Mois : octobre 2011

  • Attentat de Marrakech : les accusés clament leur innocence

    Un juge marocain a condamné vendredi à la peine de mort Adel Osmani pour avoir organisé et perpétré un attentat à la bombe qui avait fait 17 morts, dont 8 Français, le 28 avril dernier dans un café de Marrakech. Cette action était la plus meurtrière commise au Maroc depuis les attentats-suicides coordonnés qu’avaient perpétrés des extrémistes islamistes en 2003 à Casablanca. A l’énoncé du verdict, des parentes d’Osmani et de ceux qui ont été reconnus coupables de complicité avec lui se sont mises à crier et à éclater en sanglots, a rapporté Reuters
    L’accusation avait réclamé la peine « la plus sévère possible » contre Osmani et huit hommes accusés d’être ses complices. Adel Osmani avait rejeté les chefs d’accusation retenus à son encontre, notamment ceux de fabrication d’explosifs et de meurtre. Ses avocats ont exprimé l’intention d’interjeter appel. Invité ce vendredi par les juges à faire une dernière déclaration avant que le verdict soit prononcé, Osmani, portant la barbe et vêtu d’un sweat-shirt gris des New York Yankees, s’est déclaré innocent du chef de complot politique.
    « Toute cette affaire est sans fondement », a-t-il dit. « Il y a tant d’injustice dans ce pays (…) Je ne comprends pas ce pays. Des innocents se trouvent impliqués dans des affaires comme celle-ci alors qu’ils sont en fait utilisés dans des stratagèmes politiques. » Le ministère de l’Intérieur a dit qu’Osmani entretenait des liens avec al-Qaida, mais des agents locaux du réseau islamiste ont démenti toute implication dans l’attentat.
    Des parents de victimes françaises ont assisté en nombre au procès. Certains tenaient à la main des portraits de leurs proches disparus tandis que d’autres se pressaient autour d’une interprète. Les avocats des parents de victimes avaient fait savoir qu’ils tenaient à ce que les suspects reçoivent des peines sévères, mais qu’ils ne demandaient pas la peine de mort.
  • Senateur Mendes aux sahraouis : "Vous n’êtes pas seuls"

    Le sénateur mexicain, Julio Cesar Mendes, a appelé le peuple sahraoui et le Front Polisario à poursuivre la résistance, car, «le droit à l’indépendance doit être arraché par l’opprimé». Relatant la genèse du conflit, l’orateur s’est voulu rassurant à l’adresse du peuple sahraoui en témoignant son entière solidarité. «Vous n’êtes pas seuls», a lancé le sénateur mexicain à l’adresse des activistes sahraouis, les appelant à poursuivre sans répit la lutte jusqu’au recouvrement entier de leur souveraineté nationale. «Le Sénat mexicain a appuyé la mission de la MINURSO», tout en exhortant la communauté internationale à soutenir l’organisation d’un référendum d’autodétermination pour décider du sort de la dernière colonie en Afrique.
    Roland Weys, de l’Association internationale des juristes démocrates : «J’ai défendu le FLN ; je ferai de même pour les Sahraouis»
    Le Français Roland Weys, vice-président de l’Association internationale des juristes démocrates (AIJD), et ancien membre du Collectif d’avocats du FLN contre le colonialisme français, a démontré, juridiquement, la situation de non-droit dans laquelle se trouve le Maroc qui a agressé des Sahraouis sans motifs.
    «En droit, il est clair que le Sahara occidental est un territoire hors du Maroc, et c’est vérifié dans le Larousse datant de 1932», a ajouté Roland Weys, admettant pour cela que la mission de la MINURSO doit aussi préserver les droits de l’homme dans cette région du monde, en dépit du veto français qu’il a qualifié de «nul et sans effets».
    Khaled Haddadah, SG du Parti communiste libanais : «Une seule voix : la résistance»
    Le secrétaire général du Parti communiste libanais, Khaled Haddadah, a expliqué que «la cause sahraouie
    doit chercher des appuis auprès des peuples arabes et pas des régimes», pour contrecarrer l’hégémonie des
    Occidentaux qui ne plaident jamais au côté des causes justes, le Sahara occidental et la Palestine étant des exemples édifiants.
    «Je préconise la résistance jusqu’à l’indépendance comme seule et unique alternative», a-t-il ajouté, tout en déplorant les résolutions «partiales» des Nations unies, notamment lorsqu’il s’agit de petits peuples.
    Par : M. C.
     
