Mois : novembre 2011

  • La question du Sahara occidental une « patère » du Gouvernement marocain y accrochant les difficultés des citoyens (communiqué)

    Chahid El Hafed, 07 nov 2011 (SPS) La question du Sahara occidental est une « patère » du Gouvernement marocain où il accroche les difficultés et les problèmes des citoyens à chaque fois que la pression populaire se fait sentir au Maroc, a indiqué un communiqué du Gouvernement sahraoui, en réaction aux déclarations du Roi du Maroc, dimanche à l’occasion de l’anniversaire de son invasion militaire du Sahara occidental en 1975.
    « Encore une fois, comme d’habitude depuis 1975, le Gouvernement du Maroc, trouve en la question du Sahara une patère sur laquelle il accroche toutes les crises du Maroc, la mettant à profit cette fois-ci pour distraire l’opinion marocaine des problèmes et des difficultés réelles des citoyens marocains, à l’horizon des élections prévues le 25 Novembre », souligne un communiqué du ministère de l’information sahraoui.
    Déplorant « la fuite en avant » et « l’obstination » de Rabat à contourner les résolutions des Nations Unies et le plan de règlement de ONU-OUA, ratifiée par le Conseil de sécurité et signé par les parties au conflit en 1991, stipulant l’organisation d’un référendum à l’autodétermination du peuple sahraoui, le Gouvernement sahraoui a réaffirmé que la fin de la tragédie des peules de la région « interviendra lorsque l’Eta marocain mettra fin à la logique de l’occupation et de l’annexion par la force ».
    La tragédie vécue par les réfugiés sahraouis depuis 36 ans « résulte exclusivement de l’invasion militaire marocaine illégale », qui a entraîné leur exode, fuyant les grêles des bombes de napalm et de phosphore. Leur question, comme témoignent les organisations internationales présentes sur le terrain, est « une question politique, dont l’issue est liée à leur droit à l’autodétermination et l’indépendance », rappelle le communiqué publié dimanche, dont une copie est parvenue à SPS.
    Par conséquent, affirme le Gouvernement sahraoui, vouloir inclure le Sahara occidental dans « la régionalisation avancée », préconisée par Mohamed VI, est « une incongruité et une mystification ». Les Sahraouis n’ont rien à y voir, sachant que ce n’est autre qu’une « nouvelle tentative de contourner le statut juridique du territoire, pour autant que c’est une zone internationale en passe d’être décolonisée à travers un référendum sur l’autodétermination ».
    A cet égard, si le Roi du Maroc soumet un « proposition unilatérale coloniale », contraire aux principes qui régissent les questions de décolonisation, le Front Polisario, « unique représentant légitime du peuple sahraoui », a défendu et défendra « le droit du peuple sahraoui au choix démocratique et transparent, à travers un référendum libre, équitable et impartiale d’autodétermination, avec toutes les options, en particulier le droit à l’indépendance et l’établissement de sa pleine souveraineté sur son territoire national », a ajouté le texte.
    Le Gouvernement sahraoui rappelle enfin que les organisations internationales compétentes, y compris le Haut commissariat des Nations Unies pour les Droits de l’Homme, témoignent que le Maroc a commis et commet encore les violations flagrantes des droits de l’homme contre les citoyens sahraouis sans défense dans les territoires occupés du Sahara Occidental et au sud du Maroc, dont la plus saillantes est l’intervention militaire brutale contre le camp de Gdeim Izik en Novembre 2010, ainsi que celles de Dakhla en Février et Septembre 2011. (SPS)
  • Prise d’otages aux abords des camps de réfugiés sahraouis : Interrogations, oui, insinuations, non !

    Par Martine de Froberville
    Paris, 06 nov 2011 (SPS) Mme Martine de Froberville, écrivain française s’interroge sur les mobiles d’une certaine presse internationale à vouloir incriminer le Polisario et l’Algérie dans le rapt des trois humanitaires européens enlevés le 22 octobre dans les camps de réfugiés sahraouis en les « diabolisant », appelant cette même presse et autres détracteur du combat légitime du peuple sahraoui à chercher plutôt dans « les circonstances et les motivations d’un tel drame ».
    Auteur de « Sahara Occidental, la confiance perdue – L’impartialité de l’ONU à l’épreuve » (Paris, 1996) et de « Sahara Occidental, le droit à l’indépendance » (Alger – Édition ANEP, 2009), Mme De Froberville, nous a envoyé cet article que nous publions dans son intégralité.
    Aqmi, pas Aqmi ? Complicité de militaires algériens, d’éléments de la sécurité sahraouie ? Telles sont les questions que se pose la presse internationale, depuis l’enlèvement de membres d’ONG européennes, deux Espagnols et une Italienne, aux abords des camps de réfugiés sahraouis dans la Sahara algérien, dans la nuit du 22 au 23 octobre dernier.
    Autant, s’interroger sur les circonstances et les motivations d’un tel drame semble légitime, autant, les insinuations non fondées sont particulièrement malvenues.
    Préalablement à l’opération, y a-t-il eu infiltration des terroristes au sein de l’armée algérienne et des Sahraouis, comme l’envisagent certains ?
