Mois : novembre 2011
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Sahara occidental / Point de presse du porte-parole du Quai d’Orsay
PARIS, France, 9 novembre 2011 / African Press Organization (APO)Point de presse du 8 novembre 2011Q – M. Christopher Ross, l’Envoyé personnel du secrétaire général de l’ONU pour le Sahara effectue une tournée dans différents pays. A-t-il été reçu au Quai d’Orsay?R – L’Envoyé personnel du Secrétaire général des Nations unies pour le Sahara occidental, M. Christopher Ross, effectue un déplacement à Paris aujourd’hui dans le cadre d’une tournée des capitales du Groupe des amis du Sahara occidental (Espagne, États-Unis, France, Royaume-Uni, Russie).Nous soutenons la poursuite des négociations et des pourparlers informels tenus sous les auspices des Nations unies qui permettent de maintenir un contact entre les parties et peuvent seuls contribuer à une avancée substantielle du processus politique.Nous saluons l’action de l’Envoyé personnel pour parvenir à une solution politique réaliste, juste et durable à la question du Sahara occidental conformément à la résolution 1979 du Conseil de sécurité. Nous le recevons aujourd’hui à Paris pour évoquer ses projets. La persistance du statu quo n’est dans l’intérêt de personne et constitue un obstacle à la construction d’un Maghreb intégré et prospère.SOURCE : France – Ministry of Foreign Affairs -
Des hackers marocains «colonisent» des sites d’institutions algériennes
Par Hakim Merabet
La propagande marocaine contre l’Algérie vient d’atteindre son apogée : des hackers de sa majesté ont opéré aujourd’hui des attaques massives sur des sites internet d’institutions gouvernementales et d’établissements financiers algériens. Si la majorité des sites ont été récupéré comme celui de la bourse d’Alger, celui de la Direction générale des grandes entreprises (DGI) relevant la Direction générale des Impôts (DGI) reste encore « colonisé » à l’heure où nous écrivions ces lignes, par des hackers marocains.Les pirates de sa majesté ne se sont pas privés d’étaler le drapeau rouge sur tout le territoire du Sahara occidental.Pis encore, et comme un pied du nez à l’Algérie les hackers proclament que » le Sahara est marocain n’en déplaise aux algériens ! « . Sous le titre générique de « Les forces de dissuasion marocaines défendent les intérêts suprêmes du royaume « , les pirates annoncent la couleur sur la page d’accueil de plusieurs sites d’institutions dont de la Direction des grandes entreprises (DGE).
Le message est floqué des armoiries du Maroc avec sa devise nationale : « Dieu, la patrie, le roi ». Les pirates précisent que l’opération a été menée en collaboration avec l’équipe « Triple Hack ». Sur fond noir, les pirates étalent la gigantesque carte géographique du « grand Maroc » toute en rouge frappée au milieu d’une étoile verte. L’image déjà détestable pour les algériens, est accompagnée de l’hymne national marocain. Une insupportable provocation en somme de la part d’un pays dont le souverain ne cesse de réclamer la normalisation avec un « pays frère ».Palais des intriguesLe fait est que cette intrusion dans les institutions algériennes intervient 48 heures après le discours du roi célébrant la fameuse « marche verte » qui marque la colonisation du Sahara occidental. Et les pirates eux mêmes précisent que leur action (piratage) a été organisée en « commémoration du 36ème anniversaire de la Marche verte du 6 novembre 1975 au Maroc ».Alors question : Cette attaque massive contre les institutions et organismes publics algériens a-t-elle été menée sous la supervision du Makhzen ? Tout porte à le croire, tant le royaume dans sa vaine tentative de faire reconnaître son occupation du Sahara occidental au niveau de l’ONU, recourt à tous les moyens pour faire plier l’Algérie. La dernière tentative en date concerne le rapt des trois humanitaires européens dans le camp Rabouni des réfugiés sahraouis, prés de Tindouf, que le makhzen n’a pas hésité à imputer à l’Algérie.Malheureusement pour lui, AQMI s’est chargée elle-même de lui apporter la contradiction en revendiquant l’enlèvement via un communiqué. Cette intrusion dans la toile d’Algérie constitue une énième tentative du Maroc de déplacer le débat d’un royaume en ébullition avec la marche annoncé du Mouvement des jeunes du 11 février à la veille des législative vers « l’ennemi juré » l’Algérie. Raté. C’est même un signe de panique au palais de l’intrigue.Algérie-plus, 8/11/2011 -