    Le Midi Libre, 30/10/2011
  • A Alger, le Front Polisario fait entendre la voix du Sahara occidental

    Par RFI

    Samedi 29 octobre 2011, s’est ouverte à Alger la deuxième conférence internationale sur « Le droit des peuples à la résistance : le cas du peuple sahraoui ». Le président du Front Polisario en a profité pour appeler la communauté internationale à exercer des pressions sur le Maroc afin qu’il autorise un référendum d’autodétermination au Sahara occidental qu’il occupe depuis 1975. Le sort des trois Européens enlevés dans des camps de réfugiés sahraouis a également été abordé.

    Les propos du président du Front Polisario sont sans détours et plutôt accusateurs. Mohamed Abdelaziz affirme que « le non-respect des engagements contractés met le Maroc en porte-à-faux avec le droit international et demande alors à la communauté internationale d’ exercer des pressions et imposer des sanctions contre le gouvernement marocain, afin qu’il autorise un référendum d’autodétermination au Sahara occidental ».

    La France est également la cible des récriminations du numéro 1 sahraoui. « Le gouvernement français contredit, affirme-t-il, l’image qu’il veut donner de son pays en tant que berceau des droits de l’homme par son attitude au Conseil de sécurité ». Pour Mohamed Abdelaziz, Paris soutient les thèses colonialistes marocaines et encourage le gouvernement du Maroc dans son intransigeance et son rejet de la légalité internationale.

    Les Nations unies sont donc invitées à « intervenir d’urgence » pour, entre autres, libérer les prisonniers sahraouis, démanteler le mur militaire marocain qui divise le Sahara occidental et mettre un terme au « pillage effréné » des ressources naturelles sahraouies.

    L’occasion était aussi toute trouvée pour évoquer l’enlèvement de trois Européens membres d’une ONG dans les camps de réfugiés sahraouis. « Un acte terroriste qui vise le Front Polisario », a accusé le président Abdelaziz. Il assure que le Front Polisario « ne ménagera aucun effort pour libérer les otages dans les plus brefs délais ».

