, a annoncé l’agence APS.Le ministre délégué chargé des Affaires maghrébines et africaines, M. Abdelkader Messahel, a reçu aujourd’hui à Alger, le sous-secrétaire américain d’Etat adjoint pour le Maghreb, Raymond Maxwell, a annoncé l’agence APS.Le responsable américain est en visite Algérie à un moment où des évènements importants se déroulent dans cette région secouée par la crise libyenne et confrontée au danger du terrorisme.
La Libye, qui vient de renverser le régime de Kadhafi, a chargé un technocrate, en la personne de Abdel Rahim al-Kib, pour la formation d’un gouvernement provisoire, alors que la Tunisie vient d’élire une constituante dominée par le parti islamiste Ennahda.
Côté sécuritaire, trois ressortissants Européens, dont deux Espagnols et une Italienne, membres d’une Organisation non gouvernementales (ONG) ont été kidnappés le 23 octobre au Sahara occidental.
Ennaharonline, 3/11/2011
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Kadhafi, Qardhaoui et Novembre
Abed CharefLe Quotidien d’Oran : 03 – 11 – 2011Célébrer le 1er Novembre, célébrer la chute de Kadhafi ou la victoire de l’OTAN
Qardhaoui a gagné. De son perchoir à Al-Jazeera, cet homme, un des plus influents du monde arabe, a appelé les Libyens à tuer Maammar Kadhafi. Peu importe comment le tuer, il suffit de l’exécuter, pour débarrasser le monde de ce personnage, a-t-il dit dans une fetwa célèbre prononcée dès le début de la crise libyenne.
Le vœu de Qardhaoui a été exaucé. Son discours, inspiré d’une pensée du Moyen-âge, a trouvé preneur. Et les hommes qui ont exécuté Kadhafi ont naturellement adopté une attitude digne du Moyen-Age : exécution sommaire, sans jugement, après de multiples sévices. Un des fils de Kadhafi, Mouatassim, capturé en même temps que son père, a été torturé, amputé d’un bras, avant d’être assassiné. Puis, toujours dans la grande tradition tribale du Moyen-âge, les corps ont été exhibés au public. Jusqu’à ce que l’image devienne choquante et contre-productive, obligeant les parrains de la révolution libyenne à donner l’ordre de mettre fin à ce spectacle macabre.Qardhaoui et ceux qui ont porté le coup fatal à Kadhafi ont une conception primaire de la politique. Ils ne connaissent pas l’indépendance de la justice. Ils pensent qu’ils sont la justice. Kadhafi, lui aussi, pensait qu’il était la justice, qu’il était la voix des pauvres et des opprimés. Il jugeait et exécutait les sentences. Ses opposants étaient des rats, forcément dans l’erreur. Lui était naturellement dans le vrai.Les nouveaux maitres de la Libye agissent comme Kadhafi. Lui était la révolution. Eux sont la main de Dieu. La preuve ? Ils sont sur la même longueur d’ondes que Qardhaoui, la voie la plus autorisée de l’Islam moderne. Ils appliquent les préceptes de Dieu et promettent d’instaurer la justice divine au pays de Omar Mokhtar.
