Mois : octobre 2011

  • Manifestations affreusement «creuses» à Londres

    Les Américains l’ont fait, ce n’était qu’une question de temps pour que la Grande-Bretagne suive. Ainsi, à l’instar des protestations organisées autour du centre financier de Wall Street à New York, des Anglais ont décidé d’investir le quartier de la City, le centre historique et névralgique du monde de la finance.
    En fait, ils ont investi le parvis de la cathédrale St-Paul afin de protester contre les excès des financiers, les coupures budgétaires et même l’incarcération du chef du PKK kurde en Turquie, Abdallah Occalan ! Eh oui, rien de mieux qu’un campement au centre d’une capitale occidentale pour rassembler tous les indignés du moment. Pour l’instant, l’événement n’a eu que très peu d’effet sur les barons de la finance qui en sourient, cappuccino et I-Pad à la main, face à la bonhomie ambiante qui règne au sein du campement de fortune.
    Ils ne se sentent nullement menacés par ces mouvements. Et même si la capitale londonienne a bénéficié d’un climat particulièrement clément ces dernières semaines, favorisant la vie de camping, il s’avère que les Anglais préfèrent le confort de leur logis à l’inconfort d’une tente sur une esplanade en ciment. En effet, Scotland Yard a utilisé des caméras à infrarouge pour démontrer que les tentes étaient vides durant la nuit et donc les manifestants qui voulaient s’inspirer du Printemps arabe ne veulent pas sacrifier leurs petits plaisirs quotidiens pour des «futilités» telles que les principes ou la lutte contre l’injustice.
    Alors que les commentateurs, dans la presse de droite, reprochent aux «insurgés» leur comportement d’enfants gâtés accros aux I-phones et autres gadgets symbolisant le capitalisme, la presse de gauche espère toujours que les petits ruisseaux feront de grandes rivières et que même si le mouvement peine à décoller, l’intention y est et la volonté de «changer les choses» est enfin ancrée au sein de la société. Où se situe la vérité ? Nul ne le sait ! Mais les autorités religieuse, de l’imposante cathédrale reprochent déjà aux manifestants de décourager les touristes de venir visiter l’enceinte religieuse, et par conséquent privent l’institution en question d’empocher les 14.50 livres (1704 DA) par personne pour visiter St-Paul. Jésus s’est peut-être opposé aux usuriers, mais il n’a pas vécu dans l’une des villes les plus chères au monde, avec en prime des impôts locaux qui auraient fait rougir Ponce Pilate en personne. On reproche aux manifestants de ne pas trop savoir ce qu’ils veulent ou la façon d’y parvenir. Les groupes sont trop disparates, et leurs motifs mal explicités. Mais ce sont des indignés et à l’heure qu’il est, il y a trop de raisons de se révolter, rétorquent-ils.
    Soit, mais l’incertitude des uns fait le bonheur des autres. Plus ces insurgés peinent à définir clairement leurs revendications, plus leurs demandes paraissent creuses et futiles, renforçant par la même occasion les positions de ces commentateurs capitalistes qu’ils veulent à tout prix persuader. Ainsi, alors que les capitales occidentales se délectent déjà du butin pouvant émerger de la prochaine insurrection arabe, leurs citoyens, eux, cherchent encore le moyen de faire bouger leurs dirigeants. Aujourd’hui, il est clair que les élections, au sein des pays démocratiques, n’offrent que des options limitées : droite ou droite «light».
    Quant aux manifestations, il faut avouer que cela fait désordre. On se croirait presqu’au Moyen-Orient dans certains cas. Donc, l’idée maintenant est de passer à la vitesse supérieure… Mais en quoi cela consistera ? Cela serait peut-être un bon début si les manifestants choisissent déjà de passer une nuit entière dans le campement.
    Qui sait ? Peut-être qu’après les Anglais vont même manifester et un jour se feront entendre. David Cameron, le Premier Ministre britannique a bien entendu les cris des Libyens de Benghazi pourquoi pas ceux des Anglais de la City.
  • Enlèvement d’humanitaires : les ONG déterminées à ne pas quitter les camps de réfugiés sahraouis

    ALGER – Les représentants d’institutions, d’associations et d’organisations non gouvernementales (ONG) de différents pays présents à la conférence d’Alger sur la résistance du peuple sahraoui ont réaffirmé dimanche leur détermination à ne pas quitter les camps de réfugiés sahraouis et à continuer de les soutenir en dépit de l’enlèvement de trois humanitaires.