  • Vers un hiver très chaud

    « Tout ce qui brille n’est pas forcément de l’or », disait un certain proverbe.
    C’est le moins que l’on puisse dire à ceux qui s’attendaient à du «meilleur» après ledit «Printemps arabe». Que ce soit en Tunisie, Libye ou l’Egypte, les populations des trois pays retiennent leur souffle, craignant ce que va leur réserver l’avenir. La chose qui est sûre et selon les paramètres et les données actuelles, l’hiver sera chaud, voire très chaud même. En effet, la situation actuelle qui prévaut dans les pays secoués par les révoltes d’une partie des populations est vraiment confuse.
    En Tunisie, terre du déclenchement dudit «Printemps arabe », la situation est toujours confuse. Sur le plan sécuritaire et économique, les aiguilles sont au rouge et on ne voit pas comment les nouveaux dirigeants pourraient redresser la barre ? La violence est quotidienne alors que les touristes ont rayé de leur agenda le nom de la Tunisie. L’objectif du soulèvement du 14 janvier mettra fin à un régime dictatorial et permettrait à l’instauration de la démocratie dans le pays. Malheureusement, les résultats de la révolte ont permis à un régime de monter sur la plus haute marche du pays. 
    En attendant l’entrée en scène de ceux qui maudissent la démocratie, la ville de Sidi Bouzid berceau du déclenchement du «Printemps arabe» a été le théâtre d’affrontements opposant des islamistes pro-Al-Hachemi et les forces de l’ordre. Les manifestants ont incendié le siège de la mairie, le tribunal et plusieurs édifices publics. Le ministère de l’Intérieur actuel a été contraint de décréter un couvre-feu pour maîtriser la situation. 
    En Egypte, c’est le même scénario qui se dessine avant même les élections et dont les frères Musulmans sont les plus favoris. Depuis le début de la révolution du 25 Janvier 2011, le pays traverse une situation des plus catastrophiques. Les touristes qui affluent dans le passé par des milliers ont boudé l’Egypte alors que la violence secoue quotidiennement le pays. Les Coptes crient à la marginalisation alors que la place «Tahrir» fait le plein chaque vendredi. Rien qu’hier, des milliers de centaines de citoyens ont organisé un rassemblement au niveau de la place «Tahrir» réclamant des élections dans l’immédiat. Au niveau de cette place, une prière a été tenue sur une dépouille d’un jeune qui selon eux a été torturé à mort dans un commissariat de police. Après avoir accompagné le défunt à sa dernière demeure, des incidents ont éclaté entre les manifestants et les forces de l’ordre devant l’ambassade des Etats-Unis au Caire. D’autres manifestants se sont dirigés au siège de la télévision, scandant des slogans obscènes à l’encontre du conseil militaire. Les prochaines élections, permettront à 90% aux frères Musulmans de prendre les destinées d’un pays surpeuplé et dont la pauvreté a atteint les sommets. Ce n’est pas certainement l’idéologie qui sortirait le pays du pétrin. A moins que les frères Musulmans arrivent à reconvertir la prière de «salât al-istisqâ» par une pluie en livre égyptienne, euros ou dollars. 
    Enfin, la situation en Libye est beaucoup plus grave. Les dits «révolutionnaires» ont réussi à prendre le pouvoir par les armes et ce, grâce aux interventions militaires étrangères. A la place du régime de Kadhafi, les Libyens auront pour dirigeants des Islamistes radicaux. Ces derniers refusent de déposer les armes et affutent leurs couteaux se disputant la responsabilité. De l’autre côté, la guerre n’est pas finie, car les tribus proches de Kadhafi ne jurent que par la vengeance et n’attendent que le départ de l’Otan pour passer à l’action. Le bal est déjà ouvert, des informations indiquent que Send Larabi qui a capturé Kadhafi aurait été abattu par un groupe dénommé «Front pour la libration de la Libye». En somme, l’hiver sera très chaud dans les pays secoués par les soulèvements populaires. Dans l’attente, les populations de ces pays se trouvent à bord d’une embarcation quelque part dans l’océan, au milieu d’une violente tempête.
    MONCEF RÉDHA

    La Nouvelle République, 29/10/2011

  • Appel à exercer des pressions sur le Maroc

    Le président sahraoui, Mohamed Abdelaziz, a appelé, samedi à Alger, la communauté internationale à exercer des pressions et imposer des sanctions contre le gouvernement marocain afin qu’il cesse d’empêcher l’organisation d’un référendum pour l’autodétermination du peuple du Sahara Occidental. 
    «Le non respect des engagements contractés met le Maroc en porte-à-faux avec le droit international et nécessite une réaction de la part de la communauté internationale qui doit exercer des pressions et imposer des sanctions contre le gouvernement marocain afin qu’il cesse d’obstruer l’organisation du référendum», a déclaré le président Abdelaziz à l’ouverture de la 2ème Conférence internationale sur le thème «Le droit des peuples à la résistance : le cas du peuple sahraoui». Il a exhorté la communauté internationale, qui s’est empressée d’adopter des résolutions protégeant les civils dans plusieurs régions du monde, à avoir «le même sens de responsabilité vis-à-vis des graves violations des droits humains commises par le Maroc depuis son invasion et dont sont témoins des ONG et institutions des droits de l’homme y compris le Haut commissariat aux droits de l’homme de l’ONU». 
    «La défense des droits de l’homme est un devoir pour tous et ne doit souffrir d’aucune sélectivité et d’aucun double standard. On ne peut pas s’ériger en défenseurs des droits de l’homme et en même temps nier un autre droit fondamental qui est le droit des peuples à l’autodétermination et ne pas appuyer la résistance légitime des peuples en lutte», a-t-il expliqué.
     Le président Abdelaziz a exprimé son «regret» et son «grand étonnement» face à la position de certaines parties qui «soutiennent les thèses colonialistes marocaines et encouragent le gouvernement du Maroc dans son intransigeance et son rejet de la légalité internationale». «Le gouvernement français contredit l’image qu’il veut donner de son pays en tant que berceau des droits de l’homme en s’opposant à l’adoption par le Conseil de sécurité d’une résolution en faveur de la protection des droits de l’homme dans les territoires occupés du Sahara Occidental», a-t-il relevé à cet égard.
  • L’autodétermination, un droit incontournable