TITULARES CON TRAMPA SOBRE MOHAMED VI Y EL SAHARA
Dice la prensa española (aquí va un ejemplo) que el rey Mohamed VI “aplicará las resoluciones de la ONU sobre el Sáhara Occidental” y que “seguirá con su cooperación con Naciones Unidas y todas las partes implicadas con el fin de avanzar en el proceso de negociaciones. No se dejen confundir por estos titulares engañosos y cargados de falso optimismo que solo tienen un objetivo: vender la mejoría democrática de un régimen gamberro y torturador.A Mohamed VI no le sirve para cumplir esta falsa promesa cualquier resolución: tiene que ser una resolución del Consejo de Seguridad de la ONU, y no de la Asamblea General. Además, en el texto (aquí lo tenéis) el rey dice muy claro que toda esa supuesta “cooperación” tiene otro condicionante: que todo vaya encaminado «en el marco de la unidad nacional y de la integridad del Reino». Es decir, saltándose a la torera el derecho a la autodeterminación del pueblo saharaui reconocido por decenas de resoluciones de la ONU y un dictamen del Tribunal Internacional de La Haya.Lo suyo es que sea la Cuarta Comisión de la Asamblea General, dedicada a los procesos de descolonización, la que dirima el asunto. Pero a Mohamed VI le viene mejor que en la ONU se discuta del tema como si se tratase de un conflicto cualquiera entre dos partes discordantes, y no como lo que la ONU dice que es, un proceso de descolonización truncado por una invasión que hace 36 años atropelló el derecho internacional que ampara la autodeterminación saharaui. Además, en la Asamblea General las votaciones en las que participan todos los miembros de la ONU nunca le fueron favorables a la causa del anexionismo alauita. Ni siquiera la incondicional alianza de Francia, o su amistad con EEUU, o sus tejemanejes con Inglaterra, Rusia y China le han servido para superar el déficit de votos que tradicionalmente ha padecido en la Asamblea General por el mayoritario apoyo que la causa saharaui ha recibido especialmente desde Latinoamérica y África.Menuda diferencia para Marruecos con el Consejo de Seguridad donde los asuntos se los guisan y se los comen en petit comité, con las grandes potencias con derecho a veto intercambiando cromos entre sí (yo te doy uno sobre el Oriente Próximo que es tu prioridad, por ejemplo, y tú me das el que yo tanto necesito en el Magreb). Gracias a ello, la MINURSO –la misión de las Naciones Unidas para el referéndum del Sáhara Occidental- lleva 20 años mareando la perdiz a gusto de los invasores del Sáhara: sin organizar la consulta que nunca quisieron y, sobre todo, sin señalar el culpable de su fracaso. Menos van a decir ahora que el propio Marruecos acaba de ocupar uno de los sillones de los miembros no permanentes del Consejo de Seguridad.PD. Manifestaciones por el Sáhara. Se cumple un año de la tragedia de Gdeim Izik, se cumplen 36 años de la invasion marroquí del Sáhara. …Los simpatizantes de la causa saharaui han convocado actos y manifestaciones (la principal, la gran marcha del sábado contra los acuerdos de Madrid). Se lucha contra el olvido promovido por el propio gobierno socialista, empezando hoy con una protesta ante la embajada de Marruecos. No tienen a su favor el “pásalo” convocando desde Ferraz como en el “No a la guerra” de Irak. Pero, desde los territorios ocupados, los saharauis dan muestras de agradecimiento. Ejemplo de ello son los integrantes del grupo de derechos humanos ASADEDH que, a pesar de la represalia que les puede costar el gesto, se han adherido con un comunicado público a la Carta enviada a la ministra Trinidad Jiménez por varias ONG españolas y saharauis para exigirle que intervenga ante Marruecos para que cese la violación de los derechos humanos en el territorio y España ejerza esas obligaciones con el pueblo saharaui que la ONU, 36 años después, todavía le sigue asignando.arenas movedizas, 8/11/2011 -
Impact contrasté de la crise de la zone Euro sur le Maghreb
