Mois : novembre 2011

  • Editorial de "Les Débats" : Revoir notre diplomatie

    Avec l’inauguration d’un siège flambant neuf du ministère des Affaires étrangères -inutile de s’apesantir sur les significations éventuelles de son architecture- la diplomatie algérienne a enfin un contenant. Reste le contenu. Lors de cette inauguration, Medelci a clairement avoué qu’il n’était pas diplomate. On peut se demander ce qu’il fait là, mais c’est aussi une façon de rappeler que cette prérogative relève de Bouteflika et qu’en l’occurrence, lui ne conçoit rien et se contente de la mise en œuvre. Contrairement à Bedjaoui, son prédécesseur, dont la forte personnalité et la grande expérience, ne pouvaient le destiner au rôle de simple exécutant que joue avec loyauté Medelci. Bedjaoui n’aurait, sans doute pas, tout cautionné de la politique étrangère de Bouteflika, particulièrement concernant ce dogme sur le primat des rapports entre Etats qui fait passer au second plan la nécessité de nouer directement des rapports avec les peuples. 
    Il y a trois jours, l’Algérie a établi un pont aérien avec le Mali pour aider à la réinsertion des Maliens qui se trouvaient en Libye. Cette aide n’a fait l’objet d’aucune publicité sinon par une déclaration laconique, et en mauvais français, d’un ambassadeur algérien à la télévision de ce pays qui estimait utile de préciser qu’elle provenait de «Son Excellence le Président» et non du peuple algérien au peuple malien. Peut-être qu’une des leçons à tirer des multiples couacs dans l’affaire libyenne serait de confier ce secteur de souveraineté à un homme qui aurait davantage de marge de manœuvres, outre sa compétence, sa personnalité et son expérience. Bouteflika et Bedjaoui auraient été à l’image de Bouteflika et Boumediene, de ce point de vue. Entre un collaborateur rebelle et un collaborateur soumis, il existe toute une gamme de nuances. La question est d’autant plus urgente que la situation est grave. L’Algérie serait en voie d’encerclement par des pays hostiles, et ce n’est sans doute pas le «rapprochement» avec le Mali ou le Niger, encore moins avec le Burkina Faso, qui suffirait à l’empêcher. 
    L’histoire récente nous enseigne qu’une intervention étrangère dans un pays donné est toujours précédée d’un processus d’isolement – L’Irak hier, demain la Syrie ou l’Iran. Plus que de la Libye, dont la souveraineté a disparu pour longtemps, ou des révoltes arabes, le danger pourrait s’amplifier avec l’intégration marocaine dans le Conseil du Golfe. Car cette intégration implique tôt ou tard une solidarité officielle des monarchies moyen-orientales avec le Maroc, notamment sur l’affaire du Sahara occidental. On le sent plus qu’on ne peut l’attester : l’Algérie n’est pas aimée -à tort ou à raison- par les puissances qui l’entourent. Sa volonté de souveraineté aura beau se modérer par des concessions politiques ou économiques, elle dérangera toujours. C’est cela l’échec de notre diplomatie.
    Les Débats, 5/11/2011
  • "A l’ennemi fuyant construisez des ponts"