    Si l’on évoque une, voire des complicités extérieures pourquoi ne pas mentionner celle de membres de la MINURSO ? Dont leur voiture ne s’arrêtent à aucun chek- point. La mission de l’ONU sur place est parfaitement informée des lieux, des visiteurs qui se présentent et de l’organisation de leur accueil. Dans le passé, l’attitude de plusieurs de ses cadres s’est révélée si gravement répréhensible qu’on ne peut négliger cette éventualité.
    Mais, la topographie des lieux où s’est portée l’attaque peut expliquer, à elle seule, la réalisation d’un tel acte, sans besoin de chercher des complicités extérieures ou intérieures. Rabouni, par où les visiteurs étrangers transitent systématiquement avant de rejoindre les camps de réfugiés eux-mêmes, est un point d’accès très excentré, en plein désert, à une vingtaine de kilomètres à l’ouest de la ville algérienne de Tindouf et à 70 km d’une frontière mauritanienne poreuse. Cette situation rend ce centre d’accueil assez facilement accessible.
    Que cette attaque ait pu avoir lieu grâce à des éléments parlant hassania (selons AFP Bamako) ne démontre pas pour autant l’implication de la sécurité sahraouie ni du Front Polisario.
    Le hassania est également la langue qui est parlé au Nord du Mali et en Mauritanie sur le territoire desquels existent des cellules affiliées à Aqmi ou des réseaux de trafiquants. Par ailleurs, depuis près de quarante ans d’occupation marocaine de l’ancienne colonie espagnole du Sahara occidental, bien des Marocains ont eu la possibilité de maîtriser cette langue. Driss Basri, l’ancien ministre de l’intérieur de Hassan II, avait d’ailleurs organisé des « cours accélérés» pour les Marocains qu’il entendait présenter comme prétendus Sahraouis sur les listes électorales du referendum prévu par l’ONU, dans le but d’en fausser les résultats. L’on peut, enfin, tout aussi bien envisager que des Sahraouis ayant fait allégeance à Rabat aient participé au commando qui a opéré le rapt, histoire d’affaiblir le Front Polisario.
    Une fois encore, Rabat s’est emparé d’une affaire dramatique aux fins de propagande à son profit.
    Forte des récentes insinuations de son ministre des affaires étrangères, Taïeb Fissi el Fihri, la presse marocaine inféodée au makhzen brocarde le Front Polisario et l’Algérie en leur imputant une responsabilité dans l’enlèvement. Ce n’est pas la première fois que la capitale alaouite utilise un drame humanitaire comme moyen de pression.
    Depuis plusieurs années déjà, les autorités marocaines laissent entendre —notamment via leurs affidés médiatiques—, que le Polisario entretiendrait des liens avec les filières terroristes du Sahel sans jamais avoir des preuves. Ces affirmations ont pourtant été démenties, notamment par l’ambassade américaine à Alger, dont les télégrammes ont été divulgués par Wikileaks.
    Incriminer les Sahraouis de liens avec le terrorisme permet au Maroc de minimiser les nombreux témoignages sur les sévices quotidiens infligés à leur peuple dans le territoire sous sa botte, qualifiés de « terrorisme d’État».
    Les autorités marocaines, n’étant pas à une incohérence près, mettent en exergue, à l’opposé de leurs premières assertions, l’incapacité du Front Polisario à sécuriser la zone sous son contrôle, afin de mieux justifier leur mainmise sur l’ancienne colonie espagnole au nom de la  »sécurité de la région ». La complicité du Front Polisario serait donc d’avoir pris part à une opération qu’il aurait dû être en mesure de réduire à néant. Une logique imparable !
    Bien sûr, le rapt de membres d’ONG étrangères dans cette zone pourrait provoquer le retrait de ces organisations et de leurs soutiens, en pénalisant les réfugiés et en affaiblissant le crédit de ceux qui les représentent. Ce qui arrangerait bien Rabat !
    Décrédibiliser, voire diaboliser le Polisario —qui est officiellement reconnu depuis 1972 comme le seul représentant légitime du peuple sahraoui— a également pour objet de convaincre l’ONU d’engager des contacts avec la poignée de Sahraouis, les fameux transfuges, acquis aux thèses autonomistes de Rabat, dans l’intention de marginaliser le Front. Et, comme l’Algérie est le meilleur et le plus fidèle soutien du mouvement indépendantiste, son implication est bien entendu montrée du doigt.
    La nation algérienne a subi, pendant 10 ans, les massacres terroristes du GIA et du GSPC dont les derniers éléments se retrouvent aujourd’hui dans la nébuleuse d’Al Quaeda au Maghreb islamique (Aqmi) évoluant dans la zone du Sahel. Aussi, l’incriminer sans preuve c’est insulter ses centaines de milliers de victimes.
    Pendant ses 16 années de guerre avec le Maroc depuis l’invasion du Sahara Occidental en 1975, le Front Polisario n’a jamais eu recours au terrorisme ni contre des infrastructures, ni contre des civils marocains. Rabat, en revanche, ne s’est pas embarrassée de semblables scrupules.
    La participation de Marocains, sur leur sol et à l’extérieur, à des attentats terroristes est, elle, bien établie. Lors des attentats de Casablanca du 16 mai 2003 ayant fait 41 morts, les auteurs étaient tous marocains ; lors de l’attentat de Madrid du 11 mars 2004, où près de 200 personnes ont péri et 1 400 ont été blessées, les terroristes étaient en grande majorité marocains, comme dans les cellules découvertes en Italie…
    Aussi, la guerre larvée menée par Rabat et par les sbires à sa solde à l’encontre du Front Polisario et de l’Algérie, sans aucune preuve de leur complicité dans les faits évoqués, s’avère ridicule et indigne.