par Saïd MekkiQuand l’Europe est en crise, le Maghreb en subit les contrecoups. Mais de manière contrastée. Le choc sera plus conséquent pour le Maroc et la Tunisie que pour les pays pétroliers, l’Algérie et la Libye. Mais de manière générale la crise révèle, une fois de plus, le poids de l’absence d’un véritable marché maghrébin.L’annulation du référendum en Grèce et la réunion du G20 à Cannes n’ont pas réussi à calmer les inquiétudes des marchés, les investisseurs continuant d’avoir les yeux rivés sur les pays en difficulté de la zone euro. Après la Grèce, l’Italie est au centre des préoccupations, avec des rendements de plus de 6,60% pour le papier à 10 ans, deux fois plus que ceux des emprunts allemands de même maturité. La crise de la dette publique des pays de la zone euro semble se propager irrésistiblement et elle aura certainement des impacts sur les économies du Maghreb. Ces impacts sont différents pour les économies pétrolières à forts excédents financiers, l’Algérie et la Libye, et celles qui dépendent plus fortement des IDE et de la rente touristique, Maroc et Tunisie. Dans l’état actuel de l’économie mondiale, caractérisées par une reprise de la production manufacturière chinoise après un trimestre de contraction, les prix du pétrole devraient se maintenir à leurs niveaux actuels. La croissance européenne, molle et inférieure aux prévisions de début d’exercice, conforte un scénario de stabilité des prix sauf si, et c’est loin d’être exclu, la zone euro devait connaître de très fortes turbulences. Dans une telle hypothèse, le dollar, monnaie de facturation des transactions sur les marchés pétroliers devrait se renforcer. Compte tenu de la corrélation historique entre la valeur du dollar et celle du baril, la hausse de la monnaie américaine pourrait induire une baisse relative des prix des hydrocarbures. Les marchés, algérien et surtout celui de la Libye – qui augure de mirifiques contrats de reconstruction et de réhabilitation des infrastructures -, risquent donc d’être les cibles privilégiées des industriels européens confrontés à une baisse de la demande sur leurs propres marchés et à la concurrence des BRICS.QUAND L’EUROPE TOUSSEEn revanche, les économies marocaine et tunisienne devraient pâtir de la baisse des aides publiques européennes dont le niveau devrait se contracter du fait des déficits et de la priorité à la stabilisation des pays en difficulté et à la consolidation des moyens du Fonds Européen de Stabilisation Financière. Le ralentissement de l’activité, déjà perceptible en France et en Italie, impacterait directement les secteurs de sous-traitance au Maroc et en Tunisie. De plus, la hausse du chômage et la contraction des revenus des ménages européens dans un contexte de rigueur renforcée, affecterait le développement du secteur touristique, notamment en Tunisie qui traverse une délicate phase de transition politique. La dépendance des économies tunisienne et marocaine vis-à-vis de l’Europe pourrait donc coûter cher en termes de baisse des revenus externes mais aussi en termes d’investissements directs étrangers. L’accrochage en ordre dispersé des pays du Maghreb à l’économie européenne est un facteur d’accentuation des déséquilibres. Quand l’Europe tousse, la moitié de la région est grippée. La recherche d’autres partenaires, notamment les pays du BRICS et la Turquie, est donc naturellement un des axes principaux d’une politique de diversification très embryonnaire. Mais au-delà, la crise de l’Euro devrait donc inciter les Etats de la région à la création d’un véritable marché maghrébin fondé sur une stratégie d’intégration orientée vers le développement et la création d’emplois. Tant que cela ne fera pas partie d’un agenda réaliste, la vulnérabilité maghrébine aux soubresauts européens sera la règle.Le Quotidien d’Oran, 8/11/2011 -
POKER MENTEUR
On criera encore à la manie araboberbère de voir du complot, mais prenons le risque. La propagande soudaine destinée à rendre acceptable l’idée d’un bombardement de l’Iran paraît succéder au présumé complot style pieds nickelés que le pays des mollahs aurait ourdi contre l’ambassadeur saoudien aux Etats-Unis. Le fait est passé comme une vérité et les médias «sunnites» des rois ont rejoué la partition de la menace chiite. Simple et efficace. L’Iran n’est pas sunnite, il faudra donc le bombarder. Aussi net. Et parions qu’il se trouvera des «savants» qui édicteront la fatwa de circonstance si les émirs la commandent.On est à chaque fois dans ce dossier iranien dans le domaine des assertions de services invérifiables mais que l’on doit puisqu’elles sont le fait des Occidentaux qui ne mentent jamais, n’est-ce pas ? croire sur parole.