    Par Mustapha HANTAZ 
    On ne sait plus d’où nous sont parvenues ces paroles de sagesse infinie. En des temps où l’on est beaucoup plus habitué à observer l’édification de murs de haine et d’apartheid: en Israël par exemple ou plus proche de nous au Maghreb, on est alors surpris de la générosité et de la grandeur d’esprit qui prévalaient voilà quelques siècles. Le langage actuel de la guerre et des destructions est plus froid et radical. On parle plus souvent de Droit de suite ou de poursuite, de traque. Plus que de Pardon et de retenue, en une sorte de transcendance de «grand seigneur» des fourvoiements humains. C’est toujours l’image subliminale du yankee, fusil d’assaut en bandoulière, en pleine action de manducation d’un chewing-gum qui revient, jusqu’à l’obsession. 
    Ce 31 Octobre a vu l’Otan entériner la décision prise de décréter, assez généreusement au demeurant, «la réussite totale» de l’intervention des armées atlantistes en Libye et par conséquent, la fin d’une présence-absence sur le territoire labouré durablement par les millions de bombes larguées par l’Organisation militaire. On parle de 28.000 raids de l’aviation de l’Otan qui on le suppose, a détruit le gros des infrastructures militaires, «et plus si affinités», de la Libye. Par conséquent inévitablement est ouverte la voie à la conclusion de contrats juteux d’armements et de reconstruction avec les Etats qui ont été aux avant-postes d’une guerre fabriquée de toutes pièces. Mais le titre plus haut entend focaliser sur un point bien précis. Celui qui est rappelé élégamment dans un communiqué officiel du représentant des autorités russes commentant la capture de Kadhafi: «les avions de l’Otan ont attaqué un convoi de véhicules qui ne menaçait personne et qui tentait de fuir». C’est malgré les dénégations et les faux fuyants des officiels de l’Otan, le convoi d’une quarantaine de véhicules où se trouvait Kadhafi et qui a été stoppé par un drone. Fallait trouver! Comment en vouloir à un drone «utile et docile», objet inanimé et têtu, configuré pour accomplir froidement son devoir de tueur? Les chefs de guerre semblent vouloir dire «nous sommes pour si peu dans cet acte, il convenait de s’adresser au drone!»… On sait, bien sûr, ce qui s’est passé par la suite dans un détachement infernal des armées «citoyennes» qui se gargarisent quand cela les arrange de la phraséologie redondante des Droits de l’Homme et de la protection de l’humanité. Cette même humanité a-t-elle reculé depuis les temps où un sage avait indiqué cette préférence, qu’il valait mieux permettre à un ennemi de fuir, de battre en retraite, que de voir une bataille finir dans une débauche de sang et de massacres structurante dans tous les cas de comportements futurs? Et qui plus est, avec des adversaires diminués. Certainement que cette «Humanité» pas encore repue des victimes civiles d’Afghanistan, de Palestine, d’Irak réclame encore sa part de sang et de dévastations. Madame Hanoune du PT encore elle, a raison une fois de plus de vouloir organiser une conférence autour du thème de l’intervention étrangère. Les envahisseurs sont déjà là. Certains les ont même vus…
    Le Carrefour d’Algérie, 5/11/2011
  • Sahara Occidental : Le double standard de l’OTAN dénoncé

    Le gouvernement sahraoui a, hier, dénoncé, ce qu’il a qualifié de «deux poids, deux mesures», la politique menée par la communauté internationale lorsqu’il est question de défense des droits humains au Sahara occidental. C’est par la voix du ministre sahraoui délégué auprès des Affaires étrangères, chargé de l’Amérique latine, Hach Ahmed, qui s’exprimait pour l’agence de presse espagnole Efe, que ces critiques ont été émises. 
    Pour conforter ses reproches à l’endroit de la communauté internationale, Hach Ahmed a rappelé que «la révolte du peuple sahraoui à Gdeim Izi a été réprimée par les autorités d’occupation marocaines en novembre 2010, sans aucune intervention ou soutien de l’OTAN, comme cela a été, par contre, le cas en Libye», soulignant qu’»au Sahara occidental, il n’y a que des chameaux et pas de puits de pétrole». 
    Le diplomate sahraoui a, au passage, exhorté le Maroc qui, selon ses déclarations, tente de convaincre l’opinion publique internationale de la marocanité du Sahara occidental, à «permettre au peuple sahraoui de s’exprimer librement à travers un référendum démocratique». Car selon ce dernier, «dans le XXIe siècle, la communauté internationale est intervenue dans plusieurs parties de la planète au nom de la protection des droits humains, des civils et du respect du droit international», alors que, déplore-t-il, «elle tourne le dos au Sahara occidental». 
    Dans la même perspective, l’eurodéputé Willy Meyer a déclaré que l’Union européenne «ne peut pas assumer la responsabilité dans la question du Sahara occidental tant que l’Etat espagnol n’aura pas assumé ses responsabilités juridique et historique en sa qualité d’ancienne colonie de ce territoire». M. Meyer a ajouté qu’»il est du devoir de chacun de mettre fin à cette situation abominable face à laquelle l’Union européenne se tient à l’écart», dans «le seul cas en suspens de décolonisation en Afrique», soulignant que «l’UE ne peut assumer cette responsabilité tant que l’Etat espagnol ne l’aura pas assumée». Pour rappel, Meyer 
    Willy, eurodéputé et vice-président de la commission des Affaires étrangères au Parlement européen, ainsi que l’avocat José Perez qui l’accompagnait ont été agressés dimanche dernier à l’aéroport de Laâyoune par la police marocaine, selon des sources sahraouies. 
    Y. M.
    Le Jeune Indépendant, 5/11/2011
  • Des équipements militaires américains pour l’Algérie