    Le but probable de ce rapt, pour l’unité terroriste qui en est l’auteur, affiliée ou non à Aqmi, est la quête de rançons pour s’équiper en armes de contrebande, provenant notamment de Libye dont les arsenaux ont été pillés.
    Mais dans cette affaire l’indécence de certaines insinuations ne peut pas faire oublier l’essentiel : le sort des otages et l’angoisse de leurs familles ; l’abjection d’une attaque à l’entrée de camps de réfugiés, cantonnés depuis près de quarante ans dans des conditions pitoyables et dans une quasi indifférence de la communauté internationale ; la lâcheté du rapt d’humanitaires qui apportent sans compter leur soutien à ces réfugiés. (SPS)
  • Gestion des ressources naturelles : Ban Ki-moon insiste sur le rôle des casques bleus

    NEW YORK (Nations unies) – Le secrétaire général des Nations unies Ban Ki-moon a insisté dimanche sur le rôle « décisif » des casques bleus et des missions de maintien de la paix dans la gestion desressources naturelles.
    « Les opérations de maintien de la paix de l’ONU, qui jouent un rôle décisif aux côtés des pays qui sortent d’un conflit, sont particulièrement bien placées pour améliorer la manière dont l’environnement est protégé et les ressources naturelles aménagées », a déclaré M. Ban dans un message pour marquer le dixième anniversaire de la Journée internationale de la prévention de l’exploitation de l’environnement en temps de guerre et de conflit armé.
    Donner aux pays de meilleurs moyens de gérer leurs ressources de manière transparente, équitable et efficace à long terme, reste selon le chef de l’ONU, « une mission importante du maintien de la paix et de l’édification de la paix, tout comme l’aide au développement plus générale que nous apportons aux Etats Membres ».
    « En cette Journée internationale, prenons conscience de l’ampleur dans l’espace et dans le temps des répercussions qu’ont les dégâts écologiques que nous provoquons en temps de paix comme en temps de guerre. Et réaffirmons l’attachement que nous portons à cet aspect décisif de la paix et de la sécurité qui est un patrimoine naturel aménagé sans hypothéquer l’avenir », a-t-il ajouté.

  • La sécurité dans le monde, un rêve fou?

    Le siège parisien de Charlie Hebdo, le plus sioniste des journaux français, a été incendié hier au lendemain de la publication de sa dernière édition, où l’insulte et le ridicule se partageaient la «Une» et l’espace rédactionnel. L’hebdomadaire français, qui n’est pas à sa première provocation gratuite, a publié un dessin qu’il dit représenter le prophète Mohamed (QSSL) pour commenter la victoire du CNT en Libye et le parti En-Nahda en Tunisie.
    Les opinions publiques française, tunisienne, libyenne et même internationale sont donc censées être prises à témoin de la barbarie de ceux qui se revendiquent d’une religion que Charlie hebdo s’empresse systématiquement de qualifier d’intolérante et insoluble dans la démocratie. Il est certain, et cela a déjà commencé, que les dirigeants de cette publication vont instrumentaliser cet incident à fond pour démontrer la véracité de leurs thèses et le bien-fondé de leur discours franchement anti-arabe, et totalement acquis à la cause sioniste.
    Charlie hebdo, dont l’ancien dirigeant avait renvoyé un talentueux caricaturiste pour simple allusion à la puissance du Lobby sioniste en France et qui se retrouve à la tête d’une radio publique française, dont il a délogé un autre talentueux chroniqueur, fera tout pour passer comme victime de l’Islam.
    Le tapage médiatique qu’il va sans doute entreprendre ne pourra pas effacer une autre version des faits qui s’imposera d’elle-même.
    Celle-ci fera ressortir que les hommes qui ont lancé les cocktails Molotov sur la devanture du siège de Charlie hebdo étaient tout simplement envoyés et rémunérés par les responsables du journal eux-mêmes ou par le Lobby sioniste, si puissant en France.
    Il faut savoir en effet que la sortie du fameux numéro n’a rien provoqué au niveau international. Personne n’a bougé dans le monde réel, même si dans le confort de l’anonymat que confère Internet, certains ont abondement twité. Mais le fait est que l’opinion publique a pris cette édition pour ce qu’elle est: une stupidité de plus et sans intérêt. Les inspirateurs de Charlie hebdo souhaiteraient sans doute que l’incendie du siège de la publication ravive l’intérêt des lecteurs et dirige les accusations vers les musulmans du monde entier.
    On ne va pas par trente six chemins pour comprendre les motivations profondes de cette «Une» et de l’incendie qui a suivi, lorsqu’on analyse la situation d’Israël qui vient de perdre une bataille majeure au sein de l’opinion: l’admission de la Palestine à l’UNESCO.
    Tous ceux qui croiront la version de Charlie Hebdo sont soit, des supporters du sionisme, soit des imbéciles. Dans les deux cas, ils ne sont pas intéressants.
    Ouest Tribune, 5/11/12011
  • Qui doit payer les réparations de guerre ?