Dans ce long dossier nucléaire iranien, le seul vrai reproche avéré que l’on fait à l’Iran réside dans le «potentiel» de ses savants. Ils peuvent faire la «chose» s’ils le veulent. Et dans l’esprit de ceux qui ont le monopole de la terreur nucléaire, «pouvoir faire la chose» équivaut à la faire. Dans une telle situation, aucune garantie ne peut être donnée par l’Iran. Comment garantir que les neurones de ses savants ne fonctionneront pas un jour ?
Beaucoup notent d’ailleurs que c’est cette accumulation persistante de menaces qui rend «rationnelle» l’idée de posséder une arme nucléaire pour s’en protéger. Mais ce sont des idées trop iconoclastes. On est sommé donc de croire les services occidentaux qui ne mentent jamais ! Et qui informent sans aucune autre intention que celle de faire la vérité et de la transmettre à l’AIEA. Un vrai conte de fées dans une scène internationale où seul le rapport de forces fonctionne. Rester sceptique – ce qui veut dire n’exclure aucune hypothèse et soumettre les «preuves» à l’examen critique – comporte le risque de se faire classer irrémédiablement dans la case, péjorative, des « conspirationnistes». Et pourtant
Sur quoi se base le discours guerrier contre l’Iran déclenché à partir d’Israël avec des fuites orchestrées sur une attaque contre les installations nucléaires de ce pays ? Sur un rapport de l’AIEA qui sera rendu public aujourd’hui et qui renforcerait les «soupçons» des Occidentaux. Et les articles de presse nous expliquent benoîtement que ce rapport de l’AIEA se baserait en bonne partie sur des éléments fournis par des services de renseignements occidentaux. La boucle est ainsi bouclée.
Tous les services secrets du monde mentent, manipulent et désinforment. Sauf ceux des Occidentaux, qui ne cachent pas pourtant que l’Iran est une cible et un ennemi à abattre. Imaginer donc que les services occidentaux fabriquent de fausses preuves et orientent l’action de l’AIEA dans le sens de leur but de guerre est plausible Mais dans la propagande dominante, cela ne serait qu’un avatar de la théorie du complot. On ne sait pas si l’Iran a un programme militaire caché ou non. Mais on sait que quoi que l’Iran dise ou fasse, il sera toujours considéré comme suspect.
Ce qu’on exige de lui n’est pas de renoncer à un programme militaire mais de renoncer au «savoir» dans le domaine du nucléaire. Et n’en déplaise aux propagandistes, ce sont deux choses différentes. Finalement, dans ce poker menteur, la seule incertitude qui a empêché de bombarder l’Iran réside dans la forme et l’ampleur de sa riposte. Contrairement à l’Irak de Saddam Hussein, «bombardé» par les médias grande puissance militaire, l’Iran aurait une sérieuse capacité de nuisance. Qui pourrait embraser toute la région et porter les prix du pétrole à un niveau insupportable pour les économies occidentales.
Il y a une logique de guerre dans l’air. La seule chose qui freine une attaque contre l’Iran réside aussi dans le mystère que ce pays entretient sur ses capacités de riposte. C’est un équilibre fragile. A la merci des Folamour qui n’existent pas qu’au cinéma.