    Ils ont affirmé, au deuxième et dernier jour de la 2ème conférence internationale sur le thème « Le droit des peuples à la résistance : le cas du peuple sahraoui », qu’il s’agit d’un « acte de résistance » de leur part à l’occupation « illégale » du territoire du Sahara occidental par le Maroc.
    Dans son intervention, le président de l’association italienne de solidarité avec le peuple sahraoui, Fabio Campioli, a indiqué que les associations qui militent aux côtés du peuple sahraoui « ne céderont jamais aux menaces ».
    « Nous n’allons pas céder, nous allons rester dans les camps sahraouis pour apporter toutes notre solidarité. Le terrorisme ne nous fait pas peur », a-t-il lancé, faisant allusion à l’enlèvement, le 23 octobre, de trois membres d’ONG européens dans les camps de réfugiés sahraouis. Il a rappelé, à ce propos, que son pays (l’Italie) a résisté au fascisme qu’il a fini par vaincre, appelant ses pairs et les Sahraouis à poursuivre la lutte contre « l’injustice ».
  • Vérité et justice sur l’enlèvement de Ben Barka

    Des centaines de personnes se sont rassemblées samedi soir à Paris pour réclamer «vérité et justice» sur l’enlèvement en 1965 dans la capitale française de l’opposant marocain Mehdi Ben Barka.
    Portant des portraits d’opposants ou de simples citoyens marocains disparus, les manifestants ont appelé notamment à ce que «les raisons et les complicités d’Etats cessent d’entraver l’action de la justice» dans la recherche de la vérité sur les «disparitions forcées» des opposants et des politiques marocains.
    Ils répondaient à l’appel de l’Institut «Mehdi Ben Barka» et «Mémoire Vivante» qui, avec le soutien d’associations des parents de disparus et de défense des droits de l’homme au Maroc, organisent chaque 29 octobre de l’année l’anniversaire de la disparition de l’opposant marocain Mehdi Ben Barka en 1965, devant la brasserie Lipp, lieu où il devait déjeuner avec le cinéaste Franju et un journaliste pour discuter de la réalisation d’un film sur la décolonisation. 46 ans après l’enlèvement du dissident marocain, sa famille est toujours en quête de vérité sur ce fait marquant de la vie politique du royaume et de l’ensemble des pays du Tiers monde,
    à une époque où l’opposant Ben Barka était perçu comme un leader des pays en voie de développement et un des penseurs du processus de décolonisation dans le monde. Selon son fils Bachir, le dossier en justice en France concernant l’affaire Ben Barka n’a pas avancé. 
    «Je dirai même qu’il a reculé. En 2010, nous avions annoncé que nous allions voir le juge pour la reconnaissance de documents dont le secret défense allait être levé par le ministère de la Défense et que ces documents ce sont ceux que le juge a pu saisir dans le siège des services secrets français», a-t-il rappelé, regrettant que «seulement une partie insignifiante des documents a pu bénéficier de cette levée du secret défense».
    «Cela est intervenu contrairement à la vie de la commission consultative du secret de défense nationale. Et depuis, l’affaire est au point mort du côté de la justice française», a-t-il indiqué à l’APS, affirmant que cette «obstruction à la vérité est une décision politique».
    «Au Maroc, le même blocage est constaté du fait que la commission rogatoire du juge français pour entendre les témoins, responsables sécuritaires notamment, qui pourraient apporter des éléments sur l’enlèvement de mon père, n’est pas encore opérationnelle, malgré toutes les précisions que le juge en question a envoyées à qui de droit», a ajouté le fils de l’opposant marocain.
  • L’hommage symbolique de François Hollande aux victimes algériennes du 17 Octobre 1961 Lire l’article original : L’hommage symbolique de François Hollande aux victimes algériennes du 17 Octobre 1961

    Un hommage qui annonce la rupture avec le Sarokysme. Au lendemain de sa désignation comme candidat officiel du Parti socialiste pour l’élection présidentielle de mai 2012, François Hollande rend hommage aux manifestants algériens massacrés à Paris lors de la manifestation du 17 octobre 1961. Ce lundi, François Hollande, costume foncé, chemise bleu ciel, une rose à la main, s’est rendu sur le pont de Clichy pour un hommage symbolique aux morts algériens.
    Accompagné de l’historien Benjamin Stora et de son conseiller Faouzi Lamdaoui, le favori des sondages à la succession de Nicolas Sarkozy a expliqué qu’il avait prévu depuis longtemps d’être présent à ce rendez-vous. « Je voulais être là, fidèle à la promesse que j’avais faite. Je suis venu témoigner de ma solidarité aux enfants, petits-enfants de ces familles endeuillées par ce drame », a-t-il déclaré.