    Des discussions sont en cours: Des équipements militaires américains pour l’Algérie
    par Z. Mehdaoui
    La stabilité du Maghreb semble préoccuper les Etats-Unis d’Amérique, en particulier après la «guerre fratricide» qui a eu lieu en Libye et qui a provoqué la chute puis la mort de Kadhafi. 
    La circulation des armes dérobées à l’ancien régime libyen semble également inquiéter les USA dont les intérêts dans la région ne sont pas négligeables. «Nous sommes partenaires avec l’Algérie dans la lutte contre la prolifération de ces armes», a déclaré, jeudi dernier, Raymond Maxwell, l’adjoint du sous-secrétaire d’Etat américain chargé du Maghreb. 
    Qualifiant l’Algérie «d’allié des USA», Raymond Maxwell, qui intervenait lors d’une conférence de presse organisée à l’ambassade américaine à Alger, assure que son pays est engagé avec l’Algérie mais aussi avec les pays voisins pour lutter contre le terrorisme, le trafic d’armes et de drogue ainsi que la criminalité transfrontalière. 
    L’adjoint du sous-secrétaire d’Etat, qui venait de terminer des entretiens avec le ministre délégué chargé des affaires Maghrébines et Africaines, Abdelkader Messahel, soutient que les préoccupations, en ce qui concerne la circulation de ces armes, sont partagées par les deux pays. 
    Mieux, pour la première fois, les USA seraient même sur le point de vendre des équipements militaires à l’Algérie. C’est du moins ce qu’affirme Raymond Maxwell en disant que son pays est en train «d’étudier la possibilité de délivrer des équipements à l’Algérie» et des discussions sont en cours avec les autorités algériennes pour définir les voies et moyens de cette transaction. 
    Le responsable américain souligne en parallèle que les USA voudraient que l’Algérie et les pays voisins soutiennent le Conseil national de transition libyen (CNT) dans la perspective de l’édification d’un «Etat démocratique». 
    Interrogé sur les circonstances dans lesquelles Kadhafi a été tué, le responsable américain dira que «nous ne sommes pas contents de la fin de Kadhafi», en soulignant « qu’on a perdu l’occasion de le juger». Questionné également sur l’appréciation de l’administration américaine pour ce qui est des «révolutions arabes», l’adjoint du sous-secrétaire d’Etat affirme qu’il y a des pays comme l’Egypte, la Tunisie et la Syrie qui ont réagi tardivement avec les conséquences que l’on connaît, et il y a le Maroc et l’Algérie qui ont devancé les événements et engagé des réformes. 
    Raymond Maxwell, qui qualifie l’Algérie de «plus grand pays Africain après la partition du Soudan», salue les réformes décidées dans notre pays qui dispose, ajoute-t-il, d’une «immense liberté de la presse». La prise de pouvoir par les islamistes, en Tunisie et probablement dans d’autres pays arabes, ne fait-elle pas peur à l’administration américaine ? Pour l’adjoint du sous-secrétaire d’Etat américain, peu importe l’idéologie, pourvu que les gouvernants respectent les principes de la démocratie et des droits de l’homme. «Nous nous opposons à l’usage de la violence pour prendre le pouvoir et nous sommes opposés aux gouvernants qui ne répondent pas aux aspirations de leurs peuples», ajoute encore le conférencier qui assure que les USA suivent de très près la situation dans la région et réagiront au moment opportun. 
    «Les USA s’opposent à toute entité politique qui utilise la violence pour prendre le pouvoir », dira pour sa part l’ambassadeur américain en poste à Alger. 
    Enfin questionné sur les armes vendues au Maroc, Raymond Maxwell affirme que son pays n’est pas là pour fournir des armes afin de déclencher une guerre régionale. «Nous avons de solides relations avec l’Algérie et le Maroc et nous voulons aussi que les deux pays soient des amis autant que nous», a fait savoir l’adjoint du sous-secrétaire d’Etat américain qui souligne que « notre intérêt principal c’est la stabilité de la région». 
  • Des ONG et municipalités italiennes condamnent le rapt des humanitaires européens