Le Quotidien d’Oran, 8/11/2011 -
G20 : paillettes et communication électorale et réponse sans substance
par Saïd MekkiLe sommet du G20 réuni sur la Côte d’Azur française a été entièrement dominé par la crise grecque et l’annonce d’un référendum par le Premier ministre George Papandréou. Une indésirable «intrusion» de la consultation démocratique étouffée dans l’œuf.Unanimes et mêmes indignés, soutenus également totalement et sans la moindre nuance par les médias, l’initiative du désormais ex-Premier ministre grec de recourir au peuple pour entériner ou rejeter le plan d’aide européen et les mesures de rigueur qui le conditionne a été étripée. Les marchés financiers ne tolèrent par une immixtion démocratique dans un processus qui vise fondamentalement à satisfaire leurs intérêts, observent les plus critiques qui se font rares. Ils notent qu’aucun dirigeant européen ne s’est exprimé sur les raisons de la crise de l’euro, sur les responsabilités des banques et sur la hausse brutale des taux de crédit qui sont à l’origine des difficultés financières des économies les plus fragiles de l’Eurozone. Malgré les va-et-vient diplomatiques télévisés et une théâtralisation évidente, le sommet du G20 n’a rien d’une réussite. Au final, il a systématiquement éludé les réponses à des questions aussi urgentes qu’essentielles. L’association altermondialiste Attac le souligne : «rarement un G20 aura donné une telle image de la démission des dirigeants du monde face au pouvoir des marchés financiers».UNE TRES VAGUE «AVANCEE»Face à une tempête spéculative qu’ils ont eux-mêmes contribué à alimenter, les dirigeants politiques ont offert un curieux spectacle où l’exercice de communication l’a emporté sur le fond. La brève mais inédite interview commune des Présidents Sarkozy et Obama ne compense pourtant pas le manque de substance d’un communiqué final qui peut difficilement passer une médication de temps de crise. La taxe sur les transactions financières, présentée comme le point d’orgue de la présidence française du G20, est bien évoquée dans le communiqué final mais en des termes suffisamment vagues pour en stériliser la signification. Aucune date ni aucun objectif précis ne sont associés à ce qui apparaît comme une pure déclaration d’intention. On présente comme une «avancée importante» le seul fait que les Américains ne se soient pas opposés à la mention de cette taxe. «Nous reconnaissons les initiatives de certains de nos pays pour taxer le secteur financier avec plusieurs objectifs, y compris une taxe sur les transactions financières, pour financer notamment le développement» indique le communiqué. Nul besoin de plonger dans des arcanes sémantiques pour relever qu’on est loin d’être devant un engagement contraignant. La régulation financière, thématique récurrente née de la crise de 2008 est tout simplement ignorée. Pour le conseil d’administration de la planète, onze paradis fiscaux (Antigua-et-Barbuda, La Barbade, Botswana, Brunei, Panama, Seychelles, Trinidad-et-Tobago, Paraguay, Vanuatu, Suisse et Liechtenstein), sont cités en tant que territoires «non-coopératifs». Monaco ne fait pas partie de cette liste. Les mauvaises langues disent que sa proximité avec la ville de Cannes lui a peut-être valu cette bienveillante omission. L’évasion fiscale constitue l’unique point de régulation globale mis en avant par le G20. Plus question d’encadrer les activités financières, notamment en matière de produits dérivés et de mécanismes boursiers qui contribuent au périlleux gonflement des bulles spéculatives. Quant à la réforme du système monétaire international, il n’est question que de réviser en 2015 la composition du panier des droits de tirage spéciaux» pour aller, les Chinois ont entendu le message, «vers des taux de change davantage déterminés par les forces du marché».LES CREANCIERS AVANT LES CITOYENSCette session cannoise donne l’impression que le G20, pas plus que le G7, n’est en mesure d’influer sur le cours des événements. L’adhésion de la plupart des dirigeants du groupe des pays riches à la doxa libérale est l’une des expressions concrètes de l’omnipotence des marchés. Face aux désordres financiers et aux déficits publics qu’ils induisent le G20 a montré son impuissance pour ne pas dire son irresponsabilité. La vocation du G20 est celle d’un comité de crise de la globalisation financière. Créé au cours de la crise des subprimes pour renforcer un G7 en déficit de légitimité et de moyens, le G20 est un étrange objet politique dont la fonction première semble purement cosmétique. Le vrai pouvoir est ailleurs que dans ce club d’Etats riches. Ce qui explique, selon des analystes, que l’initiative, étouffée, d’un référendum en Grèce ait été vécue comme une intolérable intrusion de la démocratie dans un débat qui ne concernerait que les créanciers, leurs experts et leurs porte-voix. A ce constat vient s’ajouter une dimension supplémentaire, celle d’une certaine perte de sens. Les appels publics des leaders de l’UE aux BRICS pour venir au secours de l’Euro et du Fonds Européen de Stabilité Financière et le refus nettement exprimé par certains dirigeants, comme Dilma Roussef, la présidente du Brésil, ont dû curieusement résonner dans nombre de régions du monde abandonnées à la misère et à la famine.Le Quotidien d’Oran, 8/11/2011 -