Il y a toutefois un problème : les révolutionnaires libyens sont en phase avec Qardhaoui, qui est lui-même en phase avec la politique étrangère de Qatar, le pays arabe le plus proche des Etats-Unis. Si proche qu’un vétéran algérien, ancien moudjahid, veut simplifier les choses en annexant aux Etats-Unis deux nouveaux Etats, Israël et le QatarAutre paradoxe : tous ces hommes qui affirment agir conformément à la parole de Dieu sont en guerre entre eux. Qardhaoui, chef spirituel des Frères musulmans, est en guerre contre Al-Azhar, mais aussi contre Ben Laden, contre Khomeiny et contre Hasssan Nasrallah. On ne sait s’il faut ajouter à cette liste tous les illuminés qui ont mis l’Algérie à feu et à sang.1. Maammar Kadhafi a échoué.Lamentablement. Mais il a eu la fin dont il a toujours rêvé : il a été assassiné par des gens qu’il considère comme des traitres, alors qu’il combattait des troupes étrangères. Comme son idole Omar El-Mokhtar. Le leader libyen pensait diriger son pays. Il était convaincu d’en être le leader incontesté, jusqu’au jour où il a découvert que son gouvernement était une association dirigée par d’autres gens. Son ministre de la défense est devenu chef du CNT, et un de ses ministres, Ahmed Jebril, est apparu comme une sorte d’Ahmed Chalabi, pour finir porte-parole d’une force qui a avalisé la destruction d’un pays par l’OTAN.Qui est qui en Libye ? Il faudra de longues années pour dénouer les fils d’une tragédie dont Kadhafi ne maitrisait que peu d’éléments. Mais certaines vérités s’imposent d’elles-mêmes. La crise libyenne, née d’un soulèvement interne, a eu un dénouement externe. Les Etats-Unis ont eu un rôle central, même s’ils ont laissé à Nicolas Sarkozy le soin de jouer les gros bras, de peur qu’une nouvelle invasion américaine en terre arabe ne provoque un rejet trop violent.Mais le plus dur est peut-être ailleurs. Il est dans cet acceptation d’une partie de l’opinion arabe, qui avalisé et soutenu une opération de l’OTAN contre un pays arabe. Quel qu’en soit le prétexte, cette évolution est importante. En Algérie même, des gens se sont mobilisés pour soutenir l’attaque contre la Libye. Dans la presse et dans les réseaux sociaux, cette position, affichée et assumée, est devenue très présente. C’est une ligne qui est franchie : qui peut certifier que, demain, au nom d’un combat contre une dictature, ou d’une cause quelconque, des militants zélés ne vont pas soutenir une intervention «humanitaire» ou «onusienne » en Syrie, au Maroc et, en fin de compte, en Algérie ?2. Kadhafi a trouvé peu de gens pour le défendre. Sa fin a surtout révélé l’impasse dans laquelle il a mené son pays. Sa conception du pouvoir l’a mené à détruire l’armée de son pays. Car même s’il affichait des ambitions démesurées, les faits sont là, têtus, pour prouver que la Libye n’avait plus d’armée : au moment où le pays s’est trouvé dans l’impasse, il n’y avait pas d’armée pour le sauver. Y compris en éjectant Kadhafi, pour sauver l’intégrité territoriale de la Libye. Car si on peut admettre qu’une armée libyenne ne pouvait rien contre l’OTAN, elle pouvait prendre des initiatives pour éviter que le pays ne sombre dans le chaos ou qu’il ne soit livré à des puissances étrangères.Inutile, dès lors, de parler des autres institutions. La Libye était un désert institutionnel, qui doit tout inventer. De la gestion municipale à la notion de parlement, en passant par une justice indépendante. En a-t-elle les moyens ? Une fois passée l’euphorie de la chute de Kadhafi, la réalité, brutale, a frappé tout le monde. La Libye est plus proche de la Somalie que de la Suisse. Elle sert désormais de supermarché d’armes en tous genres à un vaste espace qui va de la Somalie au Sahara Occidental, en passant par le Niger et la Mauritanie.Les pays occidentaux, dont l’action a débouché sur une telle issue, pouvaient-ils ignorer cette hypothèse ? Ce serait faire injure à leurs services spéciaux et à leurs think-tanks de le penser. Il faut donc en conclure qu’ils avaient froidement envisagé cette hypothèse, et qu’ils l’ont laissé se développer sur le terrain. Comme en Afghanistan, en Irak et ailleurs, les pays occidentaux créent une situation qui génère du terrorisme, et font ensuite semblant de le combattre