    Rome .- La Coordination Régionale de Solidarité avec le Peuple Sahraoui et la municipalité de Sesto San Giovanni (Milan) ont « fermement condamné l’enlèvement des trois coopérants européens (deux Espagnols Ainhoa Fernandez de Rincon et Enric Gonyalons ainsi qu’une Italienne Rossella Urru) dans les camps de réfugiés sahraouis, près de Tindouf « , rapporte l’agence de presse sahraouie SPS. 
    Après avoir souligné que « cet acte de terrorisme cherche à saper le travail de solidarité avec un peuple qui vit depuis 36 ans dans les camps de réfugiés », la mairie et l’ONG ont exprimé leur solidarité avec les familles des humaniraires enlevés « qui vivent ces heures d’attente avec appréhension et douleur »,
    « L’agression qui a conduit à l’enlèvement de trois coopérants, blessant un gardien sahraoui est encore une autre preuve du contraste entre le Front Polisario et toutes les formes de terrorisme », ont-elles ajouté, soulignant qu’elles confirmaient leur décision de « poursuivre le soutien au peuple sahraoui dans sa lutte pour l’autodétermination ». 
    De son côté, la plus importante ONG de la région italienne d’Emilie-Romagne, Groupe de volontaires civils (GVC), a estimé que « le gouvernement italien devrait travailler avec tous les moyens (disponibles) à la libération » des otages européens enlevés le 23 octobre dernier. 
    A propos de l’humanitaire italienne, l’ONG a rappelé qu’elle « avait collaboré à un projet parrainé par la ville de Ravenne (Emilie-Romagne), au cours duquel ont été appréciés ses compétences humaines et professionnelles et son dévouement qui ont permis son achèvement en temps opportun, pour améliorer les conditions de vie des femmes dans les camps de réfugiés sahraouis ».
    « En ces moments, il est important que le public, la société et toutes les institutions civiles de rester vigilants et de faire preuve de solidarité avec les collègues enlevés, qui se sont engagés au côté du peuple sahraoui, qui mène depuis plus de trente ans, un combat non violent et trop souvent méconnus ou oubliés pour la reconnaissance de ses droits à l’autodétermination », a souligné l’ONG. 
    Les réfugiés sahraouis se trouvent en Algérie depuis 1975, année dans laquelle leur pays, le Sahara Occidental, ancienne colonie espagnole, a été envahi par le Maroc. En Depuis 1991, l’ONU supervise un cessez-le-feu et un plan de paix en vue de décoloniser l’un des derniers territoires non-autonomes de la planète.(SPS)
  • Les requins en danger d’extinction au Sahara Occidental