    Volontairement, la politique de communication de l’Otan et du CNT a occulté les images des destructions des infrastructures libyennes. Lorsque des forces armées d’un pays donné, y compris les Etats-Unis, interviennent dans un autre pays sans la caution onusienne ou alors par dépassement de celle-ci, et qu’en découle la destruction de toutes les industries, des infrastructures, ,et que soient commis des préjudices certains matériels et immatériels, pratiquement irréversibles, quelle partie du droit international devrait obliger l’agresseur à réparation ? 
    Il a été question de réparation en faveur des victimes des radiations nucléaires causées par les essais nucléaires français à Reggane. Mais, si la partie française ne veut pas entendre parler des réparations des préjudices commis à l’encontre des populations exposées alors que ces préjudices ont vraiment existé, de quel recours disposeraient ces populations ? Sur le plan international, il est autant difficile de faire reconnaître de telles erreurs que de faire reconnaître un génocide. Si pour ce qui concerne la réparation du préjudice causé à une victime d’une erreur judiciaire, il existe des procédures quand l’erreur reconnue a produit ses effets, cela n’est pas le cas au niveau des Etats dans les relations internationales. 
     Tout se traite à ce niveau selon les rapports de force. On dit souvent que les réparations ainsi que leur reconnaissance dépendent des rapports de force et dans le cas d’une guerre, c’est le vainqueur qui impose ses conditions au vaincu. Que peut- on penser des dommages causés à l’Irak par les forces américano-anglaises depuis mars 2003, alors que cette guerre suivie de l’occupation des territoires irakiens n’avait pas reçu l’aval des Nations unies ? Qui doit payer les réparations et comment chiffrer celles ci quand il n’y a pas que les infrastructures en jeu, mais également des centaines. Des milliers de victimes? Les pays arabes qui avaient accordé une caution régionale à cette guerre, devront-ils être partie prenante dans l’obligation d’accorder des réparations à l’Irak car sachant tout de même que le Conseil de sécurité de l’Onu ne l’avait pas et ne voulait pas la cautionner ? 
    L’Irak de Saddam par exemple, s’est vu imposer par les Américains des réparations lourdes et interminables, pour les préjudices qu’il a fait subir au Koweït lors de son invasion. Le montant des réparations est bien sûr fixé unilatéralement par les vainqueurs. Supposons que cela soit considéré comme légal du moment que l’agression contre le Koweït a été condamnée par les Nations unies et par conséquent fut justifiée la guerre contre l’Irak menée par une coalition internationale en 1991, qu’en serait-il des réparations pour ce qui concerne la guerre de 2003 contre l’Irak et qui n’a pas été cautionnée par le Conseil de sécurité de l’Onu ? A Alger, le professeur américain Roberts Mortimer, invité par le centre Echaab des études stratégiques, affirme que la vision d’Obama du monde ne s’inscrit pas nécessairement dans le respect strict du droit international et n’a pas à s’y conformer, sous peine de blocage des relations internationales.
    N.B.
    Le Maghreb, 7/11/20AA
  • Denuncian situación del Sáhara en aniversario desalojo campamento Gdeym Izik

    Madrid, 6 nov (EFE).- Activistas pro-saharauis denunciaron hoy en Madrid la « represión » que sufre el pueblo saharaui en vísperas del aniversario, el próximo martes, del desalojo del campamento Gdeym Izik, en El Aaiún, por la autoridades marroquíes.
    Seis de ellos permanecieron encadenados durante 45 minutos a las puertas del Ministerio español de Exteriores, sosteniendo una pancarta en la que se podía leer « desde hace 36 años el pueblo saharahui vive encadenado a las políticas de este ministerio y sus socios ».
    Una treintena de activistas apoyaron a los encadenados con carteles en los que reclamaban una « justa paz » para el Sáhara Occidental y denunciaban el muro construido por Marruecos que separa a familias saharahuis.
    La protesta concluyó sin incidentes y estuvo precedida por una concentración convocada en una céntrica plaza de la capital española.
    El 8 de noviembre de 2010, las fuerzas de seguridad marroquíes desmantelaron el campamento de Gdeim Izik, donde miles de saharauis habían instalado 6.500 tiendas de campaña para reclamar mejores condiciones económicas y sociales en la parte del Sáhara Occidental bajo control de Marruecos.
    El desmantelamiento del campamento supuso el conflicto más grave sufrido en la ex colonia española en los últimos veinte años, y terminó con la vida de 13 personas (11 agentes y dos civiles saharauis). EFE
  • La RASD signe un accord de prospection avec des compagnies pétrolières

    HOUSTON – L’Autorité du pétrole Sahraouie a signé récemment un accord portant octroi d’une licence de prospection à la compagnie Tower Resources Limited », côtée à la bourse de Londres, dans la région d’ »Imlili » de la République arabe sahraouie démocratique (RASD), a indiqué samedi l’Agence de presse sahraouie (SPS).
    Un accord portant octroi d’une licence de prospection à la compagnie « Tower Resources Limited » a été signé, indique un communiqué de l’autorité du pétrole sahraouie, cité par SPS.
    L’autorité du pétrole sahraouie est parvenue à un accord sur l’octroi d’une licence à la compagnie « PLC Exploration Wessex » et à la compagnie « Tower Resources Limited », dans la région d’Imlili (on-shore) d’une superficie de 16.900 km2, située entre Boudjedour (on-shore) et « Guelta »(off-shore), a ajouté la même source.