3. La crise libyenne a suscité des réactions et des positions idéologiques (pour ou contre l’intervention étrangère), parfois polémiques, souvent émotionnelles, en raison d’une proximité historique avec la Libye, mais rarement des positions politiques. Pourtant, seules des positions politiques peuvent déboucher sur quelque chose de positif.Dans le cas libyen, la question centrale pouvait être formulée ainsi : quelle est la meilleure formule pour que la Libye puisse avancer vers une libération de la société et l’établissement d’institutions viables ? Les expériences irakienne et afghane ont montré qu’une démocratie importée n’a aucune chance de s’enraciner. Cela provoque même une réaction inverse, car l’intervention étrangère crée les conditions pour que la violence se prolonge indéfiniment.Peut-être alors faut-il revenir à la seule expérience algérienne aboutie, celle de la guerre de libération. Celle-ci a révélé que le seul projet viable est celui qui exprime une volonté politique nationale et mobilise un maximum de forces pour le réaliser. Qu’un tel projet finira forcément par triompher. Ni la puissance militaire de l’Amérique, ni la puissance médiatique d’Al-Jazeera, ni les Chalabi et les colonel Youssouf, ne peuvent rien contre une volonté politique nationale.Ce qui nous ramène à cette autre évidence : la démocratisation des sociétés arabes ne pourra se faire qu’avec une volonté politique émanant des sociétés arabes elles-mêmes. L’expérience algérienne de la fin des années 1980, la plus exaltante en matière de démocratisation, a pu avancer parce qu’elle était l’émanation d’un projet politique strictement algérien. En ce moment où l’Algérie célèbre 1er novembre et où d’autres célèbrent les bombardements de l’OTAN, cela permet de rétablir quelques repères. -
L’Algérie et l’impact de la nouvelle configuration géopolitique du Maghreb sur le conflit du Sahara occidental
L’intégration régionale du Maghreb indispensable à la stratégie américaine des “trading blocs” qui sous-tend la mondialisation n’est toujours pas une réalité malgré les multiples partenariats Etats-Unis/Afrique du Nord ou Europe/Afrique du Nord mis en place à cet effet. A la base de ces échecs, les permanentes divergences entre les pays de la région concernant les choix économiques mais surtout politiques.Les changements de ces derniers mois suite à la révolte arabe, vont-ils conduire à une nouvelle configuration géopolitique pouvant enlever au conflit du Sahara occidental sa caractéristique d’obstacle majeur à toute coopération intra-régionale ?
Les révoltes arabes en Afrique du nord ont déjà eu raison des régimes Tunisien, Egyptien. En Libye, il s’est plutôt agi d’une insurrection armée qui a tourné à la guerre civile, avec la participation des forces étrangères de l’OTAN certes agissant sous une décision de l’ONU. C’est cette guerre qui a eu raison du régime de Kadhafi. Comme point commun, ces régimes pratiquaient une stratégie de longévité qui laissait peu d’espoir à une possible alternance démocratique (1).
Des pays tels quel le Maroc et l’Algérie ont connu des troubles relevant de cette vague révolutionnaire mais sans véritable gravité jusqu’ici.Sachant que le régime libyen du colonel Kadhafi était un soutien officieux du Front Polisario dans le conflit du Sahara occidental, il faudrait s’attendre à ce que la position du nouveau régime libyen soit conforme à celle de ses soutiens dans sa quête du pouvoir, c’est à dire à celle principalement de la France et des Etats-Unis.
Le conflit du SO se trouve au stade des négociations depuis l’entrée en vigueur du cessez-le-feu en 1991.
Les Etats-Unis et l’Union européenne s’activent depuis la fin de la guerre froide afin de faire de la région une entité intégrée, de manière à favoriser une meilleure coopération entre le Maghreb et l’occident en matière économique, militaire et sécuritaire. Ceci passe par une cooperation intra-régionale effective.L’Algérie, soutien du Front Polisario
La République Algérienne Démocratique Populaire (RADP), ancienne colonie française devenue indépendante le 5 juillet 1962, est située en Afrique du nord et fait partie du Maghreb. Elle a comme voisins, la Tunisie, la Libye, le Niger, le Mali, la Mauritanie, le Sahara occidental et le Maroc. Elle présente également une côte sur la mer méditerranée et compte à peu près 35,6 millions d’habitants et une superficie de 2381 741 km2.