    LA 2E CONFÉRENCE INTERNATIONALE D’ALGER SUR LE THÈME «DROIT DES PEUPLES À LA RÉSISTANCE : LE CAS DU PEUPLE SAHRAOUI» A OUVERT SES TRAVAUX, HIER PAR LES ALLOCUTIONS DE JURISTES, D’EXPERTS, DE PERSONNALITÉS POLITIQUES ET MILITANTS DE LA SOCIÉTÉ CIVILE, VENUS DES DIFFÉRENTES RÉGIONS DU MONDE RÉAFFIRMANT LEUR SOUTIEN À LA RÉSISTANCE DU PEUPLE SAHRAOUI.
    Si tout le monde s’est accordé à exprimer sa détermination à persévérer dans leur soutien à la cause sahraouie et à la résistance du peuple sahraoui face à l’occupation marocaine du Sahara Occidental, ceci est l’expression pure et engagée des femmes et des hommes épris de liberté, de justice et de la paix. Il est à noter que la délégation sahraouie s’est illustrée par la présence du président de la République arabe sahraouie et démocratique (RASD) et secrétaire général du Front Polisario, M. Mohamed Abdelaziz. 
    La tenue de la Conférence en question dans une conjoncture marquée par une actualité internationale mettant en avant la légitimité des revendications des peuples, bon nombre, de présents ont dénoncé la politique de deux poids deux mesures pratiquée par des capitales occidentales. Celles-ci demeurant sourdes aux appels du peuple sahraoui, réclamant l’application de son droit à un référendum d’autodétermination, «sont complices» de la politique coloniale marocaine au Sahara Occidental. Partant, pour les juristes l’australien, John Robert Arthur Don, le français Roland Weyl, du sénateur mexicain Julio César Aguirre Mendesn le droit du peuple sahraoui à la résistance «est légitime et garanti dans le droit international». Et de souligner par la même occasion que «la justesse de leur cause et leur aspiration à la liberté et à l’indépendance est à même de bénéficier amplement de notre soutien au peuple sahraoui» a déclaré le secrétaire général du Parti communiste libanais, Khaled Haddad. 
    Par ailleurs, si dans son allocution d’ouverture le président du Comité national algérien de solidarité avec le peuple Sahraoui a réaffirmé le soutien de l’Algérie à la cause et à la résistance sahraouie, il rappellera pertinemment cette position dictée par «l’histoire de la lutte du peuple algérien contre la colonisation française». Et d’indiquer plus loin dans ses propos qu’on ne peut ne pas être solidaire avec les peuples qui luttent pour leur indépendance, à savoir le peuple sahraoui et le peuple palestinien» relève Mahrez Lamari. Alger connu pour être «la Mecque des causes justes» ont rappelé, des juristes, des personnalités politiques, des militants de mouvement associatif venus d’Asie, d’Amérique latine, d’Europe, d’Afrique et des Etats-Unis a été aussi pour nos interlocuteurs «un exemple de lutte contre la colonisation». 
    Pour le vice-président de l’Association internationale des juristes démocrates et ancien membre du collectif des avocats du FLN durant la lutte algérienne pour l’indépendance M. Roland Weyl, l’accent a été mis dans son intervention sur la portée de l’énoncé de la déclaration des droits de l’homme de L’ONU. «Nous, les peuples, déclarons» a-t-il rappelé et de préciser que «chaque peuple est maître sur son territoire» et le peuple sahraoui «est le seul maître, selon la légalité internationale». La colonisation marocaine du Sahara Occidental «est illégale et ne peut perdurer» au vu des leçons de l’Histoire. 
    Quant aux interventions d’experts en Droit international, le droit du peuple sahraoui à l’autodétermination peine à s’appliquer et se traduire «à cause du blocage exercé par les alliés du Maroc au sein du Conseil de sécurité, principalement la France» a souligné Mhand Berkouk. Ce qui, pour les participants constitue «un acte illégal» exercé par le droit de veto français en le brandissant comme menace pour freiner toute volonté politique au sein de l’institution onusienne, dans «son application du droit du peuple sahraoui à l’autodétermination». Une situation qui fait perdurer les souffrances du peuple sahraoui, qu’il soit dans les camps des réfugiés et dans les territoires encore sous occupation marocaine. D’où la portée du rôle significatif de la résistance sahraouie face la politique coloniale marocaine et dont la Conférence d’Alger verra aujourd’hui, l’adoption de recommandations en vue de hisser le soutien international à la résistance sahraouie dans divers domaines, notamment politique et diplomatique. 
    KARIMA BENNOUR
    La Nouvelle République, 29/10/2011
  • Pétition pour la libération de tous les prisonniers politiques au Maroc