Relations algéro-marocaines Je t’aime, moi non plus
LE ROI MOHAMED VI a lancé, dimanche 6 novembre, un appel à l’Algérie pour que les deux pays deviennent un «véritable moteur de l’unité arabe» et construisent un «nouveau Maghreb». A l’occasion du 36e anniversaire de la ‘’Marche verte’’, Mohamed VI a déclaré : «Le Maroc réitère sa disposition à tout mettre en oeuvre (…) et notamment avec l’Algérie soeur, dans le cadre de la dynamique actuelle (…) pour la concrétisation commune des attentes des générations présentes et à venir qui aspirent à l’avènement d’un ordre maghrébin nouveau».Ce discours d’ouverture ou de réconciliation à l’égard de l’Algérie n’est pas le premier ces derniers mois. Le roi avait tenu les mêmes propos lors de son discours du trône le 30 juillet dernier. En fait, depuis le printemps arabe qui a conduit au renversement de Ben Ali en Tunisie, de Moubarak en Égypte et de Kadhafi en Libye, on sent une volonté des deux pays, toujours séparés par une frontière terrestre fermée, d’effectuer un rapprochement pour tenter de gérer ou de retarder les conséquences des bouleversements démocratiques dans la région.
Le 30 juillet dernier, c’est Abdelaziz Bouteflika qui envoyait un message d’amitié au Maroc. «Convaincu du destin commun auquel nous sommes liés, je réitère à Votre Majesté mon souci de joindre mes efforts aux vôtres pour raffermir les liens de fraternité, de coopération et de bon voisinage en faveur de la construction d’une relation bilatérale modèle au service des intérêts de nos deux pays et peuples frères unis par des relations historiques et concernés par les défis de l’avenir», avait-il déclaré à l’occasion de la célébration de la fête marocaine du trône.
Mais jusqu’ici, ces déclarations d’amitié n’ont pas débouché sur des actes concrets illustrant un réel rapprochement. Bien au contraire. Elles ont été à chaque fois torpillées par des déclarations hostiles d’autres responsables marocains. Ainsi, récemment, le ministre marocain des Affaires étrangères, Taïeb Fassi Fihri, s’est largement inscrit en porte à faux avec le discours de son roi après l’enlèvement des trois Européens à Tindouf. Il a cherché à transformer cet enlèvement en succès diplomatique pour son pays dans le dossier du Sahara occidental.
Le ministre marocain n’a pas hésité en effet à critiquer durement l’Algérie, l’accusant de n’avoir pas su sécuriser les camps de réfugiés de Tindouf. «Il s’agit de la responsabilité d’un État et c’est l’Algérie qui en est le premier responsable», a t il ainsi déclaré. Une accusation dure et directe qui tranche avec l’ambiance de réconciliation instaurée entre les deux pays ces derniers
mois. Le ministre a t il parlé avec le feu vert du monarque ? s’interroge TSA. Fassi Fihri reproche en réalité à l’Algérie d’avoir marginalisé le Maroc au Sahel en ne l’incluant pas dans la politique de coopération régionale antiterroriste. Il est vrai que cet enlèvement était l’évènement idoine pour remettre cette question sur le tapis. Quitte à révéler les contradictions au sommet du pouvoir marocain et à faire quelques pas en arrière dans la politique de rapprochement avec l’Algérie.
Les Débats, 8/11/2011 -
Algérie-Maroc,Les amours feintes du roi
Le roi du Maroc Mohammed VI ne rate aucune opportunité discursive pour destiner à l’Algérie l’expression de ses amours feintes. Dimanche, dans un discours célébrant le 36e anniversaire de la «marche verte», le monarque s’est déclaré disposé à travailler avec l’Algérie pour «un ordre maghrébin nouveau».Ayant assurément très mal vécu son exclusion, au demeurant, toute logique, de l’entité sahélo-saharienne, constituée par les quatre pays dits du «front», Algérie, Niger, Mali et Mauritanie, le roi Mohammed VI postule, même en désespoir de cause, à un éventuel rôle réhabilitant. Il joue évidemment, comme toujours, de malice diplomatique, celle poursuivant à faire accroire que c’est l’Algérie qui reste sur une attitude nonchalante quant à la construction du Maghreb. C’est de cette perspective que procède son appel, dimanche, à l’Algérie à coopérer efficacement pour la construction d’un Maghreb qui serait «un véritable moteur de l’unité arabe». Un Maghreb, a-t-il dit, qui serait capable d’assurer «la stabilité et la sécurité dans la zone sahélosaharienne ». Le référent à la zone sahélo-saharienne n’est point innocent dans la bouche du roi Mohammed VI. Considérant toujours comme siens les territoires sahraouis, il se croit partie donc intégrante de cette zone.