Depuis son indépendance propre acquise après une longue lutte contre la puissance coloniale française, l’Algérie a fait de l’autodétermination des peuples un principe qui lui est cher. C’est ainsi qu’elle a apporté son soutien plus ou moins directe à de nombreux mouvements de lutte d’indépendance.
C’est cette raison que l’Algérie avance pour justifier le soutien apporté au Front Polisario dès le début de son conflit armé contre le Maroc au milieu des années 1970. Alger justifie également son intérêt à ce conflit par le fait que celui-ci se déroule à ses frontières et l’oblige par conséquent à la vigilance.Le soutien algérien au début de ce conflit était direct et se présentait sous forme d’apport en armement, en logistique, en contingents militaire, en diplomatie et en finance. Après le cessez-le-feu de 1991, l’aide militaire avait été réduite, pour voir les volets financier et diplomatique être renforcés.
Des quatre options mises sur la table pour résoudre ce conflit (2), l’Algérie soutien l’organisation d’un référendum d’autodétermination du peuple du Sahraoui sous les auspices de l’ONU.
L’Algérie accueille la majorité des réfugiés sahraouis à Tindouf sur son territoire où elle a depuis longtemps érigé des camps pour réfugiés. En effet, le territoire du Sahara occidental est divisé par un mur de 1500 km érigé par le Maroc, mais un grand nombre de sahraouis a préféré fuir ce territoire pour rejoindre les camps de réfugiés de Tindouf.
Ainsi, suite à la diminution progressive de l’assistance internationale le soutien de l’Algérie au Polisario de nos jours s’étend aux aides alimentaire, budgétaire ou pécuniaire. Au niveau international, le soutien algérien à la RASD (3) se caractérise par un investissement important dans le domaine diplomatique, en vue de répondre aux efforts marocains à ce même niveau.
En effet, à ce jour, le royaume chérifien a réussi à convaincre des pays tels que les USA, la France et l’Espagne qu’un Sahara indépendant (4) menacerait la stabilité du royaume du fait que l’Algérie en profiterait pour assiéger le Maroc dans sa frontière sud, ce qui provoquera forcément une concentration des forces marocaines le long de cette frontière avec tous les risques de déclenchement d’un conflit armé à tout moment entre les deux forces (5). Certains experts pensent effectivement qu’un Etat sahraoui indépendant aura besoin, du moins dans ses premières années, d’un protecteur pour sa sécurité et celui-ci pourrait être l’Algérie vu ses rapports actuels avec la RASD.La nouvelle position libyenne sur le conflit saharien
La nouvelle configuration maghrébine sur le conflit du SO pourrait se présenter sous la forme de trois contre un (6).
Le retour sur la scène internationale de la Libye avait été conditionné par de nombreux changements que le régime libyen avait du remplir. Kadhafi s’était enfin résolu à se conformer aux exigences de la « communauté internationale ». Les concessions que la Libye fera : Accepter de livrer les libyens accusés d’être responsables des actes terroristes sur les vols américains à Lockerbie en 1988 et français au Niger en 1989. Accepter d’indemniser les familles des victimes. Accepter d’abandonner le programme de développement et production d’armes de destruction massive sous supervision internationale.
Les questions sur lesquelles ce régime butait encore aux yeux de cette CI sont : l’instauration de la démocratie, le respect des droits de l’homme et ses corollaires.La position de la Libye de Kadhafi a souvent été celle du soutien au Front Polisario dans sa lutte pour l’autodétermination. Il est vrai qu’en 2006 elle avait donne l’impression, probablement par strategie, de soutenir la position marocaine d’un Sahara marocain, pour enfin s’inscrire officiellement dans la neutralité.
L’apport (certes non véritablement vérifié) de soutien en mercenaires du front Polisario au régime libyen dans sa guerre contre le Conseil National de Transition libyen, sans toutefois être un élément déterminant, pèsera quand même de son poids dans la décision du nouveau pouvoir libyen de soutenir la position marocaine de large autonomie au Sahara. En réalité il faudrait surtout s’attendre à ce que cette Libye s’aligne derrière la position des membres de L’Otan qui l’ont aidé à se défaire de Kadhafi, c’est-à-dire qu’elle supporte l’option marocaine de large autonomie.