    De ce pont…
    En présence du maire (PS) d’Asnières et de Gilles Catoire, du maire (PS) de Clichy, le candidat socialiste a ensuite assisté au dévoilement d’une plaque commémorative sur laquelle il est écrit : «[…] De ce pont, et d’autres ponts de la région parisienne, des manifestants Algériens furent jetés dans la Seine le 17 octobre 1961, victimes d’une répression aveugle. A leur mémoire, le 17 octobre 2011 ».
    Il y a cinquante ans, la manifestation organisée à Paris, en pleine guerre d’Algérie, par la fédération de France du FLN en faveur de l’indépendance de l’Algérie était violemment dispersée par la police sur ordre du préfet Maurice Papon.
    Manifestants massacrés
    Ce soir-là, 30 000 manifestants, dont près de 10 000 habitants de la boucle nord des Hauts-de-Seine, avaient convergé vers la capitale. Nombre d’entre eux ont été arrêtés et brutalisés au pont de Neuilly, certains mourant noyés dans la Seine, d’autres massacrés à coups de pioches.
    Reconnaitre ce qui c’est produit
    « Il faut que la vérité soit dite. Sans repentance, ni mise en accusation particulière, a souligné ce lundi 17 octobre François Hollande. Reconnaitre ce qui c’est produit. Aujourd’hui je le fais en tant que socialiste. Ensuite, ce sera sans doute à la République de le faire…»
    « Le fait qu’un homme politique de cette importance soit là, ce matin à la première heure, devant précisément le lieu où s’est déroulée la plus importante des tragédies, est pour moi une marque incroyable et inestimable », a commenté Benjamin Stora au micro d’Europe 1.
    Crime d’Etat
    Cinquante après cette tragédie, l’Etat français n’a toujours pas reconnu sa responsabilité. Les associations sont aujourd’hui nombreuses à réclamer la reconnaissance par la France d’un crime d’Etat.
    En rendant hommage aux victimes algériennes, le candidat du PS entend certainement marquer les esprits au moment où de multiples voix s’élèvent tant en France qu’en Algérie pour la reconnaissance officielle de ce massacre qui a fait des centaines de morts.
    Alors que le président Nicolas Sarkozy a choisi d’ignorer l’événement, France Hollande lui prend date.
    Serait-il ce président français qui pourrait enfin apaiser et normaliser une fois pour toutes les relations entre la France et l’Algérie ? Il faudrait d’abord qu’il sorte vainqueur de la présidentielle de mai 2012.
    Nouvelle conception des relations entre la France et l’Algérie
    En attendant, le candidat des socialistes, qui s’est rendu en Algérie en décembre 2010 où il fut reçu comme les honneurs d’un chef de l’Etat, entend incarner une nouvelle conceptions des relations tumultueuses entre Algériens et Français.
    Dans un entretien accordé en août dernier à l’hebdomadaire Jeune Afrique, François Hollande, né deux mois et demi avant le début de la guerre d’Algérie ne novembre 1954, expliquait que les deux pays doivent être « dans une relation de confiance mutuelle et dans la construction de projets communs ».
    Rappeler ce qui s’est passé
    « Je souhaite que les choses soient dites, expliquait-il. Nous allons célébrer en 2012 le cinquantième anniversaire de l’indépendance algérienne : ce sera l’occasion de rappeler ce qu’est le passé : l’Histoire et ses douleurs multiples. Il ne faut pas nous figer dans une commémoration qui sera forcément différente dans l’évocation du souvenir en Algérie et en France. Nous devons être dans une relation de confiance mutuelle et dans la construction de projets communs. Tant de liens humains, culturels et économiques nous unissent…»
    Un hommage qui marquera les esprits en ce jour-là de recueillement.