Parlant de la sorte, il fait ouvertement fi des résolutions onusiennes concernant l’autodétermination du Sahara occidental et du sentiment du peuple sahraoui lui-même qui milite à s’émanciper du joug colonial. Ceci étant, le roi Mohammed VI, chez qui il est devenu récurrent de citer l’Algérie dans chaque discours, prend, par ailleurs, prétexte des vents du changement dans la région et dans le monde arabe pour conter une énième fois son «désir» de se rapprocher d’Alger. «Le Maroc réitère sa disponibilité à tout mettre en œuvre (…) et notamment avec l’Algérie sœur, dans le cadre de la dynamique actuelle (…) pour la concrétisation commune des attentes des générations présentes et à venir qui aspirent à l’avènement d’un ordre maghrébin nouveau», a dit le roi, rapporte l’AFP. Il est clair que ce laïus ne saurait traduire un amour pour l’Algérie. Il se destine à la communauté internationale aux yeux de laquelle le Maroc tente d’apparaître plus disponible que son voisin de l’Est pour la construction maghrébine.Lors de la crise libyenne, le royaume a travaillé à affaiblir l’Algérie, en attisant la polémique avec le CNT auquel il a été suggéré d’accuser l’Algérie d’envoi de mercenaires pour prêter main-forte au régime de Kadhafi aujourd’hui déchu. De plus, le roi Mohammed VI ne se prive pas d’indexer, à tort, du doigt l’Algérie concernant la condition des réfugiés sahraouis à Tindouf. Dans son discours de dimanche, il a parlé «de pires formes de privation, de répression, d’humiliation», dans les camps de réfugiés. Voilà le propos qui montre le sentiment véritable du roi à l’endroit de l’Algérie et qui gomme toutes les professions de bonne volonté dont il vernissait jusque-là ses discours. Des professions qui sont autant de torpilles diplomatiques visant à affaiblir l’Algérie.S. A. I.
Le Soir d’Algérie, 8/11/2011 -
Nouvelle sortie de Mohammed VI: Le nouvel ordre maghrébin, selon Rabat
par Yazid AlilatC’est un discours particulièrement belliqueux que le Roi du Maroc a donné dimanche soir, à l’occasion de la commémoration de la tristement célèbre ’Marche verte », au cours de laquelle des centaines de milliers de Marocains ont été envoyés dans des conditions inhumaines, souvent à pied, occuper le Sahara Occidental en 1975.Alors que la géopolitique du moment et à venir s’oriente vers la fin des régimes coloniaux, dépassés par l’histoire, le souverain marocain confirme qu’à Rabat, il n’y a point de changement. Il a ainsi directement accusé l’Algérie et le Front Polisario de séquestrer les populations sahraouies réfugiées dans les camps humanitaires dans les territoires libérés. ’Nos compatriotes dans les camps de Tindouf continuent de subir, dans une zone isolée et assiégée, les pires formes de privation, de répression, d’humiliation et de déni de leurs libertés et autres droits fondamentaux légitimes », affirme-t-il, avant de préciser ’notre refus de cette situation inhumaine et humiliante », qualifiant de ’détestables les manipulations politiciennes des adversaires de notre intégrité territoriale ». Reprenant le credo de la ’régionalisation avancée », la solution proposée par Rabat pour résoudre le cas sahraoui, le monarque veut convaincre que ’le Sahara marocain sera un véritable modèle de régionalisation avancée », promettant l’engagement du Maroc ( ) à ’poursuivre sa coopération avec les Nations unies » pour parvenir à une solution négociée, mais, avec cette précision que cela se fera sur ’la base de notre initiative d’autonomie ». Il estime, par ailleurs, que le Front Polisario et le gouvernement sahraoui se sont ’autoproclamés représentants exclusifs des populations de la région, en s’obstinant désespérément à vouloir dissimuler le fait qu’ils ne disposent d’aucune assise juridique, d’aucun fondement populaire et d’aucune légitimité démocratique pour aspirer à