    La compagnie « PLC Exploration Wessex », côtée à la bourse de Londres, est liée par un contrat de prospection d’importantes quantités de pétrole en Guyane française, a annoncé récemment la compagnie »Tullow Oil ».
    La compagnie « Tower Resources Limited » active également en Ouganda et en Namibie, selon la même source qui précise que le Sahara occidental avait déjà octroyé auparavant des licences de ce genre à des compagnies internationales en 2005 et 2008.
    Ces licences visent à permettre aux « autorités de la République sahraouie de s’enquérir des atouts économiques de ses territoires, à travers la prospection du pétrole, la formation du cadre humain sahraoui dans le domaine du pétrole en prélude au recouvrement de la pleine souveraineté sur l’ensemble des territoires sahraouis après le parachèvement de la décolonisation ».
    Des contrats de ce genre ont déjà été signés avec des compagnies à l’instar de « Premier Oil », « Ophir Energy », « Europa oil and gas » et « EnCore oil plc ».
    APS, 5 nov 2011
  • La tête de George Bush, réclamée par Amnesty International

    Assailli par des organisations internationales dénonçant les pratiques qu’il les a instaurés lors de sa “guerre contre le terrorisme”, George W. Bush pourrait devoir envisager de ne plus quitter le sol américain.
    L’organisation Amnesty International a demandé mercredi 12 octobre aux autorités canadiennes d’arrêter et de poursuivre en justice l’ancien président américain, lors de sa visite prévue le 20 octobre, l’accusant de “crimes” et notamment de “torture”. Une demande contenue dans un mémorandum de mille pages remis par l’organisation humanitaire internationale aux autorités canadiennes le 21 septembre, mais qui n’a été rendu public que ce mois d’octobre M. Bush doit faire un exposé lors d’une conférence économique régionale à Surrey, en Colombie-Britannique dans l’ouest du Canada. Les accusations d’Amnesty, qui est soutenue par une ONG canadienne, et aucune organisation arabe, le Groupe international de surveillance des libertés civiles, concernent notamment le programme secret de la CIA appliqué entre 2002 et 2009 qui infligeait aux détenus, selon l’organisation, “la torture et d’autres traitements cruels, inhumains et dégradants, ainsi que des disparitions forcées”. Elles reposent sur des documents publics, des documents américains obtenus grâce à la loi sur la liberté d’information, les mémoires de M. Bush et un rapport de la Croix-Rouge critiquant la “guerre contre le terrorisme” lancée par l’ancien président américain. Pendant sa présidence, relève encore Amnesty, M. Bush avait autorisé des “techniques renforcées d’interrogation”, dont la simulation de noyade. 
    Une visite en Suisse annulée à la dernière minute
     
    “Le Canada est tenu par ses obligations internationales d’arrêter et de poursuivre en justice l’ancien président Bush, compte tenu de sa responsabilité dans des crimes contre le droit international, dont la torture”, a déclaré Susan Lee, directrice d’Amnesty pour les Amériques. “Comme les autorités des Etats-Unis n’ont pas, jusqu’à présent, déféré en justice l’ancien président Bush, la communauté internationale doit intervenir. Si le Canada s’abstient d’agir pendant sa visite, cela constituera une violation de la convention des Nations unies contre la torture et sera une manifestation de mépris vis-à-vis des droits humains fondamentaux”, a-t-elle poursuivi, selon un communiqué. Aucune réaction des autorités canadiennes n’avait pu être obtenue dans l’immédiat. En février dernier, Bush avait annulé une visite en Suisse, après que des appels similaires à son arrestation y avaient été lancés. Le secrétaire général de la branche canadienne d’Amnesty, Alex Neve, a déclaré que l’organisation poursuivrait son action auprès des gouvernements d’autres pays que l’ancien président envisagerait de visiter.
    REFLEXION, 5/11/2011
  • Le «Terro-Tourisme»

    A qui profite le crime? Une question qui aide souvent les enquêteurs à remonter vers le présumécoupable. Mais lorsqu’on se la pose à propos du tourisme en Mauritanie, là on se rend compte que desfacteurs semblables peuvent induire des effets inverses : 
    Il a suffi de mobiliser quelques trafiquants de droguedéguisés en islamistes -ou peut être l’inverse pour effaroucher les quelques touristes amoureux de la Mauritanie. Tandis que de l’autre coté de l’atlantique aux U.S.Ales touristes affluent par dizaines de milliers, pour la dixième année consécutive, sur Time square où a eu lieu l’attentat le plus meurtrier de l’Histoire. 
    Cette même occasion a d’ailleurs permis à l’occident de projeter à travers le monde des centaines de milliers de soldats qui sont eux des touristes sans visa emportant leur structures d’accueil et ayant pour mission de détruire tout ce qui pourrait attirer les touristes. Du coup la recession économique est passée sous silence à la grande satisfaction des décideurs occidentaux. 
    Des lois anti-terroristes improvisées dans la foulée leur permettent désormais d’outre-passer les barrières démocratiques et les conventions humanitaires. La lutte contre l’immigration a pris l’allure d’une véritable barricade vis à vis du tiers monde. Le nationalisme en vogue se profile désormais comme une valeur refuge pour un occident aux abois.