  • El-Ghannouchi à la manœuvre

    par Kharroubi Habib
    Il ne semble pas, jusqu’à preuve du contraire, que la victoire de son parti Ennahdha soit montée à la tête du leader islamiste tunisien Rached El-Ghannouchi, devenu de facto après celle-ci le nouvel «homme fort» du pays. C’est du moins ce qui transparaît de ses déclarations post scrutin et des transactions qu’il a engagées avec les autres forces politiques du pays en prévision de la première convocation de la nouvelle assemblée élue, qui devra d’abord nommer un nouveau président de la République, qui lui-même désignera le Premier ministre. El-Ghannouchi a en effet multiplié les assurances et les engagements que son parti respectera les droits et les libertés des citoyennes et citoyens tunisiens et participera à l’instauration d’un régime démocratique. Il a d’autre part reconfirmé la promesse faite par lui à son retour d’exil après la chute de Benali et de son régime qu’il ne postulera pas aux postes sensibles de chef de l’Etat ou de Premier ministre. Ainsi tout en modération, le leader islamiste a apparemment réussi à atténuer les peurs que la victoire de sa formation a suscitées dans la société tunisienne et parmi certains battus du scrutin du 23 octobre. Au point qu’elles sont plus nombreuses les voix dans le camp des démocrates et libéraux tunisiens qui, tout en prônant le «devoir de vigilance» à l’égard de ce qui peut advenir après la victoire du parti islamiste, estiment qu’il ne faut pas que leur courant refuse de prime abord la «main tendue» par Ennahdha et son leader à son endroit. Battu électoralement, le courant démocrate et moderniste tunisien est néanmoins en mesure de tester la sincérité des convictions démocratiques d’Ennahdha et la modération de ses ambitions. Tels qu’il ressort du scrutin, la formation islamiste est dans l’obligation de composer avec lui pour les actes fondamentaux qui vont dessiner les contours de la nouvelle république tunisienne. Le courant démocrate et moderniste est en situation de faire barrage à un projet de société radicalement islamiste, pour peu que ses segments représentés dans l’Assemblée constituante s’entendent sur ce qui doit être acceptable pour eux dans ce qu’Ennahdha leur propose comme programme et mode de gouvernance. 
    En Tunisie, tant pour Ennahdha, s’il a réellement renoncé à faire figure de parti islamiste radical, que pour les formations du centre et de la gauche, le grand enjeu consiste à créer les conditions qui empêcheront la montée des extrêmes. La première étant la construction d’un Etat démocratique dans lequel l’alternance au pouvoir se fera pacifiquement et dans le respect de la souveraineté populaire. La seconde étant qu’il leur faut prendre à bras-le-corps la problématique économique et sociale dans laquelle se débattent la Tunisie et son peuple 
    Si le vainqueur et les vaincus du scrutin du 23 octobre trouvent un terrain d’entente pour engager ensemble ces deux chantiers, alors oui, la «révolution du jasmin» tiendra toutes ses promesses et la Tunisie sera vraiment l’exemple accompli et positif de ce que les acteurs du printemps arabe se sont fixés comme objectif pour leurs pays respectifs et le monde arabe en général. 
    Gardons-nous de jeter de l’huile sur le feu pour ce qui se passe en Tunisie et faisons confiance à la société tunisienne et à ses élites qui ne cessent d’étonner par leur maturité.
    Le Quotidien d’Oran, 30/10/2011
  • Pour éviter des révélations: Paris et Washington voulaient la mort de Kadhafi

    par Yazid Alilat
    Témoin gênant lors d’un procès au Tribunal pénal international (TPI), le colonel Kadhafi aurait été liquidé par la France et les Etats-Unis, qui avaient en fait planifié son assassinat bien avant le 20 octobre, jour de sa capture et de sa mort, près de Syrte, alors qu’il tentait de quitter la ville. 
    C’est ce que révèle le quotidien satyrique français le «Canard Enchaîné», selon lequel aussi bien les Etats-Unis que la France voulaient liquider physiquement le colonel, et éviter sa comparution devant des juges du TPI. Objectif : empêcher qu’il ne se serve de la tribune du TPI pour parler de ses relations supposées avec la CIA, avec les services secrets français et autres officines du renseignement américaines et françaises. Des troupes spéciales au sol américaines et françaises étaient d’ailleurs présentes aux côtés des insurgés du CNT, notamment à Syrte où se déroulait la dernière bataille pour la chute du régime de Kadhafi. Elles appartenaient, selon le quotidien parisien, aux services de renseignements américains et français, avec pour mission de porter assistance aux unités du CNT qui investissaient la ville, quartier par quartier, et, surtout, capturer le ‘’Guide » vivant. 