    Dans les eaux du Sahara Occidental occupé, la population de requins est menacée par la pêche marocaine et européenne. C’est l’une des nombreuses conclusions inquiétantes du rapport d’évaluation indépendant sur l’accord de pêche de l’UE avec le Maroc.
    En ciblant les requins et les différentes espèces de raies, les navires européens qui pêchent dans les eaux du Sahara Occidental ont adopté la même stratégie d’exploitation que les navires marocains, affirme le rapport d’évaluation de l’Oceanic Développement – un cabinet de consultants indépendant engagé par la Commission Européenne pour examiner l’Accord UE-Maroc de partenariat dans le domaine de la pêche.
    La flotte marocaine a depuis longtemps un intérêt particulier pour les requins. Chaque année, jusqu’à 4.000 tonnes sont débarquées pour répondre aux demandes en requin des marchés asiatiques. Les espèces des eaux profondes sont ciblées en particulier, parce que leur gros foie les rend intéressants pour l’industrie cosmétique et pharmaceutique.
    De façon déplorable, la flotte de l’UE n’est pas à la traîne. Pas moins de 70% des captures totales des trois navires portugais actifs dans les eaux sahraouies est composée de requins, de raies. C’est bien au-dessus de 450 tonnes d’espèces menacées. Ce sont les conclusions de l’étude indépendante remise à la Commission Européenne. Le rapport mentionne qu’un navire espagnol pêche à lui seul environ 60 tonnes de requins et de raies, ce qui équivaut à 30% de ses captures totales.
    L’Union Internationale pour la Conservation de la Nature (UICN) considère que les requins et les différentes espèces de raies sont en danger d’extinction. Ces espèces sont très vulnérables en termes de reproduction, et sont en conséquence en danger d’extermination lorsqu’elles sont exposées à la surpêche. Et c’est précisément le cas au Sahara Occidental : l’évaluation de l’UE a conclu que les stocks de poisson des eaux marocaines et des eaux sahraouies sont soit pleinement exploitées, soit surexploitées.
    Afin de protéger les requins et les raies, un Plan d’Action International pour la Conservation et la Gestion des Requins a été adopté par la FAO en 1999. Les captures de requins et des différentes raies par les navires européens violent par ailleurs le plan d’action sur les requins de l’UE, adopté en 2009. Cette même année, le gouvernement marocain avait émis un ensemble de directives visant à réduire l’impact de la pêche sur les requins, mais le rapport d’évaluation n’a trouvé aucune information quant à savoir si et comment ces mesures ont été mises en œuvre.
    Puisque les requins et les différentes raies sont déjà en danger d’extinction, la poursuite de la pêche aura des effets néfastes sur toutes les tentatives de conservation en cours. Trois requins sur dix capturés par la flotte de l’UE sont des espèces qui sont considérées comme «vulnérables» par l’UICN, ce qui signifie que leur population a déjà été réduite de 80%.
    Source : WSRW Western Sahara Resources Watch
  • Le Maroc, pays de toutes les barbaries…

    L’Islam au pays de Kafka

    par salahelayoubi, eplume, 3/11/2011

    Le 19 janvier 2007, au soir, une escouade d’agents de la Direction de la Surveillance du Territoire, la désormais sinistre DST, investit le domicile conjugal de Rida Benothmane,avec la brutalité qui sied aux méthodes de la police marocaine.

    Perquisition, fouille minutieuse de l’appartement et saisie de l’ordinateur ponctuent cette visite.

    Sans aucune explication, ni mandat d’arrêt, il est enlevé, sous les yeux de son épouse enceinte et conduit, manu militari, au bagne secret de Témara.

    Une porte de cachot se referme, un destin bascule dans la tragédie !

    Étrangement, Rida ne subit pas de sévices physiques, pendant les trois jours que dure son enfermement. Mais le détenu est entravé, les yeux bandés et fait l’objet de harcèlement psychologique et d’interrogatoires serrés, destinés à lui faire avouer un hypothétique complot dont il serait, à tout le moins, le membre, sinon l’instigateur. Les enquêteurs, qui prêchent le faux pour connaître le vrai, s’essaient à toutes sortes de méthodes et de stratagèmes, pour le faire avouer. Ainsi, ils s’arrangent pour que lui parviennent les hurlements de ceux que l’on torture, ou encore ils devisent, à haute et intelligible voix, sur les moyens de le faire disparaître, comme par exemple, celle de le jeter vivant, dans la fosse aux serpents.

    Le Maroc appartient, assurément au camp des dictatures. Il en utilise les méthodes éprouvées de terreur. Arrêter quelqu’un ne suffit pas. Il faut encore instiller la terreur dans l’esprit de la famille, comme encre sur le buvard, par l’enlèvement brutal, qui remplace la convocation de police judiciaire et la disparition pure et simple, qui fait office de méthode de détention.

    Pendant que l’on terrorise le fils, la mère, Rachida Baroudi, alertée, se lance, dès le lendemain à sa recherche. Elle écume les commissariats, y fait le pied de grue, dans l’espoir de voir quelque chose, quelqu’un, un indice. Elle bat le rappel des amis. Elle questionne, supplie, cherche, enquête, avant de se rabattre, par déduction, autant que par intuition maternelle, sur le centre de Témara.

    De maman, à la recherche de son enfant, elle devient « Mère courage », mue par un instinct maternel irrépressible.

    « Une folle ! » lui lancera le policier à qui elle demande son chemin.

    Elle finit par découvrir le centre, au milieu de nulle part et des mauvaises herbes, sur une route impossible, qui se transforme vite en chemin de croix, lorsqu’une dizaine de policiers l’interpellent, l’encerclent, l’admonestent, la vilipendent et la bousculent :

    « Tu n’as pas le droit d’être ici, rebrousse chemin ! Rentre chez toi » Hurlent-ils

    Elle s’accroche, résiste, s’entête.