    En y regardant de près on se souvient que le terrorisme sous sa forme actuelle est né avec le conflit du moyen orient. On sait également qu’en 1936 les congés payés en France et la réduction du temps de travail ont fait naitre le tourisme de masse dont l’une des grandes destinations était justement la péninsule arabique où se trouve le berceau de la civilisation judéo-chrétienne et arabo-musulmane. 
    On sait par ailleurs, de nos jours et plus près de nous, que le printemps arabe commence par laTunisie dont l’économie repose sur le tourisme. L’Egypte et la Lybie ont eux aussi un grand potentiel touristique. On voit bien qu’en éliminant les destinations méditérranéennes l’occident se débarrasse des croisières touristiques qui l’apauvrissent tout en l’exposant à l’immigration. 
    Il est généralement admis que tout dollar dépensé par un touriste constitue un manque à gagner pour le pays d’origine et une richesse potentielle pour le pays hôte. L’occident aura donc trouvé, à travers la lutte contre le terrorisme, un moyen de limiter la liberté de ses citoyens. Il faut impérativement consommer local pour faire redémarrer la croissance. 
    Si la destination touristique coincide avec un potentiel en pétrole, comme c’est le cas dumoyen orient, l’impératif de freiner le tourisme se double alors de celui d’assurer l’approvisionnement en énergie. En somme l’occident voudrait bien profiter des ressources sans aucune solidarité avec les PMA. Que pourraient bien faire ces PMA pour se dégager de cette situation visiblement voulue par l’occident ? Ne pas subir sans bouger ce qu’il faut bien appeler le terrorisme d’état. 
    De nos jours le développement des moyens de communication a mis l’opinion occidentale à portée des médias tiers mondistes. Même si le rapport de force joue toujours en faveur de l’occident, il n’est pas vain de vouloir convaincre le touriste qu’il est libre d’aller dépenser ses sous où il veut, comme il veut, sans rien demander à son gouvernement. Les PMA pourront alors mettre en relief pour le touriste l’écart énorme entre le coût de la vie chez lui et celui du tiers monde.
    Comme il est d’usage de rendre la politesse entre états, les PMA pourraient cesser de jouer les gardes-côtes pour les occidentaux qui font tout pour les priver de la manne touristique. S’il est permis aux affaires étrangères occidentales de déconseiller à leurs ressortissants certaines destinations, pourquoi ne serait-il pas permis aux PMA de conseiller à leurs ressortissants les destinations occidentales ? 
    Il est à peu près sûre qu’en laissant couler l’immigration suivant son débit normal les PMA non seulement s’enrichiraient, mais ils inciteraient ainsi les touristes à aller se faire voir ailleurs. La surface et l’ensoleillement de la Mauritanie sont des atouts à mettre en valeur pendant l’hiver. Rien que pour un millier d’euros on passe subitement de la grisaille au beau temps. Ils peuvent organiser des marathons dotés de grands prix, des randonnées de masses et des festivals afin de drainer des milliers de touristes.
    Il reste enfin l’effort qui doit être celui du citoyen tiers mondiste vis à vis du touriste occidental : le rassurer, ne pas tenter de l’arnaquer, lui donner l’assurance que tous souhaitent lui faciliter la visite. L’action protectionniste occidentale a fait reculer le tourisme en Mauritanie, mais une contre-offensive intelligente et soutenue pourrait bien inverser la tendance.
    Mohamed Elbouss
    CRIDEM, 5/11/2011
  • Questions sur l’exécution sommaire de Kadhafi

    Dr Dieth Alexis : Ecrite à chaud, cette contribution a été achevée avant que ce dimanche 23 Novembre 2011 la communauté internationale ne finisse par obtenir la rapide autopsie suspecte – expéditive au regard de la fin de non-recevoir opposée samedi 22 Novembre 2011 par les autorités du CNT à la demande de l’ONU – du corps de Kadhafi par des médecins libyens dans des conditions qui restent à éclaircir. Les questions posées conservent donc leur pertinence et leur actualité. Kadhafi a été capturé vivant, lynché par ses geôliers, et exécuté ensuite d’une balle dans la tête alors qu’il implorait comme Gbagbo « ne tirez pas ! Ne tirez pas ! » pour avoir la vie sauve. Il aurait pu être livré à la justice pour répondre de ses innombrables forfaits. Ses geôliers qui prétendent se battre pour la démocratie et l’avènement d’un Etat de droit et pour le respect de la dignité humaine ont préféré l’exécuter sommairement et sans jugement après qu’il se soit rendu. Peut-on excuser cette justice expéditive qui pourrait constituer un crime de guerre au regard du droit international, en invoquant une rage de combattants assoiffés de vengeance et ayant perdu tous les repères moraux, après des mois de durs et meurtriers combats ? Une telle excuse en Libye justifierait alors toutes les dérives qui se produisent en temps de guerre aussi bien en Côte d’Ivoire qu’ailleurs ! En des termes pour le moins autoritaires et méprisants, un responsable du conseil militaire du Conseil national de transition (CNT) a répondu à la communauté internationale qu’aucune autopsie ne serait pratiquée sur le cadavre de l’ancien dirigeant libyen Mouammar Kadhafi : « Il n’y aura pas d’autopsie aujourd’hui (samedi), ni un autre jour. Personne n’ouvrira le corps (de Kadhafi) ». Telle est la fin de non-recevoir péremptoire adressée à l’ONU par le CNT libyen qui, désireux d’imiter en cela les Américains, veut réserver aux dépouilles mortelles de Kadhafi et de son fils, un destin similaire à celui de Ben Laden. Cette exécution sommaire du dictateur prisonnier et ce destin post-mortem seraient-ils une vengeance d’islamistes camouflés en démocrates ? Le tyran n’avait-il pas réussi, de son vivant, à empêcher l’emprise sur la Libye des islamistes dont un certain nombre figure aujourd’hui dans les rangs des nouvelles autorités libyennes ? Questions d’autant plus pertinentes qu’ Ayman Zawayiri, le bras droit de Ben Laden, se plaît à rappeler régulièrement aux dictateurs nord-africains et moyens orientaux qu’ils sont en sursis ? En rejetant cet appel à la transparence lancé par l’ONU et en refusant péremptoirement la demande d’autopsie du corps de Kadhafi, les nouvelles autorités libyennes veulent-elles signifier leur indépendance et leur refus de l’ingérence étrangère à laquelle elles doivent cependant leur victoire sur Kadhafi ? Cette attitude surprenante des nouvelles autorités libyennes, cette entorse inaugurale au droit et au respect de la dignité humaine, ce dédain de la communauté internationale aussitôt la victoire acquise, doivent-ils être au contraire être interprétés comme le symbole inquiétant d’un nouvel autoritarisme ?