    La hantise était cependant que ‘’ce nouvel ami de l’Occident aurait pu rappeler ses excellentes relations avec la CIA ou les services français, l’aide qu’il apportait aux amis africains de la France, et les contrats qu’il offrait aux uns et aux autres. Voire plus grave, sait-on jamais? ». C’est à partir de ce moment que la mission des ‘’troupes au sol » a changé pour devenir en quelque sorte ‘’liquidez Kadhafi ». Le 20 octobre à 8h30 du matin, trois avions de l’OTAN s’approchent de Syrte, mais aucune relation cependant avec une mission de reconnaissance effectuée par hasard : une colonne de 75 véhicules fuit la ville à vive allure. Kadhafi en faisait partie, et un drone américain Predator tire des roquettes. Un mirage F1CR français de reconnaissance suit un Mirage 200-D qui largue deux bombes de 225 kilos guidées au laser. Bilan : 21 véhicules détruits et Kadhafi seulement blessé. Des soldats français auraient été sur les lieux, et ont assisté à la capture de Kadhafi, et à son lynchage. Les images de télévision montrent qu’il est tabassé, molesté, frappé à la tête, et puis plus rien, sauf une autre image le montrant gisant dans son sang, à même le sol. Que s’est-il passé ? Officiellement, il a été tué d’une balle tirée à bout portant par un jeune. De nombreux témoignages confirment, cependant, la présence sur les lieux de militaires étrangers que les troupes du CNT n’ont pas inquiétés. Parmi eux, il y aurait même des mercenaires sud-africains, certains blessés, chargés, eux de faire sortir le «Guide» indemne de la ville. 
    Deon Odendaal, un de ces mercenaires, cité par le quotidien sud-africain «Reporter», indique qu’au moins deux Sud-Africains ont trouvé la mort dans l’opération, mais précise que la plupart des mercenaires s’en sont sortis parce que les soldats libyens ont crié de ne pas tirer sur des étrangers, et les ont même aidés à fuir. 
    La liquidation physique de Kadhafi, une affaire de ‘’Barbouzes » scabreuse qui n’a pas encore révélé tous ses secrets, alors que l’acte de décès de l’ex-dirigeant libyen a été signé par Washington et Paris, dès l’intervention des avions de l’OTAN en Libye. Officiellement pour protéger les civils contre les exactions des militaires pro-Kadhafi. Officieusement pour soutenir la rébellion et chasser du pouvoir un homme devenu trop gênant.
  • El eurodiputado de IU Willy Meyer, agredido por la Policía marroquí en El Aaiún

    El eurodiputado de Izquierda Unida Willy Meyer ha sido retenido y agredido este domingo por la Policía marroquí en la ciudad saharaui de El Aaiún, según ha informado en una nota de prensa Sáhara Acciones.
    Willy Meyer viajó este domingo a El Aaiún desde Canarias para verificar durante estos días la situación de los miles de saharauis que viven en la ciudad y en otras zonas de los territorios ocupados del Sáhara Occidental, tal y como indica Sáhara Acciones.
    El eurodiputado viajó en compañía de José Pérez Ventura, candidato de IU al Congreso por la provincia de Santa Cruz de Tenerife y abogado miembro de la Asociación Internacional de Juristas por el Sáhara Occidental (Iajuws). 
    Según IU, tras aterrizar en el aeropuerto de El Aaiún, Meyer trató de descender por las escalerillas del avión, momento en el que fueinterceptado por varios policías marroquíes para obligarle a volver a subir al avión. Al ser « violentamente empujado »,el eurodiputado rodó por las escalerillas y resultó con magulladuras en el cuello. Asimismo, ha explicado que el comandante del avión que cubre la línea entre Las Palmas y El Aaiún increpó a los policías y militares marroquíes, exigiendo que « dejaran de zarandear » a Meyer y haciendo valer el hecho de que la nave es jurisdicción española, por lo que los efectivos de las fuerzas de seguridad del Reino de Marruecos no podían entrar en el aparato. 
    Rodeado por un cordón militar
    Según ha podido informar el eurodiputado antes de ser obligado a regresar rumbo a Las Palmas, el avión fue rodeado en ese momento por militares y por efectivos de la Policía, tanto uniformada como de paisano, para « impedir ningún nuevo intento de descenso » por parte de Meyer y Pérez Ventura. En el mismo aeropuerto de El Aaiún, rodeados por un cordón militar, se encontraban un grupo de ciudadanos y ciudadanas saharauis, entre los que se encontraba la activista Aminatu Haidar. 
    El eurodiputado de IU ha anunciado que realizará una queja formal ante el Ministerio de Asuntos Exteriores español, al tiempo que no descartar presentar una denuncia ante los tribunales españoles contra el Reino de Marruecos por las agresiones sufridas por parte de las fuerzas de seguridad marroquíes. Meyer y Pérez Ventura regresan en la misma aeronave rumbo al aeropuerto de Las Palmas.