    Tout son être n’est qu’un désir :

    « Je veux juste avoir des nouvelles de mon fils ! Est-il vivant ? Est-il mort ? Qu’a-t-il fait pour être arrêté ? »

    Elle raconte encore, aujourd’hui :

    « De savoir mon fils, enchaîné là- dedans, me rendait folle de rage ! »

    Les policiers nient la présence d’un quelconque détenu, dans ces lieux, qui ne sont rien d’autre que des bureaux administratifs. Ils argumentent que seule la police judiciaire est habilitée à arrêter et interroger les citoyens.

    La mère n’en démord pas, elle détaille ses pérégrinations dans tous les commissariats et cite, à l’appui, les articles des journaux qui évoquent ce lieu de détention.

    Les policiers nient farouchement, avant que l’un d’entre eux, apitoyé, sans doute, ne finisse par lui glisser la promesse d’un téléphone de son fils, et reconnaisse enfin, qu’il est accusé d’appartenance au groupe jihadiste « Ansar Al Mahdi».

    Obstination payante. Deux jours plus tard, on l’informe au téléphone que son fils se trouve au commissariat du Maarif, de sinistre mémoire. Un transfert, sans doute destiné à donner le change et nier une quelconque détention à Témara.

    Il faudra attendre dix sept jours, avant que la famille ne puisse, enfin, visiter le détenu à la prison de Salé.

    Instruction, jugement et condamnation selon l’article 218 de la loi anti-terroriste, qui punit tout individu ayant fait l’apologie d’acte terroriste, dans un lieu public ou dans les médias.

    En réalité, la justice n’a rien à reprocher à Rida Benothmane, sinon d’avoir diffusé les images du centre de détention de Témara, publiées quelques semaines auparavant sur le magazine Tel quel, d’avoir critiqué la politique antiterroriste du Maroc, sur des sites militants et d’avoir participé, au grand jour, à des manifestations contre le gouvernement américain.

    Rien de répréhensible, mais plutôt l’accomplissement du devoir citoyen de dénonciation des dénis de justice !

    Mais nous sommes au Maroc, le pays de toutes les exceptions. La justice va le prouver en condamnant une première fois Rida à deux ans d’emprisonnement, avant de lui en infliger le double, pour avoir osé interjeter appel et surtout pour faire un exemple.

    Rida accomplira la totalité de sa peine, en en subissant, au passage, une seconde, à voir sa famille réduite aux interminables files d’attente, sous le soleil et les intempéries, à l’heure des visites. Il devra également, s’accommoder de savoir ses proches humiliés ou insultés, les paniers de provisions fouillés par des surveillants inquisiteurs, au verbe fleuri et dont la grossièreté, n’a d’égale que la brutalité et l’ignorance.

    Avanie suprême, sa mère subvient au besoin de sa petite famille

    La sortie de prison équivaut à une troisième peine pour Rida qui n’en finit plus d’expier.

    Il se présente à son employeur pour reprendre son travail. On lui signifie sa radiation des cadres de l’administration pour…abandon de poste ! Détail insupportable, le signataire de sa radiation n’est autre Abdelkader Alami, Président de la Ligue Marocaine pour la Défense des Droits de l’Homme (LMDDH). Toujours cette satanée exception marocaine qui pourrait en remontrer à Franz Kafka.

    Pendant que Rida, libre, entame un long et inégal combat, pour faire reconnaître l’injustice dont il a eu à pâtir, une autre tragédie se noue, dans la terrible prison de Toulal, près de Meknès, où les prisonniers salafistes affrontent d’effroyables conditions d’incarcération, qui nous rappellent les récits abominables faits du bagne de Tazmamart, par ses survivants.

    Ils subissent ainsi, les morsures du froid, l’hiver et la torture de l’étouffement, l’été, enfermés vingt quatre heures sur vingt quatre, sans possibilité de promenade, dans des cellules individuelles. Privés de savon, d’eau chaude, de soins médicaux, ils n’ont droit qu’à un seul repas, pendant le mois du ramadan, servi à 16.00, alors que le maghrib est à 19.30.