De plus, elle devra amorcer des réformes politiques allant dans le sens de l’instauration de la démocratie, des respects des droits de l’homme et ses corollaires. Elle restera un interlocuteur important pour les USA et l’UE dans le cadre de la lutte contre l’Al Qaida au Maghreb Islamique dans le sahel, à l’instar du Niger, du Mali, de la Mauritanie et de l’Algérie.L’enjeu d’un Maghreb intégré sur le conflit du SO.
Pour les américains qui préfèrent une résolution pacifique de ce conflit, l’instabilité relative à celui-ci créée un environnement propice aux actes terroristes. Il est donc nécessaire qu’il soit résolu pour la stabilité, la sécurité et la prospérité de la région. En effet, pour les Etats-Unis et l’Union Européenne, la coopération des pays du Maghreb est indispensable pour plusieurs raisons, la plus importante etant bien entendu la lutte contre le terrorisme. Le Maghreb se situe en effet aux portes de l’Europe et de nombreuses enquêtes ont montré que les groupes terroristes qui agissent en Europe recrutent aussi au Maghreb et dans les banlieues européennes, à forte population maghrébine.
Les échanges économiques de la politique de globalisation requièrent une intégration de la région et un environnement stable et sécurisé. Ainsi, le désir pour l’Europe et les USA de pratiquer le commerce et d’investir à plus grande échelle dans la région, ne trouvera pas satisfaction tant que des obstacles continueront de créer la méfiance entre les pays membres. Leurs politiques ne permettent pas une circulation fluide des biens et personnes.
Pour la plupart des acteurs, régionaux comme extérieurs, le conflit du SO est considéré comme le principal obstacle à la mise en place d’une entité maghrébine.C’est donc le besoin de relations commerciales et des investissements avec la région du Maghreb, à l’heure de la globalisation, caractéristique de la fin de la guerre froide, qui va conduire les américains à inciter les pays du Maghreb à réaliser effectivement l’intégration régionale, jusqu’ici difficile à atteindre non seulement à cause des rivalités qui existent entre les pays concernés mais surtout à cause des inimitées nées du toujours non résolu conflit du saharien.
Les pays occidentaux effectivement, tout en prônant cette intégration à travers un organe tel que l’Union du Maghreb Arabe, doivent se résoudre au bilatéralisme dans le cadre des relations commerciales et des investissements, du fait d’une coopération regionale pratiquement inexistante. Ce faible degré de coopération s’observe également en ce qui concerne les échanges de renseignements ayant trait à la lutte contre le terrorisme.C’est donc dans la logique de favoriser l’intégration économique de l’Afrique du Nord que l’initiative Eizenstat ou alliance économique est lancée par l’administration Clinton en 1999. Elle vise à mieux asseoir les relations qui existent entre les Etats-Unis et les pays du Maghreb, en encourageant le commerce et les investissements, tout en mettant un accent particulier à la création d’emplois. La Mauritanie et la Libye en sont exclues, du moins pour le départ. La mise en œuvre de cette alliance nécessitait que les structures au sein de chaque pays soient réformées, en privilégiant le secteur privé et en éliminant les obstacles intra-régionales telle que la fermeture de la frontière entre l’Algérie et le Maroc, toute chose qui empêche le commerce et l’investissement.
L’initiative Eizenstat va échouer du fait que les pays concernés (Maroc, Algérie et Tunisie), n’arrivaient pas à s’entendre, à parler d’une seule voix au partenaire commun que sont les Etats-Unis.L’autre initiative americaine est celle de l’administration Obama du 1er Décembre 2010, nommée : The North Africa Partnership for Economic Opportunity, ou partenariat Nord africain pour les opportunités économiques.
Il vise à mettre en réseau les entreprises privées maghrébines avec les entreprises américaines. Les pays du Maghreb concernés par ce projet sont : Le Maroc, l’Algérie, la Mauritanie, la Tunisie et la Libye.