    EL PAIS, 30/10/2011
  • Découverte du corps d’un jeune sahraoui assassiné à Smara occupée

    Le corps d’un jeune sahraoui disparu depuis plus de 10 mois a été découvert pendu à Oued Ouin Selouane dans la ville de Smara occupée.
    Le jeune sahraoui Aba Ould Enadjem OuldMohamed Ould Erekibi disparu depuis plus de 10 mois a été découvert pendu lundi 24 octobre 2011 dans la région de Oued Ouin Selouane (à 14 km de Smara, ville du Sahara Occidental occupée par le Maroc), a indiqué l’agence de presse sahraouie SPS citant un communiqué du ministère des territoires occupés et des communautés.
    Selon la même source, le jeune sahraoui né en 1986 avait disparu depuis le 1er septembre 2010. Il avait quitté son domicile familial pour faire quelques achats et n’avait plus donné signe de vie. Un berger l’a découvert pendu à un arbre à Smara.
    « Toutes les preuves accusent l’occupation marocaine de liquidation physique de la victime », ajoute la même source.
  • 400 personnalités pour l’autodétermination du peuple sahraoui

    Alger perpétue l’esprit de Novembre et renoue avec le qualificatif que lui a attribué Amilcar Cabral : la Mecque des Révolutionnaires. 
    A la veille de la commémoration du 57e anniversaire du déclenchement de la Révolution, elle accueille une conférence internationale sur le droit des peuples à la résistance : le cas du peuple sahraoui en présence de plus de 400 invités de marque dont Ramtane Lamamra, Commissaire de l’Union africaine pour la paix et la sécurité, et Kamel Rezzag-Bara, membre fondateur du CNASPS, plusieurs ambassadeurs accrédités à Alger et 126 personnalités originaires de 26 pays et… des 5 continents. Un appel à l’ONU à appliquer «rapidement» les résolutions que le Conseil de sécurité a adoptées sera lancé aujourd’hui par les conférenciers. 
    «Nous sommes les enfants de Novembre. Nous avons pris l’engagement d’être aux côtés des peuples opprimés et colonisés. Nous sommes toujours sur cette position. Aujourd’hui, nous disons haut et fort : nous sommes avec le peuple sahraoui et cette position ne sera pas ébranlée. Ni les tentatives terroristes, ni les fuites en avant, ni l’esprit colonial du Maroc n’affecteront nos principes fondateurs et notre soutien au peuple sahraoui», affirme d’emblée Lamari Mehrez, le président du Comité national algérien de solidarité avec le peuple sahraoui (CNASPS) en ouvrant les travaux de cette conférence internationale, la seconde du genre, à Dar Diaf, Bouchaoui, hier matin. Le tableau est planté. Toutes les interventions qui suivront cette «entrée» s’inscriront dans la lignée des positions d’Alger et des recommandations des rencontres internationales abritées récemment par Abuja et Pretoria. 
    Le président sahraoui Mohamed Abdelaziz qui lui a succédé ne dira pas moins. Seule différence, il exhortera la communauté internationale qui s’empresse depuis peu d’adopter des résolutions pour protéger des civils, à exercer des pressions sur le Maroc, la puissance occupante au Sahara Occidental, pour qu’il ne bloque plus la tenue du référendum pour l’autodétermination promis par les Nations unies depuis …1991. Le président sahraoui qui a rendu hommage à la résistance en novembre 2010 des habitants du Gdeim Izik, véritables précurseurs du Printemps arabe, au combat héroïque menée par Aminatou Haider qui a défié l’injustice marocaine et au dernier soulèvement de Dakhla, n’est pas allé par le dos de la cuillère pour dénoncer les positions du gouvernement français qui ne font pas honneur aux principes de la Révolution de 1789 et la politique de deux poids deux mesures du Conseil de sécurité, dès qu’il s’agit des …Sahraouis et ….des Palestiniens. Tous les intervenants qui lui succéderont en feront autant. Certains feront siennes cette déclaration : l’Afrique ne sera libre que quand les Sahraouis seront indépendants. «La lutte continue», disent-ils, portés par des applaudissements de la salle scandant l’hymne ….tunisien. D’autres n’ont pas omis de dénoncer à voix haute «le régime de terreur» imposé aux Sahraouis, le «silence» de la Communauté internationale devant la non-application de la résolution 1514 au dernier pays colonisé en Afrique et le non- élargissement des missions de la Minurso, Mission des Nations unies pour l’organisation du référendum au Sahara occidental, à la surveillance et la protection des droits de l’homme. 