    Par Ayad Ahram, 29/10/2011
    Le Mouvement Marocain du 20 février Paris/Ile-de-France avait lancé une pétition à l’occasion de la fête de l’Humanité pour réclamer et exiger la libération de tous les prisonniers politiques au Maroc. Nous avons déjà recueilli plusieurs signatures (papier) et nous continuons à en recueillir sous format électronique.
    Vous trouverez cette pétition en français, en anglais et en espagnol sur le lien suivant. N’hésitez pas à aller la signer et la faire circuler autour de vous.
  • Briser le mur de silence autour de la question sahraouie

    La deuxième Conférence internationale du «Droit des peuples à la résistance : le cas du peuple sahraoui», s’ouvre, aujourd’hui à Alger, en présence de plus de 300 participants, dont 100 étrangers et 100 Sahraouis. Il s’agit de personnalités politiques de tous bords, d’universitaires, d’intellectuels, de politologues, de juristes, de journalistes, d’artistes, de sportifs et de représentants de la société civile défenseurs de la cause sahraouie. Le Comité national algérien de solidarité avec le peuple sahraoui (CNASPS), initiateur de la manifestation, vise deux objectifs majeurs à travers cette conférence internationale : briser l’embargo médiatique imposé sur la cause sahraouie, et prouver à l’opinion internationale, encore une fois, qu’il s’agit d’un problème de décolonisation auquel aspire le peuple sahraoui. 
     
    En effet, la Conférence internationale d’Alger ambitionne de rassembler des personnalités du monde qui viendront réaffirmer à l’unisson le droit du peuple sahraoui à choisir librement son destin, et exiger de l’ONU l’application rapide des recommandations du Conseil de sécurité qui plaident, notamment, pour l’organisation d’un référendum transparent et loyal sous la supervision des Nations unies. Aussi, l’occasion sera-t-elle pour dénoncer les violations massives et répétées des droits de l’homme dans les territoires du Sahara occidental par l’administration d’occupation marocaine, lesquelles violations furent à maintes reprises constatées par des ONG et autres organismes internationaux à l’instar d’Human Rights Watch, Amnesty international et une commission ad hoc du Parlement européen. 
     
    Les initiateurs de la Conférence d’Alger visent, également, à dénoncer la «spoliation systématique» des ressources naturelles du Sahara occidental par le Maroc, avec la complicité de l’Union européenne et certains pays occidentaux, de même que la position de la France qui «favorise injustement le Maroc» et bloque de la sorte toute issue favorable du conflit. En effet, la France est allée jusqu’à user de son droit de veto concernant le projet visant à confier à la Minurso la protection des droits de l’Homme dans les territoires occupés du Sahara occidental, selon les membres du CNASPS.
    Il s’agit, en outre, d’exiger une assistance humanitaire efficace et multiforme en ce qui concerne les réfugiés sahraouis, dont l’aide a sensiblement baissé ces dernières années, somme toute une propagande mensongère et une diversion pratiquée par l’occupant marocain. Des communications pertinentes sont prévues durant les deux jours de la Conférence internationale d’Alger, des ateliers et des débats autour de la question sahraouie dans toute sa dimension.
     