    Le satisfecit mondial et le quasi silence des organisations des droits de l’homme devant ce qui mérite d’être désigné comme une exécution sommaire illégale et barbare ne manque pas d’étonner. L’on est frappé par l’absence de réprobation devant cette violation inaugurale du droit. On déplore seulement la mort de Kadhafi qui lui permet d’échapper à la justice. On ne se soucie pas du fait que Kadhafi s’était rendu ; qu’il devait impérativement répondre de ces crimes devant une cour de justice ; et qu’il devait, pour cela, être livré à un Tribunal par les rebelles qui prétendent avoir pris les armes pour lutter contre l’injustice et l’oppression. On ne se préoccupe pas de la forme de son exécution qui contredit le droit et le respect de la dignité humaine au terme d’un combat qui fut mené pour la victoire de la démocratie dont ces principes sont précisément la substance. On se contente de dire mollement qu’on aurait souhaité qu’il soit jugé. On ne condamne pas clairement l’acte illégal que constitue l’exécution sommaire d’un prisonnier de guerre qui s’est rendu à l’ennemi. On n’exige pas fermement que les auteurs de l’acte soient recherchés et traduits en justice. En Côte d’Ivoire, comparativement à la Libye, Alassane Ouattara et ses forces armées furent soumis, dès les débuts, au rouleau compresseur de la surveillance constante des organisations internationales des droits de l’homme. Gbagbo et ses complices aussitôt capturés, les lumières se braquèrent sur les conditions de sa capture pour traquer jusqu’aujourd’hui les éventuelles entorses au droit. En Libye, en dépit de la présence des forces de l’OTAN et d’un certain nombre d’ONG sur le terrain, latitude fut laissée aux forces du CNT d’opérer à leur guise. Les ONG se contentèrent d’adresser de molles dénonciations aux entorses au droit de la part des combattants du CNT. La mollesse de la réaction de la communauté internationale à l’exécution sommaire du dictateur ne manque pas alors d’apparaitre comme étant la conclusion logique d’un parti pris originel.
    Citons pêle-mêle les différentes réactions. La communauté internationale a salué la fin de l’ex-dictateur sans s’indigner aucunement du caractère barbare de sa mise à mort et de l’illégalité de son exécution sommaire. Le président des Etats-Unis, Barack Obama, s’est contenté d’affirmer que la mort du dirigeant déchu Mouammar Kadhafi marquait « la fin d’un chapitre long et douloureux » pour les Libyens, et montrait que les « régimes à poigne » de la région étaient voués à l’échec. Sans dénoncer et condamner l’application de cette justice sommaire, Alain Juppé a seulement déclaré sur TF1 que le but de la coalition « n’était pas de tuer Kadhafi ». Son but était « de le forcer à abandonner le pouvoir. Il appartenait ensuite au Conseil national de transition de le capturer et de le juger ». Qu’il ait été effectivement capturé et exécuté dans les minutes qui suivent ne suscitent de sa part aucune indignation ! La secrétaire d’Etat américaine Hilary Clinton a, quant à elle, jugé que la mort du leader libyen marquait « le début d’une nouvelle ère » pour le peuple libyen et a salué « la volonté des Libyens de construire une nouvelle démocratie », soulignant que les Etats-Unis resteraient « engagés à leurs côtés » dans cette voie. Bernard Henry Levy pour sa part aurait souhaité que Kadhafi soit arrêté et déféré à la CPI. Sans condamner l’exécution sommaire du prisonnier, il regrette seulement qu’il soit mort et va jusqu’à disculper le CNT dont il pense que « la majorité regrette qu’il n’y ait pas eu de procès »
    On demeure finalement sidéré par l’absence d’indignation des tuteurs de la rébellion libyenne et par la mollesse avec laquelle l’ONU adresse sa requête d’enquête et d’autopsie aux rebelles libyens qualifiés de révolutionnaires alors qu’il est de notoriété publique que dans leurs rangs figure des islamistes connus de tous ! L’on aurait tellement voulu que Human Right Watch mette en branle toute sa batterie pour réclamer et obtenir l’autopsie du corps du tyran Kadhafi comme il a remué ciel et terre pour veiller à ce qu’une justice impartiale soit rendue en Côte d’Ivoire et que les droits de Gbagbo et de ses complices soient respectés ! On se rappelle de la dénonciation et de l’émotion mondiale soulevée par l’humiliation infligé aux prisonniers FPI de Bouna par leurs geôliers des Forces républicaines ivoiriennes, et par le massacre de Duékoué en Côte d’Ivoire ! La quasi indifférence qui entoure, au