    LE MAROC A MONNAYÉ SON SIÈGE AU CONSEIL DE SÉCURITÉ 
    Roland Weil, vice-président de l’Association internationale des juristes démocrates, Khaled Hadadah, le secrétaire général du Parti communiste libanais, et Julio Cesar Aguirre, un sénateur mexicain, mettront la salle en émoi. Le premier en rappelant qu’il a été un avocat des militants du FLN il y a plus de 60 ans et qu’il ne s’est jamais départi depuis des causes justes, le second en apportant le soutien aux Sahraouis, des peuples arabes du MoyenOrient. Un appui que ne manquera pas d’expliciter ce matin à l’assistance Samir Kuntar, un cadre dirigeant du Hezbollah. Quant au troisième, il se suffira d’un : «Vous n’êtes pas seuls. Votre cause est la nôtre aussi», à l’endroit des Sahraouis. 
    Interrogé en marge de la conférence sur l’enlèvement des trois Européens à Rabuni, près de Tinfouf, le président Abdelaziz a réitéré sa condamnation de cet «acte terroriste» et réitéré la volonté de son gouvernement signataire de la Convention africaine de la lutte contre le terrorisme à ne «ménager» aucun effort pour les libérer «dans les plus brefs délais». Un de ses conseillers estime que cet acte qui profite au Maroc et ses sponsors vise à détourner l’attention de la communauté internationale de cette conférence et faire oublier que le Maroc a spolié la place de la Mauritanie au Conseil de sécurité. 
    Un dirigeant de l’Union africaine nous explique en aparté que le Maroc a eu ce siège pour «services rendus». «La Mauritanie qui a été la candidate de l’UA a payé pour ses positions sur le CNT et la lutte contre le terrorisme au Sahel». C’est-à-dire ? «Elles ne sont pas conformes à celles défendues par l’Occident», nous dit-il avec un sourire avant que le directeur du Centre africain d’études et de recherche sur le terrorisme (CAERT) M. Francisco Caetano José Madeira, nous explique toute la volonté des Américains et des Africains à retrouver les armes libyennes éparpillées actuellement dans la région. 
    Djamel Boukrine
    HORIZONS, 30/10/2011
  • Le monde se mobilise pour la cause sahraouie

    Représentants officiels, participants et invités de marque, défenseurs des droits de l’homme et militants pour la liberté des peuples sont unanimes à dire qu’au-delà du droit et de la politique internationale, des résolutions onusiennes et des positions officielles, il y a quelque chose de fondamental, voir d’indiscutable : «La liberté de tout être humain, de tout peuple de choisir sa destinée.»
    Mehdi Mehenni – Alger (Le Soir) – La deuxième Conférence internationale d’Alger sur «le droit des peuples à la résistance, le cas du peuple sahraoui» s’est ouverte hier à l’hôtel Dar Diaf de Bouchaoui, avec une large participation internationale. Pour le président de la République sahraouie, Mohamed Abdelaziz, qui a ouvert la rencontre, «la communauté internationale, qui s’est empressée d’adopter des résolutions protégeant les civils dans plusieurs régions du monde est appelée à avoir le même sens des responsabilités vis-à-vis des graves violations des droits humains commis par le Maroc, depuis son invasion et dont sont témoins des ONG et institutions des droits de l’homme, y compris le Haut-Commissariat aux droits de l’homme de l’ONU». Ainsi Mohamed Abdelaziz, qui n’a eu de cesse de répéter que «la défense des droits de l’homme est un devoir pour tous et ne doit souffrir aucune sélectivité et aucun double standard», souligne que «la résistance, y compris armée, est un droit légitime et légal, confirmé par le droit international ». De son côté, le secrétaire général du Parti communiste libanais, Khaled Hadadah, a été catégorique : «Le Sahara occidental, qui assiste depuis des années à la colonisation marocaine et la dilapidation internationale de ses richesses avec la connivence des rois et dirigeants arabes, ne doit plus s’adresser qu’aux populations étant donné que leurs régimes, surtout arabes, sont depuis longtemps morts.» C’est à cet effet que le SG du Parti communiste libanais ne voit comme seul droit demeurant au peuple sahraoui que celui de la résistance et la poursuite du combat avec le soutien international et la conscience populaire arabe. Julio Cesar, sénateur mexicain a été plutôt ferme : «Le droit des peuples à leur autodétermination est indiscutable et la liberté n’est jamais accordée par l’opprimeur, mais arrachée par l’opprimé.» Enfin, John Robert, président de la section australienne de la commission internationale des juristes, dira qu’il a eu à recevoir la visite d’un ministre et d’une délégation marocaine pour le convaincre d’épouser leur démarche meurtrière, chose, a-t-il clamé fièrement que «j’ai catégoriquement refusée». Et d’enchaîner : «Tout pays siégeant au Conseil de sécurité, tout pays membre de l’ONU, voire toute personne qui ne lutte pas contre la colonisation est coupable de complicité.» John Robert va plus loin en suggérant la nécessité de dénoncer à l’opinion internationale «les véritables criminels, ceux-là qui spolient les richesses sahraouies à travers le soutien de l’occupation marocaine».