    Mokrane Chebbine
     
    Le Midi Libre, 29/10/2011
  • L’outrecuidance du FMI

    Il est toujours là, qui veille, compte et concocte ses recettes. Il n’y a pas besoin de solliciter son concours, il en est fort prolixe. La preuve, c’est de lui qu’il s’agit, le Fonds monétaire international (FMI) se manifeste. Il est vraiment embêté par ce qui se passe en Algérie et il le montre. Comme cela fait un bout de temps qu’on ne l’a pas entendu, cela fait une drôle d’impression. On l’avait presque oublié. Et le voici, plus féroce que jamais et sûr de son bon droit de dicter la politique aux autres. Et il en fait trop. Surtout qu’il ne manque pas d’air et qu’il parle de «rationalisation des dépenses publiques», trouve tout seul qu’il n’y a aucune justification à «l’interdiction du crédit à la consommation» et se dit mécontent de l’incontournable «climat des affaires». 
     
    Voilà le destructeur d’un grand nombre d’économies et le responsable de la misère de centaines de millions de personnes qui ose, avec l’arrogance que lui confèrent ses parrains, donner des orientations et prodiguer des conseils. On ne sait pas ce que les autorités algériennes lui ont répondu, mais elles devraient lui rappeler les bonnes manières et lui citer ses frasques, très visibles de par le monde. Cela devrait suffire à le rendre plus modeste dans sa prétention à régenter la destinée des gens si, partout, il était renvoyé au bilan de ses interventions. 
     
    Malheureusement, cela ne se passe pas comme cela. Alors, il persiste dans sa mission. Il doit, obligatoirement, imposer que les Etats ne s’occupent pas des citoyens qu’ils gouvernent, en «rationalisant les dépenses publiques». Il doit aussi faire en sorte que le «marché» ne connaisse aucune contrainte, même s’il faut endetter les gens, grâce à ces «crédits à la consommation», et même si la production nationale n’est pas du tout concernée. Ne nous y trompons pas, le FMI va presser de plus en plus. Il y a péril en la demeure et de l’argent à libérer qui doit aller vers les gouffres qui se creusent là-bas. 
     
    Avant, il y avait l’argument de la dette qui facilitait la vie et faisait que l’Algérie signait les yeux fermés sa descente aux enfers, aujourd’hui le Fonds ne peut que la menacer d’une possible chute des prix des hydrocarbures. Sauf que l’on sait qu’il n’est que la face soft d’un système aux abois, qui dispose de moyens autrement plus convaincants pour les récalcitrants. C’est ce qui explique pourquoi le FMI peut encore sévir quand il a mené l’Amérique latine à la banqueroute, fait exploser la Yougoslavie et fait s’effondrer tant d’autres pays. Il peut, sans vergogne, faire le VRP avec ses mesures dont on observe les effets dévastateurs sur l’économie mondiale. Il peut vanter ce néolibéralisme, enveloppé dans une sémantique savante, qui est en train de projeter dans la précarité des foules de plus en plus nombreuses. 
     
    Il suffit, pour se rendre compte de la «rationalisation», d’interroger l’actualité de la Grèce, du Portugal, de l’Espagne, des Etats-Unis, de l’Italie, ces modèles du genre en matière de promotion de la libre-entreprise et aux «climats des affaires» sans pareils ; où il fait de moins en moins bon vivre, où les entreprises ferment ou licencient et où les citoyens sont pressurés pour que les banques soient payées de leurs créances ou renflouées parce qu’elles sont en difficulté. Par Ahmed Halfaoui
     
    Les Débats, 29/10/2011
  • Kadhafi, «le roi des rois d’Afrique», pleuré au Mali

    Marc-André Boisvert, collaboration spéciale
    La Presse

    (Bamako, Mali)- Au Mali, la mort de Mouammar Kadhafi, la semaine dernière, n’est pas source de réjouissances. Pour ce pays au bas de tous les indicateurs de développement, la chute de celui qui se disait le «roi des rois traditionnels d’Afrique» signifie incertitude économique et désordre sécuritaire.