Il va également dans le sens du renforcement des relations entre les Etats-Unis et l’Afrique du Nord, sur la base des intérêts mutuels.
Ce partenariat est fondé sur 5 piliers dont l’objectif principal est d’apporter un soutien actif aux projets des jeunes maghrébins et de soutenir l’esprit d’entreprenariat dans la région en tenant compte du fait qu’il y existe un véritable défi relevant de l’emploi des jeunes, surtout parce que les jeunes désœuvrés de la région représentent une cible idéale au recrutement des groupes terroristes de la région, sans oublier l’immigration clandestine.
Ce fonctionnement en réseau de jeunes entrepreneurs maghrébins va nécessiter une coopération effective des pays de la région, c’est la raison pour laquelle l’administration américaine a tenu à impliquer les gouvernements maghrébins à ce partenariat.
Il existe également de nombreux partenariats entre le Maghreb et l’Europe depuis la chute du mur de Berlin, c’est-à-dire s’inscrivant dans la logique de la mondialisation.
Pour ne citer que deux, on a le partenariat euro-méditerranéen ou processus de Barcelone lancé en 1995, avec trois objectifs politique, économique et social tournant autour des questions de paix de stabilité et de sécurité commune pour le volet politique. De libre échange pour le volet économique et financier, de la promotion des échanges entre pays partenaires concernant le volet social culturel et humain. Comme bien d’autres partenariats du même type, tous nécessitent que l’intégration du Maghreb soit effective.La stratégie possible des Etats-Unis et de la France dans le contexte géopolitique actuel pourrait être d’encourager les voisins de l’Algérie que sont Le Maroc, la Tunisie et la Libye à la contraindre à faire des concessions, de manière à faciliter la résolution du conflit du SO. Ils pourraient par exemple les encourager à acculer l’Algérie sur certaines questions en la mettant dos au mur, créant une situation de tension qui pourrait justifier leur intervention dans la crise, aux cotés de l’Algérie, en réalité pour non plus la “contraindre” aux concessions, mais l’y “encourager” en lui promettant des compensations intéressantes d’une part, et d’autre part, en lui faisant comprendre qu’en cas de refus ils n’auront d’autres choix que de soutenir ” vigoureusement” le camp qui fait des propositions viables, c’est-à-dire le camp adverse.
(1)- Zine El Abidine Ben Ali, au pouvoir : du 7 novembre 1987 suite à un coup d’Etat contre le président Habib Bourguiba au 14 janvier 2011. Son pouvoir est accusé de corruption et de népotisme.
Hosni Mubarak au pouvoir en Egypte depuis le 14 octobre 1981, il est emporté et son régime avec par une révolution populaire en 11 février 2011.
Mouammar Kadhafi, au pouvoir en Libye depuis son coup d’Etat de 1979, il est renversé du pouvoir suite à une guerre civile de plus à laquelle prendrons part les forces de l’OTAN suite à la résolution 1975 sur la Libye.
(2)- 1-Le référendum d’autodétermination, avec comme alternative l’indépendance ou le rattachement au Maroc; 2- la loi cadre qui prône la large autonomie du territoire; 3- la partition pure te simple du territoire, une partie revenant au Maroc et l’autre revenant aux sahraouis; 4- le retrait de la MINURSO (Mission des Nations Unies au Sahara Occidental).
(3)- République Arabe Sahraouie Démocratique
(4)- Cf. Sahara occidental : le coût du conflit
Crisis Group, Rapport Moyen-Orient/Afrique du Nord N°65, 11 juin 2007
(5)- En effet dans une telle situation, les réactions des deux camps en cas d’incident même mineur. Il existe actuellement une véritable course aux armements au Maghreb. Ceci laisse penser qu’en cas de conflit armé entre les deux forces, celui-ci ne sera pas d’une petite ampleur
(6)- Les trois ici sont: le Maroc, la Tunisie et la Libye contre la position algérienne.
(7)- http://www.state.gov/documents/organization/152435.pdf
(8)- http://www.irenees.net/fr/fiches/analyse/fiche-analyse-18.htmlbring us together; 2/11/2011