    MM.
    ROLAND WEYL À PROPOS DU CRIME DE LA COLONISATION :
    «Le Maroc est dans la même démarche qu’Israël»
    C’est avec beaucoup d’émotion que le 1er vice-président de l’Association internationale des juristes démocrates, Roland Weyl, a renouvelé sa joie d’être en Algérie, pays où il s’est rendu pour la première fois il y a 60 ans, pour défendre dans les tribunaux du colonialisme français les révolutionnaires et martyrs algériens.
    Roland Weyl, qui est venu hier prendre part à la deuxième conférence international d’Alger sur le droit des peuples à la résistance, n’a pas mâché ses mots. Pour lui, l’être humain en tant que tel ne peut faire l’objet d’un accord d’échange commercial ou autre, tel que l’accord conclu entre le Maroc et l’Espagne, une fois que ce dernier pays eut quitté le territoire sahraoui. «La présence de l’Espagne en territoire sahraoui était d’abord illégitime donc celle du Maroc, après passation de consignes, ne peut être considérée que de la sorte. D’où d’ailleurs, la non-légalité sur tous les plans de l’accord hispano- marocain. Les droits des peuples à leur disposition est du même ordre que ceux d’une personne humaine. Or depuis l’abolition de l’esclavage, les personnes humaines et les peuples ne sont plus des objets de propriété qui peuvent être transmis de l’un à l’autre». C’est dans ce sillage que Roland Weyl, qui est également défenseur de la cause palestinienne, dira : «Le Maroc à travers son comportement s’inscrit dans la même démarche israélienne», précisant au passage que comme l’entité sioniste et la Palestine, le Maroc n’a aucun mandat international d’occupation du Sahara occidental. Enfin, et abordant le droit et les institutions internationales, Roland Weyl dira tout d’abord qu’il faut savoir que le droit dans toutes ses dimensions n’est que du papier. C’est pour cela, poursuit- t-il, qu’il faut en premier lieu mener un combat pour que ce droit soit bien écrit et lutter ensuite pour qu’il soit appliqué et respecté. La preuve, conclut-il, est que l’ONU viole aujourd’hui ses propres lois, notamment la Charte de la paix.
    M. M.
    DENISE TRISCARI ÉVOQUE SES VISITES AUX CAMPS SAHRAOUIS :
    «J’ai pu constater de visu la souffrance de ce peuple»
    Pour Denise Triscari, adjointe des 13e et 14e arrondissements de Marseille, déléguée aux affaires sociales et aux solidarités, notamment membre du collectif de solidarité avec le peuple sahraoui à Marseille, «les valeurs universelles doivent tout simplement s’appliquer sur le peuple sahraoui et que le Maroc puisse prendre conscience que cela fait déjà des années que ce même peuple vit dans des conditions déplorables». Interrogée en marge de la rencontre, Denise Triscari dira à ce propos : «J’ai déjà eu l’occasion de visiter à deux reprises les camps sahraouis, et j’ai pu constater de visu la souffrance de ce peuple. J’ai été personnellement très touchée de voir des gens qui ont perdu leurs enfants, leurs pères à la défaveur de crimes perpétrés par les Marocains. C’est pour cela, d’ailleurs, que je me suis décidée de m’impliquer dans la lutte pour la liberté du peuple sahraoui.» Cette dernière a fait savoir, par ailleurs, qu’en guise de solidarité, son collectif procédera bientôt à l’installation d’une bibliothèque et d’une crèche dans les camps sahraouis. La militante marseillaise ajoutera que son collectif qui a déjà adressé en mars 2011 une lettre à Sarkozy et dans laquelle elle l’interpelle pour ne pas utiliser le droit de veto de la France pour bloquer le processus et garder une position neutre dans le pire des cas. «Que paix et justice soient rendues à ce peuple qui souffre déjà depuis plusieurs années», a-t-elle enfin souhaité.
    M. M.