    La plupart des détenus sont originaires de villes lointaines, Tanger, Casablanca, Marrakech. Les familles qui accomplissent ce long voyage, n’ont droit qu’à une visite éclair de quinze minutes. Le temps pour eux de saluer, à distance, le détenu, placé derrière les barreaux, d’échanger quelques banalités, sous la surveillance des gardiens, de remettre un panier de provisions, soumis à une fouille méticuleuse impitoyable qui, souvent, souille la nourriture, avant de devoir repartir.

    On imagine aisément ce qu’endurent les prisonniers les plus pauvres, privés de ces visites, et du minimum vital.

    Comme si tout cela ne suffisait pas, le mardi 2 août 2011, premier jour du Ramadan, du fond de leur cellule, les islamistes demandent à leur co-détenu, Abdallah El Manfaa, de leur faire la lecture du coran, pour fêter cette première journée de jeûne.

    La récitation à peine entamée, le Directeur de la prison ordonne l’extraction de ce dernier de sa cellule, le fait mettre à nu et ordonne aux gardiens de le battre à coup de gourdins, jusqu’à la perte de connaissance.

    Les autres prisonniers protestent contre le traitement barbare, infligé à leur compagnon d’enfermement. Ils hurlent leur indignation, martèlent la porte de leur cellule, à coup de pieds et de poings.

    Le directeur fait extraire trois autres détenus, Adil El Ferdaoui, Youssef Al Khoudry et Abdessalam El Massini. Il leur fait subir le même sort que le premier, avant d’ordonner à ses sbires de traîner les quatre détenus au mitard pour les violer avec les bâtons qui ont servi à les battre.

    Tant de barbarie ne peut qu’interpeller les consciences, même celles rompues à côtoyer la souffrance.

    Dans un pays où l’Islam est religion d’Etat, comment imaginer que l’on puisse infliger de telles ignominies, à son semblable, privé de liberté.

    Pendant que Mohamed VI, se déguise en commandeur des croyants, et singe la posture hypocrite de la contrition qui sied à l’exercice, des hommes et des femmes sont torturés dans ses geôles.

    Quelles que soient les raisons qui leur ont valu l’enfermement, un État qui se respecte, doit à ses prisonniers, tous ses prisonniers, un minimum d’égard, de respect et de dignité.

    C’est aussi cela, bâtir un État de droit !

    Solidarité Maroc, 3/11/2011
  • El enviado de la ONU para el Sáhara comienza en Madrid una gira europea

    Madrid, 4 nov (EFE).- El enviado especial de la ONU para el Sáhara Occidental, Christopher Ross, comenzó hoy en Madrid una gira por los países europeos más implicados en la resolución del conflicto saharaui ante el estancamiento de las negociaciones entre Marruecos y el Frente Polisario.

    Ross mantuvo un encuentro en Madrid con el secretario de Estado de Asuntos Exteriores e Iberoamericanos de España, Juan Antonio Yáñez-Barnuevo, para evaluar la situación del contencioso de la que fuera colonia española hasta 1975.

    El encuentro tuvo lugar en la sede del Ministerio español de Exteriores, informa ese departamento en un comunicado.

    Yáñez-Barnuevo y Ross analizaron los esfuerzos que se están haciendo en el seno de la ONU para lograr « una solución política justa, duradera y mutuamente aceptable para las partes, conforme a los principios y propósitos de la Carta de Naciones Unidas », señala la nota.

    La gira de Ross incluye las capitales de los países que forman parte del llamado Grupo de Amigos del Sáhara Occidental, integrado por Francia, Reino Unido, Rusia, España y Estados Unidos.

    La ronda la abrió en Washington el pasado 14 de octubre y después de su escala en Madrid, continuará por París, Moscú, Londres y Ginebra, donde se encuentra la sede de la ONU en Europa.

    Se trata de la segunda gira que Ross hace por estos países desde que asumió el cargo de enviado especial para el Sáhara Occidental, en enero de 2009.

    En una comparecencia ante el Consejo de Seguridad de la ONU, el pasado 26 de octubre, Ross lamentó que el diálogo entre Marruecos y el Polisario siga paralizado a causa de las posturas « tan excluyentes » de las partes.