    Sidi Ndiaye et ses amis parlent avec passion. «Ils ont tué notre ami Kadhafi pour son pétrole. C’était un grand homme qui a beaucoup donné aux Africains,» estime le quadragénaire de la capitale Bamako.

    Ici, on aime Kadhafi. Son visage est partout: sur les motos, dans les taxis, sur les murs. Même le nouveau quartier administratif, construit avec des fonds libyens, devait être baptisé en l’honneur de l’ex-leader libyen. On a rayé son nom du complexe peu avant l’inauguration, en septembre dernier.

    Pertes économiques

    Cette affection pour le colonel déchu n’est pas gratuite. La Libye a investi dans les infrastructures et l’agriculture malienne des sommes difficilement quantifiables, mais qui frôlent le milliard. Au centre-ville, trois énormes hôtels de luxe portent fièrement la bannière Libya Hotels. Nul ne sait ce qu’il adviendra de ces investissements.

    La chute de Kadhafi a déjà un coût pour le Mali. L’interruption des importations de carburant libyen a entraîné une hausse du prix à la pompe. Et le retour des travailleurs émigrés prive plusieurs familles d’une aide vitale.

    Pendant deux décennies, la croissance libyenne a largement dépendu de la main-d’oeuvre subsaharienne bon marché. La guerre a mis fin à cet échange. L’Association des Maliens expulsés estime que 12 000 Maliens ont été rapatriés par avion au Mali. En réalité, plusieurs milliers d’autres sont revenus par leurs propres moyens.

    Ali Abdoulaye Yattara a fui la Libye après 29 ans. «Ici, au Mali, il n’y a pas de travail. En Libye, nous pouvions bien vivre.» Dans la cour de la petite maison qu’il a achetée avec ses économies, il boit le thé avec un collègue d’exil, Taky Mady Keita.

    Plusieurs fois emprisonnés, torturés et libérés sans que des accusations ne soient portées; la vie des deux rapatriés était devenue un enfer à Tripoli pendant la guerre. Ils ont fui Tripoli lorsque circulaient des rumeurs clamant que les Subsahariens étaient les mercenaires de Kadhafi et que, une fois le Guide chassé, ils seraient tous massacrés.

    Désordre sécuritaire

    La fin de l’ère Kadhafi n’est pas qu’une question d’argent pour les Maliens. Les États limitrophes, les représentations étrangères et les ONG s’inquiètent pour la stabilité de la région.

    La Libye n’a pas de frontières avec le Mali. Pourtant, les deux pays partagent un désert que nul ne contrôle: le Sahara. La chute de Kadhafi a entraîné la fuite de nombreux combattants lourdement armés. Les pays de la région ont multiplié les opérations au cours des derniers mois pour contrer ces armes qui pourraient se retrouver entre les mains d’Al-Qaïda au Maghreb islamique.

    Mais c’est surtout le retour des ex-rebelles touareg qui inquiète la population. En 1980, Kadhafi les a mobilisés pour sécuriser le Sud libyen et contrer les trafiquants, notamment de drogue. Ces Touareg ont peu à peu abandonné le combat pour rejoindre l’armée ou les exploitations pétrolifères libyennes. Lorsque le régime du guide libyen a commencé à trembler, ils ont participé à sa défense et auraient recruté des mercenaires.

    Maintenant, des milliers de combattants expérimentés reviennent au Mali et au Niger. S’ils ont perdu leur base et leur financement, leurs revendications autonomistes restent intactes. «Le danger d’une nouvelle révolte touareg est imminent», croit un conseiller militaire malien, qui préfère garder l’anonymat.

    Pour le moment, le gouvernement malien ne sait pas sur quel pied danser. Il ne reconnaît pas le Conseil national de transition au pouvoir depuis la chute de Kadhafi, mais laisse son drapeau flotter sur l’ambassade de Libye. La mort de l’ex-dictateur simplifie la donne. Mais les Maliens s’inquiètent tout de même d’avoir perdu un peu plus qu’un ami. 

     
    Cyberpresse, 27/10/2011