contraire, l’exécution sommaire de Kadhafi et la mutilation du corps de son fils s’explique-t-elle par la frilosité des Etats occidentaux, soucieux de ne pas froisser le CNT, pour des raisons mercantiles liées à la signature des contrats pétroliers à venir ? Ou bien s’explique-t-elle plutôt par des raisons politiques relatives aux vieux contentieux qui ont opposés Kadhafi aux Etats occidentaux qui viennent de profiter du printemps arabe pour solder leur compte avec le dictateur ? L’on avait dénoncé en son temps l’ignominieuse mise en scène filmée de l’exécution de Saddam Hussein. Pourquoi l’exécution barbare et sans jugement d’un dictateur nord-africain qui ne fut pas pire que Saddam Hussein, le sinistre ordonnateur du massacre des Kurdes d’El Abja, ne suscite-t-elle aucune indignation : ni celle des anticolonialistes africains prompts remuer le ciel et la terre entière pour voler au secours d’un Gbagbo ou d’un Hissein Habré, probablement de Paul Biya ou de Obiang N’guema demain ; ni celles des Organisations des droits de l’homme ; ni celle des Etats Occidentaux qui ont pourtant motivé leur soutien militaire à la rébellion par l’exigence du respect de la dignité humaine et du droit et par la défense de la démocratie ? Le dictateur Kadhafi aurait-il moins de droits que le dictateur Gbagbo ? La contradiction entre cette quasi indifférence mondiale à l’égard de Kadhafi et cette mobilisation pointilleuse des Organisations de défense des droits de l’homme et des groupes de pression autour des dictateurs subsahariens s’explique-t-elle par le fait que ces derniers maîtrisent à la perfection leurs divers réseaux auprès des ONG des partis politiques et des gouvernements occidentaux ? Kadhafi, au contraire, s’enfonçant de plus en plus dans un extrémisme panafricaniste délirant, allant jusqu’à distribuer des milliards aux dictateurs subsahariens qui s’empressaient d’en reverser une partie substantielle à leurs réseaux étrangers, n’avait pas pris la précaution d’entretenir des réseaux pour son propre compte et avait perdu tout soutien occidental. On apprend que les milliards détournés par Kadhafi avaient été investis à l’étranger dans des organismes gouvernementaux libyens alors que Gbagbo au contraire avait déposé les milliards détournés du trésor ivoirien sur ses comptes personnels à l’étranger avec la bienveillance de complices affairistes occidentaux ! Faut-il alors prévoir que lorsque les orages qui couvent au Cameroun ou au Sénégal éclateront en raison du refus de l’alternance par des chefs d’Etat saisis par le vertige du pouvoir les organisations internationales qui se taisent aujourd’hui, s’attacheront demain à veiller au respect scrupuleux des droits des autocrates renversés par des révoltes populaires ? Le sort réservé à Kadhafi est-il dû à sa présumée implication dans le soutien du terrorisme international et au règlement final d’un vieux contentieux qui remonte à l’explosion des avions d’UTA au-dessus du désert du Ténéré et de la Panam au-dessus de Lockerbie ?
    Apparemment, saisis par le vertige du partage du pactole pétrolier et de la signature des contrats, les tuteurs et soutiens occidentaux de la rébellion, soucieux de ne pas susciter la colère des rebelles libyens, ne se préoccupent pas de ce précédent gravissime qui montre que l’établissement d’un Etat de droit et d’une démocratie fondée sur le respect de la dignité humaine est loin d’être acquis en Libye. Si l’on se tait sur ce crime symbolique aujourd’hui cela veut dire que, demain l’on se taira sur les dérives du nouveau régime comme l’on avait fini par fermer les yeux sur les exactions de Kadhafi pour conserver les contrats et les marchés en attendant le moment favorable pour régler des contentieux personnels avec le dictateur sous le prétexte de défendre le droit ! Cette prédominance de la logique de l’intérêt mercantile des Etats et de leurs raisons particulières, à un tournant aussi capital pour le monde que l’affirmation de la priorité des principes du droit et de la morale sur la politique et le démantèlement des dictatures vermoulues et meurtrières d’Afrique et d’Orient, n’est guère un présage positif pour l’avenir. Nous osons donc espérer que, comme en Côte d’Ivoire, la CPI et les organisations des droits de l’homme engageront bientôt des actions pour punir les violations du droit commises en Libye autant dans le camp des forces pro-Kadhafi que dans le camp des rebelles auxquels l’on attribue désormais, prématurément, la dénomination de révolutionnaires.