    Las negociaciones comenzaron en 2007 y después de ocho rondas, la última en julio de este año, no se han logrado acercar posturas.

    Marruecos aboga por la autonomía para el Sáhara Occidental, mientras que el representante de los saharauis insiste en la celebración de un referéndum que incluya la independencia entre las opciones. EFE

     
    UNIVISION
  • Le Polisario regrette le silence de l’OTAN sur la question du Sahara

    TIZI-OUZOU (SIWEL) — Un des dirigeants du mouvement indépendantiste sahraoui, Front Polisario, a critiqué vendredi la politique de l’OTAN à l’égard du conflit du Sahara Occidental.

    Haj Ahmed a relevé que l’OTAN n’a pas voulu intervenir lors du démantèlement par les forces marocaines du camp de Gdaïm Izik près de Laayoune, capitale du Sahara, en novembre 2010.

    « La révolution du peuple sahraoui à Gdaïm Izik, a été réprimée par les autorités d’occupation marocaine en novembre 2010, sans aucune intervention ou soutien de l’OTAN, comme cela est arrivé en Libye », a déploré le responsable du Polisario.

    Il a accusé l’OTAN de suivre une politique strictement basée sur l’intérêt pétrolier.« Au Sahara occidental, il y a que des chameaux et pas de puits de pétrole », a fait remarquer Haj Ahmed qui s’exprimait à l’agence espagnole Efe.

    Le Maroc propose son plan de large autonomie à la bande du Sahara, alors que le Polisario soutenu diplomatiquement et militairement par l’Algérie, réclame un référendum pour l’indépendance des quelques 300.000 Sahraouis, dont une bonne partie vit à Tindouf au sud-ouest du territoire algérien. Le Maroc souhaite l’association de l’Algérie dans ces négociations pour résoudre ce conflit ancien de 36 ans.

    Un cycle de négociations a été enclenché depuis juin 2007 entre le Maroc et le Polisario sous l’égide de l’ONU sans cependant enregistrer d’avancées tangibles.

    SIWEL, 4/11/2011
  • Présentation du film « Le problème, témoignage du peuple sahraoui »

    Film de Jordi Ferrer & Pablo Vidal

    En 2004, les réalisateurs filment dans les camps de réfugiés sahraouis à Tindouf où on leur révèle l’histoire de ce peuple depuis l’ère coloniale espagnole jusqu’à l’exil forcé lors de l’invasion marocaine en 1975. Lors de l’Intifada pacifique de 2005 ils s’embarquent dans un voyage secret au plus profond du peuple Sahraoui avec une simple caméra vidéo pour recueillir les témoignages des militants des droits de l’Homme en territoire occupé. « Soit on finit le film, soit on devient fou », explique Pablo Vidal qui a passé cinq ans de sa vie a réunir images et témoignages afin de réaliser ce documentaire.

    Le film aborde la situation occultée du Sahara Occidental, ex-colonie espagnole, trahie et finalement vendue dont la réalité est dissimulée aux yeux de la communauté internationale. Il inclut des témoignages de militants des droits de l’homme espagnols, de politiques, d’avocats et de journalistes qui connaissent la situation réclament la tenue du référendum d’autodétermination retardé année après année depuis 1992.

    Pénétrer dans la zone de conflit pour rendre compte de la réalité s’est avéré indispensable. « Il a été très difficile de filmer là-bas, nous avons beaucoup tourné en caméra cachée ». Allant jusqu’à risquer leur vie, Pablo Vidal et Jordi Ferrer ont su capter le coeur du « problème ». Là-bas, ils ont aussi pu réunir un grand nombre de vidéos enregistrées sur des portables par les habitants. Pour Pablo Vidal, ce film est à la fois un projet professionnel mais aussi personnel. « On ne peut pas s’en empêcher », explique le réalisateur, tout en précisant qu’il a aujourd’hui honte d’être espagnol. « Les Espagnols ont une dette envers ce peuple ! »

    MERCREDI 9 NOVEMBRE 2011 à 20h

    Cinéma La Clef, 21 rue de la Clef Paris (Métro Censier Daubenton)

    Projection suivie d’un débat avec la participation d’acteurs de l’Intifada pacifique et de militants de la Plateforme Solidarité avec le Peuple Sahraoui

    Participation aux frais de la séance : 5 euros

    Source : AFASPA