la représentation des populations sahraouies. » Et dans la foulée d’un discours qui intervient à un moment où la contestation des réformes proposées par le Palais royal prennent de l’ampleur, il rêve encore d’un Maroc ’des régions », avec un Sahara Occidental définitivement occupé. Sur l’Algérie, et après l’avoir accusé, sans grands ’artifices » de soutenir le Polisario, et de vouloir diviser le Maroc, il revient un peu plus dans son discours avec un appel pour ’l’avènement d’un ordre maghrébin nouveau », c’est-à-dire avec un Maroc qui a des frontières très loin vers la Mauritanie, défalquées de la mention ’Sahara Occidental ». Sur ce point, il dira que ’dans cette perspective, le Maroc réitère sa disposition à tout mettre en oeuvre, tant sur le plan bilatéral et notamment avec l’Algérie soeur, dans le cadre de la dynamique constructive actuelle qu’au niveau régional, pour la concrétisation commune des attentes des générations présentes et à venir qui aspirent à l’avènement d’un ordre maghrébin nouveau. » ’Il s’agit d’un Maghreb qui transcende l’enfermement dans les postures figées et les antagonismes stériles, et qui ouvre la voie au dialogue, à la concertation, à la complémentarité, à la solidarité et au développement, un Maghreb qui, fort des cinq pays qui le composent, serait un véritable moteur de l’unité arabe, un partenaire agissant de la coopération euro-méditerranéenne, un facteur de stabilisation et de sécurisation de la zone sahélo-saharienne et un acteur structurant de l’intégration africaine ». Sauf que dans ce Maghreb idyllique vu à partir de Rabat, il n’existera point de peuple sahraoui indépendant, ni un quelconque processus d’autodétermination qui aura été organisé sous l’égide de l’Onu pour l’avenir politique de ce territoire. Sur les réformes politiques qu’il a imposées, notamment une nouvelle constitution qui lui permet de conserver ses pouvoirs, contrairement aux attentes et aux revendications de la rue marocaine et particulièrement le mouvement des jeunes du 20 février, il estime qu’elles sont de nature à s’intégrer dans le mouvement politique global qui traverse actuellement le monde arabe. Le discours du Roi Mohammed VI intervient pratiquement à moins de vingt jours d’élections législatives anticipées, décidées après le vote soviétique sur la nouvelle constitution le 1er juillet dernier. Enfin, le monarque marocain aura déçu la communauté internationale qui avait peut-être naïvement pensé qu’un jour le palais royal abandonnera ses visées expansionnistes et travaillera pour une paix définitive dans la sous-région maghrébine.
Le Quotidien d’Oran, 8/11/2011 -
Ciné-débat au Mémorial autour du peuple sahraoui – Caen
Le documentaire « Le problème. Témoignage du peuple Sahraoui » aborde le sujet sensible du Sahara Occidental : une ancienne colonie espagnole située au nord-ouest de l’Afrique, dont la souveraineté est revendiquée par le Maroc. Il a été réalisé en 2010, par Pablo Vidal et Jordi Ferrer, après cinq ans d’enquête.Dans le secret le plus total, ils ont réuni un grand nombre d’images et de témoignages interdits, allant jusqu’à risquer leur vie.Le documentaire rend compte d’un monde où règnent l’impunité et le silence ; d’une terre où la population vit dans la peur depuis trois décennies ; où les Droits de l’Homme sont sans cesse violés. Ce regard porté sur le Sahara occidental a obtenu le prix Amnesty International au festival des Droits de l’Homme de San Sebastián et le premier prix au Fisahara en 2010.ouestfrance.fr, 08/11/2011Jeudi 3 novembre, 20 h, au Mémorial, projection du film suivie d’un débat en présence d’un des deux réalisateurs, Jordi Ferrer. Entrée libre et gratuite dans la limite des places disponibles. Cette soirée est organisée en partenariat avec l’association des Amis de la République arabe sahraouie démocratique.